Les travailleurs immigrés ont été les principaux bénéficiaires des postes d'emploi crées en Espagne entre avril et septembre 2010, selon les conclusions d'une étude sur le marché du travail dans ce pays, présentée à Barcelone.
Les travailleurs immigrés ont ainsi occupé 109.000 emplois contre 42.000 pour les nationaux, soit 70% du total des postes d'emploi crées durant cette période, a ajouté l'étude réalisée par Manpower, leader mondial des services à l'emploi, sur la base des chiffres publiés par l'Institut national espagnol des statistiques (INE).
L'étude fait également ressortir que les expatriés, qui représentent 17% de l'ensemble de la population active en Espagne, ont fait preuve d'une meilleure capacité d'adaptation à la crise économique par rapport aux nationaux, précisant qu'ils ont été moins touchés par les pertes d'emploi.
Depuis l'éclatement de la crise économique au milieu de l'année 2007, près de 181.000 immigrés ont perdu leur emploi (+9%) sur un total de près de deux millions de personnes, a noté la même source.
Durant les six derniers mois de 2010, les immigrés ont perdu 126.000 emplois (+26%) sur un total de 476.000 postes détruits, a noté l'étude, précisant qu'en dépit de cette situation, les travailleurs étrangers demeurent plus exposés au chômage par rapport aux nationaux.
Selon cette étude, le chômage touche 27% de la population immigrée active contre une moyenne nationale de près de 20%.
L'Espagne compte 5,7 millions d'étrangers, soit 12,2 de la population totale du pays (46.951.532), d'après l'INE.
Source : MAP/Aufait
Le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et la Fondation Orient-Occident ont procédé, jeudi à Rabat, à la signature d'une convention-cadre de partenariat pour l'organisation conjointe d'activités culturelles au Maroc.
Cette convention, signée par le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur et la présidente de la Fondation Orient-Occident, Yasmine Filali, vise à organiser des activités conjointes qui révèlent les talents de la jeunesse marocaine en matière de science, d'artisanat, d'art et de sport.
Elle a pour objectifs de consolider les liens culturels avec les générations de la diaspora marocaine et de renforcer leur attachement à leur pays d'origine, tout en encourageant leur intégration dans les pays d'accueil.
Outre la collaboration aux éditions des Universités d'été au Maroc, le ministère chargé des MRE et la Fondation Orient-Occident conviennent d'organiser conjointement plusieurs activités culturelles, des cycles de formation et des colloques scientifiques sur des thèmes ayant trait à l'immigration dans la région de la Méditerranée.
La convention s'inscrit dans le cadre de la volonté du ministère chargé des MRE de renforcer le partenariat avec les différents intervenants en faveur des Marocains du monde, notamment les acteurs de la société civile.
6/01/11
Source : MAP
Les sans-papiers ne sont pas égaux face aux régularisations en Suisse, les dérogations autorisées par le gouvernement fédéral répondant à des critères peu précis des pratiques des cantons (républiques) sont très différentes, selon les médias helvétiques.
Ils soulignent que certains sont en Suisse depuis de nombreuses années, ont un travail, sont parfaitement intégrés et finissent par être régularisés, d'autres pas.
Le sort des sans-papiers dépend souvent du bon vouloir des 26 cantons formant la Confédération helvétique et qui ont chacun leur propre constitution, parlement, gouvernement et tribunaux.
Ceux de Vaud et Genève font par exemple régulièrement recours à la législation leur permettant d'invoquer des "cas de rigueur" auprès de la Confédération et d'obtenir ainsi des permis de séjour, mais d'autres ne bougent pas.
A cela s'ajoute le fait que les critères de l'Office fédéral des migrations (ODM) restent flous et laissent une marge d'appréciation. Ainsi, deux étrangers sans statut légal avec exactement le même parcours peuvent, dans un canton, obtenir de séjour avec travail, et dans un autre, être expulsés de force dans leur pays d'origine.
A Berne, capitale fédérale, des voix, particulièrement celles des élus, s'élèvent pour tenter d'imposer des changements pour les personnes (entre 90.000 et 250.000) sans statut légal qui vivraient actuellement en Suisse.
Contrairement à l'Italie ou à l'Espagne, la Suisse ne recourt pas aux régularisations collectives dans ce domaine, mais procède à une analyse de "cas par cas", prévoyant trois types de dérogations aux conditions d'admission.
Une personne sans statut légal peut par exemple recevoir une autorisation de séjour lorsqu'elle arrive à se faire considérer comme un "cas individuel d'une extrême gravité".
La deuxième dérogation consiste en ce que les personnes admises à titre provisoire peuvent, après cinq ans, demander que leur cas soit étudié de "manière approfondie" en vue d'une autorisation de séjour, en fonction de leur niveau d'intégration, leur situation familiale et de l'exigibilité de leur pays de provenance.
Enfin, le fameux article de la loi sur l'asile qui prévoit que "les requérants d'asile peuvent, sur demande du canton, recevoir une autorisation de séjour, s'ils séjournent en Suisse depuis au moins cinq ans et qu'il s'agit d'un cas de rigueur en raison de leur "intégration poussée".
Les élus, toutes tendances confondues, à part la droite sont contre "une volonté politique de ne Pa créer des droits individuels pour les requérants".
Toutefois, les libéraux-radicaux estiment que la Suisse est débordée par des flux perpétuels de migration. Le parti tient à la libre circulation des personnes avec l'Union européenne, mais il propose de limiter l'immigration des pays tiers.
Contrairement à ce que veut faire croire la gauche, le mélange de différentes cultures n'est pas toujours bénéfique pour la Suisse, défend le Parti libéral-radical suisse (PLR).
Le parti bourgeois refuse une politique d'ouverture généralisée des frontières mais il ne veut pas non plus du repli sur soi préconisé par l'Union démocratique du centre (droite conservatrice), préférant un "contrôle pragmatique" de l'immigration.
Source :MAP/Aufait
La Suisse est débordée par des flux perpétuels de migration, estiment les libéraux-radicaux. Le parti tient à la libre circulation des personnes avec l'Union européenne, mais il veut limiter l'immigration des pays tiers.
La Suisse compte tous les ans 80'000 à 100'000 personnes de plus, a rappelé jeudi devant la presse à Berne le conseiller national argovien Philipp Müller. Depuis quelques années, le pays subit une pression migratoire croissante, surtout d'Afrique. Compte tenu de l'évolution démographique attendue, cela ne va pas s'arranger, a averti le parlementaire.
Pas question d'ouvrir toutes les frontières: contrairement à ce que veut faire croire la gauche, le mélange de différentes cultures n'est pas toujours bénéfique pour la Suisse, assure le PLR dans un papier qu'il met en discussion sur www.immigrationpragmatique.ch. Le parti se défend aussi d'appeler au repli sur soi comme l'UDC.
Au nom du "pragmatisme", il appelle à réduire l'immigration des pays hors de l'Union européenne à l'essentiel. "C'est le levier le plus facile à actionner", justifie Philipp Müller. Avec 40'000 à 45'000 arrivées par an, cette catégorie d'étrangers est très importante, or moins de 3000 étaient des travailleurs qualifiés dont des entreprises comme Google ou Microsoft ont vraiment besoin.
Regroupement familial limité
Le PLR propose de limiter le regroupement familial pour les étrangers des pays tiers. Le titulaire d'un permis d'établissement ne doit pouvoir faire venir sa famille que s'il a un logement approprié et ne dépend pas de l'aide sociale.
Cela réduira les problèmes avec une population déjà difficile à intégrer, a plaidé la conseillère d'Etat st-galloise Karin Keller-Sutter en argumentant pour une loi-cadre sur l'intégration. L'enjeu est important: la moitié des ressortissants des pays tiers arrivent en Suisse via le regroupement familial.
06 janvier 2011
Source : ats/Romandie
Pour tous ceux qui rêvent de gagner la forteresse Europe, Istanbul est redevenue la Sublime Porte. Ils sont des centaines chaque jour à tenter de traverser la frontière entre la Turquie et la Grèce, au péril de leur vie…Suite
La Grèce prévoit de construire un mur sur un tronçon de sa frontière avec la Turquie. Objectif : bloquer l’arrivée de migrants clandestins sur le sol européen.
Cette volonté de cloisonnement, qui n’est pas sans rappeler d’autres murs déjà construits ne fait pas l’unanimité notamment auprès de la Commission européenne. Retour sur les tenants et aboutissants d’un tel projet.
Bloquer l’immigration irrégulière, tel est l’objectif affiché par le gouvernement grec qui a confirmé cette semaine son intention de clôturer une partie de sa frontière avec la Turquie. La construction d’un mur de 12,5 km de long est ainsi prévue dans la région du fleuve Evros, située à deux heures d’Istanbul, entre les villes d’Orestiasa et de Vissa. Il s’agirait d’une barrière de barbelés, équipée de caméras thermiques et de capteurs ultrasensibles, destinée à surveiller et stopper l’arrivée des clandestins. Et pour cause, la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie est devenue le point d’entrée principal vers l’Union européenne pour les migrants irréguliers et les demandeurs d’asile. S’expliquant sur le projet, le ministre grec chargé de l’immigration, Christos Papoutsis, a indiqué qu’en 2010, près de 128.000 personnes ont choisi la région d’Evros pour pénétrer clandestinement dans l’espace européen, soit près de la moitié des migrants
clandestins détectés. «La société grecque a dépassé ses limites en matière de capacité d’accueil des migrants clandestins. La Grèce n’en peut plus», a-t-il constaté. La crise économique que traverse le pays ne calme pas les inquiétudes et le contexte a sans aucun doute pesé sur la prise de décision.
Avec ce projet de construction d’un mur frontalier avec la Turquie, la Grèce tire la sonnette d’alarme, après avoir déjà à plusieurs reprises sollicité l’aide de l’Union européenne. En effet, le pays accueille à l’heure actuelle 90% de l’immigration clandestine et ne parvient pas à gérer cet afflux massif. La situation humanitaire est critique du côté grec de la frontière, avec un grand nombre de personnes détenues dans des conditions extrêmement difficiles, ainsi que l’a récemment souligné le Rapporteur spécial des Nations Unies, Manfred Nowak, après une visite dans cette région.
A la demande d’Athènes, quelque 200 gardes-frontières de l’agence européenne Frontex, en charge de la sécurité des frontières, sont déployés depuis novembre le long des limites orientales du territoire grec. Leur présence a permis de réduire de 44% le nombre d’entrées irrégulières, mais la fin de leur mission est annoncée pour le mois prochain. Autre mesure en cours, la Grèce prévoit également de réformer la procédure d’octroi de l’asile, critiquée vivement depuis des années, notamment par le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Un projet de loi sera déposé dans ce but au Parlement le 11 janvier, préconisant la mise en place d’une autorité indépendante chargée d’examiner les demandes d’asile.
L’absence de politique commune européenne
Le projet de construction d’un mur frontalier entre la Grèce et la Turquie met en évidence l’absence de politique commune européenne en matière d’immigration. Suite aux déclarations grecques sur un tel projet, Bruxelles a émis des réserves. «Les murs ou les grillages sont des mesures à court terme qui ne permettent pas de s’attaquer de manière structurelle à la question de l’immigration clandestine», a déclaré en ce sens Michele Cercone, porte-parole de la commissaire européenne en charge de la sécurité Cecilia Malmström. De son côté, M. Papoutsis dénonce «l’hypocrisie de ceux qui reprochent à la Grèce de ne pas surveiller ses frontières selon les critères de Schengen et qui la jugent alors qu’elle veut logiquement protéger ses frontières». La question se pose en effet à l’échelle européenne, car si la Grèce est devenue la principale porte d’entrée des migrants, c’est en raison du renforcement de la surveillance des frontières de l’Espagne et l’Italie. Les gouvernements espagnols et italiens n’ont pas mis fin à l’immigration avec leurs nouvelles mesures, ont juste contribué à déplacer les routes empruntées par les clandestins en rêve d’Europe.
La construction d’un tel mur interroge également sur les relations entre la Grèce et son voisin turc, souvent houleuses de par le passé en raison de la question chypriote. Athènes s’est déjà plaint à plusieurs reprises du manque d’efforts d’Ankara pour lutter contre l’immigration. Toutefois, les deux voisins se sont engagés au cours des derniers mois à améliorer leur coopération. Christos Papoutsis a souligné que le projet de clôture «n’était en aucune manière dirigé contre la Turquie». Jouant la carte de la compréhension, le vice-Premier ministre turc, Cemil Cicek, a déclaré que «chaque pays a le droit de prendre les mesures nécessaires sur son territoire pour maintenir la sécurité de ses frontières et de lutter contre l’immigration clandestine». Toutefois, la construction d’une barrière à la frontière d’un pays candidat à l’Union européenne pose des questions sur l’avenir de sa candidature et sur le sens du «partenariat privilégié» évoqué avec Ankara.
Source : Le Soir
Dans cette enquête sur les femmes migrantes, l'auteur a observé et recueilli dans 4 pays (Algérie, Maroc, France et Espagne) les récits et les témoignages d'une centaine de personnes. Il met en avant l'itinéraire effectué dans l'illégalité et la clandestinité ainsi que les violences subies et pose la question de la nécessité de la mise en place d'une protection nationale et internationale….Suite
Le populisme est un penchant constitutif de la démocratie. Seule une critique constante de la démocratie par elle-même peut le contenir. Lorsque la démocratie perd cette capacité à se critiquer elle même, elle file un très mauvais coton où elle se décompose, qui la dénature, et qui tient à sa (l'agilité essentielle…Suite
'Espagne n'est plus la terre promise. Les immigrés en situation régulière se réduisent comme une peau de chagrin sur a péninsule ibérique. Le nombre des immigrés non européens en possession d'un titre de séjour a baissé de 6,5% durant les neuf premiers mois de l'année écoulée. Ils ne sont désormais que 2,3 millions de résidents légaux séjournant en Espagne.
Plus de I40.ooo titulaires de cartes de séjour ont déserté l'Espagne en moins d'un an. C'est ce qu'a annoncé l'Observatoire permanent de l'immigration, dans un rapport rendu public, à quelques jours de l'avènement de la nouvelle année. Selon le quotidien économique Expansion…Suite
La Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM) organise, le 23 mars prochain, une journée d'hommage à l'écrivain marocain, Edmond Amran El Maleh.
Cette journée, qui sera initiée sous le signe "Edmond Amran El Maleh, l'homme l'écrivain, l'artiste", permettra au grand public d'approcher le riche univers de cet écrivain marocain hors-pair, indique la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc sur site internet.
"La Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc a reçu la collection privée du regretté Edmond Amran El Maleh. Comme ultime geste, l'homme emblématique avait légué à la BNRM ses livres et ses objets d'arts, une collection si chère à son cÂœur qui en dit long sur la générosité de l'homme, sur sa volonté ferme de ne pas subir l'usure du temps, sur son admirable façon de conjuguer le passé au présentà", lit-on sur le site-web de la BNRM.
"Comme signe de gratitude, la bibliothèque nationale organisera une journée hommage le 23 mars 2011 sous le titre « Edmond Amran El Maleh, l'homme l'écrivain, l'artisteà », ajoute la BNRM.
Philosophe, écrivain, journaliste, essayiste et critique d'art, Edmond Amran El Maleh (1917-2010), né à Safi, compte à son actif un recueil de nouvelles et une série de romans, dont "Parcours immobile"(1980), "Ailen ou la nuit du récit"(1983), "Mille ans, un jour"(1986), "Jean Genet, Le Captif amoureux et autres essais"(1988), "Une femme, une mère"(2004), ou encore "Lettres à moi-même", qui était son dernier ouvrage.
06/01/11
Source : MAP
Un petit groupe de républicains a lancé mercredi une initiative pour tenter de supprimer le droit du sol aux États-Unis, pourtant prévu par le 14ème amendement de la Constitution.
Les élus, issus d'assemblées locales en Arizona, Caroline du Sud, Géorgie, Oklahoma et Pennsylvanie, entendent décourager les immigrées clandestines de venir accoucher aux États-Unis pour que leurs enfants bénéficient de la nationalité américaine.
«Le 14ème amendement précise que la première condition pour obtenir la nationalité américaine est une allégeance totale à l'Amérique, et non une condition purement géographique», a expliqué à des journalistes Daryl Metcalfe, élu de Pennsylvanie.
Le 14ème amendement de la Constitution accorde automatiquement la nationalité à toute personne née sur le territoire américain.
L'initiative des législateurs, avant tout symbolique et vraisemblablement vouée à l'échec puisque les questions d'immigration relèvent d'une compétence fédérale, vise à demander aux États de ne pas appliquer le droit du sol.
Les républicains qui soutiennent l'initiative estiment que la nationalité devrait également être refusée aux enfants des 12 millions de clandestins vivant aujourd'hui aux États-Unis.
Le droit du sol «a créé une incitation perverse pour que les ressortissants étrangers enfreignent la loi américaine», a estimé Randy Terrill, élu d'Oklahoma.
«D'autres pays, comme l'Allemagne, ont choisi de ne pas accorder la nationalité aux enfants nés sur leur territoire de parents immigrés, mais cela a créé des divisions», a répliqué la démocrate Kyrsten Sinema, élue de l'État de l'Arizona où vit une importante communauté d'origine mexicaine.
Source : Cyberpresse.ca/AFP
Le Maroc, qui demeure attaché au principe de la réciprocité en matière de délivrance de visas, est en faveur d'une application flexible de ce principe, a affirmé, mercredi à Rabat, la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Latifa Akharbache.
Répondant à une question orale à la Chambre des représentants, Mme Akharbache a indiqué que l'application de la réciprocité est une question complexe qui doit être abordée avec sagesse.
Le Maroc traite cette question en concertation avec ses partenaires, a-t-elle précisé, ajoutant que la réciprocité en matière de délivrance de visas figure au cœur des politiques publiques des pays en matière de migration.
Et de souligner que l'octroi des visas relève de la souveraineté des Etats et que chaque pays est libre de concevoir les lois qui lui semble appropriées en la matière.
Mme Akharbache a rappelé que le Maroc a conclu plusieurs accords dans ce domaine avec plusieurs pays tels que la France, le Portugal et l'Italie, faisant état de discussions avec d'autres pays comme l'Espagne pour faciliter et simplifier les procédures de visas.
Elle a également fait observer que son département ne manque pas d'attirer l'attention des pays amis à chaque fois que l'occasion se présente pour qu'ils fassent preuve de flexibilité dans le traitement des demandes de visas formulées par des Marocains.
06/01/11
Source : MAP
En 2010, 19.941 demandes d'asile ont été introduites en Belgique, ce qui constitue une augmentation de 16% par rapport à 2009, indique mercredi dans un communiqué le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA). L'augmentation a été particulièrement forte lors des quatre derniers mois de l'année.
"Nous constatons de manière structurelle que chaque année, le nombre de demandes d'asile augmente de manière significative durant les derniers mois de l'année pour diminuer ensuite durant les mois suivants", note Dirk Van den Bulck, commissaire général aux réfugiés et aux apatrides. Le nombre de demandes introduites durant les quatre derniers mois de 2010 constitue 40% du nombre total pour l'année.
La majorité des demandeurs d'asile étaient en 2010 originaires du Kosovo, d'Irak, de Russie, d'Afghanistan, de Guinée, de Serbie, de Macédoine et d'Arménie. Les Irakiens et les Afghans sont poussés à l'exil par des raisons de sécurité, tandis que les demandeurs originaires des Balkans migrent principalement pour des raisons économiques.
Le CGRA a traité 14.319 demandes d'asile, le solde des demandes étant traité directement par l'Office des étrangers. Une décision sur cinq prise par le CGRA a été positive. Le CGRA a reconnu comme réfugiés principalement des Guinéens, des Irakiens, des Tibétains, des Afghans et des Russes.
Les décisions négatives sont prises quand le CGRA n'est pas convaincu par les déclarations du demandeur d'asile concernant son origine, son identité ou les problèmes invoqués, précise le CGRA dans son communiqué.
Source : 7sur7
Depuis 45 jours, ils sont une centaine à camper dans le centre d’Athènes. Ce sont des Afghans qui réclament l’asile. Mais le gouvernement grec ne répond plus. Il se dit débordé par une déferlante de sans-papiers, au point qu’il envisage de clôturer sa frontière avec la Turquie. D’ici mars, un mur de 12,5 kilomètres sera dressé là où le fleuve Evros ne sert pas de frontière naturelle. Les Afghans, eux, mettent leur vie dans la balance :
“Nous sommes 100 personnes à protester ici et à demander l’asile politique. Le 29 décembre, à cause de l’indifférence du gouvernement grec et d’autres organisations, six des nôtres ont décidé de coudre leurs bouches et d’entamer une grève de la faim”, explique leur représentant en anglais.
90% des clandestins qui entrent dans l’Union arrivent par la Grèce, et depuis novembre des gardes-frontières européens prêtent main forte au pays, sans qu’une véritable solution soit en vue. L’Europe est de fait encore loin d’une politique commune de l’immigration.
Source : Euronews
Les Français ayant au moins un parent immigré originaire du Maghreb ont des taux d'emploi inférieurs de 18 points et des salaires 13% moins importants de ceux dont les deux parents sont français de naissance, selon une étude de l'Insee publiée jeudi.
En ce qui concerne les taux d'emploi, les caractéristiques propres de chacun des deux groupes (âge, niveau d'étude, sexe, etc.), n'expliquent que très partiellement ces différences, selon les auteurs de l'étude parue dans la revue Economie et statistique.
S'ils appellent à la "prudence", cela pourrait, selon eux, s'expliquer par une discrimination à l'embauche: "Les résultats montrent que le fait que cette population soit, entre autres, plus jeune et moins diplômée en moyenne, ne rend compte que de 4 des 18 points d'écart de taux d'emploi".
"En revanche", reprennent-ils, ces mêmes différences de caractéristiques "expliquent totalement les écarts de salaires entre les deux groupes". Ce qui signifie qu'une fois embauchés, il y a peu ou pas de discrimination au salaire touchant les enfants d'immigrés par rapport aux enfants dont les deux parents sont nés français.
Une seconde étude de l'Insee dans Economie et Statistique, relativise l'existence de discriminations salariales touchant les jeunes de Zones urbaines sensibles (Zus), mais accrédite l'existence de discriminations à l'embauche.
Les résultats de l'étude "ne permettent pas de valider l'existence d'une forte discrimination salariale" au détriment des habitants des Zus, concluent les auteurs.
Selon eux, les rémunérations de ces jeunes, en moyenne de 13% inférieures aux jeunes habitant les mêmes villes mais hors des Zus, s'expliquent seulement par "de fortes inégalités en amont du marché du travail".
D'après Pascale Petit, auteur d'un commentaire des deux études, il y a trois facteurs explicatifs : "la distance physique aux emplois, plus grande quand on réside en Zus", un capital de relations moindre lorsque l'on habite dans une zone où le taux de chômage local est élevé, et "l'anticipation d'une discrimination réelle ou supposée".
"L?existence d?une discrimination à l?embauche liée à l?origine et à la réputation du lieu de résidence peut aussi affecter l'accès" à un travail note-t-elle, s'appuyant ici sur plusieurs travaux parus en 2010.
Source : RTL.info.be
En Italie, 4500 nouveaux postes d’emploi sont réservés cette année pour les Marocains. La création de ces postes entre dans le cadre du décret 2010-2011 sur les flux migratoires portant sur l’entrée en Italie de quelque 100.00 nouveaux travailleurs. La date des dépôts des demandes a été fixée du 31 janvier au 3 février prochain, selon le ministère italien de l’intérieur. Ce décret, qui avait été signé fin novembre par le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, concernera, pour la moitié des postes prévus (52.080), une liste de pays dont le Maroc, avec lesquels l’Italie a signé des accords de coopération en matière d’immigration. Outre le Maroc qui bénéficiera d’un quota de 4500 postes, il s’agit des travailleurs en provenance d’Albanie (4500), d’Algérie (1000), du Bangladesh (2400), d’Egypte (8000), des Philippines (4000), de Gambie (1000), du Ghana (2000), d’Inde (1800), de Moldavie (5200), du Niger (1000), du Nigeria (1500), du Pakistan (1000), du Pérou (1800), de Somalie (80), de Sri Lanka (3500), de Sénégal (2000), de Tunisie (4000) et d’Ukraine (1800). Quelque 1000 postes d’emploi seront réservés à d’autres pays ayant conclu des accords avec l’Italie en matière d’entrée des immigrés et de leur réadmission. Toutes les demandes doivent être introduites par les employeurs qui présenteront les requêtes d’engagement de citoyens appartenant aux pays concernés. Elles doivent se faire via internet par le biais du site du ministère italien de l’intérieur.
05-01-2011
Source : Aujourd’hui le Maroc
Le taux de chômage des femmes arabes au Canada a atteint 17 pc, soit le taux le plus élevé parmi la population immigrante dans ce pays nord américain, selon la télévision publique Radio-Canada.
"Le taux de chômage féminin est très élevé, en particulier chez les femmes d'origine arabe avec 17 pc, comparativement à la population immigrante (13,9 pc) et à celle née au Québec (7,7 pc)", précise la même source, citant des statistiques officielles.
La même source relève que l'immigration économique féminine à destination du Canada est devenue un "phénomène visible".
Dans ce sens, elle a fait état d'un changement au cours des deux dernières décennies du profil de l'émigration maghrébine, qui était au début masculine et solitaire et qui est devenue aujourd'hui familiale, avec une tendance très sensible à la féminisation et au rajeunissement, notamment vers le Québec, espace qui accueille chaque année plus de 4000 femmes maghrébines.
Citant des témoignages de plusieurs femmes maghrébines, Radio-Canada a souligné que le principal défi pour ces immigrants consiste à se trouver du travail.
"C'est encore plus vrai pour les femmes musulmanes, même si elles arrivent au pays, bardées de diplômes, un phénomène qui est plus grave au Québec qu'en Ontario, par exemple", estime-t-on, tout en essayant de montrer que l'entrée en activité des femmes maghrébines immigrées dans l'espace économique du pays d'accueil constitue un phénomène irréversible.
Il ressort de ces différents témoignages que ces femmes maghrébines ont commencé à accepter n'importe quel emploi "après être restées un certain temps inactives" à la recherche d'un travail qui correspond à leurs profils.
Ingénieurs, vétérinaires, comptables, gestionnaires ou diplômées de l'Ecole nationale de l'Administration publique, ces immigrantes maghrébines n'attendent plus qu'une chose, qu'un employé leur donne une chance... pourtant, elles ont toutes "passé les procédures et répondu aux critères", relève Radio-Canada.
Pour elle, les femmes immigrées diplômées, même si elles occupent une position "privilégiée", dans l'espoir de vivre le rêve nord-américain, leur arrivée au pays d'accueil conduit souvent à un déclassement prononcé et durable vu les conditions actuelles du marché du travail.
Source : MAP
Confronté à un afflux massif de clandestins, le gouvernement va édifier un mur de barbelés long de 12,5 km dans la région du fleuve Evros.
Après avoir tout essayé pour limiter le flux d'immigrés clandestins à ses frontières maritimes et terrestres, la Grèce passe à la manière forte et annonce vouloir construire une clôture pour s'en protéger. Les îles étant surveillées depuis quelques mois par la police européenne aux frontières, Frontex, les migrants en quête d'Europe passent de plus en plus par le nord du pays, dans la région du fleuve Evros, située à deux heures d'Istanbul. C'est le long de cette frontière terrestre, qui s'étend sur 12,5 km entre les villes d'Orestiasa et de Vissa, que le gouvernement veut ériger un mur de barbelés. Il sera équipé de caméras thermiques qui assureront la surveillance 24 heures sur 24, ainsi que de capteurs ultrasensibles pour détecter toute arrivée.
La Commission européenne reste sceptique sur l'efficacité du projet et considère qu'il s'agit de «mesures à court terme qui ne permettent pas de s'attaquer de manière structurelle à la question de l'immigration clandestine». Il n'empêche, le ministre de la Protection civile, Chritsos Papoutsis, est bien décidé à aller au bout. Il dénonce «l'hypocrisie de ceux qui reprochent à la Grèce de ne pas surveiller ses frontières selon les critères de Schengen et qui la jugent alors qu'elle veut logiquement protéger ses frontières» et affirme que le mur sera prêt en mars prochain. Selon les chiffres officiels, entre 200 et 300 personnes tentent chaque jour d'arriver en Grèce. Plus de 26% sont d'origine africaine et 18% viennent du Pakistan.
Plus d'un million d'immigrés
Mais selon Ioannis Stefanakis, un habitant de Vissa, le mur n'est pas une solution. «Nous ne voulons pas devenir la frontière américano-mexicaine, s'emporte-t-il. Une fois bloqués par le mur, les migrants viendront par le fleuve. Il n'y a que cinq minutes de traversée en barque et les migrants payeront le même prix: 400 euros.» En 2009, sur les 126.145 clandestins arrivés en Grèce, 43.500 ont été arrêtés sur les bords de l'Evros, en particulier dans la ville de Vyssa. Le centre de rétention de la région est totalement surchargé. Des hommes, femmes et enfants sont accueillis dans des conditions déplorables, avant d'être relâchés avec pour seul viatique un sac de couchage et un avis de quitter le territoire d'ici à un mois. La grande majorité se retrouve à Athènes. Au total, il y aurait dans le pays plus d'un million et demi d'immigrés, sur 11 millions d'habitants.
De nombreux observateurs considèrent que la Grèce, qui accueille 90% de l'immigration clandestine européenne depuis la fermeture des frontières espagnoles et italiennes, a raison d'opter pour cette nouvelle stratégie. Elle permettra de faire pression sur l'Union européenne «qui n'a pas pour le moment de politique migratoire», souligne Elena Panariti, députée du Pasok. «L'aide technique de Frontex ne suffit pas. Il y a urgence, nous n'avons plus la capacité d'accueillir ces migrants. Nous sommes déjà au-delà de nos limites, affirme Elena Panariti. C'est donc un problème local. Et si elle veut, l'Union européenne pourra s'inspirer de l'exemple grec.» Conscient de la nécessité de faire face à cette nouvelle donne de la société grecque, le gouvernement a inscrit la question de la politique migratoire à l'ordre des débats de l'Assemblée. Un nouveau projet de loi sera soumis au vote du Parlement la semaine prochaine.
Source : Le Figaro
Le mot «populisme» a beaucoup servi ces derniers mois. Il a été prononcé à propos des attaques contre l’islam de Marine Le Pen, de la dénonciation des élites de Jean-Luc Mélenchon, de la transformation des Roms en boucs émissaires par Nicolas Sarkozy… De quoi est donc fait ce populisme qui frappe les démocraties occidentales ? Libération a sollicité trois philosophes: Jacques Rancière qui critique la notion même de populisme. Enzo Traverso (lire ci-dessous) qui s’inquiète de la montée de l’islamophobie et Bernard Stiegler qui analyse le «populisme industriel» né du passage de la démocratie de l’écrit à la société de l’image analogique.
«Les mutations connues par l’extrême droite en ce début du XXIe siècle - en gros, depuis la chute du mur de Berlin - bouleversent nos catégories analytiques traditionnelles, souvent inadaptées face à un phénomène nouveau. Le premier lieu commun à réviser est celui qui identifie l’extrême droite au fascisme. Ce dernier en fut la matrice partagée pendant des décennies - au moins jusqu’à la fin des années 1980 -, mais cela est beaucoup moins évident aujourd’hui. Il reste une référence incontestable pour plusieurs mouvements nationalistes apparus en Europe centrale et orientale après la dissolution de l’Empire soviétique. Renouant avec une histoire interrompue en 1945, ils prônent un anticommunisme radical hérité des nationalismes d’avant-guerre et alimenté par quatre décennies de socialisme réel. Tantôt ils revendiquent une filiation à l’égard des dictatures des années 1930, comme Jobbik en Hongrie, qui reprend l’héritage des Croix-Fléchées et cultive la mémoire du maréchal Horthy ; tantôt ils exhument une ancienne mythologie revancharde et expansionniste, comme le Parti de la grande Roumanie ou le Parti croate du droit (HSP), continuateur du mouvement oustachi d’Ante Pavelic.
En Europe occidentale, cependant, le fascisme est pratiquement inexistant, en tant que force politique organisée, dans les pays qui en ont été le berceau historique. En Allemagne, l’influence sur l’opinion des mouvements néonazis est presque nulle. En Espagne, où le legs du franquisme a été recueilli par le Parti populaire, national-catholique et conservateur, les phalangistes sont une espèce en voie d’extinction. En Italie, nous avons assisté à un phénomène paradoxal : la réhabilitation du fascisme dans le discours public et même dans la conscience historique d’un segment significatif de la population - l’antifascisme était le code génétique de la «Première République», pas de l’Italie de Berlusconi - a coïncidé avec une métamorphose profonde des héritiers de Mussolini. Futur et Liberté pour l’Italie (FLI), le parti que vient de lancer leur leader, Gianfranco Fini, se présente comme une droite libérale, réformiste et «progressiste» qui s’attaque au conservatisme politique de Berlusconi et à l’obscurantisme culturel de la Ligue du Nord. Tout en se situant bien plus à droite dans l’échiquier politique français, le Front national essaie, sous l’impulsion de Marine Le Pen, de s’affranchir de l’image traditionnelle d’une extrême droite faite de partisans de la Révolution nationale, d’intégristes catholiques et de nostalgiques de l’Algérie française. Si une composante fascisante demeure en son sein, elle n’est pas hégémonique.
Le déclin de la tradition fasciste laisse toutefois la place à l’essor d’une extrême droite de type nouveau, dont l’idéologie intègre les mutations du XXIe siècle. Dans le sillage de Jean-Yves Camus, plusieurs chercheurs ont souligné ses traits inédits : l’abandon du culte de l’Etat au profit d’une vision du monde néolibérale axée sur la critique de l’Etat-providence, la révolte fiscale, la dérégulation économique et la valorisation des libertés individuelles, opposées à toute interférence étatique. Le refus de la démocratie - ou son interprétation dans un sens plébiscitaire et autoritaire - ne s’accompagne pas toujours du nationalisme qui, dans certains cas, est troqué pour des formes d’ethnocentrisme remettant en cause le modèle de l’Etat-nation, comme le montrent la Ligue du Nord italienne ou l’extrême droite flamande. Ailleurs, le nationalisme prend la forme d’une défense de l’Occident menacé par la mondialisation et le choc des civilisations. Le cocktail singulier de xénophobie, d’individualisme, de défense des droits des femmes et d’homosexualité assumée que Pim Fortuyn avait concocté aux Pays-Bas en 2002, a été la clef d’une percée électorale durable. Des traits similaires caractérisent d’autres mouvements politiques en Europe du Nord comme le Vlaams Belang en Belgique, le Parti populaire danois et l’extrême droite suédoise, qui vient de faire son entrée au Parlement de Stockholm. Mais nous les retrouvons aussi - bien que mélangés à des stéréotypes plus traditionalistes - chez le Parti libéral autrichien (dont le leader charismatique fut Jörg Haider) qui s’est imposé, lors des élections d’octobre, comme la deuxième force politique à Vienne (27% des voix).
L’élément fédérateur de cette nouvelle extrême droite réside dans la xénophobie, déclinée comme un rejet violent des immigrés et, plus particulièrement, de l’islam. Véritable axe structurant de leur propagande, l’islamophobie joue pour ces mouvements le rôle qui fut jadis celui de l’antisémitisme pour les nationalismes et les fascismes d’avant la Seconde Guerre mondiale. La mémoire de la Shoah - une perception historique de l’antisémitisme au prisme de son aboutissement génocidaire - tend à obscurcir ces analogies pourtant évidentes. Le portrait de l’arabo-musulman brossé par la xénophobie contemporaine ne diffère pas beaucoup de celui du juif construit par l’antisémitisme au début du XXe siècle. Dans les deux cas, les pratiques religieuses, culturelles, vestimentaires et alimentaires d’une minorité ont été mobilisées afin de construire le stéréotype négatif d’un corps étranger et inassimilable à la communauté nationale. Sur le plan politique, le spectre du terrorisme islamiste a remplacé celui du judéo-bolchevisme. Aujourd’hui, l’antisémitisme demeure un trait distinctif des nationalismes d’Europe centrale, où l’islam est quasi inexistant et le tournant de 1989 a revitalisé les vieux démons (toujours présents, même là où il n’y a plus de juifs), mais il a presque disparu du discours de l’extrême droite occidentale (qui parfois affiche ses sympathies à l’égard d’Israël).
Au fond, la phobie du voile islamique, l’obsession des minarets et l’identification des populations migrantes (ou, selon l’expression conventionnelle, «issues de l’immigration») aux classes dangereuses, ne font que reproduire sous une forme nouvelle, culturaliste plutôt que scientiste, un mécanisme ancien de rejet social et d’exclusion morale que Erving Goffman avait résumé par le concept de stigma. Ses manifestations extérieures sont aujourd’hui inédites, mais sa fonction n’a pas changé. Et même ses matériaux sont parfois empruntés à un imaginaire colonial qui a toujours servi à définir, négativement, des «identités» fragiles ou incertaines, fondées sur la peur de l’étranger (l’envahisseur et l’ennemi).
Cette nouvelle extrême droite «défascisée» prend alors la forme du populisme. Le concept, comme chacun sait, est vague, élastique, ambigu, voire détestable lorsqu’il est utilisé pour affirmer le mépris aristocratique à l’égard du peuple. Reste que les percées électorales fréquentes de cette nouvelle extrême droite prouvent sa capacité à trouver un consensus auprès des classes laborieuses et des couches les plus démunies. Le populisme de droite - Ernesto Laclau l’a bien souligné - s’alimente du désarroi d’un peuple qui a été abandonné par la gauche, dont la tâche devrait être celle de l’organiser et le représenter. Le populisme, enfin, est une catégorie transversale qui indique une frontière poreuse entre la droite et l’extrême droite. Si quelqu’un avait des doutes à ce sujet, Nicolas Sarkozy s’est chargé de les dissiper depuis son élection, d’abord en créant un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, puis en lançant une campagne contre les Roms, désignés comme une ethnie dangereuse de voleurs nomades, coupables de répandre la terreur dans nos quartiers paisibles avec leurs raids en Mercedes.»
Source : Libération.fr
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