mercredi 27 novembre 2024 15:37

Le seul cimetière consacré aux sépultures musulmanes en France est inscrit au titre des Monuments historiques. Un site particulier, dont l'histoire est étroitement liée à la l'histoire de la colonisation et de l'immigration. Une réalisation qui répondait à un besoin. Celui de l'inhumation des immigrés nord-africains, souvent des hommes seuls, sans famille pour assurer le rapatriement du corps au pays.

Au fond de d'une impasse à Bobigny, un porche de style oriental accueille le visiteur. Imaginée par l'architecte Revel, la partie bâtie du cimetière musulman de Bobigny est désormais gérée par l'association des Français Musulmans du Cimetière De Bobigny. Elle comprend une salle de prière, le pavillon de l'imam et une salle pour les ablutions. Autour de ce lieu de vie cultuelle, plus de 7 000 sépultures musulmanes.

Une exception au principe de laïcité

Jusqu'en 1996, c'était la AP-HP qui gérait le cimetière musulman de Bobigny. Un héritage historique puisque le cimetière fut créer le 4 janvier 1934, par décret présidentiel pour accueillir les musulmans mourant à l'hôpital franco-musulman de Bobigny. Une annexe privé de l'hôpital donc qui en aura la gestion jusqu'à la fin des années 90. Mais, constatant des problèmes d'entretiens, le syndicat intercommunal du cimetière des villes d'Aubervilliers, Bobigny, Drancy et La Courneuve va hérité de la gestion de l'espace d'inhumation et entreprendre un travail important de réhabilitation : le cimetière musulman devient par un jeu d'écriture administrative le « carré musulman » du cimetière communal (situé à plus de deux kilomètres).

C'est ce syndicat qui va recenser les tombes du cimetière et commencer un travail de recherche important des familles des défunts enterrés à Bobigny. Des concessions seront proposées à ces familles et le syndicat gère aujourd'hui les relations avec les marbreries, l'entretien et l'attribution des places. Désormais, seules les personnes résidant sur les quatre communes du syndicat ou des personnes ayant un ancêtre enterré au cimetière peuvent y être inhumées. L'association cultuelle voisine ne s'occupe plus que de la partie rituelle.

Un patrimoine exceptionnel et original

Le syndicat intercommunal mène, en partenariat avec le département, une réflexion sur la conservation du cimetière, véritable patrimoine de l'immigration. Ce paysage est exceptionnel, agrémenté d'une végétation méditerranéenne volontairement plantée. L'alignement des tombes, dans la pure tradition musulmane font la singularité du cimetière mais le temps fait son oeuvre. Certaines s’affaissent car elles ne sont pas constituées par des cuves en béton.

Depuis 1996, un travail de recensement a donc été entrepris. Le cimetière étant plein, le syndicat a constitué des ossuaires pour recueillir les os des défunts les plus anciens et permettre l’accueil de nouveaux corps. Les tombes, toutes orientées vers la Mecque, ont des styles différents, des plus simples à des styles plus élaborés, signes des temps.

Ainsi, à la Toussaint, les tombes fleurissent comme dans tous les cimetières de France. Sur certaines tombes, des petits de mots de regrets éternels trônent sur le marbre des pierres tombales. Un Coran miniature voisine avec un photo du défunt, ce cimetière témoigne de l'intégration des musulmans de France.

Un carré militaire rappelle d'ailleurs le rôle joué par les soldats nord-africains lors de la Seconde Guerre Mondiale. Beaucoup d'entres eux sont tombés lors de la libération de Paris. Ils cohabitent avec le champion olympique Boughera El Ouafi ou encore la célèbre princesse Selma, l’héroïne du roman « De la part de la princesse morte », inspiré par sa vie et écrit par sa fille.

La carré musulman de Bobigny est, bien plus qu'un cimetière, un témoignage de l'histoire française. Aussi bien son histoire administrative ou l'étude des choix qui ont prévalu à son organisation, révèlent en filigrane l'histoire des relations entre la France et ses anciennes colonies. Un patrimoine à préserver et à faire connaitre.

8/9/2011, Pauline Compan

Source : Saphir News

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"Entrer au Hammam n'est pas comme en sortir", dit le proverbe marocain. Cet adage s'applique parfaitement à Omar Cheikh, l'immigré clandestin d'origine malienne qui veut, coûte que coûte, sortir de la ville occupée de Sebta pour rejoindre son pays d'origine, le Mali.

Ce subsaharien croyait, il y a quelques années, avoir réalisé son rêve de gagner "l'Eldorado européen", en débarquant aux iles canaries à bord d'une pateras. Mais il a dû vite déchanter suite à son arrestation par la Guardia civil (police espagnole). Ce fut alors le début de sa mésaventure marqué par un perpétuel transfert d'un endroit à un autre, avant de finir au " CETI ", centre d'accueil provisoire pour immigrés clandestins, en fait une sorte de prison.

Lassé d'attendre de gagner légalement l'autre rive de la Méditerranée, et conscient de l'impossibilité de réaliser son rêve, Omar a tenté, en février dernier, d'effectuer le chemin inverse.

Pour ce faire, il s'est dirigé vers la clôture séparant la ville occupée de Sebta du reste du Maroc. Mal lui en prit, car un élément de la Guardia civil se trouvait là pour l'empêcher de l'escalader. Arrêté et accusé de désobéissance, d'injures et d'agression d'un policier, Omar a été condamné en mars dernier à six mois de prison, mais étant donné qu'il n'avait pas d'antécédents judiciaires, il a bénéficié d'un sursis et a fait ensuite l'objet d'un ordre d'expulsion, décision qu'il souhaitait ardemment. Il y a quelques jours, il a, encore une fois, tenté d'escalader cette clôture haute de six mètres. Même scenario, la police l'arrête, lui demande de se conformer à la loi, mais Omar dont la seule idée qui lui taraude l'esprit, est de regagner son pays, fait acte de résistance, selon la presse locale. La sanction est immédiate, retour à la prison de Los Rosales.

D'aucuns se demanderont pourquoi les autorités espagnoles ne laissent pas partir cet immigré clandestin ?. La réponse est d'ordre juridique, tiennent à préciser les autorités espagnoles, citées par la presse locale de la ville occupée. Ne disposant d'aucune pièce d'identité, Omar est inexpulsable, car il risque de ne pas être accepté par les autorités de son pays. Cet imbroglio socio-juridique, Omar ne le comprend pas et ne veut pas le comprendre. Il crie urbi et orbi qu'une fois sorti de prison, il refera la même chose jusqu'à ce qu'il obtienne satisfaction et, partant, réaliser son rêve, l'autre, celui de regagner sa patrie et revoir ses proches.

Pour ce faire, il va falloir plusieurs démarches et contacts consulaires entre les deux pays afin de trouver une issue à ce véritable drame de l'immigration clandestine. Mais pour l 'instant, Omar, 36 ans, devra prendre son mal en patience.

06/09/11 , Mustapha El Kadaoui

Source : MAP

Quelque 46% des Américains jugent que les Blancs sont victimes de discrimination, contre 51% qui pensent le contraire, révèle un sondage du centre de recherche Brookings publié mardi.

Une majorité d'Américains blancs se dit discriminée. Cette opinion monte jusqu'à 60% au sein des électeurs du parti républicain et ceux qui adhèrent aux idées de la mouvance ultra-conservatrice du tea party. En revanche, chez les Noirs et les Hispaniques, seules trois personnes sur dix pensent que les Blancs sont victimes de discrimination. Cette enquête indique en outre que, dix ans après le 11-Septembre, les Américains se sentent à 53% plus en sécurité qu'avant les attentats, au prix toutefois de ce qu'ils considèrent être une restriction de leurs libertés. Et pour 69% des sondés les Etats-Unis sont moins respectés dans le monde. Pour réaliser cette enquête, le centre Brookings et l'Institut public de recherches sur les religions ont interrogé 2.450 personnes tout au long du mois d'août.

L'immigration, autre thème abordé lors de l'enquête, est perçue par les Américains comme un phénomène globalement positif, mais il appelle cependant certaines réserves de leur part. Quelque 87% des sondés pensent que les immigrés travaillent dur. Pour autant, sept Américains sur dix estiment que les migrants les plus récemment installés sur le sol américain ne s'intègrent pas aisément. Au chapitre religieux, les Américains se montrent indécis sur la place de l'islam dans leur pays. Quelque 47% jugent que les valeurs véhiculées par cette religion sont incompatibles avec le mode de vie américain, contre 48% qui pensent le contraire. "Ce sondage suggère que nous sommes en plein débat sur les conséquences pour la société et la vie politique américaines de l'essor de la diversité religieuse et ethnique", soulignent les auteurs de l'enquête.

06 septembre 2011

Source : France-Amérique/AFP

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