vendredi 5 juillet 2024 00:29

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SIEL 2014: l'expérience belge en matière d'intégration des musulmans est très avancée à l'échelle européenne (SG CCME)

L'expérience belge en matière d'intégration des musulmans est très avancée à l'échelle européenne, a estimé, lundi à Casablanca, le Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), Abdellah Boussouf.

M. Boussouf, qui intervenait lors d'une conférence sur "L'islam en Belgique: 40 années de reconnaissance", organisée dans le cadre du 20ème Salon international de l'édition et du livre (SIEL) de Casablanca, a relevé que la Belgique, qui a officiellement reconnu l'Islam en 1974, figure parmi les pays précurseurs dans le domaine de l'intégration des musulmans dans la société, fondée sur les compromis tant au niveau de l'éducation que de la culture.

L'Islam a démontré qu'il peut évoluer et tolérer les particularités de chacune des sociétés européennes où les Etats n'ont, à aucun moment, négligé le volet sécuritaire visant à contrecarrer toutes les tentatives de radicalisation, a-t-il fait remarquer, mettant en avant nombre de mesures engagées en Europe pour adapter toute religion aux valeurs de la démocratie, des droits de l'Homme et des libertés du monde occidental.

Ces démarches ont donné lieu à des stratégies d'institutionnalisation de la gestion de la chose religieuse qui s'est, en revanche, avérée défectueuse au niveau du leadership constitué, pour l'essentiel, d'acteurs associatifs qui ne sont pas forcément de véritables connaisseurs des vrais fondements et pratiques religieuses, a-t-il poursuivi.

M. Boussouf a également mis en avant que la gestion des affaires islamiques en Europe est soumise à des enjeux politiques, les partis politiques ayant chacun sa propre vision pour l'organisation de la pratique religieuse, notamment de l'Islam, saluant l'expérience de la Belgique où l'Etat finance même les institutions religieuses, y compris musulmanes.

De son côté, le secrétaire général du Conseil européen des oulémas, Khalid Hajji, a souligné que les défis à relever par la communauté musulmane en Europe est pour le moins titanesques, soulignant qu'au moment où l'on parle dans le monde occidental de la fin de la croyance et de la religion, le débat sur l'islam peine à se hisser au niveau des complexités des questions religieuses.

Et d'ajouter que la présence de l'islam en Europe est principalement liée à l'immigration, estimant que le vrai débat devra s'intéresser au concept de l'espace public, fondée sur le compromis social et aux lacunes relatives au référentiel religieux qui fait défaut, et non seulement à la représentativité politique.

Pour Farid Al Asri, professeur d'anthropologie à l'Université catholique de Louvain en Belgique, la majorité des musulmans belges sont issus des trajectoires migratoires.

Il a, à cet égard, affirmé que même la reconnaissance de cette communauté au niveau de l'Etat s'est faite dans le sillage de l'ancrage de l'islam dans la société, rappelant à titre d'exemple le débat sur le port du voile qui a posé de grandes crispations au sein de la société, qui voyait pour la première fois des musulmans manifester, dans la visibilité, pour une cause religieuse.

Or, les sociétés européennes ne sont visiblement pas encore prêtes pour assister à cette visibilité, une réalité qui atteste de la méconnaissance de l'autre, a-t-il fait remarquer, évoquant en ce sens des difficultés en matière d'affirmation identitaire en Belgique.

18 févr. 2014

Source : MAP

 

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