Fin mai, c'est dans une missive que Marine Le Pen se déclarait en faveur de la suppression de la binationalité. La Droite populaire, section dure de l'UMP, s'est empressée de préciser qu'elle avait déjà demandé en 2010 qu'il soit interdit à tout citoyen français de posséder une autre nationalité.
1- Quel est l'objectif des politiques s'opposant à la binationalité ?
Pour être Français, il faudrait donc renoncer à son autre nationalité. Un choix qui devrait au préalable être accepté par l'autre pays, ce qui n'est pas toujours le cas – au Maroc par exemple, la nationalité est inaliénable.
Le député-maire Claude Goasguen a tranché : il propose « une nationalité et demie ». Dans une interview à La Croix, le rapporteur de la mission d'information sur la nationalité suggérait en mai dernier :
« Cela veut dire qu'on demanderait aux gens de choisir entre deux nationalités. Ou bien qu'on aille vers une limitation des droits politiques.
Car il est tout de même gênant qu'une personne puisse voter en France et dans un autre Etat. »
Une position qui divise les rangs de la droite : le 6 juin, Eric Besson, ancien ministre de l'Immigration et actuel ministre de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique, a déclaré être contre une telle mesure.
2- La binationalité a-t-elle toujours été autorisée en France ?
Oui. Cette succession de déclarations à de quoi surprendre dans un pays qui a toujours été ouvert sur la question. Jamais la loi française n'a exigé qu'un étranger devenu français renonce à sa nationalité d'origine. De même, un Français qui a acquis une nationalité étrangère n'a pas non plus l'obligation de renoncer à ses papiers français. Ce droit n'est pas inscrit dans la loi, mais des accords internationaux rendent la double nationalité possible.
Difficile de savoir combien de Français seraient concernés pas cette mesure : aucune statistique officielle n'existe. Claude Goasguen avance le chiffre de cinq millions.
3- Comment cela se passe-t-il à l'étranger ?
Tous les pays n'ont pas fait le choix de la binationalité. Certains l'interdisent encore, parmi lesquels la Chine, le Cameroun, l'Arabie Saoudite, le Koweït ou l'Allemagne.
Mais globalement, la tendance est plutôt à l'ouverture. En Europe, la Convention de Strasbourg, obstacle à la binationalité érigé à l'échelle européenne en 1963, a été supprimée en 2009.
En Amérique latine, de nombreux pays autorisent à présent la binationalité, alors qu'ils n'étaient que quatre en 1999. En mai, Haïti a voté la possibilité pour ses ressortissants d'être binationaux.
4- Pourquoi de plus en plus de pays acceptent la binationalité ?
Bruno Bochnakian, avocat au barreau de Toulon et spécialisé dans le droit des étrangers, explique ce changement :
« A l'origine, la binationalité était abordée sous l'angle des guerres. Les Etats refusaient la binationalité car ils se demandaient dans quel camp les binationaux seraient en cas de conflit.
C'est une préoccupation extrêmement éloignée des Etats aujourd'hui. »
Co-auteur de « La double nationalité, enjeux et motivations de la double appartenance », Zoubir Chattou ajoute que les pays d'émigration qui ont un temps restreint ce droit n'en ont plus la possibilité :
« Dans un contexte de mobilité transnationale, de mondialisation, des Etats comme le Maroc ou le Mexique ne peuvent faire abstraction de l'apport financier que les citoyens installés à l'étranger représentent. »
Selon lui, ces binationaux sont perçus par leur pays d'origine comme des investisseurs potentiels. A l'instar des Turcs allemands qui reviennent au pays, le sociologue remarque qu'il y a beaucoup de Belges et de Français d'origine marocaine qui souhaitent s'établir au Maroc.
5- Qui est considéré comme binational en France ?
On peut dissocier deux grandes catégories de binationaux. Les personnes issues de l'immigration vivant en France, et les Français nés à l'étranger qui en ont demandé la nationalité.
Sénateur de ces derniers, les « Français de l'étranger », Christian Cointat estime que la proposition de l'UMP et du FN est une « stupidité ». Selon lui, les personnes nées à l'étranger demandent la nationalité française car l'un de leur parents est originaire de ce pays. S'ils doivent choisir, ils garderont celle du pays où ils vivent.
Pour lui, cette double appartenance est avant tout une richesse. La supprimer desservirait la France :
« Cela permet de garder un lien linguistique et culturel avec les ressortissants qui sont installés à l'étranger. Avoir la nationalité les incite à garder une attache avec la France. »
Selon les évaluations des ambassades, plus de la moitié des 2,5 millions des Français de l'étranger sont binationaux.
6- Qui est vraiment visé par cette mesure ?
Christian Cointat a bien compris que ceux qu'il représente ne sont pas les premiers visés par le FN et l'UMP :
« Il s'agit des binationaux installés en France et que certains aimeraient bien mettre dehors ! »
Car dans sa lettre, Marine Le Pen est très claire : elle cible les « Français issus de l'immigration » dont la binationalité ferait obstacle à la cohésion républicaine.
Une cible qui n'est pas difficile à deviner : selon l'Insee, un tiers des descendants d'immigrés ont la double nationalité. Cette proportion monte à 50% chez les enfants d'immigrés Turcs et 40% pour les enfants d'immigrés Maghrébins.
7- Quelles conséquences cela risque-t-il d'entraîner ?
Pas grand-chose de positif. Les déclarations de ces derniers jours agacent Aïda Lamara, qui est franco-algérienne. Pour elle, la suppression de la binationalité ne réglera aucun problème vu que les binationaux risquent de choisir en priorité la nationalité française :
« On est né en France, on vit en France, on n'a jamais vécu dans notre autre pays d'origine. La seule chose que cela changera, c'est qu'en plus d'être stigmatisés, on devra payer un visa l'été pour aller rendre visite à notre famille. »
La jeune femme, qui se demande pourquoi la sincérité des binationaux est toujours remise en cause, assure que cela risque au contraire de créer un malaise supplémentaire :
« Certains jeunes issus de l'immigration sont perdus avec leur identité, ils ne savent pas trop comment se positionner. Leur demander de choisir entre deux nationalités va rendre leur quête d'identité encore plus difficile. »
8- Cette décision peut-elle vraiment être appliquée ?
L'avocat Bruno Bochnakian fustige ces déclarations, qui sont pour lui difficilement concrétisables. Il note qu'il faudrait une loi assez détaillée qui prendrait en compte les multiples cas de figures qui existent en France :
« La loi serait-elle rétroactive, et si oui sur quelle durée ? Pour quelle type d'accès à la nationalité serait-elle appliquée : les naturalisations, ceux qui obtiennent la nationalité à 18 ans ? On n'applique pas une telle décision avec une baguette magique. »
Zoubir Chattou relève lui l'hypocrisie de la mesure. Pour le sociologue, il ne s'agit que d'une annonce symbolique vu que dans les faits, les binationaux parviennent parfois à garder leurs deux nationalités. Il prend l'exemple des Marocains, pour qui il n'est pas possible selon la loi de renier leur nationalité :
« En Allemagne, qui n'accepte pas la binationalité, les personnes originaires du Maroc rendent leurs papiers marocains pour obtenir la nationalité allemande. Mais au final, l'administration marocaine finit par leur en délivrer d'autres officiellement “pour des raisons pratiques”. »
Selon lui, le même jeu avec les institutions aura lieu en France en cas de suppression de la binationalité.
Illustration : Marthe Poulain.
8/6/2011, Marie Kostrz
Source : Rue 89
L'Office des changes rappelle à ce titre que les Marocains résidant à l'étranger peuvent racheter et exporter jusqu'à 50% des devises rapatriées et cédées sur le marché de changes au cours des douze derniers mois dans la limite d'un montant de 100 mille dirhams, exception faite aux devises portées au crédit du compte en dirhams convertibles.
De nouvelles modalités régissent désormais l'importation et l'exportation des moyens de paiement libellés en devises par les personnes physiques. Une circulaire diffusée récemment par l'Office des changes donne les précisions nécessaires quant à leur application. Ainsi, pour les non-résidents, qu'ils soient Marocains ou étrangers, ils peuvent importer librement des moyens de paiement sans limitation de montant.
L'importation peut se faire sous forme de devises billets de banque ou d'instruments dits négociables (chèques de voyage, billets à ordre et mandats). En revanche, lorsque leur montant dépasse l'équivalent de 100 mille dirhams, les devises importées sont soumises à une déclaration écrite à l'entrée du territoire national auprès des services douaniers. Cette déclaration doit être conservée pour justifier aux mêmes services à la sortie l'origine des devises. Elle est valable une seule fois (un seul séjour) et pendant une période ne dépassant pas six mois.
Pour leurs dépenses courantes au Maroc, les non-résidents doivent échanger leurs devises auprès des banques ou des établissements autorisés à pratiquer le change manuel (allusion faite aux dangers du phénomène de change parallèle). D'autant plus qu'en passant par le circuit de change formel, les étrangers ou les personnes non résidentes de manière générale peuvent obtenir un bordereau qui, le cas échéant, leur permet de reprendre des devises contre le reliquat des dirhams en leur possession à la fin de leur séjour au Maroc.
La reprise du reliquat des dirhams doit être faite sur présentation du bordereau de change ou tout autre document valable justifiant l'origine des dirhams (reçu de retrait de dirhams des guichets automatiques bancaires, ticket de change délivré par les automates de change, etc.). Cela dit, tout en étant libre, l'exportation des moyens de paiement en devises précédemment importés est soumise à déclaration aux services douaniers et doit être justifiée, notamment par la déclaration d'importation souscrite initialement. L'Office des changes rappelle à ce titre que les Marocains résidant à l'étranger peuvent racheter et exporter jusqu'à 50% des devises rapatriées et cédées sur le marché de changes au cours des douze derniers mois dans la limite d'un montant de 100 mille dirhams, exception faite aux devises portées au crédit du compte en dirhams convertibles. Par conséquent, les intermédiaires agréés sont habilités à délivrer aux MRE de telles dotations contre remise de documents justifiant le rapatriement de devises (bordereaux de change, formules d'achat de devises à la clientèle, etc.). Ces exportations de devises billets de banque peuvent être justifiées aux services douaniers, en cas de contrôle, par la production des bordereaux de change correspondants. S'agissant des personnes physiques résidentes au Maroc, y compris celles de nationalité étrangère, elles sont libres d'importer des devises sous forme de billets de banque. Seulement, lorsqu'elle porte sur un montant supérieur à 100 mille dirhams, cette opération reste soumise à une déclaration écrite à l'entrée du territoire national auprès de l'administration douanière. Les devises ainsi rapatriées, quel que soit leur montant, doivent être cédées sur le marché des changes dans un délai n'excédant pas 30 jours à compter de la date d'entrée au Maroc. Bien entendu, à l'intérieur de ce délai, les étrangers peuvent procéder au versement des billets de banque dans leur compte en devises ou en dirhams convertibles. Les étrangers résidents peuvent également rapatrier librement des devises sous forme de chèques de voyage, chèques bancaires ou postaux, lettres de crédit, carte de crédit ainsi que tout autre moyen de paiement libellé en devises émis à l'étranger.
Sortie des devises
L'exportation des devises en billets de banque par les particuliers doit intervenir dans un délai de 60 jours à compter de l'octroi de la dotation pour les voyages touristiques et religieux et 30 jours pour les autres dotations. Pour les résidents au Maroc, la sortie des devises est subordonnée à la présentation soit du passeport comportant un cachet mentionnant le montant, la date et les références de l'autorisation de l'Office des changes, soit d'un bordereau de change établi par l'intermédiaire agréé ou toute autre entité habilitée à délivrer une dotation de devises.
8/6/2011
Source : Le Matin
Cris de singe, jets de banane, banderoles xénophobes, insultes racistes sont monnaie courante dans les gradins des stades, sur la pelouse, entre joueurs, chez les professionnels comme chez les amateurs. Ce qui ne cesse d’inquiéter le ministère de l’Intérieur et des associations telles la Licra, La Ligue des droits de l’homme, le Mrap. Dans toutes les strates de l’institution du football, la parole raciste s’est libérée ; elle s’est partout banalisée malgré Football Against Racism in Europe, Stand up Speak up et autres Non au racisme.
Le ver était dans le fruit. Une bien curieuse exultation chauvine sinon nationaliste s’était manifestée au moment de la victoire de 1998 pour une équipe de France multiethnique, multicolore, exhibée comme l’agrégation enfin réussie d’individus d’origines si diverses. Ediles politiques, artistes, intellectuels, universitaires, journalistes, écrivains multiplièrent les déclarations exaltées sur l’intégration des immigrés dans la société française grâce au seul football et surtout grâce à la victoire de cette fameuse équipe «black-blanc-beur». Très nombreux furent ceux envoûtés par cette victoire sportive et qui s’abandonnèrent ainsi aux délices de l’ivresse footballistique en abandonnant tout recul critique devant la fable d’une équipe de football capable, grâce à son métissage, de battre les meilleures équipes du monde, mais surtout - et le mélange des genres était très pervers - de tacler, balle aux pieds ou sur un coup de tête magique, des années de racisme, de lober la xénophobie, de dribbler l’histoire coloniale. Les résultats positifs et si rapides au football remplaçaient ceux tellement lents et souvent faibles de la politique traditionnelle.
Juste après la victoire, une lave tricolore telle une masse coagulée d’individus identifiés à de nouvelles icônes se répandit sur les Champs-Elysées hurlant à tue-tête ce funeste «Zidane Président !» devant le portrait géant du demi-dieu projeté sur l’arc de Triomphe. La chape de plomb d’un discours qui deviendra compulsionnel sur l’intégration des immigrés par le biais du football s’abattait sur la société française. Les voies du changement social n’étaient plus tracées par la Révolution ou la réforme mais par le football en tant que principale manière de résoudre la lancinante question de l’intégration. Les banlieues dites sensibles furent, dès lors et très vite, livrées au football supposé rédempteur et aux nouveaux sauveurs de la République et leurs crampons, dans une parfaite unanimité politique. Malgré des flots d’argent déversés dans cette entreprise de «footballisation» des territoires et des esprits, ce ne seront au final que piètres résultats en termes d’intégration.
En octobre 1998, SOS Racisme osait placarder une affiche dans le métro représentant le dos d’un maillot d’un joueur de l’équipe de France expulsé lors d’une rencontre du Mondial et sur laquelle on pouvait lire cette phrase inouïe : «Ce soir-là tous les Français ont été scandalisés par l’expulsion d’un black.» Sans doute ironique, l’affiche fustigeait une sanction pour une faute grave, mais le footballeur en était exonéré grâce à la couleur de sa peau… Suivit le match, pas vraiment amical, France-Algérie de 2001 au cours duquel la Marseillaise fut sifflée, le terrain envahi. Le 21 avril 2002, le Front national paradait lors de l’élection présidentielle. Le football n’avait rien pu endiguer du retour du refoulé d’une histoire coloniale non dénouée et de la montée implacable d’un parti raciste et xénophobe. Avec la défaite aux Mondiaux coréen (2002) et allemand (2006) et le coup de boule de Zidane commença le désamour des Français pour une équipe qui ne gagnait plus.
L’allégorie de la promotion sociale et de la nation retrouvée par le biais du football s’étayait sur une autre grande élucubration : la transposition littérale et insensée entre le football et la politique. «Le monde du sport est le seul à continuer d’offrir aux jeunes d’origines les plus diverses, sociales, géographiques et ethniques, l’espoir d’atteindre les sommets et de contribuer à la réussite collective […]. Formidable passeur sur le terrain de jeu, Zidane doit aussi l’être sur celui de l’intégration.» (Le Monde, 6 août 2004). En 2010, l’équipe de France toujours black-blanc-beur acheva de s’effondrer dans le ridicule d’une grève de l’entraînement. Désormais cette équipe, parce que justement black-blanc-beur, était vilipendée par ceux-là mêmes qui l’avaient tant célébrée. Le bilan de l’intégration par le football s’exprimait ainsi : «caïd immature», «racaille», «voyou»…
Dernière affaire en date : les quotas et des propos de dirigeants de la Fédération du football français sur les «binationaux» discriminatoires et ressortissant au thème extrémiste de la préférence nationale. Tout ceci, là encore, vient du football, surgit de ce sport supposé intégrateur mais jamais d’autres lieux comme le théâtre, l’opéra, ou encore le cinéma. La diversité ethnique, la différence visible, le mélange des origines, le fameux «vivre ensemble» dont le football se voulait pourtant le magnifique creuset ont visiblement volé en éclats sous les coups de boutoir de la réalité beaucoup moins enchantée d’un fléau social qui charrie, entre autres, un racisme qui apparemment lui colle à la peau.
Quelle influence positive le football avait-il jamais eu durant toutes ces années sur l’intégration réelle des immigrés, une intégration non pas au football, mais à la société tout entière ? Ce fut plutôt la désintégration de toutes les valeurs historiques de lutte, de solidarité et d’émancipation sociales et politiques que le football avait manipulées et retournées en leur contraire. Cette solidarité, cette fraternité, cette harmonie dont la couleur de la peau ou l’origine ethnique avaient été des années durant l’étendard et la garantie, et dont le football avait été le principal vecteur, furent définitivement réduites à zéro par les défaites sportives successives et produisirent un relent de racisme dans le football.
7/6/2011, MARC PERELMAN
Source : Libération
L'opération transit 20I! a été tôt entamée cette année. Ayant démarré le 3 juin, elle en est déjà à sa vitesse de croisière. Plusieurs…Suite
Le documentaire "El Batalat : Femmes de la Médina" de la réalisatrice franco-marocaine Dalila Ennadre, sera projeté le 17 juin dans la ville espagnole de Huesca (Aragon, Nord), dans le cadre d'un cycle consacré au "cinéma Arabe".
Le documentaire sera projeté à l'ouverture de cette manifestation organisée du 17 juin au 1er juillet prochain à l'initiative de la Fondation "Casa Arabe", basée à Madrid, et en collaboration avec l'association des femmes immigrées arabes et africaines, apprend-on auprès de Casa Arabe.
Le film "El Batalat : Femmes de la Médina" dresse le portrait d'un groupe de femmes vivant depuis leur enfance dans l'ancienne médina de Casablanca, en livrant une image complexe de la femme populaire marocaine, femme moderne et urbaine, loin des clichés véhiculés.
Ce n'est pas la première fois qu'un documentaire de cette réalisatrice autodidacte franco-marocaine est à l'honneur en Espagne. En 2010, son film "J'ai tant aimé" a été projeté dans le cadre du Xème festival du cinéma réalisé par les femmes qui s'est tenu en mars à l'initiative du collectif des femmes féministes de Huesca en collaboration avec "Casa Africa".
Née en 1966 à Casablanca, Dalila Ennadre a grandi en France avant de séjourner successivement en Guyane, en Allemagne, au Maroc et au Canada de 1985 à 1996. Durant toute cette période, elle a travaillé comme chargée de production sur des séries TV ou des films institutionnels. Elle a également étudié le cinéma en autodidacte et opté pour la réalisation de films documentaires, consacrés notamment à des portraits de femmes et à leur quotidien.
Dalila Ennadre est la réalisatrice notamment de "Loups du désert", "Femmes de la Médina", "Je voudrais vous raconter", "Fama... une héroïne sans gloire" et "J'ai tant aimé".
07/06/11
Source : MAP
Une rencontre de communication sur les moyens de promouvoir la participation des Marocains résidant à l'étranger (MRE) à la vie politique au Maroc a été tenue récemment à Lérida (nord-est de l'Espagne), apprend-on auprès des organisateurs.
Lors de cette rencontre, des acteurs associatifs marocains en Espagne ont affirmé leur "totale adhésion à la dynamique des réformes constitutionnelles profondes lancée par SM le Roi Mohammed VI lors de Son discours historique du 9 mars dernier", souligne la même source dans un communiqué parvenu à la MAP.
Ils se sont félicités, par la même occasion, de "l'initiative louable prise par le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME) de faire participer l'ensemble des acteurs associatifs et politiques au débat public sur l'élaboration de propositions relatives à la révision de la Constitution qui soient au service des MRE".
Parmi les thèmes traités lors de cette rencontre, figure notamment celui de "la communauté marocaine à l'étranger et ses aspirations concernant la nouvelle Constitution", ajoute la même source, soulignant que les représentants de plusieurs associations marocaines en Espagne ont évoqués également des "idées positives relatives à la participation des MRE aux prochains rendez-vous électoraux dans le Royaume".
7/06/11
Source : MAP
Claude Guéant vient de diffuser une circulaire visant à réduire de moitié l'immigration dite « choisie ». En tant qu’expatriée et donc immigrée dans les pays que j'habite, je m'insurge.
Je m'insurge parce que Monsieur le Ministre exige des immigres qu'ils maitrisent « suffisamment » la langue française. Depuis quand payer son salaire de sa sueur dépend-il du nombre de fautes commises lors d'une dictée de Bernard Pivot ? Les français sont certes loin d'être analphabètes, mais je remarque surtout que le niveau de maîtrise de la langue française, qu'il soit écrit ou oral est assez bas, au point qu'il fait la joie des « buzzs », de la télévision et des zappings. Le snobisme linguistique ne fait la joie que d'une certaine classe sociale, c'est tant mieux. Si je suis la première à ne pas tolérer les mauvais niveaux de français, déformation familiale nuisante et nuisible, je ne tolère pas que l'on condamne quelqu'un parce que sa langue maternelle n'est pas le français.
Je m'insurge parce que cette circulaire ne vise que les immigrés originaires de pays d'Afrique, ou d'Europe de l'Est, mais ne l'avoue pas. Bien qu'un immigré anglais ne soit pas forcément en moyenne plus capable de maîtriser le français qu'un immigré sénégalais (qui en général le parle assez couramment). Je m'insurge parce que je parle 6 langues, et pas une correctement, mais que je pourrai toujours m'en servir pour justifier un salaire de 3000 euros parce que je suis BLANCHE.
Je m'insurge parce que mon dealer en parle sept, mais est dealer et non pas cadre, parce qu'il est ARABE.
Je m'insurge au nom de celui qui n'obtiendra jamais la nationalité française alors qu'il est né ici et est plus français que ceux qui la lui refusent (ce qui n'est pas difficile néanmoins), au nom de ceux qui croient en la France et sont parqués dans la crasse parisienne, au nom de Touffik, tabassé par les flics à 16 ans parce qu'il a volé un sac, au nom de mon kebab, de mes fringues made in China, de ma voiture allemande, de ma vodka polonaise et de ma musique rom (et non pas roumaine pour ceux qui les assimile).
Je m'insurge car je suis une immigrée qui a choisi de quitter son pays natal en partie par honte, pour trouver mieux ailleurs.
Je m'insurge parce que l'on me parle d'identité nationale, alors que seulement 6% des français le sont vraiment depuis 3 générations, le reste n'est qu'hypocrisie dirigée pour asseoir un égo en mal d'indignation populiste.
Je m'insurge au nom des 20 000 tunisiens bloqués entre la France et l'Italie à qui l'ont refuse un permis de séjour de 6 mois, au nom de l'immigration choisie (qui n'a acceptée que 400 personnes au lieu des 2000 prévues). Au nom de ceux qui peuvent mourir et que l'on vire à coup de pied en violant les lois édictées par les directives européennes, que l'on modifie Schengen pour asseoir sa popularité, que l'on crache sur les Droits de l'Homme en taisant les nombreuses condamnations de la France par la Cour Européenne des Droits de l'Homme, ET la Cour de Justice de l'Union Européenne (et après on se demande où passent les impôts? Ben dans les amendes de l'Etat!Ah bon? )
Je m'insurge au nom du capitalisme qui exige l'immigration pour la prospérité de la France, car au vue de la situation actuelle, la France a besoin des immigrés pour faire face au chômage, aux problèmes liées aux retraites et à l'inflation.
Je m'insurge au nom de l'Europe qui se doit de s'unir au mépris des revendication nationalistes, qui n'ont toujours été que la cause d’extrémismes, autoritarismes, et plus rarement totalitarisme.
Je m'insurge au nom de la bêtise humaine, qui sous prétexte qu'elle mange du fromage a davantage le droit d'habiter une terre que celle qui mange du couscous (plat délicieux par ailleurs).
Je m'insurge avec mes mots, parce que peu de gens le font.
Je m'insurge, parce que j'entends les gens de tous les pays rire de notre bêtise.
Je m'insurge car je me sens orpheline de nation. Je m'insurge car je préfère hurler avec mes propres mots que de « bouffer le système » par colère et dépit. Mais qu'un jour viendra où, lasse, j'abdiquerai et abandonnerai mes valeurs pour devenir un des leurs.
En deux semaines, on découvre un futur président violeur, un ministre prédateur, et un « homme puissant » pédophile (ce dernier dont le nom est toujours inconnu). En tant que femme, je m'insurge.
Je m'insurge parce que je suis un sous-homme, c'est-à-dire une femme, et qu'à ce titre, je n'ai pas le droit de m'insurger.
Je m'insurge au nom de toutes les femmes se sentant objets et qui ne trouvent pas mieux que d'user de leurs jupes pour arriver à leurs fins, puisque c'est pour elles le seul moyen d'être entendues (de lą ą etre ecoutees...)
Je m'insurge, essoufflée de fuir un pays qui me fait honte. Je m'insurge aujourd'hui et le fuirai de nouveau demain.
Mais finalement, je ne m'insurge pas vraiment. Je fais de mon mieux pour assumer le fait d'être française, et de ne pas pouvoir en être fière.
05 Juin 2011, Alicebarbe
Source : Médiapart
Parmi tous les angles sous lesquels s’analyse le phénomène migratoire, cet ouvrage privilégie nettement celui des relations internationales. Auteur d’un éloquent Atlas mondial des migrations, Catherine Wihtol de Wenden poursuit la recherche qui faisait déjà l’objet de son précédent ouvrage, La globalisation humaine (Puf, 2009, recensé dans Projet, n° 315, p. 89), consistant à prendre de la hauteur par rapport aux perceptions nationalo-centrées d’un phénomène mondial par nature. Elle montre que les migrants – dans la diversité accentuée de leurs statuts, de leurs profils socio-économiques, de leurs projets, de leurs motivations – sont en train de devenir des acteurs essentiels des relations internationales. Analysant le développement d’une véritable « diplomatie des migrations internationales », elle voit l’ampleur du phénomène à la fois comme cause et conséquence de l’actuelle transformation du monde. Il représente un « défi lancé à l’État-Nation en tant qu’acteur principal de la régulation des frontières, de la citoyenneté et de l’identité. » Déplorant la schizophrénie des dirigeants occidentaux – ils savent pertinemment que leurs pays ont besoin de migrants en grand nombre, mais persistent à tenir des discours alimentant la peur –, l’auteur estime qu’il faut aller vers une « gouvernance mondiale des migrations », qui permettrait à tous les acteurs (pays de départ, pays d’accueil, migrants eux-mêmes) d’y trouver leur intérêt et de sortir de l’opposition stérile entre respect des droits de l’homme (dont le « droit à la mobilité internationale ») et réalisme des intérêts des uns et des autres….Suite
De façon générale, chaque État détermine la nationalité et la nationalité multiple de ses ressortissants par sa législation et à travers des principes spécifiques liés à son histoire et à la nature de ses relations avec les autres pays.
Parler des questions de nationalité exige donc qu’il faille tenir compte non seulement des intérêts des individus, mais aussi de ceux, légitimes, des États. En ce qui a trait aux intérêts des individus, un ensemble de questions s’imposent: Pourquoi un ressortissant camerounais résidant à l’étranger cesse-t-il d’être Camerounais pour avoir acquis la nationalité d’un autre pays? Pourquoi les enfants des Camerounais de la diaspora ne sont-ils pas considérés dans la constitution comme Camerounais? Pourquoi n’y a-t-il pas des lois qui encadrent la nationalité camerounaise des femmes d’origine camerounaise ayant épousé des étrangers et ayant pris la nationalité de leurs époux respectifs? Ces questions permettent de jeter un regard critique sur les formes de discrimination dont sont victimes des millions de Camerounais qui ont pris le chemin de l’exil.
Comme on le voit, la question de la double nationalité au Cameroun pose le problème de la discrimination faite à l’égard des hommes lorsqu’ils ne sont pas autorisés à voter, à l’égard de leurs enfants naturels, en particulier de ceux nés à l’étranger, lorsque leurs parents ne sont pas autorisés à leur transmettre leur nationalité camerounaise d’origine, et à l’égard des femmes lorsque celles-ci perdent leur nationalité en épousant un étranger.
Cette discrimination faite aux Camerounais de la diaspora est le prolongement d’une politique d’exclusion mise sur pied depuis les soulèvements populaires de 1992, laquelle a trouvé un cadre légal dans la constitution très controversée en 1996, une constitution promulguée sans consultation référendaire qui a fait de l’exacerbation du sentiment tribal négatif (autochtone/allogène) un mode de gouvernance. Depuis la promulgation de cette constitution, les Camerounais ne se sentent plus chez eux partout au Cameroun. Lorsqu’ils voyagent d’une province à l’autre, ils savent qu’ils vont à l’étranger, puisque leur loi fondamentale prévoit de les considérer, à leur arrivée dans la nouvelle province, comme des allogènes et, surtout, de protéger les autochtones considérés alors comme minoritaires. Cette ségrégation ethnique, cet apartheid tribal dont la loi fondamentale est la garante, nuit à l’unité nationale, détruit l’intégration nationale acquise de haute lutte et traduit le type de système politique sous lequel croupissent les Camerounais: Une dictature aveugle qui tire son énergie de l’exclusion sociale et politique des communautés ethniques.
Lorsque, pour ces raisons liées à la discrimination et à l’exclusion, ces Camerounais se retrouvent en exil, comment peuvent-ils s’attendre à un octroi facile de la double nationalité? Il n’y a pas lieu d’y croire, car ceci signifierait, pour ce gouvernement RDPC au pouvoir, la négation de son propre système d’exclusion qui a poussé ces citoyens à l’exil.
Pourtant, depuis 1982, les Camerounais épiloguent sur les membres du régime qui auraient la double nationalité (franco-camerounaise, américano-camerounaise, etc.) pour se protéger en bondissant dans les chancelleries occidentales en cas d’une éventuelle guerre civile que leur gestion calamiteuse des biens publics aurait occasionnée. Du point de vue du peuple qui grogne sa colère depuis trente ans, la double nationalité est donc un privilège des gouvernants, un bouclier que ceux-ci ne peuvent se permettre de vulgariser, au risque de se retrouver dans ces chancelleries avec les damnés qu’ils ont usés et abusés.
D’un autre côté, dans les coulisses du pouvoir à Yaoundé, il se murmure qu’on ne peut pas être Camerounais et Allemand, Camerounais et Australien à la fois, puisque l’une des nationalités l’emporte toujours. À Étoudi et sur la colline parlementaire de Ngoa Ekellé, on se fait à l’idée que la double nationalité permet simplement à certains d’échapper aux lois arbitraires et contraignantes qui cimentent la mauvaise gouvernance en faisant d’eux des supercitoyens ayant plus de droits que ceux qui n’ont qu’une seule nationalité. Si tel est réellement le cas, si c’est en raison de cela que la double nationalité n’est pas reconnue par la constitution, alors des enquêtes devraient être menées par des commissions spéciales pour identifier les hauts fonctionnaires et les cadres du pouvoir soupçonnés d’avoir la double nationalité, au nom du principe de l’égalité de tous devant la loi.
Au demeurant, si la loi fondamentale du Cameroun, au lieu de mettre l’accent sur l’opposition Autochtone/Allogène, le mettait plutôt sur l’obligation de parler plusieurs langues nationales, les langues de plusieurs ethnies camerounaises, et insistait ipso facto sur les avantages à avoir une double ethnicité ou une ethnicité camerounaise multiple, le Bamiléké se sentirait Bassa, le Béti se sentirait Tikar, le Toupouri se sentirait Sawa, le francophone se sentirait anglophone et la question de la double nationalité ne se poserait plus: les Camerounais de l’étranger n’obtiendraient alors leur double nationalité que de façon évidente, puisque les conditions culturelles et structurelles de la pratique de la multiethnicité inscrites dans la constitution se transposeraient facilement dans la pratique de la multinationalité.
Vu sous cet angle, lorsqu’on prive un citoyen camerounais vivant à l’étranger du droit à la double nationalité, simplement parce qu’il a pris une autre nationalité, c’est un droit légitime naturel et inaliénable qu’on lui enlève. Japonais, Américains, les dragons de l’Est et les pays de l’UE l’ont compris en adoptant des lois qui facilitent l’acquisition de la double nationalité des nationaux vivant à l’étranger. Ici, un constat s’impose: Ces pays, qui ont émergé, ont des régimes démocratiques, c’est-à-dire des régimes qui mettent le citoyen au centre de leur action, lui rendent compte, lui laissent un vaste champ de possibilités afin qu’il décide de l’avenir de la nation, puisqu’il est le peuple à qui revient le pouvoir réel de décision. Ce pouvoir de décision du citoyen réside dans le droit de vote. Et l’octroi de la double nationalité implique l’acquisition de ce droit fondamental.
Voilà donc finalement ce qui fait frémir le pouvoir de Yaoundé. Ce qui le fait frémir, ce n’est pas d’octroyer la double nationalité aux Camerounais de la diaspora. Ce dont il a peur, c’est de voir ceux-ci détenir le droit de vote par le simple fait de l’acquisition de la double nationalité. Car les Camerounais de la diaspora ne voteraient pas pour des raisons alimentaires; ils voteraient pour les candidats qui les auraient convaincus par la qualité de leurs programmes politiques et les valeurs morales qu’ils incarnent. Le régime RDPC n’a donc pas intérêt à leur octroyer ce droit de vote au travers de l’acceptation de leur double nationalité. Il en résulte que ce refus discriminatoire, qui place les Camerounais de la diaspora loin du centre de l’action gouvernementale, permet en même temps de les contrôler de trois façons:
La première: Ils sont nés au Cameroun de parents, grands-parents et arrière-grands-parents Camerounais, mais ils sont exilés et détiennent la nationalité camerounaise. De retour au Cameroun, ils n’ont pas, comme tous les autres Camerounais, le droit à la parole : ils ne peuvent pas critiquer le système ou organiser une marche pacifique sans subir la foudre de la brutalité policière. Ils seront arrêtés et enfermés, et personne de l’étranger ne viendra les y sortir au risque d’être accusé d’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays souverain.
La deuxième: Ils sont nés au Cameroun de parents, grands-parents et arrière-grands-parents Camerounais, mais sont exilés. En exil, ils ont fait le choix de prendre de multiples citoyennetés. Dans ce deuxième cas, une fois retournés au Cameroun, ils n’ont pas le droit à la parole non plus. Car, ils ne sont plus Camerounais, ils sont considérés comme des touristes. Avant de se rendre au Cameroun, ils ont d’ailleurs l’obligation de faire une demande de visa à l’ambassade du Cameroun à l’étranger, des visas en bonne et due forme qui témoignent de ce qu’ils sont véritablement des touristes, c’est-à-dire des étrangers chez eux au Cameroun. Ainsi, le droit à la parole en termes d’organisation des manifestations publiques et de critique du système dans le but d’éduquer la masse à l’expression démocratique n’est plus accessible à ces Camerounais qui, considérés comme des étrangers, courent le risque d’être expulsés au même motif d’ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain.
La troisième: Si la double ou nationalité multiple existait, alors les Camerounais vivant en exil auraient à la fois la lance et le bouclier. Leur nationalité camerounaise leur confèrerait la lance, et ils s’élanceraient au niveau optimum de la liberté d’expression une fois arrivés au Cameroun car, en même temps, l’État policier ne pourra ni les expulser (puisqu’ils sont Camerounais) ni les emprisonner puisqu’ils auront de comptes à rendre au pays étranger dont ils sont citoyens par adoption. Décréter la double nationalité devient alors un casse-tête pour cet État dictatorial du Cameroun.
On comprend finalement pourquoi les pays démocratiques permettent à leurs citoyens d’avoir la double nationalité. Il s’agit de donner à ceux-ci un espace plus large de liberté d’expression, démontrant par ce fait même que la nationalité multiple est l’un des instruments de mesure du niveau de démocratisation d’un pays. En plaçant le citoyen de la diaspora au centre de l’action gouvernementale, la double nationalité lui donne la possibilité de vivre son appartenance au territoire national en toute sécurité, de participer à la vie démocratique de son pays en exerçant son droit de vote, d’avoir une compréhension positive de ses rapports avec l’État de justice et de bâtir la terre de ses ancêtres avec abnégation.
Au regard de tout ce qui précède, il est urgent, que dans le processus de démocratisation qui a embrasé les pays à la chute du mur de Berlin, s’est éteint avant de se rallumer à l’occasion des révolutions arabes en cours, l’Assemblée nationale camerounaise diligente une étude de la légalisation de la double nationalité visant le développement économique et l’égalité de tous les Camerounais devant la loi. Au demeurant, ce n’est que pour des raisons purement économiques que les Camerounais de la diaspora adoptent la nationalité du pays d’accueil dans la perspective d’aider leurs familles de façon décisive. Pourquoi le régime de Yaoundé ne cesserait-il pas de dribbler les citoyens de la diaspora en légalisant la double nationalité afin de leur permettre de transformer l’aide aux familles en contribution décisive au développement durable de la nation?
Dr. Maurice Nguepe
Source : Cameroun online
Forum économique et de coopération des compétences marocaines au Canada « Les compétences canado-marocaines, pour un nouveau partenariat transatlantique » Une rencontre a réuni à Rabat plus de 300 participants Le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, en partenariat avec l'ambassade du Royaume du Maroc au Canada et le Réseau des compétences canado-marocaines (RCCM), a organisé à Rabat les 23 et 24 mai derniers une rencontre qui a réuni plus de 300 participants, dont une centaine de compétences marocaines au Canada et leurs partenaires canadiens.
Cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère pour la mobilisation des compétences marocaines à l'étranger. Cette manifestation fait partie d'une série de rencontres organisées par le ministère avec les compétences dans plusieurs pays d'accueil afin de promouvoir le rôle de la communauté marocaine dans le développement économique et social du pays et dans l'objectif d'élaborer un plan d'action visant à mobiliser les compétences nationales émigrées et de valoriser leur savoir-faire et leurs expériences professionnelles au profit du Maroc.
Cette rencontre s'est fixée pour objectif de mettre en synergie l'offre des compétences canado-marocaines et la demande nationale. Durant les deux jours de ce Forum, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et le Réseau des compétences marocaines au Canada ont favorisé des rencontres et des ateliers de travail pour faire de cette rencontre l'outil de référence de la Communauté marocaine de l'étranger et surtout d'en concevoir le schéma de démarrage.
Plus de cinquante projets dans quatre domaines majeurs que sont l'éducation, l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, l'industrie et l'entrepreneuriat, l'énergie, l'eau et l'environnement, ainsi que l'agriculture, ont été présentés par les différentes compétences et expertises de la diaspora marocaine résidant au Canada. Le défi était de définir les mécanismes appropriés pour asseoir un partenariat actif et durable et d'arrêter les modalités de mise en œuvre et de mise en relation entre les donneurs d'ordre et les compétences. C'est dans ce sens que quatre conventions de partenariat ont été signées au terme des travaux de ce Forum, alors que deux autres conventions seront signées dans les semaines à venir.
Les participants ont noté avec satisfaction la détermination du gouvernement et des acteurs à consolider et à renforcer la dynamique de concertation et de partenariat déclenchée à travers cette manifestation.
Un appel a été lancé aux ministères, aux autorités locales, aux agences de développement, aux établissements publics, aux instituts, aux banques, aux associations et à tous les autres intervenants de la partie marocaine pour qu'ils continuent à s'impliquer et à apporter l'appui qu'attendent de nous nos partenaires canado-marocains.
La conclusion phare qui ressort des ateliers de travail et des débats qui ont suivi est que nul ne peut contester la contribution des compétences expatriées au développement économique et social de leur pays d'origine ni le rôle joué dans le rapprochement de leur pays d'accueil avec le Maroc. Nul ne peut contester non plus le fait que ce rôle ne s'est jamais amoindri au fil du temps. Les projets présentés en sont une large démonstration. Le défi commun est de maintenir et amplifier cette dynamique pour le bénéfice de tous.
Les principales recommandations qui en découlent peuvent être résumées comme suit :
1-La réussite de la politique marocaine de mobilisation des compétences expatriées au profit du développement national exige l'identification et l'exécution d'un ensemble de conditions. Ces conditions objectives concernent l'ensemble des acteurs et parties impliquées dans cette politique. Toute tentative de mobilisation des compétences marocaines expatriées ne peut aboutir si elle ne s'appuie pas sur le renforcement de la coordination entre l'ensemble des institutions marocaines en charge des questions liées aux MRE. Aussi, la politique marocaine de mobilisation des compétences expatriées doit en premier lieu mobiliser, dans le même élan, les institutions en charge des Marocains résidant à l'étranger et les institutions publiques marocaines en charge des questions de développement. Cette démarche aidera à déterminer les domaines de coopération et facilitera les modalités de coopération des institutions locales avec les organisations de la communauté MRE.
2- La condition essentielle pour concrétiser cette approche est l'inscription de cette stratégie, pour la rendre plus efficace et plus équilibrée, dans un cadre d'une coopération tripartite qui implique le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, les Réseaux de compétences structurés et installés dans les pays d'accueil et le gouvernement et les acteurs des pays d'accueil eux-mêmes.
3- Pour assurer la crédibilité de ces propositions, il convient de mettre en place un comité canado-marocain indépendant chargé du suivi de la mise en œuvre et de l'évaluation des conventions signées ainsi que des différents partenariats développés entre les compétences canado-marocaines et les acteurs marocains.
Le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger et le RCCM arrêteront un plan d'action en faveur de la mobilisation des compétences. Ce plan sera décliné, pour la période 2011-2012, en méthode de travail, en moyens humains et financiers ainsi qu'en outils d'information et de communication.
5/6/2011, F.M
Source : Le Matin
Le tribunal correctionnel de Tournai a condamné un sexagénaire marocain, chauffeur de bus en France, poursuivi pour coups et blessures volontaires et exercice illégal de la médecine, à une peine de quatre mois de prison avec sursis de deux ans. Le tribunal a estimé que la seconde prévention n'était pas établie et en a acquitté le prévenu.
Le 22 juin 2008, l'inculpé avait réalisé une circoncision selon les rites musulmans sur un enfant âgé de 3 ans et demi dont les parents, également poursuivis pour coups et blessures volontaires, ont bénéficié de la suspension du prononcé de la condamnation pour une durée de deux ans.
Quelques heures plus tard, l'enfant avait été emmené à l'hôpital en raison d'une infection. L'hôpital courtraisien où a été soigné l'enfant avait saisi le parquet de Courtrai dans la foulée.
"Ce n'est pas le procès de la circoncision que nous faisons ici mais bien celui des conditions de son exercice ainsi que du non-respect de certaines règles d'hygiène et de sécurité", avait commenté Pierre Andrien, substitut du procureur du roi de Tournai.
Le magistrat avait rappelé que l'article 409 du code pénal punit toute forme de mutilation des organes génitaux d'une personne de sexe féminin mais qu'aucune disposition n'existe pour les hommes.
Pour l'inculpé, c'est la première fois qu'une circoncision tournait mal, en plus de trente ans de carrière
07/06/11
Source : 7sur 7/belga
Au mois de mai 2011, 2254 demandes d’asile ont été déposées, un chiffre en augmentation de 51 % par rapport au mois précédent (avril 2011 : 1495). Les principaux pays de provenance des requérants d’asile arrivés en mai étaient l’Erythrée, la Tunisie et la Macédoine. En raison de la situation incertaine en Libye et dans d’autres pays d’Afrique du Nord, la pression migratoire exercée depuis cette région du globe reste élevée. Il est difficile d’évaluer comment évoluera le nombre de demandes d’asile émanant de personnes originaires d’Afrique du Nord ou qui y ont séjourné.
545 personnes provenant d'Erythrée ont déposé une demande d'asile en mai 2011, soit 169 de plus qu'en avril 2011. Le nombre élevé de demandes est dû à la situation politique en Erythrée, aux conditions précaires dans lesquelles vivent les Erythréens présents en Libye ainsi qu'aux regroupements familiaux accordés en vertu de la loi sur l'asile (LAsi). Près d'un tiers des demandes d'asile de ressortissants érythréens enregistrées depuis le 1er janvier 2011 sont liées à des regroupements familiaux au titre de l'art. 51 LAsi.
La Tunisie arrive en deuxième position, après l'Erythrée, au classement du nombre de demandes d'asile déposées par pays de provenance, avec 342 demandes d'asile, soit 177 de plus qu'au mois précédent (avril 2011 : 165). Plus de la moitié de ces cas ont fait l'objet d'une procédure Dublin. Si les arrivées de ressortissants tunisiens sur sol italien ont fortement reculé, les migrations secondaires prévues au sein de l'espace Schengen se sont bel et bien produites et elles devraient se poursuivre encore un certain temps.
Les demandes d'asile en provenance du reste de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient sont restées stables ou ont légèrement augmenté :
Algérie : 64 demandes d'asile (avril 2011 : 26)
Egypte : 4 demandes d'asile (avril 2011 : 12)
Libye : 29 demandes d'asile (avril 2011 : 12)
Maroc : 29 demandes d'asile (avril 2011 : 15)
Syrie : 52 demandes d'asile (avril 2011 : 35)
Yémen : 1 demande d'asile (avril 2011 : 1)
Toujours en mai 2011, la Macédoine occupe la troisième place des principaux pays de provenance de requérants d'asile, avec 184 demandes (avril 2011 : 127). Il s'agit pour la plupart de demandes déposées par des Roms qui ont quitté leur pays d'origine à cause de l'absence de perspectives socio-économiques. Depuis le 1er août 2003, la Macédoine est considérée comme un pays de provenance sûr. Aussi les demandes émanant de ressortissants macédoniens font-elles en règle générale l'objet d'une décision de non-entrée en matière.
En quatrième position figure le Nigéria, avec 123 demandes d'asile. Autres pays de provenance significatifs en mai 2011 : l'Afghanistan (92 demandes), la Chine (74 demandes), le Kosovo (50 demandes) ainsi que la Serbie et la Somalie (47 demandes chacune).
07.06.2011, Berne-Wabern
Source : Site de la Confédération Suisse
Au moment où l’Europe fait face à un afflux d’immigrés clandestins venus d’Afrique du Nord, Européens et Africains essaient de définir des règles communes pour endiguer ce vaste mouvement. Les propositions de l’Union européenne seront débattues lors d’un prochain sommet à Bruxelles le 24 juin.
7/6/2011, Marie Joannidis
Source : RFI
Des immigrés maghrébins montrent leur passeport, le 28 avril à Paris, lors d'une manifestation contre la politique française à l'égard des immigrés.
En ces temps de crise financière et économique, les gouvernements essaient de trouver des boucs émissaires. Une politique qui se traduit en Europe, par l'adoption de lois de plus en plus restrictives sur l'immigration.
En France, la droite qui gouverne ce pays s'est également focalisée souvent sur les immigrés, les sans-grades et les laissés-pour-compte pour des visées électoralistes et surtout pour disperser les regards sur les vrais problèmes qui touchent les Français.
Le Président français et son ministre de l’intérieur Claude Guéant, semblent reprendre aujourd’hui à leur compte l’un des arguments les plus vieux et les plus économiquement infondés de l’extrême droite: les étrangers travaillant en France, même légalement, seraient trop nombreux et leur présence expliquerait le chômage!
L’immigration loin d'être un fardeau pour les Français
La question qui se pose naturellement est la suivante: l’immigration en France est-elle un fardeau pour les Français et combien coûte-t-elle aux finances publiques?
De l'avis des économistes, elle ne coûte à priori rien, bien au contraire: selon une récente étude réalisée par des chercheurs de l'université Lille-2, “les immigrés permettraient d'apporter 12,4 milliards d'euros aux finances publiques: ils recevraient certes près de 47,9 milliards d'euros chaque année d'aides sociales, mais en reverseraient 60,3 à l'Etat notamment par les impôts. Selon cette étude, les immigrés contribueraient même davantage que les nationaux au financement de la protection sociale: à hauteur de 2.250 euros pour les premiers contre 1.500 pour les nationaux.”
Une deuxième interrogation peut être posée: la France a-t-elle besoin de travailleurs immigrés? C'est une certitude. Selon le vice-président de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME), Charles Melcer, “l'immigration du travail serait indispensable pour assurer la croissance de la France”. “Sans les immigrés de nombreux secteurs économiques seraient en grande difficulté, parce que les Français refusent de faire certains métiers” ajoute M. Melcer.
“L'immigration du travail serait indispensable pour assurer la croissance de la France.”
Charles Melcer, vice-président de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME).
Une troisième question avant de conclure: les travailleurs immigrés, prennent-ils le travail des Français? Il est prouvé que les 20.000 personnes admises en moyenne chaque année au titre de l'immigration du travail n’ont rien à voir avec le fait que plus de 4 millions de citoyens français sont aujourd’hui inscrits au Pôle emploi (chômage), et que six millions des salariés vivent avec moins de 750 euros par mois.
Il est prouvé que les 20.000 personnes admises en moyenne chaque année au titre de l'immigration du travail n’ont rien à voir avec le fait que plus de 4 millions de citoyens français sont aujourd’hui inscrits au Pôle emploi (chômage).
Le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) a mis en garde contre le danger d’un pays qui se fermerait alors que l’immigration légale du travail correspond au besoin de l’économie française.
“Stigmatiser les étrangers qui travaillent légalement en France ne fera pas baisser la courbe du chômage. Par contre, cela contribuera encore davantage à dégrader le débat public, à diviser les Français et à abîmer la République” a résumé un député socialiste.
7/6/2011, Fayçal Megherbi, enseignant en droit à l’université de Panthéon-Assas Paris II
Source : Aufait
Un rapport parlementaire préconisant sa limitation sera remis ce mercredi par Claude Goasguen.
La double nationalité est sur la sellette. Alors que le débat lancé par Marine Le Pen, divise au sein même de l’UMP, le député Claude Goasguen doit remettre mercredi un rapport dans lequel il préconise un encadrement drastique de ce droit à appartenir à deux Etats.
"Il est certes impossible, comme le suggèrent certains extrémistes, de supprimer la binationalité, mais il faut la limiter", a déclaré le député-maire du XVIe arrondissement de Paris, rapporteur de la mission d’information parlementaire sur le droit de la nationalité.
"Cela veut dire qu'on demanderait aux gens de choisir entre deux nationalités. Ou bien qu'on aille vers une limitation des droits politiques. Car il est tout de même gênant qu'une personne puisse voter en France et dans un autre Etat. En procédant ainsi un binational se retrouverait en quelque sorte avec +une nationalité et demie+".
"Une atteinte à la cohésion républicaine"
Selon les estimations de Claude Goasguen, elle concernerait 4 à 5 millions de personnes en France. Des chiffres impossibles à vérifier dans la mesure où aucune statistique officielle n’existe sur ce sujet.
La première charge dans ce dossier a été donnée par Marine Le Pen le 1er juin dernier. La présidente du Front national a adressé une lettre aux 577 députés de l’Assemblée nationale pour demander l’abrogation de la double nationalité qu’elle jugeait être "une atteinte à la cohésion républicaine".
Une brèche ouverte dans laquelle le parti de la majorité présidentielle n’a pas hésité à s’engouffrer. Le conseiller spécial du président Henri Guaino a ainsi estimé mercredi dernier que la question de la double nationalité "méritait d'être débattue" même si le moment n'était pas "forcément le meilleur" pour le faire.
L’UMP tiraillée
Même son de cloche chez Jean-François Copé, le secrétaire national de l’UMP. "C'est une question qui se pose parmi d'autres. Nous serons certainement amenés à aborder cette question lorsque nous aurons notre convention sur l'immigration et l'intégration" début juillet, a-t-il dit.
Eric Besson, pourtant porte-drapeau du débat sur l’identité nationale lorsqu’il était ministre de l’Immigration, s’est dit quant à lui opposé à la question, notamment en raison de sa difficulté de mise en œuvre. " Ce serait contradictoire avec la législation de beaucoup de pays de par le monde qui autorisent de rester ressortissant", a-t-il fait valoir.
"Stigmatiser ainsi des personnes qui n’ont pas deux parents français, je trouve ça dommage", a quant à elle souligné Jeanette Bougrab, secrétaire d’Etat à la jeunesse.
"Réinventer le système d'apartheid"
A gauche, les réactions sont également nombreuses, à commencer par le président de la commission parlementaire lui-même, le socialiste Manuel Valls. C'est "une mauvaise idée, d'abord parce que cela revient à dire par exemple que les citoyens franco-américains, franco-israéliens, franco-algériens ou franco-maliens ne sont pas tout à fait français", a souligné le député dans les colonnes du Parisien.
"Ensuite, poursuit le député-maire d'Evry, parce qu'il faut penser aussi aux 2 millions de binationaux qui vivent à l'étranger". "Ils sont, ajoute-t-il, des ambassadeurs de la France sur le plan économique, culturel, touristique".
Le PCF a quant à lui brocardé dans un communiqué "la droite et l'extrême droite" pour qui "il y aurait des Français plus Français que d'autres", parlant même de la volonté de "réinventer le système d'apartheid".
7/6/2011, Assiya Hamza
Source : Europe 1
Le collectif marocain installé en Espagne ne cesse d’augmenter en dépit de la récession économique. Ils sont 777.278 munis de papiers en règle et 217.088 affiliés à Sécurité Sociale à fin mai. A la lumière de ces données, ils se placent en tête du ranking des immigrés extra-communautaires, indiquent des statistiques officielles, rendues publiques à Madrid, auxquelles a eu accès Albayane. En termes de résidents en situation légale, les Marocains représentent 15,37% des 5.056.646 étrangers recensés au 31 mars dernier et 29,67% des 2.620.359 étrangers du régime général, qui sont originaires de pays hors de l’Union Européenne (ou extra-communautaires). Au sein du collectif marocain, sont également comptabilisés 31.355 descendants de citoyens communautaires. Ce sont les membres de familles de Marocains qui ont accédé à la nationalité espagnole ou celle d’autres pays de l’UE.
Ces statistiques, puisées dans le rapport sur les étrangers résidents en Espagne au 31 mars, diffusées le 1 er juin, apportent des données significatives qui témoignent de l’importance de la communauté marocaine par rapport au reste des collectifs extra-communautaires. Son nombre a augmenté de 2,57% par rapport à fin décembre dernier et de 4,32% en comparaison avec fin mars de 2010. C’est aussi la communauté la plus nombreuse au sein du collectif africain puisqu’elle représente 77,5% du total des immigrés provenant de ce continent (1.003.584 personnes).
L’analyse en détail du rapport démontre que le collectif des immigrés extra-communautaires est une inestimable réserve de la main d’œuvre, constituée principalement de jeunes, qui se répartit dans l’ensemble du territoire espagnol et exerce dans des conditions dures, particulièrement dans l’agriculture et le travail domestique.
Les Africains, avec des cartes de résidence en vigueur, ont atteint 1.003.584, soit 38% du total des étrangers extra-communautaires. Les latino-américains demeurent cependant les plus nombreux avec un total de 1.165.454 de personnes (44,47%). Les régions autonomes de Catalogne (Nord-est) et de Madrid (Centre) concentrent à elles seules plus de 46% du l’ensemble des immigrés non-communautaires respectivement avec 741.355 et 483.295 personnes. Elles sont talonnées par la communauté valencienne qui compte 273.028 extra-communautaires et l’Andalousie avec 267.985 personnes.
Analysant les quinze nationalités qui paraissent le plus souvent dans les statistiques démographiques en Espagne, la distribution de ce collectif par sexe révèle que plus de la moitié est constituée d’hommes (53,91%) et que 30% parmi eux ont entre 30 et 39 ans (777.800) mais 2.130.458 personnes se trouvent dans les conditions d’exercer une activité professionnelle (80%). De même, sont recensés 455.843 de moins de 16 ans (17%) dont 300.000 ont moins de dix ans.
Selon le type d’autorisations de résidence concédées aux immigrés extra-communautaires, il est significatif de signaler que 64% sont de longue durée (1.676.781), c’est-à-dire comptent plus de cinq ans de résidence permanente en Espagne. Le reste, soit 943.568 (36%), sont des permis de résidence temporaire.
Les Marocains sont également en tête des immigrés extra-communautaires du régime général affiliés à la Sécurité Sociale, selon les statistiques relatives au mois d’avril dernier diffusées par le Secrétariat d’Etat espagnol à l’Immigration. Ce sont 217.088 contre 219.122 à fin décembre dernier, soit une baisse de 2.122 affiliés en l’espace de quatre mois. Ils représentent également 12,03% de l’ensemble des étrangers (régimes communautaire et général), qui cotisent à cette caisse de prévoyance sociale qui s’élève à un total des 1.803.980 affiliés et 19,17% des 1.131.929 affiliés extra-communautaires.
Les affiliés marocains à la Sécurité Sociale sont bien répartis dans la plupart des communautés régionales mais sont nombreux en Catalogne (51.699), en Andalousie (41.946), à Murcie (29.148), à Madrid (23.649) et dans la Communauté Valencienne (18.357). Ils sont également présents à Sebta (2.256: 92,34% du total des étrangers) et Melilla (3.865 : 95,88% du total des étrangers).
Plus de 54% sont affiliés au Régime Général de la Sécurité Sociale (118.679) mais d’autres cotisent aux régimes spéciaux tels ceux de l’agriculture (73.249), du service domestique (12.396), des autonomes (11.555) ou de la mer (1.207). En principe, les affiliés aux régimes spéciaux bénéficient de moins de couverture sociale et ont moins de garantie en cas de licenciement.
Cependant, 150.000 Marocains étaient inscrits, en avril dernier, aux centres de recrutement de l’institut national de l’emploi, soit 11.259 personnes de plus par rapport au mois précédent (8,1%). Ils représentent cependant 34,82% des 432.209 extra-communautaires en quête d’un emploi. Au premier trimestre de l’année en cours, 95.056 Marocains recevaient mensuellement des prestations sociales pour chômage, 13.980 personnes de moins en comparaison avec la même période de 2010 (-11,8%), indiquent d’autre part les statistiques de l’Enquête sur la Population Active.
Si les Marocains constituent numériquement le plus important collectif extra-communautaire, ils sont aussi les grandes victimes de la récession économique.
7/6/2011, Mohamed Boundi
Source : AL BAYANE
Il a fallu que Mohamed Moussaoui, franco-marocain, President du Conseil Français du Culte Musulman, soit doté d'une grande maitrise de soi, d'un visible sens de la modération et du consensus pour garder son calme au coeur d'une grande tempête qui souffle sur le CFCM à l'occasion du renouvèlement de ses délégués. L'homme, lunettes rondes, voix posée , geste maitrisé déroule son argumentaire destiné à tous ceux qui ont voulu se faire un nom et une originalité en appelant aux boycott de ces élections.
Au coeur de cette bataille de leadership entre les différentes sensibilités qui composent l'Islam de France, la grande problématique du mode de scrutin Mohamed Moussaoui lui même reconnait la nécessité d'y apporter une grande reformes. Sauf que contrairement aux thuriféraires du boycott et de report des ces élections, il avait proposé d'en faire un grand chantier de travail, de réflexion et de reformes du prochain mandat du CFCM et non une condition de son renouvellement.
Même si certains observateurs du fait religieux musulman français soulignent la séquences de crise que traverse une organisation comme le CFCM, ils sont très peu nombreux à remettre en cause la personnalité même de son President, Mohamed Moussaoui. En l'espace d'une courte période, cet universitaire provincial aura réussi à donner à organisation ses lettres de noblesse.
Ni trop spectaculaire pour créer des jaloux et des envieux, ni trop discret pour tomber dans l'oubli et l'inefficacité, Mohamed Moussaoui a réussi à trouver son rythme et à celui de l'expression de son organisation. Sur le débat sur la laïcité organisé par le patron de l'UMP Jean Francois Copé, lui même poussé dans son inspiration de la dénonciation spectaculaire de Marine Le Pen des prières de rue, Mohamed Moussaoui avait forcé l'admiration de ses détracteurs en résistant aux sourdes pressions pour venir cautionner ce débat à forte tonalité politicienne. Ce qui avait fait qu'en l'absence de cette élite musulmane française, le débat sur la laïcité tournait à la polémique confidentielle.
Mohamed Moussaoui a une explication intéressante pour éclairer la phase de tension que traverse le CFCM. Il refuse de parler de crise de fonctionnement ou d'identité mais plutôt de crise de croissance d'une organisation représentative qui doit dérouler son rythme et ses ambitions. Pour lui, ce qui explique ses tensions, au delà de la compétition des égos qui est normale dans toute entreprise de représentation, c'est que les structures compostantes de l'islam de France avaient trop longtemps l'habitude de fonctionner en autonomie, d'avoir leurs propres agendas et leur propre logique interne. Avec une organisation comme le CFCM, certains ont du se sentir bridés par la discipline, le processus de décision qu'impose une organisation à vocation nationale et dont l'ultime raison d'être est celui d'incarner le rôle d'unique interlocuteur de l'Etat pour tout ce qui touche le culte musulman. Mohamed Moussaoui résume cette situation par cette phrase: "Cette instance, comme toutes les structures en phase de construction, nécessitera encore du temps pour permettre à chaque composante de s'y retrouver".
La réaction de la Mosquee de Paris dont le recteur Dalil Boubaker ne s'est jamais remis de la perte de la présidence du CFCM en 2008 fut révélatrice de cette posture de rupture et de défi à l'encontre de la nouvelle physionomie du conseil :" La Grande Mosquée de Paris prend acte de ces élections tout en contestant la légitimité que souhaitent s’arroger les initiateurs de ce scrutin. En effet, une seule équipe a eu le « terrain électoral » à elle seule. Et comme dit le Cid de Corneille : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »
Mohamed Moussaoui ne semble pas être atteint par une telle charge. Pour lui, les grands chantiers à venir pour le CFCM méritent tous les investissements. Parmi ses dossiers urgents à traiter, la reforme du mode de scrutin pour préparer les échéances à venir, la problématique des filières de Halal pour clarifier et moraliser un secteur en grande croissance, la construction des lieux de cultes pour garantir une dignité à l'acte de prier et le travail sur une base de données statistiques spécifiques des actes anti musulmans pour convaincre les pouvoirs publiques de prendre des mesures spécifiques comme ils l'avaient fait pour la communauté juive lorsque la recrudescence d'acteur anti-sémites a été constaté et vérifier statistiquement.
7 Juin 2011, Mustapha Tossa
Source : Atlas info
Mes chers Sarah, Laura, Emilie et Benjamin, Je sais à quel point vous êtes fiers de votre nationalité française. Et en même temps d’être anglais. Vous êtes tous nés en France ou Suisse romande. Votre mère est française et fière de l’être. Son propre père est vietnamien, mais sa formation à l’école des Ponts et Chaussées après la guerre a fait de lui quelqu’un nourri de la culture française. Lui aussi était patriote de son pays natal.
Il aurait pu partir en 1975 avec son épouse, votre grand-mère, une Bretonne enseignant le français au lycée de Saïgon. Par amour de son pays, Papy a choisi de rester au Vietnam. Par haine de son patriotisme, les communistes vietnamiens l’ont envoyé dans un goulag de "rééducation" pendant quatre ans avant qu’il puisse rejoindre votre grand-mère pour servir la France en travaillant à la SNCF.
Vous étiez encore petits quand on a déménagé en Angleterre, lorsque j’ai été élu député pour la première fois en 1994. Votre grand-mère écossaise-irlandaise était bien contente de vous avoir un peu plus près d’elle. Vous n’avez pas connu mon père, jeune officier de l’armée polonaise qui avait reçu une balle nazie dans l’épaule en 1939.
Ayant rejoint l’armée polonaise en Ecosse, il est mort à 42 ans d’une maladie liée à ces blessures. Il a combattu pour la liberté européenne et contre la politique d’avant-guerre de pureté raciale et nationale.
Votre mère et moi avons tout fait pour assurer que votre héritage français aille de pair avec votre culture anglaise. Nous vous avons envoyés dans une école en France et toutes nos vacances se sont passées chez vos grands-parents. Je suis fier que vous soyez tous français et british.
Aujourd’hui, une femme politique française veut vous nier le droit d’avoir cette double nationalité. Marine Le Pen a écrit à tous mes homologues à l’Assemblée nationale, les invitant à se rallier à sa cause. Son propre père n’a jamais lutté contre le nationalisme et le racisme. Au contraire, sa vie a été consacrée à les promouvoir. Il y a vingt ans de cela, Jean-Marie Le Pen avait déjà proposé la fin de la double nationalité en France. Maintenant, sa fille a repris le flambeau. Nicolas Sarkozy et
David Cameron ainsi qu’Angela Merkel ont tous récemment conspué le multiculturalisme. Ces assauts, tout comme l’attaque contre la double nationalité, font partie de la nouvelle politique de populisme identitaire. Leur rêve serait de vivre dans une nation sans différences culturelles ni ethniques.
Mais, même à gauche, on semble parfois s’orienter vers un rejet de l’étranger. En Grande-Bretagne, certains travaillistes voient l’immigration comme la raison de la défaite du Labour l’année passée. En France, une certaine gauche isolationniste réclame la «démondialisation», ce qui ferait également les affaires de tous ceux qui souhaitent interdire l’exportation des fromages, du foie
gras et des films français. Cette incitation à la peur de l’étranger est de plus en plus répandue en Europe.
Mes amis juifs ont toujours été accusés de double loyauté dès lors qu’ils exprimaient leur solidarité avec Israël. Jeune, j’ai souvent entendu ma grand-mère et ma famille irlandaise blâmer l’Angleterre - mon pays de culture sinon de sang - pour tous les maux qui accablaient alors l’Irlande. Vous, mes enfants, vous avez le sang d’au moins quatre nations dans vos veines. Vous avez deux nationalités.
Que la France se lève et dise non au fascisme light qui prêche la pureté nationale et honnit un monde qui, en dépit de tous ses problèmes et défis, est bien plus libre, plus ouvert et plus tolérant que le monde que j’ai connu à votre âge ! Votre grand-père paternel n’a pas eu la chance de voir ses petits-enfants à cause d’une balle nationaliste raciste qu’il a reçue il y a soixante-douze ans.
Aujourd’hui, les héritiers de son ennemi veulent interdire votre droit d’être français et anglais en même temps. J’espère que leurs idées ne passeront pas
7/6/2011, Denis MacShane Député travailliste et ex-ministre britannique des Affaires européennes
Source : Libération.fr
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