lundi 8 juillet 2024 00:23

Cette publication d'Eurostat fournit un aperçu détaillé des demandes d'asile et les décisions dans l'UE27 en 2011. Elle décline :  

- Le nombre de demandeurs d'asile dans l'UE-27 durant le premier trimestre de 2011 a augmenté de 4000 demandes par rapport à la même période de l'année précédente.

- Le nombre de Tunisiens qui demandent l'asile dans l'UE-27 a fortement augmenté en 2011. La plupart d'entre eux demande une protection internationale en Italie.

- Les pays des destionations les plus courus en demandes d'asile pour le premier trimestre de 2011 sont la France (14.335), l'Allemagne (12.035), la Belgique (7.450), le Royaume-Uni (6.360) et la Suède (6.230).

- Les pays avec le plus grand nombre de demandes d'asile en rapport avec la population sont le Luxembourg (960 demandes par million d'inhabitants), la Belgique (680) et la Suède (660). La moyenne Européenne pour le premier trimestre de 2011 était de 130 demandes d'asile par million d'inhabitants.

- Les principaux pays d'origine qui demandent l'asile dans l'UE27 pendant le premier trimestre de 2011 sont: l'Afghanistan (5.765), la Russie (4.140), l'Iraq (3.790), la Serbie (3.775) et le Kosovo (3.090).

- La grande concentration de demandes d'asile de certains citoyennetés dans un pays de l'UE27 était remarquable (tabel 6).

- Des quatres décisions que nous avons pris durant Q1 2011, une décision était positive; avec beaucoup de differences selon le pays d'origine (figure 7). Télécharger la publication ici:

29/9/2022

Source : European Migration Network

Cette étude de la branche belge du bureau de consultance Deloitte Belgium compare les formalités à accomplir par les ressortissants de pays tiers hautement qualifiés pour obtenir un permis de travail dans six pays européens, dont la Belgique

Depuis 2001, Deloitte mène une étude comparative bisannuelle sur les formalités accomplir par les ressortissants de pays tiers hautement qualifiés pour obtenir un permis de travail en Belgique, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en France, en Espagne et en Allemagne.

La première partie de l'étude fournit un bref aperçu des procédures d'immigration dans chacun des pays de l'étude, tandis que la seconde partie compare les conditions requises pour chacun des pays.

Selon l'étude comparative menée par Deloitte , les procédures belges sont de loin les plus rapides et les plus faciles. Le temps nécessaire pour obtenir un permis de travail en Belgique est approximativement de 3 semaines et le seuil salarial requis était en 2011 de minimum 36.604 EUR annuel brut. C'est ce qui fait conclure à l'étude que, contrairement aux années précédentes et à la situation dans les 5 autres pays, il est plus facile pour les ressortissants qualifiés des pays tiers de venir travailler en Belgique. Télécharger l’étude en anglais

30/9/2011

Source : European Migration Network

L’ex-ministre de l’Intérieur publie Pour sortir la France de l’impasse, son livre de réflexions pour 2012. Il y livre notamment une analyse juste sur les questions d’immigration et d’intégration. Reste à savoir à qui est vraiment destiné cet ouvrage.

Chevènement sera-t-il candidat en 2012 ? Avec son livre Pour sortir la France de l’impasse (dont Marianne publie les bonnes feuilles samedi 1° octobre), il semble développer en tous cas un véritable programme de campagne présidentielle. Mais on peut aussi se demander si ce livre ne serait pas plus utile comme boussole idéologique de la gauche que pour le seul destin personnel de l'ex-ministre. Il est vrai qu'en matière de projet républicain, la gauche en général et le PS en particulier a encore beaucoup à prouver.

Un des points de l'ouvrage concerne notamment les questions d’immigration et d’intégration. Un domaine où le PS, entre démagogie et recherche de crédibilité, cherche encore où il habite. Chevènement développe également une critique majeure du multiculturalisme, quand d’autres à gauche, et pas seulement à SOS Racisme, parlent encore du « droit à la différence ».

Mais pour le fondateur du MRC, « Le multiculturalisme, même paré des meilleures intentions, retarde, voire empêche l’intégration, favorise le racisme qu’il prétend combattre, et ne peut que déboucher sur la fragmentation sociale et, à terme, sur des affrontements dits ’ethniques’ » (page 96).

Le piège du multiculturalisme

Il estime donc que « La République n’a pas à s’adapter à des valeurs culturelles contraires aux valeurs qui sont les siennes » (page 94). La seule solution pour lui est alors un modèle universaliste : « La France est fondée à exiger de ses citoyens qu’ils fassent les valeurs républicaines : liberté de conscience, laïcité, égalité (y compris entre hommes et femmes), fraternité (rejet du racisme et refus du communautarisme) » (page 89). « Les Français issus de l’immigration doivent faire leur cette identité républicaine », conclut-il (page 94).

Et pour permettre une bonne intégration, Chevènement n’hésite pas à adhérer à la thèse du refus de la repentance, un « exercice malsain » selon lui que ce soit pour l’esclavage, la colonisation ou la Seconde Guerre Mondiale. « Comment un pays peut-il intégrer à sa substance des jeunes auxquels on répète tous les jours que la France, dans son histoire, a commis ‘l’irréparable’, que le mieux pour elle, serait de disparaître en se fondant dans une Europe abstraite, qu’elle a enfin tous les torts vis-à-vis de leurs pays d’origine et, bien sûr, vis-à-vis d’eux mêmes, accablés de brimades et de discriminations ?», écrit-il (page 89).

Pour Chevènement, la construction européenne n’a pas effacé le « roman national » français, « au contraire, car l’Europe à construire n’a de sens qu’au service des nations qui la composent » (page 106). En cela, il ne rejette pas l’idée du débat sur l’identité nationale, rejeté dans son principe même au sein de la gauche, cependant, l’ex-ministre aurait préféré que ce débat commence « par une déclaration du président de la République sur l’identité républicaine de la France ».

Le « roman national » français

Le président d'honneur du MRC explique également que l’intégration n’est pas une question récente en France, prenant l’exemple de l’entrée de la Gaule dans l’Empire romain : « La question du métissage se retrouve tout au long de notre histoire, pas seulement aux Antilles ou dans l’ancien empire colonial, mais, aujourd’hui, en France même. Notre pays a toujours accepté le métissage. C’est ce qui l’a longtemps distingué d’autres sociétés, notamment américaine et britannique » (page 91).

Celui qui fut ministre de l’Education insiste bien évidemment sur le rôle de l’Ecole : « Seule une École plus et mieux structurée peut permettre aux jeunes issus de catégories sociales défavorisées de retrouver un sens et des repères dans la société où ils vivent. Seule l’École peut apprendre à ’devenir libre’, c’est-à-dire à s’affranchir de la prégnance de la tradition » (page 97). Il souhaite pour cela que l’Ecole participe à « la transmission de la culture et des valeurs républicaines à la jeunesse ».

A l’inverse, Chevènement s’oppose à l’idée classique à gauche qui veut que le droit des étrangers aux élections locales soit un vecteur d'intégration. « J’ai été longtemps acquis à l’idée d’octroyer le droit de vote aux élections locales aux étrangers non communautaires (...). J’ai changé d’avis », admet-il (page 104). Le PS, renforcé par sa victoire aux sénatoriales, défend encore et toujours cette idée.

Contre le « sans-papiérisme » de la gauche

Mais pour l’ex-maire de Belfort, une telle réforme « ouvrirait la voie, notamment dans certaines communes de la région parisienne, à des votes ethniques ou communautaires qui renforceraient les communautarismes et leur conféreraient l’amorce d’une base légale ». L’ex-ministre préfère miser sur le rôle de la naturalisation au lieu « de la découper par tranches » en dissociant citoyenneté et nationalité, exercice des droits politiques et adhésion à une Nation.

Au final, la pensée de Chevènement sur l’immigration et l’intégration renvoie droite et gauche dos à dos, fustigeant tant « les partisans d’une identité figée, frileuse, contraire à la définition républicaine de la France, aussi bien que les idéologies qui sanctifient la différence au mépris de l’égalité » (page 118). Et s’il s’oppose à l’immigration zéro, il dénonce aussi le « sans-papiérisme » de la gauche. Pour lui, on ne peut bâtir une politique d’immigration sans se baser sur le respect de la loi.

Pire, l’immigration clandestine ne fait qu’apporter une concurrence déloyale aux classes populaires : «L’immigration irrégulière va contre l’intérêt des couches populaires que la gauche doit reconquérir. Celles-ci aspirent justement à la tranquillité publique et à voir garanti leur droit au travail, à l’abri des lois républicaines » (page 93). Le sénateur pointe en cela « contre l’idéologie victimaire-compassionnelle souvent répandue à gauche ».

Chevènement, une boussole pour le PS ?

Mais Chevènement donne quand même des bons points au PS : « Le Parti socialiste n’a pas été à l’abri des effluves de l’idéologie libérale-libertaire. Mais son solide réseau d’élus le prémunit en partie contre de telles dérives ». A l’inverse, pour lui, « il en va différemment de ses alliés, les Verts, dont beaucoup sont certainement sympathiques, mais dont les mythes moteurs (…) me paraissent n’avoir qu’un lien assez lâche avec la philosophie des Lumières et la tradition de l’humanisme » (page 125).

Ces paroles, on aurait aimé les lire au moment de la fondation de la gauche plurielle. Quand Chevènement écrit : « Il faut convaincre nos compatriotes qui demandent à juste titre que l’immigration illégale soit combattue », on aurait le lire lorsque Jospin a promis des régularisations massives de sans-papiers, sans d'ailleurs éviter par la suite un résultat bien moindre que celui annoncé. Entre temps, le fossé entre le peuple et le PS s’est creusé. Et les recettes de Chevènement ne sauront pas de trop pour le combler.

2/10/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Le ministre de l’Intérieur veut augmenter les aides au retour, une façon de gonfler artificiellement les chiffres d’expulsions. Sauf que le dispositif est loin d’être efficace.

n nouveau « drame de l’immigration » à Pantin. Sept migrants venus d’Egypte et de Tunisie sont morts mercredi dans l’incendie de leur immeuble, « probablement » des clandestins selon la Préfecture de Bobigny. Pour Claude Guéant, présent sur place, ce drame est liée « à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine », dénonçant « des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration » puis « les laissent face à une vie d'errance et de malheur ».

Ironie de sort, ses migrants auraient pu rentrer de leur plein gré dans leur pays. Selon Le Monde, il leur a été proposé de bénéficier du dispositif d’aide au retour humanitaire (ARH), mais ils ont préféré rester en France. L'ARH est versée aux migrants clandestins ou non et en situation de grande précarité à condition qu'ils retournent d'eux même dans leur pays. Cet aide peut atteindre 300 euros par adulte, hors frais de voyage. L’ARH est à distinguer de l’aide au retour volontaire (ARV), l'autre dispositif d'aide au retour, qui ne concerne que les sans-papiers et qui peut atteindre 3500 euros pour un couple marié, hors frais de voyage. C’est l’Office français de l’immigration et de l’intégration qui gère ces aides.

Et quel est l’objectif de ces aides ? Si le « million Stoléru » sous Giscard (rendu célèbre grâce au film « Prends 10 000 balles et casses-toi ») visait à mettre fin à une immigration qu’on n’a pas pu (ou voulu) intégrer, les aides au retour actuelles ont un objectif plus politicien en permettant de gonfler les chiffres des expulsions en évitant tout contentieux entre les migrants et l’administration.

Retour vraiment volontaire ?

Mais le risque est le migrant revienne ensuite en France, ce qui rend cette politique sans effet. Et des petits malins ont bien compris le système. Ils prenaient le chèque pour rentrer chez eux et revenaient ensuite en France, pour empocher... un nouveau chèque de retour. Pour cela, le fichier Oscar a été mis en place en octobre 2010 pour recenser les données biométriques des bénéficiaires d’une aide au retour.

Malgré ces failles, ce dispositif a toujours les faveurs du ministère de l’Intérieur. En cela, Claude Guéant a récemment souhaité que « des démarches systématiques de proposition des aides au retour » soient proposés aux migrants déboutés du droit d’asile, bien souvent dans des situations financières difficiles. En clair, il faut forcer la main aux personnes les plus décidées à rester en France. Et tant pis, si ces retours ne sont pas si volontaires que ça. Le tout est de faire du chiffre et non de réguler les flux migratoires.

Car il faut bien trouver des moyens pour arriver à son objectif très ambitieux de 30 000 expulsions pour cette année. D'autant plus que cette solution ne nécessite ni d'adapter la loi, ni d'augmenter les moyens de la police et encore moins de démanteler les mafias de passeurs. D'ailleurs, lorsqu’il était ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux avait lui aussi, dès 2007, relancé les aides au retour. De même, lorsqu’il était Place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait lui aussi insisté sur ce type de mesures.

Tour de passe-passe

Et ces aides au retour sont de plus en plus utilisées. Selon l’OFII, les retours au pays dans le cadre de l’ARV ont connu une hausse de 37,9% entre 2010 et 2009. Au total, 4 016 personnes (3489 adultes et 527 enfants) ont bénéficié de l’ARV contre 2913 en 2009. Les Irakiens, les Chinois et les Russes sont les premiers bénéficiaires de cette aide. Une liste peu étonnante, vu que ces pays sont aussi les plus récalcitrants à admettre sur leur sol leurs migrants expulsés de force. Preuve que ces aides au retour ne sont que des rustines pour une politique migratoire défaillante.

Pour l’ARH, les choses sont différentes. Son attribution a baissé de 21% entre 2009 et 2010. Les principaux bénéficiaires de l’ARH sont Roumains (84%, des effectifs) et Bulgares (10%). Cette sur-représentation s’explique par le fait que l’ARH sert à expulser plus facilement des migrants pauvres qu’ils s’agissent de Roms ou des migrants de Pantin. Au total, 13 732 personnes ont bénéficié d’une aide au retour en 2010 contre plus de 14 000 en 2009 et 10 072 en 2008.

Radinerie

Et le coût des aides au retour paraît bien moindre qu’une expulsion forcée qui nécessite des policiers, un séjour en centre de rétention, sans parler des frais de justice. En 2010, selon l'OFII, l’aide au retour a coûté 21,8 millions d’euros dont 10,9 millions pour le transport des migrants et 10,9 millions pour les aides financières. En 2009, ces dépenses se montaient à 11 et 8,4 millions. Une petite somme quand on sait qu’une seule expulsion par la force peut coûter 20 970 euros. Bref, on gonfle les chiffres pour moins cher et sans tracasseries administratives.

Reste à savoir si ce tour de passe-passe va marcher longtemps. Certains migrants risquent de trouver le chèque de 300 euros trop faible. D’autant plus que les migrants tunisiens espéraient bénéficier d’un accord franco-tunisien de 2008 fixant l’aide au retour déjà 2000 euros, mais l’OFII n’a voulu accorder que les 300 euros par adulte.

Mais tout cela n'est qu'une solution de court terme, quitte à dépenser de l’argent, autant participer au développement des pays d'origine des migrants, une politique qui serait plus efficace que de financer le voyage de migrants vers un pays où ils n’ont pas de raisons de rester.

3/10/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Le ministre de l’Intérieur veut augmenter les aides au retour, une façon de gonfler artificiellement les chiffres d’expulsions. Sauf que le dispositif est loin d’être efficace.

n nouveau « drame de l’immigration » à Pantin. Sept migrants venus d’Egypte et de Tunisie sont morts mercredi dans l’incendie de leur immeuble, « probablement » des clandestins selon la Préfecture de Bobigny. Pour Claude Guéant, présent sur place, ce drame est liée « à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine », dénonçant « des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration » puis « les laissent face à une vie d'errance et de malheur ».

Ironie de sort, ses migrants auraient pu rentrer de leur plein gré dans leur pays. Selon Le Monde, il leur a été proposé de bénéficier du dispositif d’aide au retour humanitaire (ARH), mais ils ont préféré rester en France. L'ARH est versée aux migrants clandestins ou non et en situation de grande précarité à condition qu'ils retournent d'eux même dans leur pays. Cet aide peut atteindre 300 euros par adulte, hors frais de voyage. L’ARH est à distinguer de l’aide au retour volontaire (ARV), l'autre dispositif d'aide au retour, qui ne concerne que les sans-papiers et qui peut atteindre 3500 euros pour un couple marié, hors frais de voyage. C’est l’Office français de l’immigration et de l’intégration qui gère ces aides.

Et quel est l’objectif de ces aides ? Si le « million Stoléru » sous Giscard (rendu célèbre grâce au film « Prends 10 000 balles et casses-toi ») visait à mettre fin à une immigration qu’on n’a pas pu (ou voulu) intégrer, les aides au retour actuelles ont un objectif plus politicien en permettant de gonfler les chiffres des expulsions en évitant tout contentieux entre les migrants et l’administration.

Retour vraiment volontaire ?

Mais le risque est le migrant revienne ensuite en France, ce qui rend cette politique sans effet. Et des petits malins ont bien compris le système. Ils prenaient le chèque pour rentrer chez eux et revenaient ensuite en France, pour empocher... un nouveau chèque de retour. Pour cela, le fichier Oscar a été mis en place en octobre 2010 pour recenser les données biométriques des bénéficiaires d’une aide au retour.

Malgré ces failles, ce dispositif a toujours les faveurs du ministère de l’Intérieur. En cela, Claude Guéant a récemment souhaité que « des démarches systématiques de proposition des aides au retour » soient proposés aux migrants déboutés du droit d’asile, bien souvent dans des situations financières difficiles. En clair, il faut forcer la main aux personnes les plus décidées à rester en France. Et tant pis, si ces retours ne sont pas si volontaires que ça. Le tout est de faire du chiffre et non de réguler les flux migratoires.

Car il faut bien trouver des moyens pour arriver à son objectif très ambitieux de 30 000 expulsions pour cette année. D'autant plus que cette solution ne nécessite ni d'adapter la loi, ni d'augmenter les moyens de la police et encore moins de démanteler les mafias de passeurs. D'ailleurs, lorsqu’il était ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux avait lui aussi, dès 2007, relancé les aides au retour. De même, lorsqu’il était Place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait lui aussi insisté sur ce type de mesures.

Tour de passe-passe

Et ces aides au retour sont de plus en plus utilisées. Selon l’OFII, les retours au pays dans le cadre de l’ARV ont connu une hausse de 37,9% entre 2010 et 2009. Au total, 4 016 personnes (3489 adultes et 527 enfants) ont bénéficié de l’ARV contre 2913 en 2009. Les Irakiens, les Chinois et les Russes sont les premiers bénéficiaires de cette aide. Une liste peu étonnante, vu que ces pays sont aussi les plus récalcitrants à admettre sur leur sol leurs migrants expulsés de force. Preuve que ces aides au retour ne sont que des rustines pour une politique migratoire défaillante.

Pour l’ARH, les choses sont différentes. Son attribution a baissé de 21% entre 2009 et 2010. Les principaux bénéficiaires de l’ARH sont Roumains (84%, des effectifs) et Bulgares (10%). Cette sur-représentation s’explique par le fait que l’ARH sert à expulser plus facilement des migrants pauvres qu’ils s’agissent de Roms ou des migrants de Pantin. Au total, 13 732 personnes ont bénéficié d’une aide au retour en 2010 contre plus de 14 000 en 2009 et 10 072 en 2008.

Radinerie

Et le coût des aides au retour paraît bien moindre qu’une expulsion forcée qui nécessite des policiers, un séjour en centre de rétention, sans parler des frais de justice. En 2010, selon l'OFII, l’aide au retour a coûté 21,8 millions d’euros dont 10,9 millions pour le transport des migrants et 10,9 millions pour les aides financières. En 2009, ces dépenses se montaient à 11 et 8,4 millions. Une petite somme quand on sait qu’une seule expulsion par la force peut coûter 20 970 euros. Bref, on gonfle les chiffres pour moins cher et sans tracasseries administratives.

Reste à savoir si ce tour de passe-passe va marcher longtemps. Certains migrants risquent de trouver le chèque de 300 euros trop faible. D’autant plus que les migrants tunisiens espéraient bénéficier d’un accord franco-tunisien de 2008 fixant l’aide au retour déjà 2000 euros, mais l’OFII n’a voulu accorder que les 300 euros par adulte.

Mais tout cela n'est qu'une solution de court terme, quitte à dépenser de l’argent, autant participer au développement des pays d'origine des migrants, une politique qui serait plus efficace que de financer le voyage de migrants vers un pays où ils n’ont pas de raisons de rester.

3/10/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Claude Guéant, dimanche 11 septembre sur la délinquance à Marseille : "Il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences. Je ne peux pas la quantifier."

Claude Guéant, lundi 12 septembre, sur la délinquance à Paris : "les délinquants roumains représentent 1 déféré sur 10 dans la capitale".

Claude Guéant à Strasbourg, vendredi 30 septembre, sur la recrudescence des cambriolages. Elle « est toujours imputée par les enquêteurs ou même par les maires, par la population, sans que nous ayons des éléments statistiques bien nets, à des ressortissants de pays de l'Est, qu'ils soient membres de l'UE ou non membres de l'UE".

Comoriens, Roumains, Européens de l’Est, les étrangers pointés varient, mais quelle que soit la ville, ce sont toujours des étrangers que le ministre de l’Intérieur désigne comme responsables de la délinquance ou de la criminalité. Et, le plus souvent, sans données précises pour le justifier ; mais pas sans arrière-pensée électorale.

Guéant persiste, Borloo renonce, la majorité s’en trouve un peu plus décentrée, un peu plus droitisée.

3/10/2011

Source : Europe1

Le déficit du compte courant de la balance des paiements est limité par les soldes excédentaires des services et transferts courants, mais son accroissement inquiète. L'éventail de produits exportés s'est élargi : plus de technologie et des services.

C’est le talon d’Achille de l’économie marocaine : les échanges extérieurs, plus précisément les échanges commerciaux, accusent un déficit qui n’a évidemment rien de conjoncturel puisqu’il dure depuis longtemps. En 2010, par exemple, alors que les exportations ont progressé de 31% et les importations de «seulement» 12,5%, le déficit commercial avait atteint 149,1 milliards de DH. Heureusement que les services (le tourisme notamment) et les transferts courants (les envois des MRE quasi exclusivement) dégagent régulièrement des soldes excédentaires qui viennent atténuer l’ampleur du déficit de la balance des biens. Les recettes de tourisme, rappelons-le, ce sont 56,6 milliards de DH en 2010, soit 7,4% du PIB ; et les envois de MRE 54,1 milliards de DH en hausse de 7,8%. C’est grâce aux soldes dégagés par ces deux rubriques que le compte courant de la balance des paiements a vu son déficit revenir de 5,4% du PIB en 2009 à 4,3% en 2010, soit 33,2 milliards de DH.
Pour simplifier, disons que ce que rapportent le tourisme, les travailleurs émigrés, les communications et, parfois le transport, sert à couvrir, mais pas intégralement depuis 2008, les importations qui ne cessent de croître sous l’effet de l’augmentation de la demande intérieure (l’investissement et surtout la consommation), par ailleurs principal moteur de la croissance.

Une mutation qui se précise d’année en année

En face, les exportations progressent certes, et parfois très fortement comme en 2010 (+31%) ou en 2008 (+24,1%), mais leur rythme sur une longue période est légèrement inférieur à celui des importations. En effet, alors que celles-ci ont augmenté de 10,9% en moyenne annuelle entre 2003 et 2010, au lieu de 7,5% entre 1998 et 2002, les exportations ont évolué sur les mêmes périodes à un rythme annuel respectivement de 7% au lieu de 5,2%. Par conséquent, c’est la tendance de long terme qu’il importe d’observer, davantage que les évolutions conjoncturelles.

Et propos de tendance, et malgré une situation structurellement déficitaire des échanges commerciaux, des améliorations dans la structure des exportations commencent à apparaître. Et celles-ci méritent d’être confortées. Il s’agit d’une tendance à la hausse de la part des produits à forte valeur ajoutée dans les exportations du Maroc. Il ne faut évidemment pas se méprendre : c’est encore presque un balbutiement mais cela mérite d’être signalé. Ainsi, la part des produits finis d’équipement, qui n’était que de 3,6% en 1990, 6,1% en 2000, 11,2% en 2007, est aujourd’hui de 15,7% dans le total des exportations. En valeur, cela représente 23,2 milliards de DH. Sur ce montant, 13,7 milliards de DH proviennent des exportations de fils et câbles électriques (soit près de 60%). On peut également signaler la légère progression de la position des demi-produits dont la part est passée de 28,3% en 2007 à 29,1% en 2010.

Les produits phare de ce groupement de produits étant l’acide phosphorique, les engrais naturels et chimiques et les composants électroniques. A contrario, les produits à faible valeur ajoutée, comme l’alimentation (légumes frais, tomates fraiches, agrumes, etc.) et les produits finis de consommation (articles de bonneterie, vêtements confectionnés, tapis, etc.) ont vu leur part reculer respectivement de 19,2% à 17,3% et de 28,7% à 23,7% entre 2007 et 2010.

3/10/2011

Source : La Vie éco

Lors d’une conférence organisée samedi à Berne par l’Union syndicale suisse, des intervenants ont rappelé que les migrants et les migrantes jouent un rôle clé dans l’économie et la société suisses.

Les migrants et les migrantes jouent un rôle important dans l’économie et la société suisses. Plusieurs intervenants l’ont rappelé lors d’une conférence organisée samedi à Berne par l’Union syndicale suisse (USS).

Des personnalités des syndicats et de partis de gauche ont souligné l’importance de la migration pour la Suisse. Membre du comité directeur du syndicat Unia, Rita Schiavi a souhaité que la politique syndicale menée en la matière ne se résume pas à de belles paroles mais représente un travail concret, a indiqué un communiqué de l’USS.

La conférence a été suivie d’une table ronde durant laquelle il a été question de la place et de l’action de la gauche dans le dossier de la migration.

Les participants se sont ensuite rendus non loin de la gare où devait se dérouler une manifestation nationale des sans- papiers.

1/10/2011

Source : Tribune de Genève/TAS

L’accumulation des affaires, qui touche le cœur du pouvoir, va relancer le refrain du “tous pourris”, cher au Front national. Et Marine Le Pen va en profiter. A qui la faute ?

Laurence Parisot. Ce vieux refrain relève de la démagogie, et même du piège populiste tendu par Marine Le Pen. Ce n’est pas parce qu’éclatent des affaires – qui d’ailleurs ne sont pas encore jugées – qu’on doit mettre en question l’ensemble des élites françaises, politiques, économiques, sociales. Cette critique globale est injuste et caricaturale.

L’un des secrets, selon vous, de Marine Le Pen est qu’elle navigue sur le registre de la séduction. Comment ?
J’ai toujours observé, dans les enquêtes d’opinion, que le FN attirait plus les hommes que les femmes, dans une proportion proche de 60/40. Marine Le Pen maintient cette spécificité. Comme nous le démontrons, exemples à l’appui, elle s’exprime sur les radios et les télévisions en émaillant son discours de propos inattendus. Ce qui lui permet de pratiquer sans qu’on le voie la stratégie de l’évitement en ne répondant pas aux questions posées. Beaucoup se font prendre en la regardant comme une héroïne de feuilletons de télé-réalité. Nous donnons, dans notre livre, un “décodeur” pour regarder en clair ce qu’elle se complaît à brouiller.

Vous dites que le thème de l’immigration attire paradoxalement les électeurs en leur faisant peur.

Dans la pure tradition xénophobe de l’extrême droite, elle fait croire que l’immigration est la cause unique de toutes nos difficultés, économiques, sociales, internationales. Son père disait déjà en 1978 : “Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés de trop.” Son discours populiste a des similitudes stupéfiantes avec ceux de l’entre-deux-guerres. Il est fondé sur une horreur d’un prétendu ennemi intérieur.

Vous posez une question grave, celle de “l’influence” des discours anti-immigrés sur l’esprit du tueur d’Oslo, le 22 juillet dernier.
Marine Le Pen parle des immigrés en des termes qui reviennent à les désigner comme boucs émissaires. Cela ressemble à un appel à la vindicte populaire, susceptible donc de provoquer des réactions primaires. Il est grave de se présenter à l’élection présidentielle en tenant des propos aussi irresponsables.

A titre personnel, êtes-vous favorable au front républicain ?

Notre livre a pour vocation de contribuer à empêcher que Marine Le Pen soit présente au second tour de l’élection présidentielle. Si, par malheur, elle l’était, j’organiserais une réunion exceptionnelle du conseil exécutif du Medef. Et je ne doute pas que, comme en 2002, il demanderait aux électeurs de faire barrage au Front national.

2/10/2011

Source : Paris mach

Séminaire à l'Hôtel de Ville de Paris, le mardi 4 octobre 2011, en marge de l'exposition Le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre". Cliquez ici pour en savoir plus.

Dans le cadre de l'exposition "Le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre", présentée dans les salons de l'hôtel de ville de Paris depuis le 8 septembre,  le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), le Centre de la culture judéo-marocaine de Bruxelles et la ville de Paris organisent le mardi 4 octobre 2011, à partir de 14h, à l’Hôtel de ville de Paris, un séminaire sur le thème "L’actualité des relations  franco-marorocaine"

C’est Salat el-Djoumoua, jour de la grande prière. Les agents de la préfecture canalisent l'épais cortège de musulmans qui déferlent du cœur du 18° arrondissement de Paris vers son nouveau lieu de culte, une caserne de pompiers désaffectée du boulevard Ney, prévue pour accueillir 2 500 personnes. Ce vendredi, ils sont près du double, des vieux en habit traditionnel, des jeunes avec …Suite

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Six projets de longs-métrages marocains ont été sélectionnés parmi les douze sélectionnés par le jury du concours "Méditalents", destinés à soutenir l'émergence de jeunes cinéastes du sud et de l'est de la Méditerranée.

Les projets retenus sont l'oeuvre de jeunes talents en herbe venus de l'Algérie, de la Tunisie, du Liban, de l'Egypte et du Maroc.

La sélection a eu lieu lors d'une récente réunion du jury tenue à Paris, indique un communiqué de la Ouarzazate Film Commission (OFC), organisatrice de cet événement en partenariat avec Canal France International et l'association française "1000 Visages".

Parmi les oeuvres sélectionnées, figure celle d'une jeune réalisatrice africaine poursuivant ses études au Maroc. Ont été aussi retenus les projets de films de deux réalisateurs algériens, de deux autres tunisiens et d'un réalisateur libanais.

Selon les organisateurs, ce concours se propose de contribuer à la promotion et à l'émergence de talents et de valoriser le potentiel des jeunes réalisateurs des pays bénéficiaires de l'initiative.

Suite à l'appel à candidatures lancé par Méditalents et ses partenaires, 63 dossiers de candidatures ont été déposés, nombre qui a été ramené à 44 après élimination des dossiers incomplets, dont 28 émanant du Maroc, 7 d'Algérie, 4 de Tunisie et autant du Liban en plus d'une une seule candidature égyptienne.

Le jury est composé de Faouzi Bensaid, réalisateur marocain (président), Bertrand Mosca, directeur délégué aux programmes de France Télévisions, Fares Ladjimi, producteur tunisien, Nadia Cherabi, cinéaste algérienne, Lamia Chraibi, productrice marocaine et Philippe Lasry, scénariste français.

Ont pris part à cette réunion Abderrazak Zitouni, directeur de l'OFC, Eric Soulier de CFI, et Didier Boujard de l'association "1000 Visages", en leur qualité d'organisateurs du concours.

Méditalents entretient des relations de partenariat avec plusieurs sociétés opérant dans ce domaine, notamment le Centre cinématographique marocain (CCM), le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'ambassade de France au Maroc et le centre national français du cinéma et de l'image animée.

Elle noue également des liens de coopération avec la faculté polydisciplinaire d'Ouarzazate, relevant de l'Université Ibn Zohr, et l'Institut spécialisé dans les métiers du cinéma de Ouarzazate, relevant de l'OFPPT.

29/09/11

Source : MAP

C'est un exploit inédit que vient de concrétiser la jeune écrivaine marocaine Intissar Louah, invitée à participer à la première édition du Festival "Word on the street", qui s'est déroulée dimanche à Lethbridge, dans la province canadienne de l'Alberta (ouest) et dont le but principal est de promouvoir la littérature et booster les actions relatives à l'alphabétisation.

"Lorsque j'ai reçu l'invitation pour participer à ce Festival, tout le monde était dubitatif quant aux intentions des organisateurs de convier une jeune à un événement d'une importance aussi grande", a confié à la MAP l'écrivaine Intissar, à peine âgée de 14 ans lorsqu'elle avait publié l'année dernière, dans son pays d'accueil, son premier roman (98 pages) "Le chant de la colombe".

"C'est avec beaucoup de curiosité et tant de joie que j'ai décidé de me rendre à Lethbridge. Tout ceci m'a rendu perplexe et je souhaitais parvenir à y voir plus clair et m'imprégner d'une certaine lucidité. Tout au long du trajet, je contemplais les vastes étendues de la province canadienne, tout en jetant par-dessus bord les quelques préjugés que l'on colportait à tort à notre égard", a-t-elle ajouté.

Une fois sur place, "je n'ai pas pu m'empêcher d'interpeller les organisateurs sur leurs véritables raisons et motifs, voire les critères ayant présidé à leur décision de me sélectionner parmi les candidats pour participer à ce grand événement. Leur rétorque a été spontanée et très simple: "vous avez été l'unique jeune écrivaine sur laquelle notre choix a désormais porté (...) et notre but est d'assurer la participation de jeunes talents au Festival de la rue et de leur permettre de rencontrer leurs homologues de renommée", s'est réjouie Intissar, considérée comme la plus jeune écrivaine de la province anglophone canadienne d'Alberta.

Ce qui brave et défie le "normal" et lui octroie incontestablement le statut de génie, c'est qu'elle vient de participer à cette manifestation culturelle aux côtés d'une quarantaine d'écrivains "adultes", le jour où Lethbridge rejoint Halifax, Toronto, Kitchener, Calgary et Vancouver, en accueillant ce Festival de rue et la célébration de l'alphabétisation.

"C'est toujours un plaisir de rencontrer son lectorat", a souligné l'auteure du roman "Le chant de la colombe", un titre des plus révélateurs et mûrement réfléchi qui renvoie subrepticement à sa personnalité encore juvénile, à une certaine sublimation et à une volonté de vouloir voler de ses propres ailes et traverser, voire outrepasser l'Atlantique, afin de concrétiser un rêve qui l'a de tout temps caressé dans son pays d'origine. Celui de démontrer de vive voix sa capacité d'écrire et de décrire de manière éloquente avec un style original et éblouissant son parcours d'enfant, aussi bref et ambivalent soit-il.
En fait, dès sa prime enfance, alors qu'elle admirait les nombreuses peintures gravées sur les murailles et les rues de la ville de Chefchaouen, Intissar développa un goût pour le dessin. Elle commença également à explorer l'art de l'écriture. A huit-ans déjà, elle écrivait de courts récits et poèmes qu'elle lisait devant ses amis à l'école.

Au pays d'accueil, Intissar est connue pour sa participation active aux différentes manifestations culturelles et littéraires et a obtenu plusieurs prix de considération.

Outre le prix "On authoring and publishing a book" qui lui a été décerné par son école à l'occasion de la fête de fin d'année scolaire, Intissar a reçu plusieurs invitations pour participer à plusieurs Festivals littéraires de Calgary en octobre et en avril prochains, a-t-elle fait savoir.

Son prochain challenge, a-t-elle noté, est de "rechanter" son roman en langue anglaise, tout en exprimant son immense regret de ne pas pouvoir le traduire pour le moment en langue arabe.

"La version anglaise du roman est actuellement en processus de proof-editing et sera fin prête dans les mois qui viennent", a fait savoir Intissar, devenue pratiquement une vedette en Alberta où elle est courtisée par les médias canadiens avides de glaner une déclaration de cette jeune fille marocaine qui, nonobstant sa bravoure et les sacrifices qu'elle a consentis pour s'intégrer dans un nouveau monde et un environnement qui ne sont guère les siens, a pu relever brillamment les défis et défricher un chemin semé d'embûches pour s'imposer avec mérite dans la société d'accueil et devenir un modèle dont il faut s'inspirer, de l'avis même de ses enseignants canadiens.

28/09/11, Mohammed Farhane

Source : MAP

Les députés suisses ont adopté mercredi contre l'avis du gouvernement la motion "Bas les masques" qui visant à une interdiction de la burqa dans certains lieux publics, dont les transports en commun. La motion, proposée par le député de l'UDC (droite populiste, le plus grand parti suisse) Oskar Freysinger, a été adoptée par 101 voix contre 77. Elle doit encore être votée par le Conseil des Etats (chambre haute).

"A l'heure où l'insécurité grandit dans nos rues, de plus en plus de personnes dissimulent leur visage derrière une cagoule, un masque ou un voile intégral. Cela rend l'identification de ces personnes impossible, un fait particulièrement ennuyeux en cas de violences, de contrôles d'identité...", explique Oskar Freysinger. Le texte impose donc que "quiconque s'adresse à une autorité fédérale, cantonale ou communale dans l'exercice de la fonction de celle-ci, est tenu de se présenter à visage découvert". En outre, "l'utilisation des transports publics est interdite aux personnes dont le visage est masqué".

Par ailleurs, la motion prévoit que "les autorités peuvent (...) interdire ou restreindre l'accès aux bâtiments publics à de telles personnes lorsque cette mesure paraît propre à garantir la sécurité des autres utilisateurs". La participation à une manifestation sur le domaine public est également interdite aux personnes dont le visage est masqué, mais les autorités peuvent prévoir des "exceptions pour les festivités ou célébrations comportant généralement l'usage de masques ou autres accessoires similaires".

Oskar Freysinger estime que "l'Etat doit pouvoir exiger de citoyens libres dans un pays libre qu'ils se montrent à visage découvert". Pour sa part, le gouvernement a notamment estimé qu'un "champ d'application aussi étendu du point de vue géographique (toute la Suisse), qui ne pourrait se baser en outre sur aucun besoin de sécurité nationale, dépasserait la compétence de réglementation de la Confédération prévue par la Constitution". Mais les autorités souhaitent "nouer des contacts avec les cantons à ce sujet, afin d'assurer le respect de notre culture qui veut que le visage d'autrui soit visible lors de rencontres dans les espaces publics et que l'on tienne compte ainsi de notre conception de la dignité humaine".

28/9/2011

Source : Le Figaro

Dans un communiqué, le SNUTEFP-CGT Paris, le SNUTEFE FSU Paris, la CGT Paris, SOLIDAIRES Paris et le GISTI dénonce le transfert à Aubervilliers du bureau chargé de délivrer des autorisations de travail aux immigrés vivant à Paris. Ce déménagement s’accompagne de considérables restrictions visant les travailleurs immigrés, explique le communiqué.

L’unité territoriale de Paris de la DIRECCTE (ex Direction départementale du travail et de l’emploi) est chargée d’instruire les demandes d’autorisation de travail des travailleurs étrangers.

Depuis la fin juillet, ce service est installé à Aubervilliers sur le site du Millénaire – mais qu’on ne s’y trompe pas, seuls les ressortissants étrangers de Paris seront reçus… à Aubervilliers.

Les anciens locaux de ce service se trouvaient boulevard de la Villette dans le 10ème arrondissement. Il est difficile de dire que ce lieu aménagé en box d’accueil du type CAF était l’idéal (notamment en terme de confidentialité des échanges), mais il avait le mérite d’être facilement accessible, d’avoir un nombre suffisant de sièges, etc.

Un accès bien compliqué

De l’aveu même de l’ancien directeur régional d’Ile de France, M. Joël Blondel, l’accès à ce site et ses services publics est aujourd’hui un véritable point noir. Certes, on peut s’amuser à prendre une navette fluviale avec les consommateurs venus faire « du shopping au bord de l’eau » dans le centre commercial du Millénaire, mais la localisation au-delà du périphérique, les travaux aux portes de Paris et le manque de transports en commun adaptés (pas de métro, bus bondés) rendent difficile l’accès à ces services tant pour les usagers que les agents.

Arrivé sur le site du Millénaire, il est difficile de repérer les deux bâtiments de la DIRECCTE car aucune signalétique n’est installée. Les habitués du site indiquent maintenant aux petits nouveaux : « c’est simple c’est à côté du centre commercial, c’est le bâtiment où sont accrochées les enseignes commerciales ». Le service public, lui, n’a pas droit à une enseigne…

Des locaux ne permettant pas l’accueil décent des usagers

De façon générale en France, les étrangers attendent dans la rue l’ouverture des services. Ils ne peuvent être reçus que selon des plages horaires restreintes vu la surcharge de travail entretenue par ces services.

Dans les nouveaux locaux du service de la main d’œuvre étrangère de Paris, la soixantaine d’usagers quotidiens patiente et est reçue pour les premiers renseignements dans les courants d’air du hall d’entrée du bâtiment, hall qui est aussi une des entrées du personnel. Une quinzaine de sièges seulement sont à leur disposition sous le regard des caméras de surveillance disposées dans le hall d’entrée.

Un hall d’entrée, lieu de passage, ne peut être ni un lieu décent d’accueil pour les travailleurs étrangers, ni de travail pour les agents du service.

Pourtant, une grande partie du 7eme étage du bâtiment est vide ! Il est même envisagé par la direction de sous louer ses locaux disponibles. Mais, selon la direction, pas question d’installer ailleurs qu’au rez-de-chaussée les locaux de ce service ! D’autres services reçoivent du public dans de bien meilleures conditions dans les étages, pourquoi cette différence de traitement ?

Les orientations xénophobes du gouvernement dégradent les conditions de travail des agents et d’accueil des travailleurs étrangers

La circulaire relative à l’immigration professionnelle de mai 2011 est très claire, il faut refuser en masse les autorisations de travail. Cette orientation augmente considérablement la charge de travail des services pour l’instruction et le traitement des dossiers ; même vite rédigée, une décision de refus demande toujours plus de travail. Si on rajoute à cette pression ministérielle, un déménagement mal préparé, des postes de travail inadaptés, le bruit dû aux entrées et sorties du personnel, la situation du service est explosive ! Au point que les directeurs ont dû prendre le 2 septembre précipitamment deux mesures de restriction d’accueil applicables dès le 5 septembre 2011.

Une première « mesure conservatoire des modalités d’accès des agents sur le site » interdit aux agents de la DIRECCTE, pour se rendre à leur bureau, et autres usagers de passer par le hall d’entrée du bâtiment 2, réservant cette entrée aux travailleurs étrangers. A chacun son entrée, les agents et les usagers « normaux » d’un côté, les étrangers de l’autre. Cette mesure est censée permettre la sécurité des agents de la MOE et répondre à leur ras le bol ! La direction ne veut toujours pas admettre qu’un hall d’entrée n’est pas un lieu d’accueil permettant de retirer ou remettre un dossier, d’obtenir les premiers renseignements, bref un lieu d’accueil du public et de travail décent !

Une deuxième mesure d’urgence énonce « afin de résorber le retard pris dans le traitement des dossiers et faire face à la charge de travail qui découle de la nouvelle orientation des pouvoirs publics en matière d’immigration professionnelle, le service MOE de Paris n’ouvrira au public que du lundi au mercredi ». Silence, on refuse les autorisations de travail en paix !

Nous demandons un véritable service public pour les ressortissants étrangers, un accueil digne de ce nom, et des conditions de travail décentes pour les agents !

Le service de la main d’œuvre étrangère de Paris doit être relogé !

Le service de la main d’œuvre étrangère ne doit pas être une machine à refus d’autorisation de travail et de séjour, instrument de la politique xénophobe de ce gouvernement !

Nos organisations syndicales rappellent leur revendication de suppression du régime d’autorisation pour les travailleurs étrangers et de régularisation de tous les travailleurs sans-papiers !

28/9/2011

Source : Témoignages

Six migrants originaires d’Egypte et de Tunisie sont morts, mercredi 28 septembre, dans l’incendie du squat qu’ils occupaient illégalement, à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Leur route aurait pu les mener dans de nombreux endroits. Mais c’est finalement au bout d’une impasse étroite d’une commune de la petite couronne parisienne qu’elle s'est arrêtée. Dans un immeuble désaffecté voué à la démolition qui avait pour improbables et prestigieux voisins des ateliers de la marque de luxe Hermès.

D’après le ministre de l’intérieur Claude Guéant, qui s’est très vite rendu sur place, l’origine du sinistre est liée à une bougie "mal éteinte" tombée par terre. Le feu se serait déclenché vers 6 heures du matin et les pompiers l’auraient maîtrisé vers 7 h 15. "Les victimes sont décédées par asphyxie ou carbonisées, et quatre personnes ont été très légèrement blessées", selon la procureure de la république de Bobigny, Sylvie Moisson. Ces migrants étaient "probablement" sans-papiers, a-t-elle précisé.

PÉNURIE DE PLACES D'HÉBERGEMENTS D'URGENCE

M. Guéant a lié ce sinistre "à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine". Le ministre a dénoncé "des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration" puis "les laissent face à une vie d'errance et de malheur". Déclaration dont s’est notamment offusqué le président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, aussi présent sur place, voyant plutôt dans l’accident "un nouveau drame lié au manque de places en hébergement d'urgence".

Selon plusieurs témoignages, nombre de ceux qui occupaient le squat étaient en effet des migrants venus clandestinement en France après les révolutions arabes. Vivant dans l’Hexagone depuis quelques mois seulement, souvent sans relais familiaux, ils auraient dû pouvoir accéder à des hébergements temporaires. En théorie, la loi oblige l’Etat à accueillir toute personne en situation de détresse médicale ou sociale, même si celle-ci est en situation irrégulière.

Mais aujourd’hui, faute de financement, les places dites "d’urgence" manquent, particulièrement en Ile-de-France. Les hommes jeunes et célibataires, comme l’étaient la plupart de ces migrants, en sont les premières victimes. Face à la pénurie, priorité est donnée aux familles avec enfants. C’est pour cette raison que beaucoup des jeunes Tunisiens débarqués en France dans la foulée de la chute du régime de Ben Ali, au mois de janvier, se sont retrouvés à dormir dehors.

ÉCHEC DE "L'AIDE AU RETOUR"

Le squat où certains d’entre eux sont morts, ce mercredi, se situait à quelques encablures de la Porte de la Villette. Là où, dans un square situé au pied du périphérique, un grand nombre avaient trouvé refuge ces derniers mois. Des dispositifs "d’aide au retour" ont bien été proposés par l’Office français d’immigration et d’intégration (OFII). Mais les 300 euros proposés en échange d’un rapatriement, même avec une aide supplémentaire de 700 euros accordée par la mairie de Paris, n’ont pas convaincu tous les migrants.

La particularité du drame de Pantin est aussi d’avoir eu lieu dans un quartier que beaucoup d’agents immobiliers de la ville considéraient comme leur "triangle d’or". Proche d’un canal bucolique, bien desservi par le métro et le RER, le foncier peut y atteindre les 5 800 euros le m2. Ces dernières années, la commune y avait d’ailleurs accueilli un nombre croissant de ménages "bourgeois-bohèmes" éjectés de la capitale par la flambée des prix de l’immobilier, ainsi qu’un certain nombre de sièges d’entreprises.

29/9/2011, Elise Vincent

Source : Le Monde

Aux Etats-Unis, le thème de l’immigration est très présent à la une des journaux ce matin (jeudi 29). Avec d’abord cette loi draconienne envers les clandestins que l’Etat de l’Alabama a votée cette année et dont une juge fédérale vient de valider les « dispositions clés », comme le souligne le Christian Science Monitor. Ce jugement, précise le site de Boston, augmente les chances que la police puisse vérifier lors de contrôles de routine la situation des personnes au regard de l’immigration. « D’autres Etats ont voté des lois incluant ce type de mesure, à commencer par l’Arizona l’an dernier »; jusque là, ils ont été désavoués « de façon répétée par les tribunaux à travers le pays ». Dorénavant, « il est hautement probable que la question finisse devant la Cour suprême », conclut le Christian Science Monitor.

Au-delà du jugement dans l’Alabama, les grands quotidiens déclinent, chacun à sa façon, les conséquences d’une gestion plus sévère de l’immigration. Le New York Times décrit par exemple la prospérité des sociétés privées spécialisées dans la répression des clandestins. « Aux Etats-Unis, peut-on lire, où il y a eu près de 400.000 détentions en 2010, par rapport aux 280.000 de 2005, les sociétés privées contrôlent maintenant presque la moitié des lits » de détention des sans-papiers. Mais la Grande-Bretagne, et surtout l’Australie, ajoute le New York Times, ont encore plus privatisé ce secteur.

Le Los Angeles Times évoque, lui, les expulsions de migrants en situation irrégulière en notant que, désormais, avant de les refouler, on les « transfère d’une extrémité de la frontière avec le Mexique à l’autre, par exemple au Texas quand ils ont été appréhendés en Californie, pour rendre la récidive plus difficile, même si, selon les adversaires de ce programme, les expulsés deviennent ainsi la proie du crime organisé ».

29/9/2011

Source : RFI

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