lundi 8 juillet 2024 00:23

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C'est pour le travail que la majorité des personnes issues de l'immigration se tournent vers la Suisse ; et pour cette même raison qu'ils repartent. Une étude de comparis.ch, menée auprès de plus de 1000 immigrants, a démontré que la majorité d'entre eux ne souhaite s'établir que de manière provisoire et, la plupart du temps, pour cinq ans au maximum. D'après les résultats de cette enquête, les débats houleux autour des 1,8 million (1) d'étrangers en Suisse ne laissent pas de marbre : une personne sur deux exprime de la compréhension pour les arguments et presque autant souhaiteraient participer au processus politique.

Trop d'immigrants en Suisse ? Profitent-ils du système social ? Ne seraient-ils pas au contraire l'un des moteurs de notre économie ? Les débats politiques autour de telles questions ne cessent de faire rage, à droite comme à gauche. Et ce thème est fréquemment mis en avant dans le cadre des élections de 2011. Souvent, les politiciens manient habilement les chiffres de l'immigration : on en oublierait presque qu'une grande partie quitte aussi la Suisse. Plus précisément, si en 2009, plus de 140 000 personnes se sont établies en Suisse, nombre d'entre elles sont reparties. Ainsi, le taux net d'immigration s'élève en fin de compte à peine à 80 000 personnes (2).

Les immigrants ont bon dos, mais il est très rare qu'ils aient eux aussi la possibilité de s'exprimer. C'est pourquoi, comparis.ch, le comparateur sur Internet, leur a donné la parole au moyen d'un sondage. Les questions tournaient autour de la durée de séjour prévue, de leurs sentiments face aux débats politiques les concernant ainsi que des motifs qui les poussaient à rester en Suisse ou à repartir. En septembre 2011, 1085 immigrants vivant en Suisse depuis 2006 au plus tôt ont pris part à cette enquête, alors disponible en ligne dans la section sur mesure « S'installer en Suisse ». 85 % des personnes interrogées sont originaires des pays européens bénéficiant de l'accord de libre circulation avec la Suisse (UE-17/AELE) depuis le 1er juin 2007. 56 % sont allemands, 7 % sont italiens et 7 % français. 91 % exercent une activité lucrative ; 82 % travaillent à temps plein.

La plupart veulent repartir, et ce après cinq ans au maximum

L'enquête montre clairement que les immigrants n'envisagent qu'un séjour à court terme en Suisse. Seul 19 % désirent y rester pour toujours. 51 % affirment au contraire ne souhaiter y résider que pour une durée limitée. En ce qui concerne, les 29 % restant, ils n'ont pas encore de projets. Les étrangers souhaitant repartir veulent le faire ces prochaines années. Près d'un immigrant sur trois affirme avoir dans l'idée de quitter la Suisse dans cinq ans au plus tard.

Une analyse de ces données par rapport au temps que les ressortissants étrangers ont déjà passé en Helvétie confirme qu'ils prévoient plutôt des séjours de courte durée. Toutefois, leurs plans changent dès qu'ils y ont vécu quelques années. Les étrangers résidant en Suisse depuis longtemps déjà souhaitent également y rester à plus long terme. Parmi les personnes ayant immigré en 2010 et en 2011, 32 % indiquent qu'ils repartiront dans les cinq prochaines années. Par contre, il ne sont plus que 24 % parmi ceux étant arrivés en 2006 et en 2007. À l'inverse, la part de ceux qui aspirent à rester en Suisse à long terme, voire pour toujours, augmente proportionnellement à la durée de leur séjour.

Au fil du temps, les immigrés semblent apprécier de plus en plus leur nouveau chez-eux. Richard Eisler, CEO de comparis.ch, à ce sujet : « Plus les résidents étrangers apprennent à connaître les gens et le pays, plus il leur est difficile de dire aurevoir. » L'intégration (professionnelle et sociale) jouerait ici un rôle considérable.

Une personne sur deux dit comprendre les arguments des débats

La volonté d'intégration des immigrants interrogés est également illustrée par le fait que les débats politiques parfois houleux ne les laissent pas de marbre. Seul 8 % affirment que ces discussions leur sont égales. À l'inverse, 50 % des personnes sondées comprennent les arguments. 44 % trou-vent dommage de ne pas pouvoir prendre part au processus politique. 34 % ressentent ces débats comme pénibles et désagréables. Le nombre d'immigrants qui se sentent personnellement concernés se révèle également considérable : 27 % se sentent blessés dans leur personne et même 18 % se sentent menacés.

Ainsi, la plupart des immigrants s'intéressent aux débats les concernant. Toutefois, seul une minorité a peur que ces discussions ne viennent durcir les conditions de leur droit de séjour. 74 % ne craignent pas que leur droit de séjour soit supprimé pour de bon à l'avenir.

Emploi déterminant ou : la caravane du nomade moderne

Dans le cadre de ce sondage, les immigrants se sont également exprimés quant aux motifs qui les poussent à rester en Suisse ou à repartir. Puis, ils ont évalué l'importance qu'ils apportent à chacune de ces raisons. Les perspectives professionnelles, les loisirs et l'environnement social pèsent tous presque autant lourd dans la balance. La compagne ou le compagnon ainsi que la famille ne jouent ici qu'un rôle secondaire. Richard Eisler explique que « la plupart du temps, les étrangers viennent en Suisse pour des raisons professionnelles mais repartent exactement pour les mêmes motifs. Évidemment, ils veulent aussi se sentir bien. »

D'après l'enquête (voir graphique 1), neuf immigrants sur dix citent d'excellentes perspectives pro-fessionnelles comme raison importante les poussant à rester en Suisse. Aucun autre facteur n'a fait l'objet d'un tel engouement. Arrive en deuxième position l'offre de loisirs (lacs, montagnes, ski, offre culturelle). La médaille de chocolat revient à l'énonciation suivante : « J'apprécie mon entourage social, j'ai trouvé des amis ici ».

Un tableau similaire se profile au niveau des arguments poussant ces mêmes personnes à quitter la Suisse (voir graphique 2). 62 % considèrent le chômage comme une raison de taille pour repartir de la Suisse ; 57 % invoquent de meilleures perspectives professionnelles dans un autre pays. Richard Eisler constate que « si les nomades modernes ne trouvent plus de travail en Suisse ou reçoivent une offre plus intéressante ailleurs, ils repartent. La caravane met le cap vers un nouvel emploi. » Partant, d'après l'étude de comparis.ch, c'est bel et bien triplement que la Suisse profite de cette situation : aucune formation à payer, les immigrants cotisent à l'assurance-chômage et, lorsqu'ils se retrouvent sans emploi, ils ne demandent aucune indemnité. Les facteurs tels que « pas trouvé d'amis » ou « difficultés au niveau culturel » constituent également des motifs de grande importance lorsqu'il s'agit de repartir. Ainsi, outre le travail, l'aspect culturel compte aussi.

Chocolat et situation géographique

En dehors de ces raisons rationnelles, le côté émotionnel joue évidemment aussi un rôle. Ainsi, dans les champs libres, certains ont noté des formules simples et claires, telles que « I love Switzerland » ou, encore plus précis, « I love Swiss chocolate ». Une ressortissante d'Allemagne a finalement mentionné parmi les avantages de la Suisse « la proximité avec l'Allemagne ».

4/10/2011

Source : ne.presseportale

 

Nassreddine Dchar, un jeune comédien néerlandais d'origine marocaine, talentueux et prometteur, a été sacré meilleur acteur lors du Festival du film néerlandais, vendredi 30 septembre à Amsterdam. Lors de la cérémonie de remise des prix, il a fait part de sa fierté d’être d’origine marocaine et de confession musulmane, en réponse au discours radical de la droite néerlandaise, dont des membres font partie du gouvernement néerlandais. Il s’est adressé en ces termes au premier Ministre néerlandais : "Monsieur Verhagen, et avec vous Geert Wilders et tous ceux qui vous soutiennent, je suis un Néerlandais et je suis très fier de mon sang marocain (origines). Je suis un musulman et je suis debout ici, et j’ai entre mes mains le "veau" d’or, le prix du meilleur acteur de l'année".

Nassreddine Dchar a été récompensé pour son interprétation dans le film Rabat, un long métrage qui relate les péripéties de voyage de trois jeunes néerlandais d'origine marocaine, entre Amsterdam et Rabat. Le film sera distribué dans 7 pays ... parmi eux le Maroc !


30/9/2011

 Source : You Tube

La population active devrait augmenter en France métropolitaine de 6,5 % entre 2010 et 2030, passant de 29,4 millions à 31,4 millions, la hausse étant particulièrement vive dans des régions du Sud et de l'Ouest, selon une étude de l'Insee.

L'essentiel de l'augmentation de la population active – qui comprend les personnes en emploi et les chômeurs – aurait lieu entre 2010 et 2025, du fait notamment de la hausse du taux d'activité des seniors sous l'effet des réformes des retraites de 1993, 2003 et 2010.

Après 2025, sous l'effet conjugué du retrait du marché du travail de ces seniors et l'arrivée aux âges de forte activité des générations creuses nées pendant les années 1980-1990, la population active se stabiliserait pendant une décennie. Elle progresserait de nouveau après 2035 avec l'entrée dans la vie active des générations nombreuses nées après 2000.

Dès lors, jusqu'au début des années 2020, la population active vieillirait dans toutes les régions et l'âge moyen des actifs passerait de 39,6 ans en 2010, à 40,6 ans en 2022. En 2030, un rajeunissement sera amorcé (40,5 ans).

ÉVOLUTION DIFFÉRENTE SELON LES RÉGIONS

L'évolution serait différente d'une région à l'autre du fait notamment des comportements d'activité et des migrations interrégionales, signale l'étude dont le scénario s'appuie sur un maintien du taux de fécondité au niveau de 2007 dans chaque région et un solde migratoire de 100 000 personnes par an. Ainsi, la population active progresserait vivement de plus de 15 % en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées pendant les deux prochaines décennies. En Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne et Rhône-Alpes, la hausse serait autour de 10 à 12 %.

Mais, alors qu'en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées la tranche d'âge la plus active (entre 30 et 49 ans) sera dynamique, du fait des migrations préalables de jeunes à l'âge des études, dans l'Ouest cette tranche stagnerait.
En Corse et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), la population active progressera de 8 % à 10 % en vingt ans et en Poitou-Charente de 6 %. Dans la moitié nord, en Ile-de-France, elle augmenterait significativement (6 %).

Dans d'autres régions principalement situées dans le Nord, dans le centre et dans l'Est, la population active évoluerait de façon plus atone, amorçant même une période de baisse durable avant 2030. Déjà engagée en Champagne-Ardenne, cette baisse pourrait intervenir dès 2013 en Lorraine et vers 2025 pour les autres.

Dans ces territoires, "déficit migratoire chez les jeunes et vieillissement de la population active actuelle se cumuleraient", souligne l'Insee.

Ces écarts de croissance entre la population active et la population âgée, en nette progression partout, pourraient accentuer des déséquilibres locaux entre les besoins des populations et la main-d'œuvre disponible, estime l'étude, pour laquelle des "tensions sur l'emploi dans certains secteurs, tels que les services aux particuliers, pourraient survenir".

4/10/2011

Source : Le Monde/AFP

Alors que nous éprouvons toujours des difficultés à nous accepter comme un continent d'immigration, voilà qu'il nous faut à nouveau nous penser comme un continent d'émigration.

La crise financière et économique et sa traduction en termes de précarité et d’inégalités sociales génèrent dans la population des incertitudes et des préoccupations multiples quant au présent et à l’avenir. Dans ce contexte, l’immigration et la présence des immigrés (et de leurs descendants) sont souvent présentées comme des problèmes et des dangers. Les discours et les politiques d’immigration deviennent de plus en plus durs, voire carrément hostiles aux boucs-émissaires que redeviennent les migrants au gré des nécessités de la politique interne aux pays européens. Les politiques d’intégration des migrants deviennent de plus en plus des outils de mise en conformité sociale et culturelle des nouveaux migrants. Comment sélectionner et intégrer les heureux élus parmi la multitude des immigrants potentiels non désirés ? Comment se débarrasser de ces derniers ? Des formations politiques inspirées par le nationalisme et un certain populisme se sont emparées de ces débats en donnant des réponses simplistes à des questions migratoires complexes qui divisent par ailleurs tant la gauche que la droite.

Mais une question est complètement ignorée dans les débats sur les migrations en Europe : celle des effets de la crise mondiale et de ses avatars en Europe sur les mouvements migratoires à partir de ce continent. En d’autres mots, alors que l’Europe se préoccupe de l’immigration, ne devient-elle pas à nouveau un continent d’émigration ? Ne voit-on pas déjà les premiers signes d’un nouvel exode européen comme réponse à la crise économique qui touche l’Europe et à ses conséquences sociales et politiques pour une jeunesse européenne de plus en plus privée d’opportunités d’insertion sur un marché de l’emploi très tendu ?

Prenons quelques exemples pour illustrer ce propos. Lors d’un récent voyage à Dublin, je me suis par hasard retrouvé en plein milieu d’une manifestation devant le Parlement irlandais. A ma grande surprise, les slogans étaient "Stop Emigration", "Keep our Youth Home" ("Garder notre jeunesse à la maison"). En effet, depuis que le tigre celtique est redevenu un petit chaton, de nombreux jeunes Irlandais, souvent avec un haut niveau d’éducation et d’excellentes compétences professionnelles, quittent le pays en lequel ils ne croient plus. L’Australie et le Canada notamment sont pour eux des destinations de choix.

Plus au sud, la Grèce. De nombreux jeunes Grecs envisagent à terme de ne pas rester dans un pays à la dérive. Eduqués ou pas, issus des classes populaires ou des classes moyennes et même supérieures, femmes et hommes, insulaires ou continentaux, ils se considèrent comme des migrants potentiels. Certes, tous n’auront pas les ressources nécessaires pour partir, mais nombreux sont ceux qui le font déjà. D’aucuns vont rejoindre la diaspora grecque en Australie. D’autres se lancent vers des destinations improbables comme le Liban. En Italie, les jeunes diplômés italiens n’en sont plus à la phase des projets migratoires. Ils partent, qui vers le nord de l’Europe, qui vers les pays émergents comme le Brésil, l’Inde et la Chine. Chez nous, les candidats italiens sont de plus en plus nombreux pour les postes universitaires et les postes de recherche. "Vous êtes notre Lampedusa" aurait dit un de ces candidats à l’émigration scientifique à un de mes collègues !

Les jeunes Portugais redécouvrent quant à eux des pays comme l’Angola, le Cap-Vert, mais aussi le Brésil. Au Portugal aussi, l’avenir semble bouché. Ces jeunes ne sont pas les "heróis do mar" du XXIe siècle, ni des néocolons, mais tout simplement des personnes souvent très bien éduquées qui ont perdu l’espoir de pouvoir se construire un avenir chez eux. Les Français aussi semblent de plus en plus tentés par l’émigration. Entre 2006 et 2010, le nombre de Français dans le monde est passé de 1 340 000 à 1 470 000.

Chez nous, plusieurs centaines de Belges quittent chaque année le pays. Au-delà de la crise financière et économique, la laborieuse transition politique qui s’éternise est aussi de nature à éveiller des vocations à l’émigration, surtout chez les Belges les plus qualifiés. C’est notamment le cas de chercheurs universitaires, d’artistes et d’hommes d’affaires. Aujourd’hui déjà plus de 300 000 Belges ont décidé de vivre à l’étranger.

Certes, ces faits n’ont pas comme tels de valeur scientifique. Ils devraient toutefois nous encourager à examiner de manière plus globale les multiples facettes de la question migratoire. Nous avons encore du mal à nous accepter comme un continent d’immigration, voilà qu’il nous faut à nouveau nous penser comme un continent d’émigration. La chose est difficile mais elle est pourtant indispensable. Elle devrait aussi nous engager à mieux réfléchir à nos politiques publiques dans le domaine de l’immigration et de l’intégration dont certaines pourraient se retourner un jour contre nos futurs émigrants européens. Que diraient les Européens si la Chine adoptait un jour des politiques d’intégration des nouveaux migrants Européens aussi rigides que celles qui se développent en Europe pour les candidats à l’immigration en provenance de pays du Sud ? Que dirions-nous si les pays émergents avaient des exigences à l’égard des émigrants européens analogues à celles que nous avons des candidats à l’immigration en Europe ? Que penserions-nous s’il fallait prouver une maîtrise la langue et de la culture chinoise et des institutions du pays avant de pouvoir y travailler en tant qu’Européen, même qualifié ? Il faut y réfléchir et ne pas oublier, lorsque nous construisons des politiques d’immigration et d’intégration, que peut-être un jour beaucoup d’entre nous Européens seront à nouveau des migrants. En effet, les flux migratoires sont de plus en plus multidirectionnels à l’ère de la mondialisation. A une économie dérégulée correspond une mobilité humaine de plus en plus dérégulée malgré nos politiques migratoires restrictives. La plupart des pays sont à la fois des pays d’immigration, d’émigration et souvent de transit. L’Europe reçoit des migrants plus ou moins qualifiés et éduqués du monde entier. Mais elle perd une partie de sa jeunesse souvent très qualifiée pour d’autres contrées où l’avenir semble plus prometteur. Or, cette question de la nouvelle émigration européenne n’est jamais discutée. Elle est totalement ignorée. D’une part, nous éprouvons encore d’énormes difficultés à nous accepter comme un continent d’immigration.

D’autre part, nous refusons de voir que l’émigration au départ de l’Europe est une réalité non négligeable qui est destinée à croître si nous ne sortons pas du marasme économique et politique actuel par le haut en construisant une Europe économique et politique plus forte, unie et solidaire avec les autres grandes régions du monde. Plus que jamais, une approche globale des migrations (immigration-émigration-transit-intégration, etc.) mise en relation avec les grands déséquilibres du monde est nécessaire.

30/9/2011

Source : Lalibre.be

Nous sommes en 2008. Nicolas Sarkozy est à l'Elysée, Michèle Alliot-Marie est Place Beauvau. Dans une circulaire non publiée que Le Monde a pu consulter, la ministre de l'intérieur adresse aux préfets et aux directeurs de la police et de la gendarmerie nationale, le 4 mars, les "objectifs 2008 en matière de sécurité intérieure", les premiers de la présidence Sarkozy. Ce texte, et les notes de service qui en découlent à chaque échelon hiérarchique, illustre concrètement la "culture de la performance" qui doit s'instaurer dans les forces de l'ordre.

Les objectifs de Mme Alliot-Marie sont chiffrés mais généraux : - 3 % pour la délinquance générale, - 5 % pour la délinquance de proximité. Et le taux d'élucidation (36,11 % en 2007) doit atteindre 40 %. Suit une série de priorités : les violences aux personnes, le terrorisme, les violences urbaines et la criminalité organisée (notamment le trafic de drogue).

Dix jours plus tard, le directeur central de la sécurité publique envoie aux directeurs départementaux et aux préfets "la déclinaison des objectifs" fixés par la ministre. Il reprend les thèmes de la circulaire, demande pour cela un accroissement de 5 % de la présence sur la voie publique.

Puis il va au-delà, dans la catégorie "Divers". Apparaissent ainsi le développement de "contrôles afin de rechercher les individus en situation irrégulière", et la poursuite de l'effort sur les trafics, mais aussi les usages de stupéfiants, là où la ministre défendait l'"action en profondeur engagée contre les réseaux et les filières". Objectifs fixés : "Une progression de 5 % des IRAS (infractions révélées par l'action des services) dans ces catégories".

Les IRAS sont l'un des quatre grands ensembles qui constituent les chiffres de la délinquance. Pour moitié, il s'agit d'"ILS" (infractions à la législation sur les stupéfiants) et pour un quart d'"ILE" (infractions à la législation des étrangers). Des flagrants délits qui présentent l'avantage statistique d'afficher 100 % de taux d'élucidation. C'est le "dada du président", explique un directeur départemental de la sécurité publique. Mardi 27 septembre, devant la commission des lois, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, s'est félicité que les "actions d'initiatives se poursuivent à un niveau élevé" (+17 % entre 2004 et 2010).

Fin mars 2008. Un peu plus de dix jours après avoir reçu leurs instructions du directeur central, c'est au tour des directeurs départementaux d'adresser aux responsables locaux leurs objectifs. Exemple en Seine-et-Marne. Dans sa note de service, la directrice de la sécurité publique rentre, à l'unité près, dans le détail. Un tableau résume, par infraction, les objectifs. 1633 sans-papiers mis en cause en 2007 ? La hausse doit être de +4 %, et la responsable réclame donc "1 698" interpellations. Pour l'aide au séjour, les policiers doivent passer de 21 infractions en 2007 à 24 en 2008, pour respecter l'objectif national de + 12,5 %.

Concernant les stupéfiants, le texte reconnaît que la progression de 1,5 % entre 2006 et 2007 est "largement alimentée par l'activité en matière d'usage simple" (les interpellations de consommateurs). Les mises en cause pour reventes ou pour trafic ont baissé, elles, de 27 %. La directrice recommande donc de redresser la barre et de passer de 283 à 297 affaires. Sur les routes, elle fixe un objectif de 51 tués contre 52 en 2007 dans le département, et de 6 tués (contre 12 en 2007) dans le massif de Fontainebleau. "Une hérésie", pour l'un de ses confrères.

Ce degré de détail est-il l'apanage de la Seine-et-Marne ? Un autre directeur affirme qu'il n'a "pas besoin de ça pour que les équipes travaillent" mais précise aussi : "Mes chefs de service savent que le ministre veut que les IRAS augmentent." Il défend toutefois les interpellations pour usage de stupéfiant : "On "signalise" le mis en cause, on prend ses empreintes et, parfois, on découvre des types qui ont commis d'autres faits. Ou, plus tard, on les connaît s'ils commettent d'autres faits."

Un échelon plus bas, la circonscription de sécurité publique, c'est-à-dire le commissariat. Dans l'une d'elles, en Seine-et-Marne, le chef répercute les consignes de sa hiérarchie. Pour les sans-papiers, écrit-il dans une note de service, "il conviendra de maintenir le niveau obtenu en 2007", c'est-à-dire 67 interpellations (contre 29 en 2006). La méthode : les "contrôles en gare", qui "seront effectués sur le même rythme qu'en 2007". Côté drogues, "au-delà des objectifs fixés" au niveau départemental, il souhaite "au moins 2 faits de trafic, 8 faits d'usage-revente et 160 faits d'usage".

Un gardien de la paix du département, qui a accepté de témoigner sous couvert de l'anonymat, et dont le témoignage est corroboré par un officier, confirme que, depuis dix ans, les attentes de la hiérarchie n'ont fait que croître. En Seine-et-Marne, depuis 2002, les ILS ont doublé et les ILE presque quintuplé. "Chaque mois, il faut un peu plus de ci, un peu plus de ça : ILS, ILE, etc.", explique-t-il. C'est même chaque semaine que les commissariats sont tenus de faire remonter leurs statistiques.

La méthode de base, pour ces infractions, c'est le contrôle d'identité. Les services de police demandent donc de plus en plus de réquisitions aux procureurs, base juridique indispensable. Ce qui exaspère le parquet de Meaux, qui dénonce, dans une note au préfet, en 2007, la "lourde charge" que cette explosion des demandes fait peser sur ses services en réclamant que les demandes soient "motivées". Le parquet rappelle que ces requêtes sont passées de 7 000 à 15 000, dans le ressort de Meaux, entre 2005 et 2006...

En l'absence de réquisition, pour atteindre les objectifs, notamment sur les stupéfiants, il y a une autre méthode : selon le policier de Seine-et-Marne, certaines équipes multiplient les contrôles et les palpations "sans raison" et les fouilles de véhicules "illégales" à l'issue des contrôles routiers. "Une fois au commissariat, on trouve un motif. On met "a tenté de dissimuler", mais c'est faux." Et pour les sans-papiers, le "travail en gare" est "ciblé"...

03.10.11 , Laurent Borredon

Source : Le Monde

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger ont atteint 26,8 milliards de dirhams durant le premier semestre de l'année 2011, en hausse de 7,4%...Suite

Depuis 2007 où elle s'est fait remarquer du côté du Qébec en battant campagne pour le candidat Sarkozy,Khadija Doukali est restée en retrait de la vie publique marocaine. Elle qui, à la tête de la société de pêche familiale et dans les différentes associations et fédérations, a déroulé son parcours devant les caméras, les micros et les plumes, a depuis lors, préféré l'ombre…Suite

C'est dans un bâtiment faisant partie du patrimoine historique de Bruxelles que la culture marocaine s'est invitée en territoire belge…Suite

Les Marocains qui ont étudié à l'étranger sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays. Ils semblent satisfaits de leur retour malgré le fameux« choc social»…Suite

A Burgos (nord de l’Espagne), un collège a fermé ses portes à l’une de ses élèves, une Marocaine âgée de 12 ans, parce qu’elle portait le voile. La jeune fille doit désormais se résigner à aller en cours sans son voile, ou trouver une place dans un autre centre, mission quasi impossible en cette fin de mois de septembre. Le directeur du centre dit suivre à la lettre un règlement intérieur qui interdit aux élèves de se couvrir la tête et le visage.

La situation des musulmanes voilées d’Europe se complique de jour en jour. Et la polémique a désormais envahi le milieu scolaire. Déjà en juin, une jeune collégienne marocaine avait été expulsée d'un collège de la ville d'Arteixo (Galice, nord-ouest de l'Espagne), à cause de son voile. Depuis le 23 septembre dernier, une autre personne a connu le même sort, dans la ville de Burgos, au nord.

Ibrahim Isslal, père de la jeune fille, âgée de 12 ans, assure que personne ne l’a obligée à se voiler. Il lui aurait également conseillé de ne porter son voile que dans la cour de l’école, et de le retirer dans sa salle de classe. La jeune fille s’y serait opposée. Elle a donc pour seules alternatives, de retirer son voile pour assister aux cours ou de se trouver une place dans un établissement ou ses habitudes vestimentaires sont tolérées. Problème, en cette fin de septembre, il ne reste plus de places disponibles. La jeune fille n’est donc plus scolarisée depuis une semaine.

Se trouvant à un âge où la scolarité est obligatoire en Espagne, Ibrahim Isslal a estimé que sa fille devrait avoir l’autorisation d’assister aux cours, malgré son voile. Ce à quoi le directeur du centre s’est opposé.

Appliquer le règlement à la lettre

Le directeur du centre, Eusebio López, a déclaré aux médias espagnols qu’il ne faisait que suivre à la lettre les dispositions du règlement intérieur de l’établissement. Ledit règlement stipule que « les élèves ne pourront pas se couvrir la tête dans les salles de l’établissement, sauf sur prescription. En aucun moment, ils ne pourront se vêtir de manière à cacher le visage totalement ou partiellement ».

« Depuis des années, nous combattons les casquettes, les visières et les cagoules. Dans ce cas, c’est pareil » s’est défendu López. Selon lui, le cas se serait déjà présenté pour une autre jeune musulmane, qui portait le voile. Informé des dispositions du règlement, la jeune fille se rend en cours, depuis lors, sans son voile.

Alors qu’Ibrahim Isslal, estime que le règlement va à l’encontre de la liberté de religion, Eusebio López, lui, considère que la restriction appliquée, n’est pas à caractère religieux. « Nous n’entrons pas dans les questions religieuses (…) nous demandons juste que l’élève se plie au règlement », a-t-il ajouté.

30/9/2011, Yann Ngomo

Source : Yabiladi

Le Court-métrage "Courte vie" du réalisateur marocain, Adil Al Fadili, a remporté le Grand Prix de la première édition du festival de Malmo (Suède) du film arabe, organisé par le Centre culturel arabo-scandinave (FADSO).

Dans une déclaration, samedi, à la MAP, Fadili s'est dit "très fier" de cette nouvelle distinction qui le propulsera "sans doute au devant de la scène cinématographique à l'échelle internationale".

"Courte vie" avait crée la surprise en remportant le grand prix du 8éme festival du court-métrage méditerranéen de Tanger.

Première réalisation cinématographique du jeune réalisateur Adil Fadili, ce court-métrage de 16 minutes dresse avec humeur et virulence les péripéties d'un jeune enfant, Zhar (chance), frappé par une malédiction depuis sa naissance sans jamais perdre espoir d'une vie meilleure.

Par ailleurs, selon les organisateurs du festival Malmo (23-27 septembre), cette manifestation avait pour objectif de faire découvrir le cinéma arabe à la population locale, en projetant un certain nombre de films (longs métrages, courts-métrages et documentaires) et en mettant en place des conférences de presse sur ce cinéma en pleine effervescence, malgré la conjoncture politique que traverse nombre de pays arabes.

 01/10/11

Source : MAP

Les participants à la 10-ème édition de la Convention France-Maghreb, manifestation économique dédiée à la promotion de l'entreprenariat, ont souligné la nécessité d'adopter une Feuille de route pour augmenter le volume des échanges commerciaux intermaghrébins.

A la clôture, samedi à Marrakech, de ce forum de trois jours tenu sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, les participants ont recommandé l'organisation de rencontres et de séminaires dans les cinq pays du Maghreb et en France en vue d'identifier les produits importés par lesdits pays et d'examiner les possibilités qu'ils le soient de l'espace maghrébin avec un coût moindre et de qualité supérieure.

Selon les organisateurs de cette manifestation, qui a eu lieu pour la première fois en dehors de la France, les échanges commerciaux intermaghrébins demeurent très faibles, tournent en moyenne autour de 2 pc et sont en deçà des attentes des peuples de la région, faisant part de leur ambition d'oeuvrer pour que le volume de ces échanges atteigne 10 pc en 2020.

Ils ont, par ailleurs, appelé à encourager l'implantation d'entreprises françaises dans l'espace maghrébin dans l'optique de limiter l'immigration clandestine.

Concernant la mise en valeur du secteur halal, sujet phare à l'ordre du jour de ce grand événement, ils ont annoncé la création dès 2012 d'un label halal Maroc pour que les entreprises nationales puissent exporter leurs produits dans tous les marchés du halal dans le monde.

La Convention France-Maghreb ambitionne de donner un nouveau coup de pouce aux relations entre le Maghreb et l'Hexagone et de booster les échanges intermaghrébins.

Cette édition a connu la participation de quelque 200 acteurs économiques, responsables et chefs d'entreprises maghrébins et français.

Aux yeux des participants, cette rencontre était une "véritable plateforme" de rencontres d'affaires, d'échanges et d'établissement de partenariats entre acteurs économiques maghrébins et français.

Ce conclave a été marqué notamment par la remise des Trophées de la Convention France-Maghreb, dont celui de l'"Unité", récompensant la sécurité informatique et les nouvelles technologies, est revenu notamment à l'Association marocaine de confiance numérique (AMAN).

01/10/11

Source : MAP

Le Programme de renforcement des capacités du tissu associatif marocain a été lancé samedi à Oujda lors d'un séminaire organisé par l'Agence de Développement Social (ADS).

Le séminaire tenu sous le thème "Ensemble pour un développement durable inclusif" a constitué une occasion pour mettre la lumière sur les principales orientations et les objectifs globaux de ce Programme qui s'étale sur deux ans (2012 et 2013) et cibles deux préfectures (Oujda-Angad et Tanger) et la province de Béni-Mellal.

Les débats ont porté aussi sur la mobilisation des acteurs locaux des territoires cibles et les modalités de mise en oeuvre de ce programme, doté d'un budget de 20 millions de dirhams, ainsi que sur les critères de sélection des associations qualifiées à en bénéficier.

Notant que le Maroc est engagé depuis des années dans une série de réformes et de programmes sectoriels qui visent à promouvoir le développement humain, le

directeur de l'ADS, M. Mohamd Najib Guedira, a souligné le rôle indispensable des associations dans le processus de développement.

Ce Programme ambitionne de renforcer les capacités des associations afin qu'elles puissent accompagner les mutations que connaît le Royaume à tous les niveaux et participer activement à la dynamique de leur territoire, a-t-il ajouté, relevant qu'il s'agit de contribuer au renforcement de l'intelligence collective et à la promotion et au soutien des dynamiques territoriales par le renforcement des capacités du tissu associatif.

Outre l'apport de l'ADS, ce programme bénéficie du soutien du ministère de l'Economie et des Finances, de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et de la Coopération italienne, en plus de l'implication active du réseau des Ong italiennes qui opèrent au Maroc, a expliqué M. Guedira, relevant que cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme de conversion de la dette marocaine envers l'Italie.

Les autres intervenants lors de ce séminaire ont fait savoir que près de 150 associations devront bénéficier des activités retenues dans le cadre de ce Programme qui ciblera la constitution et le renforcement de trois pôles associatifs (deux pôles préfectoraux et un pôle provincial) à travers la mise en oeuvre des plans de renforcement des capacités.

S'agissant des résultats attendus, il s'agira notamment de renforcer les compétences managerielles et sectorielles des associations, consolider les canaux d'échange entre institutions, et sociétés civiles marocaine et italienne, et développer des opportunités de coopération entre le Maroc et l'Italie.

La rencontre a aussi été l'occasion de donner un aperçu sur les projets réalisés par des Ong italiennes dans plusieurs régions du Royaume.

Les Ong italiennes sont présentes au Maroc depuis 1996 et les projets qu'elles ont menés intéressent notamment les secteurs de la santé, de l'éducation et du développement urbain, en plus des domaines de la présevation du patrimoine et de la migration, a-t-on indiqué.

01/10/11

Source : MAP

Les participants au colloque « repenser les migrations : pour une libre circulation dans l'espace méditerranéen" ont dénoncé les politiques migratoires adoptées par les pays des deux rives de la méditerranée, faisant remarquer que ces politiques constituent une entrave à la libre circulation des personnes garantie par les instruments des droits de l'Homme.

Ces politiques, ont-ils précisé, se manifestent notamment à travers la violation des droits des émigrants et leur incrimination et la militarisation des frontières, ce qui constitue, ont-ils estimé, « une véritable guerre déclenchée contre la migration».

A cet égard, ils ont appelé les Etats européens à cesser d'exercer des pressions sur les pays de la rive sud pour les contraindre à jouer le rôle du garde-frontière.

Cette rencontre a été sanctionnée par une série de recommandations visant notamment à entreprendre et à soutenir les actions visant à défendre les droits des migrants dans les pays d'origine, de transit et d'accueil.

Il s'agit, également, d'appeler les organisations et la société civile dans les deux rives de la Méditerranée à se mobiliser afin de garantir la réussite de la journée d'action globale contre le racisme et pour les droits des migrants, réfugiés et personnes déplacées, prévue le 18 décembre prochain.

Plusieurs universitaires et représentants d'ONG et d'associations de défense de droits de l'Homme de Tunisie, Maroc, Italie, France et Allemagne ont pris part à ce colloque qui s'est poursuivi pendant deux jours.

01/10/2011

Source : TAPL

Le 29ème Congrès des journalistes du Nord du Maroc et de l'Andalousie se tiendra du 20 au 23 octobre courant à Ronda (Andalousie, Sud de l'Espagne) sous le thème "Les sources d'information", a-t-on appris, lundi, auprès des organisateurs.

Cette édition sera marquée par la tenue de plusieurs conférences et tables rondes qui seront animées par des personnalités marocaines et espagnoles autour de l'importance des sources d'information, a indiqué l'Association andalouse de la presse du domaine du Gibraltar (APCG).

Le 29ème Congrès des journalistes du Nord du Maroc et de l'Andalousie sera une occasion pour procéder à un échange d'expériences et d'informations sur la pratique journalistique dans les deux pays et examiner les moyens à même de développer les liens de coopération entre les deux parties. Elle constitue également un pas en avant pour renforcer les liens de dialogue entre les journalistes des deux parties.

Selon les organisateurs, une cinquantaine de journalistes des deux parties représentant divers médias, prendront part à cet évènement, en plus de responsables politiques et élus locaux.

Co-organisée par l'APCG et l'Association de la presse marocaine, section du Nord, cette rencontre est organisée alternativement chaque semestre au Maroc et en Espagne pour examiner des questions spécifiques d'intérêt commun et relatives aux particularités des sociétés marocaine et espagnole.

Lors des précédentes éditions, le congrès a traité de problématiques diverses et variées intéressant les deux pays comme l'émigration clandestine, les relations commerciales entre le Maroc et l'Espagne, l'Union pour la Méditerranée (UPM) ou encore de sujets en relation avec la profession comme la déontologie ou la formation journalistique dans chaque pays.

3/10/2011

Source : MAP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organisera, le 4 octobre à Paris, un séminaire sur "l'actualité des relations franco-marocaines", dans le cadre de l'exposition "le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre".

Organisé en collaboration avec le Centre de la culture judéo- marocaine de Bruxelles et la ville de Paris, ce séminaire réunira des acteurs du monde islamique, économique et culturel des deux pays. La rencontre prend tout son sens dans le prolongement de l'Accord d'association signé le 13 octobre 2008 déterminant les conditions de coopération économique, sociale, et culturelle entre l'Union européenne et le Royaume du Maroc, indique un communiqué du CCME.

"Les perspectives des relations franco-marocaines à la lumière des liens de coopération entre les deux pays", "les principales réformes menées au Maroc" et "le Statut avancé auprès de l'Union européenne obtenu par le Maroc", figurent parmi les thématiques qui seront débattues lors de cette rencontre.

Au programme, sont prévues trois tables rondes, en l'occurrence "la nouvelle donne politique au Maroc dans une perspective régionale", "défis économiques et sociaux à l'heure du statut avancé" et "la culture, levier du dialogue".

L'exposition itinérante "le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre", qui se tient sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, a été initiée par le CCME et le Centre de la culture judéo- marocaine de Bruxelles.

Elle met en lumière la profondeur de l'histoire des relations entre le Maroc et l'Europe.

Après Bruxelles, Rabat et Anvers, l'exposition est présentée du 8 septembre au 8 octobre 2011 dans les salons de l'Hôtel de ville de Paris, rappelle-t-on.

30/09/11

Source : MAP

D’énormes baluchons bleus sont planqués dans les feuillages des mûriers. Des enfants joyeux jouent dans les escalators et les ascenseurs du métro qui débouche sur la place Victoria d’Athènes. Entre cent et deux cents clandestins, afghans pour la plupart, passent leur journée à l’ombre de ces arbres.

Assis, le regard vague, discutant, téléphonant, des hommes jeunes en majorité, attendent. Quelques semaines, des mois, plus d’un an parfois. Ils sont en transit en Grèce pour une autre destination européenne. Bloqués. Dans le quartier, ils seraient plus de 3000 selon le Centre hellénique de prévention et de soins des maladies qui se charge du suivi médical de ces populations fragiles.

«Tous les jours, il en arrive de nouveaux en provenance d’Afrique ou d’Asie», constate Irini Xanthopoulou, responsable du Centre. «Square Ameriqi, ce sont des Somaliens et des Sénégalais notamment. Dans les environs, ils sont à peu près 2000. Ces deux dernières années, ces réfugiés ont été de plus en plus nombreux. Ils dorment à dix ou vingt dans des appartements pour un euro.»

Comme 80% des immigrés clandestins d’Europe, ces sans-papiers sont passés par les 150 kilomètres de frontières entre la Grèce et la Turquie dans la région d’Evros. Cette zone est devenue la principale porte d’entrée de la zone de Schengen, depuis les accords de coopération entre l’Espagne, le Sénégal et la Mauritanie, ou entre la Libye de Kadhafi et l’Italie, qui ont eu un fort impact sur l’immigration illégale en provenance d’Afrique. Consciente du problème, l’Agence européenne des frontières extérieures Frontex a dépêché sur place 175 gardes-frontière pour aider les Grecs l’an dernier. Mais ce n’est pas encore assez.

«Ce sont les Turcs qui leur font passer la frontière terrestre», affirme Yiannis Pogas dont l’école culinaire se situe à deux pas du square Victoria. Et puis n’importe qui avec un bateau peut débarquer dans une de nos deux à trois mille îles. Comment voulez-vous les surveiller toutes?» explique encore ce quinquagénaire qui a étudié le management hôtelier en Valais.

«Il y a quinze ans, il n’y avait que des Grecs ici. Des étrangers, des Pakistanais notamment, se sont installés depuis. Le prix de l’immobilier a chuté. Un appartement qui valait 100 000 euros a perdu la moitié de sa valeur», constate encore ce Grec qui trouve normal que par humanité, son pays s’occupe de ces populations. Mais, se désole-t-il, «il y a des bagarres entre communautés, des trafics. Les rues sont devenues sales, les marbres ont noirci. Et la nuit, personne ne met plus le nez dehors.»

Jusqu’ici, les Afghans de la place Victoria n’ont pas rencontré d’hostilité des habitants du quartier. Mais ils ont déjà dû décamper du quartier Agios Panteleimonas et de la place Attikis, chassés parfois à coups de bâton par des milices. La crise a exacerbé ces réactions populistes, voire xénophobes à Athènes. La Grèce, qui était un pays d’émigration, est devenue un pays d’immigration. Il y a sans doute près de 2 millions d’immigrés pour une population d’un peu plus de 11 millions d’habitants en Grèce. Une pression énorme.

«Notre pays a assimilé un million d’Albanais, près d’un tiers de la population de ce pays proche, il est vrai», rappelle Théodoros Pangalos, vice-président du gouvernement grec. «Le deuxième groupe, celui des Pakistanais, n’est pas assimilable mais ne pose pas de problèmes. Mais ces jeunes Afghans et Maghrébins de 18 à 30 ans, parfois très agressifs, commencent à poser de gros problèmes», reconnaît le vice-premier ministre.

En septembre dernier, l’ONG Human Right Watch pointait diverses violations des droits de l’homme dans quatre centres de détention d’immigrants illégaux et demandeurs du droit d’asile en Grèce. Surpopulation, saleté, absence d’intimité, mauvais traitements, insultes, violences des gardiens: cette année, la Grèce avec l’assistance de l’Europe, veut remédier au problème. Mais la crise risque bien d’aggraver encore les choses. Dans les centres comme en ville.

02.10.2011,  Olivier Bot

Source : La Tribune de Genève

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