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Masters : les étudiants étrangers séduits

En France, les étudiants étrangers viennent majoritairement du Maroc, de la Chine, de l’Algérie, de la Tunisie et du Sénégal. Un étudiant étranger sur deux vient du continent africain.

 Selon le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, la France a accueilli 289 274 étudiants étrangers en 2012-2013. L’Unesco classe le pays en troisième place des destinations préférées des étudiants étrangers, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. L’Australie et l’Allemagne, pays que l’on pourrait penser plus accueillants que la France, occupent respectivement la quatrième et la cinquième place du classement.

Pour connaître le détail, il faut se rapporter aux données de l’Unesco. En 2011, la France était déjà troisième du classement des pays d’accueil des étudiants étrangers ; 7 % d’entre eux la choisissaient, 18,5 % préféraient jeter leur dévolu sur les Etats-Unis et 11 % sur le Royaume-Uni. Si bien que la France était à la fois toute proche (dans le classement) et très loin (au regard des chiffres) derrière les nations anglophones. Enfin, 83 % des étudiants qui affluaient vers la France ne provenaient pas d’Europe.

Le nombre d’étudiants étrangers inscrits dans les établissements français ne cesse d’augmenter depuis 2008. Quelles conclusions faut-il en tirer ? C’est la question à laquelle répond une enquête intitulée « Image et attractivité de la France », publiée en novembre 2013 par l’institut de sondage TNS-Sofres. Les étudiants étrangers choisissent la France pour d’autres raisons que sa gastronomie ou sa culture. La qualité des formations a décidé 51 % d’entre eux. Ce critère devance celui de la langue (42 %) et celui de la réputation des établissements ou des enseignements (37 %).

43 % VIENNENT FAIRE UN MASTER

Toujours selon TNS-Sofres, 45 % des étudiants choisissent la France pour faire une licence, et 43 % pour faire un master. « Le master est toutefois le diplôme français le plus attractif. Tout simplement parce que les étudiants font une licence dans l’espoir de faire ensuite un master », explique Antoine Grassin, directeur général de Campus France, l’agence chargée de la promotion de l’enseignement supérieur à l’étranger.

En France, les étudiants étrangers viennent majoritairement du Maroc, de la Chine, de l’Algérie, de la Tunisie et du Sénégal. Un étudiant étranger sur deux vient du continent africain.

Le master est un diplôme que tous les pays ou presque proposent. La compétition internationale est rude, mais le master français possède deux atouts de taille : son ouverture et sa qualité. « Les étudiants africains ne trouvent pas ou peu de formations de qualité dans leur pays, observe Antoine Grassin. Les étudiants chinois sont, quant à eux, confrontés à un tout autre problème. Seuls ceux ayant obtenu d’excellentes notes au “gaokao”, l’équivalent de notre baccalauréat, sont acceptés à l’université. »

Certaines écoles sont très convoitées par ces étudiants africains ou chinois. C’est notamment le cas de l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles. Mais aussi de Sciences Po, qui profite de ses partenariats étrangers pour étendre sa bonne réputation au-delà des frontières françaises. Toutefois, 75 % des étudiants qui viennent en France choisissent l’université. Un choix qui, selon Antoine Grassin, s’explique très facilement : « Les étudiants étrangers ne comprennent pas bien le système franco-français des prépas, des concours et des admissions. Alors, ils préfèrent s’inscrire à l’université. Quoi qu’il en soit, la France a une image de leader mondial dans le domaine de la santé, de l’ingénierie, des mathématiques, de la gestion et de la finance ou encore des sciences humaines. »

Pourtant, le premier établissement français n’arrive qu’à la 37e place de l’édition 2013 du classement de Shanghaï. Il s’agit de l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC). « Shanghaï prend en compte des critères, comme les publications ou les prix, qui avantagent les établissements américains, mais qui ne sont pas de première importance pour les étudiants », soupire Antoine Grassin, avant d’ajouter : « Ma conviction personnelle est que le master français a beaucoup évolué ces dernières années. Il s’internationalise, se professionnalise et offre de bons débouchés. C’est au niveau du master que se cristallise la qualité de la recherche et de l’enseignement français. Les étudiants étrangers ne s’y trompent pas. »

Repères

289 274 étudiants étrangers ont été accueillis en France en 2012-2013, parmi lesquels 216 055 (74,7 %) sont inscrits à l’université. Les étudiants étrangers représentent 12 % du total des étudiants et 41 % du total des doctorants. Seuls les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont reçu plus d’étudiants étrangers que la France en 2012-2013. L’Australie est le 4e pays d’accueil.

Leur pays d’origine Ils viennent du Maroc (11,1 % du total), de Chine (10,5 %), d’Algérie (7,8 %), de Tunisie (4,1 %), du Sénégal (3,1 %).

Leur nombre Il a augmenté chaque année depuis 2008 (+ 8,85 %), mais cette hausse tend à ralentir (+ 0,3 % en 2012-2013).

| 21.01.2014, Martin Rhodes

Source : Le Monde

 

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