Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se retrouvent, ce jeudi après-midi à Bruxelles, pour un sommet destiné essentiellement à faire le point sur la crise des réfugiés et sur la mise en œuvre des actions prioritaires découlant de l'agenda européen en matière de migration.
Ce sommet qui débute à 16H00 (heure locale) se tient trois semaines après une réunion extraordinaire des dirigeants des Vingt-Huit qui a été entièrement consacrée à l'examen de la crise des migrants qui ne cesse de prendre de l'ampleur malgré les efforts entrepris par l'UE et ses Etats membres pour endiguer les flux des réfugiés qui tentent, chaque jour, par milliers de gagner l'Europe.
Si aucune nouvelle décision concrète n'est à attendre, la réunion sera l'occasion de procéder à une première évaluation de l'avancement de la mise en œuvre des mesures décidées lors du sommet spécial du 23 septembre dernier et de celles qui ont déjà été prises mais qui peinent à être appliquées par les Etats membres.
Il sera également question de réfléchir à de nouvelles pistes de solutions à cette crise des réfugiés qui met depuis l'été les valeurs fondamentales de l'Europe à rude épreuve.
'Nous devons nous demander si les décisions que nous avons prises jusqu'ici et celles que nous allons prendre sont suffisantes pour contenir une nouvelle vague migratoire ( ) et répondre à des questions sérieuses concernant nos méthodes d'action'', écrit le président du Conseil européen Donald Tusk dans sa lettre d'invitation à ce sommet aux chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UE.
L'objectif de Tusk est de livrer un message d'union, après le dernier sommet qui avait servi à améliorer l'atmosphère sur les sujets délicats notamment la question de répartition (quotas) et de relocalisation des réfugiés.
Les débats lors de ce sommet devront être particulièrement axés sur l'avenir du système de Dublin en vigueur actuellement, sur l'approche dite des points d'accès 'hotspots'' proposée par la Commission européenne et sur le renforcement des frontières extérieures de l'UE.
Plus précisément, les dirigeants européens évoqueront la possibilité de réforme du règlement de Dublin selon lequel c'est le pays de première entrée sur le sol de l'UE qui doit traiter les demandes d'asile ou renvoyer les migrants au pays d'origine. Ils plancheront également sur l'opérationnalisation des 'hotspots'' prévus en Italie et en Grèce afin de permettre de relocaliser les réfugiés potentiels vers les autres pays d'UE et discuteront du contrôle aux frontières de l'UE et des projets qui pourraient être envisagés dans ce cadre.
En relation avec la crise migratoire, la préparation du Sommet de la Valette qui réunira les dirigeants de plusieurs Etats africains et leurs homologues européens les 11 et 12 novembre prochain sera également abordée.
Dans la perspective de cette réunion, la Commission européenne et les Etats membres de l'Union des 28 se sont engagés à créer un fonds d'affectation spéciale de 1,8 milliard d'euros destiné à s'attaquer aux causes profondes des migrations en Afrique.
A la veille de ce sommet européen, le président de l'exécutif européen Jean-Claude Juncker a indiqué que la Commission européenne a enregistré des résultats concrets en ce qui concerne la mise en œuvre des actions prioritaires de l'agenda européen en matière de migration, mais attend des Etats membres qu'ils fournissent plus d'efforts.
M. Juncker a exhorté les Etats membres à tenir leurs promesses de contributions financières pour faire face à la crise migratoire et à 'passer des paroles aux actes''.
Lors du sommet européen du 23 septembre, les Etats membres avaient promis de soutenir à hauteur de 500 millions d'euros les agences humanitaires onusiennes aidant les réfugiés dans les pays voisins de la Syrie. Mais pour l'heure, seulement dix pays ont promis un montant précis, pour une somme totale atteignant près de 275 millions d'euros.
15 oct. 2015,Mohamed Hamiddouche
Source : MAP