vendredi 5 juillet 2024 04:27

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Naufrage : des migrants portent plainte contre des pays européens

Trois Ethiopiens qui ont survécu au naufrage d'un canot de migrants accusent plusieurs pays membres de l'Otan de ne pas leur avoir porté secours alors qu'ils connaissaient leur situation de détresse. Ils ont déposé plainte mardi à Bruxelles pour crime de guerre et non-assistance à personnes en danger. Le drame avait fait 63 morts en mars 2011.

Les pays de l'Otan ont-il sciemment laissé mourir des migrants en pleine mer ? Après l'émotion soulevée par les drames à répétition au large des côtes italiennes de Lampedusa, l'accusation est terrible. C'est pourtant l'objet de la plainte déposée mardi à Bruxelles par les survivants d'un naufrage. Selon les trois Ethiopiens à l'origine de la procédure, plusieurs pays européens ont été alertés de la situation de détresse des migrants. Mais personne n'est venu à leur secours et 63 personnes ont péri.

C'est le 26 mars 2011 que se noue le drame, dans une Libye en pleine guerre, alors que l'Otan intervient contre le régime de Kadhafi. Agés de 13, 19 et 23 ans, 3 travailleurs migrants éthiopiens décident de fuir le conflit. Ils embarquent avec 69 autres personnes dans un Zodiac de 10 mètres de long. Objectif : rallier les côtes italiennes de l'île Lampedusa. Un voyage qui ne devait durer qu'une vingtaine d'heures.

Panne de carburant

Mais, à mi-chemin, leur bateau pneumatique tombe en panne de carburant. Pris de panique, les migrants contactent un prêtre italien par téléphone satellitaire, afin qu'il prévienne les secours. Les garde-côtes italiens ont alors relayé un message d'alerte maximale, toutes les quatre heures, pendant dix jours.

Les pays européens savaient, accusent donc les rescapés dans leur plainte. Selon eux, leur embarcation de fortune, qui se trouvait dans une zone placée sous surveillance par l'Otan, a été survolée quatre ou cinq fois par un hélicoptère, qui leur a largué des vivres. Mais aussi par un avion, qui les aurait pris en photo. Un navire militaire s'est même approché à "une dizaine de mètres", affirme un témoignage.

Accusation de crime de guerre

Mais aucun secours n'arrivera, et les passagers du canot à la dérive, parmi lesquels deux bébés, meurent les uns après les autres. Le Zodiac finira par échouer sur les côtes libyennes le 10 avril, quinze jours après son départ, avec seulement 11 survivants à bord. Les pays membres de l'Otan sont-ils responsables ? C'est ce que devra établir le juge d'instruction bruxellois saisi pour crime de guerre et non-assistance à personnes en danger.

"Les survivants ne demandent pas une indemnité mais que justice soit faite. Pour que de tels drames ne se reproduisent plus", a commenté Katie Booth, de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme. Des plaintes similaires déposées depuis 2012 en France, en Espagne et en Italie, n'ont toutefois rien donné jusqu'à présent.

26-11-2013, Tristan Michel

Source : metronews.fr/AFP

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