vendredi 5 juillet 2024 16:23

Ce 26 août, les passagers du ferry marocain Biladi reliant Sète à Tanger ont dû attendre plusieurs heures avant de quitter le territoire français. Et pour cause, deux employés du navire ont sauté du haut du bateau, à 20 m au-dessus du niveau de la mer, quelques minutes avant l'appareillage…Suite

La chanteuse marocaine Hindi Zahra se produira mercredi à Paris, en ouverture de la 16ème édition du festival "Jazz à la Villette" qui se poursuivra jusqu'au 11 septembre, a-t-on appris auprès des organisateurs…Suite

- Un juge a bloqué de façon temporaire une nouvelle loi draconienne sur l'immigration qui devait bientôt entrer en vigueur dans l'Etat américain de l'Alabama, un mois après que l'administration Obama a contesté le texte.

«La juge Sharon Lovelace Blackburn a décidé de bloquer la nouvelle loi sur l'immigration en Alabama, de façon temporaire jusqu'au 29 septembre, le temps qu'un juge fédéral examine le dossier», a indiqué une porte-parole du parquet à Montgomery, capitale de l'Alabama, à l'AFP.

Le 1er août, l'administration américaine avait contesté devant la justice cette loi qui devait entrer en vigueur le 1er septembre. La loi oblige la police à vérifier le statut migratoire de suspects dont elle pense qu'ils résident illégalement aux Etats-Unis.

Le gouvernement fédéral avait alors estimé que la loi, baptisée HB 56, «entre en conflit avec la législation fédérale sur l'immigration et sape l'équilibre subtil que le gouvernement tente d'établir entre ses priorités et ses objectifs en termes d'immigration».

C'est la deuxième fois que l'administration Obama veut obtenir le blocage d'une loi promulguée par un État ayant trait à l'immigration, après avoir réussi à faire en partie geler une précédente législation aux accents similaires en Arizona, il y a un an. Pour la première fois dans l'histoire américaine, cette loi aurait permis à la police de vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, même si cette interpellation était sans motif.

La loi approuvée en Alabama oblige la police à vérifier le statut migratoire des personnes qu'elle arrête et dont elle pense qu'ils sont sans papiers. Dans les écoles, les responsables devront également vérifier le statut migratoire des enfants qui y sont inscrits. Enfin, il deviendra illégal de louer des logements à des sans papiers.

29/08/2011

Source : Canoë/AFP

Chaque jour, durant le mois du Ramadan qui s’achève, le restaurant solidaire du Secours islamique France installé sur un parking de Saint-Denis a servi plus de 400 repas chaud.

Depuis 10 heures ce matin, Nora et Avina préparent le repas du soir. Elles cuisent les légumes, la viande, ajustent une béchamel, épaississent la soupe. À deux pas de là, Soraya, Abdallah, Valentina, Yousra coupent en morceaux avocats, tomates, betteraves, concombres. « ça occupe ! », s’amuse Soraya, étudiante en master de relations humaines. « Au départ, précise-t-elle, je voulais juste aider. Mais ici, je rencontre des gens à mille kilomètres de ceux que je côtoie d’habitude. Je dis merci à Dieu pour ça. »

Tous ceux qui s’activent ainsi sous le chapiteau du restaurant solidaire du Secours islamique France (SIF) installé sur un parking non loin du métro Saint-Denis Porte de Paris ont une bonne raison d’être là. Abdallah, actuellement sans emploi, évoque l’islam qui fait de la solidarité « une obligation pour tout musulman ». Valentina, italienne venue en France dans le cadre du programme Erasmus et aujourd’hui diplômée en anthropologie, vient pour « l’accueil et l’ambiance ».

Amina, professeur des écoles, souhaite « donner à ceux qui n’ont pas ». Yousra, plus âgée, « bénéficiaire » du SIF, est heureuse de « pouvoir rendre à son tour service ».

Leçon de vie

Au fil de l’après-midi, d’autres bénévoles les rejoignent, lavent les casseroles, installent les tables, préparent le couvert. « Longtemps, je n’ai pensé qu’à moi, confie David, Web designer, récemment converti. Aimer son prochain comme soi-même, c’est faire la volonté de Dieu. Mais en me mettant au service des autres, je reçois d’eux une leçon de vie ». « Aider me rapproche spirituellement de mon Créateur », affirme de son côté Anis (1), ingénieur technico commercial.

« Nous pouvons compter chaque jour sur une trentaine de personnes, explique Ayad Aït Ahmed, responsable des bénévoles au SIF. Moyenne d’âge : 24 ans. Ces jeunes, bien formés, se reconnaissent dans l’éthique du Secours islamique, qui affirme l’égale dignité de chaque homme. Ils trouvent ici un lieu ouvert où ils peuvent s’investir, où on leur fait confiance, et qui est pour eux une école de tolérance, de militantisme et de citoyenneté. »

Un peu après 20 heures, des familles de Roms - dont certaines campent à deux pas de là – se pressent à l’entrée de la tente, ainsi que des habitants du quartier, trop seuls, et des personnes qui vivent dans la rue. Puis arrivent de jeunes migrants tunisiens, des habitués eux aussi, qui, tel Zyad, viennent prendre « un repas cuisiné comme à la maison », et « trouver un peu de chaleur ».

Hausse de la fréquentation

Bientôt, les femmes seules et les jeunes mères avec enfants se regroupent autour de trois tables, bien décidées à « partager un bon moment ». Les Tunisiens se serrent les uns contre les autres et échangent des nouvelles. Vers 21 heures, après la prière de Maghrib, arrivent les « jeûneurs » qui après avoir bu du lait et pris une datte, mangent en silence mais avec appétit tandis que dehors, les premiers servis s’attardent, un verre de thé à la main.

Ce jour d’août, près de 500 repas ont été servis. « L’an dernier, lorsque nous avons lancé l’opération, nous étions à 250 repas, raconte Djilali Benaboura, responsable des missions sociales France au SIF. Cette année, le succès, dû au bouche-à-oreille, est le signe d’une solitude et d’une précarité plus grandes. Au début, certains musulmans ne comprenaient pas pourquoi ils devaient faire la queue avec des non-musulmans. On leur a expliqué que le restaurant était ouvert à tous, sans distinction. Nous avons aussi ce rôle d’éducation. »

Les « Tables du Ramadan » – c’est le nom donné à ce restaurant – fonctionnent uniquement pendant le mois du Ramadan au cours duquel le SIF sert aussi des repas dans des foyers et distribue des colis dans les prisons. Durant l’année, l’ONG gère une épicerie solidaire à Saint-Denis, six logements d’insertion, et organise des maraudes sociales en partenariat avec la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement, le 115 et le Samu social.

Un budget alimenté par les dons

Cette année, en coordination notamment avec le Secours catholique, elle distribue par ailleurs des petits déjeuners aux migrants tunisiens sans abri et participe à la campagne « Pas de solitude dans une France fraternelle » initiée par la société Saint-Vincent-de-Paul.

Si la Seine Saint-Denis demeure son « laboratoire » – l’ouverture d’un restaurant solidaire permanent et la création à plus long terme d’un lieu éducatif pour jeunes récidivistes sont à l’étude  – le SIF espère désormais étendre ses activités à Lyon, puis à Marseille et Lille, tout en poursuivant ses missions à l’étranger. Son budget le lui permet.

L’ONG, qui emploie 90 salariés – dont une vingtaine de non musulmans – et peut compter sur 400 bénévoles, dispose en effet de 21 millions d’euros de fonds propre, dont plus de 90 % proviendraient de donateurs résidant principalement à la Réunion, en Île-de-France et dans le Nord.

Manque de visibilité

Pourtant, le SIF, né il y a vingt ans, souffre toujours d’un déficit d’image. D’où sa récente campagne d’affichage dans les transports en commun de la région parisienne : « La souffrance n’a ni origine, ni religion, ni genre. La solidarité non plus ».

« Membre de plusieurs plates-formes associatives comme coordination Sud, nous sommes aujourd’hui reconnus par nos pairs, ainsi que par le ministère des affaires étrangères et les instituts internationaux, explique Mahieddine Khelladi, directeur exécutif du SIF. Il nous faut maintenant devenir aux yeux du grand public une ONG comme une autre, sans amalgame possible. »

(1) Le prénom a été changé.

MARTINE DE SAUTO

Source : La Croix

Pas encore tout à fait achevée, la grande mosquée de Strasbourg a ouvert pendant le mois de Ramadan, avant de fermer pour deux mois de travaux de finition.

« Elle est tellement belle, comme un énorme gâteau ! » Chaque soir, après une journée de travail dans son auto-école et la rupture du jeûne chez elle, Hatice, la trentaine, est venue prier à la toute nouvelle grande mosquée de Strasbourg, ouverte provisoirement pour le Ramadan avant de fermer à nouveaux deux mois pour la pose des mosaïques, frises en plâtre, moquettes définitives et autres finitions.

« Elle représente tout ce que nous avons voulu en matière sociale, identitaire. Dans notre ville, nous avions déjà une magnifique cathédrale, une très belle synagogue. Nous sommes enfin reconnus, et le fait que des non-musulmans aient participé à son édification nous ravit », poursuit-elle, satisfaite aussi que « ce lieu soit animé par des musulmans progressistes, à l’image du vrai islam ».

Fierté

Comme Hatice, des milliers de musulmans strasbourgeois ont ressenti ce mois d’août une telle fierté. Pour la première fois dans la région, ils pouvaient prier dans un lieu construit spécialement pour eux. Les dirigeants de la mosquée affirment qu’elle peut accueillir jusqu’à 1 500 hommes, dans une salle de prière annoncée comme la plus vaste de France (si on excepte les mosquées aménagées dans des lieux non construits à dessein) et sans aucun pilier gênant la vue, plus 500 femmes en mezzanine.

Construite au cœur de la ville, particulièrement visible depuis un grand axe de circulation, cette œuvre de l’architecte italien Paolo Portoghesi invite, avec son dôme stylisé de 24 mètres de haut, mais sans minaret, ses couleurs gris et blanc, à une acceptation tranquille dans la cité. L’intérêt des Strasbourgeois semble d’ailleurs fort : les visites guidées proposées deux fois par semaine au grand public attirent à chaque fois 450 personnes, dont une grande majorité de non-musulmans.

Il est vrai que le projet a eu le temps de se faire accepter. Imaginé il y a près de vingt ans et lancé il y a dix ans, il a été moult fois contrarié, par des problèmes de trésorerie – le budget initialement prévu de 4,5 millions d’euros a doublé –, un différend avec les entreprises de bâtiment – le chantier a été paralysé de janvier 2008 à mai 2009 – ou encore les hésitations de la précédente municipalité UMP.

Un lieu de rayonnement européen

En Alsace, en vertu du droit local des cultes, les collectivités locales peuvent en effet participer à la construction des édifices religieux. Ici, mairie, département et région ont abondé à hauteur de 30 %. « Certains fidèles n’y croyaient plus, alors qu’ils y ont beaucoup contribué par leur soutien financier et moral. Aujourd’hui, l’émotion est grande », reconnaît Said Aalla, le président de la grande mosquée.

Avec ce nouvel équipement, les 40 000 à 60 000 musulmans de Strasbourg ont un lieu central auquel s’identifier, qui vient compléter les 25 autres lieux de prière de quartier, eux aussi en profonde redéfinition.

Durant le mois de Ramadan, certains ont d’ailleurs connu de fortes baisses de fréquentation, mais elles ont aussi bénéficié de la visite de conférenciers et d’imams s’étant déplacés à Strasbourg pour l’occasion, à l’instar de Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman. Car ses responsables espèrent en effet en faire un lieu de rayonnement européen.

ÉLISE DESCAMPS, à Strasbourg

29/8/2011

Source : La Croix

Depuis hier, un « guichet unique d'accueil » pour les étudiants étrangers s'est installé à la Maison des échanges internationaux et de la francophonie. Jusqu'au 30 septembre, la préfecture, le Crous ou encore les mutuelles étudiantes y tiendront des permanences. L'Office français de l'immigration et l'intégration est aussi partenaire de l'opération, pour faciliter la délivrance des titres de séjour. Enfin, l'association Autour du Monde y met gratuitement en relation les étudiants étrangers avec des « parrains » locaux.

30.08.11

Source : 20 minutes.fr

Une étude réalisée par l’Institut Metroscopia pour le compte des ministères espagnols de l’Intérieur, de la Justice et du Travail et l’Immigration indique que les musulmans en Espagne jugent «positivement» le comportement de la société à leur égard, et se déclarent satisfaits de l’action des institutions et du système politique espagnols. L’étude, présentée sous forme de sondage d’opinion a pour objectif de connaître le degré d’intégration et d’adaptation de la communauté musulmane en Espagne pour permettre d’adopter les politiques adéquates à l’égard de ce collectif. C’est la raison pour laquelle, les médias et les sites web des trois ministères espagnols et de la présidence du gouvernement espagnol ont diffusé un résumé identique pour mettre en valeur les principales variables et résultats de ce sondage sur les musulmans en 2010.

Que dit ce sondage ?

D’entrée, l’étude retient que la majorité des immigrés musulmans en Espagne se considère bien adaptée au style de vie et aux traditions des espagnols et ne rencontre aucun obstacle dans la pratique de leur religion. En détail, sur une échelle des valeurs de 10 points sur 10, le collectif musulman accorde une note supérieure de 7,2 points aux ONG et au Roi d’Espagne, 6,7% à ses leaders, 6,1% à la police, 6 points à l’Union Européenne, 5,8 points à Ligue des Etats Arabes, 5,7 points aux dirigeants du monde arabe et 5,5 points à l’ONU.

S’agissant des conditions de vie, 83% des musulmans interrogés considèrent qu’ils se sont bien adaptés aux us et coutumes des espagnols alors que 73% affirment que la société espagnole «traite bien» les immigrés. C’est la raison pour laquelle 67% déclarent être «satisfaits» de leur séjour dans ce pays. Pour appuyer cette sensation de satisfaction, le sondage révèle que seuls 15% des immigrés musulmans affirment entretenir des relations exclusives avec des immigrés de la même confession et 10% avec leurs compatriotes. Autre aspect de leur intégration sociale est corroboré par leur capacité de communiquer correctement en espagnol. Certains parmi eux, qui résident en catalogne et dans la Communauté valencienne, dominent aussi le catalan et le valencien.

Les résultats du sondage signalent également que 75% des personnes interviewées considèrent qu’en Espagne, musulmans et chrétiens s’efforcent à s’entendre et à se respecter mutuellement face à 7% seulement qui pensent le contraire. Dans le même ordre d’idées, 82% admettent qu’aucune religion n’est supérieure à l‘autre et que pour 80% les non croyants méritent d’avoir droit à la « même valeur et la même dignité » dont jouissent les croyants. C’est pour cela, 80% parmi eux défendent un modèle d’Etat neutre qui n’accorde de traitement de faveur à nulle religion au détriment de l’autre. De ce fait, 10% seulement des immigrés musulmans déclarent avoir rencontré des difficultés en Espagne pour pratiquer leur religion, face à 86% qui n’ont eu aucun problème de le faire sur ce plan.

Appréciation générale

La lecture des résultats de ce sondage invite à apporter certaines observations en rapport avec la détermination de l’échantillon des personnes interviewées, la période de la réalisation de ce sondage et les nationalités des immigrés musulmans concernés. Compte-tenu des données démographiques relatives au collectif musulman et aux statistiques officielles diffusées par l’Institut Espagnol de la Statistique (INE), les marocains représentent près de 87% de l’ensemble des immigrés musulmans. Le sondage serait, en réalité, une étude sur le collectif marocain et non sur le collectif musulman dans sa globalité. De ce fait, toutes les données apportées concernent de prime abord ce collectif. Sans la détermination de la base statistique, il serait difficile d’admettre les résultats de ce sondage comme étant des données fiables. Enfin, la note présentée dans les pages web de la présidence du gouvernement et des trois ministères commanditaires de l’étude, ne mentionnent ni les dates, ni la durée de la réalisation du sondage, non plus la composition de l’échantillon.

Théoriquement, parmi les critères retenus pour mesurer le degré d’intégration (ou d’adaptation) de l’immigré dans son pays d’accueil, ils ont mentionné la maîtrise de la langue, l’acceptation des normes et lois en place, le respect de l’ordre public, des traditions, et, l’adhésion à la doctrine générale de solidarité. Pour les sociologues, d’autres conditions sont à prendre en considération pour évaluer le degré de l’intégration dans la société d’accueil, qui sont en fait indispensables. Il s’agit de la facilité d‘accès pour l’immigré au marché du travail et à un habitat salubre, et à l’élimination de tout type de discrimination. Ce sont objectivement les droits auxquels l’immigré aspire.

Que disent les experts ?

Dans un exercice critique, deux experts marocains, El Hassan Arabi, docteur en études hispaniques et président de l’Association Solidaire pour l’Intégration Socioprofessionnelle de l’Immigré (ASISI, Madrid) et Mohamed Lemrini, docteur en Communication Audiovisuelle et professeur à l’Université Européenne de Madrid, analysent pour Albayane ce sondage.
Pour Arabi, le baromètre de la communauté musulmane résidant en Espagne ne reflète pas la réalité sur le terrain. «Les résultats sont trop optimistes et parfois exagérés », soutient-il, affirmant qu’il «n’est guère surprenant qu’un baromètre du ministère de l’intérieur promette des choses positives pour la société». Le sondage «n’est qu’une pure propagande de la part de ce département et du gouvernement espagnol face à l’opinion publique pour démontrer que les efforts qui sont déployés de la part de l’administration ont donné leur fruit».

Selon Arabi, qui est également écrivain et poète, «il faut être conscient du fait que ce baromètre est destiné uniquement aux organisations internationales telles l’ONU, le Conseil Européen et celles de défense des droits de l’homme». Seulement, observe-t-il, pour ces institutions «l’administration espagnole n’est pas compétente pour leur dire la vérité » de peur de générer une mauvaise image à l’extérieur. «Je pense que ce baromètre et les données apportées ne reflètent pas fidèlement la réalité parce qu’il reste beaucoup à faire en ce qui concerne les musulmans en Espagne et leur degré d’intégrité».

Pour Lemrini, «comme immigrés musulmans installés en Espagne, nous apprécions positivement la société espagnole, ses institutions et son système politique parce qu’il est normal qu’elle soit mûre, civilisée et libre». D’autant plus, «il est normal et aussi logique que nous respectons ses institutions» et «évaluons positivement les ONG et le roi». Toutefois, estime le professeur marocain, qui est également journaliste et directeur d’une publication académique, «la haute note attribuée à la Ligue Arabe et aux dirigeants arabes n’est pas conforme à la réalité. Compte-tenu des mouvements de protestation qui ont accompagné le « printemps arabe», «ceux-ci ne sont pas dignes de cette notation».

De même, “je ne comprends pas non plus ce haut degré d’intégration auquel se réfère l’étude quand nos compatriotes, à l’exception d‘une minorité privilégiée, ne sont pas intégrés dans la société qui les accueille, sinon il suffit de le demander aux musulmans résidents de Salt (Gironne - Catalogne) dont des membres du groupe d’extrême droite et xénophobe Plataforma Per Catalunya leur font la vie impossible».

29/8/2011

Source : Al Bayane

Nom de code : opération « l'heure du thé ». Depuis le mois de mars, des musulmans norvégiens invitent des non musulmans à leur domicile pour boire le thé. Le but est de faire connaissance, lutter contre les préjugés. Depuis les attentats de juillet, les « Tea Time » cristallisent tous les désirs de concorde et de rédemption des Norvégiens.

L'immigration non occidentale est un phénomène relativement nouveau en Norvège qu'André Grjebine, chercheur en sciences politiques au Ceri, a récemment très bien décrypté à la lumière des attentats perpétrés par Anders Behring Breivik le 22 juillet.

L'islam autant mentionné que le premier ministre dans les médias

La directrice du Centre norvégien pour la lutte contre le racisme, Kari Helene Partapuoli, à l'origine de l'opération Tea Time, explique à Rue89 dans quel climat elle a été imaginée :

« Les trois dernières années ont été marquées par un débat public très rude à l'encontre des musulmans. Les Norvégiens les connaissent seulement à travers les médias, qui ne présentent que des problèmes.

En 2009, un rapport a montré que l'islam et les musulmans ont été autant mentionnés dans les médias que le premier ministre Jens Stoltenberg, et que 71% des reportages où articles à leur sujet étaient négatifs. »

Parmi ces affaires qui ont fait du bruit et se passant principalement à Oslo, on peut retenir :

le burkini (maillot de bain islamique) autorisé dans les piscines de la ville, des classes de gym et cours de piscines non mixtes dans les écoles ;

un couple d'homos qui s'est fait attaquer par un musulman dans un quartier de la ville ;

la distribution de hijab à des petites filles dans une école ;

les dernières statistiques de la police d'Oslo qui révélent que 100% des hommes ayant commis un viol dans les rues de la capitale ne sont pas d'origine occidentale.

Les musulmans pire que le réchauffement climatique

Kari Helene Partapuoli rappelle aussi que qu'une autre enquête, réalisée en 2009, révélait que les conflits avec le monde musulman arrivaient en tête des plus grandes peurs des Norvégiens, devant le réchauffement climatique et la crise financière.

Mais depuis le 22 juillet, elle n'arrive même plus à rencenser le nombre de journalistes qui se sont invités à prendre une tasse de thé :

« On avait même pensé à arrêter ce projet, tourner un documentaire. Même si ça marchait très bien, on manquait de capacité. Maintenant, le gouvernement est prêt à nous verser une subvention pour cinq mois supplémentaires. On reçoit au moins 40 e-mails par jour de personnes qui veulent participer. »

Plus question de s'en jeter plein la figure

La Norvège semble aujourd'hui être plus ouverte et aimante. Le 12 septembre prochain auront lieu les élections municipales et l'équivalent des régionales. Les partis ont sorti, selon la tradition, leurs stands ouverts au public dans le centre des grandes villes et les débats sont lancés, mais pas question de hausser le ton.

Le Parti du Progrès, dont le terroriste Anders Behring Breivik a été membre, a été invité à revoir sa rhétorique d'extrême droite à l'encontre des immigrés, et la présidente du Parti socialiste de gauche, Kristin Halvorsen, a lancé une campagne sur Facebook dans laquelle les gens promettent de dénoncer tout abus de langage à caractère xénophobe sur le Net, en particulier dans les commentaires des articles de journaux en ligne.

Elisabeth Sjølie, connue sur le Net pour son point de vue critique de l'islam, est très active sur Facebook. Elle a publié un livre controversé sur SOS Racisme en Norvège, accusé d'avoir abusé de subventions de l'Etat et de s'être lié à un groupuscule communiste prônant l'usage de la violence :

« Une chasse aux sorcières est lancée depuis le 22 juillet. On essaie de trouver qui est raciste, qui est plus raciste qu'avant et qui ne l'a jamais été, qui a toujours eu raison. J'ai pu enregistrer sur le Net une grosse activité visant à quasi criminaliser tout tentative de critique de l'islam et de l'immigration.

Une société où tout le monde est d'accord n'est pas une société saine. La liberté d'expression n'a alors plus de sens. Selon moi, c'est une défaite pour la démocratie »

Elle propose un contre-Tea time :

« Et si les critiques de l'islam invitaient les critiques des critiques de l'islam à boire le thé, pour montrer qu'on peut mettre la table ensemble, partager le goût du football, et leur faire comprendre que nous sommes des gens normaux qui ne sommes pas dangereux, parce qu'ils n'ont peut-être jamais eu l'occasion d'en rencontrer pour de vrai ? »

Le joyeux nihilisme des Norvégiens

On ne préviendra jamais l'extrémisme avec une tasse de thé. Mais on ne le préviendra pas non plus en voulant le consensus à tout prix. La Norvège a en effet tendance à s'enfermer dans un « nihilisme joyeux ». Il s'agit d'un trait de la mentalité norvégienne décrit par le philosophe Jon Hellesnes dans son recueil « Illusjon », paru en 2004.

Né dans la Norvège moderne et richissime, ce nihiliste « light » évite tous les thèmes graves et sérieux, il accepte la médiocrité, aliéné par le capitalisme et un matérialisme aigu. Le libre marché aveugle, sans morale ni valeurs, ne rencontre aucune résistance, car le « nihiliste joyeux » vit pour son confort, la commodité, le politiquement correct. On suit le mouvement, on évite les débats, mais dans une démocratie, ceux-ci sont indispensables.

29/8/2011, Diane Berbain

Source : Rue 89

Google+ Google+