Les soixante témoignages en catalan, en espagnol, en arabe, en français et en anglais de ses proches et connaissances retracent le récit d’un homme discret, généreux, altruiste, un homme frontière et un passeur de liens. " Nous avons voulu maintenir la pluralité linguistique des contributions, car dans le monde qu’Ahmed avait façonné, les frontières étaient irrémédiablement brisées. Aussi les langues. Il aimait appeler sa propre écriture « écriture de frontière » " lit-t-on dans l’introduction d’un livre conçu à son image comme le rappellent dans la préface sa famille et ses amis : « Ahmed, dans cette vie intense que tu as eue, la discrétion a fait partie de ta façon de vivre. Maintenant, ta mort nous demande d’exprimer notre douleur et notre colère, notre amitié et notre amour pour toi.
Comme tu n’aimais pas les hommages, nous sommes désolés mais nous devons te célébrer avant de te dire au revoir. »
Ingénieur, écrivain, muséologue, homme de théâtre et de culture, feu Ahmed Ghazali avait travaillé sur plusieurs projets dont plusieurs musées, en Europe, en Asie et au Maroc, notamment le Musée de la civilisation de l’eau du Maroc à Marrakech, l’Ecomuseìe minier de Jerada, le Museìe reìgional d’Al Hoceïma et le Parc de la preìhistoire de Sidi Abderrahmane aÌ Casablanca.
Dramaturge, il a écrit plusieurs pièces de théâtre traduites en plusieurs langues et jouées dans de nombreuses villes, dont Toronto, Madrid, Montpellier, Casablanca, Bruxelles, Londres, Milan, New York et Sydney. Parmi ses écrits L’agneau et la baleine (Prix SACD 2001 de l’écriture dramatique en langue français, Éditions Théâtrales, 2002), Tombouctou, 52 jours à dos de chameau (Éditions Icaria, 2005), Travessies (Pausa, Sala Becket, 2006) et El cel massa baix et Mellah.