vendredi 29 novembre 2024 17:27

Né en France, la réalisatrice marocaine Myriam Bakir signe son premier long métrage, «Agadir–Bombay», sur la prostitution dans le sud marocain. Le film est en lice pour le prix du cinquième Festival international du film de femmes de Salé. Rencontre avec une femme venue d'ailleurs qui connaît son pays par «cœur».

Femme marocaine d'ailleurs, la réalisatrice Myriam Bakir n'a jamais oublié son pays d'origine : le Maroc. Résidant à Paris où elle est née en 1968, elle se sent en permanence connectée à Agadir par le biais de sa famille et de ses amis. Un attachement particulier qui se ressent dans ses films. Passionnée de cinéma depuis toujours, elle est contaminée par le virus du 7e à l'âge de 12 ans, lorsqu'elle visionne une interview d'un réalisateur à la télévision. «Quand j'ai vu ce réalisateur parler de son métier, de l'art de guider les acteurs et du travail derrière la caméra, je me suis tout de suite dit : c'est le métier que je veux faire», confie la réalisatrice. Une passion qu'elle a su cultiver pour en faire une carrière puisqu'elle décide d'intégrer une École de cinéma à Paris après le baccalauréat. «J'ai suivi une formation en cinéma et j'ai fait quelques stages en tant que script, assistante de production à la télévision, mais la réalisation a toujours pris le dessus», continue l'artiste qui a su faire d'un rêve une réalité.

Après trois courts métrages dont un réalisé au Maroc, Myriam Bakir entre dans la cour des grands en signant son premier long métrage : «Agadir-Bombay». Un film retraçant le parcours d'une jeune fille de Taroudant qui rêve de la ville «occidentale et moderne» : Agadir. Passionnée de films de Bollywood, cette petite de 14 ans se sent incomprise dans son village. Sous ses airs de film léger ou de guide touristique, «Agadir-Bombay» traite du sujet sensible de la prostitution dans le Sud, avec une note d'humour pour mieux faire passer le message. Le sujet vu et revu méritait un traitement original pour se démarquer et, peut-être, mieux se faire entendre. «On ne peut être insensible à cette problématique. Et en écrivant le scénario de ce film, je voulais montrer comment des femmes, qui sont souvent jeunes et belles, sont amenées à se prostituer», précise Myriam Bakir.

Engagée, la réalisatrice fait partie de la jeune vague de réalisateurs d'ailleurs qui montent, comme Leila Marrakchi ou encore Faouzi Bensaidi. Un regard de cet enfant du pays qui a vécu loin de son pays mais qui se réconcilie avec l'exil à travers le cinéma. «Faire un premier film est très difficile, de la Slovénie en France, en passant par les États-Unis, mais le problème supplémentaire au Maroc réside dans le fait qu'il n'y a pas de producteur», explique Myriam Bakri. «Le fait de ne pas trouver un producteur qui croit en votre projet complique les choses, on s'improvise producteur soi-même, parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même», continue la réalisatrice, concentrée sur sa passion qui a fait abstraction des embûches sur son chemin. Implication récompensée puisqu'elle s'est fait remarquer lors de la douzième édition du Festival national de Tanger. Une manifestation qui lui a ouvert les portes du Festival international du film de femmes de Salé avec «Agadir–Bombay» en lice pour la compétition officielle face à 11 autres longs métrages internationaux. Une consécration bien méritée pour cette réalisatrice qui a passé trois ans à préparer son film. Originale et militante, cette femme venue d'ailleurs a du «cœur» pour son pays d'origine qu'elle n'a jamais cessé d'observer avec l'oeil d'une réalisatrice qui a des projets plein la tête et qui est déjà en phase d'écriture de son prochain film. Un souffle nouveau, jeune et coloré, apporté par la diaspora et qui enrichit le cinéma marocain, pour le grand bonheur de la culture marocaine.

12 films en lice

En lice pour la compétition officielle de la cinquième édition du Festival international du film de femmes de Salé, «Agadir-Bombay» de Myriam Bakir sera face à 11 autres films étrangers : «Notre étrangère» de Sarah Bouyain (Burkina Faso, France), «Slovenian girl» de Damjan Kozole (Slovénie, Allemagne, Serbie, Croatie, Bosnie-Herzégovine), «Vertiges» de Bui Thac Chuyen (Vietnam, France), «Winter's bone» de Debra Granik (États-Unis), «Lou» de Belinda Chayko (Australie), «Six, sept, huit» de Mohamed Diab (Égypte), «Corpo Celeste» d'Alice Rohrwacher (Italie, France, Suisse), «17 Filles» de Delphine Coulin et Muriel Coulin (France), «La Petite chambre» de Stéphanie Chuat et Véronique Raymond (Suisse), «L'Étrangère» de Féo aldag (Allemagne) et « Lourdes» de Jessica Hausner (Autriche, France).

Un festival qui se veut pour les femmes, par les femmes mais surtout fédérateur et intelligent : «Notre ambition est de créer le dialogue et des relations culturelles et cinématographiques entre des pays les plus éloignés qui soient», confie le directeur du Festival. En parallèle aux différentes projections du Festival, le film d'ouverture sera «La Source des femmes».

26/9/2011, Jihane Bougrine

Source : Le Matin

Paris- "Les Hommes libres", dernier long-métrage du cinéaste marocain Ismaïl Ferroukhi, basée sur une histoire réelle de la protection des juifs par la Grande Mosquée de Paris lors de la Seconde guerre mondiale, sortira dans les salles de cinéma en France le 28 septembre, a-t-on appris auprès du réalisateur.

Interprété par Tahar Rahim et Michael Lonsdale, Mahmoud Shalaby et Lubna Azabal, "Les hommes libres" se déroule dans le Paris de 1942, occupé par les Allemands.

Younes (Tahar Rahim), un jeune émigré algérien, vit du marché noir. Arrêté par la police française, il accepte d'espionner pour leur compte à la Mosquée de Paris. La police soupçonne en effet les responsables de la Mosquée, dont le Recteur, Si Kaddour Ben Ghabrit (Michael Lonsdale), de délivrer de faux-papiers à des Juifs et à des résistants.

A la mosquée, Younes rencontre le chanteur d'origine algérienne Salim Halali. Touché par sa voix et sa personnalité, Younes se lie d'amitié avec lui. Il découvre rapidement que Salim est juif.

Malgré les risques encourus, Younes met alors un terme à sa collaboration avec la police. Mais face à la barbarie qui l'entoure, cet ouvrier immigré et sans éducation politique se métamorphose progressivement en combattant de la liberté.

Si Younes est un personnage de fiction, le long-métrage compte beaucoup de faits et de personnages réels, puisque Si Kaddour Ben Ghabrit (1868-1954) fut le fondateur de l'institut musulman de la GMP. Né en Algérie, cet homme fut notamment fonctionnaire du ministère français des affaires étrangères avant de devenir directeur du protocole du sultan Moulay Hassan I, mais aussi ambassadeur du Maroc à Paris et à Saint-Pétersbourg.

Salim Halali a, lui aussi, réellement existé. Ce chanteur, décédé en 2005, était parmi les centaines de juifs que Si Kaddour avait sauvés.
Produit par "Pyramide productions", le film a été tourné en France et au Maroc. Il a été présenté en Sélection Officielle, lors d'une Séance Spéciale au Festival de Cannes 2011, en mai dernier.

Aucune date n'a été donnée pour la sortie du film au Maroc.

25/9/2011

Source : MAP

Les ministres de l'intérieur européens se sont réunis jeudi 22 et 23 septembre 2011 au sein du Conseil Justice et affaires intérieures (JAI). Plusieurs questions étaient à l'ordre du jour : entrée de la Roumanie et de la Bulgarie au sein de l'espace Schengen, conclusion des accords PNR (Passenger Name Records) avec l'Australie, les Etats-Unis et le Canada, le Régime d'asile européen commun, ou encore la protection des victimes de la criminalité à l'échelle de l'UE. Les regards se sont bien sûr particulièrement tournés vers la Roumanie et la Bulgarie. L'actualité de ces dernières semaines au sujet de leur entrée dans l'espace Schengen a mis en exergue les divergences des Etats membres sur cette question.

Le blocage de quatre Etats membres

L'entrée de la Roumaine et de la Bulgarie dans l'espace Schengen n'est pas encore pour aujourd'hui. Les deux pays se sont en effet vu refuser une nouvelle fois l'application du principe de libre circulation par les Etats membres. Prévue au départ pour mars 2011, la question de leur entrée est débattue depuis plusieurs années, et le blocage de certains Etats retarde l'entrée effective de ces Etats. Or une telle décision requiert l'unanimité des Etats membres.

Depuis la fin de l'année 2010, la France et l'Allemagne refusent de donner leur accord. Ils ont renouvelé leur refus régulièrement, et l'ont réaffirmé une fois de plus jeudi 22 septembre. A ce double refus s'est ajouté depuis mi-septembre celui de la Finlande et celui des Pays-Bas.

La France et l'Allemagne justifient leur décision par rapport à la situation de la corruption au sein de ces deux nouveaux Etats membres. Les deux pays candidats n'auraient pas encore adopté des mesures appropriées pour lutter contre la corruption et la criminalité organisée sur leur territoire. Ils ne rempliraient pas de manière complète les critères nécessaires pour entrer dans l'espace Schengen. Ce n’était pourtant pas la position de la commission des libertés civiles du Parlement européen, qui en mai dernier, avait donné son feu vert à l'ouverture de l'espace Schengen aux deux candidats.

Le refus franco-allemand a été conforté par celui de la Finlande et des Pays-Bas. Ces deux Etats membres estiment aussi que les pays candidats ont encore des efforts à faire dans le domaine de la justice et de la lutte contre la corruption.

Des critères remplis, selon la Commission européenne et le Parlement européen

En réponse à ces affirmations, le ministre roumain de la Justice Catalin Predoiu a invité ces pays "à observer que le dernier rapport sur la justice de la Commission européenne a été très positif et depuis ce rapport, en juin, des évolutions importantes ont continué à se produire". Il a ainsi mis en avant l'adoption par son pays de la stratégie nationale anticorruption et la mise en place d'un nouveau code civil. Pour sa part, le ministre bulgare de l'Intérieur Tsvetan Tsvetanov a considéré que l'opposition du Danemark relevait de problèmes au sein de la coalition au pouvoir.

La présidence polonaise a apporté son soutien aux candidatures roumaine et bulgare. "Quand ils ont signé le traité d’adhésion, ces pays se sont vus promettre l’entrée dans l’Espace Schengen, s'ils remplissaient certaines exigences. Depuis avril 2011, nous savons que ces conditions sont remplies" a souligné Jerzy Miller le ministre polonais de l'Intérieur.

Mais la détermination de ces quatre Etats repousse à chaque Conseil Justice et affaires intérieures, l'échéance d'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie. Le Conseil JAI de juin 2011 n'avait déjà pas abouti. Celui du 22 septembre n'a pas mis en avant de nouvelles avancées sur le sujet, chacun campant sur ses positions.

Une proposition franco-allemande avait pourtant été émise consistant à faire entrer les deux pays dans l'espace Schengen en deux temps : dans un premier temps, ouvrir les frontières aériennes et maritimes des deux pays, puis dans un second temps, ouvrir leurs frontières terrestres. Mais cette proposition n'a pas séduit les Pays-Bas. Les ministres de l'Intérieur européens ont donc ajourné leur vote, en l'absence d'unanimité. La présidence polonaise a tout de même signifié qu'elle continuerait ses efforts pour parvenir à un accord sur le sujet.

Les réactions nationales roumaine et bulgare

Le quotidien bulgare, Troud, a émis une hypothèse sur la cause du refus néerlandais à voir entrer la Bulgarie au sein de l'espace Schengen. Gerd Leers, le ministre néerlandais de l'Immigration et de la politique d'asile aurait en effet démissionné de son poste de maire de Maastricht en raison d'une affaire immobilière suspecte en Bulgarie.

Il aurait commandé une villa dans le nord de la Bulgarie mais l'entreprise immobilière en charge du projet aurait rencontré des problèmes financiers. Attaquant l'entreprise en justice, Gerd Leers aurait alors usé de son statut pour que l'affaire se dénoue en sa faveur. Le Conseil municipal de Maastricht lui aurait dès lors reproché de mélanger les affaires publiques avec ses affaires privées, lui demandant de démissionner.

De son côté, la Roumanie manifeste son mécontentement face au refus néerlandais en bloquant des tonnes de tulipes à sa frontière. Les autorités ont ainsi renvoyé plusieurs camions transportant des tulipes en provenance des Pays-Bas, justifiant cette interdiction d'entrer par l'existence d'une dangereuse bactérie. Les parlementaires néerlandais ont dénoncé cette pratique, équivalent à du chantage.

Une réforme de l'espace Schengen en débat

Le refus d'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'espace Schengen s'inscrit dans le contexte d'une réforme lancée par la Commission européenne à la suite d'un phénomène migratoire sans précédent en provenance d'Afrique du Nord. L'Italie et la France ont alors souhaité instaurer des contrôles plus sévères aux frontières afin d'empêcher l'arrivée massive d'immigrants sur leur territoire.

La proposition de la Commission européenne instaure un encadrement strict du rétablissement des contrôles aux frontières de l'espace Schengen. Les Etats pourraient procéder, avec l'accord de l'UE, à ce rétablissement, à la fois en cas de menace terroriste (ce qui est déjà le cas) et en cas d'afflux inattendu d'immigrants (ce qui est proposé), ce phénomène faisant peser un risque sur la sécurité du pays.

En cas de situation d'urgence, les Etats membres pourraient rétablir leur contrôle aux frontières sans accord préalable de Bruxelles, pour une période de cinq jours. De plus, la Commission se refuse à voir se développer les initiatives nationales unilatérales, et souhaite donc mettre en place une véritable gouvernance européenne de l'espace Schengen.

Mais l'Espagne, la France et les Pays-Bas ont déjà fait savoir leur mécontentement face à ce projet. Dans une déclaration commune, les ministres de l'Intérieur de ces trois Etats membres ont souligné que "les Etats membres [portaient] la responsabilité politique du maintien de l'ordre public et de la protection de la sécurité intérieure". Leur homologue allemand a aussi annoncé que l'Allemagne ne se laisserait pas dicter par Bruxelles la mise en place de contrôles.

23/9/2011

Source : Toute l’Europe

La politique d'immigration des Pays-Bas vient de subir de sévères restrictions. Le gouvernement, composé de libéraux et de chrétiens-démocrates, y a été contraint, car il ne dispose d'une majorité qu'avec l'appui des députés du Parti de la Liberté (PVV) de Geert Wilders, qui le soutient de l'extérieur en posant ses conditions.

Le durcissement est clair et net. Le Premier ministre Mark Rutte a annoncé une politique d'immigration clairement restrictive :

L’immigration clandestine va devenir un délit passible de 3 800 euros d’amende ou d’une peine de prison.

La criminalité d'origine étrangère sera combattue par des procédures d'expulsion rapides pour des immigrés présents depuis moins de trois ans.

Le regroupement familial sera réservé au conjoint et aux enfants mineurs.

La naturalisation ne sera possible qu’au bout de cinq ans (contre trois ans aujourd’hui), et elle sera soumise à un strict examen de connaissance de la langue néerlandaise. Le candidat à la naturalisation devra en outre prouver qu’il ne menace pas l’ordre public, qu’il gagne suffisamment sa vie, et qu’il a renoncé à sa nationalité d’origine ou pris ses distances avec elle.

L'interdiction du port de la burqa a également été décidée. Elle fera l'objet d'un prochain projet de loi.

Belle victoire pour Geert Wilders, qui montre là un grand sens tactique. Il n'aurait probablement pas obtenu autant s'il s'était laissé diluer dans la coalition gouvernementale en y participant. La formule du soutien extérieur donne satisfaction aux deux parties. Wilders obtient peu à peu ce qu'il veut sur la question de l'immigration. Ses partenaires sont également satisfaits de la loyauté qu'il leur montre, bien qu'il ne les soutienne pas dans leur défense du plan d'aide à la Grèce (mais son soutien sur ce point n'avait jamais été promis). On se réfèrera à la récente interview commune du Premier Ministre et du Vice-premier ministre détaillant le récent fonctionnement de l'alliance sans participation entre le gouvernement et le PVV.

Wilders a récemment demandé que le fonctionnement de la Couronne soit modernisé après que la Reine, outrepassant ses prérogatives, ait plusieurs fois montré qu'elle ne l'aimait pas.

Geert Wilders a par ailleurs été traîné (en vain) devant les tribunaux pour son film de dénonciation de l'islam, Fitna, et pour ses propos comparant l'islam au nazisme. Il a été aussi traité en paria par la bien-pensance, qui n'a jamais hésité à le comparer lui-même aux nazis, ni à plaisanter ouvertement sur sa mort (heureusement toute virtuelle).

Le peuple répondit à sa façon : le jeune Parti pour la Liberté (PVV), créé par Wilders en 2006, a connu une ascension fulgurante. Les élections législatives de 2010, confirmèrent sa percée sur la scène politique des Pays-Bas : il est en effet considéré comme le grand gagnant de ces élections, rassemblant 15,4 % des suffrages et passant de 9 à 24 sièges (sur 150) et devenant ainsi la troisième force politique du pays. Il s'avéra impossible de constituer un gouvernement sans son soutien.

Le PVV, conservateur et libéral en économie, mais moderniste en matière de moeurs et ferme soutien d'Israël, se caractérise par une ligne dure sur l'immigration, et par une opposition sans faille à l'islam, qu'il voudrait voir interdire.

La percée du PVV traduit clairement une évolution de l'opinion publique néerlandaise, autrefois caractérisée par une ouverture à tout. L'assassinat par des islamistes du réalisateur Theo van Gogh et du leader politique Pym Fortuyn sont passés par là.

26/9/2011, Catherine Segurane

Source : Agora

Bruxelles- Une grande cérémonie inaugurale de la maison des cultures maroco-flamande "Daarkom" a été organisée, vendredi soir à Bruxelles, en présence du ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, du ministre de la Culture, Bensalem Himmich ainsi que de la ministre flamande de la Culture, Joke Schauvliege.

Espace de dialogue interculturel destiné à faciliter les échanges entre les communautés marocaine et flamande sur leurs cultures respectives, "Daarkom" (signifie en flamand "Venez-là !" et en arabe "Votre maison") se veut également un lieu de partage avec pour ambition de mieux faire connaître la richesse et la diversité de la culture marocaine.

Ce projet novateur devra aussi faciliter l'intégration des membres de la communauté marocaine dans la société belge tout en préservant leur identité nationale.

Aménagé pour une enveloppe de 3,25 millions d'euros, dont la contribution de la partie marocaine s'élève à un million d'euros, cette nouvelle structure culturelle trouve son siège dans l'ancien théâtre "La Gaieté", un bâtiment classé patrimoine historique de la capitale européenne.

Une convention signée entre les gouvernements marocain et flamand définit les règles de gestion de cette maison des cultures dont les missions consistent à organiser des activités culturelles répondant aux besoins des deux parties, à travers des programmes visant l'enrichissement mutuel des deux communautés, tout en instaurant une dynamique de mécénat associant des partenaires privés.

S'exprimant à cette occasion, M. Ameur a assuré que "Daarkom" ne sera pas seulement une infrastructure de plus qui œuvre pour l'enrichissement interculturel, mais qui contribue à une meilleure intégration des ressortissants d'origine marocaine dans la société belge, en favorisant la compréhension entre les deux communautés.

Autant le Royaume tient à ce que les Marocains du monde restent attachés à leurs origines et aux valeurs fondamentales de leur culture, autant il les exhorte et les encourage par tous les moyens à s'intégrer pleinement dans leurs sociétés d'accueil, a-t-il dit.

Après avoir souligné que la culture constitue un élément stabilisateur des jeunes issus de l'émigration, le ministre a fait savoir que l'action prioritaire du Maroc consiste à intensifier et à diversifier l'offre culturelle s'adressant aux communautés marocaines établies à l'étranger.

Il a, dans ce sens, fait savoir qu'après "Daarkom", d'autres centres culturels marocains seront ouverts à travers le monde.

Abondant dans le même sens, M. Himmich s'est dit certain que ce nouvel espace sera un lieu de débat, de partage, d'échange et de rapprochement entre les deux cultures, préconisant d'établir des instances d'accueil et de communication pour l'information et la prise de contact entre notamment les offices de liaisons, les universités et les centres d'études et de recherche.
Il a aussi appelé à instituer des cycles d'activités périodiques (manifestations musicales, chorégraphiques et picturales) et à organiser des conférences sur l'histoire des deux pays ainsi que sur les perspectives de partenariat sur le plan culturel et éducationnel.
Le ministre a de même suggéré d'organiser des séjours linguistiques et de promouvoir des rencontres annuelles, tout en dynamisant le processus de communication et d'échange du développement humain.

De son côté, Mme Schauvliege a indiqué que cette maison des cultures s'érige en une plateforme d'enrichissement culturel croisé et en un foyer de rencontre informel offrant une programmation culturelle intégrant notamment des concerts flamands et marocains, des projections, des expositions, des festivals, des salons littéraires internationaux et des soirées artistiques haut en couleurs.
"Daarkom" sera également un lieu de formation des jeunes, a-t-elle dit, ajoutant que cette structure devra nécessairement encourager les associations à s'épanouir culturellement.

Prenant la parole, le ministre flamand de l'Enseignement, de la Jeunesse, de l'Egalité des Chances et des Affaires bruxelloises, Pascal Smet a d'emblée souligné que la culture marocaine est devenue "partie intégrante" de la culture flamande et bruxelloise, se disant "attaché" aux différents partenariats scolaires entre la Flandre et le Maroc.

Selon lui, cet espace culturel se doit d'être le catalyseur d'échanges entre les communautés flamande et marocaine sur les plans notamment artistique, culturelle et littéraire.

Cette cérémonie a été marquée par la présence notamment de l'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Luxembourg, Samir Addahre, des consuls généraux du Maroc en Belgique ainsi que de plusieurs personnalités marocaines et belges du monde politique, culturel, artistique et économique.

24/9/2011

Source : MAP

LE PLUS. C'est le nouveau job d'Arno Klarsfeld : président du Conseil d'administration de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii). Ses premiers propos médiatiques ont fait bondir Sarah Emmerich, qui se consacre depuis le printemps dernier à l'étude de la personnalité du fils des chasseurs de nazis Beate et Serge Klarsfeld.

Arno Klarsfeld vient d’être nommé à la tête de l’Office Français de l’immigration et de l’Intégration (OFII). Dès ses premières interviews, son empressement à défendre la politique du chiffre de Claude Guéant déclenche la colère des associations.

Ceux qui ne connaissent pas encore bien Arno Klarsfeld sont peut-être restés médusés par ses premières interventions publiques. Comme Pascale Clark qui le recevait le 21 septembre sur France Inter et qui, éberluée, l’écoutait parler :

"S’il n’y a pas de politique du chiffre, s’il n’y a pas d’aiguillon sur les préfets, alors les préfets ne font pas ce travail de renvoyer, non pas vers la mort, non pas vers Auschwitz…". Avant d'ajouter : "Ce n'est pas la politique du chiffre qui est importante c’est où vont les gens, est-ce qu’ils vont vers une destination fatale ? Non ! Les Roms qui sont renvoyés, disons en Roumanie, vont vers un pays où ils sont moins heureux qu'en France, mais ce n'est pas pour autant qu'ils peuvent rester en France."

La structure mentale du nouveau grand commis de l’Etat apparaît souvent désinvolte, simpliste voire simplette. En fait, elle est particulièrement complexe. Pour Arno Klarsfeld, Auschwitz est l’alpha et l’omega du monde. C’est là qu’est mort le père de son père qui s’appelait… Arno Klarsfeld. C’est sur la déportation que son père a travaillé, inlassablement, pendant des décennies. C’est pour que la Shoah ne reste pas impunie et pour expier que sa mère allemande a risqué sa vie et celle de son fils. C’est cette mémoire-là que le fils doit honorer pour ne pas démériter.

Dès lors, on peut se dire qu’il est particulièrement tordu de choisir la sélection des immigrés pour métier. Qu’il est tout à fait pervers de s’engager volontairement - comme il l’a déjà fait en 2006 - pour trier les enfants de sans-papiers qui pourront rester en France à l’école. Qu’il est impensable qu’Arno Klarsfeld ait défendu auprès de Nicolas Sarkozy la création de son ministère de l’Immigration et de l’identité nationale.

Oui, en effet, c’est tout à fait tordu. Peut-être parce que la psychologie des enfants de survivants qui n’ont pas su se dégager de l’emprise de la tragédie est condamnée à répéter, à s’enliser ou à trouver tant bien que mal une échappatoire. Il faut bien tuer le père.

Prête-moi ton nom

Ce qui est plus tordu encore, ce qui est plus pervers, c’est de récupérer cette névrose de la deuxième ou troisième génération pour l’utiliser en tant que caution morale.

Car j'ose espérer que ce n’est pas seulement parce qu’Arno Klarsfeld est un ex de Carla Bruni qu’il a reçu l’onction présidentielle : d’abord propulsé au Conseil d’Etat puis bombardé à la direction de l’OFII.

A mon sens, c’est parce que le nom même de Klarsfeld évoque la traque des nazis, la volonté de justice, le devoir de mémoire. C’est un nom qui résonne comme une marque et le propre des marques n’est-il pas d’inspirer la confiance, de "véhiculer des valeurs" ? On achète du Klarsfeld pour en vendre à l’électeur.

On fait appel à Klarsfeld pour jouer sur tous les tableaux. D’une part virer les étrangers décrétés indésirables (d’ailleurs les Roms sont souvent français mais passons) et mettre en œuvre une politique d’immigration dans une logique de "tri sélectif" (comme pour les déchets), bref : draguer l'extrême droite. D’autre part, huiler le dispositif, protester de sa bonne foi, brandir l’ultime blanc-seing (Klarsfeld, caution patronymique) qui permet de raccrocher les gaullistes, les centristes, la droite humaniste qui pourrait renâcler.

Ce qui est vraiment tordu c’est la récupération, la manipulation.

Ce qui est intéressant c’est ce qui se joue en Klarsfeld, mais aussi et surtout ceux qui se jouent de lui et autour de lui.

On remarquera pour conclure que l’OFII, créé en 1945 pour des raisons que l’on conçoit aisément, a toujours été placé sous la tutelle des ministères des Affaires sociales jusqu’en… 2007. L’administration dépend désormais du ministère de l’Intérieur.

Ainsi le lien entre immigration et délinquance s’inscrit-il aujourd’hui non seulement dans le discours mais également dans les faits de la politique gouvernementale.

23/9/2011

Source : Le Nouvel Observateur

La deuxième rencontre du forum des compétences belgo-marocaines a eu lieu, hier, à Bruxelles. Il doit permettre de mettre en réseau les Marocains de Belgique afin qu’ils puissent créer des projets qui participeront au développement du Maroc. Initié en décembre 2010, il en est encore, presqu’un an plus tard, à ses balbutiements.

Près de deux heures durant, les intervenants se sont succédés à la tribune, hier, jeudi 22 septembre, à Bruxelles, pour la deuxième rencontre du forum des compétences belgo-marocaines. La salle qui comptait près de 170 personnes, s’est en partie vidée avant la fin de la conférence. Le public s’est déversé lentement dans une salle de réception informelle et, par petits groupes, attablés, ils se sont mis à discuter, entre eux, de leurs projets. La scène peut paraître banale. Elle ne l’est pas : si cette 2° rencontre du forum n’a convaincu personne, les quelques 170 Belgo-marocains qui se sont déplacés veulent réellement apporter leurs compétences au Maroc, même si ce doit être en dehors du cadre du forum.

Un forum qui peine à se mettre en marche

Le projet du forum des compétences belgo-marocaines est porté par l'ambassadeur du Maroc en Belgique, Samir Addahre, en collaboration avec le ministère de la communauté MRE. Presqu’un an après son lancement, en décembre de l’an dernier, l’organisation qui doit soutenir et organiser sa création en est encore à ses balbutiements. « Les Marocains de Belgique pourront devenir membres de ce réseau incessamment sous peu. Le forum compte 10 membres et nous devons aller déposer les statuts dans les jours qui viennent », informe Hajjat Djouri, présidente du forum.

Ce retard s’explique par une mésentente au sein des porteurs du projet. En décembre 2010, l’ambassadeur aurait d’abord confié les rennes du projet aux membres de l’association Marocains.be – lesquels se sont longuement exprimés durant la conférence pour défendre leurs réalisations – avant de leur retirer la mission de façon informelle. Il n’aurait pas été satisfait de leur travail. Cette dernière rencontre du forum a sans doute été la scène d’un règlement de compte presque invisible.

Inefficacité ou querelles internes, les Marocains de Belgique intéressés par l’idée de s’investir dans leur pays d’origine l’ignorent, mais ils ont bien remarqué, hier, que quelque chose n'allait pas. « J’ai été surprise, lors du précédent forum, en décembre, nous étions réunis par thèmes d’intervention, chacun pouvait témoigner de son expérience, les autres réagissaient. Cette fois, beaucoup moins : on écoutait seulement », remarque Leïla Ermichi, étudiante en médecine à Bruxelles. « On participe de loin, parce que ça ne c’est pas encore concrétisé », explique, en souriant, l’air entendu, Nasser Namri, directeur projet dans une entreprise de panneaux photovoltaïques.

De la nécessité d'organiser les projets

Pourtant, de part et d’autre, un désir réel de collaborer au profit du Maroc existe. « J’ai fait de bonnes rencontres ici, je suis venu faire des connaissances, mais je crois que le forum n’est pas opérationnel, il y a trop de blabla et pas assez de réactions », estime Isham Elgghali, ingénieur projet à Sunthing. « Je suis venue me mettre au courant ; je pourrais, un jour, m’investir dans un projet en rapport avec l’enseignement pour le Maroc », explique Najjat, professeur de langue anglais-néerlandais, à Bruxelles.

Ali, architecte, tient à souligner que la volonté, pour le Maroc, de mettre à profit les compétences des MRE est réelle. « A la suite du forum de décembre auquel j’ai participé, une personne du ministère de l’Energie m’a recontacté, dans le cadre du Plan énergie, pour un projet que j’avais proposé », explique Ali, architecte. Si le projet n’a pas abouti, ce n’est pas faute de motivation de la part du ministère mais faute de temps pour lui et son collaborateur à consacrer à ce projet en plus de son travail.

Les initiateurs du réseau de compétences belgo-marocain, devront donc, en plus de régler leurs dissensions internes, se pencher sur la question du mode de réalisations de ces projets. Bénévolat sur son temps libre ou entreprise ? « Nous ne sommes membres d’aucune association, mais avec notre société de panneaux photovoltaïques, nous souhaitons investir dans la région d’Oujda », explique Nasser Namri. « Je ne suis pas dans le bénévolat, notre pays est riche, il y a beaucoup de choses à faire », affirme Isham Elgghali.

23/9/2011, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration accueille une séance du festival Les yeux ouverts sur l'immigration.

Pour sa sixième édition le festival Les yeux ouverts sur l’immigration, organisé par la Ligue de l’enseignement de l’Oise, explore en sept films les chemins de l’art et de l’exil.

Autour de l'idée que l’art et la création sous toutes leurs formes accompagnent le mouvement, le déplacement des migrants, qu'ils sont sources d’enrichissement culturel et de régénérescence pour la société d’accueil, la sélection de films projeté cherche à montrer comment s’exprime cette créativité, quelles traces elle laisse dans les sociétés d'accueil et quelles dynamiques et changements elle impulse.

Cette année, le festival propose également une sélection de cinq films documentaires dédiée à la Pologne. Parmis ces films figure une "carte blanche" donnée à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration avec le film Ouvrez la mine de Bastien Ehouzan et Kinga Wyrzykowska : ce film, à travers l’histoire d’un théâtre engagé dans une ancienne ville minière polonaise, cherche à montrer les visages contradictoires de la Pologne actuelle. Depuis, quatre ans, Piotr, une figure de “l’avant-garde” dramatique polonaise, dirige le théâtre de Walbrzych, une ville écrasée par le chômage depuis que les mines ont fermé. Il fait écrire et jouer une pièce au titre suggestif La Mine qui s’inspire de l’histoire de la ville. Son public potentiel : des habitants déboussolés, des mineurs retraités ou clandestins. Le film part à leur rencontre. Ils se racontent et leurs propos deviennent personnages de la pièce. Le film repose sur ce va et vient entre la scène et la réalité jusqu’à sa confrontation finale : la représentation théâtrale à laquelle les mineurs assistent.

20/9/2011

Source : Site de Cité nationale de l’histoire de l’immigration

En douze rounds comme autant de chapitres, l’Yssingelais raconte la vie d’un adolescent confronté à la difficulté de vivre avec une double identité : française et maghrébine. Un premier roman en partie autobiographique.

C’est un visage familier à Yssingeaux. On connaît Abdelkader Railane flanqué de sa casquette de directeur de la Mission locale, une fonction qu’il occupe depuis 2004. Sur le plan départemental, l’ancien champion de France de boxe a rangé ses gants au vestiaire pour mener d’autres combats contre les discriminations et pour la diversité, notamment. Diriger une équipe d’une quinzaine de personnes au service des jeunes, représenter la COPEC (Commission pour la promotion de l’égalité des chances et de la citoyenneté) en Haute-Loire, arborer les insignes de Chevalier dans l’ordre des Palmes académiques, le presque quadragénaire affiche déjà un curriculum vitae respectable. Est-il suffisamment rempli pour autant ? C’est mal connaître le Ch’ti de naissance et Yssingelais d’adoption qui est du genre à ne pas tenir en place.

Il y a quelques mois, par exemple, ce fils de parents algériens arrivés en France dans les années 1950 occupe une nuit d’insomnie à griffonner des idées sur un cahier d’écolier. Résultat, son premier roman En pleine face sort en librairie partout en France cette semaine.

Au fil des pages, on y fait la connaissance de Réda, un gamin de quatorze ans aux origines maghrébines vivant dans une cité HLM de Douai (Nord). Tout commence alors que l’Algérie inflige un cinglant 2-1 à la RFA durant la Coupe du monde de football en 1982.

« C’est un jeune des quartiers dans toute sa caricature, précise Abdelkader Railane. Mais, c’est un bon garçon. Seulement, il vit dans un ghetto où si tu ne montres pas les poings, si tu ne montres pas les dents, tu te fais bouffer. Il n’a pas le choix. » Destiné à être un bon client des palais de justice et des maisons d’arrêt, le héros emprunte pourtant une autre voie.

Dans cette histoire où la vie dans les banlieues, la délinquance, la crise d’identité d’un jeune beur s’entremêlent avec celle de l’adolescence, Abdelkader Railane s’amuse à ajouter de l’humour et une sensibilité à fleur de peau.

Le récit transpire aussi des souvenirs personnels et douloureux d’un gosse victime du racisme et des moqueries du fait d’un nez amoché par un accident. Ce livre sent le vécu, et l’auteur ne s’en cache pas : il y a du Réda en lui. « C’est vrai que cette histoire est en partie autobiographique. Écrire m’a permis de régler quelques comptes avec mon enfance. Mais cela reste un roman. Il ne faut pas croire que j’ai fait toutes les bêtises de Réda (rires). »

Véritable uppercut qui ne laissera personne indemne, En pleine face n’est toutefois pas un livre écrit avec la prétention d’envoyer un message aux nouvelles générations issues de l’immigration. Il permet juste à son auteur de rappeler que rien n’est joué d’avance. Que l’on soit blanc, black ou beur.

« En pleine face » de Abdelkader Railane aux éditions Ex Aequo. Cent soixante-huit pages. Prix : 16 euros. Sortie le 26 septembre.

25/9/2011, Christophe Bouyer

Source : Le Progrès

À partir du nord de la Méditerranée, ils se démènent depuis une dizaine d'années pour améliorer le sort des populations du Maroc profond. Parcours et ambitions de ces acteurs du développement local…Suite

Les Néerlandais opposent les écoles «noires » aux écoles «blanches ». Choquant? Non, répondent-ils, pragmatique…Suite

Plus de 9000 personnes ont été retenues en 2010 en zone d’attente où les étrangers " en situation irrégulière ", sont maintenus le temps qu’ils décident de repartir ou que les autorités s’assurent du bien-fondé d’une demande d’asile, a annoncé jeudi l’association Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé).

En 2010, 9 229 personnes ont été placées en zone d’attente dont 7491 à Roissy, indique cette association. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2009 où il s’est élevé à 11 058 personnes dont 3 091 demandeurs d’asile. L’association souligne que cette baisse est préoccupante " car elle montre qu’il est de plus en plus difficile d’accéder au territoire français ".

La France compte une cinquantaine de zones d’attentes en métropole, situées à proximité immédiate du point de passage d’une frontière d’un autre pays, qu’il s’agisse d’une frontière aérienne, maritime ou ferroviaire.

22/09/2011

Source : Algérie plus

Le nombre d'étudiants étrangers entrés au Royaume-Uni a augmenté de 32% entre 2005 et 2010, selon un rapport de l'Agence des statistiques pour l'enseignement supérieur (HESA).

En 2010, 400.000 étudiants étrangers fréquentaient les universités britanniques a indiqué HESA, soulignant que c'est la recherche qui attire les étudiants étrangers vers le Royaume Uni.

Sally Hunt, le secrétaire général de l'Union des universites et collèges, a souligné l'importance des étudiants étrangers pour les universités et l'économie britanniques.

"Nos universités sont constamment enrichies par les étudiants qui viennent dans ce pays pour étudier, effectuer des recherches et partager leurs connaissances", a-t-il ajouté.

Il a appelé les politiciens à ne pas restreindre l'accès des universites aux étudiants étrangers vu leur apport.

La Grande-Bretagne a introduit en mars dernier des mesures pour réduire de 25% le nombre de visas délivrés aux étudiants étrangers soit un objectif de 70.000 visas-an au lieu de 80.000 précédemment.

De plus, l'entrée au Royaume-Uni des étudiants étrangers non européens sera conditionnée à un bon niveau d'anglais. A l'issue de leurs études, les étudiants devront rentrer chez eux, à moins de faire la preuve qu'ils disposent d'un travail correspondant à leurs aptitudes, payé à plus de 20.000 livres (23.000 euros) par an, selon ces nouvelles dispositions.

Les règles concernant les familles des étudiants étrangers ont été également durcies pour diminuer de 20.000 le nombre des proches accompagnant les étudiants.

Plus globalement, le gouvernement britannique vise à ramener d'ici à 2015 le chiffre net des immigrés de 220.000 à "quelques dizaines de milliers" par an.

22/9/2011

Source : APS

Les mineurs isolés étrangers (MIE) seront répartis à leur arrivée en France de manière "plus équitable et homogène", a annoncé jeudi la préfecture de Seine-Saint-Denis, trois semaines après que ce département a décidé de ne plus les accueillir.

Une "mobilisation interministérielle" a permis de trouver un accord jeudi, selon lequel "le ministère de la Justice va oeuvrer, à une répartition, plus équitable et homogène, de l'accueil des mineurs étrangers", écrit le préfet Christian Lambert dans un communiqué.
Les MIE continueront d'être placés dans les services de l'aide sociale à l'enfance, qui dépendent des conseils généraux. Mais aucune précision n'a été donnée jeudi soir sur les modalités de la répartition.

En outre, "l'Etat apportera un soutien financier à la plate-forme aéroportuaire de Roissy-Charles-de-Gaulle, administrée par la Croix rouge", selon le communiqué, qui ne précise pas le montant de ce soutien.

Par ailleurs, l'Office de l'immigration et de l'intégration est appelé à "se mobiliser, en appui des services départementaux, pour apporter un concours aux mineurs qui peuvent être réadmis dans leur pays d'origine".

Ces "solutions" sont "de nature à ne pas faire peser sur le département de la Seine-Saint-Denis, une charge financière excessive", selon le document.

En contrepartie, l'Etat demande au conseil général de Seine-Saint-Denis, présidé par Claude Bartolone (PS), de "reprendre l'accueil des mineurs isolés étrangers".

Depuis le 1er septembre, le conseil général de la Seine-Saint-Denis, un point d'entrée sur le territoire national via l'aéroport de Roissy, n'accueille plus de nouveaux mineurs isolés étrangers, estimant qu'il s'agit d'un "problème national" et "non d'une affaire locale".

En 2010, en Seine-Saint-Denis, 943 mineurs étrangers isolés ont été confiés à l'aide sociale à l'enfance. Leur prise en charge a coûté 35 millions d'euros, soit 20% du budget consacré à l'enfance dans ce département pauvre, selon le conseil général.
Il y aurait en France quelque 6.000 mineurs isolés étrangers.

Le 22/09/2011

Source : Orange/AFP

Leïla El Bachiri, l’auteur de la thèse doctorale qui constate la « réislamisation » d’une partie de la jeunesse bruxelloise, tient à dénoncer, dit-elle, la « manipulation frauduleuse » de ses propos, à la Une du Soir, lundi, qui évoquait la « radicalisation » des jeunes réislamisés.

Leïla El Bachiri insiste : ni les articles publiés dans Le Soir, ni son entretien, « restitué fidèlement », ni sa thèse doctorale n’évoquent de tendance à la radicalisation, à l’intégrisme ou à l’extrémisme. « Il s’agit d’une déformation médiatique grave qui a été relayée par l’ensemble de la presse, faisant les choux gras de certains médias jouant la carte du sensationnel ».

« Le terme de radicalisation, pure invention que l’on a attribuée à ma recherche, est dangereux, car il sous-entend un rejet de l’autre. Il stigmatise une partie de la jeunesse, citoyens belges d’ascendance musulmane, déjà précarisée socio-économiquement et qui aspire à un enseignement de qualité et à une insertion socioprofessionnelle. Ce terme cautionne le sentiment de peur, source d’une islamophobie grandissante ».

Pas extrémistes

La doctorante rappelle que la notion de réislamisation « vise essentiellement à un retour aux textes fondamentaux de l’islam », phénomène qu’elle a observé par l’étude de 60 discours religieux. Pas pour prouver un quelconque extrémisme, insiste-t-elle.

Leïla El Bachiri appelle « politiques et médias à contribuer à une société du mieux vivre ensemble, à une amélioration des conditions socio-économiques des citoyens, à un véritable métissage social et culturel et au dialogue interculturel, en investissant entre autres le système éducatif à travers des cours de la pensée humaine dans sa composante philosophique et religieuse, dans une démarche académique et humaniste, en enseignant notamment la richesse de l’histoire de la pensée islamique ».

22/09/2011, Ricardo Gutierrez

Source : Le Soir.be

Le gouvernement canadien a déclaré jeudi «espérer» que les immigrés tunisiens dans le pays pourraient participer à l'élection de l'Assemblée constituante de leur pays, mais a réitéré son refus de faire partie d'une circonscription électorale tunisienne.

Réagissant, après trois jours de réflexion, à l'inquiétude soulevée par cette question dans la communauté tunisienne et parmi d'autres résidents étrangers, le ministre des Affaires étrangères John Baird a déclaré «espérer» que les ressortissants tunisiens au Canada auraient la possibilité de voter lors de ce scrutin.

Sa déclaration se réfère à une circulaire selon laquelle les étrangers au Canada peuvent voter «avec le bulletin de l'électeur absent» dans les locaux diplomatiques de leur pays.

«Le Canada espère que les ressortissants tunisiens au Canada auront la possibilité de voter à ces élections même s’ils sont hors du pays. Nous avons accordé ce droit à 12 autres pays cette année», poursuit-il.

«Nous avons par contre mentionné à la Tunisie que nous désirons qu’elle évite de créer une circonscription électorale qui inclurait le Canada. Personne ne devrait représenter le Canada -ou une partie du Canada- dans une assemblée étrangère élue», affirme le ministre, pour qui «cette politique ne s’applique pas seulement à la Tunisie. C’est une question de souveraineté canadienne».

En conclusion, M. Baird souligne que «le Canada est déterminé à appuyer la transition de la Tunisie vers la démocratie. Nous soutenons le peuple tunisien dans ses efforts pour bâtir un pays plus démocratique, plus sûr et plus prospère», a-t-il dit.

Au début de la semaine, des organisations de Tunisiens du Canada ont exprimé leur inquiétude au sujet de limites qu'Ottawa chercherait à imposer à leur droit de vote pour l'élection de l'Assemblée constituante, du 20 au 22 octobre.

Le nombre des électeurs tunisiens résidant au Canada est d'environ 15 600, selon l'une d'entre elles, le Collectif Solidarité Sidi Bouzid, basé à Montréal.

22/9/2011

Source : Canoë/AFP

L'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger "Marhaba 2011", qui a pris fin le 15 septembre à minuit, s'est déroulée dans des conditions "très satisfaisantes", indique un communiqué de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité.

L'intérêt et la Haute sollicitude de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, envers les membres de la Communauté marocaine à l'étranger se traduisent, dans le cadre de cette opération et depuis ses premières éditions, par une mobilisation continue de tous les acteurs concernés pour en assurer un déroulement, sous le pilotage de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, conforme aux attentes des citoyens marocains.

L'opération de transit a été marquée cette année par l'entrée de 2.400.000 personnes, un chiffre comparable à celui relevé en 2010, dont la plus grande partie (602.758 personnes, soit 47 pc de la part de la voie maritime) a été enregistrée au niveau du port de Tanger-Med qui, depuis sa mise en service en 2009, s'est imposé comme première porte d'entrée permettant une nette amélioration des services d'accueil rendus aux membres de la communauté marocaine à l'étranger.

L'année 2011 a confirmé la tendance haussière du nombre de voyageurs qui optent pour le transport aérien qui a enregistré un taux de 46 pc de l'ensemble des entrées, ajoute le communiqué.

Neuf aéroports ont été mobilisés pour répondre à cet important flux qui a également été accompagné par la mise en service de nouveaux sites d'accueil de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité aux aéroports d'Agadir-Al Massira et de Fès-Saiss, en plus de ceux habituellement opérationnels aux aéroports de Casablanca Mohammed V (34 pc des arrivées par la voie aérienne) et Oujda-Angad.

Par ailleurs, il est à noter la mise en service par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité de la nouvelle aire de repos méditerranéenne située à l'intersection des autoroutes menant vers Tanger-ville, Tanger-Med et la route nationale menant vers Tétouan, portant à 17 le nombre d'espaces d'accueil opérationnels, dont 4 sont situés a l'étranger.

La mobilisation par la Fondation de près de 400 assistantes sociales, médecins, cadres paramédicaux et volontaires a permis d'assister les voyageurs dans des conditions adaptées. Ainsi, cinquante mille (50.000) personnes ont été assistées, dont dix mille (10.000) en matière de santé, en plus des diverses interventions pour des formalités administratives, perte de papier, transport et information.

22/9/2011

Source : MAP

Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, Mohamed Ameur a appelé, jeudi soir à Bruxelles, le réseau des compétences marocaines de Belgique à s'investir davantage dans des projets porteurs et à "faire le bon choix" des missions les plus utiles pour leur pays d'origine et leurs compatriotes.

S'exprimant lors de la 2ème Rencontre du réseau des compétences belgo-marocaines, M. Ameur a souligné la nécessité de s'attacher aux objectifs initiaux du réseau et de rester fédérés autour de projets concrets et porteurs, tout en retenant parmi "le grand nombre de missions, dont ils se chargeront, les plus utiles pour leur pays et pour la communauté marocaine".

Saluant la mobilisation de ces compétences pour le développement du Maroc, le ministre a souligné que cet engagement passe par deux conditions sine qua none notamment en donnant "la preuve que le réseau a atteint le degré de maturité qui lui permettra de s'affranchir de toute influence de nature à le faire dévier de ses objectifs initiaux".

M. Ameur a, dans ce sens, insisté sur l'importance de mettre en relief "le sérieux" des projets et d'identifier leurs partenaires pour les mettre en chantier, la phase présente étant celle du passage à l'acte. "Il s'agit d'une phase décisive, non seulement pour la survie des projets, mais, pour la crédibilité des acteurs. Nous nous devons de la réussir. Nous avons tous les atouts pour la réussir", a-t-il dit.

Rappelant aux membres du réseau l'exigence de présenter, dans les prochains mois, les projets de développement retenus et de montrer l'étendue de leurs compétences, M. Ameur a souligné l'impératif de mener à bien cette mission qui "consiste à rendre réelle cette image radieuse que nous nous faisons d'un Maroc développé, installé de plein pied dans la modernité, la justice et la démocratie, mené vers ce but par la volonté et la clairvoyance de SM le Roi Mohammed VI".

Le ministre a, dans ce cadre, exhorté les membres du réseau "à se mettre dès à présent au travail et à commencer par s'organiser de manière rationnelle", se disant confiant en leur capacité, leur savoir-faire, leur créativité et leur énergie.

Prenant la parole, l'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Luxembourg, Samir Addahre a appelé les membres de ce réseau de compétences à poursuivre sur leur lancée d'engagement dans le développement du Maroc qui s'est inscrit, depuis des années, dans un processus irréversible de transition, rappelant à ce propos notamment l'adoption de la nouvelle Constitution et l'organisation des prochaines élections législatives.

Le diplomate a, également, souligné que la transition démocratique nécessite "des aspirations légitimes mesurables, réalisables et crédibles en plus d'un environnement institutionnel mature".

Le Maroc a ainsi une vision et un projet ambitieux, a-t-il ajouté, soulignant l'importance de conjuguer les efforts et agir avec plus de célérité dans l'exécution de ce processus démocratique lancée par SM le Roi Mohammed VI.

M. Addahre a, en outre, tenu à rappeler que le débat constitutionnel au Maroc n'a jamais été "un tabou" et que, depuis l'indépendance, il a été au coeur des mutations politiques que vit le Royaume.

Pour sa part, Abdelilah Chater, président de "Marocains.be" a affiché la ferme volonté des membres du réseau de ne ménager aucun effort pour mener à bien des projets constructifs et porteurs pour le Maroc dans différents domaines, et ce dans le cadre d'une approche intégrée, solidaire et participative.

Il a, à cet égard, assuré que le réseau des compétences marocaines s'engage à défendre les intérêts de son pays d'origine et de ses compatriotes à travers un engagement total dans toutes les initiatives nationales visant le développement notamment économique, social et culturel.

M. Chater a, par ailleurs, réitéré la mobilisation des membres de la communauté marocaine de Belgique derrière SM le Roi, soulignant l'intérêt que le Souverain accorde au rôle de la société civile dans le développement d'un Maroc moderne et démocratique.
A l'issue de cette rencontre, des présentations ont été données sur le réseau des associations "Marocains.be" et "Forum des compétences belgo-marocaines" ayant pour objectifs de développer et soutenir les activités destinées à faire connaître le Maroc à travers notamment son histoire et ses cultures, tout en favorisant les relations bilatérales et en appuyant les actions visant à sensibiliser les jeunes pour un épanouissement au sein des sociétés marocaine et belge.

Organisée par le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger et l'ambassade du Maroc en Belgique et au Luxembourg, cette rencontre a été marquée notamment par la présence des consuls généraux du Royaume en Belgique.

23/9/2011

Source : MAP

Quelque 600 peintures, documents d’archives et photographies, exposés à l'Hôtel de Ville jusqu'au 8 octobre, retracent les relations entre le Maroc et l’Europe au fil des siècles et surtout les visions et regards croisés des uns envers les autres.

L'exposition « Le Maroc et l’Europe, six siècles dans le regard de l’autre » est le fruit de Paul Dahan, juif marocain né sous protectorat français, éduqué dans des établissements catholique et musulman, qui vit aujourd’hui à Bruxelles. Il a patiemment accumulé ces documents issus du fonds de son centre de la culture judéo-marocaine à Bruxelles.

Dans un article paru le 19 octobre 2010 au moment de l’inauguration à Bruxelles, La Croix s'était fait l'écho de cette exposition. C'était avant que le vent de révolte n’embrase le monde musulman de la Méditerranée.

Avec cet article

 «Il faut déminer les représentations. » Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) - une diaspora de quatre millions de personnes -, veut briser le carcan dans lequel les esprits se barricadent pour mieux rejeter l'autre. Marocains d'un côté de la Méditerranée, Européens de l'autre se renvoient des stéréotypes au visage et cultivent des liens à la « je t'aime moi non plus ».

C'est pourquoi le CCME est le premier soutien de l'exposition « Le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre », qui vient d'ouvrir ses portes à Bruxelles avant d'entamer un périple international.

«Je t'aime, moi non plus»

« La France n'avait pas peur de s'appeler "puissance musulmane" pendant l'entre-deux-guerres. Il y avait bien sûr de la condescendance dans le propos, mais cela n'écorchait alors pas les lèvres », rappelle Driss El Yazami. Aujourd'hui, « la mémoire, par définition partielle et partiale, chargée négativement, est en permanence excitée par l'actualité », poursuit-il.

L'heure est au repli identitaire. Pourtant, « il y a beaucoup d'Europe chez les Marocains et beaucoup de Maroc chez les Européens, mais cette réalité est rejetée », déplore-t-il. L'exposition, qui présente des livres, manuscrits, gravures et photographies issus de la collection de Paul Dahan, ambitionne justement de combler les ornières, pour rappeler combien, depuis que les Portugais mirent les pieds sur le territoire marocain, les relations furent complexes et ambivalentes, pleines d'adversité, de convoitises et de conflits, mais aussi de curiosité, d'échanges et de fascination réciproques.

Symtômes identitaires

Le psychanalyste Paul Dahan ne s'en cache pas, la question identitaire est devenue chez lui une véritable obsession. Marocain né à Fès en 1947, sous le protectorat français, il a grandi au sein d'une famille juive, fait ses études dans une école catholique, puis dans un lycée musulman.

Ayant vécu au carrefour de ces trois mondes, il n'a eu de cesse de décrypter les symptômes identitaires, lorsque, après des périodes d'harmonie, « les sociétés se déséquilibrent, se crispent et désignent un responsable en se défoulant sur les plus fragiles, aujourd'hui les minorités qu'elles soient rom ou musulmane ».

Il a de longue date voulu remonter aux sources de l'imaginaire et des représentations de l'autre - les Espagnols, Français, Anglais, Hollandais qui découvrent le Maroc et l'univers arabo-musulman, et les Marocains qui entrent en contact avec le monde occidental. Il a recherché les traces laissées par les diplomates, les voyageurs, les écrivains ou les artisans et ainsi accumulé des milliers de livres, manuscrits et photographies devenus le fonds du Centre de la culture judéo-marocaine implanté à Bruxelles.

« En 1987, Hassan II demande l'adhésion du Maroc à l'Union européenne »

Il espère avec cette exposition malmener les clichés pour révéler la diversité de la culture marocaine, en montrant les jeux d'influences réciproques entre les deux rives de la Méditerranée et en faisant réémerger l'histoire oubliée des relations entretenues par les puissances conquérantes du Nord et le royaume du Sud qui lutta contre la domination tout en développant un tropisme européen.

Un tropisme qui se vérifie par l'ampleur de la diaspora. Sur les quatre millions de Marocains résidant à l'étranger, soit plus de 10 % de la population marocaine, 80 % vivent en Europe. « Les Marocains ont une propension à l'enracinement, ils sont les premiers à se naturaliser, fait valoir Driss El Yazemi. Néanmoins ils ne coupent jamais les amarres avec leur pays. »

Politiquement aussi, le Maroc cultive depuis des décennies son penchant occidental. « En 1987, Hassan II n'avait pas hésité à demander l'adhésion du Maroc à l'Union européenne ! », rappelle Hassan Bousetta, maître de conférences à l'université de Liège, spécialiste des questions liées à la géopolitique du Maghreb, sénateur PS et intervenant dans le colloque « Maroc-UE : les enjeux du partenariat », qui se tenait hier à Bruxelles.

Rapprochement en vue

L'accord sur le statut avancé signé il y a deux ans « consacre le rôle de bon élève du Maroc, donne une perspective de rapprochement sans statut juridique formel, analyse Hassan Bousetta, même si ce rapprochement ne se fera pas sans casse, beaucoup d'entreprises marocaines non concurrentielles risquant de disparaître ».

Le Maroc, qui se vit comme une île, cerné par une mer, un océan, un désert et une frontière quasi fermée avec l'Algérie, n'a de cesse de vouloir s'arrimer au Vieux Continent, faisant valoir la proximité géographique - 14 km de détroit le séparent de l'Espagne -, l'épaisseur historique des liens et l'importance des échanges commerciaux. Des réalités qui devraient aider à changer le regard de l'autre.

(1) Jusqu’au 8 octobre. Du lundi au samedi (sauf les 26 et 27 septembre). De 10h00 à 19h00 (dernier accès à 18h30). Entrée libre. L’exposition avait ouvert ses portes à l’automne 2010 à Bruxelles. Elle a circulé à Anvers et Rabat. Elle fait escale à Paris avant de poursuivre son périple à Leiden, Séville, Londres et New York.

22/9/2011, Marie Verdier

Source : La Croix

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