Il existe, premier ressort, une véritable économie de la lutte contre les étrangers en séjour irrégulier, nourrie par l'augmentation de la dépense publique dans ce domaine. Le budget de l'agence européenne des frontières, Frontex, est ainsi passé de 6 millions d'euros par an à sa création en 2005 à 130 millions en 2011, auxquels s'ajoute pour la période 2007-2013 une dotation de 285 millions. Claire Rodier soutient que les entreprises du secteur privé - sous-traitantes des administrations pour convoyer les migrants expulsés, fournisseurs de technologies de surveillance et de services dans les centres de rétention - constituent l'un des moteurs de ces politiques, notamment en raison des liens qu'entretiennent industriels et politiques, particulièrement au sein du "groupe de personnalités", créé en 2003 par l'UE, rassemblant des représentants des institutions européennes, des instituts de recherche et huit sociétés spécialisées dans la sécurité et la défense.
Un deuxième ressort relève du discours ambiant qui tend à criminaliser l'immigration irrégulière. Claire Rodier dénonce l'image souvent présente dans les médias et les discours politiques d'une d'invasion de migrants irréguliers, prédateurs et délinquants. Pour appuyer son propos, l'auteure évoque le traitement des Roms, pourtant citoyens européens, par l'Italie et la France. Autre tendance à l'œuvre, la volonté de plus en plus assumée par les États de l'UE de faire exécuter le "sale boulot" par les autres, en l'occurrence les pays de départ et de transit (Maroc, Libye, Ukraine, Géorgie…).
La délocalisation des missions de surveillance et de contrôle des frontières extérieures permet aux États membres de s'affranchir des obligations que les lois communautaires leur imposent en matière de respect des droits humains.
Même si tous les lecteurs ne partageront pas tous les points de vue de son auteure, ce livre, solide et documenté, fait éclater l'hypocrisie des politiques de contrôle des migrations menées depuis plus de deux décennies. Et administre la preuve de leur coût élevé comme de leur inefficacité.
Xénophobie Business. Les contrôles migratoires comme système, par Claire Rodier, aux éditions La Découverte
Septembre 2012, Robin Assous
Source : Alternatives Internationales
Jusqu'au 9 novembre, la Cité internationale universitaire de Paris et le Crous de Paris ouvrent leur service d'accueil aux étudiants étrangers, une plate forme qui facilite les procédures d'intégration des quelques 58 000 étudiants étrangers scolarisés à Paris. Avec comme problème numéro 1 le logement puisque moins de 10 % (environ 5 000) sont reçus à la Cité internationale universitaire et dans les logements mis à leurs disposition par le Crous. Le chiffre peut paraître faible mais il représente en fait une bonne moitié des logements universitaires parisiens et les trois quarts de ceux de la Cité.
De nouveaux logements en construction
Le choc de celui qui va pour la première fois à la Cité internationale universitaire de Paris est d’abord visuel. A une encablure du périphérique se retrouvent des architectures du monde entier – grecque, marocaine, cambodgienne, etc. – dans ce qu’on appelle les « maisons » fondées par des pays du monde entier pour recevoir leurs étudiants à Paris. Et aujourd'hui, après plus de 40 ans de repos – aucun bâtiment n’a été construit depuis 1969 –, la Cité internationale se remet à croître avec, à l'horizon 20116, la construction de sept nouveaux bâtiments et 2 200 nouveaux logements.
Mixité culturelle
Une évolution qui ne sera pas qu’en nombre et sera également l’occasion d’accueillir de nouveaux pays dont les plus intéressés sont la Corée, la Colombie, la Russie et, bien sûr, la Chine. Les étudiants chinois sont en effet aujourd'hui les plus nombreux, juste devant les Américains, mais répartis dans de nombreux pavillons. Car c’est là une autre particularité de la Cité : si de nombreux pays ont leur propre pavillon, ils acceptent tous d’y accueillir au moins 30% d’étudiants venus d’autres pays pour favoriser la mixité culturelle du lieu. Le collège d’Espagne, et son style classique inspiré du Palais de Monterrey à Salamanque, compte ainsi 130 étudiants espagnols et 70 venus du reste du monde et… de France car chaque maison reçoit des Français, ce que les étudiants étrangers apprécient beaucoup.
Une petite ville
Pour intégrer la Cité, il faut être inscrit dans une des universités parisiennes, qui sont d’ailleurs propriétaires du site, ou dans une grande école y possédant sa propre maison. C’est par exemple le cas de l’Ecole nationale supérieur des arts et métiers, la plus importante de la Cité en termes d’effectifs. Dans tous les cas, les places sont réservées aux étudiants de master, voire parfois de 3ème année de licence. Ils y passeront en moyenne une année et jamais plus de trois. La Cité est aussi un outil de rayonnement et de compétitivité pour les universités parisiennes. C’est un véritable plus pour attirer les étudiants de pouvoir leur dire qu’ils y seront hébergé. Les heureux élus trouvent à la Cité une petite ville - en tout 12000 personnes y passent chaque année ! -, avec ses commerces, ses salles de spectacle, ses terrains de sport, sa vie gérée par l’administration mais aussi par les étudiants eux-mêmes au sein de comités de résident qui désignent ensuite un comité global.
Un peu d’histoire
La première résidence de ce qui allait devenir la Cité internationale universitaire de Paris a été inaugurée en 1925. Dans la lignée de la Société des nations, ses fondateurs souhaitent alors créer une « école des relations humaines pour la paix ». Aujourd'hui, la Cité compte 40 maisons réparties sur les 34 hectares de son site historique, dans le XIVème arrondissement de Paris et sur l’île de Bréhat.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, des promenade architecturale au sein de la Cité sont organisées certains dimanche. Plus d’infos sur le site de la Cité.
28 septembre 2012, Olivier Rollot
Source : Le Monde
En matière d’immigration, le changement de majorité en France n’a apporté aucune nouveauté. Hormis la suppression d’une circulaire sur les étudiants et un projet de loi en cours de préparation sur les naturalisations, le gouvernement de François Hollande ne mène pas une politique différente de celle de son prédécesseur de droite. Des polémiques ont déjà éclaté après des propos du ministre de l’Intérieur Manuel Valls sur les musulmans et les décisions concernant les Roms.
C’est dans ce contexte que Manuel Valls va effectuer sa première visite à Alger. Selon nos informations, le déplacement est prévu les 13 et 14 octobre. Comme les ministres français qui l’ont précédé à Alger depuis l’été, M. Valls viendra préparer la visite de François Hollande en Algérie, prévue à la fin du mois de novembre ou début décembre. Mais la question de l’immigration et des visas devrait dominer la visite du premier flic de France.
Cette semaine, une délégation de hauts fonctionnaires du ministère français de l’Intérieur, parmi lesquels figure Stephane Frattacci, secrétaire général du ministère en charge de l'Immigration, sera à Alger pour préparer la visite. Une réunion est prévu jeudi avec la partie algérienne. Au début de l’année, les Algériens avaient unilatéralement mis fin aux réunions sur l’immigration pour signifier leur opposition à une révision des accords de 1968, souhaitée par le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
Le nouveau gouvernement socialiste, au pouvoir depuis mai dernier, n’a pas encore fait connaître ses intentions concernant les accords de 1968. Mais côté algérien, les choses n’ont pas évolué : « nous défendrons les droits acquis des ressortissants algériens régulièrement installés en France et nous nous emploierons a préserver le caractère spécifique des accords de 1968 qui donnent toute sa singularité à la dimension humaine en tant que marqueur important de la relation algéro‑française », explique à TSA une source algérienne.
L’autre dossier concerne les visas. Les Algériens, tant la population que les dirigeants, restent mécontents des conditions d’attribution de visas pour la France. Régulièrement, Alger demande une hausse du nombre demandes acceptées et de meilleures conditions d’accueil des demandeurs. Paris répète que les choses se sont nettement améliorées ces dernières années et le nombre de visas en constante hausse. Sans vraiment convaincre.
1/10/2012, Samir Allam
Source : TSA
Depuis la rentrée, quatre écoles de Bonn dispensent des cours de religion musulmane. Cet enseignement contrôlé par l'Etat est appelé à s'étendre en Rhénanie et dans le pays…Suite
Sur fond de crainte de manifestation islamiste, un après-midi de visite se transforme en cauchemar pour une famille française d'origine marocaine…Suite
Dar AI Maghrib de Montréal, inaugurée juin dernier, accueille la saison culturelle de cette année. Au programme, des expositions et des animations culturelles, dédiées principalement à la communauté marocaine de la ville québécoise Montréal…Suite
Après des années d'incompréhension et de rapports tendus, la paix semble finalement avoir été scellée entre les résidents d'origine étrangère de la région de Trévise (Vénétie-nord de l'Italie) et l'ancien maire de la ville, un membre du parti de la Ligue du Nord, tristement célèbre pour ses positions xénophobes et anti-immigrés.
L'opportunité en a été offerte par la cérémonie de prestation de serment organisée, jeudi, au siège de la mairie à l'occasion de l'octroi de la nationalité italienne à un ressortissant marocain qui, dans un geste de grande noblesse, a tenu à y inviter l'ex-maire (actuellement maire-adjoint), Giancarlo Gentilini, et même à lui demander d'en être le président de séance.
Lui rendant la politesse, lui dont les positions tranchées sur les immigrés sont connues de tous, le "Shérif" (son surnom) a saisi la main tendue par Abdellah Khezraji.
Les deux hommes, il est vrai, se connaissent bien. Les 23 ans de présence en Italie de Khezraji, qui assure la vice-présidence du Conseil régional pour l'immigration, lui ont donné, à maintes reprises, l'occasion de réagir au sévère réquisitoire dressé à chaque fois par son hôte à l'encontre de la communauté immigrée et de répondre aux dérapages qu'il commettait à certaines de ses sorties.
Parmi les dérives que la mémoire des membres de cette communauté retient, Gentilini s'était mis une fois à souhaiter que l'on déguise les immigrés en lapins pour que les chasseurs viennent s'entrainer à tirer sur eux. Il avait aussi ordonné que les bancs publics du jardin situé en face de la gare de la ville soient démantelés afin que les immigrés illégaux ne viennent s'y asseoir.
Jadis adepte de la tolérance zéro, Gentilini a, semble-t-il, choisi de revenir à d'autres convictions aujourd'hui. Ses propos lors de la cérémonie de prestation de serment, ne tarissant pas d'éloges envers la communauté marocaine, la plus importante de la région, en sont un signe fort. En en louant le sérieux et le courage et en en vantant l'honorable parcours d'intégration, il a en tout cas pris une option sur ses discours, des discours que tous espèrent empreints de compréhension, de tolérance, d'entraide et de paix.
En fin de cérémonie, Gentilini, s'est retourné vers les enfants de Khezraji leur recommandant de bien se conduire puisqu'ils pourraient eux aussi un jour devenir maires. Des paroles qui révèlent le virage pris par l'homme.
28 sept 2012, Amina Benlahsen
Source : MAP
Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz a procédé, vendredi soir à Montréal, au lancement de la saison culturelle 2012-2013 de Dar Al-Maghrib, inauguré le 1er juin dernier par SAR la Princesse Lalla Hasna et ayant pour vocation de promouvoir la culture et la civilisation du Royaume à travers le monde et de favoriser l'intégration de ses ressortissants dans les sociétés des pays de résidence, tout en contribuant à consolider leurs liens avec leur pays d'origine.
Lors de cette cérémonie, qui s'est déroulé en présence, notamment, de l'ambassadeur du Maroc au Canada, Nouzha Chekrouni, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam et de la première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Fatima Houda-Pepin, ainsi que de plusieurs personnalités de la communauté? marocaine et canadienne.
A cette occasion, le ministre a invité les membres de la communauté marocaine établie au Canada, les présidents des associations, les étudiants, les compétences, hommes et femmes d'affaires ainsi que les personnalités canadiennes à renforcer l'offre culturelle au sein de cet établissement, un lieu d'échange et d'information convivial situé au centre de Montréal.
La saison culturelle 2012-2013 proposera des expositions, des animations et des festivités mettant en valeur la communauté marocaine et son rôle dans le pays d'accueil, a expliqué, pour sa part, la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi.
Le dispositif culturel intervient également pour l'accompagnement des projets, pour des partenariats avec des associations ou des structures liées à la culture, a-t-elle indiqué, soulignant que ce centre culturel pourrait être aussi un lieu d'accueil pour le tissu associatif avec des activités porteuses de lien social et de créativité, outre des activités permanentes (consultations du fonds documentaire, cours de langues et culture du Maroc pour enfants et pour adultes, cours d'éveil musical pour enfants).
La cérémonie de lancement de la saison culturelle 2012-2013 a été, aussi, marquée par la signature d'une convention de partenariat entre Dar Al-Maghrib et l'Association des écoles marocaines de Québec à Montréal, prévoyant le lancement des cours de langue et culture du Maroc à Dar Al-Maghrib. La convention a été signée par la directrice de Dar Al-Maghrib et le président de l'Association des écoles marocaines de Québec à Montréal, Ali Bouanba.
Une convention spécifique de partenariat entre Dar Al-Maghrib et le Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) a été également signée, lors de cet événement.
Paraphée par la directrice de Dar Al-Maghrib et le président du FCMRC, Mohamed Boukkouri, cette convention stipule que les parties signataires partagent le souhait de collaborer et de promouvoir des activités conjointes afin de favoriser la diversité sociale et l'ouverture vers l'autre, et de renforcer les méthodes d'échange culturel et social entre les peuples canadien et marocain et les autres communautés.
Cette cérémonie s'est déroulée en présence de personnalités marocaines et canadiennes, d'acteurs associatifs, de représentants du corps consulaire accrédité à Montréal, de hauts responsables du gouvernement du Québec et de représentants de départements provinciaux et municipaux, ainsi que d'une pléiade d'académiciens, d'intellectuels et d'artistes.
29 sept. 2012
Source : MAP
Une réception a été donnée vendredi dans la mairie de Montréal pour rendre hommage à des compétences marocaines établies au Canada, en présence du ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, de la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi, et des responsables du Conseil de la métropole québécoise.
Les personnalités honorées ont signé, par la même occasion, le Livre d'or de la ville de Montréal, en reconnaissance à leurs efforts au profit de la communauté marocaine établie au Canada et pour le rapprochement entre les différentes communautés culturelles et confessionnelles. Il s'agit de Rachid Badouri (humoriste), Mohamed Brihmi (juge de paix à la Cour de Toronto), Souad El Maallem (vice-présidente, Bombardier Aéronautique), Leila Gouchi (chanteuse) et Joseph Bennarosh (homme d'affaires).
C'est la première fois que les représentants d'une communauté arabe ou musulmane soient invités à signer le Livre d'or de la ville Montréal.
Ces hommages, à l'initiative du groupe Atlas Médias, témoignent également des apports des originaires du Maghreb à la société québécoise et à la francophonie canadienne aussi bien en matière économique, qu'académique ou artistique et culturelle.
Par la même occasion, la responsable des communautés d'origines diverses et de la jeunesse, membre du comité exécutif de Montréal, Mme Mary Deros, a invité le ministre Maâzouz ainsi que les responsables du Groupe Atlas Media, Abdelghani Dades et Rachid Najahi, à signer le Livre d'or de la ville.
Auparavant, M. Maâzouz s'est entretenu avec le président de la ville de Montréal, Harout Chitilian, et Mme Deros des moyens â même de fructifier les liens de coopération entre Dar Al-Maghrib et la Mairie de Montréal.
Il a eu aussi une rencontre avec les responsables de la place des Arts de Montréal. "Notre collaboration nous permet d'aller plus loin et de voir plus grand", a dit le ministre, émettant le souhait de voir davantage d'activités et de coopération entre les différents intervenant en la matière.
Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques de la ville de Montréal a été aussi au centre des discussions entre les deux parties, au service des intérêts de la communauté marocaine.
M. Maâzouz a, en outre, rencontré des cadres associatifs, des étudiants et des compétences marocaines, afin de les mettre au courant des récentes dispositions gouvernementales prises en leur faveur et de les mobiliser davantage au service du développement de leur pays.
Les intervenants ont salué le processus de réformes engagé au Maroc et les acquis accordés par la nouvelle Constitution aux MRE, plaidant pour davantage de simplification des procédures administratives, plus d'intérêt à l'enseignement de la langue arabe aux enfants des Marocains établis au Canada et pour l'implication des cadres et compétences marocains exerçant à l'étranger dans les projets de développement socioéconomique entrepris au Maroc.
M. Maâzouz effectue, depuis mercredi, une visite de travail au Canada, marquée par des rencontres avec des membres de la communauté marocaine établie dans ce pays et des entretiens avec des responsables canadiens.
Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques du Canada au service des intérêts de la communauté marocaine figure au centre de cette visite de travail (26 septembre- 2 octobre), qui a conduit le ministre à Toronto et Montréal. D'autres rencontres sont prévues à Sherbrooke et Ottawa, le but étant le raffermissement des liens de communication avec les différentes composantes et compétences de la communauté marocaine résidant au Canada.
29 sept. 2012
Source : MAP
Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, a présenté, samedi à Dar Al-Maghrib à Montréal, devant des acteurs associatifs et des compétences marocaines, les grands axes de l'action du gouvernement en faveur des MRE, les incitant à adhérer aux chantiers de développement du Maroc dans les différents domaines et à participer "à tout moment" à la vie politique du pays d'accueil.
Les stratégies et actions du gouvernement marocain destinées aux MRE sont inspirées des hautes orientations et directives de SM le Roi Mohammed VI qui ne cesse d'entourer de sa bienveillance la communauté marocaine établie à l'étranger, a souligné M. Maâzouz, rappelant l'importance accordée aux MRE dans la Constitution, dont plusieurs dispositions insistent sur le rôle de la diaspora marocaine au développement national et sur sa participation à la vie politique et publique.
M. Maâzouz a, d'autre part, appelé à des actions à même de consolider les attaches des MRE avec leur pays d'origine et pour la défense des causes nationales, tout en soulignant leur devoir de contribuer à l'essor du Royaume et d'oeuvrer au raffermissement des liens avec le pays de résidence.
Les rencontres avec les membres du Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) et du Think-tank "Mémoires et Dialogue", qui se sont déroulées en présence du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, et de la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi, ont été l'occasion de souligner l'importance de la participation de la communauté marocaine à la vie politique et d'une présence active dans les instances dirigeantes d'institutions locales du pays d'accueil.
Lors de son séjour au Canada (26 septembre-2 octobre), le ministre a également eu des rencontres avec des acteurs associatifs et des compétences marocaines à Toronto ainsi que des entretiens avec des responsables canadiens.
30 sept 2012
Source : MAP
Au nombre de 6648, les disparus ou absents préposés à l’émigration clandestine maintiennent leurs épouses dans des liens du mariage pouvant conduire à des drames. Le poids des traditions aidant, ces dernières vivent le calvaire de la séparation avec un lot d’angoisses : la grossesse, l’entretien, l’éducation des enfants et le problème d’un éventuel remariage, entre autres.
Sud Quotidien est allé à la rencontre de ces braves «veuves de la mer» qui se battent de toutes leurs forces pour s’en sortir, refusant de sombrer dans la fatalité ou la prostitution.
Ville rendue célèbre par le massacre des tirailleurs de la deuxième guerre mondiale qui revendiquaient leurs droits à la France, Thiaroye traverse un autre drame : celui de l’émigration clandestine. Ville de pêcheurs par excellence, cette ville de banlieue a perdu une bonne partie de sa jeunesse dans les eaux profondes de l’océan atlantique.
Selon les statistiques du département de l’intérieur d’Espagne, 31678 clandestins ont atteint les côtes ibériques via la mer, celle année là. C’est le plus gros chiffre observable sur les onze années de tentative pour rejoindre l’Europe par la voie maritime.
Mais jusque là, ce sont les morts, les disparus et la détresse des veuves, des orphelins, des parents qui sont mis en exergue. Quid des épouses qui refusent de faire le deuil ? Elles continuent de vivre avec l’espoir qu’un miracle pourrait ramener leurs maris. Un scénario improbable auquel s’ajoute le poids de la tradition qui les contraint dans les liens de mariage.
«On nous a simplement dit que leur pirogue a chaviré et qu’il serait mort». Cette phrase, Mame Bator, ne cesse de la rabibocher. Cette jeune fille de 35 ans croit encore au miracle. Son mari ayant décidé d’affronter les vagues de l’océan atlantique, via le fameux «Mbeuk mi» (pirogue), depuis 2006, n’a plus donné signe de vie. Elle vit avec ce cauchemar et l’ espoir de retrouver le père de ses quatre bouts de bois de Dieu. Femme au foyer, Mame Bator est désormais obligée de se battre pour nourrir sa famille et veiller à l’éducation de ses enfants. Elle s’essaie entre le ménage à faire dans certains foyers et la vente de poissons et légumes.
Des Mame Bator, il en existe beaucoup. Surtout à Thiaroye, une des villes sénégalaises les plus touchées par le phénomène «Mbeuk Mi». Alioune Ndiaye, un jeune qui a été refoulé après avoir passé 13 jours en mer, témoigne : «En 2006, il n’y a pas eu de navétanes à Thiaroye parce que tout simplement, il n’y avait plus de jeunes. Tout le monde était parti. Personnellement, ma maman avait fini de faire le deuil. Mais, quand je l’ai appelé pour lui dire que je suis en vie, elle a failli mourir de joie».
Rarissime, ce cas de figure contraint plusieurs femmes à rester dans les liens du mariage. Aïssatou Ly est en une. Lasse d’entendre un mari qui pendant six longues années n’avait pas donné signe de vie, elle décide alors de refaire sa vie. La suite fut pathétique ! Deux mois après avoir contracté un nouveau mariage, son désormais ex-mari est rentré à Dakar en provenance d’Espagne, raconte-t-elle. Le vin était tiré, il fallait le boire. Même si, assure son papa : « Je suis peut-être fautif mais je voulais du bien à ma fille. Elle est jeune. Elle est née en 1980 et déjà elle a deux enfants : une fille et un garçon».
Kiné Mbaye a failli subir le même sort. Tombée amoureuse de Abdourahmane Niang, elle avait un projet de mariage avec son copain qui rêvait d’un Eldorado. Il escomptait ainsi pouvoir se donner les moyens de fêter son union futur avec Kiné qui était l’objet de beaucoup de convoitises. «Sa beauté », témoigne Fatou Ndoye Niang, maman de Abdourahmane, « ne laisse aucun jeune du quartier indifférent».
Malheureusement, il ne reviendra pas de son voyage. «Au début, la fille était désemparée. Elle a refusé plusieurs avances de garçons dans l’espoir d’un probable retour de son Abdourahmane. Mais, avec la pression familiale, elle a fini par céder et se marier. Elle a eu un enfant et elle est présentement en état de grossesse», confie Fatou Ndoye née Mme Niang. Non sans préciser que le choc était terrible : «Mon fils est peut-être mort, mais le mariage de sa copine a été terriblement ressenti. C’est égoïste, mais, je voyais mon fils à travers cette fille. D’ailleurs, notre relation a été rompue depuis qu’elle s’est mariée».
A côté de ces jeunes femmes, d’autres éprouvent d’énormes difficultés à se remarier. Et pour cause ! «Les enfants constituent un frein. Vous pouvez sortir avec un homme, mais dés qu’il s’agit de mariage, il s’éclipse parce que la plupart des hommes sénégalais ne sont pas souvent prêts à entretenir des enfants qui ne sont pas les leurs», explique Daba Niang. Elle dit avoir perdu deux fils dans l’émigration clandestine.
Le premier, Youssou, avait deux épouses. La première et la seconde ont eu respectivement cinq et deux enfants.
Quant au second, El Hadji, son épouse Daba, est mère d’un garçon de trois ans.
«Mes ex-belles filles ne sont plus dans les liens de mariage. Elles ont regagné leurs familles parce que cela fait plus de sept ans que leurs maris sont partis sans donner signe de vie. On nous a fait savoir que leur pirogue a chaviré. Mais elles ont du mal à se remarier à cause de leurs enfants. C’est une lourde charge», confie Daba Niang.
Un argument qui n’agrée pas sa copine qui a assisté à l’entrevue. «C’est du n’importe quoi ! Si elles ne sont pas encore remariées, c’est parce que leurs courtisans ne les aiment pas. Quand on aime une femme, on doit aussi s’efforcer d’aimer ses enfants», plaide-t-elle sans convaincre l’assistance qui le lui fait savoir par une bronca.
Une autre dame, Houlimata Niang, met l’accent sur les problèmes psychiques que sa belle-fille a traversés après la disparition de son mari. «J’avais cinq garçons. Ils ont tous pris la pirogue pour se rendre en Espagne.
Malheureusement, un seul est arrivé à bon port. Les quatre autres sont restés dans l’océan», confie-t-elle, la gorge pleine d’émotion.
1/10/2012, Abdoulaye THIAM
Source : Sud Online.sn
Convention entre les ministères de la Jeunesse et des sports et des Marocains résidant à l’étranger avec l’bbjectif de favoriser l'intégration par le sport
Insérer les jeunes Marocains résidant à l’étranger et favoriser leur immersion dans leur communauté d’origine. C’est l’objectif d’un accord-cadre qui vient d’être conclu entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et le département chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE). La convention, signée samedi 22 septembre, stipule notamment l’utilisation des infrastructures du ministère de la Jeunesse et des Sports au profit des Marocains résidant à l’étranger.
La coordination entre les deux ministères vise à faire participer les jeunes MRE dans le cadre d’une stratégie nationale en leur consacrant des quotas lors des diverses manifestation nationales, régionales et internationales organisées au Maroc.
Le ministère chargé des MRE se chargera du choix et de l’invitation des participants à ces manifestations en coordination avec les ambassades et les consulats du Maroc à l’étranger. Cette coordination se traduira par l’organisation d’universités d’été, l’organisation de voyages culturels et de découverte, d’activités diverses en vue de créer une réelle synergie entre les jeunes du Maroc et les MRE. «Il y a énormément de talents marocains à l’étranger. Ce type de manifestations vise à maintenir les liens avec eux et à favoriser leur intégration à travers une immersion au sein de notre communauté», affirme-t-on auprès du ministère.
Et pour ce faire une série de rencontres et de conférences sont au programme. De même, une cérémonie sera organisée le 10 août 2013, à l’occasion de la Journée nationale des MRE, afin d’honorer les Marocains résidents à l’étranger pour leurs réalisation dans leurs pays d’accueil.
Des Olympiades des jeunes Marocains à l’étranger auront lieu l’année prochaine afin de détecter les meilleurs talents dans les disciplines sportives concernées.
Par ailleurs, la rencontre internationale annuelle des jeunes, qui se tient à Bouznika accueillera une centaine de jeunes. Ces derniers pourront aussi prendre par à des colonies de vacances et de scouts organisées chaque année par le ministère de la Jeunesse et des Sports.
Quant au ministère chargé des MRE, il aura pour mission de sélectionner les enfants et les jeunes ciblés par ces colonies estivales dans leur pays d’accueil. Il assumera également le soutien des associations sélectionnées par le ministère de la Jeunesse et des Sports à cet effet.
25-09-2012, A. E.
Source : L’Economiste
Après avoir tout quitté au Maghreb, famille et patrie, pour s’installer et trouver du travail en France, de nombreux immigrés maghrébins arrivés dans les années 50 dans l’hexagone sont aujourd’hui atteints de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs et des spécialistes en gériatrie français ont décidé de mener une expérience sur certains d’entre eux pour savoir s’ils ont oublié le français, la langue de leur pays d’accueil.
Alibi - Alzheimer, immigration et bilinguisme -, c’est le nom du programme scientifique lancé il y a un an en France par une dizaine de chercheurs et spécialistes en gériatrie et en langues, un programme qui n’a pas fait hélas grand écho dans la presse. Objectif : voir si des personnes immigrées dans les années 50 en France ont perdu leur connaissance de la langue française.
Un français aux oubliettes
La directrice de ce programme est le Docteur Mélissa Barkat-Defradas, franco-algérienne et chargée de Recherches au CNRS à l’Université de Montpellier, un travail mené sous l'égide de l'Institut des Sciences de l'Homme de Lyon. L’idée de ce programme lui est venue en 2005. « C’est suite au décès de ma grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer que j’ai décidé de m’intéresser de près aux effets de cette pathologie sur la population immigrée. Avant sa mort, ma grand-mère ne parlait plus du tout le français, langue qu’elle connaissait pourtant, elle ne s’exprimait plus qu’en arabe dialectale », explique Mélissa Barkat-Defradas.
Durant deux ans, des linguistes, des neuropsychologues, un socio-démographe, des gériatres et des gérontologues vont étudier les effets de la maladie d’Alzheimer sur un échantillon de 15 personnes immigrées d’origine maghrébines, des Marocains, Algériens et Tunisiens atteintes de la maladie d’Alzheimer à différents stades. Ces immigrés sont issus de la première génération, arrivés en France dans les années 50 pour trouver du travail. Elles sont âgées aujourd’hui entre 70 à 80 ans. Ce sont également des personnes qui n’ont été ni scolarisées en France ni dans leur pays d’origine. Elles sont bilingues parlant l’arabe et le français, langue qu’elles ont apprise lors de leur arrivée en France. Néanmoins, aucune d’entre elles n’est trilingue et ne parlent le berbère, tient à préciser notre chercheuse.
« L’une des particularités de l’Alzheimer est que les malades perdent et oublient les choses qu’ils ont acquises tardivement dans la vie. Celle qui ont été acquises beaucoup plus tôt résistent plus à la pathologie », poursuit-elle.
Des test neuropsychologiques inadaptés
Par conséquent, un problème de poids se pose. Celui de la prise en charge de ces malades en milieu hospitalier. Comment les médecins ou les infirmières peuvent-elles communiquer avec des gens qui ne parlent plus le français et ne comprennent que l’arabe ? De plus, comme le souligne Mélissa Barkat-Defradas, il existe en France très peu d’aides-soignants formés qui savent parler l’arabe.
Autre problème posé : celui du diagnostic de la maladie. Pour mieux savoir si le patient est en phase 1, 2 ou 3 de la maladie, les médecins utilisent des tests neuropsychologiques. Comment évaluer la gravité de la maladie d’un patient immigré si ce dernier a passé un test en français, alors qu’il ne comprend plus la langue ? Il risque d’être classé dans une phase 3 alors que son état pourrait être beaucoup moins grave. Par ailleurs, Malika déplore qu’il n’existe pas des tests neuropsychologiques équivalents en langue arabe et qui soient adaptés à la culture du patient immigré. « Je vous donne un exemple. Lors de ces tests, on montre parfois des photos d’animaux pour savoir si le patient se souvient du nom de cet animal. Mais si on lui montre l’image d’un cochon, comment peut-il se souvenir du nom de cet animal, s’il n’a jamais vu un cochon de sa vie », lance-t-elle.
Malika et son équipe ont donc été obligées de créer des tests spécialement pour s’adapter à la culture et aux connaissances des personnes de l’échantillon. Des entretiens filmés, durant lesquels ces patients devront raconter certains passages de leur vie afin de mesurer si ces personnes maîtrisent toujours le français, sont également prévu dans le cadre du programme Alibi.
28.09.2012, Hanane Jazouani
Source : Yabiladi
Le ministre de l’intérieur a annoncé la levée des mesures ayant freiné l’accès à la nationalité ces trois dernières années.
Le natif de Barcelone, qui fête les 30 ans de sa nationalité française cette année, a annoncé vendredi 28 septembre qu’il allait annuler, dans une circulaire imminente, les instructions envoyées aux préfets sous le mandat de Nicolas Sarkozy pour durcir l’accès à la naturalisation.
« L’objectif est de revenir à des critères moins pénalisants et de retrouver les chiffres qui étaient ceux d’il y a deux ou trois ans », explique le patron de la Place Beauvau, soit 120 000 nouveaux naturalisés par an, enfants compris.
Favoriser la naturalisation
En 2011, seuls 87 000 étrangers sont devenus Français, chiffre qui devrait encore baisser de 40 % en 2012 si la tendance actuelle se poursuit, selon les données de l’Intérieur. « Il ne faut pas avoir peur de ces nouveaux Français qui sont pour nous une force et une source », prêche le ministre.
Favoriser la naturalisation est aussi une manière, pour Manuel Valls, d’aborder la question de l’accès à la citoyenneté. Car sur ce sujet aussi le premier policier de France tient à faire entendre sa petite musique : dans Le Monde du 17 septembre, il a estimé à propos du vote des étrangers aux élections locales, promis par François Hollande, qu’il ne s’agissait ni « d’une revendication forte dans la société française », ni « d’un élément puissant d’intégration ».
Tests qcm et de langue abrogés
La circulaire annulera une instruction de 2010 qui demandait à l’administration de refuser toute demande d’une personne n’ayant pas un travail en CDI. « Cela a eu pour conséquence le rejet systématique des employés en CDD, mais aussi des étudiants, y compris de brillants doctorants chargés de recherche » , dénonce le ministre. De même, les personnes ayant commis lors de leur parcours d’intégration une infraction au droit de séjour ne seront plus mécaniquement écartées de la nationalité. Enfin, le test QCM (questionnaire à choix multiples) de culture générale sur la France exigé des candidats depuis cette année en plus du test de langue sera abrogé.
Le ministre entend, à terme, refondre l’entretien d’assimilation à la communauté française mené par l’agent de préfecture. Si les critères de langue et l’adhésion aux principes et valeurs essentiels de la République seront maintenus, « la logique scolaire et de sanction » sera supprimée.
Les récépissés de contrôles d’identité abandonnés
Jean-Marc Ayrault a annoncé jeudi soir sur France 2 l’abandon du projet de récépissé pour éviter les contrôles d’identité abusifs, ayant été « convaincu » par son ministre de l’intérieur Manuel Valls. Une décision fustigée par les associations de lutte contre les discriminations, qui y voyaient le meilleur moyen de remplir le 30e engagement de François Hollande de lutter « contre le délit de faciès ».
30/9/2012, Jean-Baptiste François
Source : La Croix
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Les services consulaires français au Maroc délivrent des visas dès que cela est possible, avec un taux de refus le plus bas au monde au niveau dudit réseau, a relevé Hélène Conway, ministre déléguée chargée des Français de l'étranger.
"Les services consulaires français au Maroc délivrent près de 160.000 visas par an. Le taux de refus y est parmi les plus bas au monde dans notre réseau consulaire ( 7 pc en moyenne)", a affirmé Mme. Conway dans un entretien publié vendredi sur les colonnes de L'Economiste.
Elle a souligné que dans plus de 40 pc des cas, des visas dits "de circulation" permettant de se rendre en France plusieurs fois sont délivrés au moment où les services consulaires le juge possible.
Elle s'est félicitée, par ailleurs, du nombre des étudiants marocains qui forment la plus grande communauté d'étudiants étrangers en France, faisant savoir que près de 5.000 à 6.000 étudiants marocains sur un total de 60.000 étudiants arrivent chaque année en France, "ce qui montre que la France est largement ouverte".
S'agissant du réseau d'enseignement français à l'étranger, où le Maroc occupe la première place, Mme. Conway a expliqué que la hausse des frais de scolarisation à ce niveau, qui dépasse le seul cas du Maroc, est tributaire à la hausse constante de la demande de scolarisation qui a rendu inéluctable l'augmentation de participation des familles.
Elle a, en outre, relevé que l'aide annuelle moyenne de l'Etat français est de 2.235 euros/élève hors bourses toutes nationalités confondues, tout en garantissant la persistance de cette contribution dans les prochaines années.
Mme. Conway a mis en valeur le caractère exceptionnel de la relation bilatérale entre la France et le Maroc, tout en exprimant la volonté de préserver la qualité et le dynamisme des principaux piliers de la présence française au Maroc, à travers un réseau consulaire parmi les plus denses de la diplomatie française, le plus important réseau d'établissements scolaires françaises à l'étranger, un réseau culturel très dense et une présence économique importante de plus de 750 filiales d'entreprises françaises installées.
28 septembre 2012
Source : MAP
La projection, jeudi soir à Agadir, du film documentaire "Tinghir-Jérusalem : les échos du mellah" de Kamal Hachkar aura assurément été un des moments-forts de la sixième édition du festival international du film amazigh Isni Nourgh (FINIFA), avec à la clé un questionnement acéré sur le dossier de l'émigration des juifs marocains.
Ce film de 82 minutes s'ouvre sur un travelling le long de la vallée du Todgha, le temps d'imprégner le spectateur des ondoiements tantôt verdoyants, tantôt arides, mais immanquablement majestueux, de cette partie du sud-est marocain, avant de le livrer aux mains du réalisateur et de sa caméra.
Après une première immersion dans le sujet chez le barbier du coin, Kamal Hachkar (33 ans), un jeune franco-marocain parti rejoindre son père immigré en France à l'âge de six mois, retrouve son grand-père qui, le prenant par la main, lui fait une première visite guidée de la kissariat de Tinghir, jadis haut lieu des marchands juifs de cette paisible localité.
Au fur et à mesure que les témoignages se succèdent, la présence juive gagne en intensité, en densité et invariablement en amertume: On y apprend auprès de jeunes écoliers venus juste de sortir de l'établissement que rien dans les cursus ne mentionne la présence juive, quoique la mémoire collective, celle non-écrite, les renseigne du pain juif "Achtot" ou de fragments de chansons de Shlomo Bar.
Les décors changent, les plans se diversifient. Les témoignages pleuvent et se ressemblent, quoique les perspectives diffèrent, mais sans jamais verser dans cette remise en cause intégrale du légendaire "vivre-ensemble" que Tinghir, prototype d'autres régions du Royaume, peine à comprendre. Mais pourquoi sont-ils donc partis?.
Pour tenter de répondre à cette question, le réalisateur, historien de formation, s'emploie à être aussi impassible que la caméra: C'est en Israël qu'il part chercher, en faisant parfois du porte-à-porte au risque de se faire repousser, les fragments épars d'une histoire commune tissée avec tant de tendresse, de délicatesse, de poésie, d'amour et de beaucoup de sanglots.
Alternant témoignages d'acteurs de ce départ massif des juifs tinghirois, au début des années 60, et propos d'enfants de juifs marocains nés en Israël, ou encore ceux de leurs parents qui continuent de porter le souvenir de Tinghir "comme une blessure dans l'âme", Kamal Hachkar a réussi à arracher à son audience gadirie d'intenses moments de sourire, de pleurs parfois, de gémissements plaintifs, mais surtout beaucoup d'applaudissements.
Comme pour ponctuer des interrogations existentielles sur l'identité et l'altérité dans ce documentaire, le réalisateur se joue des va-et-vient, aux allures presque oniriques, de ses interviewés entre un présent peu rassurant en Israël et un passé insoucieux dans et aux alentours de Tinghir, leur lieu de prédilection au monde.
Devant les témoignages des plus âgés de ces juifs marocains, parsemés de nostalgie et de chants lancinants en dialecte arabe comme en berbère, le réalisateur, resté pourtant sobre durant tout le déroulé du documentaire, ne s'est pas privé du "luxe" de laisser tomber des larmes en voyant des dames sexagénaires versifier leur amour langoureux du bled, dans un ahidous impeccable accompagné de bendirs chauffés au réchaud, ou leur appel pressant à la paix et à l'entente ou encore leurs récriminations récurrentes contre cette autre forme de racisme auquel elles étaient/sont livrées, en raison de leur origine sépharade.
"Je ne prétends pas avoir fait un travail de journaliste. C'est un documentaire où je n'évacue point ma sensibilité personnelle de fils d'immigré à la recherche de ses origines", a indiqué M. Hachkar, lors d'un échange avec le public à l'issue de la projection de ce documentaire.
Interpelé sur la polémique autour de ce film, il a assuré que "la mémoire historique du Maroc pluriel mériterait mieux que de faire l'objet de surenchères ou de manipulations", dès lors qu'il s'agit "d'une véritable tragédie de l'Histoire et que l'on ne mesure pas encore la perte que ça constitue d'avoir perdu une partie de notre peuple, sachant que ces personnes, où qu'elles soient, sont des ambassadeurs de la culture marocaine".
Coproduction de "Berbère TV" et de 2M, "Tinghir-Jérusalem: les échos du mellah", déjà sacré Grand prix Driss Benzekri au festival international du film sur les droits humains (catégorie meilleur film), a été projeté lors de plusieurs festivals, notamment au Canada, en France, en Belgique et aux USA.
Un peu à l'instar des temps qui courent, le documentaire s'achève sur une scène donnant à voir une dame entonnant un chant plaintif, presque étouffé, mais porteur d'évocations quasi-incantatoires, sur un fond indécis où les rayons dorés d'un crépuscule se disputent la vedette à une aurore naissante.
Kamal Hachkar a confié à l'assistance qu'il se penche déjà sur l'écriture de la seconde partie de ce film "où j'ai envie d'organiser un voyage-retour de ces juifs vers leur ville natale", avec des retrouvailles de personnes toujours en vie avec leurs amies d'antan, "mais aussi avec la nouvelle génération, des gens avec 35 ans en Israël et qui sont très fiers de leurs racines pour les reconnecter avec les jeunes marocains d'aujourd'hui".
28 septembre 2012, Houcine Maimouni
Source : MAP
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