dimanche 17 novembre 2024 14:17

Durant ces dernières années, peu d'immigrants clandestins subsahariens ont choisi de rejoindre l'eldorado européen à partir du Sahara marocain. L'arsenal sécuritaire semble donner ses fruits… Suite

 

Ils sont blancs, ont adopté un enfant africain, vivent en couple avec des Noirs, ou des Arabes. Les discriminations, le racisme, ils en avaient une vague idée. Depuis, ils ont fait la connaissance avec la France des préjugés. Ils ont été blessés par l'affaire des quotas dans le foot… Suite

De «la petite terroriste» à la « grande soumise» en passant par un large spectre d'épithètes dévalorisantes, les femmes arabes en général et les marocaines en particulier, ne vivent pas pleinement les joies de la société moderne et démocratique prônée par les gouvernements nord-américains. Que ce soit aux Etats-Unis ou au Canada, la vie n'est pas toujours rose pour les immigrées arabes, rapidement récupérées et cloisonnées dans une identité ethnicisée, standardisée et surtout dévaloriséeSuite

160.000 demandeurs d'asile ainsi que des personnes à leur charge ont été autorisés à rester au Royaume-Uni, dans le cadre d'une opération destinée à rattraper les retards accumulés en la matière depuis nombre d'années, indique jeudi un rapport parlementaire.

L'Agence britannique chargée du contrôle de l'immigration a ainsi assoupli les règles en vigueur dans ce domaine, réduisant la période de séjour requise pour autoriser à des demandeurs d'asile de rester au Royaume-Uni, ajoute la même source citée par les médias britanniques.

Aussi, l'Agence a-t-elle accordé son amnistie à des personnes ayant séjourné dans le pays entre six et huit ans, au lieu des dix à douze ans qui étaient fixés au début de l'opération.

La révision des règles en vigueur a pour objectif de "faciliter le travail des fonctionnaires de l'Agence d'immigration qui font face à des dossiers en suspens estimés à près de 450.000", indique un rapport de la commission des affaires internes à la Chambre des communes.

Moins d'un sur dix cas en retard ont été expulsé du pays, alors que les responsables sont incapables de retrouver un sur six - soit environ 74.500 cas de demandeurs d'asile dont le sort est inconnu.

"Bien que des progrès aient été accomplis, il est clair que l'Agence chargée du contrôle de l'immigration n'est pas encore adaptée à la situation", a déclaré le président de la commission, Keith Vaz.

Il a ajouté que la confiance du public dans le système d'immigration est gravement compromise.

Pour sa part, le ministre de l'Immigration, Damian Green, a nié que l'agence ait accordé une amnistie, affirmant qu'il s'agit d'une mesure visant à régulariser la situation de personnes ayant séjourné pendant une longue période au Royaume-Uni.

"Le système d'asile dont nous avons hérité est chaotique. Certains dossiers remontent à plus d'une décennie et l'Agence chargée du contrôle de l'immigration a toujours été claire qu'il n'y aurait d'autre alternative que d'accorder l'autorisation de rester au Royaume-Uni à ces personnes qui y sont restées longtemps".

"Mais il n'y a pas d'amnistie", a-t-il souligné.

2/6/2011

Source : Aufait/MAP

DESINTOX

Le ministre de l'Intérieur a envoyé un droit de réponse à Libération où il confirme mordicus ses statistiques (fausses) sur l'échec scolaire massif des immigrés. Une obstination qui tournerait au gag, si elle ne révélait pas au passage les pressions sur l'INSEE

«L’étude de l’Insee […] précise que les enfants de familles immigrées sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualifications que les autres. […] Cette conclusion vient forcément soit de chiffres exhaustifs, soit d’un échantillon qui se divise en trois tiers. Par conséquent, j’ai correctement cité l’étude en déclarant que les 2/3 des enfants qui sortent de l’école sans qualification sont des enfants de familles immigrées.»

Claude Guéant ministre de l’Intérieur, dans sa lettre du 27 mai à Libération

INTOX

L’obstination de Claude Guéant est en train de le mener au ridicule. Dimanche 22 mai, sur Europe 1, puis trois jours plus tard, à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a livré des statistiques édifiantes, mais fausses, sur les ratés de l’intégration et sur l’échec scolaire massif des enfants d’immigrés. Les déclarations du ministre ont été dénoncées par nombre d’associations, de syndicats ou d’hommes politiques. Par deux fois (Désintox des 25 et 27 mai), Libération a écrit que ses propos n’avaient aucun fondement. Claude Guéant a envoyé un courrier à Libération en guise de droit de réponse. Il y montre une détermination sans faille à faire mentir les chiffres. Le ministre y confirme ses propos tenus, selon lesquels «deux tiers des enfants qui sortent du système scolaire sans qualification sont des enfants d’immigrés». Il confirme surtout qu’il compte de travers.

DESINTOX

Claude Guéant affirme de nouveau s’appuyer sur une étude de l’Insee datée de 2005. On y lit que «les enfants d’immigrés sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualification». Cette phrase se rapporte à deux chiffres, exposés dans un tableau : 10,7% des enfants d’immigrés sortent du système scolaire sans qualification. Contre 6,1% pour les autres. Presque deux fois plus, donc. Mais, évidemment, cela ne signifie en aucun cas que deux tiers des enfants qui sortent sans qualification du système scolaire sont des fils d’immigrés, pour la raison évidente que les enfants d’immigrés ne représentent que 10% du panel étudié (1 324 jeunes, sur les quelque 13 000 qui ont répondu à l’enquête). Dans son courrier, Guéant expose pourtant la méthode exotique par laquelle il parvient à la conclusion qu’il a «correctement cité l’étude» :

«L’étude de l’Insee […] précise que les enfants de familles immigrées sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualifications que les autres. […] Cette conclusion vient forcément soit de chiffres exhaustifs, soit d’un échantillon qui se divise en trois tiers. Par conséquent, j’ai correctement cité l’étude en déclarant que les 2/3 des enfants qui sortent de l’école sans qualification sont des enfants de familles immigrées.»

«Ce raisonnement est une ânerie sans nom, cela montre que le ministre n’a pas du tout compris l’étude», juge un chercheur qui a travaillé sur le panel.

Mais cet entêtement à faire dire aux données de l’Insee ce qu’elles ne disent pas n’est pas seulement risible. Il pose une autre question. Celle de l’instrumentalisation et du détournement de la statistique publique. Depuis le début de cette polémique, Claude Guéant cite à l’envi l’Insee, qui se trouve embringué comme caution de l’entreprise de désinformation du ministre de l’Intérieur. On peut s’étonner que l’institut, par respect pour le travail de ses chercheurs, n’ait pas rectifié la lecture grossièrement erronée qu’en fait Claude Guéant. Il faut croire que ce service public des statistiques, sous tutelle de Bercy, n’a pas cette liberté.

Les journalistes qui ont demandé au service de presse de l’Insee des éclaircissements sur les propos de Guéant n’ont eu droit qu’à un silence embarrassé. Nos demandes pour s’entretenir avec les responsables de l’étude dont le ministre s’est emparé ont été vaines. Les coups de fils qui ont été échangés ces derniers jours entre le ministère de l’Intérieur et l’Insee n’y sont peut-être pas étrangers. Et cette situation, qui voit le service public des statistiques contraint de laisser libre cours aux élucubrations d’un ministre, est plus grave encore que le mensonge de Guéant.

2/6/2011, Cédric Mathiot

Source : Libération

Depuis la loi du 15 mars 2004 interdisant l'école publique aux élèves musulmanes portant le foulard, des exclusions se sont multipliées, non seulement à l'encontre des élèves mais aussi à l'encontre des mères d'élèves, que ce soit pour l'accompagnement des sorties scolaires ou pour la participation à des réunions au sein de l'école.

Malgré un avis de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), rappelant que l'interdiction du foulard ne s'applique pas aux parents d'élèves, le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, a annoncé son intention d'instaurer par décret cette nouvelle discrimination. La proposition vient d'être reprise dans le programme de l'UMP pour 2012 - parmi 26 propositions tout aussi inquiétantes, légalisant notamment la discrimination à l'embauche contre les femmes portant le foulard, y compris dans le secteur privé !

Ces mesures obéissent à une même logique de stigmatisation et d'exclusion, en rupture complète avec les principes laïques tels qu'ils ont été fixés par la loi de 1905 et les lois Ferry-Goblet sur l'école.

Nous refusons ce détournement de la laïcité, qui s'inscrit dans une série interminable d'offensives : loi anti-foulard, loi anti-niqab, débat sur l'identité nationale, stigmatisation des prières de rue, des minarets et des menus halal, invectives de Nicolas Sarkozy sur "l'égorgement du mouton" et de Claude Guéant sur le "trop grand nombre" de musulmans, "débat sur l'islam" rebaptisé "débat sur la laïcité", appels à généraliser l'interdiction du foulard aux usagers des services publics...

Nous refusons cette logique de guerre et de mise au ban, qui désigne les femmes portant le foulard comme des pestiférées, tend à les disqualifier aux yeux de leurs propres enfants, et leur adresse ce message implicite : "Restez dans vos cuisines !"

Parce que l'école publique ne doit pas choisir son public, parce qu'elle doit être un lieu de rencontre et non d'exclusion, parce qu'elle doit promouvoir le droit à la différence et non le mépris de l'autre, parce que nous tenons au principe de laïcité, aux libertés individuelles et à l'égalité de traitement, parce qu'un Etat démocratique n'a pas à imposer à ses citoyens leur manière de s'habiller, parce que ce sont une fois de plus des musulmans, et une fois de plus des femmes, qui sont discriminés, nous serons, dans les mois qui viennent, femmes et hommes, avec ou sans foulard, solidaires pour défendre un droit élémentaire.

Celui du droit pour une femme portant un foulard de vivre, travailler et s'impliquer aussi pleinement qu'elle l'entend dans la scolarité de ses enfants, au même titre que n'importe quel autre parent.

Sans attendre 2012, nous exigeons l'abandon pur et simple du projet Chatel, et l'arrêt de ces exclusions illégales.

3/6/2011

Source : Le Monde

Elles s’appellent Aïcha, Diarra, Rama, Salimata.Des prénoms bien sénégalais. Et elles viennent du Sénégal, vivent au Maroc et sont le symbole vivant d’une féminisation des mobilités humaines.

Marché de la Médina. Haute comme trois pommes sur ses ballerines, corpulence moyenne, la trentaine bien sonnée, Salimata, originaire du quartier Baobab, se faufile dans le souk comme elle le ferait à Sandaga. Sobrement habillée, les lunettes de soleil posées sur la tête, elle fait office de rabatteuse pour un commerçant qui tient un magasin d’habillement ayant pignon sur rue dans le marché. La proximité linguistique aidant, c’est facilement qu’elle parvient à nous entraîner dans le commerce où elle officie. Véritable bazar, tout ou presque s’y vend. En tout cas, pour ce qui est de l’habillement. C’est le genre de boutique où vous pouvez, sans vous en rendre compte, claquer jusqu’à votre carte bancaire. L’espoir de faire de bonnes affaires délie les langues. ‘Nos patrons nous exploitent’, dit-elle sans gêne. La présence de son patron n’est pas pour la décourager dans sa délation. Au contraire, elle semble doper Salimata. Comme si cette ‘dénonciation’ avait quelque vertu libératrice. Ou, à tout le moins, cathartique. ‘Beaucoup d’entre nous passent la nuit sous des escaliers’, dit-elle entre deux marchandages.

Comme Salimata, Aïcha a quitté son quartier de Dieuppeul depuis longtemps. A la voir se faufiler dans le marché, battre des cils, donner des ordres à des garçons de course, héler un passant en arabe, on peut, sans risque de se tromper, affirmer qu’Aïcha est un modèle achevé d’intégration. Décomplexée, la mise sexy, les lunettes négligemment posées sur la tête, Aïcha, outre ses fonctions de rabatteuse, touche presque à tout. Du commerce au transport, en passant par le transfert d’argent. Vous voulez manger un bon ‘thiéboudieune’, elle dégaine son portable et vous réserve une table en une fraction de seconde. Avec ce sens des affaires, son commerce facile, sa boutique est le point de chute de tous les Sénégalais ou autres Africains en mission à Casablanca. Elle a ses connexions jusque dans certains ministères sénégalais dont les locataires figurent dans son portefeuille clients. Ce qu’elle ne se prive, d’ailleurs, pas de revendiquer.

Croisée la veille sur le passant boulevard d’Anfa (réplique exacte de l’avenue Ponty), Rama passe pour une ‘intello’. Moulée dans son blue jean, elle a le pas pressé. Hélée par notre guide tchadienne (huit ans au compteur), elle donne l’air de ne pas avoir trop de temps à perdre. Rama travaille dans un centre d’appels de Casablanca. Très réservée au départ, elle s’avère subitement un redoutable ‘sac à paroles’ lorsque nous l’interrogeons sur ses conditions de vie. ‘La vie est trop chère ici. Tout ce que je gagne, je le dépense pour le paiement de mon appartement, ma nourriture, etc.’, dit-elle. Ce que confirme notre guide tchadienne qui vit à Rabat depuis très longtemps.

Un phénomène qui n’est pas nouveau

Quel regard leurs compatriotes mâles portent-ils sur elles ? Oumar Bocoum, un frêle jeune homme d’une trentaine d’années, chemise ‘près du corps’, n’y va pas par quatre chemins pour nous décrire la situation de ses ‘sœurs’. ‘Y a du tout là-dedans : certaines travaillent honnêtement pour gagner leur vie, pour d’autres, c’est à ne rien à comprendre’, répond, sibyllin, cet originaire de Mboumba (dans le département de Podor). Une petite enquête permet, en tout cas, de comprendre que certaines d’entre elles s’adonnent à des activités peu recommandables. La veille déjà, notre guide tchadienne attirait notre attention sur le fait que certaines d’entre nos compatriotes exercent, à Casa, le plus vieux métier du monde.

Enseignant-chercheur à l’Université de Saint-Louis et spécialiste des questions de migration, Ali Tandian a une explication à ce phénomène de migration féminine. ‘Le manque d’espoir pour plusieurs populations féminines, l’envie de réussir au même titre que les hommes, le retard du mariage’, justifient, aux yeux du sociologue, cette féminisation des migrations sénégalaises. Qui n’est pourtant pas un phénomène nouveau. ‘Depuis plusieurs années, le Maroc a été un territoire de passage pour plusieurs femmes sénégalaises. Il s’agit soit de femmes qui venaient en espérant rejoindre Las Palmas. D’autres y viennent en espérant rejoindre la Péninsule (Barcelone, Madrid) ou d’autres pays européens’, selon M. Tandian. S’il existe une bonne partie qui sont installées à Casablanca, d’autres y viennent pour des services aux particuliers, pudiquement appelées ‘bonnes’ Une catégorie résiduelle évolue dans le commerce. D’autres, en dehors d’une dynamique de fixation, font des allers et retours Dakar-Casa pour vendre des produits sénégalais sur place et ramener des marchandises très prisées par le consommateur sénégalais (djellabas, babouches, etc.). ‘Il y a une forme de triangulation qui explique l’activité de ces femmes’, selon Aly Tandian qui dirige le Groupe d’études et de recherches sur les migrations à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

3/6/2011, Ibrahima ANNE

Source : Walfadjri

Nous sommes en face d’un phénomène en crise où trois acteurs sont en jeu, à savoir, les politiques, l’opinion et les médias, qui de façon unilatérale s’expriment et influencent l’opinion. Certes les opinions influent sur les politiques, mais ceux-ci se livrent aussi à une manipulation des medias pour influer sur l’opinion. Cette description du champ de la migration, par Said Essoulami, directeur exécutif du CMF MENA, dévoilait dès l’entame la complexité d’un phénomène, la migration, qui a fait débat du Jeudi 26 au vendredi 27 mai 2011, à l’hôtel Idou Anfa à Casablanca au Maroc. En parlant du Maroc comme pays de migration et de transit, Said ne pouvait mieux parler d’un phénomène diversement apprécié selon qu’on soit au nord ou au sud, et différemment abordé selon le degré de prise de conscience des médias que l’on soit au sud ou au nord. Il s’agissait en effet d’une rencontre de 35 responsables éditoriaux de la presse écrite, radio et télévision, en provenance d’Algérie, d’Espagne, de France, du Mali, du Maroc, de Mauritanie et du Sénégal. Elle a été organisée par l’Institut Panos Paris, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest et le CMF Mena.

Cet atelier sera le point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix. Les participants ont échangé autour du thème : « les médias et les mobilités humaines : comment parler des migrations aujourd’hui ? ». Ce thème a donné lieu à un séminaire et des tables-rondes sur le traitement médiatique des questions migratoires. Le directeur général de l’Institut Panos de Paris (IPP) Pascal Berqué, dans son Introduction, a précisé qu’il s’agit d’un projet qui dure jusqu’en 2014.

L’infatigable Pauline Bend, directrice des programmes de l’Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest (IPAO), a touché du doigt la différence des angles de traitement de l’information sur les migrants par les médias. Prenant appui sur les raisons qui poussent certains Africains à aller en Europe, Pauline a fait remarquer l’existence du concept de « sans papiers » dans les médias occidentaux, parlant de migrants maliens ou ménégalais. «Je ne sais pas comment on a su qu’ils sont Sénégalais s’ils sont sans papiers ! », s’est interrogée la directrice des programmes de l’IPAO. Pauline Bend a déploré le traitement des sujets sur les migrants par les représentants des medias africains qui ne disent pas autre chose et qui font presque du « copier coller ». Est-il possible et utile de faire un traitement différent ? Il fallait, selon elle, montrer « l’effervescence médiatique au nord » et « l’effervescence migratoire au sud » qui n’est pas tellement relayée par la presse.

Différence

Les équations du problème résident dans la différence des approches dans le traitement journalistique des migrations. A la quête de liberté de mobilité des migrants du sud s’oppose la tendance restrictive par l’érection de barrières par le nord. Au silence des médias du sud face à cette « effervescence migratoire » s’opposent les bruits assourdissants de ceux du nord ne prenant pas en compte la dimension humaine de ce phénomène et qui font presque de la mobilité humaine un crime.

« A quelle logique répond cette dichotomie de traitement médiatique ?

Qu’il s’agisse de drames survenus au cours des tentatives de passage de frontières ou de statistiques sur les migrants, le thème de la migration se prête aisément à la simplification… », faisaient constater les termes de référence de l’atelier.

Point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix, l’atelier a offert un espace d’échanges afin de « susciter l’engagement et la participation des responsables éditoriaux et des organisations professionnelles des médias en faveur du pluralisme de l’information et d’un journalisme soucieux des règles de déontologie et de la prise en compte de la parole des migrants. »

Plusieurs interventions convergentes, voyant la migration avec l’œil du droit, ont soutenu que la notion de «mobilité humaine» s’impose et se substitue à celle de «migrations», permettant de mieux rendre compte de la diversité des mouvements migratoires et des contextes sociaux variables dans lesquels les migrants évoluent au cours de leur parcours.

Ce séminaire a permis aux responsables éditoriaux d’explorer avec des acteurs associatifs, académiques, politiques les nouveaux enjeux et visages des migrations, de réinterroger les pratiques professionnelles dans le seul but de les améliorer. Objectif : « aboutir à un traitement plus juste de ceux et celles pour qui l’exil est une solution, une alternative ou une issue de secours ».

3/6/2011, Boukary Daou

Source : Le Républicain

L'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger «Marhaba 2011» débutera dimanche prochain, indique un communiqué de la Fondation Mohammed V pour la solidarité.

Pour accompagner l'intensité du trafic autant maritime qu'aérien qu'enregistre régulièrement cette opération, la Fondation a ouvert de nouveaux sites, dont l'aire de repos Tanger Méditerranée située à l'intersection des autoroutes menant à la ville de Tanger et le port de Tanger Med avec une ouverture sur la route nationale menant à Tétouan, des sites d'accueil de Bab Mellilia et des aéroports d'Agadir-Al Massira et de Fès-Saïss, ajoute le communiqué.

Ces nouveaux sites viennent s'ajouter aux espaces d'accueil déjà existants au niveau des ports de Tanger Med, d'Al Hoceima et de Nador ainsi que de Bab Sebta, Tazarine, Ras El Ma, Taourirt et les aéroports de Casablanca et d'Oujda.
A l'étranger, la Fondation continuera à offrir son assistance aux membres de la Communauté marocaine à l'étranger transitant par les ports européens d'Almeria, Algesiras, Sète et Gènes.

Des guides d'information rédigés en 7 langues, arabe, tifinagh, français, espagnol, italien, néerlandais et allemand, sont mis à la disposition des voyageurs. Ils peuvent être obtenus gracieusement auprès des consulats, des agences bancaires en Europe, des agences de Royal Air Maroc et de ses partenaires, des agences des sociétés de transports et sur les bateaux assurant la liaison entre l'Europe et le Maroc ainsi qu'au niveau de tous les sites de la Fondation.

Dans les 17 espaces aménagés par la Fondation, plus de 400 assistantes sociales, médecins, cadres paramédicaux et volontaires sont au service et à l'écoute des Marocains résidant à l'étranger et sont mobilisés pour les assister et leur fournir les secours nécessaires.

2 Juin 2011

Source : libération

Une délégation de la communauté juive marocaine de Toronto a effectué du 15 au 26 mai dernier un voyage de "ressourcement et de mémoire" au Maroc, indique jeudi un communiqué du président de la communauté juive de Toronto, Simon Keslassy.

Dans ce communiqué transmis à la MAP par l'ambassade du Maroc à Ottawa, M. Keslassy exprime "la liesse" de la délégation de se rendre au Maroc lors d'un voyage qui avait pour objectif de maintenir "vivaces les liens qui unissent la communauté marocaine juive de Toronto à sa mère patrie".

De retour au Canada, écrit-il, les membres de cette délégation composée de 60 personnes ont fait part "du plaisir ému qui est le leur d'avoir retrouvé leurs racines et d'avoir renoué avec un Maroc prospère, accueillant et entreprenant", ajoutant qu'"ils ne sont pas prêts d'oublier l'hospitalité dont les ont entourée les autorités et leurs concitoyens dans les villes qu'ils ont eu l'occasion de visiter".

S'estimant des Ambassadeurs du Maroc au Canada, les membres de cette délégation expriment leur attachement à la personne de SM le Roi, et réitèrent leur mobilisation pour la promotion économique et culturelle du Maroc au Canada, souligne le communiqué.

2/6/2011

Source : MAP

Le long-métrage "Pégase", du réalisateur marocain Mohamed Mouftakir, a été retenu en compétition officielle de la 5ème édition du Festival "Cines del Sur" (Cinémas du Sud), prévu du 4 au 10 juin dans la province de Grenade (Sud de l'Espagne), apprend-on auprès des organisateurs.

Le film marocain a été sélectionné aux côtés de neuf autres long-métrages notamment de la France, de la Corée du Sud, de l'Argentine, du Japon, de l'Egypte, de l'Afrique du Sud et du Mexique, ajoute la même source, jeudi dans un communiqué.

Premier long-métrage de Mohamed Mouftakir, "Pégase" raconte l'histoire de Zineb, une psychiatre dont la mission est de faire parler une jeune fille terrorisée qui lui a été confiée par son supérieur et qui croit être enceinte. Rihana, cette jeune fille issue de la campagne, est victime d'un traumatisme aigu.

"Pégase" de Mohamed Mouftakir avait remporté, en mars dernier, l'Etalon d'Or de Yennenga, la plus haute récompense du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).

2/6/2011

MAP

Plus de 90.000 logements ont été mis en chantier dans le segment social à fin mai 2011, a affirmé jeudi à Paris le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, Ahmed Taoufiq Hejira.

Durant les cinq premiers mois de l'année, le Maroc a lancé sur le marché 91.500 nouveaux logements sociaux. "C'est impressionnant. Il faut le comparer à la production en France qui est de l'ordre de 200.000" par an, a souligné M. Hejira qui présidait l'inauguration du salon de l'immobilier marocain à Paris "SMAP Immo", en présence notamment de l'ambassadeur du Maroc en France, M. El Mostafa Sahel.

C'est une offre qui "va prendre en charge une bonne partie du déficit en logement au Maroc", a-t-il déclaré à la MAP, soulignant que "le Royaume a choisi une excellente sortie de la période de stagnation de son immobilier en pariant sur l'habitat social".

Evoquant le SMAP Immo dont la 8ème édition se tient jusqu'à dimanche au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le ministre a affirmé que ce salon "a atteint son âge de maturité". Il en veut pour preuves la présence de plus de 120 exposants et une affluence qui va dépasser les 50.000 visiteurs de l'édition 2010.

Il s'agit, a-t-il assuré, du "plus grand salon de l'immobilier marocain hors du Royaume destiné à promouvoir les produits de logement marocains".

"Quand on a un engouement sans précédent de la part de la communauté marocaine en pleine période de crise, je crois qu'on peut parler de pérennité pour un salon qui a gagné sa place d'une manière structurelle", a-t-il ajouté.

Organisée par le SMAP Group en collaboration avec le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, cette édition est la troisième étape après Bruxelles et Milan du road show 2011 des salons destinés à promouvoir l'immobilier marocain. 

Sur une superficie d'exposition de 15.000 m2, plus de 120 exposants présentent des produits d'habitat dans près de 64 villes marocaines. Sept banques y sont également présentes pour proposer le financement adéquat aux différents produits exposés.

Des Marocains résidant à l'étranger souhaitant acquérir une résidence secondaire en passant par les retraités Européens attirés par la douceur de vivre du Royaume, le SMAP Immo Paris s'adresse à tous et offre une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc.

Le salon est aussi une plateforme d'échanges donnant aux professionnels de l'immobilier (promoteurs, constructeurs, architectes, décorateurs et notaires ...etc) l'occasion de s'exprimer sur les sujets faisant l'actualité et les évolutions du secteur au Maroc, et aux visiteurs l'opportunité de s'informer et de poser leurs questions sur les thèmes clés de l'immobilier et aussi relatifs à l'acquisition d'un bien immobilier.

Par ailleurs, MM. Hejira et Sahel ont présidé l'inauguration d'un showroom de la société immobilière marocaine "Alliance Darna" à Clichy, une ville de la banlieue nord de Paris connue pour la forte concentration de la communauté marocaine.

Il s'agit du 2ème showroom dédié à l'immobilier social en France, après celui inauguré l'année dernière par Al Omrane, et le premier issu du secteur privé.

"D'autres entreprises du secteur privé vont faire de même", a assuré M. Hejira à la MAP, précisant qu'"il y a au moins deux qui vont ouvrir très bien tôt".

"Cet ensemble de showrooms deviendront une sorte de salon permanent de l'immobilier marocain" en France, s'est-il félicité.

Selon le directeur général de cette entreprise, M. Ahmed Amloul, l'ouverture de ce showroom vise à promouvoir les projets d'habitat social auprès de la communauté marocaine établie en France, une catégorie qui représente entre 20 et 30 pc des demandeurs de logement de la société.

L'idée c'est aussi de "permettre aux membres de la communauté d'acquérir leur logement au Maroc sans se déplacer pour qu'ils puissent gagner le temps de leurs vacances", a-t-il ajouté à la MAP.

2/6/2011

Source : MAP

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Des hommes venant du Proche-Orient vivaient au IVe millénaire avant notre ère en Aveyron, révèle une étude réalisée par des chercheurs français à partir d'ADN prélevé sur une série de corps datant du néolithique, et publiée mercredi dans une revue scientifique américaine.

L'analyse de l'ADN de dents provenant de crânes trouvés dans la grotte de Treilles (Aveyron) a montré que "la majorité des sujets inhumés étaient des hommes descendant d’un seul et même ancêtre" venant du Proche-Orient, "probablement d'Anatolie", a déclaré à l'AFP Francis Duranthon, directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Toulouse où étaient conservés les ossements.

La sépulture de Treilles a été mise au jour dans les années 1930: un minimum de 149 sujets (63 enfants et sub-adultes et 86 adultes) datant de 5.000 ans y avaient été inhumés sur une période d’un à deux siècles.

Les études génétiques menées sur les dents de 24 personnes ont permis d'identifier 22 individus masculins, dont 3 étaient de très proches parents et 16 du même lignage paternel. Cela laisse penser qu'il s'agissait d'un clan, selon les scientifiques.

L'étude est parue dans PNAS (Proceedings of the national academy of Sciences), bulletin de l'académie des sciences américaine.

"Il s'agit d'un peuplement originaire du Proche-Orient aux débuts du néolithique et aujourd’hui presque totalement disparu", ont conclu Eric Crubézy et Marie Lacan, qui ont réalisé l'étude de l'ADN avec le CNRS, l'université Paul Sabatier de Toulouse et l'université de Strasbourg.

En revanche, soulignent-ils, les deux femmes trouvées dans la sépulture sont originaires des Grands Causses, dont fait partie le Larzac.

Cette découverte de l'origine proche-orientale des hommes confirme "l’importance des mouvements de populations pendant le néolithique le long des côtes méditerranéennes", souligne Francis Duranthon, qui a dirigé les travaux.

"Jusqu'à présent, explique-t-il, on avait des éléments laissant entendre qu'il y avait eu migration" à cette époque-là, tels des céramiques. "Mais ici, on le sait par la génétique", avec des génomes de près de 5.000 ans, se réjouit-il.

L'origine étrangère des hommes de Treilles est encore marquée par l'absence d'un gène permettant de digérer le lait frais. Les populations vivant dans la région à cette époque-là étaient pour leur part capables d'en consommer.

L'analyse réalisée par Eric Crubézy a utilisé pour la première fois des marqueurs génétiques localisés sur l’ADN nucléaire (contenu dans le noyau de la cellule) d'ossements datant de plus de 3.500 ans avant notre ère. Ils permettent d'obtenir des éléments sur les lignées paternelle et maternelle d'un individu alors que l'ADN mitochondrial (du cytoplasme des cellules) examiné jusqu'à présent ne fournissait des indications que sur celle de la mère.

1/6/2011

Source : AFP/ La Croix

M. Mohamed Essabbar, secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a exposé, mardi devant la 17ème session du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, la position du CNDH sur la question de la migration.

M. Essabbar, qui intervenait en plénière lors du débat interactif avec le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants, a présenté les axes consacrés à cette question dans le Plan d'Action National en matière de Démocratie et des Droits de l'Homme au Maroc (PANDDH).

Il a particulièrement signalé que parmi les objectifs de ce Plan figure la garantie des droits fondamentaux des migrants à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc, l'intégration de la dimension de la migration dans les politiques publiques, la promotion de la culture de l'accueil aux niveaux des valeurs, des comportements, la préservation des acquis liés à la migration, ainsi que le renforcement des liens culturels, cultuels et linguistiques dans leur pluralité et leur diversité entre les communautés marocaines et leur pays d'origine.

Dans le cadre du dialogue euro-arabe des INDH auquel le CNDH a adhéré aux côtés d'autres institutions similaires dans les régions arabe et européenne depuis 2007, a ajouté M. Essabbar, le Conseil a préparé une étude montrant que les INDH faisant partie de ce dialogue ont déployé des efforts pour promouvoir et protéger les droits des migrants dans les domaines juridique, judiciaire, administratif, éducatif et culturel et faire face aux violations des droits des travailleurs.

Dans une déclaration à MAP-Genève, le secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme a indiqué avoir eu, en marge de sa participation aux travaux du CDH, des rencontres avec les responsables de plusieurs institutions nationales des droits de l'homme et d'ONG au cours desquelles il leur a fait connaître le CNDH et exposé les évolutions que connait le Maroc en matière des droits de l'homme.

Il a notamment indiqué avoir informé ses interlocuteurs de l'adoption dernièrement par le gouvernement de deux protocoles facultatifs relatifs à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) et à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Cette adoption, a-t-il dit, a suscité une grande satisfaction de la part des délégations rencontrées.

01/06/11

Source : MAP

Ils en ont rêvé des années ! Puis un jour, tous les papiers ont été réunis et leur émigration a pu se faire. Mais qu’il est long le chemin pour trouver sa place dans le pays du grand froid. Les Marocains du Canada doivent faire preuve de beaucoup de patience et d’endurance pour réussir leur intégration. Un chemin long et difficile pour tous les migrants qui optent pour ce grand départ…Suite

Daarkom présente l' avant-première du documentaire « Mijn tantes uit Gent » (Mes tantes de Gand), qui retrace l’histoire de l’émigration de trois sœurs marocaines vers la Belgique dans les années 70. Elles sont venues travailler en tant que gouvernantes d’enfant dans des familles flamandes aisées. Bien qu’elles partagent une histoire commune et des destins analogues, les sœurs portent un regard rétrospectif très différent sur leur passé.

Si leurs histoires sont très personnelles et spécifiques, elles ont néanmoins une portée universelle : quitter la terre natale et la famille, chercher une manière de se sentir à la maison dans le pays d’accueil, gérer la communication difficile, la discrimination et le racisme, tenter de construire un avenir, pas seulement pour soi, mais aussi pour ses enfants…

Le fait que chacune des sœurs porte son propre regard sur cette vie rend le documentaire d’autant plus intéressant. Différents témoignages flamands et un aperçu historique à partir d’une perspective d’immigrés marocains complètent le tableau.

L' avant-première de ce documentaire aura lieu le 17 juin au musée STAM à Gand, à 19h30. Veuillez trouver ici le programme de la soirée.

« Mijn tantes uit Gent » est une production de l'asbl Nakhla, en collaboration avec l’association « Een andere Wereld films » et l’asbl Daarkom. Mise en scène : Sofie Hanegreefs et Jelle Janssens, Belgique, 2011. Plus d'information.

Langues: néerlandais, français et arabe. Sous-titres: néerlandais.

Source : Darkoum

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