S'exprimant au cours de l'escale Casablancaise de la caravane du patrimoine judéo-marocain entreprise par la Mimouna Club, M. Azoulay a souligné le caractère 'spontané, volontariste et pionnier de l'initiative des promoteurs du Mimouna Club''.

'Personne ne leur a demandé ou suggéré de se constituer en association pour partir à la reconquête du chapitre juif de notre livre d'histoire. Ils l'ont fait à partir de leur propre réflexion, pendant leurs études sur les bancs de l'université Al Akhawayne", a ajouté le Conseiller de SM le Roi.

Depuis plus de cinq ans, ils portent leur message d'universalité dans tout le Maroc et dans de nombreuses capitales curieuses de mieux connaître cette altérité marocaine qui s'affiche sans état d'âme, dans un environnement régional et international mimé par le repli et les tentations de la fracture, a affirmé M. Azoulay.

Le "New-York Times" avait été le premier grand média international à commenter et saluer une démarche dont il a retenu qu'elle devrait inciter le monde occidental à plus de circonspection dans ses jugements souvent réducteurs ou caricaturaux à l'égard du monde arabo-musulman, a encore rappelé M. Azoulay, mettant en relief "la cohérence des engagements du Mimouna Club, le consensus national autour de notre nouvelle constitution et la voie tracée par SM le Roi Mohammed VI pour un Maroc que la communauté internationale identifie désormais à l'art de tous les possibles".

Le club Mimouna est une association citoyenne et fruit de la réflexion et de l'action de la société civile marocaine dont le choix de l'appellation n'est pas fortuit et s'inscrit dans cette volonté de sensibiliser les jeunes à la cohésion judéo-musulmane ayant toujours existé au sein de la société marocaine.

Il tire son nom de la "Mimouna" qui est, pour la communauté de confession juive, le jour de la fête de la liberté célébrant la fin de l'esclavage du peuple juif. C'est une fête spécifiquement judéo-marocaine symbolisant l'amitié entre juifs marocains et leurs concitoyens musulmans. Les premiers invitaient leurs voisins musulmans à se joindre aux festivités associées au retour à la nourriture levée une fois Pâque terminée.

Intervenant de son côté, l'ambassadeur itinérant de SM le Roi et responsable du conseil des communautés juives marocaines, Serge Berdugo, a rappelé les liens historiques solides des juifs du Maroc avec leurs concitoyens musulmans dont ils parlaient les langages et langues de leur région et partageaient cultures et traditions communes tout en préservant leurs cultes propres et la conscience historique qui plonge ses racines dans toutes les étapes de l'histoire du pays.

Le judaïsme marocain garde une mémoire positive de son vécu au Maroc et la mémoire collective des juifs du Maroc retient que leur sort fut toujours meilleur que celui de leurs coreligionnaires dans d'autres parties du monde notamment en Europe, a-t-il fait savoir.

La Constitution marocaine a gravé dans le marbre et dans les cœurs des marocains de confession juive la reconnaissance de la composante hébraïque parmi toutes ses diversités et juifs et musulmans marocains sont heureux à être les porteurs actifs et les gardiens vigilants de notre histoire, de la culture commune et de respect mutuel, a-t-il affirmé.

Il a salué la réhabilitation du patrimoine juif, religieux et funéraire, qui témoigne de l'intérêt que SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine et Commandeur des croyants de toutes les religions monothéistes, attache, dans la lignée de Ses glorieux Ancêtres, à la protection du patrimoine culturel et historique du judaïsme national marocain.

Cette opération d'envergure a concerné, entre juin 2010 et décembre dernier, près de 250 sites et a abouti à la réhabilitation de 167 cimetières, sanctuaires et mausolées dans toutes les régions du Royaume, a-t-il décliné.

L'initiative de cette caravane constitue un message des plus clair de cette fraternité entre juifs et musulmans marocains, a souligné, pour sa part, M. Jacques Toledano, président exécutif de la fondation du patrimoine culturel judéo-marocain, mettant en exergue l'attachement que SM le Roi apporte à cette démarche plurielle et à l'identité hébraïque du Maroc, désormais inscrite dans le préambule de la constitution.

Il a rendu un hommage appuyé au club Mimouna est une association de fraîcheur de jeunesse et d'intelligence qui ont beaucoup de courage d'engagement et de détermination pour faire ce qu'ils font pour renforcer l'identité plurielle du peuple marocain.

Le président du club El Mehdi Boudra a, de son côté, mis en exergue la diversité et la richesse du legs culturel marocain, soulignant, dans ce cadre, l'impératif de préserver et de promouvoir le patrimoine judéo-marocain.
"Plus qu'une commémoration du patrimoine judéo-marocain, cet événement d'envergure ambitionne de combler le gap générationnel, réduire les divisions religieuses, favoriser la compréhension mutuelle et le respect des différentes composantes culturelles au sein de la société marocaine", a-t-il indiqué.

A l'issue de cette cérémonie, trois prix "Mimouna 2014" ont été décernés à des personnes ayant mené de nombreuses recherches sur le patrimoine culturel du Maroc dont le premier à titre posthume au défunt Simon Levy notamment pour la création du musée du judaïsme marocain, le deuxième attribué à Jamâa Baida, directeur des archives du Maroc, pour son travail académique sur l'Histoire juive marocaine et le dernier à la Fondation du Haut-Atlas et à la communauté israélite de Marrakech-Essaouira pour leur rôle dans le développement durable.

La caravane du patrimoine judéo-marocain a sillonné dans un premier temps les villes d'Ifrane, Fès et Casablanca avec l'objectif de "sensibiliser les jeunes marocains à leur histoire et à leur héritage culturel judéo-marocain, qui a toujours constitué un pan majeur de l'identité marocaine". Cette caravane se prolongera au printemps prochain avec des escales à Rabat et Marrakech avant de clôturer à Essaouira cette édition 2014.

27 févr. 2014

Source : MAP