vendredi 5 juillet 2024 04:30

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Arabie: début d'une campagne de répression contre l'immigration illégale

Les autorités saoudiennes ont lancé lundi une campagne de répression contre l'immigration illégale, au lendemain de l'expiration d'une amnistie ayant permis le départ de près d'un million d'expatriés, asiatiques notamment.

Les autorités souhaitent réduire le nombre d'immigrés, estimé à 9 millions de personnes sur quelque 27 millions d'habitants, pour favoriser l'emploi des Saoudiens dans le royaume où le taux du chômage atteint 12,5%.

Des patrouilles de police vont ainsi sillonner toutes les régions du royaume "dans le cadre d'une vaste campagne de sécurité (...) contre les contrevenants aux dispositions sur le séjour et le travail" des étrangers, a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mansour al-Turki.

Il a ajouté, lors d'une conférence de presse dimanche soir, que la campagne visait "les étrangers qui se sont installés pour leur propre compte, ceux en situation irrégulière après l'expiration de leurs visas du Hajj, de la Omra (petit pèlerinage de La Mecque) ou de visite, ainsi que les infiltrés".

Les contrevenants seront arrêtés et placés dans des centres d'accueil, supervisés par l'Autorité des prisons, dans l'attente "des procédures légales pour les sanctionner et les déporter", a-t-il précisé, soulignant que la campagne visait aussi les complices qui couvrent ou aident les contrevenants.

Selon lui, les interventions de la police seront menées dans les entreprises et sur les lieux de travail mais pas dans les résidences.

En vertu de l'amnistie, les clandestins pouvaient sans risque se présenter aux autorités pour se faire parrainer par un employeur et obtenir un titre de séjour. A défaut, ils devaient renouveler leurs titres de voyage et quitter le royaume, sous peine de risquer une peine allant jusqu'à 2 ans de prison et/ou une amende pouvant atteindre 100.000 rials (27.000 dollars).

Plus de 4 millions d'immigrés illégaux ont mis à profit l'amnistie pour régulariser leur situation, quelque 900.000 autres ont obtenu un visa de sortie et quitté le royaume, selon de premières estimations citées par la presse.

La plupart des travailleurs en situation irrégulière sont originaire de pays asiatiques, notamment l'Inde, le Bangladesh, le Pakistan et les Philippines mais aussi de pays arabes comme le Yémen et l'Égypte.

A Manille, un groupe de 30 Philippins de retour lundi après avoir été déportés d'Arabie saoudite, a affirmé avoir été maltraité dans le royaume, placé pendant quatre jours dans une cellule surpeuplée, les pieds enchaînés.

A Ryad, l'activité sur les chantiers de construction dans divers quartiers était au relenti ou quasiment à l'arrêt, selon des habitants.

Plus loin, quelque 300 travailleurs étrangers faisaient la queue en milieu de journée devant un bureau de déportation de la capitale, a rapporté un photographe de l'AFP.

L'un d'eux, un Egyptien, était angoissé. "Je ne peux ni partir, ni changer de parrain car mon parrain a réquisitionné mon passeport", a-t-il dit. "Mon titre de séjour est valide, mais mon parrain reste injoignable".
Plusieurs travailleurs asiatiques ont affirmé être dans le même cas.

Le système de parrainage, ou kafala en arabe, lie le titre de séjour des travailleurs étrangers aux employeurs parrains, dont l'accord écrit est nécessaire pour permettre à ces travailleurs de changer d'employeur ou de quitter le pays. Les employeurs abusent souvent de ce pouvoir en violation de la loi, pour confisquer les passeports, retenir le salaire et forcer les immigrés à travailler contre leur volonté, selon Human Rights Watch.

4 nov. 2013

Source: AFP

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