Dimanche à la nuit tombée, une soixantaine de réfugiés syriens et irakiens ont découvert le site de Limedsforsen (ouest), non loin de la frontière norvégienne, un village de chalets en bois où ils devaient résider en attendant l'examen de leur demande d'asile.

Une vingtaine d'entre eux, réalisant qu'ils étaient lâchés au milieu de forêts où cohabitent élans, ours et loups, à des dizaines de kilmomètres de la ville la plus proche, ont refusé tout net, exigeant d'être conduits dans une grande ville ou de repartir en Allemagne.

"Ils nous disent qu'on va vivre ici, mais ça n'est pas possible pour tout le monde. Il y a des enfants et une femme enceinte, il fait trop froid, il n'y a ni magasins ni médecin", a expliqué Hadeel Waez, un migrant de nationalité syrienne, à la télévision SVT.

Le problème, fait valoir Migrationsverket (MV), c'est que la Suède reçoit chaque semaine près de 10.000 réfugiés et que ses structures d'accueil sont saturées, au point que des campements de tentes sont en cours d'installation.

"Nous n'avons pas de solution de remplacement. C'est tout ce que nous avons à leur offrir", a indiqué à l'AFP Guna Graufelds, porte-parole de MV. Les négociations se poursuivaient mardi soir avec une quinzaine de personnes.

Ces cas de refus sont rares, assure Guna Graufelds. "Souvent ils comprennent qu'ils ne vont pas rester là toute leur vie, même si ça peut durer longtemps".

La Suède est l'un des pays d'Europe qui attire le plus de réfugiés, et elle prévoit entre 140.000 et 190.000 demandes d'asile cette année, pour une population de 9,8 millions d'habitants.

Mais les conditions de vie hivernale dans le royaume scandinave constituent une véritable épreuve pour nombre d'étrangers issus de pays chauds avec, dans les régions du nord, une lumière naturelle quasiment nulle des mois durant, de la neige la moitié de l'année et des températures descendant sous la barre des -30°C.

27 oct. 2015

Source : AFP