Le Qatar tente de minimiser l'affaire des conditions de travail auxquelles sont soumis les ouvriers étrangers sur les chantiers du Mondial 2022. Doha dénonce une exagération des médias occidentaux. "Ces évaluations exagèrent les allégations contenues dans des articles de presse", a déclaré, jeudi 21 novembre, un porte-parole du ministère des affaires étrangères du royaume.
Le porte-parole, cité par l'agence officielle QNA, faisait référence à un rapport d'Amnesty International, dénonçant les conditions de travail des ouvriers étrangers, à une résolution sur le sujet que le Parlement européen doit voter jeudi et à un rapport de mission au Qatar du rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des migrants, François Crépeau. "Le gouvernement du Qatar prend au sérieux les allégations sur les conditions de travail sur les chantiers" du Mondial, a ajouté le porte-parole qatari.
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Il a rappelé l'engagement de Doha d'améliorer les conditions de travail des migrants sur ses chantiers et son intention de sévir contre les compagnies de construction qui ne respectent pas les droits de ces travailleurs. Le porte-parole a affirmé que Doha était désireux d'engager un dialogue avec le Parlement européen sur la question. Il a aussi rappelé avoir commandé à un cabinet d'avocats international un rapport sur les moyens d'améliorer les conditions des travailleurs migrants.
Les dernières critiques du Qatar sont venues du président de la Fédération internationale de football (FIFA), Joseph Blatter, qui a jugé mercredi "inacceptable" la situation des travailleurs œuvrant pour la construction des stades du Mondial 2022. "Les leaders économiques et politiques doivent contribuer à l'amélioration de la situation inacceptable au Qatar, a affirmé M. Blatter lors d'une discussion à Zurich avec Michael Sommer, président de la Fédération internationale des syndicats. Je suis convaincu que le Qatar prend la situation très au sérieux."
"L'attribution de la Coupe du monde et l'énorme exposition médiatique nous donnent l'occasion de mettre en exergue les irrégularités et d'exiger des changements durables. Si nous y parvenons, un grand pas aura été fait", a souligné Wolfgang Niersbach, président de la Fédération allemande de football.
21.11.2013
Source : Le Monde.fr avec AFP