samedi 23 novembre 2024 18:00

Migration: De l'importance d'éduquer les médias

En partenariat avec le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) Maroc, le bureau marocain de l’Organisation internationale pour les migrations (OMI) a tenu ce mercredi 28 octobre à Rabat une session d’information sur les mandats et activités réalisés par l’OIM et l’UNHCR au Maroc. L’occasion aussi d’effectuer une mise au point sur la terminologie consacrée à la migration, laquelle fait souvent l’objet d’une confusion dommageable auprès des médias et du grand public.

Parmi les termes du lexique migratoire qui sont le plus souvent synonymes d’ambiguïté, celui de migrant et de demandeur d’asile. Pour le premier, il s’agit d’un terme s’appliquant habituellement lorsque la décision d’émigrer est prise librement par l’individu concerné, pour des raisons de "convenance personnelle" et sans l’intervention d’un facteur extérieur contraignant, selon la définition fournie par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Par conséquent, cette notion s’applique aux personnes se déplaçant vers un autre pays ou une autre région dans le but d’améliorer leurs conditions matérielles et sociales, leurs perspectives d’avenir ou celles de leur famille.

Un demandeur d’asile correspond à une personne demandant obtenir son admission sur le territoire d’un Etat en qualité de réfugié, et se trouvant dans l’attente d’une réponse à sa requête émise par les autorités compétentes. Dans le cas où le demandeur d’asile est débouté, il doit quitter le territoire de l’Etat considéré ; il est susceptible de faire l’objet d’une mesure d’expulsion au même titre que tout étranger en situation irrégulière, excepté si une autorisation de séjour lui ait été accordée pour des raisons humanitaires ou sur un autre fondement.

Une éducation à (par)faire

"Nombre de journalistes confondent les termes ayant trait à la migration. Migrants, demandeurs d’asile, réfugiés politiques, immigrés : les médias ont du mal à s’y retrouver", tempête Christos Christodoulides, chargé de projets au sein de l’Organisation internationale pour les migrations (OMI) de Rabat, contacté par le HuffPost Maroc.

Dans une tribune publiée en août dernier, Barry Malone, journaliste au sein de la chaîne qatarie Al Jazeera, détaillait les raisons pour lesquelles Salah Negm, directeur de la rédaction, avait décidé de ne plus recourir au terme "migrant", privilégiant celui de "réfugié" : "Le terme "migrant" est devenu un fourre-tout. Il ne convient plus de l’employer lorsqu’il s’agit de décrire l’horreur qui se déroule en Méditerranée. Réduire toutes ces personnes sous le même terme, c’est nier leur humanité". Il avait également déploré la couverture médiatique des drames qui se jouent en Méditerranée, fustigeant le vocabulaire employé par une partie de ses confrères, susceptible d’alimenter un amalgame tendancieux : "A force d’utiliser le terme "migrant" à tout-va, c’est comme si on lui conférait une valeur réductrice propice à des discours racistes".

Pour toutes ces raisons, "il est nécessaire que les journalistes reçoivent une formation à ces terminologies", préconise Christos Christodoulides.

Source : huffpostmaghreb.com

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