L'immigration venue d'Afrique ou des pays d'Europe de l'Est a été largement débattue lors de la campagne électorale pour les législatives suisses de dimanche mais pour la première fois, les riches expatriés sont eux aussi la cible des politiques.
Avec sa vue imprenable sur le lac Léman et les Alpes, Bassins est devenu un de ces lieux de prédilection où des employés des multinationales s'installant dans la Confédération.
Leurs salaires très élevés font grimper les prix du marché immobilier, de sorte que les locaux sont toujours plus nombreux à se plaindre de leur présence.
Bassins n'est pas une exception. Partout en Suisse, le débat fait rage. Car la population étrangère du pays, atteignant 1,751 million de personnes fin août 2011, constitue désormais 22,3% des 7,9 millions d'habitants de la Confédération.
Le nombre d'étrangers a ainsi plus que doublé en vingt ans en Suisse.
Bien que la majorité des partis s'accorde à dire que la main d'oeuvre étrangère est essentielle pour soutenir l'économie nationale, le ralentissement économique actuel dû à la crise de la zone euro a fortifié le discours anti-immigration.
L'Union démocratique du centre (UDC, droite populiste), premier parti politique suisse, qui vise le seuil de 30% aux prochaines élections fédérales, a d'ailleurs fait de l'immigration son principal sujet de campagne, appelant à "stopper l'immigration massive".
"On se rend compte qu'il y a beaucoup de problèmes structurels qui sont en train d'apparaître à cause de l'immigration qui est mal gérée", a indiqué à l'AFP le chef de l'UDC pour le canton de Vaud, Fabrice Moscheni.
Mais les riches étrangers sont désormais aussi la cible de l'UDC. "On a aussi des migrations dans certaines parties du pays qui poussent les loyers vers les sommets, qui engorgent toutes les infrastructure", explique M. Moscheni.
"Il faut se poser des questions: combien de gens peut-on encore accepter, comment peut-on les accepter dans le pays?" poursuit-il.
A ses yeux, la Suisse devrait privilégier l'arrivée de migrants qui s'installent sur le long terme, contrairement aux riches expatriés qui travaillent pour les multinationales et bénéficient d'aides au logement.
"Ce n'est pas que l'on soit contre les étrangers mais c'est simplement le système économique qui fait qu'on est en train de déséquilibrer notre tissu social habituel", fait ainsi valoir Didier Lohri, maire de Bassins, où cohabitent 29 nationalités.
M. Lohri regrette que la plupart des politiques ne parlent pas assez de la venue des milliers de riches expatriés et centrent leurs discours sur les étrangers les plus pauvres, venus d'Afrique et d'autres régions du monde en développement pour prendre en charge les "petits travaux".
Il déplore aussi que les partis aient laissé l'UDC s'emparer du discours de l'immigration grâce à un marketing efficace.
Comme à Riehen, dans la banlieue de Bâle, où une affiche anti-immigration de l'UDC est affichée sur un mur à près de 20 mètres de la frontière entre la Suisse et l'Allemagne.
Ici, comme dans d'autres villes frontalières, le débat sur l'immigration est un sujet très sensible. Au grand regret des communautés étrangères.
"Bien sûr, je comprends la crainte de l'UDC ou du Suisse qui dit qu'il n'y a plus de Suisses ici, qu'il y a seulement des étrangers, mais cela ne doit pas être provocateur", estime un porte-parole de la Commission des Musulmans de Bâle, Serhad Karatekin.
"Il doit y avoir un débat politique sur ce sujet", reconnaît-il, relevant que la Suisse a besoin d'étrangers dans les secteurs de la construction ou dans les activités de service d'entretien ménager.
"L'UDC veut stopper l'immigration, ils ne veulent plus d'étrangers, mais c'est quasiment impossible dans le monde actuel", note cet homme né en Suisse aux origines turques.
18/10/2011
Source : AFP
L'Union africaine (UA) a déclaré lundi que les transferts des immigrés africains à leurs familles et communautés représentaient chaque année quelque 40 milliards de dollars, a-t-on appris du premier dialogue régional africain sur les migrations internationales, ouvert lundi à Addis Abeba.
Dans un message lu par son représentant, la Commissaire de l'UA au département des affaires sociales Bience P. Gawanas a déclaré que ces transferts d'argents étaient de plus en plus reconnus pour leur contribution à la santé économique de l'Afrique, ainsi que pour leur importance vitale aux yeux des 25 millions de familles qui en bénéficient.
Malgré l'importance de ces flux d'argent vers ce continent, il reste des défis à relever comme leur coût de transfert élevés, les cadres juridiques et réglementaires qui entravent la concurrence et le faible niveau d'accès aux services financiers, entre autres, a déclaré la commissaire.
L'Afrique a connu des mouvements migratoire importants, qu'ils soient volontaires ou forcés, qui ont contribué à son paysage démographique, a-t-elle dit.
Quelque 30 millions d'Africains vivent à l'extérieur du continent, a-t-elle déclaré, ajoutant que cela posait certains problèmes socioéconomiques et politiques dans la gestion des migrations pour l'amélioration de l'Afrique.
Le responsable de liaison de l'Organisation pour les Migrations (IOM) auprès de l'UA et de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) Josiah Ogina a déclaré que les mouvements de population étaient un phénomène important qui affecte les pays d'origine, de transit et de destination d'une manière ou d'une autre.
La migration intra-régionale représente selon les estimations 63% des mouvements en Afrique, a-t-il dit.
L'UA a adopté en 2006 une Position commune africaine sur les migrations et les politiques de développement, a souligné M. Josiah.
Ce document reconnaît que la migration est un facteur d' intégration et de développement, a-t-il dit, ajoutant qu'il appelait les pays membres de l'UA à canaliser les migrations dans leurs stratégies de développement.
18/10/2011
Source : Radio Chine Internationale
Le magazine Yabiladi mag qui change de nom et devient Zmag, consacre un dossier aux marocains qui se naturalisent en Europe…Suite
Le " Maghreb : Deux Rives " est l'intitulé d'une intense programmation culturelle concoctée par le Cercle des Beaux Arts de Madrid comme entame de sa rentrée culturelle 2011-2012, en vue de rapprocher le public Espagnol de cette région du Sud de la Méditerranée.
Au programme de ce " cycle culturel ", initié durant les mois d'octobre et de novembre en partenariat avec l'agence Espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), figurent des expositions, des concerts de musique, des projections cinématographiques ainsi que des conférences, avec comme toile de fond trois pays du Grand Maghreb : le Maroc, l'Algérie et la Tunisie.
Ainsi et dans le cadre de cette programmation culturelle, une exposition d'artistes peintres du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et de pays d'Europe sera inaugurée le 27 octobre prochain à la salle Picasso du Cercle des Beaux Arts de Madrid.
L'exposition regroupera le travail de 13 artistes Maghrébins et Européens, notamment Fouad Bellamine, Nadia Kaabi-Linke, Kader Attia, Meriem Bouderbala, Mohamed El Baz, Mounir Fatmi, Nicène Kossentini, Mehdi Meddaci, Driss Ouadahi, Chourouk Hriech, Yazid Oulab, Younes Rahmoun et Karim Ghelloussi.
Une autre exposition, cette fois-ci, photographique, proposera au public de découvrir 150 instantanés de Pierre Bourdieu datant de la fin des années 1950 et formant partie de l'exposition " Images de l'Algérie " et qui " nous rapproche de la réalité de ce pays et de son évolution sociale et culturale".
Par ailleurs, une série de conférences animées par des spécialistes du Maghreb sont également programmées pour débattre de l'évolution sociale, culturelle et politique du Maghreb en relation avec son contexte Méditerranéen, notamment " les possibilités de coopération avec l'Union Européenne ", " l'exode migratoire" , " les effets régionaux de la mondialisation économique " et " les mouvements sociaux et les processus de démocratisation ".
Le clou de cette intense programmation culturelle sera le concert que donnera, le 18 novembre prochain, la chanteuse Marocaine Oum El Ghait Benssahraoui, célèbre sous le nom artistique de " Oum ". Le concert sera précédé de la projection de " Next Music Station: Morocco ", un documentaire sur la musique du Maghreb et ses interprètes.
17/10/2011
Source : MAP
Le Dialogue régional sur les migrations internationales s'est ouvert lundi à Addis-Abeba, sous le thème "Coopération et concertation pour promouvoir l'intégration régionale", avec la participation du Maroc.
Cette rencontre donnera l'occasion aux pays africains, aux communautés économiques régionales (CER) et aux partenaires de développement d'engager un débat constructif sur les forces et les faiblesses de la coopération et de la concertation en matière de migrations internationales et de développement en Afrique, les possibilités offertes et les menaces qui pèsent à cet égard.
Il s'agit d'examiner dans quelle mesure la coopération et la concertation pourront permettre de mobiliser efficacement les ressources qu'offrent les migrations et de les mettre au service du développement et de l'intégration régionale en Afrique.
Il sera aussi question des multiples aspects des migrations internationales et des liens multidimensionnels qui les unissent au développement. Le Dialogue, un processus purement consultatif, sera axé sur l'échange de données d'expériences et de bonnes pratiques concernant les moyens de mettre les migrations au service du développement.
Cette rencontre est marquée par la participation de délégués gouvernementaux, des représentants des CER et d'autres organismes intergouvernementaux, des spécialistes des questions des migrations internationales et de développement, ainsi que des représentants de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d'autres organismes onusiens.
Le Maroc est représenté par M. Mounir Benhammou, de la Direction de la Coopération multilatérale et des Affaires économiques internationales au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération.
Les migrations sont à la fois un facteur et un produit des relations internationales en matière de développement. Elles font intervenir plusieurs acteurs dans plus d'un Etat. La coopération et la concertation sur la migration sont désormais justifiées par le nombre croissant de migrants internationaux. Une des incidences importantes de ce phénomène est que certains pays sont devenus à la fois des pays d'origine, de transit et d'accueil.
En Afrique, cette complexité est en partie illustrée par l'augmentation rapide du nombre de migrants internationaux. Il y en avait 9 millions en 1960, chiffre qui a grimpé pour atteindre 16 millions en 1990 et environ 23 millions en 2010.
L'Afrique comptait un peu moins de 9 pc du nombre mondial total des migrants en 2010.
17/10/2011
Source : MAP
La deuxième session de formation professionnelle et artisanale destinée aux Marocains résidant à l'étranger en situation de précarité, sera lancée, vendredi prochain, au titre de l'année scolaire 2010-2011.
Cette session s'inscrit dans le cadre de la mise en Œuvre du programme social visant l'accompagnement social des MRE en situation de précarité en vue de faciliter leur intégration dans les pays d'accueil, indique un communiqué du
ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger.
Elle a également pour objectif de dynamiser la Convention tripartite de partenariat signée en janvier 2011 entre le ministère chargé des MRE, le Secrétariat d'Etat chargé de l'artisanat et l'Office de la formation Professionnelle et de la Promotion du Travail.
Ce programme permet aux jeunes marocains résidant dans les pays arabes et africains de bénéficier de programmes de formation dans différents domaines correspondant aux exigences du marché du travail dans les pays d'accueil.
Cette session de formation, d'une durée allant de 4 à 11 mois, se déroulera dans plusieurs villes notamment, Marrakech, Agadir, Al Hoceima, Kénitra et Settat.
17/10/2011
Source : MAP
L'Union démocratique du centre (UDC, droite populiste), premier parti politique suisse, a indiqué lundi avoir obtenu assez de signatures pour lancer un référendum "contre l'immigration de masse", un projet de loi qui pourrait menacer les accords bilatéraux entre Berne et Bruxelles.
"Deux mois et demi seulement après le début de la récolte de signatures, l'initiative populaire UDC 'contre l'immigration de masse' a déjà reçu l'appui de 120.000 personnes", se félicite le parti. Or en Suisse, si 100.000 signatures sont réunies, un référendum peut être organisé sur une question.
17/10/2011
Source : Europe1/AFP
La majorité des Britanniques appelle le gouvernement à réduire le nombre des immigrés, notamment parmi les immigrés clandestins et non-qualifiés, indique une étude de l'Université d'Oxford.
Près de la moitié des personnes interviewées soutient la prise de mesures visant à réduire le nombre des immigrés illégaux, alors que 64 pc appellent à abaisser le nombre des immigrés non-qualifiés.
Les Britanniques se sont également prononcés en faveur du durcissement des lois régissant l'octroi de l'asile politique, bien que les demandeurs d'asile ne représentent que 4 pc des immigrés, note le rapport, citant des statistiques officielles de 2009.
L'étude observe, par ailleurs, que les conventions internationales et européennes rendent difficile au Royaume-Uni la mission de réduire le nombre des immigrés non-qualifiés, dont la majorité provient des pays de l'UE.
Selon l'auteur du rapport, Dr. Scott Blinder, le sondage démontre les difficultés auxquelles le gouvernement fait face pour s'aligner sur les choix du public.
De son côté, le ministre de l'Immigration, Damian Green, a souligné que les mesures prises par le gouvernement pour réduire le nombre des immigrés répondent aux choix des Britanniques, ajoutant que "beaucoup reste à faire et nous allons aller de l'avant dans nos plans".
Le Premier ministre conservateur, David Cameron, a dévoilé lundi dernier un plan visant à durcir les lois de l'immigration, en introduisant de nouvelles mesures relatives en particulier aux immigrés clandestins, aux "mariages forcés" et aux regroupements familiaux.
La politique migratoire du gouvernement conservateur-libéral démocrate consiste à réduire le nombre net des immigrés (entrées mois sorties) de 242.000 actuellement à "quelques dizaines de milliers" d'ici à 2014.
16/10/2011
Source : MAP
" Femmes marocaines et andalouses dans le monde rural", est le thème d'un séminaire prévu les 26 et 27 octobre à Grenade (Sud de l'Espagne) à l'initiative de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée et du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger.
Cette rencontre se veut un forum d'échange d'expériences et de connaissances entre femmes marocaines et andalouses, ainsi qu'une première étape vers la mise en place d'un réseau de travail entre les deux parties, indique la Fondation des trois cultures de la Méditerranée. Les participants à cette rencontre aborderont la situation de la femme rurale au Maroc et en Andalousie à partir de différentes perspectives, souligne la même source, vendredi dans un communiqué. L'une des tables rondes programmées à cette occasion sera consacrée à la situation de la femme rurale marocaine et andalouse du point de vue social, économique et politique.
Les facteurs déterminants en matière d'évolution de la femme dans le monde rural, comme la formation, la conciliation de la vie professionnelle et de la vie de famille ou l'indépendance économique, sont également parmi les sujet qui seront évoqués lors de ce séminaire.
Il sera procédé, en outre, à la présentation de cas de femmes marocaines et andalouses qui se sont engagées dans des expériences entrepreneuriales qui sortent du stéréotype de la femme rurale.
Ce séminaire s'inscrit dans le cadre du cycle d'activités culturelles et artistiques " Le Maroc en Andalousie ". Inauguré en mai dernier à l'initiative de la Fondation et du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, ce cycle comprend des activités de tout genre, dont des séminaires, des concerts de musique, des conférences, des activités sportives, des expositions d'artisanat organisées dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie.
Ce cycle culturel, qui devrait se poursuivre tout au long de l'année en cours, s'assigne un double objectif, à savoir permettre aux ressortissants marocains vivant en Espagne de garder le contact avec leurs racines et offrir l'occasion au public espagnol de connaître un peu mieux le Royaume et sa culture.
Créée à Séville en 1998, la Fondation des trois cultures de la Méditerranée est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue. Son objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.
La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.
14/10/2011
Source : MAP
Un détenu sur trois dans les prisons belges est en séjour illégal dans notre pays, selon des chiffres de l'Office des étrangers que le secrétaire d'Etat à la Politique de Migration Melchior Wathelet a transmis au sénateur Karl Vanlouwe (N-VA).
Fin juillet, cela concernait 3215 personnes, sur un total de près de 11 000 détenus.
Sur ces 3215 détenus présents illégalement en Belgique, 67% (2155) n'étaient inscrits sur aucun registre. Les autres étaient repris au registre des étrangers, au registre d'attente ou sur un autre registre pour séjour temporaire.
Deux sur trois (2053) était définitivement condamnés, 1021 étaient par contre en détention préventive. Les autres bénéficiaient d'un autre statut, la plupart du temps en tant qu'internés.
Ces détenus étaient originaires, entre autres, du Maroc (644), d'Algérie (582) ou de Roumanie (246).
Karl Vanlouwe plaide pour la conclusion d'accords contraignants avec les pays d'origine des détenus. "Notre pays doit s'engager davantage dans la conclusion d'accords contraignants, pour que les ressortissants d'autres pays puissent accomplir leur peine de prison dans leur pays d'origine après une condamnation en Belgique", estime-t-il.
17/10/2011
Source : RTBF/belga
Nous sommes indignés !", s'exclame Othman Zerouali, 26 ans, diplômé cl une grande école de commerce française. Depuis quelques jours, les étudiants étrangers en France a leur tête, les étudiants marocains, montent une fronde …Suite
Au Musée d'art moderne de New York, une sélection de films invite à découvrir l'avant-garde cinématographique arabe. Cette année, le Maroc est bien représenté…Suite
La publication, le 5 octobre, d'une enquête du politologue Gilles Kepel réalisée dans les villes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis) a une nouvelle fois soulevé des interrogations sur la place de l'islam dans la société française.
S'il explore les conditions de vie des habitants de ces deux villes en matière de logement, d'éducation ou de transport, l'auteur du rapport, commandé par l'Institut Montaigne, a mis en avant des questions posées - et parfois instrumentalisées - dans le débat public ces derniers mois. Pour autant, l'opposition entre islam et République est-elle pertinente ? L'islam, tel qu'il se développe en France, est-il réductible à l'islam observé dans ces deux villes de banlieue ? La pratique religieuse est-elle le symptôme d'un malaise social ? La laïcité "à la française" est-elle adaptée à cette nouvelle réalité ? "Il ne faut pas faire croire qu'un clash est en préparation dans les banlieues entre l'islam et la République !", prévient d'emblée Franck Frégosi, directeur de recherche au CNRS, auteur de L'Islam dans la laïcité (Hachette Pluriel, 486 p., 10 euros).
Observée depuis des années par des spécialistes de cette religion, l'islamisation des jeunes générations, issues, ou non, de familles de culture musulmane, est multiforme. "Le phénomène islamique est en constante évolution, d'une grande labilité", explique Tareq Oubrou, imam à Bordeaux, qui défend la pratique d'un islam prenant en compte le contexte culturel dans lequel il s'exprime. "Comme tout phénomène religieux, il est dans une transmutation ahurissante. J'ai moi-même du mal à arrêter quelle religiosité est à l'oeuvre chez les gens que je côtoie. Certains pensent qu'ils sont dans l'islam, alors qu'ils sont dans la mode, le zapping. Le paradigme de la modernité s'applique aussi à l'islam !"
Pour Samir Amghar, spécialiste du salafisme, et auteur de Le salafisme aujourd'hui, mouvements sectaires en Occident (Michalon, 284 p. 18 euros), le renforcement de l'islam dans certains quartiers est imputable à plusieurs facteurs. "Il correspond à la fois à une crise identitaire, à une crise spirituelle et à une contestation du politique pour défier une autorité à travers une identité religieuse. Il est clair que pour les musulmans, l'islam est une valeur refuge. D'ailleurs, au-delà de la pratique religieuse, on constate une islamisation des pratiques sociales - les gens se saluent en se disant salam aleikoum - qui se double parfois d'une instrumentalisation de l'islam. Celui qui renoue avec l'islam devient un vertueux dans le quartier."
Ainsi, si comme l'explique l'anthropologue Dounia Bouzar, la perte de confiance envers la République explique en partie les raisons du "retour" à l'islam, devenu "seul espoir existentiel", cette approche ne suffit pas. "Certains musulmans, notamment des femmes, font un retour au texte pour mener un travail de rénovation de l'islam qu'ils considèrent trop empreint de traditions maghrébines. Il y a aussi les jeunes diplômés qui surinvestissent l'islam pour contrecarrer la stigmatisation et l'image d'archaïsme que leur renvoie la société sur leur religion."
"Suggérer que là où la République serait défaillante, l'islam se développerait, est inquiétant, estime donc M. Amghar. C'est mettre en concurrence deux systèmes qui n'agissent pas dans les mêmes sphères de l'individu. En effet, jusqu'à quel point de pratique religieuse l'islam constitue-t-il un frein à l'intégration ? Un musulman orthodoxe se met-il en dehors de la République, par nature ? En outre lier la dynamique de réislamisation à l'exclusion, c'est oublier l'émergence d'une classe moyenne musulmane conservatrice et intégrée."
"Il est vrai que lorsque l'horizon social se ferme, l'horizon vertical, la transcendance s'ouvre", reconnaît M. Oubrou. Mais opposer islam et République constitue pour lui "une hérésie républicaine". "Là où il y aurait plus de République, il n'y aurait pas forcément moins d'islam mais il y aurait un meilleur islam, poursuit l'imam. Un islam du partage, capable de renforcer les valeurs citoyennes, et non pas un islam qui se protège."
Car, comme tous les observateurs, M. Oubrou constate le développement "d'une orthodoxie de masse, un excès de ritualisation qui correspond à un besoin de repères". Il évoque même le risque "d'une religiosité cancéreuse, une prolifération anormale", allusion aux salafistes. Ces tenants d'une lecture littéraliste de l'islam prospèrent, notamment, dans les lieux de relégation et de misère sociale.
"La vraie question est celle de l'émergence des groupuscules rigoristes et du rôle des élus qui ne travaillent pas à la régulation de la laïcité sur leur territoire, soutient aussi Mme Bouzar. Ces groupes minoritaires, qui sont dans une logique d'auto-exclusion et d'exclusion des autres, défendent des valeurs contraires à la Constitution."
Les chercheurs contestent aussi l'idée "en vogue", selon laquelle "le fait qu'un musulman pratiquant est en soi considéré comme le symptôme d'un mal être, un refus d'intégration, voire la volonté d'islamiser la France", souligne Mme Bouzar. "Je ne pense pas que l'on puisse voir dans la pratique du ramadan le symptôme d'une perte de valeurs", poursuit-il.
"Il serait d'ailleurs intéressant de voir quelle place a la dimension religieuse dans le quotidien d'autres croyants vivant en banlieue, notamment les évangéliques, souligne M. Frégosi. Le repli dans le religieux n'est pas forcément destiné à contrer l'appartenance républicaine. Encore faut-il rendre cette appartenance possible..."
De même, le développement du halal, souligné par le rapport Kepel, correspond à diverses aspirations. "Outre le fait qu'il existe aujourd'hui un marché du halal, les gens, sans être des piliers de mosquée, se rassurent moralement en se conformant par ce biais à une certaine éthique", explique M. Frégosi. "Cela relève aussi d'un phénomène de mode, ajoute M. Amghar. Et, si on peut lire ce développement comme un signe de communautarisation, il est aussi le signe d'une sédentarisation de citoyens qui considèrent cette revendication comme légitime. On assiste à l'émergence d'un islam de terroir."
16.10.11, Stéphanie Le Bars
Source : Le Monde
Le directeur général des affaires intérieures de l'Union européenne (UE), Stefano Manservisi, a effectué jeudi dernier une visite d’une journée dans notre pays, dans le but de nouer le dialogue avec le Maroc sur les sujets de la mobilité, la migration et la sécurité.
Intervenant lors du point de presse organisé à l’issue de cette visite, M. Manservisi a indiqué que les changements que connait le monde arabe ont des répercussions sur l'UE.
“La transformation profonde qui s’opère en Afrique du Nord, ce n’est pas quelque chose à laquelle l’UE assiste de manière seulement passive ou simplement en changeant les instruments, au fond ces mouvements changent l’UE elle même ”. Stefano Manservisi
En parlant du contexte de ce dialogue, il a reconnu: “je ne dévoile aucun mystère, en Europe il y a des forces politiques qui se créent sur des messages négatifs de racisme et de xénophobie et souvent, le migrant qui vient d’Afrique du Nord est le problème”.
Moins de contraintes pour les visas
Les pays partenaires doivent donc s’engager avec fermeté à coopérer avec l’UE dans les domaines de la lutte contre le crime organisé et le trafic d’êtres humains, a préconisé M. Manservisi.
Ce volet sécuritaire sera accompagné par un accord de facilitation d’obtention de visas, pour permettre aux Marocains d’entrer dans l’UE pour des courts séjours avec moins de formalités, de documents administratifs et à faible coût. A l'instar de ce qui a été fait pour la Moldavie, notre pays pourrait profiter des mêmes avantages que ceux accordés aux pays de l'Europe de l'Est dans le cadre de la migration légale.
16/10/2011, Rachid Loudghiri
Source : Aufait
La Finlande a introduit des manuels sur la religion musulmane et les traditions islamiques dans les écoles publics du pays. Une manière pour les autorités de mieux faire comprendre l’islam aux jeunes générations et de lutter contre les préjugés qui mine la communauté musulmane en Europe.
Un des livres, intitulé « Salam - islamin polku » (« Salam - le chemin de l'islam ») et conçu pour des élèves de primaires, enseigne également aux jeunes finlandais les autres religions et l'importance de la tolérance en islam, rapporte le site Onislam. De nouveaux manuels pour des élèves plus âgés sont en cours de rédaction.
« Le statut de l'islam comme une religion minoritaire se reflète dans le fait que les histoires enseignent également comment il est possible de vivre avec d'autres personnes même si la religion et les coutumes sont différentes », a déclaré Suad Onniselka, un des auteurs de l’ouvrage.
En parallèle, le gouvernement finlandais projette de lancer une formation pour les imams du pays. « Il est important que les membres de la communauté musulmane, comme ceux des autres religions, aient des liens étroits avec la société finlandaise, sa langue et sa culture », a déclaré l’archevêque Kari Makinen, le chef de l'Église luthérienne, ajoutant que cela permettra aux musulmans de se sentir vraiment chez eux en Finlande.
Le pays, qui compte 5,2 millions de personnes, abrite près de 50 000 musulmans .
13/10/2011
Source : Saphir News
A la conférence annuelle du Parti conservateur, début octobre, la ministre de l'Intérieur britannique Theresa May s'est appuyée sur un récit improbable pour défendre sa position sur l'immigration. Au grand dam des tories.
La conférence des conservateurs, qui s'est tenue début octobre à Manchester, a été le théâtre d'échanges mordants entre membres du gouvernement : Kenneth Clarke [ministre de la Justice] a ainsi tourné en ridicule Theresa May [ministre de l'Intérieur] qui lors de son intervention avait évoqué le cas d'un clandestin [bolivien accusé de vol] sauvé de l'expulsion grâce à son chat. Comme le bureau de presse de la justice contestait cette affirmation, Kenneth Clarke a déclaré qu'il était prêt à parier avec elle que toute cette histoire était fausse.
Or selon une source du ministère de l'Intérieur, le juge aurait fait la déclaration suivante : "Les preuves concernant l'acquisition conjointe de Maya [le chat] par l'appelant et sa partenaire viennent confirmer mes conclusions sur la qualité de la vie de famille vécue par l'appelant et son conjoint." Theresa May avait annoncé lors de la conférence son souhait d'amender les lois sur l'immigration pour restreindre le recours trop fréquent des immigrés clandestins et des délinquants étrangers au respect de la vie familiale prescrit dans la loi sur les droits de l'homme (Human Rights Act). Cette loi s'inspire des droits énoncés dans la Conventioneuropéenne des droits de l'homme. Elle avait choisi d'illustrer son propos en ayant recours à des exemples déjà donnés par la presse de droite. "Le clandestin qui ne peut être expulsé parce que – et je n'invente rien – il avait un chat."
Selon Kenneth Clarke, qui a commandé un rapport sur l'avenir de la Convention européenne des droits de l'homme, Theresa May aurait dû le consulter avant de faire cette remarque. "Quand Theresa m'aura dit d'où elle tire ces exemples qui lui posent apparemment problème, je suis certain que nous tomberons d'accord – c'est l'interprétation inepte de cette loi qui lui vaut cette mauvaise réputation, et nous devrions tous nous mobiliser pour les droits de l'homme et les libertés individuelles au lieu de les désavouer."
Il s'est ensuite lancé dans un vigoureux plaidoyer en faveur de la Convention européenne des droits de l'homme : "Ce sont les Britanniques, après leur victoire sur le fascisme, qui ont pris l'initiative de cette Convention européenne des droits de l'homme. L'idée consistait à instaurer ces valeurs dans les régions où le fascisme s'était imposé, afin de s'assurer que nous revenions tous à des valeurs européennes universelles du moins en matière de libertés individuelles – si chères au Parti conservateur."
Pour Sadiq Khan, ministre de la Justice (dans le cabinet fantôme) de l'opposition : "Le temps et l'énergie dépensés par ce gouvernement à tergiverser au sujet de cette loi montre à quel point ce gouvernement est éloigné des préoccupations des Britanniques. Ces derniers s'intéressent en effet bien plus aux problèmes de sécurité engendrés par l'ampleur des restrictions budgétaires imposées à la police qu'aux échanges de coups de griffe entre ministres."
Theresa May a présenté par la même occasion le colonel Tim Collins, ancien de la guerre en Irak, premier candidat conservateur à se déclarer candidat pour le poste de Police and Crime Commissioner [commissaire de police, élu au suffrage universel au Royaume-Uni] qui sera élu en novembre. Le colonel Collins a donné le ton de sa campagne en déclarant que les policiers devaient "faire la chasse aux voyous" au lieu de "jouer les assistantes sociales". La ministre de l'Intérieur a soutenu le colonel Collins en déclarant aux délégués : "Je ne voudrais pas être à la place des délinquants s'il est élu !" Elle s'est à nouveau engagée à réformer la police et a insisté sur le fait que les coupes budgétaires n'affectaient en rien la qualité des services de base sur le terrain ni leur amélioration.
Mais c'est sur le sujet de l'immigration que Theresa May s'est montrée la plus vindicative. Après avoir réitéré sa promesse de réduire le solde migratoire, elle a déclaré : "Nous devons nous assurer que nous avons toute latitude pour expulser des étrangers qu'il serait folie de garder chez nous. Nous avons tous entendu des histoires sur cette loi. Ce gros dealer de drogue qui ne peut être expulsé à cause de sa fille – dont il ne s'occupe même pas. De ce voleur qui reste sur le sol britannique parce qu'il a une petite amie. Ou encore de ce clandestin inexpulsable – et je n'invente rien – parce qu'il a un chat."
14.10.2011, Nicholas Watt et Alan Travis
Source : Le Courrier international
La crise pousse les Européens à reprendre le chemin de l’émigration. Pour les jeunes des pays méditerranéens comme pour ceux des pays d’Europe orientale, c’est au Nord du continent que se trouve à présent le salut.
En l'espace d'un siècle, les pays européens sont passés du stade de pays d'émigration à celui de pays d'immigration – ils se sont transformés en pays d'accueil. Tel un aimant, le développement industriel a attiré la population des pays pauvres. De nombreux migrants sont rentrés par la suite dans leur pays d’origine, mais il a fallu un apport de main d'œuvre externe pour couvrir le déficit de travailleurs. Les derniers pays d’accueil ont été ceux du Sud de l'Europe, destination de prédilection notamment des Roumains. Ces derniers sont à présent concurrencés sur le marché du travail par les autochtones au chômage. Face à cette situation, et aux nouvelles restrictions en matière d’emploi des étrangers, immigrés de l’Est et autochtones du Sud tendent à chercher du travail en Europe du Nord.
Le Sud part à l'assaut du Nord
L'Europe a déjà vécu des mouvements migratoires massifs par le passé : Entre1950 et 1970, environ 10 millions d'Italiens, de Grecs, d’Espagnols et de Portugais ont pris le chemin des pays européens les plus développés. Après 1973, avec le début du déclin démographique dans l’arc méditerranéen, les Etats qui en font partie ont ouvert leurs portes aux travailleurs étrangers. Le point d'inflexion – lorsque l'immigration a dépassé l'émigration – a été atteint dans les années 1980. Les flux sont venus d'Afrique du Nord, puis d'Europe centrale et orientale. Le processus s'est accéléré après la chute du rideau de fer. A présent, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les pays nordiques pourraient faire face à un assaut sans précédent car, en plus des populations à forte tradition de migration (Espagne, Italie, Irlande et même Grèce), il y a aujourd'hui l'énorme pression de celles de l'Est de l'Europe, Roumains en tête. Quant à la Roumanie, elle deviendra à son tour un pays d'immigration, mais il s'agira probablement de travailleurs venant d'Asie,du Moyen-Orient ou d’Afrique.
Les dernières statistiques britanniques montrent par ailleurs une dynamique inhabituelle dans la relation avec l'Espagne. Le nombre d'Espagnols enregistrés dans le système de sécurité sociale britannique a augmenté de 85% pendant la dernière année fiscale (avril 2010-avril 2011), par rapport à l'année précédente. Pour la première fois, l'Espagne est arrivée dans le top cinq des pays de provenance des immigrés au Royaume-Uni – après le Pakistan, le Sri Lanka, la Lituanie et l'Irlande. Selon la branche espagnole de l'agence d’intérim Adecco, environ 110 000 personnes ont quitté l’Espagne avec un contrat de travail à la clé entre 2008 et 2010, alors que le taux de chômage y a dépassé 21%. Plus de 4.2 millions de personnes se retrouvent sans emploi. Une augmentation significative a été également enregistrée chez les Italiens : de 60 000 curriculum vitae recensés par Eurostat en mars 2010, ils sont passés à près de 90 000 en Septembre 2011.
"One-way-ticket" contre immigration itinérante
La migration du type "one-way-ticket", lorsque l'Italien ou l'Irlandais s'embarquait sur un navire en partance pour les Etats-Unis et y restait jusqu'à sa mort, a disparu. Aujourd’hui, elle est devenue itinérante, d'un pays à l'autre, en fonction du marché du travail. Les migrants se distribuent tacitement le marché en fonction de l'acceptabilité et la pénibilité du travail. Il y a donc une différence majeure entre les émigrants espagnols et les Roumains. Ces derniers sont appelés "cueilleurs de fraises" parce qu’ils travaillent pour la plupart dans l'agriculture des pays de destination et occupent les emplois les moins qualifiés. Quant aux Espagnols, affirme le professeur Miguel Pajares de l'Université de Barcelone, "ils vont vers des pays où ils trouvent des emplois spécialisés. La différence entre Roumains et Espagnols n'est pas tant la compétence que l'acceptabilité" des différents emplois.
En Irlande, le nombre d'habitants qui quittent actuellement le pays est supérieur à celui des immigré venus à l’époque où le pays passait pour "le tigre celtique". Lors de la dernière année fiscale, avril 2010 – avril 2011, plus de 40 000 irlandais ont abandonné l’île, pour 36 000 immigrants arrivés. "La crise est plus facilement supportable à l'étranger", explique le professeur roumain Dumitru Sandu, spécialiste en matière de migration. La tendance migratoire actuelle se maintiendra, en raison de la crise et de la récession qui ont frappé l'Europe. D'autant plus que les pays qui ont rejoint l'Union en 2004 ont dépassé la période de transition (de sept ans maximum) qu'un Etat membre pouvait leur imposer pour protéger son marché du travail. La date butoir était le 1er mai de cette année, pour la Pologne, la République Tchèque, la Hongrie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Slovénie et la Slovaquie.
Précampagne xenophobe pour 2012
Après l'Espagne et la France, qui ont introduit de nouvelles restrictions sur le marché du travail à l'encontre des Roumains, plusieurs Etats ont annoncé qu'ils allaient modifier la législation afin de réduire l'immigration. Sous prétexte de sauvegarder les emplois locaux, l'accès des immigrés au marché du travail est ainsi bloqué, sur un air de précampagne pour les élections qui auront lieu en 2012 dans plusieurs de ces pays. "Il ne s'agit pas tellement de raisons économiques, mais d’entorses aus principes démocratiques de l'Union, qui ont été ignorés", affirme Catalin Ghinăraru, de l'Institut national roumain de Recherche sur l'Emploi.
Chaque fois que l'économie des pays de destination se contracte, apparaissent des attitudes de rejet des immigrés. Et, inévitablement, c'est le groupe le plus important d’entre eux qui est visé. Ainsi, les Roumains sont la cible de plusieurs campagnes allant dans ce sens. En Espagne, par exemple, le Parti populaire a placardé cet automne des affiches électorales avec le slogan “No queremos rumanos” [“Nous ne voulons pas de Roumains”]. Malgré cela, seule une petite minorité des Roumains retournent au pays, ainsi que le montre l'étude "L'impact de la crise économique sur la migration de la main d'œuvre roumaine", réalisée par la Fondation "Friedrich Ebert" : seulement 5% de ceux qui sont partis sont rentrés au pays, et pour des périodes courtes. Après, ils repartent vers d’autres destinations.
14 octobre 2011, Mariana Bechir
Source : Presseeurope
La Suisse et la République de Guinée ont conclu aujourd’hui à Conakry un accord de coopération en matière de migration. Il a été signé par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et par le ministre guinéen des Affaires étrangères Edouard Gnakoye Lama. Cet accord d’un nouveau type englobe la migration au sens large, y compris l’aide à la réinstallation ou la collaboration dans la lutte contre le trafic d’êtres humains. Il s’agit d’un des premiers accords de réadmission conclu avec un pays africain.
Cet accord de coopération en matière de migration prévoit d'encourager et d'assister les retours volontaires. La Guinée s'engage par ailleurs à réadmettre sur son territoire ses ressortissants qui n'ont pas ou plus le droit de séjourner en Suisse. L'accord prévoit une assistance à la réintégration dans le pays d'origine, ainsi que l'instauration d'un dialogue migratoire. Les deux pays veulent aussi collaborer dans la lutte contre la traite des êtres humains et les réseaux de trafic de personnes. Des campagnes de sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière et des cours de formation pour le personnel consulaire sont notamment prévus.
Un accord d'un nouveau type
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga poursuit ainsi les efforts pour renforcer la coopération internationale en matière de migration. L'accord conclu avec la Guinée est un nouveau développement par rapport aux accords de réadmission classiques. Dans un esprit de partenariat et de coopération, cet accord tient compte des intérêts des deux parties, ce qui doit favoriser une bonne application du volet réadmission. L'accord avec la Guinée doit servir d'exemple pour de nouvelles coopérations à établir avec d'autres pays. A ce jour, la Suisse a conclu 47 accords de réadmission de divers types avec un total de 50 pays. Ces accords visent en particulier à faciliter le retour des personnes qui ne remplissent pas les conditions d'octroi de l'asile en Suisse. Au cours de son voyage, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga rend également visite à des personnes qui ont pu reprendre pied en Guinée et entreprendre une activité économique grâce à une aide au retour fournie par la Suisse.
Des entretiens sont aussi prévus avec plusieurs ministres et avec le président guinéen Alpha Condé.
14/10/2011
Source : Site de la Confédération suisse
La 13è réunion du groupe migratoire mixte permanent maroco-espagnol s'est tenue, samedi à Barcelone (nord-est de l'Espagne) sous la coprésidence de M. Khalid Zerouali, Wali, directeur de l'Immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, et des secrétaires d'Etat espagnols à l'Immigration et à la sécurité, respectivement Mme Anna Terron et M. Justo Zambrana.
Au cours de cette réunion, les deux parties ont dressé le bilan de la coopération dans le domaine migratoire notamment en ce qui concerne la lutte contre les réseaux de l'immigration illégale ainsi que l'encouragement des flux migratoires légaux.
Les deux parties ont, dans ce sens, réaffirmé leur détermination d'intensifier la coopération bilatérale en matière de lutte contre l'immigration clandestine et le trafic d'êtres humains, soulignant l'importance des résultats obtenus dans ce domaine grâce à la coordination et au dialogue permanents.
Cette réunion de travail a été également l'occasion de mettre en exergue les efforts du Maroc dans la lutte contre l'immigration clandestine et les réseaux de passeurs d'immigrés.
Le groupe migratoire mixte permanent maroco-espagnol, dont la 12è réunion s'est déroulée en décembre 2010 à Marrakech, tient des réunions régulières alternativement au Maroc et en Espagne pour faire le point de la coopération bilatérale en matière d'immigration.
15/10/2011
Source : MAP
Dans son rapport annuel publié jeudi, Médecins du Monde dresse un bilan catastrophique de l’accès aux soins pour les plus démunis en France. La faute aux politiques publiques, "plus sécuritaires que sociales", selon l’ONG.
Le système sanitaire français est-il en passe de connaître une crise humanitaire ? C’est aujourd’hui la crainte de l’ONG Médecins du Monde qui s’inquiète, dans son rapport annuel, de la possibilité d’un imminent "krach sanitaire" français.
Selon le baromètre de l’ONG, les consultations médicales dans les vingt centres d’accueil, de soins et d'orientation (Caso) de Médecins du Monde en France destinés aux personnes précaires ont augmenté de 10% entre 2008 et 2010, pour atteindre 38 606 consultations l’an dernier. Parmi elles, près de 12% des patientes étaient mineures, dont la moitié avait moins de 7 ans et le tiers seulement était suivi par les services de protection maternelle et infantile. Par ailleurs, 8% des femmes enceintes suivies par MDM vivent dans la rue, et plus de la moitié présentent un retard de suivi de grossesse.
Le gouvernement sur le banc des accusés
Une situation inédite, explique l’ONG, que la crise économique ne peut à elle seule expliquer. "Il serait complètement faux et mensonger de faire porter l’entière responsabilité de ce bilan catastrophique à la crise financière du moment", explique Jean-François Corty, directeur des missions France de l’ONG, contacté par FRANCE 24. Selon lui, c’est plutôt du côté des responsables politiques qu’il faut chercher un coupable. "L’État ne peut pas se dédouaner de ses responsabilités. C’est sa politique sécuritaire et migratoire qui a grandement contribué à la dégradation des conditions de vie des personnes les plus démunies en compliquant l’accès aux soins, en réduisant l’hébergement d’urgence et le logement social", explique-t-il. L’immense majorité - 95% - des patients reçus dans les Caso, en effet, n’a pas la nationalité française.
Pis, estime Jean-François Corty, la politique migratoire du gouvernement mettrait délibérément en danger la vie de nombre de ces personnes précaires. "Pour eux, se déplacer entre leur domicile et le lieu de consultation de MDM, c’est prendre le risque de s’exposer à des arrestations et à des expulsions", explique-t-il. "Alors certains ne viennent plus bien qu’ils développent des pathologies graves."
Deux mesures sociales phares démantelées
Dans sa diatribe, celui-ci va même jusqu’à pronostiquer la mort prochaine du modèle social français – pourtant régulièrement cité en exemple dans le monde. "L'image d'entraide sociale que véhicule notre pays est un leurre. Le gouvernement ne protège plus les plus faibles", souligne-t-il, déplorant la destruction de deux mesures phares destinées à protéger les plus démunis : l’aide médicale d’État (AME) pour les personnes en situation irrégulière et le droit au séjour pour maladie (Dasem).
Les conditions d’accès à la première ont effectivement été considérablement durcies par la loi de finances de 2011, tandis que le second a été purement et simplement démantelé par la Loi immigration, intégration et nationalité promulguée en juin dernier. "C’est scandaleux, il faut savoir qu’un rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) [commandé par le gouvernement en 2010 pour évaluer l’intérêt de la couverture sociale de l’AME et du Dasem, ndlr] avait pourtant conclu à l’utilité de ces droits sociaux", précise-t-il. "Mais ce rapport n’a été rendu public que fin décembre 2010 : les restrictions du droit à l’AME avaient déjà été votées à l’Assemblée !" Contacté par la rédaction de FRANCE 24 à ce propos, le ministère de l'Intérieur n'a, pour l’heure, pas donné suite à nos sollicitations.
"Interventions de nature humanitaire"
Sur le terrain, les "dégâts collatéraux de telles mesures", comme on les appelle à MDM, sont loin d’être invisibles. Les centres de l’ONG ne désemplissent pas. "Nous sommes parfois obligés de refuser certains patients", déplore encore Jean-François Corty. Dans certaines villes, en effet, Médecins du Monde est débordé. "On est aujourd’hui à plus de 10 000 interventions médicales par an dans le centre de Marseille, la situation est devenue bien trop compliquée", s’alarme Cendrine Labaume, l’une des coordinatrices du Caso de la cité phocéenne.
Conséquence de cet accroissement de la précarité, MDM s’inquiète de voir ressurgir des maladies d’une "autre époque". "Les cas de rougeole, de tuberculose (surnommée la "maladie de la pauvreté"), de gale ou d’hépatite A ont considérablement augmenté depuis deux ou trois ans", précise Jean-François Corty. "Toutes ces pathologies obligent Médecins du Monde à mettre en place des interventions de nature humanitaire" normalement utilisées "en zone de conflit ou après une catastrophe naturelle", ajoute-t-il.
À l’approche de la présidentielle de 2012, l’ONG n’a donc qu’un seul souhait : voir les candidats prendre clairement position sur le thème de la santé solidaire et sur l’accès aux soins des plus précaires, un sujet qui "émerge encore trop peu" dans les débats. "Si le prochain gouvernement ne rectifie pas le tir, je crains fort que la situation ne devienne ingérable. Son indifférence ou son immobilisme pourraient aggraver le risque d’une crise humanitaire grave… Une véritable honte dans un pays occidental au XXIe siècle", conclut celui-ci. Pour télécharger le rapport, cliquer ici
14/10/2011, Charlotte BOITIAUX
Source : France 24
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