vendredi 5 juillet 2024 00:24

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Maroc: un collectif d associations lance une campagne nationale contre le racisme

Une campagne nationale contre le racisme a été lancée vendredi à Rabat par la Coordination pour la régularisation des sans papiers "Papiers pour tous", un collectif d associations, pour "attirer l'attention de l'opinion publique, des média et des décideurs sur le racisme primaire naissant au Maroc".

Placée sous le slogan "Masmiytich Azzi" (Je ne m'appelle pas Azzi, terme désignant le "nègre"), cette campagne qui coïncide avec la "Journée mondiale pour l élimination de la discrimination raciale" durera trois mois, soit jusqu au 20 juin prochain, date de la "Journée mondiale du réfugié" et est soutenue par des écrivains, des cinéastes, des sportifs et de membres actifs de la société civile notamment les ONG de défense des droits de l homme.

Selon les initiateurs, la campagne s adresse "à tous les Marocains afin de changer les mentalités".
Elle a débuté à Rabat par une rencontre-débat animée notamment par l écrivain marocain Abdellatif Laabi, la députée Khadija Rouissi, l universitaire Abdelkrim Belguendouz, le coordinateur du réseau IDD (Immigration Développement Démocratie) Abdallah Zniber et la chargée de suivi juridique du Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et migrants (GADEM) Aminata Tagni.

L ensemble des intervenants ont appelé notamment à entreprendre une "large opération pédagogique" et de "sensibilisation contre le racisme et les actes discriminatoires" appelant les autorités à modifier la loi relative à l entrée et au séjour des étrangers au Maroc, à l émigration et l immigration clandestine.

Le racisme doit être considéré comme un délit et les actes racistes doivent être criminalisés et pénalisés à travers la mise en place d un cadre juridique adéquat, ont-ils affirmé avant d appeler à l assouplissement des critères "draconiens", définis unilatéralement par le gouvernement pour la régularisation des sans-papiers sans avoir au préalable consulter les associations de migrants.

Les orateurs ont rappelé que cette opération de régularisation concernait uniquement les étrangers conjoints de ressortissants marocains justifiant d'au moins deux ans de vie commune, les étrangers conjoints d'autres étrangers en résidence régulière au Maroc et justifiant d'au moins quatre ans de vie commune, les enfants issus des deux cas susvisés, les étrangers disposant de contrats de travail effectifs d'au moins deux ans, les étrangers justifiant de 5 ans de résidence continue au Maroc, et les étrangers atteints de maladies graves et se trouvant sur le territoire national avant le 31 décembre 2013.

La campagne consiste, par ailleurs, en le lancement d une pétition sur un "projet de société basé sur les principes de la tolérance, de l égalité et de la non-discrimination" laquelle a déjà été signée par des écrivains, artistes, journalistes, militants politiques et associatifs et d universitaires et d une opération de sensibilisation et de plaidoyer.

Elle intervient, près de trois mois après le lancement par les autorités d une opération de régularisation au profit d environ 25.000 immigrés essentiellement de l Afrique subsaharienne, qui a débuté le 1er janvier 2014, relève-t-on.

L annonce de cette nouvelle politique d immigration et d asile, avait été faite par le gouvernement, en septembre 2013, basée sur un ensemble de recommandations formulées par le Conseil national des droits de l homme (CNDH) contenues dans un rapport dans lequel il a souligné les atteintes aux droits humains à l encontre des migrants, des demandeurs d asile et des réfugiés au Maroc.

Pour rappel, le gouvernement marocain avait été pointé du doigt par l ONG américaine de défense des droits de l homme Human Rights Watch (HRW) qui avait rendu public, en février à Rabat, un rapport de 79 pages, établi à fin 2013, et dans lequel elle a appelé à mettre fin à "l usage d une force excessive" à l encontre des migrants subsahariens et "aux retours et expulsion de force des migrants sans procédure régulière".

En réaction, le porte-parole du gouvernement marocain M. Mustapha El-Khalfi a estimé que le rapport n était "pas totalement équitable à l égard de la nouvelle politique migratoire adoptée par le royaume" en se basant sur "des données et allégations qui concernent la période où cette nouvelle politique n était pas encore en vigueur".

22 mars 2014

Source : APS

 

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