vendredi 5 juillet 2024 02:25

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Drame de Sebta: Le ministre espagnol de l'Intérieur justifie l'usage de matériel anti-émeute par l'"attitude violente" des immigrés subsahariens

Le ministre espagnol de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, a reconnu, jeudi, l'usage par la garde civile de matériel antiémeute contre les immigrés subsahariens comme réponse à l' "attitude violente " manifestée par ces irréguliers lors de leur tentative d'entrer au préside occupé de Sebta, le 6 avril dernier.

Lors de sa comparution, à sa demande, devant la Commission de l'intérieur du Congrès des députés (Chambre basse du parlement) pour s'expliquer sur ce drame qui a suscité une vive polémique en Espagne, M. Fernandez Diaz a souligné, en se basant sur le rapport détaillé élaboré par la garde civile, que les migrants subsahariens ont fait montre d'une " attitude violente" à l'égard des forces de sécurité, qui tentaient de les empêcher d'accéder au préside de Sebta.

Les clandestins ont commencé à jeter des pierres sur les agents de la garde civile déployés dans le poste de Tarajal à Sebta, et ont manifesté une "attitude inhabituellement violente ", a dit le ministre espagnol.

Lors de cette comparution pour répondre aux interrogations des groupes parlementaires sur cette tragédie, M. Diaz a reconnu que la garde civile a utilisé de balles en caoutchouc pour repousser et "dissuader" les immigrés, soulignant toutefois que ce matériel n'a pas atteint les clandestins subsahariens.

" Aucun immigrant n'a été touché ", a indiqué M. Diaz, soulignant qu'il " n'y a pas de lien de cause à effet" entre la mort de ces immigrants et l'usage de ce matériel antiémeute.

" La réponse proportionnelle a été déclenchée à cause de l'attitude belliqueuse des immigrés", a t-il expliqué devant les députés, notant que les clandestins sont morts par noyade, et qu'il n'y a eu aucun " signe de violence " sur le corps des victimes.

Le responsable espagnol a, par ailleurs, défendu le travail de la garde civile, faisant observer que cette dernière "a secouru en 2013 un total 3.454 personnes et pour le seule mois de janvier dernier 172 immigrants irréguliers".

Suite au drame de jeudi dernier, rappelle-t-on, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, opposition) avait demandé la comparution devant le Parlement du ministre de l'Intérieur. Pour sa part, le parti de la Gauche unie a réclamé la " démission " de M. Diaza suite à ce drame.
D'autre part, un collectif de 20 Ongs avait déposé lundi dernier une plainte auprès du Procureur général de l'Etat espagnol en vue d'ouvrir une enquête sur ce drame.

De même, une manifestation à la mémoire des victimes et en protestation contre la politique migratoire a eu lieu mercredi soir à Madrid avec la participation d'une dizaine de personnes dont plusieurs immigrés.

Le directeur général de la garde civile, Arsenio Fernandez de Mesa, a affirmé mercredi que tous ceux qui ont " insulté, calomnié ou proféré de fausses accusations " contre le corps de sécurité "seraient poursuivis en justice ", en allusion aux critiques et reproches des ongs quant à l'utilisation par les agents espagnols de matériel antiémeute contre les immigrés subsahariens, qui aurait provoqué leur noyade.

La Garde civile avait diffusé mardi une vidéo montant l'attitude " violente " des clandestins subsahariens qui jetaient des pierres sur les forces de sécurités espagnoles.

13 févr. 2014

Source : MAP

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