vendredi 5 juillet 2024 04:21

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Au lointain Maroc, des réfugiés syriens dans l'attente d'un meilleur sort

Abdelkader est arrivé il y a peu à Tanger, après une escale au Liban. Comme lui, ils sont des centaines de Syriens à vivoter au Maroc, dans l'attente d'une traversée vers l'Europe voisine ou d'une reconnaissance de leur statut de réfugié.

Depuis l'été, le nombre de Syriens entrant au Maroc --en particulier via la frontière officiellement fermée avec l'Algérie-- est en augmentation constante, selon des ONG. Il n'existe toutefois aucun chiffre précis depuis que le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a cessé toute comptabilité en janvier.

"A cette date, nous avions été contactés par 843 personnes, qui sollicitaient le statut de demandeur d'asile", déclare à l'AFP Marc Fawe, un responsable local du HCR.

Abdelkader, un dentiste de Damas âgé de 36 ans, n'est pour sa part arrivé qu'il y a un mois sur les rives du détroit de Gibraltar.

Avec sa femme et ses quatre enfants, il a fui son domicile à la fin du printemps, à la suite d'une offensive des troupes de Bachar al-Assad contre son quartier, tenu par la rébellion.

Dans un premier temps, comme beaucoup de compatriotes, Abdelkader a tenté sa chance au Liban voisin, avant de poursuivre jusqu'au Maroc via l'Algérie.

"Je suis venu ici, sans ma famille, pour chercher du travail car rester au Liban était au-dessus de mes moyens. Cela me coûtait 50 dollars par jour", explique ce trentenaire qui occupe temporairement, avec d'autres Syriens, de modiques bâtisses aux façades délavées.

Jusqu'à présent, sa quête d'un travail est restée vaine, faute d'une régularisation de sa situation, avance-t-il.
"Je ne sais pas ce que je vais faire. Ma famille ne peut pas me rejoindre car ils n'ont pas de passeport, et nous n'avons toujours pas d'argent", clame-t-il, tout en écartant l'idée d'un retour en Syrie: "Il n'y a plus rien là-bas. Les gens en sont venus à manger l'herbe".

Depuis mars 2011, les violences ont fait plus de 120.000 morts en Syrie, selon une ONG syrienne. La guerre civile est aussi à l'origine de la pire crise humanitaire de ces deux dernières décennies, avec plus de deux millions de réfugiés et des millions de déplacés.

Face à ce drame, le Maroc a ouvert un hôpital de campagne dans l'immense camp de réfugiés de Zaâtari, en Jordanie. D'après Rabat, il a déjà prodigué des soins à quelque 20.000 Syriens.

14 nov 2013, Simon MARTELLI

Source : AFP

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