Parce qu'il n'est jamais vain de rappeler l'histoire de l'immigration, Barbès Café, spectacle musical présenté à Paris jusqu'au 28 mai, fait oeuvre utile. L'idée tenait au coeur de Meziane Azaïche, patron du Cabaret sauvage, chapiteau au charme circassien planté au fond du parc de La Villette. Il désirait qu'enfin soit reconnu l'apport de la culture maghrébine à cet ensemble français contemporain où l'Afrique entre pour beaucoup. Une donnée mise à mal par la montée des idées nationalistes et sécuritaires.
Concepteur du spectacle, Meziane Azaïche, 55 ans, a quitté l'Algérie en 1978 pour ouvrir un bistrot chantant dans le 20e arrondissement de Paris. En 1997, il s'installe sur les bords du canal de l'Ourcq sous son chapiteau de bois, de toile et de miroirs. On y boit du vin, du thé ou des caipirinhas, on y écoute des musiques latines, africaines, françaises. C'est convivial.
Barbès Café a beau traiter d'un sujet d'importance, revenir sur la dure condition du prolétaire émigré et les "événements" d'Algérie, il est gai. D'abord, parce que tout le monde y danse ; que dès que le rythme l'impose, la salle se lève, les femmes nouent des foulards autour des hanches, les enfants sont trépidants. Le public est d'autant plus heureux qu'il a bien mangé. Le couscous poulet, semoule légère, légumes bouillants, est offert.
L'argument du spectacle est simple : nous sommes dans un café tenu par Madame Lucette (la chanteuse Annie Papin), compagne de Mouloud, célibataire en France, marié au bled. De son comptoir, la "roumia" (la Française) observe l'évolution des choses. Elle raconte l'exil algérien (très largement kabyle) des bidonvilles de l'après-guerre jusqu'aux cités HLM des banlieues. Son récit sert à présenter une vingtaine de chansons, partant de M'Rahba de Cheikh El Hasnaoui (1910-2002), mythique chanteur de chaâbi exilé en France en 1937, pour arriver à Revolutions, un reggae enlevé composé en hommage aux révolutions arabes par le bassiste Hichem Takaoute, l'un des huit membres de l'orchestre, dirigé par le flûtiste Nasredine Dalil. Il y a aussi une danseuse orientale, Sarah Guem et, chaque soir, un invité renforce l'équipe (Rachid Taha, Aït Menguelet, Souad Massi, Fellag, Idir, Mouss et Hakim, etc.)
Du chaâbi d'Alger au raï d'Oran
La tonalité musicale est marquée par la mode populaire, avec une exagération agaçante sur la basse et un synthétiseur clinquant. Plus subtilement, guitares, derbouka, mandole et flûte entourent la chanteuse Samira Brahmia. Dans cet exercice de démonstration d'une Algérie plurielle, cette dernière passe espièglement du chaâbi d'Alger au raï d'Oran (Ana Ou Ghozali, de Cheikha Rimitti), de la dance (Voilà, Voilà, composée en 1993 par Rachid Taha) aux mélodies kabyles. Les musiciens juifs ne sont pas oubliés : on y entend par exemple Alger, Alger, de Lili Boniche.
Sur le programme, un quiz est proposé. Quel est le premier kabyle à avoir chanté Le Déserteur, de Boris Vian : Marcel Mouloudji. Qui était le grand-père de la chanteuse Juliette ? Cheikh Nourdine, compagnon de Slimane Azem (1918-1983), star de la chanson de l'émigration, venu à Paris en 1937 comme aide électricien à la RATP. Dans ce référencement, Edith Piaf trouve sa place - sa grand-mère, kabyle, s'appelait Aïcha. Annie Papin lui vole une chanson d'espoir, Cri du coeur (Henri Crollat et Jacques Prévert).
L'histoire croisée de la France et de l'Algérie est ici vue depuis ces milliers de cafés chantants ouverts par des Arabes. Les travailleurs immigrés y retrouvaient un semblant de vie familiale, dictant leurs lettres aux écrivains publics qui furent, avec les dominos et la musique, la respiration des exilés. Pour reconstituer le puzzle, Meziane Azaïche a demandé de l'aide à Naïma Yahi, historienne, commissaire adjoint de l'exposition "Générations, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France", montrée, fin 2009, à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration.
Des archives vidéo, rassemblées par Aziz Smati, sont projetées sur des écrans latéraux. On y retrouve les images d'une Algérie rurale, champs d'oliviers et moutons en liberté, des Caravelle qui volent au-dessus des Alpes enneigées, la répression de la manifestation du 17 octobre 1961, l'indépendance algérienne, la mort de Malik Oussekine en 1986 (Malik, très belle chanson d'Akli D).
De ces paysans effarouchés aux jeunes des Minguettes en pat'd'eph qui ont construit la génération Mitterrand, l'Algérie de Meziane Azaïche cherche encore sa -place.
18.05.11, Véronique Mortaigne
Source : Le Monde
La faculté de droit de Strasbourg devrait ouvrir en octobre une formation séculière visant les cadres du culte musulman, une première dans une université publique.
Cette formation s’ajoute à celle de la Catho de Paris, dont le recrutement marque le pas.
Quand l’offre et la demande ont du mal à se conjuguer. C’est le cas en France de la formation des imams. Le conseil de l’université de Strasbourg doit approuver avant la fin du mois un nouveau diplôme formant à la gestion d’un lieu de culte « dans le cadre républicain ».
La formation donnera aussi les connaissances pour comprendre l’« histoire religieuse de la France » ou encore « les politiques d’intégration », selon l’intitulé de certains cours. Au total, 180 heures étalées sur dix mois, dont plus de la moitié à contenu exclusivement juridique.
« Nous proposerons du droit onusien mais aussi du droit civil et de la famille pour couvrir la liberté religieuse et la liberté individuelle », décrit la juriste Céline Pauthier, responsable du futur diplôme : « Des cours aussi sur la loi de 1905 et le régime de séparation des Églises et de l’État, de la fiscalité pour gérer les dons et legs, ou encore du droit immobilier. »
« Les étudiants ont l’impression que les musulmans sont montrés du doigt »
Reste à vérifier si, malgré un financement public et un horaire adapté, Strasbourg saura attirer des candidats. « Nos étudiants jugent les cours juridiques comme les plus ardus », met en garde Olivier Bobineau. Directeur de la toute première formation séculière du genre ouverte au sein de l’Institut catholique de Paris début 2008, ce sociologue des religions rencontre lui-même, pour la première fois, de réelles difficultés à recruter.
Déjà, à la différence de leurs prédécesseurs, ses étudiants de la 4e promotion en cours de formation se montrent « démotivés ». « Après le débat sur l’identité nationale, la loi sur la burqa puis le débat sur islam et laïcité, ils ont l’impression que la République, tout en voulant leur enseigner ses valeurs, ne cesse de les pointer du doigt, analyse-t-il. Alors, ils se découragent. »
Au-delà de cette conjoncture politique défavorable, la demande de formation est structurellement difficile à capter. « La plupart des imams sont des bénévoles autodidactes et non des salariés. Ils se sont formés sur le tas », rappelle Tarek Oubrou, imam de Bordeaux et président de l’association des imams de France : « Ils sont mariés, ont des enfants et se retrouvent accaparés par leur paroisse, qui les sollicitent pour leurs problèmes sociaux. Ils doivent d’abord faire preuve d’écoute, avoir les épaules larges et des qualités de psychologue. » Dans ces conditions, qui prendra, en plus, le temps d’aller faire du droit fiscal ?
Les imams « du bled », ne parlant pas français, en voie de disparition
« L’imam qui dirige la prière n’a besoin que de connaissances élémentaires. L’imam prédicateur, qui doit préparer le prêche du vendredi, a un travail déjà plus intellectuel et l’imam conférencier, qui fait de la théologie comparée et intervient sur des questions de société, comme la place des femmes, et sur le dialogue interreligieux, c’est encore autre chose », distingue Tarek Oubrou, qui observe par ailleurs un changement dans le profil des imams.
Ceux, parfois surnommés imam-ouvriers, venus directement « du bled, cloîtrés dans leur mosquée, ne parlant pas français » sont, selon l’auteur de Profession imam, « en voie de disparition » tandis qu’émerge une « seconde génération, plus jeune, francophone, de bagage souvent scientifique » et dont le défi sera « d’ajuster l’inculturation en Europe de l’Islam, tout en préservant l’essentiel ».
Ces nouveaux ministres du culte s’adressent eux-mêmes à une nouvelle génération de musulmans en quête de repères, pour qui les réponses des imams de la première génération se révèlent trop coupées de leur réalité.
« Nous formons des médiateurs »
D’où l’importance de formations adaptées à cette évolution et à l’hétérogénéité des musulmans. « Plutôt que des imams, nous formons des médiateurs », résume Olivier Bobineau, qui a axé sa formation davantage sur la médiation interculturelle des cadres cultuels.
« C’est un problème clé car l’attente à l’égard des imams et aumôniers est forte alors que leur légitimité comme leurs moyens sont faibles », ajoute Claire de Galembert, chercheur au CNRS. « Par exemple, les aumôniers musulmans de prison indiqueront quelle sourate lire, mais n’ont aucune implication dans un accompagnement spirituel, à la différence d’aumôniers d’autres cultes », distingue-t-elle.
Les nouvelles formations séculières se veulent, en ce sens, complémentaires des formations confessionnelles existante. « Le diplôme de Strasbourg n’aura aucun enseignement théologique », prévient Francis Messner, directeur de recherche au CNRS et initiateur, avec Thierry Rambaud (ENA), de ce qu’il définit comme une « formation civique, ainsi qu’il en existe en Italie et en Belgique ».
L’université de Strasbourg spécialisée en formation sur le religieux
En ce sens, sa formation universitaire aurait tout à fait pu voir le jour ailleurs qu’en Alsace, dont le régime concordataire ne justifie pas en soi la localisation. L’université alsacienne affirme plutôt sa spécialisation en pôle des formations sur le religieux. « Strasbourg comprend deux facultés de théologie catholique et protestante, un master en islamologie et, en 2013, une formation en finance islamique », énumère Francis Messner.
Strasbourg fera-t-elle des émules ? « Ce diplôme est un début modeste de professionnalisation du rôle de l’imam, des aumôniers, accompagnateurs de jeunes et plus généralement des cadres religieux », rappelle l’universitaire Franck Frégosi, qui interviendra dans la formation, en souhaitant que d’autres universités publiques emboîtent le pas au projet alsacien, après de précédents refus.
« Pour les pouvoirs publics, l’ambition, ne nous en cachons pas, est d’encadrer l’islam en France, reconnaît-il, pour qu’il reste un islam du juste milieu. » L’Allemagne étoffe aussi son offre pour la rentrée, visant en particulier à former des enseignants pour les cours d’islam dans les écoles.
Au-delà de l’islam, Olivier Bobineau veut former des « cadres cultuels de la juste mesure pouvant faire lien entre croyants et non-croyants », espérant que son diplôme attirera à terme des catholiques, « pour éviter l’entre soi ». L’ambition de Strasbourg est la même.
17/5/2011,SÉBASTIEN MAILLARD
Source : La Croix
La Commission mixte maroco-espagnole chargée de l'Opération Transit 2011 tiendra une réunion, mercredi à Madrid, indique-t-on, mardi, de source officielle espagnole.
Cette réunion sera coprésidée par M. Khalid Zerouali, wali, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, et M. Justo Zambrana Pineda, sous-secrétaire d'Etat espagnol à l'Intérieur, indique le ministère espagnol de l'Intérieur dans un communiqué.
Elle sera axée sur les moyens à même de garantir le bon déroulement de l'Opération transit 2011 des Marocains résidant à l'étranger (MRE), notamment sur les plans de la fluidité et de la sécurité.
Une réunion similaire de la Commission mixte maroco-espagnole chargée de l'Opération Transit s'était tenue, en mai 2010 à Séville (Sud de l'Espagne), dans l'objectif de cordonner les mesures prises de part et d'autre pour le bon déroulement de cette opération.
Les discussions avaient porté sur les dispositifs opérationnels mis en place par les deux parties, afin de garantir les meilleures conditions du déroulement de l'Opération Transit 2010, et qui s'articulaient autour de trois composantes essentielles, à savoir la fluidité, la sécurité et sûreté, ainsi que les mesures d'assistance et de proximité.
Le gouvernement espagnol s'était félicité, au terme de cette réunion, de la coopération "étroite" existant entre le Maroc et l'Espagne dans ce domaine et qui a permis de réaliser des résultats "très positifs".
17/5/2011
Source : MAP
Après s’être longuement battus en première et deuxième lectures dans les deux assemblées, comme ils l’avaient annoncé dans les débats, les sénateurs socialistes ont saisi, ce jour, le conseil constitutionnel sur la loi relative à l'immigration, à l'intégration et à la nationalité.
Dans leur recours les parlementaires soulèvent en particulier les griefs suivant :
- le report de 48 heures à 5 jours de l’intervention du juge des libertés pour autoriser le maintien des étrangers en centre de rétention administrative. Il s’agit là d’une atteinte flagrante au principe selon lequel le juge judiciaire est le gardien des libertés individuelles et que son intervention doit intervenir dans les plus courts délais possibles.
Cette mesure ne vise à rien d’autre qu’à marginaliser le rôle du juge judiciaire, empêcheur « d’expulser en rond » ;
- la création de zones d’attente mobiles qui aura pour effet de transformer des pans entiers du territoire en zones d’attente au sein desquelles les étrangers bénéficient de garanties insuffisantes au regard des exigences constitutionnelles en matière de droit d’asile.
- le recul de la protection de la santé des étrangers ;
- la possibilité pour l’administration de prononcer un véritable « bannissement » des étrangers qui font l’objet d’une mesure de reconduite à la frontière ;
- la violation manifeste de la directive « retour » qui prévoit que la mise en rétention administrative doit intervenir en dernier recours, alors que la loi votée en fait au contraire la mesure de principe ;
- la pénalisation du seul fait pour un étranger de se maintenir sur le territoire, alors que la Cour de justice de l’Union européenne vient justement de condamner l’Italie pour une législation équivalente ;
En rognant les droits fondamentaux des étrangers, le gouvernement porte un nouveau coup de boutoir à l’Etat de droit. Etape par étape, le gouvernement, soutenu et parfois attisé par sa majorité, revient ainsi sur certaines libertés. Le Conseil Constitutionnel a plusieurs fois censuré ces atteintes. Là encore, il devrait le faire.
17/5/2011
Source : L’Humanité
La nécessité de prévoir dans la Constitution des dispositions claires et précises garantissant la représentativité des Marocains résidant à l'étranger et la constitutionnalisation de la spécificité des Marocains du monde comme composante intégrante de la nation marocaine, ont été au centre d'une rencontre dimanche à Montréal, en marge de la première rencontre des femmes marocaines des Amériques.
En présence de membres du Conseil de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME), des ressortissants marocains établis au Canada se sont ainsi réunis en vue de présenter un mémorandum à l'attention de la Commission consultative chargée de la révision de la Constitution, appelant à inclure la spécificité MRE dans la nouvelle Constitution.
"Par le présent mémorandum, nous souhaitons attirer l'attention des membres de la commission sur les préoccupations et priorités des citoyens marocains du monde, et ceux du Canada en particulier, et espérons qu'elles seront prises en considération dans le projet de la Constitution", lit-on dans le préambule du texte dont les recommandations ont été présentées par les initiateurs au public présent.
"Nous sommes convaincus que toute initiative susceptible d'améliorer la bonne gouvernance au Maroc ne peut être que bénéfique pour tout Marocain, y compris la communauté marocaine résidant au Canada, toutes confessions confondues. Forte de ses 115 000 membres, dont 85 000 environ établis à Montréal, intégrée dans la société d'accueil, et participant activement à la vie publique, cette communauté demeure indéfectiblement attachée à son pays d'origine, à ses valeurs et sa culture", poursuit le document.
Tout en saluant le processus de réformes dans tous les domaines entrepris au Maroc, les participants ont débattu notamment les nouveautés et les dimensions de la réforme constitutionnelle à l'épreuve du projet de régionalisation avancée, en insistant en particulier sur la représentativité au sein du parlement et le droit de vote à partir du pays d'accueil.
En s'interrogeant sur la constitutionnalisation de certaines instances de gouvernance stratégique à la lumière des bonnes pratiques de gouvernance, ils ont estimé que la seule issue de la représentativité du CCME est le mode électif.
Outre "la reconnaissance et la constitutionnalisation de la spécificité des Marocains du monde comme composante intégrante de la nation marocaine", le mémorandum insiste aussi sur "le droit à la représentation des Marocains du monde dans les institutions nationales telles que le Conseil économique et social (CES), le Conseil national des droits de l'homme (CNDH), l'Instance centrale de prévention de la corruption, l'Institution du médiateur, le Conseil de la concurrence, l'Institut royal de la culture amazigh (IRCAM), l'Institut de Recherches et d'Etudes Stratégiques (IRES) etc.".
Le mémorandum cite également "le droit à la représentation des Marocains du monde au sein la Chambre des conseillers" et "l'intégration, par le biais d'une loi organique, de l'ensemble des Marocains du monde dans une région économique à part entière dans le cadre de la régionalisation avancée".
Cette initiative volontaire de certains membres de la communauté marocaine résidant au Canada a été présentée devant un parterre de chercheurs universitaires, juristes, représentants des médias et du monde associatif et culturel.
Une copie du mémorandum a été remise aux membres du CCME ayant participé à cette rencontre.
Les initiateurs ont affirmé que "les idées et avis émis dans le présent document représentent, ont fait le consensus des seuls participants aux rencontres organisées lesquelles ont été faites sur une base spontanée et bénévole, suite à une campagne d'information menée avec les moyens disponibles".
Ils ont convenu que "les propositions retenues ont fait le consensus, et ne visent en aucun cas à une discrimination entre les Marocains du monde et les Marocains vivant au Maroc".
Dans une déclaration à la MAP, M. Driss Ajbali, du CCME, s'est félicité de "la compétence", "la clairvoyance" et du "potentiel extraordinaire" des membres de la communauté marocaine au Canada, ajoutant qu'"ils ne pourront qu'être utiles par les propositions qu'ils font dans ce chantier que vit le Maroc, qui est un chantier énorme sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI".
Sur la question du vote des Marocains du monde, M Ajbali a estimé qu'"il semble urgent de donner un peu de temps pour cette question d'inscription sur les listes électorales car les gens sont pris au dépourvu et pensent qu'ils pourront rater l'occasion de pouvoir s'inscrire et cela pourrait être mal interprété et pensé que c'est un désir de na pas participer".
"C'est ici au Canada que j'ai mesuré l'importance du délai qui était posé à savoir le 20 mai, mais peut être pour l'immigration, il faudrait ajouter une dizaine de jours", a-t-il estimé, soulignant qu'il va faire de son devoir de prévenir les autorités responsables et compétentes en la matière.
17/5/2011
Source : MAP
La mobilisation des "Marocaines d'ici et d'ailleurs" doit aller au-delà du virtuel et s'imposer dans les sphères public et politique, ont souligné les participantes à la première rencontre des femmes marocaines des Amériques, qui a clos ses travaux dimanche soir à Montréal.
"On a pu constater avec fierté comment en dépit de votre éloignement vous vous êtes mobilisées sur les sites sociaux pour le Maroc pour appuyer les réformes en cours. Cette mobilisation doit aller au-delà du virtuel et s'imposer dans les sphères public et politique", a plaidé Mme Amina Ennceiri, présidente du Groupe de travail Approche genre et Nouvelles générations du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
"Nos soeurs d'Amérique du Sud, du Brésil, du Mexique, du Pérou qui ne sont que quelques centaines sont encore plus éloignées et isolées", a-t-elle dit dans un discours de clôture, estimant que ces femmes marocaines du monde "ont besoin d'échanger avec les marocaines du Nord et celles du Maroc", dans le but d'apporter un éclairage scientifique et une meilleure compréhension des problématiques spécifiques de l'immigration féminine propre à la région des Amériques.
Organisée par le CCME, cette manifestation fait suite à celle de Bruxelles, tenue en décembre dernier, première initiative d'une série de réunions régionales que le Conseil organise dans le cadre de la troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs".
"A chaque rencontre nous avançons un peu plus dans la connaissance de ce qui nous rassemble et dans la reconnaissance de nos droits", a-t-elle estimé, faisant savoir qu'"à l'issue de ces rencontres, nous allons déboucher sur la production d'un document de référence sur la migration féminine marocaine, sur ces spécificités régionales et les préconisations qui reposent sur un travail scientifique et de terrain. Celui que nous avons fait ensemble".
"Le constat partagé aujourd'hui est que cette plateforme de marocaines d'ici et d'ailleurs répond à un besoin de mise en relation. C'est un label pour lequel il nous reste à inventer les modalités pour le pérenniser comme rendez-vous annuel", a-t-elle dit, appelant à la consolidation des efforts de toutes et de tous pour y parvenir.
"Nous sommes multiples et singulières à la fois et c'est notre vraie richesse qu'on doit aujourd'hui capitaliser. Cela nous condamne à être des constructeurs de passerelles, des passeurs de principes aux générations futures", a-t-elle tenu à rappeler.
"Les marocaines d'ici (Amériques), les marocaines d'Europe et du Maroc se rejoignent véritablement tant dans le cadre de la citoyenneté, de l'égalité que de la discrimination", a estimé Mme Ennceiri, soulignant toutefois que "la particularité des femmes des Amériques, c'est leur éloignement, une émigration jeune qui dès le départ est destinée à s'ancrer".
"Le mythe du retour n'est pas une actualité comme cela peut l'être en Europe", a-t-elle dit, estimant que "le point saillant est d'inciter les Amériques et le Maroc à mieux coopérer en matière d'immigration".
Dans le même cadre, la Consule générale du Maroc à Montréal, Mme Souriya Otmani, a tenu à souligner que ces femmes marocaines qui choisissent dans le cadre d'un processus d'immigration de s'établir, de plus en plus, dans les Amériques, notamment du nord, "constituent un immense potentiel autant pour les pays d'accueil que pour le pays d'origine".
Dans une allocution de circonstance, Mme Otmani a ajouté que "le Maroc peut être fier de beaucoup de ses ambassadrices outre atlantique, ambassadrices dont la présence, le dynamisme, le savoir-faire, l'expertise sont reconnus et appréciés dans tous les domaines de la sphère politique, économique, culturelle et social du pays d'accueil".
"Osez apporter, osez échanger, osez vous ouvrir sur les autres cultures et notamment sur celle de la société d'accueil", a dit Mme Otmani à ses consoeurs, particulièrement celle confrontées à des difficultés d'intégration.
Cette rencontre, qui a connu la participation de plusieurs personnes issues du milieu politique, économique, universitaire, culturels et associatifs, a examiné, deux jours durant, dans une approche axée sur les droits humains et l'égalité, plusieurs questions des "Marocaines d'ici et d'ailleurs".
"Agir contre la discrimination", "Agir pour l'égalité" et "Femmes et citoyennes" sont les principaux axes qui ont été discutés, sous forme d'ateliers, par les participants à cette rencontre régionale qui a vu la présence de quelque 250 femmes marocaines invitées à cet événement, en provenance du Canada, des Etats-Unis d'Amérique, du Brésil, du Mexique, du Pérou et du Maroc.
Si l'histoire de l'émigration marocaine aux Amériques remonte au XVIème siècle avec le départ de quelques noyaux de pionniers, ce n'est qu'au début des années 1960 qu'elle prend son véritable essor, et ne cesse de s'amplifier depuis. Aujourd'hui, les Etats-Unis et le Canada, pays de migration de peuplement sélectif et institutionnalisé, sont les destinations privilégiées des Marocain(e)s.
La migration marocaine, féminisée à 42 pc, a connu une croissance très rapide dans ces pays, même si ce phénomène, et notamment sa composante féminine, restent au total insuffisamment étudiés.
16/5/2011
Source : MAP
La mobilisation des "Marocaines d'ici et d'ailleurs" doit aller au-delà du virtuel et s'imposer dans les sphères public et politique, ont souligné les participantes à la première rencontre des femmes marocaines des Amériques, qui a clos ses travaux dimanche soir à Montréal.
"On a pu constater avec fierté comment en dépit de votre éloignement vous vous êtes mobilisées sur les sites sociaux pour le Maroc pour appuyer les réformes en cours. Cette mobilisation doit aller au-delà du virtuel et s'imposer dans les sphères public et politique", a plaidé Mme Amina Ennceiri, présidente du Groupe de travail Approche genre et Nouvelles générations du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
"Nos soeurs d'Amérique du Sud, du Brésil, du Mexique, du Pérou qui ne sont que quelques centaines sont encore plus éloignées et isolées", a-t-elle dit dans un discours de clôture, estimant que ces femmes marocaines du monde "ont besoin d'échanger avec les marocaines du Nord et celles du Maroc", dans le but d'apporter un éclairage scientifique et une meilleure compréhension des problématiques spécifiques de l'immigration féminine propre à la région des Amériques.
Organisée par le CCME, cette manifestation fait suite à celle de Bruxelles, tenue en décembre dernier, première initiative d'une série de réunions régionales que le Conseil organise dans le cadre de la troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs".
"A chaque rencontre nous avançons un peu plus dans la connaissance de ce qui nous rassemble et dans la reconnaissance de nos droits", a-t-elle estimé, faisant savoir qu'"à l'issue de ces rencontres, nous allons déboucher sur la production d'un document de référence sur la migration féminine marocaine, sur ces spécificités régionales et les préconisations qui reposent sur un travail scientifique et de terrain. Celui que nous avons fait ensemble".
"Le constat partagé aujourd'hui est que cette plateforme de marocaines d'ici et d'ailleurs répond à un besoin de mise en relation. C'est un label pour lequel il nous reste à inventer les modalités pour le pérenniser comme rendez-vous annuel", a-t-elle dit, appelant à la consolidation des efforts de toutes et de tous pour y parvenir.
"Nous sommes multiples et singulières à la fois et c'est notre vraie richesse qu'on doit aujourd'hui capitaliser. Cela nous condamne à être des constructeurs de passerelles, des passeurs de principes aux générations futures", a-t-elle tenu à rappeler.
"Les marocaines d'ici (Amériques), les marocaines d'Europe et du Maroc se rejoignent véritablement tant dans le cadre de la citoyenneté, de l'égalité que de la discrimination", a estimé Mme Ennceiri, soulignant toutefois que "la particularité des femmes des Amériques, c'est leur éloignement, une émigration jeune qui dès le départ est destinée à s'ancrer".
"Le mythe du retour n'est pas une actualité comme cela peut l'être en Europe", a-t-elle dit, estimant que "le point saillant est d'inciter les Amériques et le Maroc à mieux coopérer en matière d'immigration".
Dans le même cadre, la Consule générale du Maroc à Montréal, Mme Souriya Otmani, a tenu à souligner que ces femmes marocaines qui choisissent dans le cadre d'un processus d'immigration de s'établir, de plus en plus, dans les Amériques, notamment du nord, "constituent un immense potentiel autant pour les pays d'accueil que pour le pays d'origine".
Dans une allocution de circonstance, Mme Otmani a ajouté que "le Maroc peut être fier de beaucoup de ses ambassadrices outre atlantique, ambassadrices dont la présence, le dynamisme, le savoir-faire, l'expertise sont reconnus et appréciés dans tous les domaines de la sphère politique, économique, culturelle et social du pays d'accueil".
"Osez apporter, osez échanger, osez vous ouvrir sur les autres cultures et notamment sur celle de la société d'accueil", a dit Mme Otmani à ses consoeurs, particulièrement celle confrontées à des difficultés d'intégration.
Cette rencontre, qui a connu la participation de plusieurs personnes issues du milieu politique, économique, universitaire, culturels et associatifs, a examiné, deux jours durant, dans une approche axée sur les droits humains et l'égalité, plusieurs questions des "Marocaines d'ici et d'ailleurs".
"Agir contre la discrimination", "Agir pour l'égalité" et "Femmes et citoyennes" sont les principaux axes qui ont été discutés, sous forme d'ateliers, par les participants à cette rencontre régionale qui a vu la présence de quelque 250 femmes marocaines invitées à cet événement, en provenance du Canada, des Etats-Unis d'Amérique, du Brésil, du Mexique, du Pérou et du Maroc.
Si l'histoire de l'émigration marocaine aux Amériques remonte au XVIème siècle avec le départ de quelques noyaux de pionniers, ce n'est qu'au début des années 1960 qu'elle prend son véritable essor, et ne cesse de s'amplifier depuis. Aujourd'hui, les Etats-Unis et le Canada, pays de migration de peuplement sélectif et institutionnalisé, sont les destinations privilégiées des Marocain(e)s.
La migration marocaine, féminisée à 42 pc, a connu une croissance très rapide dans ces pays, même si ce phénomène, et notamment sa composante féminine, restent au total insuffisamment étudiés.
16/5/2011
Source : MAP
La mobilisation des "Marocaines d'ici et d'ailleurs" doit aller au-delà du virtuel et s'imposer dans les sphères public et politique, ont souligné les participantes à la première rencontre des femmes marocaines des Amériques, qui a clos ses travaux dimanche soir à Montréal.
"On a pu constater avec fierté comment en dépit de votre éloignement vous vous êtes mobilisées sur les sites sociaux pour le Maroc pour appuyer les réformes en cours. Cette mobilisation doit aller au-delà du virtuel et s'imposer dans les sphères public et politique", a plaidé Mme Amina Ennceiri, présidente du Groupe de travail Approche genre et Nouvelles générations du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
"Nos soeurs d'Amérique du Sud, du Brésil, du Mexique, du Pérou qui ne sont que quelques centaines sont encore plus éloignées et isolées", a-t-elle dit dans un discours de clôture, estimant que ces femmes marocaines du monde "ont besoin d'échanger avec les marocaines du Nord et celles du Maroc", dans le but d'apporter un éclairage scientifique et une meilleure compréhension des problématiques spécifiques de l'immigration féminine propre à la région des Amériques.
Organisée par le CCME, cette manifestation fait suite à celle de Bruxelles, tenue en décembre dernier, première initiative d'une série de réunions régionales que le Conseil organise dans le cadre de la troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs".
"A chaque rencontre nous avançons un peu plus dans la connaissance de ce qui nous rassemble et dans la reconnaissance de nos droits", a-t-elle estimé, faisant savoir qu'"à l'issue de ces rencontres, nous allons déboucher sur la production d'un document de référence sur la migration féminine marocaine, sur ces spécificités régionales et les préconisations qui reposent sur un travail scientifique et de terrain. Celui que nous avons fait ensemble".
"Le constat partagé aujourd'hui est que cette plateforme de marocaines d'ici et d'ailleurs répond à un besoin de mise en relation. C'est un label pour lequel il nous reste à inventer les modalités pour le pérenniser comme rendez-vous annuel", a-t-elle dit, appelant à la consolidation des efforts de toutes et de tous pour y parvenir.
"Nous sommes multiples et singulières à la fois et c'est notre vraie richesse qu'on doit aujourd'hui capitaliser. Cela nous condamne à être des constructeurs de passerelles, des passeurs de principes aux générations futures", a-t-elle tenu à rappeler.
"Les marocaines d'ici (Amériques), les marocaines d'Europe et du Maroc se rejoignent véritablement tant dans le cadre de la citoyenneté, de l'égalité que de la discrimination", a estimé Mme Ennceiri, soulignant toutefois que "la particularité des femmes des Amériques, c'est leur éloignement, une émigration jeune qui dès le départ est destinée à s'ancrer".
"Le mythe du retour n'est pas une actualité comme cela peut l'être en Europe", a-t-elle dit, estimant que "le point saillant est d'inciter les Amériques et le Maroc à mieux coopérer en matière d'immigration".
Dans le même cadre, la Consule générale du Maroc à Montréal, Mme Souriya Otmani, a tenu à souligner que ces femmes marocaines qui choisissent dans le cadre d'un processus d'immigration de s'établir, de plus en plus, dans les Amériques, notamment du nord, "constituent un immense potentiel autant pour les pays d'accueil que pour le pays d'origine".
Dans une allocution de circonstance, Mme Otmani a ajouté que "le Maroc peut être fier de beaucoup de ses ambassadrices outre atlantique, ambassadrices dont la présence, le dynamisme, le savoir-faire, l'expertise sont reconnus et appréciés dans tous les domaines de la sphère politique, économique, culturelle et social du pays d'accueil".
"Osez apporter, osez échanger, osez vous ouvrir sur les autres cultures et notamment sur celle de la société d'accueil", a dit Mme Otmani à ses consoeurs, particulièrement celle confrontées à des difficultés d'intégration.
Cette rencontre, qui a connu la participation de plusieurs personnes issues du milieu politique, économique, universitaire, culturels et associatifs, a examiné, deux jours durant, dans une approche axée sur les droits humains et l'égalité, plusieurs questions des "Marocaines d'ici et d'ailleurs".
"Agir contre la discrimination", "Agir pour l'égalité" et "Femmes et citoyennes" sont les principaux axes qui ont été discutés, sous forme d'ateliers, par les participants à cette rencontre régionale qui a vu la présence de quelque 250 femmes marocaines invitées à cet événement, en provenance du Canada, des Etats-Unis d'Amérique, du Brésil, du Mexique, du Pérou et du Maroc.
Si l'histoire de l'émigration marocaine aux Amériques remonte au XVIème siècle avec le départ de quelques noyaux de pionniers, ce n'est qu'au début des années 1960 qu'elle prend son véritable essor, et ne cesse de s'amplifier depuis. Aujourd'hui, les Etats-Unis et le Canada, pays de migration de peuplement sélectif et institutionnalisé, sont les destinations privilégiées des Marocain(e)s.
La migration marocaine, féminisée à 42 pc, a connu une croissance très rapide dans ces pays, même si ce phénomène, et notamment sa composante féminine, restent au total insuffisamment étudiés.
16/5/2011
Source : MAP
L’Union européenne va proposer à ses Etats membres d’offrir aux Etats tiers à la fois un accord sur la réadmission des migrants clandestins et un autre sur la facilitation de l’octroi de visas d’entrée, a déclaré lundi à Alger le commissaire européen chargé de l’Elargissement et de la politique de Voisinage, le Tchèque Stefan Füle.
Lors d’une conférence de presse organisée conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, à l’issue de leur séance de travail, M. Füle a indiqué que sa commission "proposait maintenant d’offrir à la fois un accord sur la réadmission et la facilitation de visas".
"Ce ne sera pas une tâche facile pour convaincre tous les Etats membres", a-t-il toutefois signalé, réfutant l’idée que l’UE veut exiger des pays concernés le préalable d’un accord de réadmission de leurs ressortissants entrés illégalement en Europe, contre une facilitation de l’octroi des visas d’entrés.
Il a souligné, à ce propos, que la Commission européenne était tout à fait persuadée que la mobilité "est un aspect très important pour la coopération" qui, pour l’améliorer, il faut augmenter, a-t-il dit, la liberté de mouvement, notamment la réadmission et la facilitation des visas.
"Nous voulons non seulement traiter la mobilité illégale mais aussi la mobilité légale", a souligné M. Füle, relevant par la même occasion, l’importance d’"ouvrir le monde pour les jeunes Algériens".
"Nous voulons tirer profit du code des visas qui existe et qui permet de faciliter l’obtention de visas, notamment les entrées multiples pour certaines catégories de la population comme les hommes d’affaires, les étudiants, les universitaires et les représentants de la société civile", a-t-il conclu.
16/5/2011
Source : APS
Les MRE vont pouvoir découvrir le mémorandum constitutionnel qui a été adressé par le Réseau marocain transnational Migration et développement (RMTMD) à la CCRC. Une rencontre sera organisée les 21 et 22 mai à Amsterdam, afin «de détailler et d'approfondir le mémorandum qui a été présenté à la Commission», explique Abdou Menebhi, président du Réseau, mais aussi d'émettre un document où l'ensemble des opinions et positions exprimées par les associations seront disponibles», qui sera seront par la suite envoyées à la Commission.
17/5/2011
Source : Les Echos
Une cérémonie commémorative du 71ème anniversaire de la bataille de Gembloux (14/15 Mai 1945) a été organisée, dimanche à Gembloux et au cimetière de Chastre (sud de Bruxelles), où reposent des centaines de soldats Marocains tombés lors de cette bataille contre les troupes nazies qui avaient envahi le territoire belge.
Réunis comme chaque année dans ce haut lieu de souvenir, de nombreux membres de la communauté marocaine de Belgique de toutes les générations, ainsi que des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale, des officiels Belges, Français et Marocains ont rendu un vibrant hommage à ces vaillants soldats tombés au champ d'honneur pour la liberté.
La cérémonie s'est déroulée en présence de M. El Mostafa El Ktiri, Haut commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'Armée de libération, de l'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Luxembourg, M. Samir Addahre, des consuls généraux du Royaume à Bruxelles et à Liège, du Consul général de France à Bruxelles et de plusieurs autres personnalités.
Cette commémoration a été marquée par le salut des couleurs nationales et le dépôt d'une gerbe de fleurs à la mémoire des soldats qui ont combattu pour la libération de la Belgique.
Etaient notamment présents MM. Yassine Hamza, Directeur des Statuts et des Etudes historiques au Haut Commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l'Armée de libération, Lamine Rquibate, secrétaire général de l'Association nationale des Anciens combattants, ainsi que des représentants de la Fondation Hassan II des oeuvres sociales des anciens militaires et anciens combattants.
Auparavant, M. El Ktiri avait tenu, vendredi et samedi, des rencontres de communication avec des membres de la communauté marocaine établie dans les villes de Liège, Bruxelles et Anvers, axées sur l'impératif de perpétuer le devoir de la mémoire historique partagée en tant que valeur ajoutée à même d'inculquer aux jeunes générations marocaines résidant à l'étranger les nobles valeurs de citoyenneté positive.
Dans des allocutions prononcées à l'occasion de ces rencontres, le Haut Commissaire a rappelé la contribution courageuse et héroïque des contingents marocains à la Deuxième Guerre Mondiale (1939-1945), lorsqu'ils ont ''spontanément et massivement'' répondu à l'appel historique de Feu SM Mohammed V et servi dans les armées des Alliés en vue de libérer l'Europe du joug colonial nazi et fasciste.
A cet égard, M. El Ktiri a mis en exergue les portées significatives de cette mémoire historique partagée, marquée par des gestes de reconnaissance historique notamment la décoration de Feu SM Mohammed V de la médaille de Compagnon de la Libération par le Général De Gaulle, l'inauguration de la place Mohammed V à Paris ou encore l'édification d'une stèle commémorative à la mémoire des soldats marocains tombés au champ d'honneur lors de la bataille de Verdun.
Dans le même contexte, le Haut Commissaire a souligné la haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI ne cesse d'entourer la Famille de la Résistance et de l'Armée de Libération, tout en louant la contribution positive de cette catégorie sociale à l'effort national du développement durable et à la transmission des valeurs de patriotisme, de civisme et de citoyenneté.
Il a également insisté sur la nécessité de préserver et d'entretenir cette mémoire historique partagée et de faire en sorte à ce qu'elle soit une référence pour les générations montantes.
M. El Ktiri a de même appelé la jeune génération marocaine établie en Belgique à s'inspirer des valeurs et des enseignements nobles véhiculés par cette mémoire commune et à maintenir leur attachement à leur pays d'origine.
Ces rencontres de communication ont été également marquées par la projection de films documentaires sur la contribution des soldats marocains à la 2ème guerre mondiale et la Lutte Nationale pour l'Indépendance et la souveraineté nationale, ainsi que par l'organisation d'une exposition itinérante de publications éditées par le Haut Commissariat aux Anciens Résistants et Anciens Membres de l'Armée de libération, relatives à l'Histoire Nationale ayant trait à l'épopée du Mouvement Nationaliste, de la Résistance et de l'Armée de Libération.
15/5/2011
Source : MAP
Ces dernières semaines, des milliers de personnes se sont échouées sur l’île italienne de Lampedusa. Selon la délégation d’Amnesty qui s’y trouve depuis peu, leur situation est catastrophique.
Amnesty International a récemment envoyé une petite délégation d’investigation à Lampedusa. Face aux luttes politiques en Tunisie et au conflit en Libye, des milliers de personnes ont fui vers cette île méditerranéenne ces dernières semaines et ces derniers mois. La délégation d’Amnesty a enquêté sur la situation des droits humains des migrant·e·s, réfugié·e·s et requérantes d’asile. Elle a examiné la réaction des autorités italiennes à ce sujet.
Comme le montre la vidéo ci-dessus, des milliers de naufragé·e·s vivent sur cette île dans des conditions terribles. En raison de la négligence des autorités italiennes, la situation est celle d’une crise humanitaire. Il n’y a ni douche, ni toilettes, ni abri. En ce moment, environ 4000 personnes dorment en plein air. Certaines passent la nuit dans des tentes qu’elles ont faites elles-mêmes avec des bâches en plastique. D’autres se couchent directement sur le bitume ou sur la plage, sans avoir la possibilité de se couvrir.
Malgré les efforts d’organisations d’entraide sur place, la plupart de ces personnes manquent de denrées alimentaires de base. Partout gisent des ordures, la gestion des déchets n’étant pas garantie.
La réaction des autorités italiennes laisse à désirer. Lors de sa visite à Lampedusa, le premier ministre, Silvio Berlusconi avait promis de prendre en main la situation de crise durant les jours qui suivaient. Jusqu’à présent, les conditions misérables sur l’île n’ont cependant pas changé. Où toutes ces personnes seront-elles déplacées? Dans quels centres seront-elles hébergées sur le continent? Cela n’est pas encore clair.
La délégation d’Amnesty International continue d’observer attentivement la situation des droits humains à Lampedusa.
15/5/2011
Source : Amnesty
Autre bête noire d'une politique d'immigration légale en repli : l'enseignement supérieur. À terme, c'est l'attractivité de la France qui peut être ébranlée. Explications.
L'obsession de Nicolas Sarkozy de draguer les électeurs d'extrême-droite se répand. Sa fidèle ministre Valérie Pécresse, prenant prétexte d'une histoire de trafic d'inscriptions d'étudiants chinois, a décidé qu'il faudrait désormais que les deux tiers des étudiants étrangers soient inscrits en master ou en doctorat. Soit.
Faisons quelques calculs : sachant qu'on compte 41% d'étrangers parmi les docteurs, et seulement 11% chez les étudiants de licence, une évolution comme celle que veut Valérie Pécresse (à effectifs étrangers constants) entraînerait une augmentation de 5000 doctorants étrangers, qui représenteraient presque la moitié des doctorants, pendant que les étrangers ne seraient plus que 8,5% des étudiants en licence...
Il faut reconnaître que cela aurait un gros avantage : cela masquerait le déclin des études doctorales en France, puisque de moins en moins de Français se dirigent vers un doctorat, en raison des perspectives en berne que le gouvernement leur offre.
Mais ce cynisme est intenable, et la perspective d'une telle baisse de la part d'étudiants en licence chez les étrangers est sidérante. Le besoin de formation d'étudiants, dans les pays émergents, est immense : malgré un rythme effréné de constructions d'universités dans de nombreux pays, ceux-ci ne peuvent faire face. Ils envoient donc leurs étudiants se former ailleurs, ce qui bénéficie à tout le monde, notamment au pays d'accueil qui tisse des liens forts avec de futurs cadres des pays d'origine.
Réduire la part des étudiants de licence parmi les étudiants étrangers est une aberration : cela conduira les étudiants qui veulent s'expatrier à choisir d'autres destinations, et le plus souvent ils y resteront.
Dans son dernier livre, Les décennies aveugles, l'économiste Philippe Askénazy évoque les "nouveaux paradigmes" de la décennie à venir. Il préconise d'augmenter fortement le nombre d'étudiants français, mais aussi de doubler, sur la décennie, le nombre d'étudiants étrangers, ce qui nécessitera d'assouplir les règles d'immigration. Il faut dire que celles-ci sont de véritables obstacles à l'accueil d'étudiants et de chercheurs étrangers.
Une enquête de la Confédération des Jeunes Chercheurs a montré que la plupart des doctorants étrangers ne recommanderaient pas à leurs compatriotes de venir faire de la recherche en France. On ne compte plus les étudiants qui se retrouvent sans papiers pour d'obscurs motifs administratifs, alors qu'ils poursuivent des études sérieuses en France, et pour lesquels les réseaux militants se mobilisent, souvent sans succès.
La situation française rappelle étrangement celle des États-Unis, qui après les attentats de 2001 ont verrouillé l'accès à leur territoire. Dix ans après, plus d'un million de travailleurs de haut niveau sont en attente de renouvellement de visa et doivent envisager un retour dans leur pays d'origine, faute de titre de séjour. Rachida Dati, il y a quelques jours, souhaitait elle aussi que les étudiants étrangers repartent dans leur pays dès la fin de leur cursus.
C'est tout l'inverse qu'il faut faire. Attirer des étudiants étrangers, c'est donner la possibilité à la France de continuer à rayonner dans le monde. C'est aussi exercer une solidarité avec les pays du Sud, dont le développement est une nécessité pour eux comme pour nous. Nous avons un enjeu particulier envers les pays francophones, dont les étudiants se détournent de plus en plus de notre pays. Pouria Amirshahi, le secrétaire national du PS à la coopération, a proposé l'idée de mettre en place un Erasmus francophone, pour relancer la francophonie.
Le gouvernement serait bien avisé de reprendre ce type de propositions, plutôt que de nous condamner à un repli qui accélère le déclin de notre pays.
16/5/2011, Daphnée Leportois
Source : Le Nouvel Observateur
La mobilisation des "Marocaines d'ici et d'ailleurs" doit aller au-delà du virtuel et s'imposer dans les sphères public et politique, ont souligné les participantes à la première rencontre des femmes marocaines des Amériques, qui a clos ses travaux dimanche soir à Montréal.
"On a pu constater avec fierté comment en dépit de votre éloignement vous vous êtes mobilisées sur les sites sociaux pour le Maroc pour appuyer les réformes en cours. Cette mobilisation doit aller au-delà du virtuel et s'imposer dans les sphères public et politique", a plaidé Mme Amina Ennceiri, présidente du Groupe de travail Approche genre et Nouvelles générations du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
"Nos soeurs d'Amérique du Sud, du Brésil, du Mexique, du Pérou qui ne sont que quelques centaines sont encore plus éloignées et isolées", a-t-elle dit dans un discours de clôture, estimant que ces femmes marocaines du monde "ont besoin d'échanger avec les marocaines du Nord et celles du Maroc", dans le but d'apporter un éclairage scientifique et une meilleure compréhension des problématiques spécifiques de l'immigration féminine propre à la région des Amériques.
Organisée par le CCME, cette manifestation fait suite à celle de Bruxelles, tenue en décembre dernier, première initiative d'une série de réunions régionales que le Conseil organise dans le cadre de la troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs".
"A chaque rencontre nous avançons un peu plus dans la connaissance de ce qui nous rassemble et dans la reconnaissance de nos droits", a-t-elle estimé, faisant savoir qu'"à l'issue de ces rencontres, nous allons déboucher sur la production d'un document de référence sur la migration féminine marocaine, sur ces spécificités régionales et les préconisations qui reposent sur un travail scientifique et de terrain. Celui que nous avons fait ensemble".
"Le constat partagé aujourd'hui est que cette plateforme de marocaines d'ici et d'ailleurs répond à un besoin de mise en relation. C'est un label pour lequel il nous reste à inventer les modalités pour le pérenniser comme rendez-vous annuel", a-t-elle dit, appelant à la consolidation des efforts de toutes et de tous pour y parvenir.
"Nous sommes multiples et singulières à la fois et c'est notre vraie richesse qu'on doit aujourd'hui capitaliser. Cela nous condamne à être des constructeurs de passerelles, des passeurs de principes aux générations futures", a-t-elle tenu à rappeler.
"Les marocaines d'ici (Amériques), les marocaines d'Europe et du Maroc se rejoignent véritablement tant dans le cadre de la citoyenneté, de l'égalité que de la discrimination", a estimé Mme Ennceiri, soulignant toutefois que "la particularité des femmes des Amériques, c'est leur éloignement, une émigration jeune qui dès le départ est destinée à s'ancrer".
"Le mythe du retour n'est pas une actualité comme cela peut l'être en Europe", a-t-elle dit, estimant que "le point saillant est d'inciter les Amériques et le Maroc à mieux coopérer en matière d'immigration".
Dans le même cadre, la Consule générale du Maroc à Montréal, Mme Souriya Otmani, a tenu à souligner que ces femmes marocaines qui choisissent dans le cadre d'un processus d'immigration de s'établir, de plus en plus, dans les Amériques, notamment du nord, "constituent un immense potentiel autant pour les pays d'accueil que pour le pays d'origine".
Dans une allocution de circonstance, Mme Otmani a ajouté que "le Maroc peut être fier de beaucoup de ses ambassadrices outre atlantique, ambassadrices dont la présence, le dynamisme, le savoir-faire, l'expertise sont reconnus et appréciés dans tous les domaines de la sphère politique, économique, culturelle et social du pays d'accueil".
"Osez apporter, osez échanger, osez vous ouvrir sur les autres cultures et notamment sur celle de la société d'accueil", a dit Mme Otmani à ses consoeurs, particulièrement celle confrontées à des difficultés d'intégration.
Cette rencontre, qui a connu la participation de plusieurs personnes issues du milieu politique, économique, universitaire, culturels et associatifs, a examiné, deux jours durant, dans une approche axée sur les droits humains et l'égalité, plusieurs questions des "Marocaines d'ici et d'ailleurs".
"Agir contre la discrimination", "Agir pour l'égalité" et "Femmes et citoyennes" sont les principaux axes qui ont été discutés, sous forme d'ateliers, par les participants à cette rencontre régionale qui a vu la présence de quelque 250 femmes marocaines invitées à cet événement, en provenance du Canada, des Etats-Unis d'Amérique, du Brésil, du Mexique, du Pérou et du Maroc.
Si l'histoire de l'émigration marocaine aux Amériques remonte au XVIème siècle avec le départ de quelques noyaux de pionniers, ce n'est qu'au début des années 1960 qu'elle prend son véritable essor, et ne cesse de s'amplifier depuis. Aujourd'hui, les Etats-Unis et le Canada, pays de migration de peuplement sélectif et institutionnalisé, sont les destinations privilégiées des Marocain(e)s.
La migration marocaine, féminisée à 42 pc, a connu une croissance très rapide dans ces pays, même si ce phénomène, et notamment sa composante féminine, restent au total insuffisamment étudiés.
16/5/2011
Source : MAP
La part des personnes « d’origine musulmane » qui se définissent comme « musulman, croyant et pratiquant » est passée à 41 %, selon un sondage Ifop publié vendredi 13 mai dernier dans l’hebdomadaire Marianne dans un dossier sur l’islam en Europe. Pour rappel, ce taux de pratique s’élevait à 33 % en 2007, à 36 % en 2001 et à 27 % en 1994.
Selon le même sondage, un quart des personnes interrogées indique aller « généralement à la mosquée le vendredi », contre 20 % en 2001 et 16 % en 1989.
Les musulmans les plus pratiquants sont, toujours selon le sondage, ceux d’origine turque (49 %), notamment présents en Alsace, et marocaine (45 %) devant ceux d’origine algérienne (38 %) et tunisienne (36 %). « Plus le niveau d’études est élevé et plus le taux de pratique baisse », relève Marianne.
71 % observent le jeûne du Ramadan
La même étude montre que 34 % des sondés se disent « musulman croyant » (donc non pratiquant), 22 %, « d’origine musulmane » et 3 %, « sans religion ». La part totale de ces non-pratiquants est passée de 67 % à 59 % entre 2007 et 2011.
Les personnes sondées sont, de plus, 71 % à observer le jeûne du Ramadan, contre 60 % en 1994 et en 1989.
L’étude a été réalisée sur un échantillon de 547 adultes interviewés en face à face dans la rue fin février et début mars. Puisqu’il n’existe pas de statistiques permettant de construire un échantillon sur quotas de la population qualifiée par l’Ifop « d’origine musulmane », l’institut de sondage s’est notamment fondé sur les données de l’Insee sur l’immigration en France.
16/5/2011, SÉBASTIEN MAILLARD ( Consulter l’étude)
Source : La Croix
Bruxelles, suivant une proposition française, veut faciliter la reprise des contrôles aux frontières intérieures. Après nous avoir vendu les miracles de la libre concurrence, l’Europe choisit le repli sur soi.
Les différends entre la France et l’Italie avaient ouvert le débat. Face à la crise migratoire de Lampedusa, le traité de Schengen mettant fin aux contrôles aux frontières intérieures de l’Europe ne paraissait plus pertinent. Un Etat, en l’occurrence l’Italie, subissant une afflux migratoire à ses frontières, risquait de renvoyer le problème à tout ses voisins. La France, suivie par l’Italie, a alors demandé une révision des accords. Un vœu suivi par la Commission européenne. Les ministres européens de l’Immigration ont également validé une telle réforme. Le sujet sera sur la table d’un prochain Conseil des ministres les 9 et 10 juin puis du Conseil européen du 24 juin.
Concrètement, les possibilités de rétablir les contrôles aux frontières pourraient être élargis notamment en cas de crise aux frontières extérieures de l’Espace Schengen. Cette mesure est déjà possible « en cas de menace grave pour l'ordre public ou la sécurité intérieure » et a été utilisée par la France suite aux attentats de 1995 et lors du Sommet du G8 à Strasbourg en 2009. Mais les nouveaux critères de rétablissement des contrôles n’ont pas encore été fixés. « Des critères, des modalités doivent êtres fixés pour éviter que ce soit le libre arbitre de chacun qui commande », s’est contenté de commenter Claude Guéant. Un accroc : le Danemark n’a pas attendu la réforme et a créé la polémique en souhaitant rétablir les contrôles à ses frontières.
Si les mesures attendues sont encore floues, l’air du temps est donc à la fermeté. Pourtant, Bruxelles s’était d’abord montrée intransigeante sur le sujet. En avril, la Commission avait critiqué les contrôles de la police française à la frontière franco-italienne. Puis, elle a commencé à reculer en validant l’arrêt par la France des trains entre Vintimille en Italie et la Côte d’Azur. La Commission cherchait en fait plus de moyens de la part des Etats pour gérer les frontières extérieures : « Nous ne lâcherons sur les frontières intérieures que si nous obtenons plus de moyens aux frontières extérieures » Ce qui sera fait avec le renforcement de l’agence Frontex et même d’un service de gardes-frontières européens.
Bruxelles découvre la puissance publique
La réforme de l'ISF coûtera-t-elle cher à Sarkozy en 2012?
A lire cette semaine dans Marianne : « Sarkozy : comment a-t-on pu accepter ça? »
Immigration: le rapport qui tape dur mais vise mal
Au final, en validant une révision de Schengen, l’exécutif européen a montré une certaine faiblesse et mis à mal l’idéal d’Europe sans frontières. La Commission, ayatollah de la rigueur budgétaire, découvre en 2011 les bienfaits de la puissance publique. Mais certains Etats veulent encore défendre Schengen. Comme les Belges. « Rétablir les contrôles aux frontières intérieures n'aura aucun impact sur les flux migratoires venus d'Afrique. Cela ne ferait qu'ennuyer les citoyens européens, et nous faire reculer au niveau européen », a jugé Melchior Wathelet, Ministre de la Politique de migration et de l'Asile.
L’Espagne est aussi opposée à la réforme et préfère la solidarité avec les pays aux frontières de l’UE. « Le gouvernement espagnol estime que l'Italie mérite un effort de solidarité de la part de l'Union européenne, au même titre que Malte et la Grèce qui sont moins évoquées actuellement », avait déclaré la semaine dernière Alfredo Pérez Rubalcaba, ministre espagnol de l’Intérieur.
La droite européenne est aussi rétive aux rétablissements des contrôles. Mercredi, le français Joseph Daul, président du groupe PPE (droite européenne, majoritaire) au Parlement de Strasbourg s’est fait applaudir en appelant à plus d’humanité face aux migrants. « À la vague d'immigrés qui gagnent nos côtes dans des conditions précaires, qui meurent en mer, nos pays réagissent trop souvent par la division, les querelles, les fermetures de frontière voire la remise en cause d'un instrument de liberté de circulation aussi essentiel que Schengen », a-t-il déclaré.
L'inconstance de Sarkozy
Ces divergences doivent peu étonner et met en lumière les divisions idéologiques à droite. D’un côté, on a une droite libérale, tant sur les plans économique que politique, qui a toujours été attachée à une Europe sans frontières, une Europe de la libre concurrence. C’est une droite pour qui toute forme de protection que ce soit l’Etat-providence ou l’Etat gendarme est un frein à l’émancipation. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Business Europe, le Medef européen est également rétif à une refonte de Schengen, jugeant que « les avantages de la migration de travailleurs vers l’UE sont indiscutables ». En face, on a une droite conservatrice, soucieuse de ne pas se faire déborder par l’extrême-droite, pour qui les notions de souveraineté et d’identité nationale sont fondamentales.
Nicolas Sarkozy a lui navigué entre ses deux courants en fonction de ses intérêts électoraux. Pour accréditer son côté libéral, il a défendu le traité de Maastricht contre Philippe Séguin, s’est fait battre aux Européennes de 1999 par Pasqua et de Villiers, défendu le Oui à la Constitution européenne. Devenu chef de l’Etat, il a fait adopter le traité de Lisbonne, prône un « pacte de compétitivité » avec l’Allemagne, rigueur budgétaire et convergence fiscale au menu. Pour jouer les conservateurs, il a défié la Commission européenne et redécouvre tout d’un coup le principe de souveraineté de l’Etat. Sa volonté de détricoter Schengen ne témoigne donc pas d’une obsession politique mais plutôt d’une inconstance. Son vrai guide idéologique, c'est la courbe de ses sondages.
16/5/2011, Tefy Andriamanana
Source : Marianne
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