lundi 8 juillet 2024 12:17

Les Marocains sont en tête des nouveaux migrants au Québec en 2010, rapporte l'Institut de la statistique du Québec dans son bilan démographique.

Le Québec a accueilli 54 000 immigrants en 2010, en provenance de plus de 130 pays, indique la même source, précisant que les principaux pays de naissance des immigrants admis étaient le Maroc (10,5 pc), l'Algérie (8,2 pc), la France (7,1 pc) et Haïti (6,7 pc).

En 1990, les principales sources d'immigration étaient le Liban, Haïti et le Vietnam. Les jeunes de moins de 20 ans ont vu leur poids démographique se réduire de 26 pc en 1990 à 22 pc en 2011, alors que celui des 65 ans et plus est passé de 11 pc à presque 16 pc, selon les chiffres de l'édition 2011 du bilan démographique du Québec, rendu public mardi.

L'ampleur de l'immigration internationale a été très variable entre les sommets de plus de 50 000 immigrants des années 1991 et 2010 et les niveaux inférieurs à 30 000 des années 1994 à 1999, indique-t-on de même source.

En cette fin d'année 2011, la population du Québec a franchi le seuil des 8 millions d'habitants. Elle a augmenté de 76 000 habitants au cours de l'année 2010 et ce gain résulte d'un accroissement naturel (naissances moins décès) de 30 000 personnes, d'un solde migratoire total de 43 000 personnes et d'un apport de 3 000 résidents non permanents supplémentaires, selon l'Institut de la statistique du Québec.

Le Canada figure parmi les rares pays qui encouragent activement l'immigration -selon un système sélectif- pour accroître sa population d'environ 34,5 millions de personnes. Selon des estimations officielles, le pays a besoin d'environ 250.000 nouveaux arrivants par an pour assurer la croissance de son économie.

14/12/2011

Source : MAP

Plus de 5.000 étudiants marocains s'inscrivent annuellement dans les établissements d'enseignement supérieur espagnols.

La promotion de l'enseignement de la langue espagnole au Maroc et dans les établissements d'enseignement supérieurs espagnols au profit des étudiants marocains a été au centre d'une récente réunion à Rabat.

La rencontre a également abordé la simplification d'octroi des visas aux étudiants marocains désireux de poursuivre leurs études dans les universités et instituts espagnols, indique un communiqué du ministère de l'éducation nationale.

Après avoir rappelé l'importance des relations historiques, politiques et économiques liant le Maroc et l'Espagne, le conseiller pédagogique à l'ambassade d'Espagne de Rabat a indiqué que plus de 5.000 étudiants marocains s'inscrivent annuellement dans les établissements d'enseignement supérieur espagnols, eu égard à la qualité de l'enseignement et aux frais abordables.

Le gouvernement espagnol, a-t-il indiqué, octroie annuellement 200 bourses aux étudiants marocains les plus méritants.

Il a, en outre, appelé à promouvoir l'enseignement de la langue espagnole au Maroc qui est la deuxième langue parlée dans le monde après l'anglais, rappelant le rôle majeur de l'importante communauté marocaine résidant en Espagne dans le domaine économique et éducatif.

13/12/2011

Source : MAP

Issue d'une famille de musiciens, cette jeune franco-marocaine a su se frayer un chemin dans la cour des grands ! Avec un seul album à son actif, l'artiste parcourt pourtant les scènes du monde durant plusieurs mois…Suite

Une grande enquête sur la migration des compétences marocaines est lancée par I'ETF, une agence de l'Union Européenne. Elle s'inscrit dans le cadre du «Partenariat pour la mobilité» que veut établir I'UE avec le Maroc…Suite

Les cinq associations qui interviennent dans les centres de rétention pour apporter aux étrangers une aide sociale et juridictionnelle, ont rendu public, mardi 13 décembre, leur rapport annuel. Ce document est le premier rédigé en commun depuis que l'ancien ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, a décidé, en 2008, de retirer à la Cimade son monopole dans ces lieux de détention pour étrangers en situation irrégulière. Il espérait notamment, à l'époque, casser les critiques, trop virulentes à ses yeux, de l'association sur la rétention alors que la visite de ces centres par les journalistes reste interdite.

Le contenu de ce rapport prouve que cette manoeuvre a échoué. Une nouvelle fois, les associations se montrent très critiques et dénoncent les "dégâts " de la "politique du chiffre". Dernier lieu d'enfermement avant l'éloignement du territoire, les centres de rétention sont au nombre de vingt-quatre en France. En 2010, ils ont vu défiler 33 600 personnes, rien qu'en métropole. C'est moins qu'en 2009 - où le record de 35 000 étrangers avait été atteint. Mais c'est plus du double de 1999.

Dans le même temps, ce rapport met paradoxalement en exergue l'impressionnante "inefficacité" de l'ensemble du dispositif de la rétention. Si 41 % des étrangers passés par les centres ont effectivement été éloignés, tous les autres ont été libérés, dont beaucoup de familles. Un chiffre stable par rapport à 2009. Et ce, alors que la politique de "fermeté" vis-à-vis de "l'immigration irrégulière" est l'un des credo de campagne du ministère de l'intérieur.

Le cas des Roms est emblématique. Alors que l'année 2010 fut l'été du discours de Grenoble et de l'offensive médiatique du chef de l'Etat sur la population rom, seuls 3 % des retenus, cette année-là, étaient roumains. Soit seulement 1 point de plus qu'en 2009. La plupart d'entre eux ont en réalité pris l'aide au retour "volontaire" qui offre un pécule de 300 euros.

La principale critique que formulent les cinq associations (Cimade, France terre d'asile, Ordre de Malte, Forum réfugiés et Assfam) à l'encontre de la politique gouvernementale n'en demeure pas moins les "inégalités d'accès au droit". La hausse tendancielle du nombre de personnes qui défilent en rétention se fait aux dépens de l'accès au droit, selon elles. "C'est l'obsession statistique au détriment du droit", soulignent-elles.

Le rapport pointe, par exemple, la hausse exponentielle des éloignements à Mayotte : + 32 %, alors que le centre de rétention de l'île est le seul de France dans lequel "aucune association n'est financée pour l'aide juridictionnelle". Dans beaucoup de centres de métropole, ces dernières ne sont par ailleurs pas présentes le week-end ou le soir et il arrive que l'administration en profite pour éloigner plus facilement les retenus.

"INCERTITUDE" MÉDICALE

Les chiffres communiqués montrent également une hausse du nombre d'enfants retenus : 356 en 2010, contre 318 en 2009 et 165 en 2004. Un enfermement autorisé par la loi car ces derniers sont accompagnés de leurs parents. Mais les auteurs du rapport s'en inquiètent : l'expulsion des familles se faisant dans des délais de plus en plus courts, "aucun recours n'est alors possible".

"L'incertitude" médicale et juridique tend aussi à se développer pour les étrangers malades, dénoncent les associations. Dans plusieurs centres, il n'existe ainsi pas de présence continue d'un service médical. Dans certains cas, le médecin n'est là que "deux ou trois jours par semaine (...) et il arrive que, malgré leur demande, les étrangers ne soient pas vus avant plusieurs jours", écrivent-elles.

Alors que le droit interdit, dans un certain nombre de cas, d'éloigner des étrangers malades, il arrive que les préfectures passent outre les avis des médecins inspecteurs de santé publique. Ainsi, à Marseille, un étranger présentant des problèmes ophtalmologiques a été reconduit malgré un certificat médical "indiquant formellement le risque de la perte de son oeil en cas de retour", détaille le rapport.

En faisant des recoupements avec les chiffres officiels du ministère de l'intérieur (28 000 expulsions en 2010), les associations s'inquiètent en outre du sort d'environ 8 500 personnes. Des étrangers refoulés directement à la frontière vers le pays européen d'où ils provenaient ou résidaient, estiment-elles notamment. Et ce, relèvent-elles, "sans qu'aucun observateur extérieur ne puisse apporter d'information".

La mise en commun des statistiques qu'ont faite les associations permet enfin de connaître le profil des étrangers qui ont séjourné en rétention en 2010. La majorité était des hommes (90,7 %), jeunes - plus de 60 % âgés de 25 à 39 ans. En moyenne, ils ont chacun passé dix jours en rétention. Sur plus de 155 nationalités, 30 % étaient originaires du Maghreb. Le reste venait notamment du Brésil (4,5 %), du Mali (2 %) ou d'Afghanistan (2 %).

14/12/2011, Elise Vincent

Source : Le Monde

Demain, Alma (7 ans), Artin (10 ans) et Nita (12 ans), scolarisés à Tours, seront peut-être renvoyés avec leurs parents en Serbie. Appartenant à une minorité albanophone, ils retourneront vers les persécutions liées au conflit entre la Serbie et le Kosovo. Un exemple parmi des milliers en ce mois de décembre 2011 où les préfectures mettent les bouchées doubles pour remplir leurs quotas d’expulsions d’étrangers sans papiers. Des familles de tous bords politiques en sont venues à cacher des enfants aux forces de l’ordre.

Il est temps que ceux qui décident, exécutent ou soutiennent la politique actuelle assument la portée de leurs actes en leur âme et conscience. Du simple citoyen au sommet de l’Etat. Pour eux-mêmes, vis-à-vis de leurs proches, et devant l’Histoire. Si demain Alma, Artin et Nita sont maltraités, tous ceux qui cautionnent cette politique, en seront responsables. Ils doivent graver dans leur esprit l’image de ces enfants, de ces jeunes, de ces parents, que la France expulse. On aimerait que ceux qui, bien protégés, alimentent la haine contre les sans-papiers aient le courage de regarder ces parents en face, de mener ces enfants par la main jusqu’à l’échelle de l’avion…

Nos dirigeants, si prompts à s’afficher, devraient se faire filmer renvoyant femmes et enfants. Ils assumeraient ainsi réellement les décisions prises sur le papier. La politique actuelle est non seulement injuste mais déraisonnable. Des services de renseignement aux transports en passant par les forces de l’ordre, les moyens employés contre quelques milliers de personnes sont démesurés, quand les besoins pour garantir la sécurité au quotidien manquent.

Comble du comble, cette politique contribue, contrairement à ce qu’en disent les responsables, à régulariser en masse. De 2002 à 2009, selon le Comité interministériel de contrôle de l’immigration, 228 000 étrangers sans papiers ont été régularisés. Bien plus que d’expulsions, et bien plus, en moyenne annuelle, que sous la gauche !

Il ne faut pas céder à la naïveté, la France ne peut accueillir tous ceux qui le souhaiteraient. Ce qui signifie qu’il faut renvoyer une partie de ceux qui sont entrés illégalement récemment et qui ne risquent rien en revenant dans leur pays. Mais fouler du pied les valeurs élémentaires de la République est risqué. L’acharnement contre les sans-papiers séduira, sans doute, une petite frange de la population en difficulté et en recherche de bouc-émissaires. Mais au matin du 22 avril 2012, dans toutes les couches sociales - au cœur même de la majorité -, beaucoup auront du mal à assumer la poursuite d’une telle politique.

Si demain, Alma, Artin et Nita, et leurs parents reprennent le chemin de la Serbie, ceux qui défendent la politique de la haine y auront participé. Qu’ils y songent pendant les mois de réflexion qui nous restent. Oui, la politique française d’asile a perdu la raison. Non, la France n’a pas perdu ses valeurs.

14/12/2011, LOUIS MAURIN

Source : Libération

Alors que la clause de sauvegarde dans le système de Schengen est discutée à Bruxelles, Simonetta Sommaruga a indiqué que Berne approuvait la réintroduction des visas pour certains Etats à forte immigration.

La Suisse approuve la réintroduction des visas pour certains Etats à forte immigration. La question d’une clause de sauvegarde dans le système Schengen est discutée ce mardi à Bruxelles par les ministres de l’Intérieur de l’UE.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a indiqué mardi matin à son arrivée à Bruxelles que la Suisse devait veiller à être consultée pour ces décisions. «Jusqu’à présent, nous sommes assez d’accord avec les autres Etats», a-t-elle ajouté.

La clause de sauvegarde serait introduite pour les Etats tiers qui profitent d’une exemption de visa pour l’espace Schengen. Les ressortissants de ces pays pourraient à nouveau être soumis à un visa en cas d’arrivée massive d’immigrants illégaux et si les demandes d’asile de ces pays enregistrent une forte augmentation.

Les discussions en vue d’un système Schengen et Dublin plus restrictif sont menées avec les Etats associés tels la Suisse, l’Islande et la Norvège. «Il s’agit de s’assurer que Schengen est encore capable de fonctionner dans des situations difficiles», a relevé Mme Sommaruga.

Propositions très concrètes

Les propositions en discussion sont très concrètes et concernent directement la Suisse, a-t-elle précisé: «Comme par exemple quelles conditions doivent être réunies pour réintroduire temporairement des contrôles aux frontières intérieures».

Le ministre allemand de l’Intérieur Hans-Peter Friedrich a déclaré avant le début des négociations que «la grande majorité» des Etats partie n’étaient pas prêts à «confier à la Commission européenne de nouvelles compétences en matière de décision».

La Commission avait proposé que les 25 Etats membres de Schengen puissent réintroduire des contrôles aux frontières pour un maximum de 5 jours en cas de menace. Ensuite, les Etats désireux de prolonger ces contrôles auraient dû en faire la demande à la commission.

13/12/2011

Source : Le Matin.ch

Les travailleurs immigrés établis légalement dans l'Union européenne vont disposer de droits renforcés et harmonisés dans tous les Etats membres, notamment concernant l'accès à la sécurité sociale ou à la retraite, en vertu d'un texte adopté mardi 13 décembre par le Parlement européen.

Cette directive européenne, qui a déjà été approuvée par les gouvernements des 27 et doit donc entrer en vigueur d'ici deux ans, prévoit d'harmoniser les législations nationales en matière de permis de résidence et de travail pour les travailleurs immigrés.

Bien que le texte soit couramment désigné sous le terme de "permis unique", il ne s'agit pas de confier à l'UE le pouvoir d'admettre ou non les travailleurs non communautaires ou de fixer le nombre de migrants : cette prérogative restera du ressort des Etats membres.

Il précise la procédure pour obtenir un permis de travail et les droits afférents à ce permis : la reconnaissance des diplômes des travailleurs immigrés, la liberté de se syndiquer ou l'immatriculation à la sécurité sociale.

REMÉDIER À UNE DISPARITÉ DE SITUATIONS JURIDIQUES

La directive vise à créer un "socle commun de droits" aux travailleurs des pays tiers et aux travailleurs de l'Union européenne, a expliqué la rapporteure du texte, la conservatrice française Véronique Mathieu.

Il s'agit de remédier à une grande disparité de situations juridiques entre Etats membres, et à une inégalité de traitement entre travailleurs européens et non européens. Ainsi, certains Etats membres conditionnent actuellement à l'existence de traités bilatéraux la possibilité de verser à l'étranger les pensions de retraite des immigrés qui choisiraient de passer leurs vieux jours dans leur pays natal. Désormais, cette possibilité ne pourra plus être refusée.

"Il était anormal de ne pas reconnaître des droits aux travailleurs étrangers qui apportent tant à nos économies. Cette avancée est juste et nécessaire", a plaidé Mme Mathieu, soulignant que l'Europe avait besoin de l'immigration en raison d'une "pénurie de main-d'œuvre". Le texte ne s'appliquera pas aux travailleurs saisonniers ou détachés.

Les Etats membres auront quatre mois au maximum pour donner leur réponse à une demande de permis de travail, et cette décision devra pouvoir faire l'objet d'un recours.

13/12/2011

Source : Le Monde/AFP

Le procès d'Houria Bouteldja, poursuivie pour "injure raciale", s'ouvrira mercredi devant le tribunal correctionnel de Toulouse. La porte-parole du Parti des Indigènes de la République, assignée par l'Agrif (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne), doit comparaître pour avoir employé en 2007 lors d'une émission télévisée le terme "souchiens" pour désigner les Français "de souche".

A deux jours de son procès, Houria Bouteldja se disait "sereine". Selon elle, "si les juges donnaient raison à l'Agrif, ce serait une honte pour la justice".

"Le terme de 'souchiens' est un néologisme formé sur le mot souche que j'ai utilisé pour me moquer de l'expression 'Français de souche' qui laisse entendre qu'il y a deux catégories de Français, ceux de souche et les autres, ce qui revient à créer une citoyenneté à deux vitesses", a déclaré lundi Houria Bouteldja à l'Associated Press, en précisant que l'ancien ministre Jean-Louis Boorlo avait également employé le terme "souchiens" sans que cela ne suscite la moindre critique.

Pour la porte-parole du Parti des Indigènes de la République, "cette affaire se résume au journal 'Marianne', à Alain Finkielkraut et à l'Agrif qui auraient entendu un tiret dans le mot souchiens et conclu à un jeu de mot". "Ce n'était pas du tout mon propos", a-t-elle déclaré.

Selon Houria Bouteldja, l'Agrif, en l'assignant en justice, mène "un combat idéologique pour faire admettre l'idée qu'il existe en France un racisme anti-blanc".

Le 10 mai 2010, suite à une plainte déposée par l'Agrif devant le tribunal de Toulouse, la porte-parole du Parti des Indigènes de la République avait été mise en examen pour "injure raciale" suite à son intervention, en juin 2007, lors de l'émission "Ce soir ou jamais" sur France-3. Elle avait notamment utilisé le terme "souchiens" pour désigner les "Français de souche", les "blancs".

"On met toujours la focale sur les quartiers populaires (...) en déficit de connaissance, de conscience politique, il faut les éduquer, etc. et on occulte complètement le reste de la société et ses privilèges (...) et moi, j'ai envie de dire: c'est le reste de la société qu'il faut éduquer, (...) c'est le reste de la société occidentale... enfin de ce qu'on appelle, nous, les 'souchiens' -parce qu'il faut bien leur donner un nom-, les "blancs", à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation... (...) La question de l'identité nationale, elle doit être partagée par tout le monde, et c'est là qu'il y a un déficit de connaissances", avait déclaré Houria Bouteldja dans l'émission de Frédéric Tadeï.

L'hebdomadaire "Marianne" avait réagi à cette déclaration dans un article intitulé "Une petite leçon de racisme" et avait dénoncé "un discours fondé sur la rancoeur et la haine". De son côté, le philosophe Alain Finkielkraut avait notamment déclaré sur l'antenne de la Radio de la communauté juive le 24 juin 2007: "On entend d'abord les 'sous', trait d'union, 'chiens' (...). Les gens qui disent souchiens n'accordent même pas la dignité minimale de la bête à ceux qu'ils détestent".

En 2008, c'est Brice Hortefeux, alors ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire qui s'était dit "heurté" et "choqué" par le néologisme "souchiens". Il avait assuré qu'il "ne laisserai(t) pas prononcer de tels mots sans réagir" mais n'avait finalement pas porté l'affaire devant les tribunaux.

"A ma connaissance, c'est la première affaire d'injure raciale contre les blancs! Mais au-delà du trait d'union, il y a un vrai débat à avoir sur la perception des minorités, le refus du pluralisme et sur la crispation sur l'identité française mythique qui entretient l'idée qu'il y aurait de vrais Français", a expliqué à l'AP Me Henri Braun, avocat d'Houria Bouteldja.

De son côté, Bernard Antony, président de l'Agrif, ancien conseiller régional de Midi-Pyrénées et ancien député européen Front national, a justifié son action en justice en réaction à ce qu'il estime être "une injure classique dans le vocabulaire raciste anti-blanc de certains milieu".

Pour le fondateur de cette association proche de l'extrême-droite et des traditionalistes catholiques, le terme "souchiens entre dans le cadre d'une incitation à la haine raciale".

"Je suis un patriote français qui a été choqué par ce terme. Houria Bouteldja aurait pu être entendue sur tout le territoire mais j'ai décidé de la poursuivre à Toulouse où je réside pour m'éviter les frais de déplacement qu'aurait impliqué un procès à Paris", a déclaré Bernard Antony.

"Quant au terme rééduquer, il me rappelle tout le système de l'univers concentrationnaire nazi ou communiste. Je ne suis pas prêt à me laisser rééduquer par des islamistes racistes comme Houria Bouteldja", a-t-il indiqué.

Né en 2005, suite à "l'Appel des Indigènes de la République", le Mouvement du même nom s'est transformé en mars 2010 en parti politique et a pris le nom de Parti des Indigènes de la République. Le PIR se revendique comme "organisation qui lutte contre le racisme que subissent les populations issues de l'immigration postcoloniale".

13/12/2011

Source : Le Nouvel Observateur/AP

La Cimade dénonce une déshumanisation de la politique d’immigration depuis la loi Besson. Plus de 1 400 personnes ont été détenues à Cornebarrieu cette année

“Un Marocain qui se fait interpeller à la frontière alors qu’il rentre chez lui, un Italien qui se fait pincer alors qu’il est en règle, une maman qui se fait arrêter sans son enfant alors qu’elle l’allaite, des familles entières détenues…” En treize ans de métier, Lionel Claus n’a jamais vu ça. “Chaque année, on monte le curseur plus haut, mais depuis la loi sur l’immigration adoptée en mai, on touche le fond de l’ignominie”, estime le responsable de la Cimade au centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu.

Pour lui, les conséquences de l’allongement de la durée de rétention – de trente-deux à quarante-cinq jours – sont dramatiques : “De plus en plus de gens pètent les plombs, les altercations avec les policiers sont plus nombreuses…”

Aussi, alors que le CRA s’était vidé début 2011, en attente de la directive, le “retard” est presque rattrapé. 1 425 personnes ont déjà été retenues cette année, contre 1 636 en 2010, selon le rapport annuel de l’association rendu public ce mardi. “Mais les chiffres vont encore gonfler car nous recevons entre 10 et 15 personnes par jour actuellement”, précise Lionel Claus, qui dénonce la “politique du chiffre” du gouvernement.

Car, selon la Cimade, la rétention ne devrait être utilisée qu’en dernier recours. “Non seulement c’est coûteux financièrement, mais c’est aussi dévastateur pour les personnes, alors même que plus de la moitié d’entre elles sont libérées”, ajoute Pierre Grenier, délégué régional de la Cimade. Contactée hier, la préfecture n’a pas souhaité réagir.

13/12/2011

Source : Métro 

Un décret, passé quasiment inaperçu, augmente de 30% les ressources exigées pour obtenir un titre de séjour étudiant. Les associations dénoncent une "sélection sociale".

Le décret du 6 septembre n’a pas fait de bruit. Pourtant, dans l’arsenal du ministre de l’Intérieur, qui cherche à tout prix à faire baisser l’immigration, c’est un bazooka. Le texte augmente de 30% le niveau de ressources exigé des étudiants étrangers pour la délivrance d’une carte de séjour. De quoi les dissuader de candidater. Pour justifier cette décision, les services de Claude Guéant s’appuient sur "un rapport de 2005" qui concluait que "les sommes demandées aux étudiants étaient insuffisantes par rapport au niveau de vie en France".

Le Gisti (Groupe d'Information et de Soutien des Immigrés) a saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler cette mesure. Pour l'association, le gouvernement "a trouvé un moyen simple et efficace de réduire le nombre d’étudiants étrangers en France : la sélection sociale". En 2010, sur les 200.000 étrangers entrés légalement en France, il y avait 66.000 étudiants. Claude Guéant a annoncé qu’il voulait diminuer de 20.000 le nombre de nouveaux arrivants en un an. "Les étudiants sont une catégorie plus facile à refuser que les membres de famille, observe Serge Slama, du Gisti. En durcissant les conditions d’obtention du visa, on en bloque aisément 10.000."

"Une fabrique à sans-papiers"

Désormais, pour obtenir un titre de séjour, un étudiant doit justifier de 615 euros de ressources par mois contre 430 auparavant. Cette année déjà, Iana, une étudiante moldave en master Finance et Stratégie à Sciences-Po, a dû emprunter de l’argent à des amis pour atteindre le seuil requis. "Mais avec les nouveaux montants, je ne sais pas comment je ferai l’an prochain. Mes parents, médecins en Moldavie, ne peuvent pas m’aider."

Le risque est que certains étudiants soient contraints de poursuivre leurs études dans l’illégalité. "La fabrique à sans-papiers marche à plein régime", commente le Gisti, qui stigmatise "les objectifs chiffrés" du gouvernement. Le décret du 6 septembre fait suite à la circulaire du 31 mai, qui prive d’un premier emploi des centaines de jeunes étrangers diplômés en France.

12/12/2011, Lisa Vaturi

Source : Le Nouvel Observateur

L'avènement d'une démocratie réelle est un long processus. Les soubresauts actuels de nos pays voisins enfin affranchis de décennies de régimes brutaux en témoignent. Notre pays, heureuse patrie de la révolution de 1789, s'est peu à peu bâti une sérénité du rentier qui pense avoir tout acquis. Jusqu'à s'y enfermer.

Aujourd'hui, les failles profondes dans l'édifice sont de plus en plus béantes, et la maison commune menace ruine. Malgré tout, la question de la diversité dans notre pays passe toujours pour bien gênante. Elle trouble la quiétude du quotidien des bénéficiaires d'un système excluant. On l'a donc refoulée sur le seul plan rhétorique.

Plus que jamais, on en parle. La diversité à la française compte ses ardents partisans, qui l'invoquent sur tous les tons et avec les formules les plus sophistiquées. Comme pour changer les choses en répétant des mots jusqu'à l'étourdissement. Ou pour faire carrière par ce biais. D'autres y sont hostiles, souvent d'ailleurs à cause d'une sorte de nausée qu'engendrent les surenchères rhétoriques. Entre les deux extrêmes, la plupart de nos concitoyens s'enthousiasment pour ce qu'apportent les personnes handicapées. "Intouchables", ce film inclassable qui s'évade des grilles de l'art cinématographique habituel, ô surprise, a viré à un raz-de-marée. Désormais, de moins en moins de Français acceptent la mise à l'écart sous prétexte de handicap. Et ce n'est qu'un début.

Mais nos élites traînent. Alors qu'en 1981 elles étaient un accélérateur de progrès, trente ans plus tard elles sont devenues le frein du pays. Voire la fourrière. En dépit des promesses, des engagements, des incantations, et même des quelques timides mesures prises, le constat cruel revient toujours et encore à l'identique : la diversité n'existe pas dans la réalité politique de notre pays, et n'y est pas même en devenir.

Le 3 décembre, à l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, chacun pourra une nouvelle fois constater que des millions de nos concitoyens sont, toujours et encore, avec la même constance historique quelle que soit la majorité politique du moment, purement et simplement rayées de la carte. L'Assemblée nationale, selon les très rares documents existant sur le sujet, serait même l'un des bâtiments les moins accessibles de France. Tout un symbole.

La présence des personnes issues de l'immigration oscille elle aussi autour du zéro absolu. Pire encore : les temps où un Noir était président du Sénat et où Jaurès accueillait un député musulman à l'Assemblée, le Dr Grenier, vêtu d'une djellaba, semblent tellement lointains, ces situations tellement inenvisageables aujourd'hui, qu'on ne peut que contempler avec un frisson d'effroi la pente descendante sur laquelle dérape inconsciemment notre pays.

Et ce jusqu'à ce qui est peut-être la forme la plus avancée de la diversité, à savoir la parité homme-femme. Celle-ci est ancrée dans la constitution, soutenue depuis si longtemps par la quasi-unanimité des responsables, et passe pour une priorité absolue. Et malgré tout le nombre de femmes élues a baissé aux dernières élections sénatoriales.

Face à ces lourds constats qu'aucun maquillage ne saurait camoufler, il est nécessaire de se rendre compte qu'aucune des stratégies usitées jusqu'ici n'a été efficace. Ni les déclarations larmoyantes de bonnes intentions. Ni l'invocation des grands principes, ni les exhortations laissant miroiter un changement dans un proche avenir. Ni les pressions sur les états-majors politiques, qui dégénèrent en un affrontement entre groupes de pression et débouchent non sur la diversité, mais sur exaspération, impuissance et révélation du caractère profondément communautariste de notre pays. Et surtout pas le pervers raisonnement qui postule la nature équitable de notre système politique pour invalider toutes les critiques.

Et ce alors même que nos voisins, y compris ceux que nous regardons parfois avec condescendance, s'engagent plus résolument que jamais dans l'avenir. L'Angleterre, l'Allemagne où les ministres en situation de handicap ne sont pas chose rare, les Etats-Unis où les députés noirs se comptent par dizaines et les maires noirs par centaines, jusqu'à la Pologne qui vient d'élire un Noir dans son parlement. Jour après jour, les acquis de 1789 de notre pays se flétrissent et rejoignent les parchemins d'une l'histoire révolue.

C'est pourquoi je suis convaincu que seul un appel direct aux citoyens peut infléchir la course à l'exclusion de masse. Que seule l'implication directe dans une démocratie directe des citoyens peut faire autorité, éliminer les détestables pratiques de cooptation au sein des partis et clubs, écarter enfin les hommes politiques élus toute leur vie, par métier voire par statut personnel, faire en sorte que toute mesure publique, et non seulement tel ou tel plan spécialisé, soit à l'échelle de l'universalité des citoyens.

Quant à moi, en tant que citoyen, militant associatif, adjoint au maire de Paris, et si mon parti m'en donne la possibilité, je serai disponible pour porter la voix des personnes handicapées à l'Assemblée nationale.

Pour que, comme en 1789, ce soit la lutte par et pour la dignité des opprimés qui porte à tous la liberté. Qui du tripatouillage électoral fasse naître l'authentique métissage. Qui enfin donne corps à la véritable identité de la France, que Fernand Braudel nommait diversité.

13/12/2011, Hamou Bouakkaz

Source : Le Monde

Les socialistes espèrent faire élire l’an prochain une dizaine de députés issus des minorités…Suite

La cour suprême des Etats-Unis s'est saisie lundi d'une loi de l'Arizona autorisant les contrôles au faciès pour lutter contre l'immigration clandestine et que conteste l'administration Obama.

La plus haute juridiction du pays a accepté de se pencher sur ce sujet polémique aux Etats-Unis depuis qu'une poignée d'Etats ont voté des lois locales les autorisant à des contrôles d'identité aléatoires de la population immigrée.

Redoutant que ces lois ne conduisent à des abus, y compris sur les immigrés en situation légale, l'administration Obama les a contestées une à une devant la justice. Elle argumente que ces mesures empiètent sur les prérogatives du gouvernement fédéral chargé par la Constitution de mettre en place et de faire respecter la politique de l'immigration.

En Arizona (sud-ouest), Etat frontalier avec le Mexique, qui compte quelque 400.000 immigrés clandestins, selon le Pew Hispanic Center, cette loi a été votée en avril 2010, entrée en vigueur en juillet 2010 mais purgée de ses dispositions controversées par la justice à la demande de l'administration Obama.

Après avoir été déboutée de ses recours en première instance et en appel, la gouverneure de l'Arizona, Jan Brewer, a porté l'affaire devant la plus haute juridiction du pays, jugeant cette loi nécessaire dans la bataille contre l'immigration illégale.

"Alors que personne ne peut nier que l'Arizona porte le fardeau de l'impact de l'immigration clandestine, le gouvernement fédéral a largement ignoré les appels au secours de l'Arizona et ses demandes de ressources supplémentaires", souligne l'Etat dans son recours devant la Cour suprême, expliquant que 17% des détenus de l'Arizona étaient des clandestins.

"L'Arizona ne peut pas prétendre +coopérer+ avec le gouvernement fédéral et en même temps poursuivre sa propre stratégie rejetant les politiques et les priorités fédérales", a argué le gouvernement, sans sa réponse à la haute Cour.

L'Arizona demande aux neuf sages de casser la décision d'appel et de l'autoriser à mettre en vigueur les dispositions suspendues par la justice fédérale.

L'une d'entre elles permet à la police à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée même si cette interpellation était sans motif. Selon les autres mesures, tous les immigrés sont tenus de se déplacer toujours avec leurs papiers sur eux et ne sont pas autorisés à rechercher un emploi public en l'absence de documents officiels.

Dans un document rendu public lundi matin, la Cour a annoncé qu'elle se saisissait de ce recours, dont l'audience "devrait se tenir au cours de cette session" qui s'achève en juin 2012, selon une porte-parole de la Cour.

"Nous sommes impatients d'argumenter notre point de vue dans cette affaire", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney.
Après la réforme de la santé de Barack Obama, c'est le deuxième sujet controversé dont se saisit la Cour suprême pour cette session.
Avec 11 millions de sans papiers aux Etats-Unis, selon les estimations du ministère de la Sécurité intérieure, la question de l'immigration clandestine est hautement polémique en particulier dans les Etats frontaliers.

La loi sur l'immigration d'Arizona est la première à parvenir devant la Cour suprême.

Estimant que la Constitution ne permet pas "le développement d'une mosaïque de politiques d'immigration locales", l'administration Obama a également déposé des recours devant les tribunaux inférieurs contre des lois d'Alabama (sud), de Caroline-du-Sud (sud-est) et de l'Utah (ouest). Elle examine aussi des lois adoptées dans l'Indiana (nord) et la Géorgie (sud-est).

12/12/2011

Source : AFP

Mille raisons de quitter l’Espagne: pas de travail, de la précarité, aucune perspective, une politique éducative insuffisante, désillusion, déception etc. El País y consacre un long article, «Emigrants, à nouveau», avec de nombreux témoignages. Selon l’Institut national statistique espagnol (INE), chaque année, un demi-million d’Espagnols émigre pour échapper à la situation économique et sociale du pays.

L’INE prévient que si la situation actuelle perdure, la population espagnole tomberait à 45,6 millions dans 10 ans et le pays serait alors confronté à un crash démographique sans précédent.

Déjà en 2010, on a recensé une baisse du taux de natalité de 18,1% et une hausse de 9,7% du taux de mortalité. Le solde migratoire sera ainsi négatif en 2011 avec 580.850 émigrés pour seulement 450.000 immigrés.

Cette émigration apparaît, pour les émigrés, comme une solution pour échapper à la crise, à tout le moins comme une alternative. Mais elle renferme toutefois un lot de frustrations, comme le précise Pablo, un Espagnol qui a émigré en Allemagne:

«Ce n’est jamais facile de s’installer dans un autre pays, de s’accommoder à une culture différente, notamment à cause de la barrière de la langue. L’impression d’être une grenouille sortie de l’eau.»

12/12/2011

Source : Slate.fr

Sept ans après son entrée en vigueur, s’il y a une catégorie de personnes à qui profite réellement la Moudawana, ce sont les enfants nés de mères marocaines et de pères étrangers qui peuvent demander la nationalité marocaine. Le Code de la famille a octroyé à la femme marocaine le droit de pouvoir transmettre sa nationalité à ses enfants.

Younes Duret, jeune designer talentueux de 31 ans fait partie de cette catégorie de personnes. Il est né à Casablanca de mère marocaine et de père français et a grandi à Bordeaux en France. Avant la Moudawana, il était français et ne pouvait revendiquer sa marocanité. Aujourd’hui cela fait trois ans qu' il a la nationalité marocaine. Il raconte pour la première fois ce que la nationalité marocaine représente pour lui.

Yabiladi : Pourquoi avez-vous tenu à avoir la nationalité marocaine ?

Younès Duret : Ma mère est marocaine, mon père est français. J’ai toujours vécu entre le Maroc et la France. Dans ma tête je suis autant marocain que français et français que marocain. Puis tout d’un coup c’est devenu complètement naturel. Je ressentais clairement un manque et un vide. Je venais au Maroc pour être avec mes clients et ma famille mais j’étais le seul qui n’était pas Marocain. Après, on peut me dire que je ne suis pas obligé d’avoir la nationalité marocaine pour me sentir Marocain mais dans la mesure où je viens m’installer au Maroc, que je crée ma société au Maroc, que je paie mes impôts au royaume et quand je gagne un prix de design, je suis marocain. C’est complètement normal que j’ai la nationalité et que je puisse la revendiquer. Quand on m’interviewe dans les magazines de design, je me positionne toujours en tant qu’artiste marocain. Par contre, je n’ai pas eu envie de changer mon nom de famille français, j’ai préféré le garder. Je le trouve beau.

Comment a réagi votre maman lorsque vous avez eu la nationalité marocaine ?

YD : Déjà, quand la loi est passée en 2004, ma mère a pleuré parce que ça lui avait fait du mal de voir ses enfants ne pas être reconnus dans le pays dans lequel elle est née. Pour elle, tu ne devrais pas avoir de choix à faire entre un pays que tu aimes et ta famille que tu aimes aussi. Quand la loi est passée, le fait de donner la possibilité de reconnaître la marocanité de ses enfants a inondé ma mère d’émotions avant même que je n'entreprenne une quelconque démarche. Ensuite, j’ai fait naturellement la demande.

Comment cela s’est-il passé sur le plan administratif ?

YD : C’était génial ! Il m’a fallu trois mois pour avoir la nationalité marocaine. C’était très facile. Au départ, je ne vous cache pas que j’étais anxieux d’aller au tribunal et dans d’autres administrations marocaines. Mais au final, quand je suis arrivé, le personnel était très agréable et souriant. Il était limite excité que je demande la nationalité marocaine. Il y a même un des juristes au tribunal qui m’a dit « ce ne sont que des papiers qui te permettent de te déplacer au royaume mais tu es marocain. »

Parlez-vous l’arabe ?

YD : Non, je ne parle pas super bien l’arabe, j’apprends la darija. Par contre, je comprends tout. Mais cela ne m’empêche pas d’échanger avec les autres Marocains et de partager la même envie et la même énergie de faire avancer notre pays.

Comment avez-vous appris que vous aviez eu la nationalité ?

YD : C’était très drôle ! Alors qu’en France, on te fait toute une cérémonie en chantant la Marseillaise, ici au Maroc, c’est un simple employé administratif qui m’a fait un papier, sur lequel il a fait 14 tampons comme ils aiment le faire ici et il m’a lançé « safi khouya hak » ! (c’est bon mon frère tiens !) en me le tendant. Moi au départ, je m’attendais à quelque chose de plus solennel et en fait c’était très simple.

Yabiladi : Quand vous voyagez, quel passeport utilisez-vous ?

YD : J’avoue que pour le côté pratique, je prends mon passeport français quand je voyage. Mais encore une fois, il ne s’agit là que d’un papier. Cependant, ça me fait mal au cœur de voir un de mes cousins ou une tante faire une queue interminable pour demander un visa au consulat français. Ce sont des choses qui me dépassent et qu’heureusement je ne vis pas parce que j’ai cette chance d’avoir la nationalité française. Il ne faut pas croire que j’ai quitté la France parce que je n’aimais pas la France. Je ne peux pas ne pas l’aimer puisque mon père est français.

12/12/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

Demain, ces enfants nés et/ou ayant grandis dans la péninsule qui constituent cette fameuse seconde génération, représenteront un poids économique important en Italie, mais ils sont encore stigmatisés par la classe dirigeante et oubliés par la loi, au risque de leur donner des envies d’ailleurs. Chronique d’un amour pas toujours réciproque.

Ils s’appellent Puia, Fatou, Queenia ou encore Franck. Leur nom ne sonne pas vraiment italien et pour cause, ce sont des immigrés de seconde génération (G2). Ils ont grandi en Italie, se sont imprégnés de sa culture : pas vraiment immigrés mais pas tout à fait italien non plus. « Je suis une limbe » glisse Puia avec un grand sourire. Le jeune homme de 19 ans reçoit cafebabel.com en compagnie de son amie Giulia dans l’appartement familial, luxueusement décoré de tapisseries persanes. Dans sa chambre, les murs sont recouverts de posters de NBA, laissant à peine la place pour le drapeau iranien « Je me reconnais dans beaucoup d’aspects de la culture italienne […] mais par d’autres je me sens différent […] Quand je suis avec des Italiens je me sens pas vraiment italien mais en Iran je suis vu comme celui qui vient de l’Occident. »

Quand « l’immigré vient voler le travail »

Aux abonnés absents. C’est une bonne définition du statut des secondes générations en Italie. Pourtant le pays joue gros : selon un récent rapport de l’association Caritas-Migrantes, la G2 pourrait atteindre plus de 15% de la population d’ici 50 ans, un atout économique non négligeable pour le pays. Le cliché de la « mamma » et sa ribambelle de marmots a vécu. Et l’Italie pointe en queue du peloton européen de la natalité avec 9,18 naissances/1.000 habitants. Le phénomène des immigrés de 2e génération est toutefois relativement récent. Contrairement à la France ou l’Angleterre, la société italienne a encore du mal à s’ouvrir, cadenassée par une politique flirtant avec la xénophobie et des médias largement instrumentalisés : « Le JT italien scénarise un véritable terrorisme psychologique sur certaines catégories de la population » critique Giulia. « Il y a une peur de l’étranger, relayée par la Ligue du Nord [parti populiste d’Umberto Bossi]. Et, selon eux, l’immigré vient voler le travail » renchérit Puia.

Citoyenneté, patriotisme et titre de séjour

« Je ne suis pas encore italienne ». Prononcée dans un italien parfait, teinté d’un léger accent romain, cette phrase sonne faux si l’on regarde son parcours. Fatou, 16 ans, est née en Italie de parents sénégalais. Elle doit pourtant constamment garder sur elle son permis de séjour puisque la loi italienne ne reconnait toujours pas le droit du sol. Comme elle, ils sont des milliers à qui l’État italien renie la citoyenneté: « A l’école, dans les années 90, ma mère me racontait qu’il y avait maximum une personne d’origine étrangère par classe. Aujourd’hui les classes sont pleines des fils et de filles d’immigrés qui ont envie d’apprendre la culture italienne. On étudie les droits de la Constitution italienne sans les avoir. »

Malgré son jeune âge, Fatou milite dans une association d’aide aux communautés étrangères, l’association Dhuumcatu. Son but : aider la population de l’Esquilino, un quartier populaire de Rome, à affronter les démarches administratives pour acquérir la citoyenneté. « Je suis fière d’être multiculturelle, non pas seulement parce que je suis sénégalaise mais parce que j’ai eu l’occasion de grandir au milieu de compagnons chinois, bangladais, africains. De fait, je suis beaucoup plus ouverte qu’une grande majorité d’italiens. »

« [L’Italie] a peur de se regarder dans les yeux des autres alors même qu’elle en a besoin. Elle tente de maintenir une certaine tradition dans la société alors que les gens sont peu patriotes, mis à part au foot. »

Justement, c’est là que le bât blesse. Cette majorité d’Italiens ne semble pas concernée par le problème de leurs comparses. L’engagement, la culture, l’ouverture sur l’autre sont autant de choses que les immigrés entretiennent. Par eux-mêmes. Queenia définit la société italienne comme « pleine de paradoxes ». D’origines nigériane et brésilienne la jeune femme est arrivée en Italie à l’âge de 5 ans. Elle est la récente lauréate du concours « Scrivere Altrove » (« Écrire ailleurs ») et fait également partie de l’association Rete G2, qui se bat pour un changement de loi sur la citoyenneté. « [L’Italie] a peur de se regarder dans les yeux des autres alors même qu’elle en a besoin. Elle tente de maintenir une certaine tradition dans la société alors que les gens sont peu patriotes, mis à part au foot. » A 25 ans, la jeune femme, toujours étudiante, ne peut prétendre à la citoyenneté. Pour y avoir droit, l’État lui demande l’équivalent de 4 ans de cotisations. En attendant, elle se balade avec son permis de séjour : « Vivre suspendu à un permis de séjour pour études, c’est avoir peu de perspectives de

 « C’est à notre génération de faire avancer les choses »

La solution ? L’équité. C’est en tout cas ce que suggèrent Franck, Camerounais immigré en Italie depuis 7 ans et son colocataire sicilien Piero « L’État devrait donner les opportunités égales à tout le monde : […] pour s’intégrer il faut vivre le lieu où tu te trouves, pas seulement aller au marché ou rencontrer les membres de ta communauté mais pouvoir être un membre actif, participer au vote, faire les réunions communales, comme les Italiens. » En question : les problèmes d’intégration, bien sûr, qui dépendent « aussi des communautés. Après 15 ans certains ressortissants asiatiques ou bangladais ne parlent toujours pas italien », nuance Franck.

Encore faudrait-il leur permettre de jouir d’un cadre juridique complaisant. La loi sur la reconnaissance de la citoyenneté est engluée au Parlement depuis des années. Quoi que, la démission de Berlusconi et le départ de son ombrageux allié Umberto Bossi signent peut être le début d’une nouvelle ère. Si tous les interviewés ont botté en touche quant à l’action de Mario Monti, ils n’ont en revanche pas manqué de saisir au vol la déclaration de Giorgio Napolitano. Dans une récente sortie, le président de la République a réaffirmé sa volonté de faire entrer le droit du sol dans la loi sur la citoyenneté. Cela constitue un premier pas en avant, c’est maintenant à la prochaine génération de transformer l’essai pour que ces belles paroles deviennent réalité. « C’est à notre génération, les futurs banquiers mais aussi pizzaiolos, de faire avancer les choses et de donner les mêmes opportunités à tout le monde » avance Piero.

Un message d’espoir donc, mais doublé d’un avertissement : avec un nombre de G2 promis à une explosion, le gouvernement a le choix : celui d’agir et d’intégrer légalement et culturellement ces populations pour relancer l’économie ou de continuer à les ignorer. Si l’Italie ne donne pas les cartes à la G2 dès maintenant, elle pourrait perdre très gros dans les prochaines années.

12/12/2011, Quentin.P

Source : cafébabel.com

J’aimerais introduire ce texte par quelques signes d’espérance entraperçus ou constatés sur le terrain et qui sont la preuve que cette question de la retraite et du vieillir de bon nombre d’immigrés loin du pays d’origine ne laisse plus indifférents. Il est à rappeler aussi, sans cesse et sans relâche que c’est à l’articulation du droit et de la solidarité que des réponses doivent être apportées aux difficultés de la vie que rencontrent ces vieillards qui se sont invités pour vivre leurs vieux jours dans l’hexagone.

Cette situation, à la regarder de plus près est tout autant une « prise de risque » comme l’ont été les moments inauguraux de l’émigration. Elle est pleine d’incertitudes et surtout pleine d’inquiétudes sur comment va continuer la vie, comment gérer toutes ces transformations qui ont affecté la vie sociale, familiale et qui opèrent comme autant de ruptures successives rendant le retour définitif au pays d’origine de plus en plus improbable.

Les contours de la question de la vieillesse des immigrés se dessinent de plus en plus. Ils s’inscrivent globalement dans des préoccupations liées à l’avance en âge, dans les besoins de personnes devenues vulnérables ou fragiles, dans la mise en place de dispositifs préventifs sociaux et sanitaires et enfin dans la lutte contre les risques d’exclusion sociale. Ce qui est assez surprenant cependant c'est la polarisation de cet intérêt sur la seule situation des hommes vieillissants, reproduisant ainsi le lien entre l'immigration de travail et la présence sélective des seuls hommes immigrés.

C'est pourquoi aussi mon propos est également un constat d'impuissance, une sorte de " mea culpa " devant une réalité humaine, celles des femmes immigrées âgées et même très âgées pour certaines, dont nous présentions (présentons toujours) les difficultés mais qui nous échappe dans ses profondeurs pour différentes raisons que nous soulevons ici:

Une réalité qui échappe :

Le sujet n'est pas mobilisateur parce qu'il éloigne de l'entendement convenu de ce qu’est un immigré et à plus forte raison un immigré au travail et issu de l'immigration de travail. Souvenons-nous, il n’y pas si longtemps encore toutes les recherches sur le vieillissement des immigrés de manière générale paraissaient incongrues parce qu'elles rompaient avec les standards de l'immigration " à problèmes ou uniquement comme problèmes" posés au pays d'accueil dans sa gestion ou sa régulation.

- Le confinement des femmes dans la sphère domestique, faisait de ces dernières " des sujets captifs ou des prisonnières " dans la sphère familiale et par conséquent, elles étaient difficilement abordables.

- Les lois de l'immigration et sur l'immigration elles-mêmes ont maintenu pendant très longtemps les femmes sous la tutelle de leur époux " leur bienfaiteur " à qui elles devaient être extrêmement redevables et jusque dans leur existence administrative en France.

- L'empathie qui s'est développée à juste raison sur la situation souvent catastrophique des hommes seuls, n'a jamais laissé de place pour poser la question du vieillissement non plus comme un épiphénomène, marginal ne concernant que quelques vieux messieurs perdus dans le labyrinthe d'une mauvaise insertion urbaine ou une insertion à tout le moins problématique mais en tant que situation sociale et familiale, de gens ordinaires ne relevant d'aucune exception sociale, urbaine ni même sanitaire.

- L'approche des femmes et des réalités des femmes auraient grandement tirées profit d'une mobilisation de chercheuses et d'enquêtrices de terrains femmes aussi. J'ai souvent signalé les limites, les contraintes sous - jacentes et les choses qui ne seront jamais dites à un homme dans mes rencontres avec des femmes et à plus forte raison celles de ces générations pionnières. Si des années durant j'ai toujours pu prendre appui et compter sur la mobilisation d'une proximité culturelle pour accéder aux aspirations et attentes de tous les vieux immigrés que j'ai pu rencontrer, cette même proximité opère dans la situation des femmes âgées comme un frein, qui fixe les limites à ce qui est permis de solliciter à travers leur parole, à ce qui est convenable de dire ou de donner à voir.

- Enfin on peut aussi s'interroger à juste titre pour savoir si les efforts et les engagements visibles en direction des femmes immigrées englobent les pionnières, les plus âgées, les invisibles. Celles qui ne sortent pas de chez elles ou très peu mais jamais sans être accompagnées parce qu'elles ne sauront où aller. Celles qu'on ne voit qu'aux aéroports où dans les postes frontières pour découvrir qu'elles existent et qu'elles habitent aussi en France. Où sont toutes celles qui sont mentionnées comme formant " des ménages ordinaires " dans les recensements de la population et qui sont si inaccessibles encore à notre regard, à nos interrogations ?

Si quelques éléments de réponses sont apportées aujourd'hui, ils semblent concerner d’abord une infime minorité de femmes: celles qu'on peut rencontrer facilement dans des espaces publics ou encore celles qui sont déjà accompagnées dans leurs difficultés par des services sociaux. Pour l'essentiel, toutes celles sont encore relativement jeunes par rapport aux pionnières sans visibilité sociale.

Une population mal connue :

Les nouveaux horizons de lecture de la vieillesse des femmes immigrées seront d'abord la mise en lumière d'une population très mal connue, n'ayant rien à négocier jusque dans son statut au sein de la société d'accueil parce que tributaire, qui du regroupement familial, qui des droits dérivés conférés à des épouses. On peut parier que ces conditions de présence, sans légitimité liée au travail comme déterminant de la présence immigrée a été un handicap social dans le parcours de bon nombre d'entre elles.

C'est sur cette difficulté principale que viennent se greffer tous les déficits et les facteurs à risque d'une mauvaise insertion sociale ou à tout le moins une insertion problématique, comme l'analphabétisme, l'absence ou l'insuffisance de ressources propres ou le statut matrimonial.

Aussi, il est important de relever qu'au plan gérontologique, il n'y a pas une adéquation systématique entre immigration, vieillissement et isolement. La plupart des immigrés vieillissent « en ménages ordinaires » et parmi eux, seuls (10 %) sont des hommes qui vivent seuls, sans conjointe. Paradoxalement plus du quart des femmes âgées vivent isolées. Elles sont veuves (12 %), divorcées ou séparées (12 %), ou bien encore célibataires (5 %). Plus important encore il y a une adéquation entre isolement féminin et avance en âge: 18 % chez les 45-49 ans, 20 % chez les 50-54 ans, 27 % chez les 55-64 ans, et 35,5 % chez les 65-70 ans. (Insee 2004)

Ces éléments statistiques apportent des indications précieuses à plus d'un titre. D'abord elles permettent de réintroduire la problématique du vieillissement des immigrés dans l'espace urbain ordinaire loin de la vie dans le logement spécifique aux immigrés comme les foyers de travailleurs migrants (FTM) ou des institutions dédiées aux personnes âgées. Dans ce prolongement, l'intérêt accordé à la vieillesse des femmes immigrées, permet d'accéder au cadre social ordinaire de vie que peut constituer la vie familiale, d'apprécier les dynamiques relationnelles, les rôles sociaux des acteurs confrontés à l'épreuve de la vieillesse. Nul doute que nous avons là quelques repères pour accéder à des femmes âgées et de pouvoir les entendre non seulement sur leur propre vieillesse mais aussi en tant qu'actrices incontournables dans les édifices familiaux comme aidantes naturelles ou soutien dans la vieillesse d'un conjoint ou d'un proche également.

Sans aucun doute que les besoins élémentaires de ces femmes immigrées sont les mêmes que les autres femmes âgées. Ce qui nous fait défaut c'est la perception globale de la vie du couple âgé immigré. Les nouvelles relations qui s'instaurent avec des maris qui ne travaillent plus parce que vieux aussi, les rapports avec les enfants désormais eux-mêmes adultes aujourd'hui et parents, ce qui nous amène à questionner la fonction de garants parents de ces vieilles personnes.

Nous ne savons rien non plus sur cette inversion des rôles au sein de l'immigration, à savoir comment s'opère le passage pour ces vieux (hommes et femmes), comme référents de projets migratoires, à un statut de parents pris en charge par leurs propres enfants. Il y a là une somme d'occasions pour s'attarder sur la survivance des apports sociaux et culturels de référence dans leur mise en épreuve en situation migratoire. Bref, nous sommes devant des chantiers qui ne sont pas explorés et il serait plus honnête intellectuellement de mesurer et d'admettre notre ignorance que nous livrer à un propos généraliste, sans contenu et qui serait préjudiciable à une compréhension satisfaisante, large, de ces réalités absentes, erreur commise déjà par l'impact prééminent qu'avait pris la seule situation des hommes vieillissant isolés pendant longtemps.

12/12/2011, Omar Samaoli

Source : Yabiladi

Toute la semaine, "Le Nouvel Observateur" présente des portraits d'étudiants étrangers, nouvelle cible de Claude Guéant pour réduire l'immigration. Aujourd'hui, Mehdi.

Mehdi, 25 ans, est ingénieur dans le nucléaire. Il est marocain mais a fait ses études en France. Il a travaillé chez Areva. Pourtant, aujourd’hui on lui demande de rentrer "chez lui".

Tout juste diplômé de l’Ecole des Mines de Douai et de l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN), le jeune homme décroche un CDI, à 2100 euros nets par mois, dans une grande entreprise de technologies dont il préfère taire le nom. Pendant cinq mois, il est détaché chez Areva comme ingénieur d’études en thermohydraulique des réacteurs. Toujours avec sa carte de séjour "étudiant".

Refus de changement de statut

En juillet, il demande son changement de statut pour obtenir un titre de "salarié". Mais le 5 octobre, fin de la belle aventure : il reçoit une lettre de refus. Motif officiel : "La situation actuelle de l'emploi ne permet pas d'envisager favorablement votre admission sur le marché du travail. De plus, votre employeur n'a pas pu justifier d'une réelle difficulté de recrutement." Pourtant, selon Mehdi, "les chiffres officiels disent qu'il manque 10.000 ingénieurs en France".

Conséquence directe de la circulaire Guéant du 31 mai, qui enjoint les préfets d'examiner avec plus de "rigueur" ces changements de statut d'étudiant à salarié ? Depuis la diffusion de ce texte, qui vise à réduire l’immigration professionnelle, ils sont des centaines de diplômés étrangers à se voir opposer une fin de non-recevoir.

Du jour au lendemain, Mehdi se retrouve sans autorisation de travail ni de séjour, dans l’illégalité. Sans papiers. Son entreprise a immédiatement rompu son contrat. "Ils étaient dégoûtés, dit-il. En plus, ils doivent me verser des indemnités. C’est perdant pour tout le monde".

"Boucan Guéant"

Le 8 décembre, Mehdi participe, sur le parvis de l’université Paris 7 Denis-Diderot, au "Boucan Guéant", cette manifestation hebdomadaire organisée par la Confédération étudiante et le Collectif du 31 mai pour protester contre la politique agressive du ministre de l’Intérieur à l’encontre des étudiants étrangers. Il est complètement abattu. "Le fait que je n’ai pas vécu au Maroc depuis des années, que j’ai des amis ici, une copine, un logement, un bon travail, ça ils s’en foutent !" Et puis que faire de son diplôme dans le nucléaire au Maroc ? Il soupire : "Il n’y a pas de nucléaire là-bas…"

"J’ai mandaté une avocate", annonce-t-il gravement. Elle a déposé deux recours contre cette décision. "Si au final j’obtiens mon changement de statut, je récupère mon poste. Mais si d’ici là je me fais contrôler, je suis mal". Et s’il essuie un nouveau refus ? "J’essaierais d’aller travailler au Canada, en espérant qu’ils soient moins crétins".

12/12/2011, Lisa Vaturi

Source : Le Nouvel Observateur

Le Centre Euro-méditerranéen de Migration et Développement (EMCEMO) et la Maison d’Édition Universitaire de l’Université d’Amsterdam (AUP) lancent le livre « Islamophobie et Discrimination aux Pays-Bas » par la Professeur Ineke van der Valk le 12 janvier 2012 à Amsterdam.

Ce Livre a été rendu possible grâce au soutien du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger…Suite

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