vendredi 5 juillet 2024 00:24

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Première : Un quart du financement de l'aide au retour volontaire des migrants assuré par le Maroc

Pour la première fois, le gouvernement marocain s’engage à prendre en charge les billets d’avion de 1000 migrants qui choisiront de rentrer dans leur pays d’origine dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire de l’OIM. Exceptionnel, ce financement représente le quart du financement total du programme. Lequel n’est pas assuré.

« C’est la première fois que le Maroc participe à ce niveau là », note Anke Strauss, chef de mission à l’OIM Maroc questionnée par Yabiladi. Dans un amendement, signé vendredi 28 mars, au mémorandum d’entente du 11 juin 2007, entre le ministère de l’Intérieur marocain et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Maroc s’engage à prendre en charge les billets d’avion pour le retour volontaire de 1000 migrants. « Jusqu’ici le Maroc nous offrait l’aide administrative nécessaire en matière de visa de retour, d’aide à l’aéroport... Cette fois, il avance un quart de la somme dont nous avons besoin », explique Anke Strauss.

Depuis novembre 2013 et en dépit du lancement d’une nouvelle politique migratoire par le roi, la situation du programme d’aide au retour volontaire de l’OIM reste précaire. « Nous sommes en contact avec plusieurs bailleurs de fonds, mais pour l’instant aucun engagement n’a été concrétisé. C’est assez alarmant, alors que dans l’intervalle, le Maroc a lancé sa nouvelle politique », estime Anke Strauss. L’OIM a suffisamment de fonds pour financer l’aide complète au retour volontaire jusqu’en mai, à raison d’une cinquantaine de personne chaque mois. Au-delà, elle ne pourra plus opérer de retour s’il elle ne réunit pas 1,5 millions d’euros.

2600 euros par retour

Chaque retour volontaire, avec toute l’aide accordée en amont et en aval du voyage, coûte environ 2600 euros par personne. « Des consultations de pré-départ, une assistance pour l’obtention des documents de voyage, une assistance de pré-embarquement, une aide médicale, ainsi que le transport jusqu’au pays d’origine et des activités de réinsertion - sous disponibilités des fonds- sont proposés aux bénéficiaires », détaille l’OIM.

Depuis 2005, date du lancement des programmes d’aide au retour volontaire de l’OIM, 4200 migrants sont retournés dans leur pays d’origine dans ce cadre, indiquait l’OIM en février, et non pas 11 345 comme l’annonçait le Maroc en réponse au rapport de Human Rights Watch.

 De plus en plus de femmes

Depuis le début du processus de régularisation, « La demande de retour demeure significative malgré le processus de régularisation. On s’attendait à ce qu’elle baisse, mais elle se maintient », s’étonne Anke Strauss. Les régularisations et les demandes de retour interviennent peut être dans des parcours individuels trop différents pour s’influencer. Une autre explication possible est le déplacement des potentiels demandeurs du nord du Maroc vers Casablanca et Rabat. En choisissant de déporter les migrants en situation irrégulière qui vivent près de Sebta et Mélilia vers Casablanca et Rabat par cars entiers, le Maroc les rapproche involontairement du centre de l’OIM à Rabat où ils peuvent demander une aide pour rentrer dans leur pays d’origine.

Si le nombre de demandes se maintient voire augmente, le profil des demandeurs change. « Par le passé, ceux qui demandaient à bénéficier de l’aide au retour volontaire étaient de jeunes hommes, aujourd’hui on voit arriver de plus en plus de femmes. Elles représentent à présent 35, à 40% des demandes. C’est inquiétant car l’on sait que ce sont les plus vulnérables dans la migration », souligne Anke Strauss.

07.03.2014, Julie Chaudier

Source : Yabiladi.com

 

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