mercredi 27 novembre 2024 19:55

Très souvent, lorsque la question de l'immigration marocaine est posée sur la table, les regards se tournent vers les jeunes immigrés qui représentent plus du tiers de la communauté marocaine résidant à l'étranger. Active, dynamique, vouée à un avenir brillant et disposant d'un grand potentiel d'intégration, la «nouvelle génération» fait beaucoup parler d'elle.

Au point de faire de l'ombre aux autres tranches d'âge, et à leur tête les personnes du troisième âge. Ceux-ci se comptent par dizaines de milliers et leurs conditions de vie dans l'immigration sont loin d'être agréables. En général, ce sont d'anciens ouvriers qui ont laissé leurs familles au bled pour travailler à l'étranger, qui ont passé un pan entier de leur vie à «rouler leurs bosses» dans divers petits métiers, et qui se retrouvent en fin de vie avec de maigres pensions de retraite.

«Mon père, ouvrier de son état, a passé 35 ans en France. Pour toute pension de retraite, il touche environ 400 euros. Comme il avait beaucoup travaillé au Maroc avant d'émigrer, il n'a pas eu droit à une retraite à taux plein», témoigne Malika, fille d'un retraité marocain résidant en France. Pour comble de malheur, ces immigrés sont dans bien des cas incapables de faire venir leurs familles éloignées auprès d'eux à cause du durcissement des mesures de contrôle de l'immigration dans beaucoup de pays européens. En outre, leurs pensions de retraite dérisoires ne suffisent même pas à subvenir à leurs propres besoins, à fortiori quand il s'agit d'entretenir toute une famille. Tout bien considéré, ils se trouvent condamnés à finir leurs jours dans la solitude et l'oubli. Autant de maux qui font d'eux l'une des populations les plus vulnérables et qui ont le plus grand besoin de soutien aussi bien sur le plan socioéconomique que psychologique.

En mai 2009, lors d'un colloque sur le thème «vieillir dans l'immigration», Mohammed Ameur, ministre délégué Chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger avait affirmé que «la question des immigrés âgés et retraités figure parmi les priorités du programme d'action du ministère dans son volet social». Mais force est de constater que les initiatives gouvernementales en la matière ont été longtemps en dessous des besoins enregistrés. Les attentes des vieux immigrés marocains vis-à-vis de leurs pays sont certainement plus importantes que la réduction de la taxe sur leurs véhicules de tourisme, l'animation culturelle et artistique dans les maisons de retraite, ou encore la prise en charge du rapatriement de leurs dépouilles. Plaider auprès des pays de résidence pour un meilleur accompagnement de nos immigrés dans leur vieillesse doit être placé à la tête des priorités.

Cela nécessite une mise à niveau des services sociaux, notamment les systèmes de retraite et de couverture sanitaire. Une grande avancée a été enregistrée là-dessus en mars 2009, date de signature d'une convention entre le ministère de l'Emploi et le ministère délégué Chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger pour développer et actualiser les conventions bilatérales dans les domaines de prévoyance sociale et de couverture sanitaire et mettre à niveau les services administratifs bénéficiant aux immigrés.

En cette matière, chaque pays d'immigration applique ses propres règlements qui, dans bien des cas, ne mettent pas sur le même pied les autochtones et les immigrés. «La durée de séjour des immigrés en dehors du territoire national ne doit pas excéder deux à trois mois. Le cas échéant, ils risquent d'importants prélèvements sur leurs pensions de retraite. Et puis, il y a une grande opacité qui règne en matière de droits socioéconomiques des retraités étrangers. A titre d'exemple, beaucoup d'entre eux ignorent qu'il existe une loi qui leur donne droit à des compléments de retraite via une caisse de retraite complémentaire. On leur fait comprendre à tort que c'est réservé exclusivement aux Français de souche. Si on n'est pas très avisé, on finit par accepter le fait accompli», souligne Leila.

Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger admet l'existence de discriminations à l'encontre des retraités immigrés. «Si la règle générale dans les sociétés démocratiques est en théorie l'égalité des droits entre retraités nationaux et étrangers, il subsiste néanmoins des discriminations. Par exemple, l'exclusion de certaines prestations en cas d'absence prolongée en dehors du territoire ou un régime de retraite différent, comme dans le cas de sociétés nationales, la SNCF en France par exemple. Mais ce qui est remarquable, c'est que les retraités marocains ont commencé à s'organiser et à porter ces questions de discriminations devant la justice et l'opinion publique».


Questions à : driss el yazami • Président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger.

«La question centrale reste le rapport avec les enfants nés dans les pays de résidence»

• Comment peut-on qualifier la situation sociale et familiale des vieux immigrés marocains ?

Il n'y a pas une seule catégorie de retraités dans l'immigration. Il y a d'abord ceux qui ont procédé au regroupement familial et qui ont donc leur famille avec eux et il y a ceux qui ne l'ont jamais fait et qui, une fois la retraite venue, restent néanmoins dans les pays de résidence. Pour la première catégorie, on peut dire que si l'environnement familial permet en théorie une retraite relativement heureuse, parmi les siens, la question centrale reste le rapport avec les enfants, nés et socialisés dans les pays de résidence et qui sont donc fatalement «différents», et ce rapport peut être plus ou moins complexe à vivre pour les uns et les autres.
Le sondage réalisé l'été dernier auprès des jeunes marocains de 18 à 34 ans avait fait ressortir qu'en règle générale, les enfants développaient des stratégies d'évitement des conflits avec les parents. La question pour les parents reste toujours celle de la transmission du patrimoine culturel, linguistique et religieux qu'ils ont reçu à ces nouvelles générations, et ce n'est jamais une tâche facile dans une société qui n'est pas la société d'origine et qui change aussi à un rythme rapide. Pour la deuxième catégorie, la question est tout aussi complexe: comment vivre avec une petite pension, vivre sans activité alors que le travail, pour paraphraser le sociologue algérien Abedelmalek Sayad, était pour eux au fondement du projet migratoire ? Comment affronter les séquelles en termes de santé d'une vie laborieuse ? Et même comment mourir seul, loin de l'affection des siens sans l'environnement spirituel de rigueur ?

• Qu'est-ce que le CCME développe comme actions pour venir en aide à cette tranche d'immigrés ?

Le CCME est d'abord une institution consultative. C'est dans ce cadre que nous avons tenu en mai 2009 un colloque sur le thème « vieillir dans l'immigration », en partenariat avec douze associations de retraités marocains. Outre un état des lieux qui va être publié, il y a eu au moins trois conclusions : la mise sur pied d'un comité de suivi de cette conférence, qui s'est réuni depuis en séminaire fermé au siège du Conseil. Un accord des trois ministres présents : Nouzha Skalli, Mohammed Ameur et Jamal Rhmani pour tenir des rencontres régulières avec ce comité de suivi et un accord général sur la nécessité de suivre le travail de mémoire et d'histoire entamé par le CCME. Il y a chez les premières générations un immense besoin de témoigner et de transmettre et cette histoire, celle de l'immigration, fait partie de l'histoire des pays de résidence mais aussi de la nôtre.

Source : Le Matin

A l’égard de la communauté marocaine résidant à l’étranger, des assouplissements dans la réglementation de change ont également été décidés. Ainsi, les banques sont autorisées à rémunérer les comptes en devises des MRE, d’une part, et, d’autre part, ces mêmes MRE ont désormais le droit de racheter les devises qu’ils ont cédées sur le marché des changes à hauteur de 50%, au lieu de 40% auparavant, dans la limite de 100 000 DH, au lieu de 50 000 DH par le passé.

40 000 DH de dotation touristique par an et 10 000 DH pour les achats sur Internet, pour les particuliers. 200 000 DH pour les voyages d'affaires quand il s'agit des entreprises et 60 000 pour les professions libérales.

C’est une avancée, une de plus, qui vient d’être réalisée dans le domaine du change. On s’y attendait d’autant moins que les réserves en devises étrangères, à la faveur de la crise, se sont repliées assez nettement. Ces réformes, qui se sont accélérées ces dernières années, peuvent être lues comme autant d’étapes franchies sur la voie de l’allègement du contrôle de change et, pourquoi pas, de la convertibilité du dirham, à terme. Une dizaine de mesures ont donc été décidées et annoncées officiellement le vendredi 24 décembre. Nous en avions fait état, en avant-première, dans notre édition du 23 octobre dernier (www.lavieeco.com), même si, finalement, la dotation de voyage touristique pour les particuliers n’a pas été relevée à 75 000 DH par an. Ces mesures entrent en vigueur le 1er janvier.

Les mesures en faveur des entreprises

Investir à l'étranger : jusqu'à 100 MDH en Afrique et 50 MDH ailleurs

Pour renforcer les investissements marocains à l’étranger, une entreprise est désormais habilitée à transférer un montant de 50 MDH pour toute opération d’investissement dans n’importe quel pays. Toutefois, pour les investissements en Afrique, ce montant est porté à 100 millions de DH. C’est une façon d’encourager les opérateurs à aller à la recherche d’opportunités dans ce continent qui en recèle tant. Rappelons que cette possibilité existe déjà depuis 2007, mais le montant était alors limité à 30 MDH, quelle qu’en soit la destination.

70% des recettes d'exportation dans un compte en devises

Les exportateurs de biens et services, qui avaient jusque-là la possibilité de garder dans un compte en devises ou en dirhams convertibles 50% de leurs recettes d’exportations rapatriées, ont vu cette quotité monter à 70%. Mieux, l’exportateur peut détenir plusieurs comptes en dirhams convertibles, ou en devises, ouverts dans plusieurs établissements et les disponibilités de ces comptes en devises peuvent être rémunérées.

Accorder une réduction à un client étranger : 5% permis au lieu de 3%

Tous les exportateurs de biens et services ont également désormais la possibilité d’accorder à leurs clients étrangers des réductions de prix à hauteur de 5% du prix facturé. Dans la réglementation précédente (instruction de l’Office des changes n° 3 du 16 décembre 2009), cette réduction était de 3% du montant facturé et elle était réservée aux seuls exportateurs de produits textiles, d’habillement et de produits de textiles de maison et accessoires. Cette mesure, explique l’Office des changes, est destinée à lever les obstacles que rencontrent ces opérateurs lorsque la livraison aux clients accuse un retard, ou que des articles sont manquants ou défectueux, ou même lorsque l’exportateur fait une ristourne sur chiffres d’affaires, etc.
Voyages d’affaires : jusqu'à 200 000 DH par an

Les entreprises dont le personnel est appelé à se déplacer à l’étranger, dans le cadre de son travail, peuvent bénéficier directement d’une dotation équivalente à 10% du chiffre d’affaire de l’exercice clos (année n-1) plafonnée à 200 000 DH par an. Bien entendu, il est possible de bénéficier d’un montant supérieur mais sur décision dérogatoire accordée par l’Office des changes après présentation des justificatifs nécessaires.

Les mesures en faveur des particuliers

L’allègement de la réglementation de change profite également aux particuliers qui peuvent ainsi effectuer leurs déplacements à l’étranger pour raison de santé ou pour voyage d’agrément dans des conditions nettement améliorées. De la même manière, avancée technologique oblige, ils peuvent réaliser des opérations d’achats en ligne et depuis l’étranger. Les mesures les concernant sont les suivantes :

Dotation de voyage touristique : 40 000 DH par an

Augmentation de la dotation touristique pour toute personne physique marocaine ou étrangère résidant au Maroc ainsi qu’au MRE : de 20 000 DH par an, la dotation touristique passe à 20 000 DH par voyage dans la limite de 40 000 DH par an. En outre, cette dotation est majorée de 10 000 DH par enfant mineur et par voyage lorsque ledit enfant figure sur le passeport du parent bénéficiaire de la dotation touristique.

Dotations de voyage d’affaires pour les professions libérales : 60 000 DH par an

Les personnes physiques exerçant une profession libérale à titre individuel, appelées à se déplacer dans le cadre de leur travail, peuvent bénéficier d’une dotations en devises étrangères équivalente à 60 000 DH par an au lieu de 30 000 auparavant.

Se faire soigner à l'étranger : moins de complications

Pour les soins à l’étranger, la réglementation de 1993 et 1999, extrêmement tatillonne, est substantiellement allégée. Désormais, il n’est plus exigé que le certificat médical justifiant les soins à l’étranger délivré par un médecin soit «dûment homologué par le ministère de la santé publique», avant de bénéficier de l’allocation de 30 000 DH. Il suffit de présenter un certificat médical délivré par un médecin «dûment» inscrit à l’Ordre des médecins du Maroc. De même, pour le transfert des montants de soins au profit des établissements de santé où doit se rendre le patient, il suffit de présenter un devis, une note de frais de l’établissement hospitalier en question, une prise en charge de l’organisme mutualiste ou d’assurance. Fini donc la facture définitive exigée de l’établissement hospitalier étranger avant tout transfert d’argent. La facture définitive sert désormais juste pour régler éventuellement le reliquat restant dû des soins obtenus ou des médicaments achetés.

Achat sur un site électronique étranger : 10 000 DH par an

Le commerce électronique avec l’étranger est désormais consacré : l’Office des changes autorise les intermédiaires agréés à délivrer aux personnes physiques résidentes une dotation d’un montant de 10 000 DH par année civile, chargés sur une carte de crédit internationale. Cette carte est destinée à effectuer des achats à l’étranger, via le web, comme les titres de voyages, les logiciels d’application, etc.

Source : La Vie eco

Driss C. Taydane dresse le portrait du Maroc sans concession. Plus de culture. Et moins de culturel, clame-t-il…Suite

La politique de reconduite aux frontières a été particulièrement lourde à l'égard des sans-papiers Marocains en 2010. Leur nombre a atteint cette année 2.654, contre 2.432 en 2009…Suite

Le taux de migration nette au Royaume-Uni ne connaîtra pas de baisse sensible en 2011, en dépit des efforts du gouvernement de réduire le niveau actuel de la migration, souligne, jeudi, l'Institut de recherche en politiques publiques (IPPR).

La migration nette se situera autour de 200.000 personnes, principalement en raison du faible nombre de Britanniques immigrant à l'étranger, indique le think-tank.

L'IPPR estime également que la force relative de l'économie britannique par rapport à certains pays de la zone euro est susceptible d'attirer les travailleurs migrants en provenance d'Espagne, du Portugal, de la Grèce et de la République d'Irlande.

Le gouvernement de coalition s'est engagé à réduire la migration nette de son niveau actuel se situant à 215.000 personnes à moins de 100.000 en 2015.

Pour ce, il a imposé un cap sur les travailleurs qualifiés en provenance de l'extérieur de l'espace économique européen et a prévu de réduire le nombre des étudiants étrangers.

Mais, le think-tank croit que le cap sur les immigrés n'aura qu'un effet limité tandis que les restrictions sur les visas étudiants n'entreront pleinement en vigueur que l'année prochaine.

Le directeur de l'IPPR, M. Nick Pearce, a averti que le plafond que le gouvernement imposera sur les travailleurs qualifiés de l'extérieur de l'UE pourrait nuire à la reprise économique, ajoutant que d'autres mesures hâtives pour réduire artificiellement le niveau de la migration nette seraient encore plus dommageables.

"Réduire le niveau de la migration, qui a été forte ces dernières années, est un objectif politique légitime, mais cela doit être fait par le biais de réformes à long terme de la structure de notre économie et du marché du travail", a-t-il déclaré.

En réaction à ces propos, le ministre chargé de l'immigration, M. Damian Green, a réaffirmé la détermination de la coalition de réduire la migration nette pour la faire passer de centaines de milliers à des dizaines de milliers d'ici 2015.

"Tout au long de 2011, nous introduirons des contrôles supplémentaires susceptibles d'affecter les différentes catégories de migrants", a-t-il dit.

Source : MAP/Casafree

Le cinéma revient à Agadir, avec sa magie, sa volupté. C'est une belle tradition qui retient l'attention de toute la communauté régionale et nationale durant presque une semaine, au cours de laquelle évolue une panoplie de chefs d'œuvre axés sur le phénomène des migrations…Suite

TARGA ou la source c'est une association stéphanoise qui vise à développer la solidarité par des échanges de savoir-faire entre les groupes du Maroc et les groupes de la région Rhône-Alpes en France. Elle se propose également de soutenir le développement des villages du Sud du Maroc dans la vallée de Tazioukte et de Boutouga.

L'association qui a organisé des expositions d’objets typiquement marocains pour valoriser la culture berbère puis la journée de la femme en 2009, prépare un projet pour la distribution et l' assainissement de l’eau potable dans 18 villages de la région de Taroudant…Suite

Un film controversé réalisé par le metteur en scène marocain Hassan Benjelloun a remporté le prix du meilleur scénario au 4ème Festival International du Film Arabe d'Oran (FIFAO), qui s'est achevé le 23 décembre.

"Les oubliés de l'histoire" ("The Forgotten by History") explore l’exploitation sexuelle des femmes par des réseaux criminels, à travers l’histoire inspirée de faits réels de trois Marocaines qui fuient leur pays pour s’établir en Europe.

Ben Jalloun, qui participe pour la première fois au FIFAO, a délibérément choisi d’ "électrifier " l’assistance en traitant de ce sujet délicat. Une attitude bien conforme à sa conception du cinéma qui, selon lui, doit casser des tabous et être " au diapason des problèmes de la société maghrébine en général ".

Si certains journaux ont critiqué le réalisateur pour" l'abus des scènes de sexe", l'oeuvre a été bien accueillie par le public oranais.

"On ne pouvait pas traiter de la question de la prostitution sans recourir à certaines scènes suggestives", a déclaré le metteur en scène, le 20 décembre, au journal El Watan.

Dans une déclaration à Magharebia, Benjelloun affirme que "les réactions au film ont été dans leur majorité positives".

"La raison de l'indignation que l'oeuvre a soulevé en Algérie, c'est que certaines familles accompagnées de leurs enfants sont venues voir le film pendant le Festival, et que le film peut contenir certaines scènes que les enfants ne devraient pas voir. C'est normal", explique-t-il.

Au Maroc, de nombreux jeunes spectateurs ont fustigé les scènes obscènes et critiqué l'image donnée de la femme marocaine.

"Des gens comme ce réalisateur nous offensent et ils perpétuent l'image stéréotypée des femmes marocaine", dit Hansa.

A son tour, Mohamed dit que "traiter de la question de l'exploitation sexuelle des femmes est important".

"Cela nous donnera les moyens de l'éviter et de la contrer. Mais est-ce qu'on ne pouvait pas faire l'impasse sur les scènes pornos et seulement y faire allusion ?" se demande-t-il.

Dans une déclaration à Magharebia, Benjelloun dément que son film ait été offensant pour l'image des marocaines, disant que d'autres pratiques pouvaient s'avérer autrement plus outrageantes.

"Est-ce que nous pouvons parler de ceux qui font trafic de marocaines ou d'européennes, sans les montrer dans des scènes d'esclavage sexuel ?" s'est interrogé Benjelloun lors de la conférence qui a suivi la projection de son oeuvre, le 18 décembre.

"Et ce que j'ai montré peut s'appliquer à n'importe quelle société arabe", a-t-il ajouté.

"Je ne suis pas là pour faire la promotion de la nudité. Mais je suis honoré d'avoir ce titre de "briseur de tabous". Il a ajouté qque cette oeuvre cinématographique serait distribuée en Algérie et en Tunisie après avoir remporté beaucoup de succès au Maroc, "où les opposants au film n'ont été qu'un petit nombre de personnes, qui soutiennent le Parti Islamique de la Justice et du Développement".

Le critique de cinéma Mustafa al-Talib dit à Magharebia : "Il y a des scènes qui sont bien employées, mais il y en a d'autres que le réalisateur aurait dû éviter. Et pourtant, le film est une oeuvre importante au vu du sujet qu'elle traite. Et Hassan Benjelloun est aussi encore un grand metteur en scène, et qui aborde avec largesse tous les problèmes sociaux et culturels".

Le film devrait être projeté en Tunisie et en Mauritanie, mais aucune date de sortie n'a encore été fixée.

29/12/2010

Source : Almagharibia

Les services de police de la capitale ont mené, mercredi, une vaste opération de rafles visant les Subsahariens, transitant par le Maroc et candidats à l’immigration clandestine vers l’Europe.

Le Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants demande la libération des enfants et des femmes et la garantie pour que l’ensemble des personnes arrêtées puisse bénéficier d’une instruction en bonne et due forme.

Les services de sécurité de la capitale ont mené mercredi une vaste opération de rafles dans les milieux subsahariens candidats à l’immigration clandestine vers l’Europe. Selon des sources associatives, N.M. Calvin, un jeune de 14 ans, d’origine congolaise, qui jouait au football avec des jeunes marocains dans le quartier de Hay Nahda, a été arrêté par des éléments de police en tenue civile mercredi vers 14h. Plusieurs autres personnes ont été raflées dans les quartiers populaires de Sidi Moussa à Salé, Douar Kora à Rabat, G3, G5, Kamra et Takadoum.

Selon la même source, les rafles ont concerné une centaine de personnes, dont plusieurs enfants et femmes, qui se trouvent en garde à vue dans les commissariats de Rabat, le temps qu’ils soient refoulés du pays.

Selon une autre source sûre, cette opération vise à dissuader les candidats à l’immigration clandestine de passer à l’acte durant les fêtes de fin d’année, qui constituent habituellement une période propice pour le passage vers les deux présides occupés de Sebta et Mélilia : «Il est vraisemblable que les autorités marocaines cherchent à gonfler les chiffres des refoulements de l’année 2010 pour satisfaire l’Union européenne», explique un acteur associatif. Suite à ces arrestations, le Gadem (Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants) a «exigé la libération immédiate des enfants et des femmes» en demandant aux autorités policières de mettre en œuvre les conditions nécessaires pour que l’ensemble des personnes arrêtées puisse bénéficier d’une instruction en bonne et due forme de leur dossier et qu’elles puissent avoir les services d’un interprète et au soutien d’avocats et à l’ensemble des droits de défense. Le Gadem considère aussi que le ministre de l’Intérieur est personnellement responsable de la sécurité des personnes arrêtées ainsi que le ministre de la Justice avec les conséquences du non-respect des procédures garanties par la loi en vigueur, notamment la loi 02-03 relative au séjour des étrangers.

Depuis 2004, les autorités marocaines mènent, une politique de «gestion des flux migratoires» en procédant périodiquement à des arrestations dans les rangs des ressortissants des pays subsahariens. Selon le Gadem, cette politique répond à des injonctions européennes d’empêcher les migrants de s’approcher des portes de l’Union européenne. Selon la même source ces arrestations en fin d’année ne sont pas un hasard du calendrier, les rafles de grande envergure dans les derniers jours de l’année visent à gonfler les chiffres des refoulements de l’année 2010 destinés aux «bailleurs».Pour rappel, le Gadem est une association de droit marocain créée le 18 décembre 2006 par un groupe de militants qui travaillent depuis des années sur les questions migratoires et plus particulièrement sur la défense des droits des migrants en transit au Maroc.

30/12/2010

Source : Le Soir

Les spéculations sur le nombre de burqas portées en France viennent d’être avantageusement remplacées par une nouvelle polémique, dont l’objet est cette fois le nombre de musulmans priant sur le trottoir le vendredi. Le débat lancé par Marine Le Pen qui, comme d’autres, veut faire vibrer la corde de la peur et du fantasme de l’invasion par les Sarrasins, risque de faire mouche dans les têtes. La fille suit la trace paternelle qui, il y a trente ans, prophétisait que les musulmans voulaient transformer Notre-Dame en mosquée. Le père avait entamé ce que l’on a convenu d’appeler la lepénisation des esprits. Petit à petit, son héritière «marinise»les imaginations.

Mais ramenons les choses à une plus juste proportion. Cinq millions de musulmans en France, moins d’un million pratiquant la prière. Combien d’entre eux sur la voie publique, bloquant les rues chaque semaine ? Cinq millions de musulmans et combien de mètres carrés pour qu’ils puissent prier ? Pas plus de 200 000 à 300 000, et sans doute proportionnellement encore moins dans les endroits à forte densité de fidèles posant problème. Si on considère qu’il faut tout au moins un mètre carré pour prier, il faudrait donc des surfaces au moins trois fois plus grandes. La bouteille trop petite laisse s’épandre le contenant, quoi de bien étonnant, il en est des mosquées comme des verres de champagne.

Ce phénomène n’est pourtant pas nouveau, j’ai le souvenir de grandes prières à la mosquée de Paris dans les années 80 où, une fois les jardins pleins, on voyait les trottoirs avoisinants se couvrir de tapis sous le regard bonhomme des policiers et des badauds. Les choses ont bien changé, la crise, des politiques navigant à l’aune des scores du FN, mais aussi le spectre du terrorisme et la peur d’un islamisme agressif sont passés par là.

Les musulmans eux aussi ont changé. Français pas seulement de «papiers» mais aussi dans leur être, ils n’admettent pas cette discrimination supplémentaire qui s’ajoutent à celles que certains d’entre eux vivent déjà en raison de leur couleur de peau, de leur nom, du quartier où ils vivent. Ils ne comprennent pas pourquoi, à l’instar de leurs compatriotes israélites, catholiques, protestants, ils ne peuvent pratiquer leur culte dans la dignité.

Auraient-ils une particulière affection pour le caniveau ? Croire qu’ils s’y résolvent avec stratégie de colonisation de l’espace est la preuve d’un mépris qui fait fi de leur spiritualité et de leur fierté. Au contraire, on peut penser que nombre d’entre eux refusent de prier pour ne pas s’exposer à cette humiliation que constitue la pratique de l’acte religieux sous le regard public. Pas différents des autres habitants de ce pays, ils ne sont pas moins pudiques, nombre d’entre eux cultivent d’ailleurs une discrétion héritée du désir de transparence qu’ont pu avoir longtemps ici les immigrés.

Que faire donc ? Demander à l’Etat d’aider à la construction des mosquées ? La loi de 1905 ne le permet pas. Tout au plus les collectivités peuvent-elles, pour peu qu’elles le veuillent et qu’elles n’aient pas peur de la sanction des urnes (il en est de mosquées comme du logement social, meilleur ailleurs), concéder des baux emphytéotiques aux associations cultuelles, voire de petites subventions. Avoir recours à des financements non publics ? Pourquoi pas ? Mais alors apparaît le spectre de la main de l’étranger. Bien commode obstacle à la construction de lieux de culte ! S’est-on jamais posé ces questions lors de la construction d’une synagogue, d’un temple bouddhiste, ou lorsqu’on a vu des cinémas se transformer en églises évangéliques dont les fidèles sont des populations aux moyens réduits ?

Pour sortir du paradoxe qui veut que l’on ne puisse utiliser ni l’argent public ni l’argent venu d’ailleurs, que l’on autorise donc à financer qui veut et qui peut ! Encourageons la formation d’imams par les universités en partenariat avec les instituts de théologie et laissons les Renseignements généraux, qui ne s’en privent déjà pas, de surveiller ce qui s’y dira ou fera dans le secret du minbar. Cela ne vaut-il pas mieux que l’obscur islam des caves qui nourrit tous les phantasmes ?

Les musulmans de France méritent mieux. Déjà assimilés, ce ne sont pas des colons voulant changer l’identité culturelle de ce pays (ce que font plus sûrement Hollywood et les chaînes de burgers). Dialoguons avec eux si l’on veut les connaître et les comprendre ! Si l’on veut cacher ces musulmans que l’on ne saurait voir… faisons-le dans des mosquées !

Source : Libération.fr

Sans-papiers. N’ayant pas été adoptée dans les délais, la directive européenne ne pourra être durcie.

«Joyeux Noël M. Hortefeux», ironise le juriste Serge Slama sur son blog. L’adresse est évidemment ironique. C’est aux sans-papiers que ce défenseur des droits de l’homme souhaite de bonnes fêtes. Car le retard pris par la France pour transcrire dans sa législation la directive européenne dite «retour» pourrait paradoxalement profiter aux étrangers en situation irrégulière. Sur plusieurs points, cette circulaire leur est plus favorable que la législation actuelle.

Le gouvernement en est conscient, qui va adopter cette directive, mais avait prévu de la durcir. Cette adoption se fera par le truchement de la loi sur l’immigration en cours de discussion par le Parlement. Votée en première lecture par l’Assemblée nationale, le 12 octobre, elle passera au Sénat en janvier. «Et c’est justement ce qui pourrait contrarier les vacances de notre cher ministre», explique Serge Slama. En effet, la date limite de transposition de la directive était fixée «au plus tard» au 24 décembre. Cette échéance étant dépassée, la directive devient, selon lui, «directement invoquable devant les juridictions». Ce que confirme l’avocat blogueur Me Eolas : «Depuis le 24 décembre, nous avons une nouvelle argumentation à faire valoir», souligne-t-il.

La directive prévoit que le placement en rétention d’un étranger doit être «exceptionnel». Or, la pratique est tout autre : les sans-papiers sous le coup d’une mesure d’expulsion sont systématiquement placés en centre de rétention. Les avocats pourront également invoquer la Charte des droits fondamentaux, entrée en vigueur en 2009. «Elle s’applique lorsque le droit communautaire s’applique», explique Serge Slama. Ce texte garantit le droit à un procès équitable, non prévu par le droit des étrangers. Les demandeurs d’asile pourraient notamment être concernés. Lorsqu’ils font appel d’un refus de l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), ce recours n’est pas suspensif. En clair, ils peuvent être expulsés alors même que la CNDA n’a pas rendu sa décision. Ce qui contrevient, à priori, à l’esprit de la charte.

A l’inverse, la directive européenne comprend également des dispositions beaucoup plus sévères pour les sans-papiers que le droit français. La question est de savoir si l’administration va les invoquer. Ainsi de la disposition prévoyant qu’un étranger expulsé ne pourra pas déposer de demande de visa pour rentrer légalement dans l’espace Schengen pendant une durée de deux à cinq ans.

Source : Libération

Pour obtenir un visa de court séjour, les commerçants algériens doivent désormais s'engager à ne pas demander de titre de séjour en France ni à y bénéficier de prestations sociales ou médicales, ont annoncé mercredi à l'AFP les services du ministère de l'Immigration.

"L'exigence d'une déclaration sur l'honneur résulte d'une initiative du consul général de France à Alger visant à simplifier la procédure de demande de visas de court séjour pour le cas particulier des commerçants algériens", selon cette source.

"Par cette déclaration, le commerçant atteste qu'il n'a pas l'intention de demander un titre de séjour, ni de bénéficier de prestations sociales ou médicales en France", a-t-on ajouté, sans préciser les raisons pour lesquelles les commerçants étaient les premiers concernés par la mesure.

Pour les services du ministère, "cette disposition contribue à réduire la liste des pièces demandées et elle est donc favorable aux commerçants, dont les représentants ont indiqué qu'ils étaient satisfaits de la simplification".

Les commerçants sont désormais dispensés de fournir une attestation d'hébergement et une attestation de devises, a-t-on précisé de même source.

Au 30 novembre 2010, pour les 11 premiers mois de l?année, la France a délivré un total de 125.027 visas aux Algériens.

En 2009, les Russes ont été la première nationalité pour les documents délivrés (253.112), suivis des Chinois (170.188), des Marocains (151.509) et des Algériens (130.013).

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux doit réunir en février les consuls afin de leur demander plus de vigilance dans la délivrance des visas de cour séjour qui, selon lui, ne doivent pas être des +passeports pour la clandestinité+".

"La question des visas de court séjour est cruciale pour les millions d'Algériens et de Maghrébins de bonne foi", a répondu le secrétaire d'Etat algérien chargé de la Communauté algérienne à l'étranger, Halim Bénatallah.

Paris et Alger tentent depuis plus d'un an de signer un quatrième avenant à l'accord bilatéral de 1968 sur la circulation entre les deux pays.

La négociation semble ardue. La France veut aligner son ex-colonie sur le droit commun, l'Algérie souhaite garder un statut privilégié, les Algériens constituant la première communauté étrangère en France.

Source : AFP

Le dirigeant libyen a pris la décision de laisser entrer les jeunes diplômés du pays voisin qui ne trouvent pas d'emplois chez eux.

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a décidé, mardi, d'ouvrir plus largement les portes de son pays aux Tunisiens en quête d'un emploi, après une semaine de troubles sociaux dans plusieurs villes de Tunisie. De jeunes diplômés tunisiens ont manifesté à plusieurs reprises, chose rare dans le pays, réclamant du travail et dénonçant la corruption présumée. La répression des manifestations a fait un mort le 24 décembre à Bouziane.

"Le frère, le chef de la révolution (Kadhafi), a donné ordre mardi au Comité général du peuple (le gouvernement) de prendre des mesures immédiates d'abolition des taxes et des obstacles administratifs et financiers à l'entrée" des Tunisiens en Libye, rapporte l'agence de presse officielle Jana. "La décision concerne l'entrée des Tunisiens pour des raisons de tourisme, de travail ou n'importe quelle autre raison tant qu'ils sont traités de la même façon que les Libyens", ajoute l'agence.

Des accords sur les migrations de main-d'oeuvre entre la Tunisie et ses voisins à l'économie plus développée pourraient aider à résoudre la crise, estiment des analystes. Le président Zine el-Abidine Ben Ali a jugé, mardi soir, dans une allocution télévisée que les manifestations violentes étaient inacceptables et nuisaient à l'emploi et au tourisme en Tunisie.

Source : AFP/Le Point

Yvette Estermann, conseillère nationale UDC vient de déposer une motion proposant d'introduire un permis de séjour à points pour les étrangers provenant des pays non-européens.

La conseillère nationale UDC Yvette Estermann a déposé une motion proposant d'introduire un permis de séjour à points pour l’immigration en provenance de pays situés en dehors de l’Union européenne, informe mercredi le quotidien alémanique Tages-Anzeiger.

Elle prend l'Autriche et le Danemark comme des exemples réussis de l'application de ce système. Plusieurs politiciens des partis du PDC, PLR et du PBD ont déjà signé la proposition.

Le permis à points regrouperait des critères comme les qualifications professionnelles, la connaissance de la langue, l'âge et la formation. Il permettrait en outre d'aider les entreprises à trouver de la main d'œuvre qualifiée.

La conseillère, elle-même immigrante slovaque,  est persuadée qu'"avec ce système, on pourrait résoudre de nombreux problèmes en Suisse." La motion tend à resserrer les conditions d'octroi des permis de séjour. Les ressortissants des pays du Tiers monde n'en recevront un que s'ils ont des compétences qui font défaut en Suisse et dans l'Union européenne, exception faite du regroupement familial. Le système de points en vigueur en Autriche, lui,  exige également que les membres possèdent une connaissance de base d'allemand.

Un détail de la motion qui nuance le contenu de sa version autrichienne et apporte une certaine flexibilité: contrairement à aujourd'hui, il n'y aurait pas de limite supérieure au nombre de permis de séjour que les autorités peuvent délivrer un an. "Il s'agit de s'assurer que les sociétés peuvent engager autant d'experts étrangers que nécessaire," explique Yvette Estermann. Actuellement, la limite est fixée à 11'000 permis de séjour par an.

Opposé à cette idée, le conseil national socialiste schwytzois Andy Tschümperlin met en garde: "Si nous supprimons cette limite supérieure, nous démantelons la protection de la main-d'oeuvre suisse." Aujourd'hui des contingents existent pour que les travailleurs locaux ne soient pas évincés par des employés meilleurs marché venant de l'étranger.

Source : TDG

En Europe, la montée des populismes doit aujourd'hui nous alerter. La crise, l'immigration clandestine ainsi que la recrudescence des menaces terroristes ont attisé les peurs et nous voyons que les extrêmes en tous genres gagnent du terrain chez la plupart de nos voisins européens.

Les Européens doivent être réalistes et ne doivent par verser dans les amalgames. Concernant l'immigration, l'Europe en a eu besoin et en aura encore besoin. Rappelons que la France a toujours été une terre d'accueil, en particulier pour ceux qui se sont battus aux côtés de nos soldats pour notre liberté et notre souveraineté, pour ceux qui ont contribué à sa reconstruction et à la prospérité de grandes industries comme celles de l'automobile, des travaux publics et de bien d'autres.

Aujourd'hui, il faudrait reparler de l'immigration de manière apaisée, et pour cela nous devrions enfin mettre en œuvre une politique efficace et ambitieuse d'intégration. La politique d'intégration est l'affaire de tous. Face aux peurs et aux sentiments d'injustice légitimes qu'a engendrés la crise, nous devons, plus que jamais, résister à la tentation du repli sur soi et au rejet de l'autre. Surtout que, bien souvent, nous nous trompons d'adversaire.

Ainsi, quand nos compatriotes de culture ou de confession musulmane sont souvent pris pour cible, il faut clairement distinguer l'infime minorité de personnes qui utilise l'islam soit pour justifier des pratiques contraires aux croyances pacifiques de la grande majorité des musulmans, soit pour défier les valeurs de la République. Nul ne peut ignorer que c'est la majorité silencieuse des musulmans qui est la première victime des agissements de cette minorité intégriste.

Comment ne pas s'inquiéter d'une situation comme celle vécue par les habitants de Malmö en Suède, où un tueur s'en prend à la population immigrée de la ville depuis un an ? Et que dire d'un récent sondage de la fondation allemande Friedrich-Ebert, qui montre que 58 % des sondés sont favorables à la limitation des "pratiques religieuses des musulmans". Oui, l'intégration est "l'affaire de tous", et nous avons tous la responsabilité morale d'agir pour infléchir ces ressentiments et éviter les outrances des partisans de l'immigration zéro ou des partisans des régularisations massives.

En France, on aime parler d'intégration, on aime en débattre ; bien souvent pour en pointer seulement les échecs. En matière d'intégration, nous avons toujours voulu "plaquer des mécanismes d'intégration identiques", quelle que soit l'origine de ces immigrés qui ont évolué depuis de nombreuses années. Quant à leurs enfants, des études récentes démontrent que le système éducatif est devenu de moins en moins intégrateur.

D'ailleurs, l'assouplissement de la carte scolaire devait justement réduire les inégalités sociales. Ce n'est pas le cas, cet assouplissement n'a pas permis la mobilité souhaitée. En 2009, un rapport de la Cour des comptes pointait jusqu'à son inefficacité à réduire les inégalités et montrait, au contraire, qu'elle avait accentué le risque de ghettoïsation, à la fois ethnique et sociale. C'est aussi le constat du Haut Conseil à l'intégration (HCI) qui rappelle encore des préconisations évidentes.

Je ne prendrai qu'un seul exemple, la mise en œuvre des programmes de connaissance des cultures d'origine. Ces programmes ont été développés dans les années 1980 afin de faciliter les liens avec des "pays d'origine". Est-il encore judicieux, en particulier pour les enfants de la troisième ou quatrième génération, en majorité de nationalité française, de se présenter devant des enseignants en "langues et cultures d'origine" qui, eux, ne connaissent de notre pays que peu de chose ? Depuis 1991, le HCI demande la suppression de ces enseignements et on apprend que de plus en plus d'élèves, parmi les moins intégrés, les fréquentent et dans le même temps ne savent plus qu'ils sont français. Le courage politique est de faire cesser cela.

Un autre frein à l'intégration par l'école est la concentration des mêmes populations, des mêmes difficultés, dans les mêmes quartiers et donc dans les mêmes écoles. Une politique volontariste de mixité sociale dans nos villes doit s'imposer de manière intelligente et non pas de manière arithmétique. Pourquoi ne pas encourager les familles à changer de lieu d'habitation par un dispositif incitatif de prime sociale au relogement? Pourquoi ne pas travailler avec les maires pour la mise en place d'une politique de logement social conçue immeuble par immeuble et pas seulement quartier par quartier?

C'est une politique à inventer qui ne peut se réduire à la loi DALO (droit au logement opposable), critiquée aujourd'hui même par ceux qui l'avait demandée, car elle augmente parfois l'effet ghetto. Alors, arrêtons de rêver "l'intégration", il est plus que temps de la mettre en œuvre concrètement. C'est pourquoi j'ai œuvré pour la création d'internats d'excellence en dehors des quartiers difficiles, et pour la promotion de l'apprentissage et l'alternance et cela dès 2003.

Cette année, j'ai été très fière d'accueillir le premier internat d'excellence dans le 7e arrondissement de Paris, et le premier en France avec un établissement privé. Et, en tant que garde des sceaux, j'ai mis en place des classes préparatoires intégrées comme moyen d'accéder aux grandes écoles pour des étudiants méritants mais de conditions sociales défavorisées. Alors que beaucoup d'autres réfléchissent encore à leur création ! L'intégration passe non seulement par l'éducation, mais aussi par l'insertion sociale et professionnelle. Accueillir le jeune dans la sphère professionnelle, c'est l'intégrer.

Aidons ceux qui le peuvent à faire des études supérieures dans un environnement serein mais, surtout, ne laissons pas les jeunes, qui sont en difficulté ou qui ne souhaitent pas faire des études longues, au bord du chemin. Il faut pour cela absolument valoriser les filières professionnelles. Et c'est dans cet objectif que j'ai organisé, le 7 décembreà Paris, les Etats généraux de l'emploi des jeunes en Europe.Car on le sait, apprendre un métier c'est aussi ce qui a permis d'intégrer des générations de femmes et d'hommes. Appartenir à la classe ouvrière était une fierté, donnait un statut ! Ne confondons pas l'élitisme et l'excellence !

Pour cela, devons-nous favoriser la mise en place de mesures de discrimination positive, c'est-à-dire des mesures provisoires qui mènent à l'égalité réelle ? Ce ne doit pas être une question taboue. Si elles sont favorables à l'intégration, pourquoi les exclure de manière dogmatique ? Mais, attention, il ne faut pas pousser le volontarisme à l'excès. Autrement dit, un coup de pouce, oui, un assistanat contre-productif, non. C'est cela le mérite républicain. Quand Nicolas Sarkozy, lors de la campagne présidentielle, disait "tout devient possible", beaucoup de jeunes Français issus d'horizons divers ont cru à ce message. Ces jeunes doivent pouvoir encore croire qu'en France rien n'est jamais perdu. A nous de leur démontrer !

Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris et eurodéputée

Source : Le Monde

Fadela Amara, ex-secrétaire d'Etat à la Ville, dénonce "le fascisme vert" de "l'intégrisme musulman" qui "dévoie le message d'amour et de paix que, à l'égal des autres religions, l'Islam porte en lui", dans une interview au magazine Gala daté du 29 décembre.

"Il existe actuellement des extrémismes de tous bords qui testent nos institutions. C'est particulièrement flagrant avec l'intégrisme musulman. En tant que laïque, mais aussi que croyante, je me dois de dénoncer ce que j'appelle le fascisme vert. Il dévoie le message d'amour et de paix que, à l'égal des autres religions, l'Islam porte en lui", affirme-t-elle.

La fondatrice de l'assocation "Ni Putes Ni Soumises" réaffirme au passage son opposition au voile intégral qui "représente le néant social d'une femme, la négation totale de son entité. C'est un cercueil vivant".

"Celles qui portent le niqab ou la burqa ne seront jamais pilote d'avion, médecin, institutrice. En réalité, elles sont vouées à rester cloîtrées chez elles. Plus qu'un simple bout de tissu, le voile intégral est une arme politique qui, étape par étape, remet en cause la démocratie", poursuit-elle.

Selon Mme Amara, "dans l'application de la loi (à partir d'avril 2011, ndlr), il faudra se montrer très ferme. Les ennemis de la République sont mes ennemis".

"Oui", elle a été menacée de mort en raison de ses positions, ajoute Fadela Amara, soulignant que "les extrémistes se sont toujours attaqués à ceux et celles qui prenaient position en faveur de la liberté. Ce sont des risques qu'il faut savoir assumer".

Source : AFP/La Croix

Le vendredi 14 janvier prochain, l’émission « Vu sur terre » de France 5 part à la découverte de la cueillette du safran. Ce document de 25 minutes revient en détail sur la culture de « l’or rouge » dans les hauts plateaux du Maroc. L’émission sera diffusée à partir de 15h06 heure française, soit une heure de moins qu’au Maroc.

La cueillette du safran exige une certaine rigueur. Se lever tôt, avant même le soleil, pour avoir la chance de tomber sur ces feuilles éphémères qui durent moins que le temps d’une rose. Et c’est le rythme d’Abdullah, qui guide avec sa famille, les caméras de « Vu sur terre » dans ces contrées « où l’on ne s’attend pas à rencontrer une vie ». Un monde majestueux d’une beauté de paysages à vous couper le souffle.

Siroua (nom du village où le documentaire a été tourné) se perd à la croisée du haut Atlas et du Sahara. La couleur ocre des demeures, qui marie parfaitement celle des montagnes où ce petit monde se greffe, témoigne du lien réunissant les habitants de ce village à ces plateaux. Des plateaux lunaires qui leur servaient jadis de boucliers contre des tribus qui pillaient leurs ressources.

En plus de les protéger, ces terres continuent encore de leur offrir « une épice providentielle » : le safran, dont la fleur éphémère oblige tout intéressé à défier le froid glacial de l’aube et la difficile escalade des monts pour la cueillir.

France 5 vous donne donc rendez-vous le vendredi 14 janvier 2011 à 15h06 (heure française) pour vous plonger au cœur du quotidien de ces braves villageois des montagnes de l’or rouge. Pour ceux qui sont pressés, il est possible de visualiser le documentaire sur le site de France 5.

28/12/2010

Source : Yabiladi

Les Etats-Unis comptent le plus grand nombre de personnes nées à l'étranger (43 millions), devant la Russie (12,3), l'Allemagne (10,8) et la France (6,7), rappelle l'Ined (1). Mais le classement est tout autre si l'on retient comme critère la part d'immigrés. Pointent en tête des Etats peu peuplés mais richement dotés en ressources pétrolières, tel que le Qatar (86% de la population). Suivent de micro-Etats souvent dotés d'un statut fiscal intéressant comme Monaco (72%), devant des pays "neufs" très étendus mais peu peuplés (Australie et Canada, plus de 20%). Arrivent, enfin, les démocraties industrielles occidentales: Autriche (16%), Etats-Unis (13%), France, (11%), Italie (7%).

Source : Alternatives économiques

Alors que l’Europe a choisi la libre circulation et la coopération économique comme pilier d’une croissance partagée, en choisissant de fermer ses frontières, elle prive de fait ses voisins de cette croissance. Ceci alimente les écarts et les migrations. Il y a donc une double absurdité en appliquant pas aux autres une recette qui réussit pour nous même et en fermant des frontières qui alimentent le phénomène contre lequel elles sont censées protéger... décryptage...

I) GENESE des TEXTES / ETAT des LIEUX

I.1) Schengen

Tout commence par l'accord Schengen en 1985 et la convention du même nom en 1990. Ces textes mettent en œuvre la libre circulation des ressortissants des Etats membres et la suppression des contrôles aux frontières intérieures.

Ces dispositions entrainent le déplacement de ces contrôles aux frontières extérieures. Le contrôle des flux migratoires est transféré de fait aux Etats membres limitrophes, généralement nouvellement entrés dans l'Union.

Ce sont aussi ces textes qui posent le principe selon lequel un seul des Etats membres de l'espace Schengen est responsable de l'examen d'une demande d'asile. Un fichier est mis en œuvre, le SIS (Système d'information Schengen) pour permettre aux Etats membres de refuser l'accès d'un étranger à son territoire ou de l'éloigner du territoire.

I.2) Le Traité de Maastricht

Le traité de Maastricht (1992) inscrit la politique d'asile et d'immigration parmi les questions d'intérêt commun.

I.3) Le Traité d'Amsterdam

Le traité d'Amsterdam transfère la politique d'asile et d'immigration dans les politiques communautaires. L'article 63 établit que le Conseil arrête dans les 5 ans des mesures relatives aux :

· Critères et mécanismes de détermination de l’Etat responsable de l’examen d’une demande d’asile ;

· Normes minimales d’accueil des demandeurs d’asile ;

· Normes minimales concernant les conditions à remplir pour pouvoir prétendre au statut de réfugié ;

I.4) Le sommet de Tampere

Il s’est tenu les 15 et 16 octobre 1999 et a invité les Etats à définir un « régime d’asile européen commun » ( et non plus de seules normes minimales) fondé sur l’application de la convention de Genève devant « déboucher sur une procédure d’asile commune et un statut uniforme valable dans toute l’Union ».

I.5) Le Conseil européen de Laeken

Lors de ce conseil qui a eu lieu les 14 et 15 décembre 2001, les Etats ont notamment affirmé qu’il est nécessaire d’intégrer la politique des flux migratoires dans la politique extérieure de l’Union européenne, notamment par la signature d’accords de réadmission, et d’équilibrer la protection des réfugiés et les capacités d’accueil de l’Union et de ses Etats membres.

I.6) Le Conseil européen de Thessalonique

Le Conseil européen réuni à Thessalonique les 19, 20 et 21 juin 2003, adopte le projet de traité constitutionnel. En matière d’asile et d’immigration, le texte propose que les instruments juridiques soient dorénavant adoptés en procédure de co-décision entre le conseil des ministres, votant à la majorité qualifiée et le parlement. Ce traité n'a pas été ratifié.

I.7) Le Conseil européen de Bruxelles

Lors du Conseil européen des 4 et 5 novembre 2004, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne ont adopté le "Programme de La Haye", programme pluri-annuel sur cinq ans couvrant le domaine de la liberté, de la sécurité et de la justice. Il fait suite au programme de Tampere adopté en 1999 ;

Le programme de La Haye prévoit notamment en matière d’asile les mesures suivantes :

· D’ici à 2010, instauration d’un système européen commun d’asile, doté d’une procédure et d’un statut communs s’appliquant aux bénéficiaires du droit d’asile ;

· Renforcement des partenariats avec les Etats-tiers afin d’aider ceux-ci à améliorer leurs systèmes d’asile, à mieux lutter contre l’immigration illégale et à mettre en œuvre des programmes d’aide au retour ;

· Mise en place d’une politique facilitant le retour dans leurs pays d’origine des étrangers en situation irrégulière ;

· Création d’un fond pour le contrôle des frontières extérieures de l’Union avant la fin de l’année 2006 ;

· Mise en place opérationnelle, d’ici à 2007, du Système d’Information Schengen II (SIS II) - une base de données regroupant des informations sur des biens dérobés et sur les personnes objets de mandats d’arrêt ;

· Établissement de règles communes en matière de visas (création de centres de demande communs, introduction de données biométriques dans le système d’information sur les visas).

I.8) Mesures d’application

Est créé en septembre 2000 un Fonds européen pour les réfugiés, destiné à organiser la répartition des fonds communautaires entre Etats membres en fonction du nombre de leurs demandeurs d’asile.

Le règlement "Dublin II" adopté en février 2003, remplace la Convention de Dublin fixant les critères de détermination de l’Etat responsable de l’examen d’une demande d’asile.

Le 15 janvier 2003, entre en fonction le système EURODAC qui permet la comparaison des empreintes digitales des demandeurs d’asile au sein de l’Union européenne La directive sur la protection temporaire est adoptée en juillet 2001, et prévoit une protection spécifique en cas d’afflux massif de personnes déplacées.

La directive "procédure" du Conseil concernant les normes minimales relatives aux conditions que doivent remplir les ressortissants des pays tiers ou les apatrides pour pouvoir prétendre au statut de réfugié ou les personnes qui, pour d’autres raisons, ont besoin d’une protection internationale, et relatives au contenu de ces statuts est adoptée le 29 avril 2004 ( JOCE 30.09.04) .

Le Conseil a dégagé « une orientation générale » lors de sa réunion du 30 avril 2004 sur la directive relative à des normes minimales sur la procédure d’octroi et de retrait du statut de réfugié.

I.9) Directive "Retour"

Votée le 18 juin 2008 par le Parlement et adoptée le 9 décembre 2008 par le Conseil, le but de la Directive Retour est d’harmoniser les politiques migratoires en Europe concernant les conditions d’enfermement et l’éloignement des personnes en situation irrégulière : possibilité d’un enfermement jusqu’à 18 mois, enfermement et éloignement des mineurs, renvoi vers des pays tiers qui ne sont pas le pays d’origine des personnes, et jusqu’à 5 ans de bannissement du territoire européen pour ces personnes éloignées.

I.10) le Pacte Européen sur l'immigration et l'asile Conseil européen des 15 et 16 octobre 2008

Le pacte européen sur l’immigration et l’asile n’a jamais constitué une véritable innovation puisqu’il s’inscrit dans la continuité des politiques européennes. Par ailleurs, ce pacte n’est qu’une déclaration d’ordre politique qui n’a aucune valeur contraignante. En ce qui concerne son contenu, il a été progressivement vidé de sa substance sur certains points qui étaient pourtant chers à la Présidence française, notamment sur l’interdiction des régularisations massives, le contrat d’intégration ou l’harmonisation en matière d’asile. Sa portée est donc très limitée.

II) UN SYSTEME CULTUREL DANGEREUX

La place de l'asile et de l'immigration que donne l'Europe dans ses textes et ses politiques procède de conceptions culturelles, c'est à dire d'un système de pensées, de concepts intellectuels et philosophique et de représentations. Essayons de lire dans la réalité visible, le but ultime poursuivi et la matrice qui est à son service.

Dans un premier temps, on observe que par ses textes l'Europe considère, à juste titre, que l'asile et l'immigration sont une prérogative commune. Les Etats membres considèrent que l'harmonisation en ce domaine est nécessaire, ce qui n'est pas incompatible, voir essentiel, avec l'idée de développement humain en la matière.

Les textes réaffirment même l'attachement à la Convention européenne des Droits de l'Homme et à la Convention de Genève. Malgré cela les Etats membres n'ont toujours pas ratifier la convention internationale des droits des travailleurs migrants pourtant votée à l'ONU et par le Parlement Européen.

Dans un deuxième temps, on ne peut que constater que l'harmonisation ne s'oriente pas vers la concrétisation des droits fondamentaux et des libertés individuelles. Au contraire, l'harmonisation défend les intérêts particuliers des Etats en alignant les politiques d'immigration et de traitement de l'asile sur les politiques les plus restrictives et les moins généreuses. La plus récente illustration est celle de la directive "Retour", dite "de la honte" par les ONG. Cette directive entend harmoniser les conditions d'enfermement et d'expulsion des étrangers en instituant par exemple la durée maximale de rétention à 18 mois alors qu'en France, elle est de 32 jours (Rappelons-nous qu'il fut un temps où cette durée était de 5 jours ... ).

Le projet européen ne s'achemine donc pas vers la civilisation de l'intérêt suprême de l'Humanité mais celle du primat de l'intérêt particulier du plus fort. Il s'agit alors de s'engager dans ce combat culturel entre la recherche de l'intérêt général et la soumission aux intérêts particuliers dominants.

Dans un troisième temps, il convient d'analyser le contenu des politiques d'asile et d'immigration de l'Europe. Force est de constater que l'Europe considère l'asile comme une composante de l'immigration et qu'elle considère l'immigration comme une menace à contenir. En effet, l'asile se trouve dans les mêmes chapitres que l'immigration. Pourtant, on pourrait considérer l'asile dans d'autres chapitres : celui des libertés individuelles, ou celui de la protection sociale, par exemple. Ce choix n'est pas anodin, il s'agit de parvenir à se dégager de nos obligations internationales (convention de Genève, ...) qui s'inscrivent dans la recherche de l'intérêt général. Ainsi, l'opinion publique est tentée de concevoir l'asile comme une menace, demandée à tord par des fraudeurs malveillants. Sinon, comment interpréter le fait que l'Europe choisit d'imposer aux demandeurs d'asile le pays qui examinera leur demande au lieu de leur laisser ce choix qui reste compatible avec l'exigence européenne de ne faire qu'une demande dans l'espace Schengen. On pourrait aussi parler de la notion de "pays sûr" qui permet aux Etats membres de traiter les demandes d'asile qui en émanent, plus rapidement par la procédure dite "prioritaire", qu'il conviendrait de comprendre comme "procédure dégradée" du point de vue du demandeur.

Concernant l'asile, l'Europe ne se dirige pas vers un projet qui cherche à mettre les demandeurs dans les meilleures conditions pour établir leur demande. Au contraire, elle s'organise pour que les demandes d'asile soit examinée par les pays limitrophes, généralement nouvellement entrés dans l'Union donc plus fragile économiquement, politiquement et démocratiquement. Il a même été étudié à 2 reprises la possibilité de confier l'examen des demandes d'asile à des pays tiers comme la Libye ou le Maroc , qui sont loin d'être des démocraties exemplaires et qui pour certains n'ont même pas signer la convention de Genève !

Concernant l'immigration, force est de constater que les dispositions européennes ne cherchent pas à décupler les efforts communs en matière d'intégration, d'apprentissage de la langue, d'accès à l'emploi, de regroupement familial. Au contraire, la politique d'immigration vise essentiellement à contrôler les frontières et les populations et à maîtriser les flux migratoires selon la formule consacrée. Ainsi a été mise en place l'Agence Frontex qui met en commun des moyens policiers et militaires sophistiqués pour aider les Etats à protéger leurs frontières. En 2008, Frontex a été doté de 70 millions d'euros pour 2000 migrants interceptés, soit 35 000 € par migrant. Un chiffre a mettre en relation avec le résltat d'une étude allemande qui estime à 50 000 € l'apport d'un travailleur migrant en terme de contributions... En 2007, au moins 2500 personnes ont trouvé la mort à nos frontières. Voilà où l'Europe décide d'investir et de consacrer la ressource collective en matière d'immigration : dans le contrôle, l'enfermement et l'expulsion. Culturellement, le message est clair, celà incite les opinions publiques à considérer l'immigration comme l'ennemi extérieur au lieu de le considérer comme une richesse. Les pauvres sont assignés à résidence au risque d'accroitre les risques de conflits, de famine ou de catastrophe sanitaire (voir les émeutes de la faim).

III) LE COMBAT CULTUREL

Le combat à mener n'est pas celui des fins réglages d'une régulation par une hypothétique Europe sociale et politique. Il est ailleurs, il est plus profond, il est plus frontal. Il s'agit de la construction de la conscience collective, de la formation des esprits et des modes de pensée. Il s'agit de civilisation et de l'avenir de l'Humanité. Nous l'avons vu précédemment, nous sommes entre deux conceptions de l'Humanité, de son destin, de son Histoire et de son organisation. L'une pose comme principe originel la primauté à l'intérêt particulier le plus fort, l'Humanité s'organisant mécaniquement autour des forces principales en présence. Et l'autre dont le principe fondateur est la recherche de l'intérêt suprême de la multitude, l'étude de l'éthique qui permet la vie collective et la pratique de relations solidaires et fraternelles.

Sur le terrain, les forces du progrès humain doivent déconstruire ce que les forces du progrès financier construisent.

Dans un premier temps, il faut sortir de la logique de précarisation des migrants pour instaurer une logique de régularisation selon des critères larges qui garantissent l'exercice des droits fondamentaux et la jouissance des libertés individuelles. Car n'en déplaise aux généreux sans raison, il faut des critères, ne serait-ce qu'avoir une identité est un critère... Nous devons faire le pari de l'égalité du droit à la mobilité en inventant un visa qui permette d'aller et de venir au gré des besoins, des projets et des contraintes.

Ensuite, il faut faire table rase des directifs «accueils", "procédure" et "retour". Il faut considérer l'asile comme un droit fondamental à garantir et non comme une composante de l'immigration. Il faut permettre à un individu de choisir le pays où il veut que sa demande d'asile soit examinée. En effet, son choix peut être orienté par la maîtrise de la langue, par l'attachement familial, intellectuel ou culturel qui peut avoir avec ce pays. Remarquons au passage que ce qui va orienter son choix sera autant de facteurs prépondérants de l'intégration dans la communauté nationale d'accueil.

Enfin, il faut démanteler Frontex et consacrer ces ressources collectives mobilisées pour des programmes d'éducation, de santé, de logement, de cohésion sociale, véritables outils de socialisation. Il faut favoriser des politiques de solidarité Nord-Sud réellement efficaces et véritablement orientées vers le développement humain en déconnectant l'aide internationale de la maitrise des flux migratoire ou des réadmissions d'expulsés et en sécurisant et assurant la gestion collective des transfert de fond des travailleurs migrants vers leur pays d'origine.

CONCLUSION

Peut-être ces propositions paraîtront angéliques, farfelues ou bien-pensantes pour certains. Mais n'est-ce pas insensé d'être dans une situation où nous favorisons les départs de population en creusant les écarts de richesse et de condition de vie n'écoutant que notre intérêt particulier d'occidental et où en même temps nous fermons nos frontières pour les empêcher de passer quitte à réduire nos libertés.

N'est-il pas imbécile d'augmenter le débit d'un fleuve et d'agrandir le barrage en même temps ? Depuis 30 ans, les écarts se creusent en même temps que les murs s’élèvent. Qui est le fou ? Qui est le sage ?

Il est grand temps de prendre conscience que tout est lié et qu'être responsable ce n'est pas de défendre à tout prix ses intérêts particuliers mais c'est de rechercher l'intérêt général.

Le travail d’aujourd’hui est de 3 ordres :

un travail pédagogique/militant pour déconstruire les peurs et les préjugés (« gagner dans les têtes pour gagner dans les urnes ») et fortifier la maîtrise intellectuelle de ce domaine.

un travail de résistance et d’opposition aux méfaits réels de cette politique (soutien aux sans-papiers, aide juridique personnalisée, organisation de collectifs d’étrangers en difficulté –travailleurs, couples mixtes, …-, manifestation, événements militants, actions juridiques militantes, …)

un travail d’anticipation et de mobilisation pour que les partis progressistes susceptibles de devenir majoritaire en Europe aient une action réelle sur le démantèlement de cette politique migratoire européenne pour en instituer une nouvelle, basée sur la recherche de l’intérêt suprêmes de l’Humanité, l’égalité du droit à la mobilité, le respect des droits fondamentaux de la personne humaine.

Source : Agora

Ils sont enseignants, médecins, postiers, militaires... Ces Français issus de l'immigration,   originaires de l'Afrique subsaharienne ou du Maghreb, sont les premières victimes de discriminations lorsqu'ils sont salariés de la fonction publique. C'est ce que révèle un baromètre conjoint commandé par la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), l'Organisation internationale du travail (OIT) et réalisé par l'institut de sondage CSA. (Téléchargez le rapport de cette étude au format PDF)

Source : RFI

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