D'après le ministère du Travail, le taux de chômage des immigrés originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne atteignait 23% en 2011, contre 8,5% pour le reste de la population. En cause notamment, un niveau de diplôme plus bas.
Le taux de chômage des immigrés originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne approchait 23% en 2011, contre 8,5% pour le reste de la population non immigrée, révèle une étude du ministère du Travail. Le taux de chômage de l'ensemble des immigrés était lui de 16,3%.
"Alors que le taux de chômage des immigrés d'un pays européen est très proche de celui des non immigrés", il atteint 23% pour le Maghreb et 22% pour l'Afrique subsaharienne, note la Dares, chargée des statistiques du ministère. A contrario, seuls 5,6% de ceux nés au Portugal et 7,4% de ceux nés en Espagne étaient sans emploi.
L'étude souligne également que "le risque de chômage diminue avec le niveau de diplôme, s'accroît lorsque le diplôme des immigrés n'a pas été obtenu en France et est supérieur pour les résidents des ZUS" (zones urbaines sensibles). Quelle que soit leur origine, les immigrés sont moins diplômés que les non immigrés. Ceux d'origine maghrébine ont le plus faible niveau d'étude, avec près de 60% de peu ou pas diplômés.
Temps partiel et sous-emploi
L'étude met également en exergue des situations plus nombreuses de temps partiel et de sous-emploi. Le temps partiel concerne ainsi 36% des femmes immigrées contre 28% des non immigrées, et 8% de leurs homologues masculins, contre 8% des non immigrés. Et les immigrés nés en Afrique sont deux fois plus souvent en contrat temporaire (20%) que ceux originaires de la communauté européenne (10%).
L'étude souligne également une "ségrégation professionnelle" élevée. Ainsi, sur les années 2009-2011, les immigrés représentaient plus de 15% des effectifs dans onze métiers. On recensait ainsi un tiers d'immigrés parmi les employés de maison et près de 29% parmi les agents de gardiennage et de sécurité. Les immigrés sont également très nombreux dans le bâtiment, les travaux publics, parmi les ouvriers du textile et du cuir, les cuisiniers ou encore les agents d'entretien.
Une tendance européenne
En 2011, 4 millions d'immigrés âgés de 15 à 64 ans résidaient en France métropolitaine, représentant 10% de la population en âge de travailler. Quelque 30 % d'entre eux sont nés dans un pays de l'Union européenne (UE), 31 % au Maghreb, 15 % en Afrique subsaharienne et 24 % dans un pays européen hors UE ou sur un autre continent que l'Afrique. La participation des immigrés au marché du travail est comparable à celle des non immigrés pour les hommes, mais inférieure pour les femmes.
La proportion de non natifs, immigrés et personnes nées françaises à l'étranger, dans la population en âge de travailler, est plus faible en France que dans l'ensemble de l'Union européenne à 15. Dans chacun de ces 15 pays, le taux de chômage des non natifs extra communautaires est nettement plus élevé que celui des natifs.
31/10/2012
Source : LEXPRESS.fr, Avec AFP
Colloque organisé par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration
Depuis une trentaine d’années, les mémoires sont devenues omniprésentes dans l’espace public, et un objet d’étude pour l’histoire et les sciences sociales. Dans cet ensemble, les migrants occupent une place singulière. En France, ils ont été acteurs de ces mobilisations mémorielles, sans toujours le faire au nom de leurs origines. Dans le champ scientifique, des études portant sur les mémoires des migrations ont déjà permis d’éclairer un groupe ou un événement, mais leur historicisation reste encore largement à définir et à explorer.
L’approche par les mémoires des migrations permet d’envisager l’émigration et l’immigration, mais aussi les différentes catégories de migrants quel que soit leur statut. Par ailleurs, elle pose comme hypothèse la pluralité des mémoires selon les groupes, les motifs et les conditions de départ, les espaces d’installation, les époques. Enfin, elle laisse ouverte la définition de ce qui fait mémoire, par-delà l’expression des souvenirs individuels.
La première série de questionnements renvoie à la place des migrations dans cette résurgence des mémoires. Quelles mémoires des migrations s’expriment ici ? Comment s’articulent-elles à l’évolution générale du rapport au passé ? Est-ce qu’elles ressortent, comme ailleurs, d’une revendication de reconnaissance, voire de réparation ? Si on les confronte aux autres mobilisations mémorielles, est-ce qu’elles portent une temporalité singulière ? Des modalités d’expression et de transmission différentes ?
L’expression au présent de ces mémoires ne peut se comprendre sans être replacée dans un processus de plus longue durée, au cours duquel le rapport au passé a revêtu des formes différentes, qu’il s’agira également de saisir.
Mais au-delà de ces mobilisations contemporaines, il convient de réfléchir plus généralement au rôle tenu par la mémoire dans l’histoire des migrations depuis le XIXe siècle, notamment dans la formation des identités de groupe et dans la constitution de réseaux transnationaux et diasporiques.
Nous proposons de nourrir la réflexion autour de cinq axes, dont les frontières sont évidemment poreuses :
Événement, temporalités et transmission
Territoires géographiques, espaces sociaux, mobilités et jeu d’échelles
Identités et multi-appartenances
Politiques symboliques et patrimonialisation
Historiens de l’immigration et mémoires des migrations..Programme du colloque
Source : Site de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration
De l'autre côté (Auf der anderen Seite) fut une telle révélation que nous avons eu envie de voir les sept autres longs métrages de Fatih Akin. Et les entendre tant la musique qu'il y distille nous emporte, jusqu'au documentaire de 2005, Crossing the bridge - the sound of Istanbul, ou guidé par Alexander Hacke, le bassiste d'Einstürzende Neubauten, nous voyageons dans tous les styles qui se pratiquent à Istambul. De l'autre côté reste à mes yeux probablement le plus réussi de Fatih Akin qui filme chaque fois un drame de l'immigration, souvent avec beaucoup d'humour et de tendresse, comédies amères, tragédies pleines d'espoir, face au carcans que représentent les cultures des pays d'origine et d'accueil.
Cinéaste allemand d'origine turque, Fatih Akin met en scène ces aller et retours avec une aisance aussi grave que légère. Si l'intégration ne fait pas de doute, la manière d'y répondre, entre le moule et la déviance, y est représentée par les deux frères italiens de la romance Solino (2002), le couple improbable de l'éprouvant Head-On (Gegen die Wand) (2004), les amantes du plus politique De l'autre côté (Auf der anderen Seite) (2007), les frères grecs de la comédie Soul Kitchen (2009). Ses deux premiers films, L'engrenage (Kurz und schmerzlos) (1998) où sévit "l'amitié virile" de trois machos et la charmante comédie Julie en juillet (Im Juli) (2000), sont les moins intéressants. Il vaut mieux cela que le contraire ! Il est réconfortant de découvrir l'équipe d'excellents comédiens qui suit Akin depuis ses débuts et l'on appréciera la légèreté de sa direction dans un pays dont ce n'est pas la spécialité depuis l'extermination systématique de ses minorités ethniques. Preuve ici que les temps ont changé. Une nouvelle Allemagne se relève grâce à ses nouvelles hybridations quand la Turquie replonge dans la ségrégation.
01 novembre 2012, Jean-Jacques Birgé
Source : Médiapart
Le ministère délégué chargé des Marocains résidents à l’étranger vient de préciser qu’un peu plus de deux millions de MRE sont entrés au Maroc du 5 juin au 15 septembre. Ce nombre est en quasi-stagnation par rapport à 2011, avec 20 000 entrées en moins. Plus de la moitié des ressortissants (59%) a opté pour les voies maritime et terrestre avec une fréquence de plus en plus marquée pour le port Tanger Med qui a capté plus de la moitié des flux non aériens.
La France occupe toujours la première place avec 811 000 entrées, soit 2% de plus que l’année dernière. Elle est suivie de l’Espagne avec 370 000 visiteurs, puis de la Belgique et la Hollande qui enregistrent ensemble un recul de 2%. Durant la période considérée, 1,87 million de MRE sont retournés dans leurs pays d’accueil, soit un léger recul de 1% par rapport à 2011. Le solde des entrées/sorties s’établit ainsi à 190 000 MRE.
29/10/2012
Source : La Vie éco
Pour la septième année consécutive, le Canada accueillera le même nombre d'immigrants en 2013.
Entre 240 000 et 265 000 nouveaux arrivants seront admis au Canada l'an prochain, a annoncé mercredi le ministre fédéral de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney.
Ces données incluent le nombre d'immigrants accueillis au Québec. Selon les orientations retenues par le gouvernement du Québec pour la période 2012-2015, la province devrait admettre en 2013 entre 51 200 et 53 800 personnes immigrantes.
Le gouvernement fédéral prévoit ouvrir ses portes à un nombre moins élevé de candidats sélectionnés en vertu d'un programme fédéral pour travailleurs qualifiés. Il a plutôt préféré augmenter le nombre de personnes qui répondent aux critères de la Catégorie de l'expérience canadienne, un programme ciblant les travailleurs étrangers temporaires ou les étudiants étrangers ayant obtenu un diplôme au Canada.
Le ministre Kenney a affirmé que ce programme était appelé à prendre encore plus d'importante puisqu'il a été démontré, a-t-il soutenu, que les personnes se trouvant déjà au pays ont davantage de chances d'avoir du succès sur les plans économique et social.
Le Nouveau Parti démocratique s'inquiète que les politiques conservatrices favorisent davantage les «immigrants économiques», au détriment des familles et des réfugiés.
31 octobre 2012
Source : 98,5fm/La Presse Canadienne
Le président Barack Obama a déçu en ne tenant pas sa promesse de réforme migratoire, son concurrent républicain Mitt Romney prône une politique répressive envers les sans-papiers... Pour les Hispaniques aux Etats-Unis, l'immigration reste un sujet sensible de l'élection présidentielle.
A quelques jours du scrutin, les républicains récoltent ce qu'ils ont semé et Mitt Romney ne peut guère espérer dépasser les 20 % d'opinions favorables qu'il détient actuellement au sein des électeurs hispaniques, échaudés par les lois contre les sans-papiers votées par plusieurs Etats conservateurs.
Mais les 52 millions d'Hispaniques – dont 23 millions d'électeurs – sont également déçus par un président qui a échoué à présenter la vaste réforme migratoire qu'il avait promise en 2008. Même s'il a sorti de son chapeau, il y a quelques mois, un texte promettant de régulariser partiellement, et pour deux ans, certains étudiants sans papiers.
Dans un entretien au Des Moines Register, il a déclaré : "Si je devais obtenir un second mandat, l'une des principales raisons pour lesquelles je vais obtenir un second mandat, c'est parce que le candidat républicain et le Parti républicain se sont fortement aliéné le groupe démographique à la croissance la plus rapide dans ce pays, la communauté latino".
Barack Obama veut faire voter le Dream Act (Development, Relief, and Education for Alien Minors, "développement, secours et éducation pour les mineurs étrangers") un projet de loi en souffrance déposé au Sénat en août 2001 par les sénateurs Dick Durbin (Parti démocrate) et Orrin Hatch (Parti républicain). Ce projet de loi a été refusé une fois en décembre 2010.
Il prévoit d'accorder un carte de résident permanent (sous conditions) à certaines personnes entrées illégalement en tant que mineures aux Etats-Unis. Cela éviterait donc de renvoyer dans un pays des personnes qui n'y ont quasiment pas vécu. Il s'engage à réformer la loi sur l'immigration et à ne focaliser les politiques sécuritaires que sur ceux qui représentent un danger.
Mitt Romney veut favoriser l'immigration qualifiée, encadrer l'immigration saisonnière dans le domaine de l'agriculture notamment, assurer l'étanchéité des frontières et décourager l'immigration irrégulière et résoudre de manière "civilisée" la question de 11 milions d'illégaux présents sur le territoire américain.
01.11.2012
Source : Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La pénurie de lieux de prière tend les relations entre communautés, et les fondamentalistes pourraient mettre sous leur coupe certains fidèles.
Vendredi dernier, c'est sur un papier journal détrempé étalé dans la rue, sous la pluie battante, qu'Ali a prié, comme des dizaines de milliers de musulmans. En ce jour de fête de l'Aïd, la mosquée du quartier Prospekt Mira, la plus grande de Moscou, était inaccessible à la majorité des fidèles, contraignant ce Tadjik de 24 ans à se rabattre sur une rue avoisinante - et nombre de Moscovites, agacés, à slalomer entre les fidèles pour rejoindre leur travail. Le tout sous le regard grognon d'une armada de policiers.
Employé sur l'un des nombreux chantiers de la capitale russe, Ali partage une chambre avec des amis à la périphérie de la ville. Lorsqu'il souhaite officiellement célébrer son culte, il se heurte au même problème: la pénurie de mosquées à Moscou, qui ne dispose que de quatre lieux de prière pour une population évaluée à environ 2 millions de musulmans. «Ce n'est pas assez, et là où j'habite il n'y en a aucune», soupire Ali.
Issus du Caucase russe ou d'Asie centrale
Au sein du Conseil des muftis de Russie, le diagnostic est identique et les remèdes préconisés, radicaux. «Pour éviter les tensions nationales et religieuses, il faut ouvrir une mosquée dans chacun des dix arrondissements de la capitale», explique son vice-président, Rouchan Khasrat Abbiassov.
Issus du Caucase russe ou d'Asie centrale, souvent employés illégaux sur les chantiers de construction, les musulmans de Moscou forment une communauté qui échappe pour l'essentiel aux statistiques. Faute de lieux de prière officiellement contrôlés, explique le Conseil des muftis, une partie de ces migrants musulmans pourrait tomber sous la coupe d'islamistes radicaux qui «s'occuperaient eux-mêmes de religion, sans que l'on sache qui sont les prédicateurs et où ils délivrent leurs sermons».
Dans les quartiers moscovites où sont implantées des mosquées, la cohabitation entre habitants et fidèles se révèle difficile. «Le vendredi, on a l'impression de ne pas être en Russie», se plaint un résident de Zamoskvoretchie.
Histoire de désengorger les lieux de culte, la mairie de Moscou souhaitait construire un centre humanitaire islamiste dans le quartier de Mitino (nord-ouest). Mais sous la pression des riverains en colère, elle a dû, fin septembre, renoncer à ce projet.
200 nouvelles églises
Aujourd'hui, le principal fonctionnaire de la ville, Sergueï Sobyanine, révise son discours: «Il n'y a pas lieu de construire des mosquées, car les deux tiers des fidèles ne résident pas dans la capitale.» Parallèlement, en coopération avec le patriarcat orthodoxe, la municipalité prévoit d'ériger 200 nouvelles églises, en plus des 645 basiliques existantes.
Loin de clore la polémique, le refus du chef de la ville traduit l'embarras du Kremlin, coincé entre nationalistes russes et islamistes radicaux. Le tribunal de Kaliningrad a récemment condamné à trois ans de colonie pénitentiaire un ressortissant de cette enclave qui avait tenté, en novembre 2011, de faire exploser une mosquée en construction, dont la population refusait l'érection.
Pour sa part, le clergé islamiste voit se confirmer ses craintes d'un débordement radical: à Kazan (Tatarstan), l'imam de la mosquée al-Ikhlas, non enregistrée auprès des autorités, a été inculpé le 18 octobre pour «activités extrémistes». Cet été, lui et ses supporteurs avaient organisé une manifestation de soutien aux musulmans emprisonnés, soupçonnés du meurtre, fin juillet, de l'imam modéré de cette république de l'est du pays.
Pour Nikolaï Shabourov, spécialiste de la religion, «si l'on ne règle pas le problème des mosquées, ces tensions risquent de s'aggraver».
30/10/2012, Pierre Avril
Source : Le Figaro
L'Italie a reçu depuis l'après-guerre près d'un demi-million de demandes d'asile avec un record en 2011, indique un rapport sur le phénomène migratoire dans la Péninsule élaboré par l'organisation humanitaire Caritas.
De 1950 à 1989, 188.000 demandes d'asile ont été introduites auprès des autorités italiennes et de 1990 (date de l'abolition de la réserve géographique qui était alors en vigueur) à 2011, ces demandes ont été de l'ordre de 326.000, relève le rapport publié mardi à Milan.
Les années 2008 et 2009 avaient déjà constitué une exception avec plus de 30.000 demandes chacune mais le record avait été atteint en 2011, avec 37.350 demandes, dont 30 pc ont été satisfaites, précise la même source.
Ces demandes émanaient majoritairement de citoyens d'Europe de l'est et d'Afrique.
Le système d'accueil italien reste cependant fragile face aux contraintes induites par toutes ces demandes, observe le rapport précisant qu'en 2011, au moins 7.431 personnes sont restées sur la liste d'attente du système pour demandeurs d'asile (SPRAR).
Des centres relevant des communes et des régions italiennes mais aussi de la protection civile disposent d'établissements d'accueil supplémentaires mais ce qui manque c'est un système unifié et stable basé sur la coordination entre toutes les structures existantes, estime le rapport.
Selon des sources officielles, un total de 62.692 migrants étrangers avaient débarqué en 2011 sur les côtes italiennes.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait précisé, en juin dernier dans un rapport, que le record des demandes enregistré en Italie l'année dernière plaçait la Péninsule en cinquième position des pays de destination des demandeurs d'asile après l'Afrique du sud, les Etats-Unis, la France et l'Allemagne.
Le rapport du HCR avait dénombré en 2011 quelque 800.000 nouveaux réfugiés dans le monde, soit un record jamais atteint depuis l'an 2000.
"Nous avons assisté l'année dernière à une multiplication des crises de réfugiés, avec la Côte d'Ivoire, la Libye, puis le Yémen, la Syrie et enfin la Corne de l'Afrique", avait indiqué Antonio Guterres, Haut-commissaire aux réfugiés, lors de la présentation de ce rapport.
31 oct. 2012
Source : MAP
Les membres de la communauté marocaine vivant dans la grande région de Washington D.C font face à l'ouragan Sandy dans la solidarité et pensent à leurs compatriotes vivant à New York et dans l'Etat du New Jerzy, frappés de plein fouet par cette dépression "dévastatrice", qui a privé sept millions de foyers d'électricité et causé au moins 21 morts, dans sept Etats de la côte-est des Etats Unis.
Les gouverneurs des Etats de Virginie et du Maryland et le maire de Washington D.C avaient décrété, dès vendredi, l'état d'urgence afin de faire face à cet ouragan qualifié d'"épique" par les météorologues avec des vents violents ayant parfois atteint les 160 km/heure, des inondations et même des chutes de neige conséquentes, comme c'est le cas en Virginie de l'Ouest.
"Nous avons été attentifs à cette décision et nous nous sommes préparés en conséquence", a confié mardi à la MAP Hassan Samrhouni, président du Washington Moroccan American Club, qui a montré sa frustration de ne pas avoir été en mesure de contacter ses amis établis à New York et dans l'Etat de New Jerzy, deux régions qui ont essuyé la majeure partie des dégâts engendrés par l'ouragan Sandy.
Il a indiqué, dans ce cadre, que "les communications téléphoniques devenaient tout simplement impossibles, durant les derniers vingt-quatre heures, et nos amis et proches ont disparu des réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter". Quelques-uns des Marocains résidant à New Jerzy "ont pu quitter, mardi, leurs foyers et se dirigent vers la Virginie pour pouvoir être hébergés par leurs amis en attendant des jours meilleurs".
Aboubaker Abissourour, un marocain travaillant à la Banque mondiale, n'est pas en mesure à l'heure actuelle de rejoindre sa famille en Virginie étant en mission au Maroc, à cause des annulations par milliers des vols vers les Etats Unis décidées par les compagnies aériennes, dont la Royal Air Maroc. Les aéroports de Reagan et de Dulles (banlieue de Washington) ont été fermés et les avions avaient été évacués vendredi afin de limiter au maximum les dégâts matériels.
"Je suis en contact avec ma famille par téléphone, nous n'avons rien à déplorer", a-t-il indiqué à la MAP, ajoutant que "par mesure de précaution ma famille a passé la nuit de lundi chez des amis qui vivent dans le comté de Manassass en Virginie. Ils sont de retour à la maison ce mardi", s'est-il réjoui, en indiquant qu'il ne pourra rejoindre les siens que le 2 novembre "si, toutefois, il n'y a pas un autre report".
L'ambassadeur du Maroc aux Etats Unis, Rachad Bouhlal, a précisé dans une déclaration similaire que l'ambassade "n'a reçu jusqu'à présent aucun appel de détresse émanant d'un ressortissant marocain", en soulignant que les services compétents "restent vigilants dans le cadre d'une approche de proximité et d'écoute de la communauté marocaine".
L'ouragan Sandy a fait au moins 21 morts et privé 7 millions de foyers d'électricité, rapportent mardi les médias américains, qui font état de la grande dévastation causée par cette dépression "épique" dans 13 Etats, de la Caroline à New York en passant par la capitale Washington.
30/10/2012, Fouad ARIF
Source : MAP
La justice allemande a souligné l'illégalité des contrôles de police selon la couleur de peau, en se prononçant en appel sur une plainte d'un étudiant allemand d'origine africaine, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
En première instance, le tribunal administratif de Coblence (ouest) avait donné tort à cet étudiant qui estimait avoir été discriminé lors d'un contrôle d'identité par deux policiers dans un train en décembre 2010.
L'un des deux policiers avait reconnu que le plaignant avait été contrôlé "à cause de la couleur de sa peau". Estimant ce critère illégal, le jeune homme avait saisi la justice.
Le tribunal administratif d'appel de Rhénanie-Palatinat (ouest) "a estimé lundi que ce contrôle était illégal et qu'il violait la loi interdisant la discrimination", a indiqué à l'AFP un porte-parole du tribunal qui avait rendu sa décision oralement lundi.
Le tribunal s'est prononcé à l'issue d'une confrontation entre les représentants du plaignant et des policiers. Les représentants des policiers "se sont excusés. Il s'agit d'une affaire classée", a déclaré le porte-parole du tribunal Hartmut Mí¼ller-Rentschler.
Cette décision a été saluée par des associations de défense des Droits de l'Homme. Amnesty International y a vu "un message important contre les discriminations lors des contrôles d'identité".
L'Institut allemand pour les droits de l'Homme (DIM) a appelé le gouvernement allemand à "s'assurer qu'il ne soit plus fait appel à cette pratique au sein de la police fédérale".
30 oct 2012
Source : (AFP
Le cycle électoral 2012 a vu resurgir un discours basé sur des préjugés racistes dont les musulmans ont été les premières victimes, analyse le cercle de réflexion Graines de France, dans un rapport publié mardi. Pour établir un bilan global des campagnes présidentielle et législative, les chercheurs de l'association spécialisée dans les quartiers populaires ont procédé à une analyse quotidienne de la presse écrite et audiovisuelle entre le 1er janvier 2011 et le 17 juin 2012. Il en ressort, selon leur rapport, une "ethnicisation des analyses portées par le monde politique et médiatique", "contribuant à développer un racisme du quotidien", s'appuyant notamment sur "la mise au pilori des étrangers".
Les musulmans ont été les principales victimes de ces discours, selon Graines de France. "Après avoir fait disparaître la figure du Nord-Africain, celle de l'immigré tend à être effacée par une troisième, les 'musulmans'". Sans surprise, les chercheurs soulignent le rôle du Front national dans ce phénomène. Malgré les efforts impulsés par Marine Le Pen pour faire apparaître le FN comme un parti "normal", "le parti revient à ses grilles traditionnelles centrées sur l'Autre, notamment l'étranger et l'immigré, cause de tous les maux". "Que ce soit à travers le thème des prières dans la rue, celui du halal ou la dénonciation des 'intégristes', on retrouve les vieux items qui pointent cependant davantage du doigt les populations issues des migrations venant des pays à majorité musulmane", détaille encore le rapport "Altérité, racisme et xénophobie dans les campagnes présidentielles et législatives de 2012"
"Le FN sort grand gagnant de ces échéances électorales"
En développant ces thème, "le FN est à sa place", analyse pour Sipa Réda Didi, délégué général de Graines de France, qui pointe d'autres responsables dans l'émergence de ces discours stigmatisants. Au premier rang desquels l'UMP, qui, "pour des raisons de stratégie électorale, a relayé des discours mettant à mal l'altérité", juge-t-il. "Sur les conseils du Patrick Buisson, issu de la droite maurassienne", la campagne 2012 de Sarkozy est marquée "par un indéniable glissement vers les thèmes, la rhétorique et les obsessions du parti d'extrême droite, qu'il s'agisse de l'identité nationale, de la lutte contre l'immigration, de la protection des frontières", relève le rapport. Or, la volonté affichée par le candidat UMP, pour justifier cette droitisation, de siphonner le FN, n'a pas fonctionné, insiste Graines de France: "Non seulement il n'a pas laminé Marine Le Pen mais celle-ci a presque doublé le score de son père en 2007".
Résultat, estime le collectif, "le FN sort grand gagnant de ces échéances électorales: après avoir perdu une importante partie de son électorat en 2007, il le regagne en même temps qu'il voit l'UMP converger vers lui par le choix de ses thèmes". De son côté, "la gauche n'a jamais tenté de dégoupiller ces analyses", détaille Réda Didi. "Le PS réagit mais n'impose plus de discours pédagogique pour déconstruire les analyses de l'extrême droite sur ces sujets". í€ cet égard, le rapport note une seule initiative du PS: "proposer la suppression du mot race dans la Constitution".
"Le problème, c'est que la victoire de François Hollande n'a pas effacé ces discours", insiste Réda Didi. "Les graines semées pendant la campagne demeurent". Et le rapport de conclure: "la victoire de la gauche et la défaite de la stratégie droitière ne doivent pas faire croire que la question du racisme et de la xénophobie est un enjeu du passé. L'agenda politique a été encore en grande partie impulsé par le FN sur ces thématiques".
30/10/2012
Source : AP
Les secouristes espagnols font face depuis deux semaines à un nouvel afflux d'immigrants clandestins africains qui tentent de franchir le détroit de Gibraltar dans des canots de fortune, et ont porté assistance depuis dimanche à 95 d'entre eux à bord de 16 embarcations.
La semaine dernière, au moins 16 clandestins étaient morts en tentant de gagner les côtes espagnoles depuis le Maroc.
Mardi matin, les secours en mer basés à Tarifa, à la pointe sud de l'Espagne, ont encore porté assistance à 29 clandestins à bord de cinq embarcations dans le détroit, ont annoncé ces services dans un communiqué.
Au total, les secouristes ont assisté 95 immigrants à bord de 16 embarcations depuis dimanche, ajoute le communiqué.
De telles opérations sont désormais quotidiennes: depuis le début du mois d'octobre, l'antenne de Tarifa de la Croix-Rouge espagnole, qui prend en charge les immigrants à leur arrivée sur la côte, est venue en aide à 325 d'entre eux, contre environ 500 au total sur les neuf premiers mois de l'année, a expliqué son responsable, Ismael Lobaton.
"Depuis la mi-octobre, nous assistons à une augmentation des arrivées. L'opération de secours est beaucoup plus importante. Nous avons beaucoup plus de travail", a-t-il ajouté, précisant que la quasi-totalité des immigrants qui tentaient ainsi leur chance étaient originaires d'Afrique subsaharienne, en particulier du Sénégal et de Gambie.
Les autorités espagnoles n'ont pas donné d'explication officielle.
En visite mardi à Ceuta, l'une des deux enclaves espagnoles à la pointe nord du Maroc, une représentante du gouvernement chargée de l'Immigration, Marina del Corral, a seulement estimé qu'il s'agissait "d'un afflux de fin d'été".
Parallèlement, des groupes de migrants venus d'Afrique noire ont tenté à plusieurs reprises depuis deux semaines de franchir la barrière grillagée qui fait office de frontière entre le Maroc et l'autre enclave espagnole de Melilla.
Après une accalmie de la pression migratoire ces dernières années, l'Espagne avait dû renforcer fin août son dispositif de sécurité à Melilla, en rehaussant notamment son grillage-frontière, pour empêcher des dizaines de clandestins d'entrer après le passage en force d'une soixantaine d'entre eux.
30 oct. 2012
Source : AFP
Le nombre des étrangers établis légalement en Italie a atteint 5.043.000 en 2011, soit 43.000 de plus qu'en 2010, selon un rapport sur l'immigration publié mardi à Milan (nord).
Le pourcentage des étrangers dans la population totale de la Péninsule (près de 60 millions) est passé ainsi de 7,5 à 8,2 pc, indique ce document élaboré par l'organisation humanitaire Caritas, précisant que la majorité de ces derniers proviennent de pays d'Europe (50,8 pc), suivis de ceux d'Afrique (22,1 pc), d'Asie (18,8 pc) et d'Amérique (8,3 pc).
Le classement par nationalité place en tête les ressortissants roumains (près d'un million), suivis des Marocains (506.000) et des Albanais (11.000).
Le rapport révèle aussi que l'Italie est le pays de l'Union Européenne qui accueille le plus de ressortissants Chinois, Philippins et Bangladeshis.
Il ressort également du même document que 63,4 pc des étrangers, soit la majorité, résident dans le nord de la Péninsule (dont le quart dans la seule région de Lombardie), 23,8 pc sont établis au centre et 12,8 au sud.
Les étrangers qui disposent d'un travail sont de l'ordre de 2,5 millions, soit le dixième du taux d'emploi global dans le pays, précise le rapport, faisant toutefois état d'une perte, en 2011, de près de 170.000 emplois contre 75.000 sur l'ensemble des Italiens.
D'après la même source, les travailleurs étrangers se concentrent surtout dans les échelles les plus basses du marché du travail. 83 à 90 pc parmi eux sont ouvriers contre un taux de 40 pc chez les Italiens.
S'agissant des étrangers travaillant dans le secteur de l'agriculture, (313.724 personnes), le document, qui se base sur une étude de l'organisation italienne des entreprises agricoles (Coldiretti), montre que le nombre des journées de travail passées dans les champs a subi, pour la première fois, un recul passant de 27.027.935 à 26.190.884. En dépit de cette baisse, la même source insiste sur l'importance que représente l'apport des étrangers pour l'agriculture italienne.
30 oct. 2012
Source : MAP
La section catalane de SOS Racisme a mis en garde, mardi, contre la hausse des cas d'agression et de discrimination à caractère raciste en Catalogne où, selon elle, le nombre d'incidents racistes a augmenté de 22 pc en 2011 par rapport à l'année précédente.
Le racisme "se renforce" dans cette région du nord-est de l'Espagne, notamment au sein de l'"espace social", a averti la directrice de la section catalane de SOS Racisme, Alba Cuevas, lors d'une cérémonie à l'occasion de la célébration, à Barcelone, du 20è anniversaire de la création du Service d'attention aux victimes du racisme et de la xénophobie (SAiD), relevant de cette ONG.
Pour sa part, la coordinatrice du SAiD, Alba Rodriguez, a mis l'accent sur la détérioration lors des "deux ou trois dernières années" de la cohabitation entre les différentes communautés, ce qui, a-t-elle dit, a provoqué plusieurs conflits qui "finissent aujourd'hui devant les tribunaux", alors qu'auparavant, ils étaient réglés grâce à la médiation de SOS Racisme.
Le nombre d'étrangers qui se sont vus refuser l'accès aux établissements de loisirs et de restauration dans cette région a enregistré une hausse de 20 pc en 2011, a ajouté la militante catalane, précisant que 90 nouveaux cas d'agression et de discrimination à caractère raciste ont été soumis au SAiD en 2011.
De son côté, le directeur général de l'Immigration de la Catalogne, Xavier Bosch, a notamment exprimé sa préoccupation à l'égard de la "montée" de l'extrême-droite dans certains pays d'Europe tels la France ou la Grèce, soulignant que la Catalogne est "une terre d'immigration".
30 oct. 2012
Source : MAP
La sociologue Nonna Mayer réagit à la publication d’un rapport sur l’altérité et le racisme dans les récentes campagnes électorales.
Directrice de recherche au CNRS, spécialiste des comportements politiques, des questions de racisme et d’antisémitisme, Nonna Mayer revient sur le rapport «Altérité, racisme et xénophobie dans les campagnes présidentielles et législatives de 2012», publié aujourd’hui par le cercle de réflexion Graines de France. Selon cette sociologue, ce document, qui met en avant une lecture de plus en plus ethnicisée de la société par la classe politique, vient rappeler la nécessité de «repenser le rapport à l’altérité», dans une France marquée par une montée des préjugés racistes et xénophobes.
Le rapport de Graines de France met clairement en avant une double évolution du discours politique : une mise en exergue de la diversité ethnique et une stigmatisation croissante de certaines populations. Sur quoi, selon vous, repose cette évolution de la grille de lecture de la société française ?
Cette évolution ne date pas de la campagne électorale de 2012. Dès ses premiers succès électoraux dans les années 80, le Front national stigmatise les immigrés, opposant aux vrais Français les «autres», différents par la couleur de peau, l’origine, la religion. En 1989 déjà, après «l’affaire des foulards» au collège de Creil, la candidate du FN Marie-France Stirbois fait campagne aux législatives partielles de Dreux sur le slogan «Non au tchador à l’école, non aux mosquées». Depuis longtemps, le FN a fait entrer cette grille de lecture «ethnique» dans le débat politique. Ce qui est nouveau, c’est la polarisation autour de l’islam et de ses pratiques. On peut dater le tournant, il remonte aux attentats du 11 septembre 2001, la percée de l’islamisme radical venant colorer négativement l’image de la religion musulmane et de ses fidèles, à travers toute l’Europe. L’autre élément nouveau, est la surenchère de la droite parlementaire, de Nicolas Sarkozy parlant de «musulman d’apparence» pour qualifier un des militaires abattus par Mohammed Merah, à son conseiller Henri Guaino estimant que la burka est un «problème de civilisation» et son ministre de l’Intérieur faisant du droit de vote des étrangers la porte ouverte au communautarisme, à la nourriture halal obligatoire dans les cantines et à la fin de la mixité dans les piscines. Comme si pour des raisons électorales la frontière entre UMP et FN était en train de tomber.
Cette ethnicisation relève-t-elle d’une seule stratégie politique de course aux voix du FN ?
Très largement oui, c’est une stratégie de droitisation, une manière de cadrer le débat autour de l’identité nationale, déjà mise en œuvre lors de la campagne de 2007, censée prendre des voix au Front national. Deux mois avant le scrutin le candidat Nicolas Sarkozy, à une émission télévisée rappelait à l’ordre les musulmans de France sur le thème «Quand on habite en France, on respecte ses règles : on n’est pas polygames, on ne pratique pas l’excision sur ses filles, on n’égorge pas le mouton dans son appartement». Et elle est réaffirmée avec force dès le discours de Grenoble, en juillet 2010, où le président de la République lie explicitement immigration et délinquance, stigmatise un groupe, les Roms, propose de déchoir de la nationalité française toute personne d’origine étrangère qui aurait porté atteinte à la vie d’un dépositaire de l’autorité publique, etc.
Electoralement, cette stratégie choisie par l’UMP a échoué. Or, cette ligne est maintenue dans la campagne interne actuelle. Comment l’expliquez-vous ?
Je dirais plutôt que cette stratégie est contestée au sein même de l’UMP, en pleine recomposition après sa défaite. Il n’y a pas de «ligne» unique, plutôt désaccord entre d’un côté les partisans d’une «droite décomplexée», derrière un Jean-François Copé stigmatisant le «racisme anti-Blancs» et des enfants musulmans qui voleraient des petits pains au chocolat pendant le ramadan, de l’autre des sensibilités plus modérées et humanistes derrière un François Fillon qui a toujours affirmé clairement son opposition au FN et à ses idées. Et pour l’instant, les sondages donnent plutôt le second gagnant.
Le rapport dénonce une gauche dans la réaction critique mais incapable de proposer un contre-modèle et une autre grille de lecture. Comment analysez-vous ce silence ?
La gauche arrive au pouvoir au milieu de la pire crise économique que la France ait connue depuis les années 30, elle doit prendre des mesures impopulaires, la cote du président et du Premier ministre est au plus bas, elle ne veut prendre aucun risque supplémentaire sur des sujets sensibles comme l’immigration, où la gauche est d’emblée suspectée de laxisme et de complaisance. Non seulement, si l’on en croit le rapport annuel de la CNCDH [Commission nationale consultative des droits de l’homme, ndlr] sur le racisme et la xénophobie, on observe depuis 2010 une remontée de l’intolérance dans l’opinion mais son propre électorat est divisé sur ces questions - sur le droit de vote des étrangers aux élections locales par exemple - comme le montrait un sondage récent pour la Fondation Jean Jaurès.
La gauche a-t-elle renoncé à être porte-parole de la lutte contre le racisme comme elle l’était dans les années 80 ? Et qui porte aujourd’hui cette parole ?
Je ne pense pas. La lutte contre le racisme au nom de valeurs égalitaires et universelles fait toujours partie des chromosomes de la gauche. Mais l’antiracisme ne suffit pas, il faut des actions concrètes pour lutter contre les discriminations et les mettre en œuvre, et pour faire vivre ensemble des communautés diverses, les mobiliser autour d’objectifs communs. Là ce sont les associations, sur le terrain, qui jouent le rôle décisif.
Face à la montée d’actes racistes ou antisémites en France, vous évoquez la «responsabilité» de la classe politique. Pouvez-vous expliquer ce qu’est cette responsabilité ?
Ce sont les propos des candidats et de leurs entourages, ceux des élites, repris par les médias, qui structurent et cadrent le débat politique, et tout particulièrement les discours des partis de gouvernement, ceux qui sont au pouvoir ou qui ont vocation à y être. Ils déterminent l’agenda, fournissent les argumentaires, ils donnent le ton. Au cours des deux dernières années, l’immigration y a tenu une place disproportionnée, et sous un jour essentiellement négatif. Les auteurs du rapport 2010 de la CNCDH disaient déjà le tort causé par «la succession de débats, de prises de parole politiques, de polémiques qui ont pour point commun d’interroger la place de l’étranger, du différent dans la société française actuelle», qui légitiment le repli xénophobe, alors que face à la crise il faudrait au contraire unir et rassembler.
La France a connu cette année de très graves violences antisémites (tueries de Toulouse) et des actes racistes contre des Maghrébins (fusillade d’Aigues-Mortes). Y a-t-il un lien selon vous entre ces violences et la violence verbale d’une partie de la classe politique ?
Dans le cas du couple d’Aigues-Mortes, fortement alcoolisé, tirant au fusil sur des jeunes d’origine maghrébine, on a un défoulement raciste criminel. Le discours ambiant anti-immigrés dans cette région, le Gard, ou le FN fait de très bons scores, a pu jouer un rôle facilitateur, en banalisant le racisme anti-Arabes. Mais il ne permet pas d’expliquer le passage à l’acte. Encore moins dans le cas de la tuerie de l’école juive de Toulouse, acte terroriste, prémédité, dont l’auteur revendique son appartenance à Al-Qaeda et s’est entraîné dans un camp jihadiste, qui agit au nom d’une idéologie de haine de l’Occident, des juifs et d’Israël.
Ce discours sur «l’autre» constitue-t-il une menace pour la cohésion sociale ?
Oui, bien sûr, le risque de tout discours «ethnocentrique» au sens où il dévalorise l’autre, sa culture, sa religion, ses manières de penser et de croire, et ne voit que sa différence, peut menacer la cohésion sociale. La politique, idéalement, ce serait au contraire l’art de faire vivre ensemble, de proposer un projet mobilisateur commun. D’où l’importance des associations, qui comme le souligne le sociologue Robert Putnam, au lieu de privilégier l’entresoi (bonding) établissent des passerelles (bridging) entre les communautés.
30/10/2012, Par ALICE GÉRAUD
Source : Libération.fr
Initiées par l'association Divers-City, les Diwan Awards sont présentés comme une occasion de « créer un mouvement de reconnaissance de l’apport de la communauté belgo-marocaine envers la Belgique », son pays d’adoption.
Diver-city invite les marocains de Belgique à voter dans l’une des six catégories, pour la personnalité la plus représentative et méritante (associations, sports, femme, personnalité, entreprise, art & culture). Le vote est clôturé le mercredi 31 octobre à minuit, exclusivement via le site dédié à cet événement : www.diwanawards.be. La cérémonie de remise des Diwa Awards est prévue quant le 2 décembre au Viage, une prestigieuse salle du centre de Bruxelles.
L’occasion de connaître les 3 nominés de chaque catégorie, désignés par un jury au terme du processus de vote en ligne, avant de découvrir les 6 lauréats au bout d’une soirée artistique haute en couleur. La désignation des candidats par les internautes est libre, seule condition « être actifs en Belgique et leur action avoir un lien étroit avec la communauté belgo-marocaine».
31/10/2012
Source : CCME
Près des deux tiers des cent trente cinq mille demandes de régularisation parvenues au ministère italien de l'Intérieur ont été introduites par des familles. Selon le ministre italien de la Coopération internationale et de l'Intégration, Andrea Riccardi, ces demandes ont résulté de l'opération organisée récemment à l'intention des étrangers travaillant au noir en Italie. Les MRE arrivent en deuxième position dans le classement des populations régularisées.
Selon les dernières statistiques établies par le ministère italien de l'Intérieur, le nombre des demandes de régularisation émanant de ressortissants marocains se sont élevés à plus de quinze mille. Ils arrivent ainsi en deuxième position après les Bangladeshis. Viennent ensuite les ressortissants de l'Ukraine, de l'Inde, du Pakistan et de l'Egypte.
Dans une déclaration à l’occasion d’un entretien avec un journaliste de la chaine radio Rai 1, le ministre a rendu hommage à ces familles pour leur « honnêteté et leur intégrité ». Des familles qui ont préféré faire leurs requêtes de façon spontanée, et dont certains membres exercent des « activités sociales », notamment en tant qu’aides ménagers ou assistants à personnes âgées qui les employaient au noir.
Etalée par le gouvernement italien sur un mois, l’opération a été lancée le 15 septembre dernier, dans le cadre d’un décret de loi dédié au problème de l’immigration clandestine en Europe.
Le texte de loi en question accorde, notamment aux chefs d’entreprises qui en sentent le besoin, la possibilité de régulariser leurs employés travaillant à temps plein depuis au moins trois mois. Mais ceci en échange d’un paiement d'une amende forfaitaire de mille euros, en plus des arriérés des cotisations patronales non versées. Ce qui évite à ces patrons d’être poursuivis pour des délits d’aide à l’immigration clandestine.
Andrea Riccardi a cependant déploré la conduite des chefs d'entreprises opérant notamment dans le monde de l'agriculture où l'on retrouve, selon lui, « les véritables grandes situations d'illégalité ». Ces derniers ont, selon lui, ignoré cette opération de régularisation. Le ministre a fait état d'instructions visant à « sévir durement » contre les récalcitrants.
Se conformant à une directive européenne datant de 2009, l'Italie avait adopté, le 6 juillet dernier, ce texte qui prévoit des sanctions sévères à l'encontre des patrons employant illégalement des étrangers en situation irrégulière et des mineurs de moins de 16 ans.
Ce texte, publié le 31 juillet au bulletin officiel, décrète notamment un durcissement des peines à l'encontre de toute personne employant des travailleurs au noir ainsi que des sanctions administratives pouvant atteindre cent cinquante mille euros, sans compter une amende correspondant au coût moyen de rapatriement de chaque employé en situation irrégulière. En contrepartie, il prévoit d'accorder une sorte d'amnistie aux travailleurs au noir entrés en Italie avant le 31 décembre 2011 qui viendraient à dénoncer leurs employeurs.
La dernière opération de régularisation en Italie remonte à 2009. Celle-ci n'avait cependant concerné que le personnel domestique et les assistants à domicile.
Selon les derniers chiffres, l’Italie compterait quelque cinq cent mille sans-papiers contre 3,6 millions d'immigrés légaux.
31/10/2012, Mehdi Harrizi
Source : Portail des Marocains du monde
Ce rapport de synthèse résume les principaux résultats des contributions nationales à l'étude du Réseau Européen des Migrations (REM) sur la politique des visas comme canal de migration, réalisées par les Points de Contact Nationaux du REM de 21 États membres.
L'objectif général de cette étude est d'analyser le lien possible entre la politique des visas et la gestion des migrations, en examinant les effets que la politique de visas produit sur la gestion des migrations tant sur la plan de la facilitation de la migration légale que sur celui de la prévention de la migration irrégulière. L'étude couvre la période 2004 à 2011 et incorpore des statistiques courant jusque fin 2010…Suite
La chute des naturalisations entre 2010 et 2012 résulte d'un "durcissement de l'appréciation des critères", opéré "en catimini" par le précédent gouvernement via des "instructions confidentielles adressées aux préfets", dénonce le député PS Patrick Mennucci dans un rapport concluant sa mission parlementaire sur l'immigration, l'intégration et l'accès à la nationalité française.
Déposé dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2013, ce rapport, qui doit être présenté mercredi 31 octobre à la presse, dresse "le bilan des politiques engagées en la matière ces dernières années" rappelle M. Mennucci sur son blog.
Il fait état d'une hausse massive du nombre de décisions négatives observée en 2011 et au premier semestre 2012. Leur nombre est passé de 36 281 en 2010 à 52 855 en 2011, soit une hausse de 45,6 %.
LE NOMBRE DE DOSSIERS REJETÉS EN HAUSSE DE 81,2 % AU DÉBUT DE 2012
Au premier semestre 2012, on comptait déjà 22 151 décisions défavorables. Ces décisions négatives résultent notamment d'une hausse des décisions d'ajournement (passées de 24 133 en 2010 à 38 790 en 2011, soit une augmentation de 60,7 %) et de rejet (de 3 773 à 6 836, soit une augmentation de 81,2 %). A l'inverse, le nombre de décisions d'irrecevabilité, prises lorsque les conditions légales ne sont pas réunies, a diminué, passant de 7 781 à 6 452.
"L'accès à la nationalité française a été, ces dernières années, entravé. Un durcissement de l'appréciation des critères de naturalisation a été opéré par le précédent gouvernement en catimini par le biais d'instructions ministérielles confidentielles adressées aux préfets", estime le rapport.
DES "FICHES BLANCHES" DURCISSANT LES CRITÈRES
Ces instructions ont été données, selon le rapport, sous la forme de "fiches d'aides à la décision" ou de "fiches pédagogiques", des "fiches blanches" sans en-tête ni signataire, durcissant l'appréciation des critères relatifs notamment à l'insertion professionnelle et aux infractions à la législation sur le séjour régulier remontant à plus de cinq ans.
"Les effets du durcissement de la doctrine ministérielle ont vraisemblablement été amplifiés par la déconcentration des procédures de naturalisation après un décret de juin 2010", estime le rapport. Depuis ce décret, les dossiers sont instruits par les préfectures, alors qu'ils étaient avant centralisés dans un bureau spécialisé près de Nantes.
Avec ce rapport, le député de Marseille dit vouloir rendre plus "transparente" et plus juste la démarche d'obtention de la nationalité, rapporte Leprogres.fr. "Les différences d'appréciation entre les préfectures sont très importantes. Aujourd'hui, si vous êtes malin, il faut se présenter dans le Jura pour avoir le plus de chances de devenir français. Les critères d'examen sont plutôt flous. Les deux documents envoyés en avril et juin 2011 par les services de l'ancien ministre de l'intérieur, Claude Guéant, ne sont pas des exemples dont peut être fière la République", dénonce Patrick Mennucci sur le site Internet du quotidien régional, qui liste plusieurs préconisations du rapport.
Parmi elles, celles de ne plus pénaliser, lors de sa demande de naturalisation, un étranger qui a été pendant un temps en situation irrégulière ou la mise en place d'un réexamen systématique des dossiers refusés par une préfecture.
Quatre mois après l'avoir annoncé, le ministre de l'intérieur Manuel Valls a publié, jeudi 18 octobre, une circulaire pour rouvrir plus largement l'accès à la nationalité française. Une seconde circulaire, attendue début 2013, pourrait prendre en compte les conclusions du rapport de M. Mennucci.
31.10.2012
Source : Le Monde.fr
Un sondage interne du gouvernement fédéral suggère qu’il y a eu un certain durcissement des Canadiens face à l’immigration.
Le nombre de répondants qui ont dit croire que l’immigration a un effet positif sur l’économie a chuté de 10 points de pourcentage par rapport à 2010, selon une analyse du nouveau sondage réalisé en 2012 par Citoyenneté et Immigration Canada.
Ces résultats sont rendus publics alors que le ministre fédéral de l’Immigration, Jason Kenney, s’apprête à dévoiler les cibles gouvernementales en ce qui a trait au nombre d’immigrants que le Canada accueillera l’an prochain.
Les cibles ont été fixées après le sondage, mais le gouvernement effectue ce type d’étude depuis 16 ans afin de cerner les sentiments de la population canadienne face à l’immigration.
Le sondage de 2012 a été réalisé auprès de 2700 personnes au cours de deux séances s’étant tenues en février.
L’enquête a notamment permis de découvrir que pour une majorité de Canadiens, le niveau d’immigration est raisonnable. Ils étaient cependant moins nombreux à l’affirmer lorsque le nombre d’immigrants accueillis annuellement au Canada leur était dévoilé.
30/10/2012
Source : La Presse Canadienne
- Le consulat général du Maroc à Montréal inaugure son nouveau siège
- Le Canada durcit les conditions d'éligibilité pour les familles d'étudiants et de travailleurs étrangers
- La coalition gouvernementale suédoise souhaite pouvoir retirer la citoyenneté en cas de double nationalité
- Le scientifique marocain Rachid Yazami obtient un nouveau brevet en Chine
- UE : forte baisse de l’immigration illégale en 2024