Dans le cadre de son programme d’action au titre de l’année 2012, le Réseau des compétences germano-marocain (DMK) organisera, du 3 au 9 novembre 2012, un forum sous le thème «Ensemble pour le développement de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz» avec plus d’une trentaine d’expertes et d’experts dans les domaines de l’environnement, des énergies renouvelables, de la médecine, des technologies de l’information, de l’automobile, de l’économie sociale, de la jeunesse etdu travail associatif.
Le serment du jeu de paume «réinterprété» par une foule visiblement multiculturelle ; «une famille française » figurée par un couple de convertis, femme voilée, fillettes aux couettes blondes; le tout souligné par le slogan «Nous (aussi) sommes la nation ": la campagne lancée mercredi31 octobre par le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF)…Suite
Les jeunes marocains désirant jouer sous les couleurs nationales sont partout. Italie, France ou Pays bas, ils rêvent tous d'endosser le maillot des Lions de l'Atlas…Suite
La crise a fini par impacter Marocains résidant à l’étranger. Les pays d'accueil, surtout ceux du sud de l'Europe, souffrent d'un marasme économique sans précédent. Les communautés étrangères sont les premières touchées par la vague de chômage…Suite
Le créateur du concept « Moroko Loko » sillonne le monde avec ses platines, et est déjà considéré comme l'ambassadeur nord-africain de la musique électronique…Suite
Le bilan du violent ouragan Sandy, qui s'est abattu dans la nuit de lundi à mardi (les 29 et 30 octobre2012) sur la côte-est des Etats-Unis, s'est alourdi à 72 morts. Heureusement, du côté des 6o.ooo Marocains établis dans les trois Etats les plus toùchés (New York…Suite
L’arrestation de Camara Laye, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM) le 20 octobre suscite des remous. Une cinquantaine d'ONG nationales et internationales exigent sa libération immédiate. Poursuivi pour «vente d'alcool et de cigarettes sans autorisation», le procès de ce migrant résidant à Rabat s'est ouvert le 30 octobre. Le Tribunal a renvoyé l'affaire au 9…Suite
Le Maroc s'est transformé de pays exportateur d'émigrés à pays d'accueil. De plus en plus, de jeunes diplômés français, en recherche d'emploi, sont attirés par le dynamisme économique du Royaume et viennent y tenter leur chance. Crise, chômage, charges trop élevées sont autant de raisons qui les poussent à quitter la France…Suite
"J'ai fait de longues études, j'avais beaucoup d'expérience dans mon domaine, je parle quatre langues et, malgré tout, j'ai dû quitter mon pays." Le constat est amer et sans appel. Poussée par la crise, comme beaucoup de ses compatriotes, Carmen Garcia Pinacho n'a pas eu le choix. Elle a quitté l'Espagne en janvier 2010.
Direction Paris. Architecte espagnole de 37 ans, elle n'a guère tardé à trouver un emploi et se félicite de sa décision, mais elle a parfois le blues. "J'ai toujours voulu avoir une expérience à l'étranger. Mais parfois je sens que je n'ai pas la possibilité de revenir. Et cela me donne le vertige."
Selon les estimations des experts, difficiles à réaliser du fait de la libre circulation des travailleurs en Europe, entre 50 000 et 300 000 Espagnols auraient plié bagage pour fuir le chômage qui frappe un quart de la population active depuis 2009.
Mme Garcia Pinacho, membre d'un collectif particulièrement touché par l'explosion de la bulle immobilière en 2008, n'y a pas échappé. "Je travaillais dans une agence de taille moyenne. J'ai terminé les trois chantiers en cours, puis plus rien", raconte-t-elle.
"JE PARLAIS LA LANGUE"
Quelques entretiens sans suite, des concours sans résultat et neuf mois de chômage la décident à débarquer dans la capitale française. Avec deux atouts : "Je n'avais pas de crédit immobilier à rembourser et je parlais la langue, car j'ai étudié au lycée français de Madrid."
Dès les premiers curriculum vitae envoyés, elle enchaîne les entretiens d'embauche, profitant de l'excellente image des architectes espagnols à l'étranger. Une réputation fondée sur leur formation, qui inclut de solides connaissances en ingénierie.
Alors qu'à Madrid toutes les portes lui étaient fermées, elle se retrouve à devoir choisir entre trois entreprises différentes, dont Bouygues, et décide d'accepter l'offre du studio de Dominique Perrault, l'architecte de la Bibliothèque nationale de France, où elle travaille depuis.
"À LONDRES, À BERLIN, EN BELGIQUE, MÊME EN CHINE"
"Je suis très contente. J'ai un emploi enrichissant dans un cabinet réputé et je travaille sur des projets importants, comme celui du pavillon Dufour au château de Versailles", souligne Mme Garcia Pinacho.
En comparaison avec ses amis architectes restés en Espagne, elle s'estime "heureuse". "C'est une tragédie, ce qui se passe là-bas. Ils cherchent tous à se reconvertir. Certains ont ouvert une boutique de vêtements pour enfants sur Internet. D'autres essaient de louer leur appartement pour retourner vivre chez leurs parents." Et beaucoup sont eux aussi partis "à Londres, à Berlin, en Belgique et même en Chine", énumère-t-elle.
Les hommes politiques espagnols ne semblent pas s'inquiéter du phénomène, comme en témoignent les propos de l'ancienne présidente de la région de Madrid, Esperanza Aguirre, qui déclarait en septembre que "si l'Allemagne a besoin de jeunes bien formés, Madrid peut les lui fournir".
Et d'offrir 20 000 cours d'allemand basique aux chômeurs. Tout, pourvu que cela permette d'alléger la pression sur l'emploi.
UNE "GÉNÉRATION PERDUE"
Pourtant, certains économistes s'inquiètent au contraire de voir partir les "cerveaux" et critiquent le fait que d'autres pays profitent à moindres frais d'une formation payée par l'Espagne.
"L'Espagne a investi énormément dans l'éducation, et finalement c'est une sorte de subvention pour les pays voisins. C'est extrêmement triste", souligne l'économiste et démographe au Conseil économique et social espagnol, Juan Antonio Fernandez Cordon, qui n'hésite pas à parler de "génération perdue".
"Nous pensions que l'émigration des années 1960 ne se reproduirait pas. Or, même si l'hémorragie que vit l'Espagne n'est pas comparable en volume, puisque près de 2 millions d'Espagnols étaient partis alors, elle est au moins aussi grave si on la mesure en énergie et en bagage intellectuel. Car ceux qui partent sont les jeunes les mieux formés, les plus entreprenants, et non pas la main-d'oeuvre peu qualifiée de l'époque. Il y a peu de chances qu'ils reviennent."
Mme Garcia Pinacho n'exclut pas de rentrer au pays, mais "pas avant cinq ans", le temps que l'économie sorte du marasme, estime-t-elle. "A moins que je ne rencontre un Français et ne fonde une famille ici..."
1/11/2012, Sandrine Morel
Source : Le Monde
En 2011, 4 millions d’immigrés âgés de 15 à 64 ans résident en France métropolitaine, représentant 10 % de la population en âge de travailler. 30 % d’entre eux sont nés dans un pays de l’Union européenne (UE), 31 % au Maghreb, 15 % en Afrique subsaharienne, et 24 % dans un pays européen hors UE ou sur un autre continent que l’Afrique.
La Suisse compte 1 804.551 résidents étrangers, soit 22,7 pc de l'ensemble de la population suisse, selon les chiffres publiés jeudi par l'Office fédéral des migrations (OFM).
Ces chiffres, arrêtés en août dernier, font ressortir que les Européens sont la composante dominante de cette population étrangère avec 1.176.587, soit 65,2 pc. L'effectif des ressortissants de pays de l'UE-27/AELE résidant de manière permanente en Suisse a augmenté de 46. 949 personnes par rapport à l'année précédente. Celui des citoyens d'Etats non membres de l'UE/AELE affichait une hausse de 6301 personnes et enregistrait, à la fin du mois d'août de cette année, 627.964 personnes.
Les ressortissants portugais sont ceux dont les chiffres ont connu la plus forte progression (+13 628), suivis des Allemands (+9537), des Kosovars (+7308), des Français (+4129) et des Espagnols (+3110). L'augmentation enregistrée pour le Kosovo s'explique principalement par le grand nombre de personnes (anciens ressortissants serbes) résidant en Suisse qui se sont fait enregistrer sous la nationalité kosovare après la déclaration d'indépendance du Kosovo, le 17 février 2008, estime l'OFM. Par contre, les chiffres font ressortir une diminution des ressortissants de la Serbie ( 8539), de la Croatie ( 1062), de la Bosnie et Herzégovine ( 811), du Sri Lanka ( 801) et de la Turquie ( 631).
Fin août 2012, c'est l'Italie qui comptait la plus forte communauté (292 040), viennent ensuite l'Allemagne (282 443), le Portugal (234 074), la France (101 417) et la Serbie (97.198).
01 nov. 2012
Source : MAP
Les efforts déployés par les autorités marocaines ont permis de sauver de la noyade en haute mer environ 6.500 migrants clandestins au cours des cinq dernières années, a indiqué mercredi une source autorisée.
Les efforts du Maroc en matière de gestion de la migration clandestine ont également permis de réduire de plus de 90 PC le nombre de migrants arrivés sur les côtes espagnoles pendant la même période et d'arrêter quelque 23.000 migrants qui voulaient gagner le littoral sud de l'Espagne, a ajouté la même source.
De même, poursuit-on, les services de sécurité marocains n'ont eu de cesse de multiplier les ratissages dans les forêts limitrophes des présides occupés de Sebta et Melilia et qui ont permis d'éviter que 12.000 migrants clandestins gagnent ces deux villes.
Ce bilan est dévoilé en réponse à des articles de presse, citant le président de la région autonome d'Andalousie (Sud), qui critique l'apathie du Maroc à sauver de la noyade les migrants africains .
La même source souligne que les autorités marocaines demeurent convaincues que la gestion d'un dossier aussi épineux que celui de la migration clandestine ne peut guère être menée de manière unilatérale, mais nécessite une coopération bilatérale et régionale.
A ce propos, poursuit la même source, la coopération maroco-espagnole est un modèle de la coopération nord-sud et qui a permis de réaliser des résultats très positifs et concrets à la faveur de la transparence et la bonne foi.
La même source a, par ailleurs, rappelé que lors des expulsions des migrants clandestins, bien qu'elles soient soumises à des règlements connus des deux parties, les autorités marocaines ont fait montre à maintes reprises de flexibilité, pour des raisons humanitaires et dans le cadre de la responsabilité partagée, prévenant que cette flexibilité ne peut aucunement être exploitée pour mettre les autorités marocaines devant le fait accompli.
31 oct. 2012
Source : MAP
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a mis en garde l'UMP mercredi contre une instrumentalisation du droit de vote des étrangers, l'invitant à "rassembler" plutôt qu'à "déchirer" la société française.
"Qui instrumentalise les étrangers, l'immigration, l'islam ? Depuis des années, c'est vous. Qui a fait du sujet de l'immigration un thème récurrent faisant passer la droite républicaine aux valeurs gaullistes à une formation politique qui court après le Front national et qui se perd ? Qui instrumentalise ce sujet en appelant (...) à manifester dans la rue parce qu'il y a aujourd'hui une course à échalote à la tête de l'UMP, c'est vous et c'est M. Copé", a martelé Manuel Valls mercredi à l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions aux gouvernement.
"Je vous mets en garde, à force d'utiliser ces thèmes (...) vous déchirez la société française, vous ne rassemblez pas, vous mettez en danger les fondements même de votre formation politique et vous l'éloignez des valeurs de la République", a-t-il lancé à l'opposition. "Notre politique sera au combien différente et sur tous ces sujets-là, nous chercherons avec le Premier ministre, à rassembler", a-t-il assuré. Et de tonner : "Je vous demande, et j'exige même, que vous veniez sur un autre terrain afin de faire en sorte qu'en ce moment de crise la France se rassemble".
Manuel Valls répondait ainsi au député UMP de la Manche Philippe Gosselin, qui avait pris à partie le Premier ministre, le pressant de clarifier les intentions du gouvernement sur cette promesse de François Hollande encore dans les cartons. M.Gosselin a accusé la gauche de "manipuler le pays", de "faire le jeu du Front national" et de "leurrer les étrangers" depuis des années avec cette mesure qui figurait déjà dans les promesses de campagne de François Mitterrand en 1981.
31/10/2012
Source : AP
Le budget du ministère chargé des marocains résidant à l'étranger, au titre du projet de loi de finances 2013, s'élève à 383,43 millions de dirhams (MDH) contre environ 429,35 MDH en 2012, soit une baisse de 10,69 pc.
Ce budget est partagé entre les dépenses de fonctionnement, dont le montant global se chiffre à 247,43 MDH, et les dépenses d'investissement qui atteignent 136 MDH, selon le ministère de l'Economie et des finances.
Les dépenses de fonctionnement sont ventilées selon deux catégories, les dépenses de "personnel", en hausse de 8 pc à 19,94 MDH, et celles allouées à la catégorie "matériel et dépenses diverses", dont le volume est passé de 224,86 MDH à 227,5 MDH, soit une hausse de 1 pc.
S'agissant des dépenses d'investissement, elles se chiffrent à 136 MDH contre 186 MDH un an auparavant, accusant ainsi un recul de 26 pc.
Le projet de loi de finances 2013 vise l'amélioration des services publics offerts aux Marocains résidant à l'étranger, et prévoit un régime fiscal de faveur au bénéfice de ceux qui ont plus de 60 ans. En effet, ceux justifiant un séjour d'au moins 10 ans à l'étranger bénéficient, lors de l'importation des voitures de tourisme, d'un abattement de 85 pc sur la valeur des dites voitures à l'état neuf.
Cet abattement est consenti dans la limite d'une valeur à l'état neuf du véhicule de 300.000 DH. La tranche supérieure à ce seuil étant soumise au paiement des droits et taxes normalement exigibles. L'avantage en question n'est accordé qu'une seule fois dans la vie du bénéficiaire.
31 oct. 2012
Source : MAP
«Dans le cadre du développement de son activité et de son réseau, Royal Air Maroc prépare l'ouverture d'une nouvelle ligne à destination de Copenhague», c'est ce qu'annonce officiellement la compagnie aérienne nationale.
Tinghir Jérusalem les échos du Mellah, documentaire de Kamal Hachkar éclaire sur la présence des juifs et des musulmans qui vivaient à Tinghir, en ravivant les mémoires et l'Histoire. Le film sera présenté par l'Institut français au Maroc dans le cadre du mois du documentaire du 2 au 30 novembre…Suite
Entretien avec Ahmed Chahid Directeur du Festival international du film transsaharien de Zagora…Suite
Les détenteurs de passeports de service sont dorénavant exempts de visas pour aller en Espagne. Pour les hommes d'affaires, les journalistes et les étudiants, il s'agira de visas de longues durées pouvant atteindre plusieu rs années. Précisions avec Youssef El Amrani, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération…Suite
Du 2 novembre au 8 décembre prochain, une caravane des mineurs marocains de France sillonnera cinq villes, dans le but de réhabiliter la mémoire de ces ouvriers pauvres et analphabètes ayant mené un combat sans merc1 pour recouvrer leurs droits…Suite
« N’ayez pas peur ! » Tel est le message lancé avec panache par le chanteur de rap français Médine et l'universitaire Pascal Boniface, ensemble, à travers le livre « Don’t Panik »,* dont l’objectif est de démonter les peurs et les préjugés contre les musulmans, les jeunes des banlieues, les personnes issues de l’immigration... dans un contexte marqué par le marasme économique et sociale et la montée de l’extrême droite.
« Don’t Panik », c’est aussi l’histoire d’une (belle) rencontre qui semble improbable entre un rappeur à succès et le directeur d’un des cercles de réflexion français les plus influents, l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). De leur collaboration fructueuse, ils ont su faire tirer une belle amitié. Pascal Boniface en témoigne sur Saphirnews.
Sorti le 18 octobre, « Don’t Panik » rencontre encore très peu d’échos médiatiques mais semble bel et bien promis au succès et pour cause : l’alchimie entre les deux auteurs du livre fonctionne à merveille. Déjà quelque 4 000 exemplaires ont été vendus après une semaine d’exploitation, nous déclare leur éditeur, Desclée de Brouwer.
Saphirnews : Dans quelles circonstances vous-êtes vous rencontrés avec Médine ?
Pascal Boniface : Je l’avais contacté pour faire un entretien dans la revue de l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques dont il est directeur, ndlr) sur « Le monde occidental est-il en danger ? » (en 2009). On a toujours essayé, dans ce cadre, de prendre contact avec des personnes qui ne sont pas forcément des spécialistes des questions géopolitiques mais qui peuvent avoir un avis dessus. Sur ce thème, je trouvais intéressant de faire réagir Médine, dont j’avais lu ses textes avant. L’entretien s’est très bien passé. J’ai ensuite été invité à un de ses concerts mais on avait un peu perdu le contact. Médine m’a contacté il y a quelques mois pour poursuivre le travail qu’on avait développé auparavant. Il voulait mettre ses réflexions non plus sous forme de chansons mais de textes, consignés dans un livre. On s’est vite mis d’accord pour faire ce travail ensemble.
Vous avez accepté rapidement sa proposition. Qu’est-ce qui vous plaisait dans son projet ?
Pascal Boniface : D’une part, ça changeait de mon travail habituel. J’aime bien la forme de livre-débat ou livre-entretien car c’est un ping-pong intellectuel qui est toujours plaisant et qui permet de construire sa réflexion. Surtout, ce qui me plaisait, c’était la rencontre entre deux personnes qui viennent d’horizons professionnels et personnels tout à fait différents et c’est ce qui crée la richesse de ce livre. Ce qui fait le sel de la vie, c’est de rencontrer des gens différents et je dois dire que cette rencontre a débouché non seulement sur un livre, mais de façon plus importante sur une réelle amitié.
A la lecture de ce livre, on sent justement une réelle complicité entre vous. Etiez-vous forcément d’accord sur tout ?
Pascal Boniface : On ne peut pas dire qu’on est d’accord sur tout, on a des divergences sur Dieudonné mais également, même si elles sont plus légères, sur Tariq Ramadan. Mais ce qui est important, c’est de voir qu’alors que nous venons de mondes différents, on a des points de vue qui ne sont pas si éloignés, ce qui montre bien que le regard sur la société ou sur la politique étrangère n’est pas un problème d’appartenance puisque Médine est musulman et moi, athée, mais un problème de choix politique. Disons que sans être un musulman, j’ai un point de vue comparable à celui de Médine sur les questions de justice, de respect des individus, sur les principes d’égalité et de non discrimination.
La lutte contre l’islamophobie est un thème central de votre livre. Un passage a retenu mon attention. Vous dites, je vous cite : « Je ne pense pas que les musulmans soient en position où ils peuvent se passer des autres. » Pouvez-vous expliciter cette idée auprès des lecteurs ?
Pascal Boniface : Je dis par là qu’il faut éviter deux choses. D’une part, que la lutte contre l’islamophobie soit dirigée par des non-musulmans, prenant les musulmans comme une masse qui ne serait pas capable de s’organiser. Ce serait un danger, les musulmans doivent avoir leurs propres représentants, qu’ils les choisissent eux-mêmes, qu’ils ne soient pas désignés par les autres. Dans le même temps, je mets en garde contre un éventuel repli communautaire. La lutte contre l’islamophobie doit être l’affaire de tous et pas seulement des musulmans, tout comme la lutte contre l’antisémitisme et toutes sortes de racisme.
Quelles sont selon vous les forces et les faiblesses de « la communauté » musulmane ? Rappelons déjà qu’elle n’est pas un bloc homogène…
Pascal Boniface : Oui, tout à fait. Leur force : le nombre. Les faiblesses : l’absence d’organisation et de visibilité. Ils n’ont pas accès aux responsables politiques et aux médias malgré leur nombre et ont une expression qui n’est pas encore assez affirmée même si des personnes comme Médine peuvent donner un point de vue qui soit légitime et reconnu comme tel. Ce que je trouve intéressant avec Médine, c’est qu’il représente un point de vue musulman, fier de l’être et ouvert sur les autres.
L’absence d’organisation des musulmans, vous en faîtes un chapitre dans « Don’t Panik ». Votre avis ?
Pascal Boniface : Je suis un peu partagée car effectivement, on peut dire qu’il y a plus de discriminations à l’égard des musulmans qu’à l’égard des autres communautés et qu’il est bon pour les musulmans de s’organiser pour lutter contre ce phénomène. Cela peut se comprendre mais il existe la crainte qu’une telle construction donne une image de la communauté qui soit enfermée sur elle-même et que la France devienne une addition de communautés. Comment s’affirmer soi tout en restant universaliste, c’est la vraie question.
Justement, ne pensez-vous pas que le repli communautaire puisse aussi être le résultat du rejet des musulmans de la société ?
Pascal Boniface : Bien sûr. Si on veut éviter le communautarisme, il faut que la République soit à l’écoute et qu’elle traite de la même façon tous ses enfants. Or, ce n’est pas le cas pour le moment, notamment pour les musulmans. Même s’il est moins difficile d’être musulman aujourd’hui qu’il y a une vingtaine d’années, il y a plus de discriminations envers eux qu’à l’égard des autres Français.
Sarkozy est parti, êtes-vous plus confiant avec Hollande aux commandes quand il s’agit de lutter contre toutes les formes de discriminations ?
Pascal Boniface : Je suis moins inquiet. Il faudra juger sur pièce et non pas sur parole. En tous les cas, je constate de François Hollande qu’il évite d’employer les termes stigmatisants qui étaient employés par Sarkozy et une partie de son entourage.
Que retenez-vous de cette collaboration fructueuse avec Médine ?
Pascal Boniface : Tout d’abord, une amitié mais aussi la découverte d’un monde que je connaissais très peu, le rap, qui a d’autres codes et d’autres règles que celles que je fréquente. Le fait de pouvoir encore apprendre à mon âge et de s’ouvrir des horizons nouveaux est quelque chose de très positif. Si on arrive à faire passer notre message commun, à savoir que nos différences sont un enrichissement pour la société et non un appauvrissement, on aura modestement gagné notre pari.
31/10/2012
Source : Maglor
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