La migration ne peut être gérée à l'intérieur des frontières d'un pays de manière isolée, a affirmé, mercredi à Istanbul, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Anis Birou, soulignant l'obligation d'une coopération internationale et d'une gouvernance régionale.
Intervenant lors du panel espace commun du forum mondial sur la migration et le développement, qui se tient sous le thème renforcer les partenariats: mobilité humaine et développement durable , M. Birou a mis en exergue la politique migratoire marocaine, lancée par SM le Roi Mohammed VI, et qui est basée sur deux piliers essentiels que sont les droits de l'Homme et la dignité de l'immigrant.
A travers cette nouvelle politique, bâtie sur une approche participative impliquant l'ensemble des acteurs et intervenants au niveau national, le Royaume a donné le choix de la vie aux dizaines de milliers de migrants en situation irrégulière qui ne pensaient qu'à traverser la Méditerranée au péril de leur vie.
Cette politique, qui a placé l'être humain et sa dignité au centre des préoccupations premières du Maroc, s'inscrit dans la vision que le Royaume a d'un monde de plus en plus globalisé et ouvert à la circulation aussi bien des personnes que des biens.
Elle leur a rendu espoir à ces milliers de migrants après avoir souffert le martyr lors de leur périple de leur pays d'origine et leur a permis de ne plus vivre dans la clandestinité et dans la vulnérabilité ni à avoir des difficultés à trouver de l'emploi, clé de la dignité.
La politique migratoire n'est pas seulement une carte de résident, a-t-il expliqué, mais tout un arsenal juridique a été mis en place accompagné d'un programme d'intégration avec formation professionnelle, assistance juridique et accès à la santé et à l'éducation.
Il a, à ce propos, rappelé le lancement récent de la nouvelle année de l'éducation non formelle au profit des enfants subsahariens afin de leur permettre d'apprendre la langue arabe et surtout d'envisager l'avenir avec beaucoup de sérénité.
Le Maroc n'est pas seulement un pays émetteur ou de transit pour la migration, mais il est devenu un pays de résidence de plusieurs communautés venues s'y installer de leur plein gré ou forcées par les difficultés de vie dans leurs pays d'origine, a ajouté M.Birou, notant que près de 20.000 migrants irréguliers ont bénéficié de cette opération et sont entrain de s'intégrer dans la société.
Les crises de par le monde, en dépit de leur acuité et de l'ampleur de leur impact, ne doivent en aucun cas servir de prétexte pour considérer la migration comme un problème ou une menace, a estimé M. Birou, affirmant que la migration peut être réellement une opportunité.
Mettant en relief le volet humaniste de cette politique marocaine, le ministre a relevé qu'elle est un modèle à suivre en ses différentes dimensions et ses répercussions, interpellant les gouvernants, les intellectuels et la société civile sur leur responsabilité sur la migration qui n'est pas seulement un problème à résoudre mais une question humanitaire à gérer dans le cadre d'une responsabilité partagée entre pays.
14 oct. 2015
Source : MAP