Houmad Achour, un astronome marocain résidant en Norvège, est considéré comme l'un des plus imminents scientifiques marocains établis dans ce pays scandinave.
Installé en Norvège depuis 29 ans, Achour s'est intéressé à l'astronomie depuis l'âge de 6 ans alors qu'il ne parlait que l'Amazigh et vivait dans une région isolée du Maroc.
Il se souvient encore de la situation que connaissait jadis sa région rurale qui n'était pas raccordée au réseau électrique.
"On partait le soir avec quelques petits garçons pour voir les étoiles. Je me souviens encore des étoiles qui brillaient et je m'interrogeais sur les secrets de ces étoiles que je comptais chaque soir", raconte Achour.
Il a été admis en 1985 à la faculté des sciences de Tétouan et a obtenu un nouveau baccalauréat en Norvège en 1987.
"Je vivais dans la région de Timsmat (Nador), située entre Al-Hoceima et Nador, et je m'interrogeais sur les secrets des étoiles", poursuit-il.
Arrivé en Norvège, il a cherché à parfaire son apprentissage et a reçu les plus hautes distinctions scientifiques (de 1991 à 1998) avant de devenir professeur à la faculté des sciences d'Oslo.
En parallèle avec l'enseignement de l'astronomie, Achour enseignait aussi l'informatique et est parvenu à une nouvelle théorie qui explique certains secrets du soleil.
Cette théorie, qui se penche sur les causes du changement de la température du soleil, est venue s'ajouter à trois autres théories antérieures fruit de plusieurs recherches menées par des scientifiques sur la base de données satellitaires.
La théorie d'Achour est le résultat de sept années d'enseignement de l'astronomie et du suivi des rapports élaborés sur la base de données satellitaires reçues par le centre spatial d'Oslo.
Il s'agit de la "physique du soleil" qui analyse la relation entre le soleil et la planète terre.
Achour a contribué à la réalisation de plusieurs rapports et images sur le soleil, dont des images et des rapports d'un satellite placé par l'agence spatiale européenne à 1,5 million de km.
Le Marocain, qui souffre d'un problème de santé l'empêchant de travailler quotidiennement, a aussi publié les conclusions de l'observatoire solaire spatial SoHO dans la publication américaine "Journal Astrophysic".
Il a conclu que quand on s'éloigne du centre du soleil, dont la température atteint 15 millions de degrés, cette dernière chute à 6.000 degrés et plus on s'éloigne la température se multiplie des millions de fois.
Ceci n'est pas normal, souligne Achour, qui ajoute que cela constitue une véritable problématique qui n'a pas encore été résolue par les scientifiques.
Dans sa théorie, il a tenté d'apporter des explications scientifiques sur les émissions de gaz au niveau du centre du soleil.
Le scientifique, qui a participé à plusieurs congrès internationaux aux Etats-Unis, estime que les publications relatives aux secrets du soleil ne sont pas suffisantes et constituent plutôt un point de départ pour de futures recherches scientifiques.
Il a ajouté que la Norvège dispose de centres de recherches spatiales avancés qui s'appuient sur les recherches réalisées dans plusieurs domaines, dont le climat et les communications, soulignant que le soleil peut impacter les satellites, le réseau électrique ainsi que le trafic maritime.
Les centres de recherches spatiales permettront de connaître les causes des changements climatiques et de mieux appréhender la hausse de la température de la Terre, soutient le scientifique.
Achour a aussi exprimé le souhait de voir le Maroc disposer de centres similaires dédiés à cette science, qui revêt une importance grandissante au regard des changements climatiques que connaît la Terre.
Il a, à cet égard, fait part de sa volonté d'œuvrer à la réalisation d'un projet similaire au Maroc afin de contribuer aux recherches menées et former des scientifiques dans ce domaine.
25 mai 2015,Jamaleddine Benlarbi
Source : MAP