vendredi 5 juillet 2024 04:27

Cet été l'Allemagne portait aux nues son équipe de foot "multiculturelle" lors de la Coupe du monde, en septembre elle est empêtrée dans un douloureux débat sur l'intégration jugée insuffisante des immigrés…Suite

Quelque 7.376 Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont quitté, entre le 29 juin et le 1er septembre, l'aéroport Charif Al Idrissi d'Al Hoceima à destination de leurs pays d'accueil, au titre de l'opération de transit "Marhaba 2010".

Le nombre des Marocains résidant à l'étranger ayant regagné durant la même période le Maroc via l'aéroport Charif Al Idrissi est de 6.109 passagers, répartis sur 60 vols en provenance de Bruxelles et d'Amsterdam, soit 6 vols hebdomadaires, indique une source douanière à Al-Hoceima.

Selon une source de l'aéroport Charif Al Idrissi, l'opération de transit s'est déroulée dans les meilleures conditions sous la supervision des services aéroportuaires qui ont pris les mesures nécessaires pour le succès de cette opération.

La même source affirme qu'en réponse à la demande des habitants de la région de Taza-Al Hoceima-Taounate, Royal Air Maroc Express, compagnie filiale de Royal Air Maroc (RAM), dédiée au transport domestique, assure deux vols hebdomadaires entre les villes de Casablanca et Al Hoceima (vendredi et dimanche).

Source : MAP

L'économiste allemand Thilo Sarrazin, au coeur d'une polémique en Allemagne après des propos jugés racistes, exclut de créer un parti politique bien que ses thèses sur l'échec de l'intégration des musulmans semblent trouver écho parmi la population.
"Je n'ai jamais été un homme de premier rang et je ne le serai jamais", a affirmé Sarrazin dans l'hebdmadaire Focus diffusé samedi. "Je n'ai pas de parti en vue, j'ai des idées en vue. Avec elles on va parfois plus loin qu'avec des partis politiques", a assuré ce membre du Parti social-démocrate (SPD, opposition).

La Banque centrale allemande, dont il est un des membres du directoire, a réclamé jeudi son éviction après la publication d'un livre pamphlet dans lequel il tire à boulets rouges sur les musulmans qu'il accuse de refuser de s'intégrer en Allemagne.
La décision de le limoger ou pas de la Bundesbank revient maintenant au président fédéral, Christian Wulff.

Thilo Sarrazin, qui devrait également faire l'objet d'une procédure d'exclusion du SPD, est parfois comparé au leader du parti néerlandais anti-islam PVV, Geert Wilders.

Mais il réaffirme dans cet entretien à Focus qu'il ne veut pas quitter le SPD "car j'appartiens tout simplement" à ce parti, justifie-t-il. "Un catholique convaincu ne quitte pas l'Eglise catholique parce que le pape actuel ne lui plait pas".
L'Allemagne a jusqu'à présent été épargnée par les mouvements populistes ou xénophobes à la différence de certains de ses voisins comme les Pays-Bas, la France ou la Belgique. Mais certains experts mettent en garde contre la possibilité qu'un tel mouvement puisse voir le jour.

Or Thilo Sarrazin semble bénéficier d'un certain soutien auprès des Allemands. Le chef du SPD, Sigmar Gabriel, a reconnu mercredi qu'il avait reçu un grand nombre de messages de soutien à M. Sarrazin ces derniers jours de la part de la base du parti. M. Gabriel veut néanmoins exclure le provocateur.

Selon un sondage de la chaîne de télévision N-24, 51% des Allemands seraient opposés à son renvoi de la Bundesbank.

Source : Les Echos /AFP

Malaise et inquiétudes chez les musulmans américains. Le neuvième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 s'annonce particulièrement tendu, après un été marqué par la polémique autour du projet de construction d'une mosquée non loin de Ground Zero, à New York.

Les appels au dialogue et aux dirigeants des autres communautés confessionnelles se multiplient donc et les musulmans américains ne cessent de répéter leur loyauté envers les Etats-Unis. Objectif inconfortable: tenter d'empêcher d'éventuelles provocations, mais aussi faire en sorte que les musulmans n'y ripostent pas si elles ont lieu.

D'autant que le calendrier lunaire et ses aléas se mettent de la partie pour rajouter à l'angoisse: cette année, la fin du ramadan, le mois sacré du jeûne chez les musulmans, tombe vers le 11 septembre... Du coup, les musulmans craignent que l'Aïd al-Fitr, la joyeuse fête marquant la fin du jeûne, ne soit mal vécue et interprétée comme une célébration des attentats.

Le 11 septembre, à New York, il y aura une manifestation de protestation contre la fameuse mosquée, à laquelle participera notamment Geert Wilders, le député néerlandais férocement anti-musulman. Le même jour, à Gainesville, en Floride, d'autres extrémistes envisagent de brûler des exemplaires du Coran.

"Certes, il y aura des cinglés qui risquent de faire des choses. Mais nous ne voulons pas provoquer l'hystérie" chez les musulmans, explique Victor Begg, du Conseil des organisations islamiques du Michigan. "Dans l'ensemble, les Américains sont pour le pluralisme. C'est juste qu'il y a énormément de désinformation, et cela crée la confusion", estime-t-il.

Mardi prochain, pour tenter de lutter contre cette confusion, la Société islamique d'Amérique du Nord organise un sommet oecuménique à Washington, avec les dirigeants des communautés chrétiennes et juives, consacré au "courant de peur et d'intolérance" lié à ce projet de mosquée contesté.

Dans de nombreuses villes, les dirigeants musulmans ont aussi fait intensifier la surveillance de leurs établissements religieux, et restent en contact étroit avec la police. "Nous disons à tous de garder l'oeil ouvert et de rapporter tout ce qui est suspect", explique Ramzy Kilic, responsable communautaire à Tampa, Floride.

Chaque année, depuis 2001, l'anniversaire des attentats est un moment tout particulièrement difficile pour des musulmans américains confrontés désormais à la méfiance permanente, sans cesse appelés à faire la preuve de leur bonne volonté citoyenne et à justifier leur foi.

Mais cette année, la situation est pire que jamais: la commémoration des attentats intervient après un terrible été, au cours duquel l'opposition à la construction d'un centre communautaire musulman à quelques encablures du World Trade Center aura pris des proportions gigantesques, attisées par la droite religieuse et les anti-Obama, se transformant en débat national sur l'Islam, l'extrémisme, la violence et la liberté religieuse.

Jusqu'en Californie ou au Tennessee, des lieux de culte musulmans ont subi manifestations et actes de vandalisme. Dans l'Etat de New York, un groupe de jeunes s'est déchaîné pendant deux nuits consécutives sur la mosquée d'une petite ville près du Lac Ontario, hurlant des insultes, tirant à la carabine et passant et repassant en voiture devant l'établissement.

A Phoenix, Arizona, une nouvelle mosquée dont la construction n'avait jusque-là posé aucun problème a subi des actes de vandalisme, explique le responsable musulman local, Usama Shami. Il juge qu'à l'affaire de New York est venue se rajouter les passions déclenchées par la nouvelle loi sur l'immigration votée en Arizona, destinée à combattre l'immigration clandestine, et qui autorise la police à questionner n'importe qui sur simple soupçon. "Toutes ces choses arrivent en même temps. Quand des choses semblables se passent, cela fait ressortir le pire chez certains", juge-t-il.

Dans le cadre de la campagne nationale "Muslim Serve", des musulmans nettoieront les parcs, distribueront des repas aux SDF, des jouets aux enfants malades. D'autres groupes organisent des campagnes publicitaires destinées à contrer la suspicion persistante. Dans un de ces spots, intitulé "Ma foi, ma voix", défilent des musulmans américains déclarant: "je n'ai pas l'intention de m'emparer de ce pays".

Zeenat Rahman, 34 ans, née à Chicago, responsable d'une organisation de jeunesse qui défend le pluralisme religieux, passera son 11 Septembre dans une maison de retraite, avec des amis de toutes confessions. "C'est ce jour-là qu'on nous regardera en tant que musulmans, et qu'est-ce que les gens verront?", dit-elle. "Dire 'Islam veut dire paix', c'est être sur la défensive, et comme si nous présentions des excuses. Alors que servir les autres est véritablement au coeur de notre foi".

Au Centre communautaire juif de Washington, la Fondation Unity Productions, spécialisée dans la réalisation de films sur l'islam américain et qui vient de lancer le site groundzerodialogue.org, organisera le 11 septembre une réunion-débat oecuménique.

Parmi les orateurs, il y aura Monem Salam, 38 ans, héros d'un des documentaires de la fondation. D'habitude, ce gestionnaire de portefeuille arrivé du Pakistan quand il avait quatre ans passe l'Aïd en famille. Mais là, dit-il, "je dois les laisser et voyager dans tout le pays pour répondre à des questions sur l'Islam. C'est malheureux, mais c'est l'époque dans laquelle nous vivons".

Source : THE ASSOCIATED PRESS

Les partis politiques de la gauche néerlandaise ont exprimé leur soulagement samedi après l'échec des négociations pour la formation d'une coalition de droite soutenue par le parti contreversé anti-islam de Geert Wilders.

Les discussions pour la formation d'une coalition minoritaire de droite entre les libéraux du VVD, qui avaient remporté à une courte majorité les élections législatives de juin, et les chrétiens-démocrates (CDA), ont été rompues vendredi.

Job Cohen, le chef du parti travailliste PvdA, qui arrivait second dans les sondages en juin, a déclaré qu'un tel gouvernement de droite, instable, aurait "divisé le pays".

Femke Halsema, qui dirige les écologistes de GroenLinks, et espère désormais faire partie d'une large coalition de gauche incluant le VVD et le PvdA, a exprimé son "immense soulagement", à cette annonce.

De son côté, le Parti socialiste emmené par Emile Roemer a ajouté que c'était une "bénédiction" que le pays se soit épargné "un gouvernement qui tolère de telles discriminations".

Le chef du Parti de la Liberté qualifie l'islam de fasciste et prône l'arrêt de l'immigration musulmane et de la construction de nouvelles mosquées.

Si les négociations avaient abouties, le Parti de la Liberté (PVV) de Geert Wilders, bien qu'exclu du gouvernement, aurait fourni un soutien à la majorité au Parlement.

Le VVD et CDA ont remporté au total 52 sièges parmi les 150 que compte le Parlement néerlandais, tandis que le parti de Geert Wilders en a pris 24, assez pour constituer une majorité de 76 sièges, qui aurait permis au VVD et au CDA de faire passer des textes confortablement.

Selon le quotidien chrétien Nederlands Dagblad, le pays s'est évité "une majorité gouvernementale instable tenue en laisse par Geert Wilders."

M. Wilders a annoncé vendredi son retrait des négociations après que des membres du CDA ont exprimé publiquement leur opposition à la participation de leur parti dans cette coalition.

Les chefs des deux partis, Mark Rutte (VVD) et Maxime Verhagen (CDA), ont chacun regretté l'échec des pourparlers.

Ivo Opstelten, un responsable qui avait été nommé par la reine Beatrix pour étudier l'option d'une coalition de droite, lui a présenté son rapport définitif samedi.

"Je suis arrivé à la conclusion que la formation précipitée d'un gouvernement stable dans lequel le VVD et le CDA, avec le soutien du PVV, compteraient sur une coopération fructueuse avec le Parlement, n'est pas possible", indique le rapport.

Source : Tribune de Genève. AFP

04.09.2010

Environ 300 personnes ont participé samedi soir à un "apéritif républicain" à Paris, place de la Bourse, pour marquer leur attachement aux valeurs républicaines et affirmer leur résistance au "péril islamiste" en France.

"On aime la France, on aime le drapeau, on aime les valeurs de la République. Nous sommes dans un pays laïque, on a le droit de croire ou pas croire", a déclaré Pierre Cassen, fondateur de +Riposte laïque+ devant les militants des 26 associations et organisations, qui ont appelé à ce rassemblement.

Arrivés avec chips, saucissons et bouteilles de vin, certains avec le drapeau tricolore, les manifestants ont brandi des affiches proclamant "Ni voile, ni burqa, Défendons la République" ou "Pas de talibans en France".

Pour les organisateurs, la manifestation marque le 140eme anniversaire de la IIIe République qui a instauré la loi sur la laïcité.

"Nous sommes excédés par cette religion qui permet aux hommes de frapper les femmes, qui prône la violence comme mode de fonctionnement", s'est insurgé Maximus qui n'a pas décliné son patronyme, brandissant fièrement le drapeau national et une bouteille de vin.

Pour le fondateur de +Riposte laïque+, cet "apéro fraternel et humaniste", est une occasion de "condamner la campagne du halal, communautariste et ségrégationniste".

Quant à Christine Tasin, présidente de +Résistance républicaine+, elle a fustigé ce qu'elle a qualifié de "discrimination positive", qui écarte selon elle les Français de souche au profit des gens issus de l'immigration.

"Il n'y a pas de raison pour que la République favorise les uns au détriment des autres", s'est-elle insurgée, dénonçant "les lois de la charia" et les menaces qui ont plané sur la manifestation dernièrement.

En province, des appels à l'organisation d'apéros similaires avaient été lancés.

A Bordeaux, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées en fin d'après-midi dans le calme dans le centre-ville.

A Strasbourg, l'apéro "de défense de la République laïque" a tourné court: seule une petite dizaine de militants avait fait le déplacement, face à des policiers et journalistes plus nombreux qu'eux.

Les participants, dont certains s'étaient maquillés un drapeau français sur les joues, ont renoncé à sortir leurs victuailles sur la pelouse qui fait face au Conseil de l'Europe.

A Toulouse, "l'apéritif républicain" a été écourté par la présence d'une centaine de contre-manifestants qui, aux cris de "fachos dehors", ont conduit la police à évacuer les participants, a-t-on constaté.

Source : Le Point

Manifestations à New York contre un projet de centre culturel musulman, tout près de Ground Zero. Mesures d'expulsion, en France, contre les communautés tziganes... Et puis début septembre, controverse en Allemagne autour des propos xénophobes d'un banquier en vue, social-démocrate par surcroît.

Les mesures et les déclarations se multiplient, dans plusieurs grands pays, pour stigmatiser les excès de l'immigration, légale ou illégale, et pour les relier – à tort ou à raison – à la délinquance et à la criminalité, à la perte d'identité des sociétés occidentales. Peut-on parler d'une nouvelle vague de xénophobie?

Il faut faire attention au choix des mots, et bien voir ce qu'on entend par « xénophobie ». Cela dit, il y a en ce moment, dans les grands pays d'immigration comme les États-Unis ou la France, et d'autres aussi qui ont découvert l'immigration plus récemment – l'Italie, l'Espagne – une conjoncture qui se prête à une remontée du phénomène.

Deux facteurs capitaux à cela. Primo, la crise économique mondiale, qui frappe surtout les États-Unis et l'Europe – à l'opposé de larges pans d'Asie et d'Amérique du Sud, en plein boom – et fragilise les classes moyennes. Cette crise ouvre un vaste espace à la démagogie politique, aux dénonciations simplistes et à la recherche de boucs émissaires.

Secundo, une crise d'identité mine depuis quelque temps déjà nos sociétés dites « avancées ». Qui sommes-nous? Que devient la nation? Allons-nous bientôt nous fondre dans une identité globale et postmoderne? Devant la montée du phénomène du multiculturalisme – plus ou moins reconnu et soutenu par les États concernés –, un mouvement de rejet se dessine, plus ou moins avouable, plus ou moins partagé dans diverses sociétés.

Un banquier anti-islamiste

La controverse qui vient d'éclater en Allemagne autour d'un livre (intitulé L'Allemagne court à sa perte) de Thilo Sarrazin, membre du bureau directeur de la Bundesbank, fait voir que nul n'est à l'abri de ces tendances. Même dans un pays qui, à cause de son lourd passé – et plus que tout autre –, avait « fait le ménage » dans ses sombres pulsions et ses vieilles culpabilités. 
Mais si l'Allemagne suscite l'inquiétude au moindre faux pas sur ce registre – et y compris en Allemagne même : Thilo Sarrazin a été vertement dénoncé par la Bundesbank, par la chancelière Angela Merkel, par son propre parti social-démocrate (non, ce n'est pas un politicien d'extrême droite!) – ce qu'on voit ailleurs est probablement pire.

En France, les critiques fusent contre le président Sarkozy, qui a mis les Tsiganes dans sa ligne de mire, et qui voudrait révoquer la nationalité des immigrants naturalisés, s'ils ont commis des crimes graves... M. Sarkozy et son ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, ont multiplié les interventions, au cours de l'été, sur le thème – au demeurant éculé en France – de l'insécurité, de la délinquance, et de son lien avec l'immigration.

Et puis il y a l'Italie, qui,malgré le fascisme, n'a pas un passé aussi lourd que l'Allemagne. L'Italie qui découvre aujourd'hui l'immigration de masse. L'Italie qui n'a pas fait son examen de conscience, face au racisme ou à la xénophobie, comme les Allemands l'ont fait depuis un demi-siècle. L'Italie où, en 2010, vous avez des ministres qui disent ouvertement : « Dehors les sales nègres ! » Inimaginable en Allemagne.

Donc oui. Malaise dans la vieille Europe. Craintes pour l'avenir, pour la préservation d'un modèle social soumis aux vents de la mondialisation et de l'immigration de masse. Mais pour l'instant, l'Allemagne reste un pays civilisé où l'on débat avec des mots.

Et où un Thilo Sarrazin trouve à qui parler!

En Amérique aussi

Mais il n'y a pas que l'Europe... En Arizona, une loi passée ce printemps stipule que les illégaux – surtout des Mexicains – peuvent être interpellés à tout moment, sur simple soupçon d'un policier. Qu'il est interdit de les héberger, de les transporter ou de les embaucher, sous peine de fortes amendes. Tout cela ressemble, dans l'esprit sinon dans la lettre, à ce qu'on voit en France. Même si le président Obama a dénoncé cette loi, aucun mouvement ne se dessine à Washington, au niveau législatif, pour contrer cette tendance xénophobe radicale qu'illustre l'Arizona.

Et puis il y a cette controverse de New York, résumée par une couverture spectaculaire du magazine Time : « Is America Islamophobic? » Ici, il ne s'agit pas de s'en prendre directement à des immigrants concrets qui deviennent des boucs émissaires, comme en Italie ou en Arizona. Mais le discours démagogique, globalisant et simplificateur, libéré par le débat sur la construction d'un centre culturel musulman près de Ground Zero, à Manhattan, participe du même esprit de la « crainte de l'autre ». Et vient surfer sur le grand traumatisme, toujours présent, du 11 septembre 2001.

Avec les élections de mi-mandat qui se profilent aux États-Unis, les politiciens démagogues de droite s'en donnent à coeur joie. D'un dérapage langagier à l'autre, le centre culturel musulman devient « mosquée », la mosquée devient « mosquée radicale », et la mosquée radicale, un « centre terroriste ». Adieu les nuances...

Et cette simplification du débat – sur la place de l'islam dans les sociétés occidentales, ou sur celle des immigrés dans ces sociétés –, on ne la constate pas uniquement en France ou aux États-Unis. Il y a là quelque chose qui dépasse les frontières...

Source : Radio Canada

Quelques dizaines de milliers de personnes ont défilé dans plus d'une centaine de villes en France contre "la répression" et "la xénophobie".

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue ce samedi, dans toute la France, pour dénoncer la politique sécuritaire du gouvernement, accusé de répression et de xénophobie.

"Stoppons la répression", "Non à la politique inhumaine de Sarkozy", ont-elles scandé, à l'appel d'une centaine d'organisations soutenues par le Parti socialiste, les Verts, les partis d'extrême gauche et l'ensemble des syndicats.

Des défilés ont eu lieu dans quelque 130 villes, dont Montpellier, Bordeaux ou Strasbourg, ainsi que devant les ambassades de France dans plusieurs capitales européennes.

A Paris, plusieurs milliers de personnes ont quitté en début d'après-midi le quartier de la République en direction de l'Hôtel de ville.

Sur la statue de la République au milieu de la place du même nom, un grand drapeau français de plusieurs mètres de large a été tendu, avec une tache en son centre où était inscrit le mot "sarkozysme".

De nombreux manifestants brandissaient le drapeau tricolore et des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire "Non à la xénophobie du gouvernement français", "Pas de Roms en charter, pas de France au Kärcher" ou encore "Privés de liberté sans décision de justice, merci Brice".

A Bordeaux, 3000 personnes selon les organisateurs, 1200 selon la police, ont manifesté entre le parvis des Droits de l'Homme et la place de la Victoire, dans le centre-ville. A Lyon, les estimations varient entre 4500 et 7000.

A Marseille, les organisateurs ont recensé 10 000 personnes entre le Vieux-Port et la préfecture, choisie comme lieu d'arrivée du cortège parce qu'elle est le "symbole de l'Etat". "Vichy c'est fini, Sarkozy ça suffit", ont repris en choeur les manifestants. Dans la foule, un homme portait un t-shirt orné d'une photo du président et de la mention "expulsable en 2012".

Racisme

Organisée au terme d'un été marqué par une cristallisation du débat politique autour des questions sécuritaires, cette journée a pour but, selon ses organisateurs, de défendre la devise "Liberté, Egalité, Fraternité" à l'occasion du 140e anniversaire de la République française.

Elle survient un mois après le discours sur la sécurité prononcé par Nicolas Sarkozy à Grenoble, où le chef de l'Etat avait annoncé que toute personne d'origine étrangère qui porterait atteinte à la vie d'un représentant de l'autorité publique serait déchue de sa nationalité.

Le gouvernement a depuis accéléré la politique de démantèlement des campements illégaux de Roms et insisté sur les reconduites à la frontière des membres de cette minorité, représentée samedi dans les défilés.

"Je suis heureuse de voir que les Français et d'autres communautés nous soutiennent, car ce n'est pas normal de voir des êtres humains se faire expulser et persécuter comme ça. Il y a un racisme qui revient en 2010 et c'est quand même assez grave", s'indignait Délia Romanès, qui dirige avec son mari Alexandre le cirque tzigane qui porte leur nom.

Pour Jean-Pierre Dubois, le président de la Ligue des droits de l'Homme, "que nous soyons nombreux à dire calmement que l'avenir de ce pays, ce n'est pas le repli vers les vieilles haines et les vieux préjugés racistes, paraît important et ce sera une indication pour les mois qui viennent".

"Nicolas Sarkozy reprend intégralement le programme de Jean-Marie Le Pen du 21 avril 2002. Depuis le lien constant entre immigration et délinquance jusqu'à la désignation de communautés, de groupes ethniques", a-t-il constaté, rappelant la présence surprise du président du Front national il y a huit ans au second tour de l'élection présidentielle.

Dans la matinée, des artistes comme Jane Birkin et Agnès Jaoui ont manifestéLes p'tits papiers. devant le ministère de l'Immigration, où ils ont symboliquement interprété la chanson de Serge Gainsbourg

La chanteuse Régine, interprète originale de la chanson et qui avait apporté par le passé son soutien à Nicolas Sarkozy, était présente.

Source : L’Express.fr

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