vendredi 5 juillet 2024 04:24

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Politique migratoire : deal bancal avec l'UE

Le Maroc première ligne de défense de la citadelle Europe. L'expression est forte, mais sur le terrain traduit aussi une réalité un peu cynique. Depuis 1998, la vieille Europe «s'emmure», d'abord un mur est érigé autour des enclaves Sebta et Melilla qui passera de 3 à 6 mètres en 2005. Il sera équipé de lames début novembre, initiative taxée «d'inutile et trop chère» par le commissaire européen aux Droits de l'homme.

Le Maroc, pays de transit par excellence, s'est engagé le 7 juillet 2013 à accueillir sur son territoire toutes les personnes arrêtées en situation irrégulière en Europe et supposées être passées par le Royaume. Premier pays du pourtour méditerranéen à suivre cette voie à vrai dire pour un drôle d'accord. Rabat se voit sous-traiter le sale boulot. C'est-à-dire déployer la logistique pour prendre en charge les migrants.

A commencer par les centres d'accueil, les opérations de rapatriement. Un véritable casse-tête pour lequel aucun pays sur le continent ne s'est engagé. Le Maroc est supposé accueillir sur son sol les Marocains expulsés de l'UE, mais aussi toute personne ayant transité par le Royaume avant d'arriver en Europe. A elle seule, l'identification exacte du pays d'origine des migrants est une opération extrêmement difficile, vu que ceux-ci se débarrassent généralement de toute pièce d'identité. Avant même cet accord, le pays était déjà en première ligne sur la frontière nord, où ce sont les gardes-frontières marocains qui doivent stopper les véritables raz-de-marée humains qui déferlent périodiquement sur les enclaves de Sebta et Melilla. Occasionnant des pertes humaines tant chez les migrants poussés par la force du désespoir que chez les forces de l'ordre. Et la contrepartie européenne? Là est le hic. Bruxelles a bien essayé d'allécher le Maroc en faisant miroiter des promesses. Surtout au niveau de facilitation de visa. Or, il s'avère que sur le terrain, ce n'est pas l'UE qui gère les conditions d'octroi de visa mais les différents Etats de l'Union où chacun, selon ses propres intérêts, définit sa politique en la matière. Du coup, les contreparties européennes sont ramenées à de simples chimères.

13/11/2013, Amine ATER

Source : leconomiste.com

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