vendredi 5 juillet 2024 04:30

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Après Londres, Paris et Berlin appellent également à des restrictions en matière d'immigration en provenance de l'UE

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a fait des émules depuis qu'il a indiqué mercredi son intention de réclamer l'introduction de restrictions au principe de libre circulation de l'UE à l'occasion du sommet de Vilnius le 29 novembre prochain, dans une tribune du Financial Times.

Depuis, la France et l'Allemagne ont annoncé qu'elles allaient imposer des restrictions sur les citoyens européens.

Ces initiatives sont motivées par la fin de la période de restriction de 7 ans qui empêchait les ressortissants de la Roumanie et de la Bulgarie d'accéder aux marchés du travail des autres pays membres de l'UE dès le 1er janvier prochain. Au 1er juillet 2013, les salaires minima de la Roumanie et de la Bulgarie étaient de 179 euros et de 159 euros respectivement, à comparer aux 1.190 euros du salaire minimum britannique, aux 1.430 euros du SMIC français, et aux 1.289 euros du potentiel salaire minimum allemand. En Grande-Bretagne, certains s'attendent à une vague d'immigration comparable à celle des Polonais, c'est à dire d'environ 600.000 personnes.

La Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne craignent donc une arrivée massive d'immigrants « low cost » en provenance de ces pays, et que les tensions sociales qui pourraient en résulter ne viennent alimenter les partis populistes, alors que les élections européennes doivent se tenir en mai.

La Grande coalition de la CDU d'Angela Merkel et du SPD appelle à des mesures plus énergiques pour lutter contre les réclamations indues de prestations sociales des immigrés et de limiter ainsi la « migration liée à la pauvreté ». En France, Michel Sapin, le ministre des Affaires sociales et de l'Emploi a annoncé un plan de lutte contre le recours abusif à des travailleurs en provenance d'autres Etats européens, expliquant que de plus en plus d'entreprises utilisent des montages sophistiqués pour les employer en contournant les règles de l'UE, et que cela constitue un véritable « dumping social ».

Cameron souhaite faire imposer des dispositifs pour contrôler l'immigration, et restreindre le principe de la libre circulation. Le Premier ministre britannique propose d'imposer à chaque pays d'atteindre un certain revenu ou PIB par tête avant de lui octroyer la libre circulation des personnes, ou de permettre aux Etats-membres de fixer des quotas pour limiter l'entrée d'immigrants en provenance de l'UE.

Il a indiqué qu'il allait faire expulser les immigrés européens sans abri ou qui se livrent à la mendicité en Grande-Bretagne, et qu'il leur imposerait un délai de 12 mois avant de pouvoir retourner au Royaume Uni. En outre, l'accès aux prestations sociales telles que les prestations de chômage et les aides au logement seront limitées.

L'initiative de Cameron a été vivement critiquée en Europe de l'Est. Laszlo Andor, le commissaire européen à l'Emploi, a estimé que la Grande-Bretagne risquait de gagner la réputation d'être un « pays méchant ». Monica Macovei, une députée roumaine a estimé « qu'on ne pouvait pas obtenir le droit d'établir son entreprise à Bucarest ou à Sofia pour bénéficier des faibles coûts de production sans accepter des travailleurs de la Roumanie et de la Bulgarie dans son pays ». Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a rappelé quant à lui que « la libre circulation est un principe fondamental du traité qui doit être maintenu ».

28 nov. 2013, Audrey Duperron

Source : express.be

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