dimanche 7 juillet 2024 22:22

Quotas migratoires, droit de vote des étrangers aux élections locales, régularisations au cas par cas... Ce que proposent les différents candidats

En partenariat avec Terra Nova, Le Nouvel Observateur accompagne le débat d'idées entre les candidats à la primaire socialiste. Comparez les propositions de Martine Aubry, Jean-Michel Baylet, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls sur toutes les thématiques d'actualité: emploi, sécurité, éducation, culture, écologie, fiscalité, international...

LEURS IDEES SUR L'IMMIGRATION

A l’unisson du Parti socialiste, les candidats à la primaire critiquent l’utilisation polémique de l’immigration par Nicolas Sarkozy et les résultats calamiteux de sa politique migratoire. Ils souhaitent au contraire concilier humanisme et pragmatisme.

Régularisations et reconduites à la frontière

Les candidats appellent à cesser la politique de reconduites systématiques à la frontière, politique du chiffre menée par la droite depuis 2007. Jean-Michel Baylet veut ainsi interdire tout objectif chiffré "de performance publique" en matière de lutte contre l’immigration clandestine.

Dans la lignée du PS, Martine Aubry, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls veulent établir une liste de critères transparents pour régulariser les sans-papiers présents sur le territoire "au cas par cas".

Ces critères seraient notamment le fait d’avoir un travail, des enfants scolarisés ou de payer des impôts. François Hollande et Arnaud Montebourg insistent sur la nécessité pour le migrant de démontrer son intégration sur le territoire, notamment par l’apprentissage de la langue.

Le président de Saône-et-Loire met aussi l’accent sur d’autres "conditions individualisées d’intégration" comme les conditions de logement et de vie, les délais du futur regroupement familial et le respect des lois. Le candidat souhaite également donner la possibilité aux employeurs de demander la régularisation de leurs travailleurs sans papiers pour leur permettre de cotiser aux régimes sociaux.

Les personnes qui ne rempliraient pas ces critères doivent être reconduites à la frontière, dans le respect de leurs droits et de la dignité humaine. Manuel Valls l’affirme : "Avec moi, il y aura des régularisations mais aussi des reconduites à la frontière".

Jean-Michel Baylet insiste particulièrement de son côté sur un renforcement des droits pour les migrants. Il souhaite allonger à huit jours le délai de contestation des arrêtés de reconduites à la frontière et développer les alternatives aux centres de rétentions administratifs. Le candidat prône aussi la suppression du délit d’aide au séjour illégal.

Développer l'immigration de travail

Les candidats à la primaire estiment que la France a besoin d’une immigration légale. Ils veulent développer l’immigration de travail, en fonction des besoins du marché de l’emploi et des secteurs qui peinent à recruter. Autre priorité : encourager la venue des étudiants.

Pour ce faire, François Hollande et Manuel Valls, en accord avec le PS, proposent que le Parlement dresse un bilan concerté de la politique migratoire et fixe les orientations futures. Le maire d’Evry met en avant la proposition socialiste pour que ce bilan soit triennal. Le député de Corrèze souhaite que le Parlement se prononce chaque année sur le nombre d’étudiants et de travailleurs que la France est prête à accueillir.

Ségolène Royal oppose quant à elle "l’immigration choisie" de Nicolas Sarkozy à une "immigration partagée" en fonction des métiers en tension. Elle propose de simplifier les procédures de recrutement au niveau local pour s’adapter aux besoins des entreprises en temps réel.

Manuel Valls pour des quotas migratoires

Manuel Valls se démarque des autres candidats et compte mettre en place des quotas migratoires. Ils concerneront "prioritairement" les pays "qui ont des relations historiques, économiques et politiques avec la France".

Ces quotas seront proposés par un organisme réunissant partenaires sociaux, administrations, représentants des pays partenaires, associations et organismes travaillant en direction des immigrés et associations de défense des droits de l’homme. Chaque pays disposera d’un nombre déterminé d’entrées et de droits au séjour. Ce dispositif s’accompagnera d’une politique d’intégration et d’accueil des migrants renforcée.

Titres de séjours progressifs

Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls veulent, comme le PS, réformer le système des titres de séjour. Ils estiment que leur renouvellement annuel ne permet pas de politique d’intégration efficace.

La maire de Lille met en avant la proposition socialiste d’instaurer des titres de séjours progressifs, "d’un an, deux ans, cinq ans, au fur à mesure que les migrants s’intègrent".

Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls veulent de leur côté permettre aux travailleurs qui immigrent de faire des allers-retours entre la France et leur pays d’origine. La présidente de Poitou-Charentes veut créer "un droit sécurisé à l’aller-retour" qui passe par l’instauration de visas permanents. Une idée partagée par Arnaud Montebourg qui précise que ces visas seront pour une durée limitée. Manuel Valls propose de son côté d’introduire un titre périodique, valable cinq ans et renouvelable, pour les migrants qui ne souhaitent pas forcément s’installer sur le territoire mais effectuent de nombreux allers-retours avec leur pays d’origine.

A côté, le maire d’Evry souhaite également mettre en place un titre de séjour valable 10 ans et renouvelable automatiquement. Il sera délivré dès l’arrivée en France avec une autorisation de travail et doit conduire à la naturalisation.

En ce qui concerne les étudiants, Manuel Valls propose d’instaurer un titre de séjour valable cinq ans mais non renouvelable avec une autorisation de travail. Avec Martine Aubry, François Hollande et le projet socialiste, le candidat insiste également sur le caractère intangible du droit d’asile.

Abandon de la polygamie et apprentissage du français

Dans la lignée du PS, les candidats veulent favoriser l’intégration des migrants sur le territoire national. Pour ce faire, Martine Aubry insiste sur la nécessité qu’ils abandonnent aux frontières ce qui est contraire au droit français, comme la polygamie. Avec Arnaud Montebourg et Manuel Valls, elle souhaite que l’Etat les accompagne dans ce processus d’intégration, notamment sur l’apprentissage du français.

Dans le cadre de sa politique de quotas migratoires, le maire d’Evry souhaite de son côté que les candidats aient une préparation à l’immigration durant un trimestre avant leur arrivée Il s’agira d’une formation linguistique, d’informations sur le pays et d’une pré-formation professionnelle.

Avec Arnaud Montebourg, le candidat met aussi en avant la proposition socialiste d’instaurer un "contrat d’accueil et d’intégration". Il explicitera les droits et devoirs des migrants avec un effort marqué porté sur l’apprentissage de la langue.

Le maire d’Evry rappelle également qu’il souhaite privilégier la naturalisation, plutôt que les statuts transitoires. Les titres de séjour valables 10 ans doivent ainsi conduire à la naturalisation et seront délivrés en contrepartie de certaines conditions comme l’apprentissage des valeurs de la République. Pour une politique d’intégration efficace, Manuel Valls insiste particulièrement sur le rôle d’un service civique cadre obligatoire de six à neuf mois pour les 16-25 ans. Les autres candidats évoquent la mise en place d’un tel dispositif pur la jeunesse mais sur la base du volontariat.

François Hollande veut de son côté simplifier l’accès à la nationalité pour les étrangers présents depuis longtemps sur le territoire et propose une cérémonie solennelle au moment de l’entrée dans la citoyenneté.

Droit de vote des étrangers

Tous les candidats aux primaires militent pour accorder le droit de votes aux élections locales aux étrangers. Manuel Valls précise que seules les personnes présentes depuis 10 ans sur le territoire seraient concernées.

Lutte contre l’immigration illégale

A côté d’une immigration légale, les candidats entendent lutter contre les arrivées illégales. Dans la lignée du PS, Manuel Valls veut sanctionner plus sévèrement "les patrons voyous" et intensifier la lutte contre les filières clandestines. Martine Aubry affirme explicitement vouloir augmenter les moyens financiers pour démanteler ces réseaux.

Ségolène Royal justifie sa lutte contre l’immigration illégale car elle pèserait un peu plus sinon "sur les conditions de travail et de vie les gens les plus défavorisés". Elle entend notamment subordonner les avantages fiscaux dans les secteurs qui emploient beaucoup de salariés en situation irrégulière (restauration, BTP, …) à un engagement de moralisation des pratiques et de lutte contre le dumping social.

Coopération européenne et internationale

En accord avec le PS, les candidats insistent sur la nécessité que la politique migratoire française s’inscrive dans un cadre communautaire et en partenariat avec les pays d’émigration.

Manuel Valls veut réformer le fonctionnement de Frontex, l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres, en renforçant son contrôle politique et en s’assurant qu’elle respecte bien les droits de l’Homme. Il milité également pour une politique communautaire sur les Roms. Le maire d’Evry propose aussi d’organiser des conférences régionales annuelles entre l’Europe et les pays méditerranéens et africains pour négocier les quotas migratoires et les contenus des politiques d’immigration.

Jean-Michel Baylet va plus loin dans la coopération européenne et prône la mise en place d’une politique d’immigration européenne. Il souhaite créer un Office en charge de l’immigration qui devra faire appliquer cette politique au niveau de chaque Etat. Il compte aussi renforcer la coopération policière et douanière et harmoniser la gestion des services de rétention administrative des immigrés clandestins.

28/9/2011

Source : Le Nouvel Observateur - Terra Nova

La part consacrée à l'asile dans le budget 2012 consacré à l'immigration et l'asile est en augmentation de 27% pour "tenir compte du niveau élevé des besoins d’hébergement des demandeurs d’asile", a précisé mercredi le ministère de l'Intérieur.

Au total, la mission immigration, asile et intégration voit ses crédits augmenter de 14,1% pour 2012, pour atteindre 632 millions d'euros, dont 376 millions d'euros pour l'asile contre 296 millions en 2011, selon les éléments fournis par le ministère.

Le projet de loi de finance (PLF) comporte des dispositions fiscales visant à modifier le régime de certaines taxes sur les titres de séjour délivrés aux étrangers pour contribuer à la maîtrise des flux migratoires et à la politique d’intégration, note-t-on de même source.

Il s'agit notamment de "supprimer le régime fiscal favorable dont bénéficiaient jusqu’à présent l’immigration professionnelle, de majorer le montant du droit de visa de régularisation de 220 euros à 340 euros, pour renforcer son caractère pédagogique".

28/9/2011

Source : Le Figaro/AFP

Dans ce qui constitue le plus vaste coup de filet jamais réalisé aux Etats-Unis, les autorités américaines ont arrêté 2 901 personnes sans papiers ayant des antécédents judiciaires, a annoncé, mercredi 28 septembre, l'administration des douanes et de l'immigration (ICE).

L'opération "Vérification" ("Cross Check") s'est déroulée dans les cinquante Etats américains ainsi que dans des territoires d'outre-mer au cours d'une semaine, selon la même source.

Parmi les quelque 2 900 personnes arrêtées, 1 282 étaient sous le coup de nombreuses condamnations et plus de 1 600 avaient purgé des peines dans le passé pour des délits tels que attaque à main armée, tentative d'assassinat, séquestration ou trafic de drogue, précise dans un communiqué l'ICE. Un total de 681 immigrés clandestins avaient été expulsés du pays à la suite d'une condamnation, mais étaient revenus sur le sol américain, ajoute l'ICE.

ARRÊTÉS POUR DES DÉLITS MINEURS

"Depuis des années, il y a beaucoup plus de personnes clandestines que celles que peut expulser l'ICE", a déclaré son directeur, M. Morton. "Ce que nous avons fait depuis que nous sommes arrivés au pouvoir (sous la présidence d'Obama) c'est de mettre en place un agenda de priorités", a-t-il souligné. "Notre point de vue est que le mieux est de commencer par les criminels." "Nous avons aussi expulsé des personnes qui n'ont pas d'antécédents", a-t-il cependant reconnu.

Les organisations de défense des droits civils accusent l'ICE et d'autres agences de profiter de l'arrestation d'immigrés sans papiers pour des délits mineurs, comme boire de l'alcool en public, pour les expulser.

L'ICE a déjà réalisé des opérations telles que celle annoncée mercredi, mais cette dernière est la première à avoir été menée de manière simultanée dans tout le pays au cours de la semaine du 17 au 23 septembre. Plus de 1 900 agents y ont participé, selon l'ICE.

"Le résultat de cette opération ciblée des forces de l'ordre souligne l'engagement continu de l'ICE et l'accent mis sur l'arrestation et l'expulsion d'étrangers condamnés pour des crimes et de ceux qui jouent avec notre système d'immigration", a indiqué John Morton.

RECORDS D'EXPULSIONS

Sous la présidence de Barack Obama, le gouvernement américain s'est concentré sur l'arrestation de sans-papiers ayant des antécédents judiciaires, estimant qu'ils constituaient un danger pour la société.

Au total, après deux ans et demi de mandat, plus de un million de clandestins ont fait les frais de cette politique. A ce rythme, le gouvernement Obama dépassera le nombre de déportations réalisées par l'administration de George W. Bush en deux mandats, entre 2001 et 2008.

Durant l'élection présidentielle de 2008, 67 % des Hispaniques américains – la population la plus favorable à une réforme des lois régissant l'immigration – avaient voté pour M. Obama. Mais le président démocrate a échoué par deux fois à faire accepter une réforme majeure par le Congrès, dès sa première année de mandat et en 2010, avant que l'opposition républicaine ne prenne le contrôle de la Chambre des représentants.

La réforme du Dream Act (Development, Relief and Education for Alien Minors, "développement, assistance et enseignement pour mineurs étrangers") voulue par les démocrates doit permettre d'aider quelque deux millions de jeunes clandestins à acquérir la citoyenneté en étudiant à l'université américaine ou en servant dans l'armée.

28/9/2011

Source : Le Monde/AFP

Six migrants originaires d’Egypte et de Tunisie sont morts, mercredi 28 septembre, dans l’incendie du squat qu’ils occupaient illégalement, à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Leur route aurait pu les mener dans de nombreux endroits. Mais c’est finalement au bout d’une impasse étroite d’une commune de la petite couronne parisienne qu’elle s'est arrêtée. Dans un immeuble désaffecté voué à la démolition qui avait pour improbables et prestigieux voisins des ateliers de la marque de luxe Hermès.

D’après le ministre de l’intérieur Claude Guéant, qui s’est très vite rendu sur place, l’origine du sinistre est liée à une bougie "mal éteinte" tombée par terre. Le feu se serait déclenché vers 6 heures du matin et les pompiers l’auraient maîtrisé vers 7 h 15. "Les victimes sont décédées par asphyxie ou carbonisées, et quatre personnes ont été très légèrement blessées", selon la procureure de la république de Bobigny, Sylvie Moisson. Ces migrants étaient "probablement" sans-papiers, a-t-elle précisé.

PÉNURIE DE PLACES D'HÉBERGEMENTS D'URGENCE

M. Guéant a lié ce sinistre "à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine". Le ministre a dénoncé "des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration" puis "les laissent face à une vie d'errance et de malheur". Déclaration dont s’est notamment offusqué le président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, aussi présent sur place, voyant plutôt dans l’accident "un nouveau drame lié au manque de places en hébergement d'urgence".

Selon plusieurs témoignages, nombre de ceux qui occupaient le squat étaient en effet des migrants venus clandestinement en France après les révolutions arabes. Vivant dans l’Hexagone depuis quelques mois seulement, souvent sans relais familiaux, ils auraient dû pouvoir accéder à des hébergements temporaires. En théorie, la loi oblige l’Etat à accueillir toute personne en situation de détresse médicale ou sociale, même si celle-ci est en situation irrégulière.

Mais aujourd’hui, faute de financement, les places dites "d’urgence" manquent, particulièrement en Ile-de-France. Les hommes jeunes et célibataires, comme l’étaient la plupart de ces migrants, en sont les premières victimes. Face à la pénurie, priorité est donnée aux familles avec enfants. C’est pour cette raison que beaucoup des jeunes Tunisiens débarqués en France dans la foulée de la chute du régime de Ben Ali, au mois de janvier, se sont retrouvés à dormir dehors.

ÉCHEC DE "L'AIDE AU RETOUR"

Le squat où certains d’entre eux sont morts, ce mercredi, se situait à quelques encablures de la Porte de la Villette. Là où, dans un square situé au pied du périphérique, un grand nombre avaient trouvé refuge ces derniers mois. Des dispositifs "d’aide au retour" ont bien été proposés par l’Office français d’immigration et d’intégration (OFII) avec l’appui d’associations comme France Terre d’Asile. Mais les 400 euros proposés en échange d’un rapatriement n’a pas convaincu beaucoup de migrants, le prix du passage clandestin vers l’Europe pouvant aller jusqu’à 1 200 euros.

La particularité du drame de Pantin est aussi d’avoir eu lieu dans un quartier que beaucoup d’agents immobiliers de la ville considéraient comme leur "triangle d’or". Proche d’un canal bucolique, bien desservi par le métro et le RER, le foncier peut y atteindre les 5 800 euros le m2. Ces dernières années, la commune y avait d’ailleurs accueilli un nombre croissant de ménages "bourgeois-bohèmes" éjectés de la capitale par la flambée des prix de l’immobilier, ainsi qu’un certain nombre de sièges d’entreprises.

28/9/2011, Elise Vincent

Source ; Le Monde

Les groupes parlementaires du National se sont montrés intransigeants sur le dossier de l'asile et de l'immigration mercredi, avant le vote sur 10 propositions.

Les fronts demeurent en matière d’asile et d’immigration. Tous les groupes parlementaires l’ont montré mercredi à l’occasion d’une session extraordinaire du Conseil national lors de laquelle ils sont appelés à voter sur des dizaines de propositions.

L’UDC, qui multiplie les interventions sur le sujet, a répété ses critiques de la politique actuelle du Conseil fédéral, appelant à dénoncer les accords de Schengen et Dublin, ainsi que la libre circulation des personnes. «On ne peut plus renvoyer de requérants d’asile en Grèce, et l’Italie ruse pour échapper à ses responsabilités que lui confère l’accord de Dublin, qui ne fonctionne plus», a dit Hans Fehr (UDC/ ZH).

Ces deux accords signés avec l’Union européenne ont augmenté les charges administratives sans apporter les bénéfices escomptés, a- t-il ajouté. Selon lui, la Suisse doit prendre en charge son propre destin tant en matière d’asile que de politique des étrangers pour répondre aux besoins de son économie.

Et l’UDC de mettre le doigt sur les admissions provisoires, trop nombreuses, qui représentent 60% des demandes d’asile. Or une personne en situation provisoire devient généralement un résidant éternel, ce qui n’était pas du tout le but.

Importance économique

Les groupes PLR, PDC/PEV/PVL et PBD ont pour leur part insisté sur l’importance que revêtent les travailleurs étrangers pour la bonne santé de l’économie suisse. Et Hugues Hiltpold (PLR/GE) de prendre un peu de recul, quand la Suisse était si pauvre, au XIXe siècle. Ses habitants émigraient dans le nouveau monde. Depuis, la Suisse a profité de la globalisation du commerce et des accords bilatéraux.

Or aujourd’hui, les attaques de l’UDC contre la libre circulation et les accords bilatéraux menacent toute son économie. «Une attitude irresponsable qui risque d’obliger nos jeunes à émigrer à nouveau et devenir des mercenaires», a déclaré le Genevois.

Urs Hany (PDC/ZH) voit lui la solution aux problèmes d’immigration dans un renforcement de la collaboration internationale. Hans Grunder (PBD/BE) va dans le même sens: trouver des solutions au lieu de faire porter le chapeau aux étrangers.

La marge de manoeuvre est réduite, a admis M. Grunder. Selon lui, on doit limiter le regroupement familial au minimum de ce qu’exige le droit international. La Suisse est encore trop généreuse avec ceux qui n’ont pas de travail, a-t-il affirmé.

Electoralisme

La plupart des propositions sur lesquelles le National devra voter proviennent des partis bourgeois, pourtant à l’origine des lois en vigueur, a relevé Antonio Hodgers (Verts/GE). Revenir régulièrement sur ses propres propositions est un sacré aveu d’échec, a-t-il renchéri. «Mais à l’approche des élections, peut- être que l’objectif est ailleurs», a-t-il lancé.

Et M. Hodgers de dénoncer l’hypocrisie dans le traitement de l’immigration extra-européenne. «On a besoin de cette main d’oeuvre mais on fait comme si elle n’existait pas». Une politique de l’autruche qui conduit à une multiplication des sans-papiers, selon l’écologiste.

Une fois que les migrants sont là, plutôt que de dépenser beaucoup d’énergie à vouloir les chasser, il serait préférable, de l’avis des Verts, de chercher à bien les intégrer. «Mais comment prétendre à une bonne intégration si on empêche à un immigré de vivre avec sa femme et ses enfants?», a-t-il dit.

Craintes infondées

Allant dans le même sens, Ada Marra (PS/VD) a relativisé les craintes d’une invasion d’Africains du Nord consécutive aux printemps arabes, objet d’un premier débat avant l’été. «On les cherche encore dans nos rues», a ironisé la socialiste.

Sur 1,7 million d’étrangers en Suisse, seuls 40’000 émargent au secteur de l’asile, un nombre stable depuis de nombreuses années, a ajouté Ada Marra. A voir la plupart des interventions ce matin, on fait une montagne de cette immigration au lieu de parler de tout ce qu’elle apporte à l’économie, a-t-elle ajouté en précisant que 67% des étrangers sont porteurs d’un diplôme d’une haute école.

28/9/2011

Source : Le Matin.ch

Le livre d'Hervé Algalarrondo, journaliste au « Nouvel Observateur», jette un pavé dans la mare. Selon lui, les adeptes de la «préférence immigrée» défendent très mal la cause des immigrés…Suite

La future politique migratoire de Nicolas Sarkozy, s’il est réélu, risque d’être pire que celle de son premier mandat. En effet, l’aile droite de l’UMP, la Droite populaire, a accouché de 12 propositions que le candidat sortant pourrait inclure dans son programme. Elle propose notamment de « renforcer les contrôles face à l’immigration » et durcir les conditions d’octroi de la nationalité française.

Dans ses « 12 propositions pour 2012» destinées au candidat Sarkozy, la Droite populaire, un collectif d’une quarantaine de députés dirigé par Thierry Mariani ministre des Transports, propose de durcir la politique d’immigration. Cette aile droite de l’UMP conseille au président sortant de « renforcer les contrôles face à l’immigration… » et de « lutter contre le communautarisme ».

Ces deux mesures phares devront se traduire par la limitation de « l'assistance au strict minimum vital » pour les sans-papiers et par la limitation de leur durée d’accueil en hébergement de stabilisation. Quant à l’acquisition de la nationalité française, ces députés proposent d’« instaurer un droit de la volonté pour l'acquisition de la nationalité française à 18 ans » et mettre « fin à son automaticité ».

La Droite populaire pense qu’il faut « limiter strictement le regroupement familial », refonder le droit d’asile tout en attribuant la carte de résident qu’aux « seuls demandeurs ayant une réelle connaissance de la langue française et manifestant une réelle volonté d'intégration ». Ces extrémistes de l’UMP recommandent également à Sarkozy de « renforcer les critères de déchéance de la nationalité ».

Pas de vote pour les étrangers

L’Etat à leurs yeux, doit davantage « promouvoir la laïcité et la République et lutter contre les communautarismes ». Ils préconisent également l'interdiction de la polygamie en France. Sarkozy est appelé à promouvoir l’égalité homme-femme et réaffirmer l'universalité et l'enseignement de la langue française. Last but not least, la quarantaine de députés autour du ministre des Transports recommande au candidat de l’UMP de « s’opposer au droit de vote et d’éligibilité des étrangers ».

Une myriade de propositions qui n’ont rien de « provocateur » selon Christian Vanneste, député UMP à l’assemblée nationale, mais qui ne sont nullement de nature à détendre la politique de l’immigration. Au contraire, elle va davantage se durcir si le candidat Sarkozy « a le loisir de piocher » dans ce menu préparé par sa Droite populaire. Une aile dure qui, après le « pari de la notoriété », souhaite « remporter celui de la crédibilité » en faisant de l’immigration son principal cheval de bataille.

27/9/2011, Oumar Baldé

Source : Yabiladi

Une rencontre littéraire à la Villa des Arts de Casablanca est prévue, ce soir à 19h, avec l'auteur et journaliste Zakya Daoud, au tour de son ouvrage La diaspora marocaine en Europe...Suite

Ils avaient longuement occupé l’espace médiatique pendant l’été, s’épanchant sur leurs thèmes de prédilection : l’insécurité et l’immigration. Mardi, la Droite populaire, collectif co-fondé au sein de l'UMP par le ministre Thierry Mariani et le député Lionnel Luca, a décidé de s’inscrire de nouveau à l’agenda politique, présentant tout un programme pour 2012.

La démarche de ces députés ancrés à la droite de la droite et décriés jusque dans les rangs de l'UMP a toutefois connu un petit raté : le texte devait initialement être présenté la semaine prochaine. Mais la bourde d'un membre du collectif, qui l'a publié, par erreur, lundi soir sur son blog, a poussé la Droite pop' à avancer sa sortie.

Des "conseils" plus qu’un programme

Taxation des riches, suppression du CDD mais CDI plus flexible, fin du collège unique, lutte contre la fraude : les propositions des 42 députés du groupe sont larges. Ils souhaitent, par exemple, valoriser les enseignements "fondamentaux" à l’école - lire, écrire, compter. Ils s'attaquent aussi à la fiscalité, proposant le maintien d'une taxe sur les revenus supérieurs à 250.000 euros par an, une nouvelle tranche d'impôt sur le revenu à 45% et la soumission des revenus du capital (dividendes, plus-values immobilières...) au même barème.

Au final, toutes ces mesures "font un peu figure de fourre-tout", analyse, sur Europe1.fr, Gaël Brustier, auteur de Voyage au bout de la droite. "Ils revendiquent le bon sens, plus qu'ils ne présentent un véritable programme", ajoute le spécialiste de l’histoire politique de la droite, proche du PS.

En somme, "ils sont dans le conseil, plus que dans l’action". Pour preuve : ils parlent de fiscalité, mais pas de la situation financière mondiale. "Ils sont déconnectés… trois crans en-dessous de la réalité économique", estime Gaël Brustier. Le collectif de la Droite populaire "essaie, en fait, de construire le corpus doctrinal d’une droite qui en est privée depuis plusieurs années", poursuit-il. Bref, "ces députés cherchent à peser dans les tractations qui s’ouvrent à droite, à l’approche de la campagne présidentielle".

Fond de commerce : immigration et sécurité

Sur l'immigration, thème favori de la Droite populaire, les quarante députés reprennent des propositions qu'il avaient déjà annoncées et pour lesquelles l'UMP ne les a jamais rappelés à l'ordre. Ils souhaitent supprimer toute subvention aux associations venant en aide aux sans-papiers, pour qui "l'assistance" serait limitée au "strict minimum vital". Ils proposent également restreindre le regroupement familial et rendre possible le non renouvellement du titre de séjour pour un étranger condamné à au moins un an de prison.

Enfin, pour mieux lutter contre la fraude sociale, la Droite populaire propose un "registre national centralisé" des allocataires sociaux, comme le réclamait Thierry Mariani cet été, mais aussi la création d'une "carte de sécurité sociale sécurisée".

Ces propositions constituent la "marotte" de ce collectif. "Il n’y a rien de bien nouveau, dans ces solutions 'sécuritaires' ", décrypte Gaël Brustier. Les membres de la droite pop’, Christian Vanneste (Nord), Thierry Mariani (Vaucluse), Lionnel Luca (Alpes-Maritimes) sont issus de régions où la droite a perdu du terrain face au Front National. "Cette posture sécuritaire, c’est donc, avant tout, pour tenter de conserver leur électorat en région", analyse l’auteur.

Tentative "inutile" de braconnage sur les terres FN

"C’est effectivement une énième tentative de braconnage sur les terres du FN", renchérit Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême-droite. A l’approche de la présidentielle, "l’UMP semble oublier que cette démarche ne fonctionne pas. La droite traditionnelle ne peut tout bonnement pas aller aussi loin que le Front national. Il y a des lignes jaunes sur lesquelles elle bute. Elle ne peut pas, comme Marine Le Pen, prétendre vouloir inverser les flux migratoires ou rétablir la peine de mort", ajoute-t-il, estimant que la droite ne récupérera pas ainsi des électeurs frontistes.

Du côté du FN, la réponse n’a pas tardé. Dans une vidéo mise en ligne sur le site de son parti, Marine Le Pen a ainsi décliné ses propres mesures de lutte contre la fraude sociale, en ironisant sur les "montagnes de promesses" de la Droite populaire, "cette agence de publicité mensongère".

28/9/2011

Source : Le Figaro

La représentation politique, à l'approche des législatives du 25 novembre, est un sujet d'actualité. Abdou Menebhi, membre du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) en parle...Suite

Plus de 4000 enfants mineurs extracommunautaires, dont 3.739 non accompagnés, sont arrivés depuis le début de l'année en Italie, a indiqué mardi le ministre italien de l'intérieur, Roberto Maroni.

Le ministre, qui intervenait devant la commission parlementaire en charge des questions de l'enfance, a précisé que 2.705 enfants mineurs ont débarqué sur la seule l'île de Lampedusa, entre les côtes tunisiennes et italiennes.

Selon les chiffres officiels, près de 48.000 migrants venant de Tunisie et de Libye ont débarqué, depuis début janvier, sur les côtes italiennes, essentiellement à Lampedusa.

A ce jour, les mineurs non accompagnés sont au nombre de 6.946 dont 6.020 non identifiés, a ajouté Maroni. Jusqu'à ce qu'ils aient atteint l'âge de la majorité, les mineurs extracommunautaires non accompagnés se voient délivrés des permis de séjour pour études ou travail pour une période non inférieure à deux ans.

Maroni a tenu, à cet égard, à souligner le plein respect par son pays des traités internationaux sur la protection des droits des enfants mineurs, se félicitant qu'il n'y ait pas de violation de la loi en la matière et que le système d'assistance italien dans ce domaine "se soit révélé efficace et à la hauteur de la situation d'urgence que nous affrontions".

L'engagement pris est de "fournir le maximum d'assistance possible aux mineurs. Parfois nous ne réussissons pas, mais nous sommes disposés à améliorer le système d'accueil et protection", a conclu le ministre dont les propos ont été rapportés par l'agence Ansa.

27/9/2011

Source : MAP

Une circulaire du ministère de l'intérieur limite le passage des diplômés vers le salariat. Alors que la France accorde chaque année entre 60 000 et 70 000 visas à des étudiants étrangers, les jeunes diplômés de juin se retrouvent dans une situation inédite…Suite

Le long-métrage "Mirages" du jeune cinéaste Talal Selhami a été sélectionné pour la compétition officielle du Festival International du Film Fantastique de Sitges, prévu du 6 au 16 octobre dans la commune catalane.

Cette fiction (1h45 min) met en scène cinq personnes aux profils très différents qui postulent pour un poste de responsabilité au sein d'une multinationale récemment implantée au Maroc.

Les candidats, qui se voient proposer une ultime épreuve dans un lieu tenu secret afin de les départager, acceptent et montent à bord d'un minibus dépourvu de vitres.

Après des heures de route, le véhicule a un accident. Réunissant leurs forces pour sortir de la carcasse de métal, les personnages du film se retrouvent perdus en plein milieu du désert, le conducteur du bus ayant disparu.

Ne sachant si l'accident est réel ou si l'épreuve commence, les candidats vont errer dans le désert à la recherche d'indices, sous l'emprise de visions qui vont les confronter à leurs angoisses les plus refoulées.

"Mirages", de l'avis de Talal Selhami, est un film "d'aventure fantastique, un thriller, un film un peu à la croisée des genres. Une quête personnelle pour les cinq personnages".

Le tournage du long-métrage était "très compliqué tant pour les conditions physiques que pour les contraintes budgétaires et de temps", a-t-il confié à la presse.

Les principaux rôles du film sont incarnés par Aïssam Bouali, Mustapha El Houari, Omar Lotfi, Meryam Raoui, Karim Saïdi.

Créé en 1967, le Festival International du Film Fantastique de Sitges a attiré au fil des éditions de grands noms comme Anthony Hopkins, Quentin Tarantino, Jodie Foster, Cameron Diaz et bien d'autres. Chaque année, ce festival propose un coup de projecteur sur les dernières technologies du cinéma.

L'édition 2011 rendra hommage à Steven Spielberg pour "Artificial Intelligence", l'un des films fantastiques les plus regardés.

27/9/2011

Source : MAP

 Il est difficile d'expliquer les visions que les peuples ont les uns des autres. Mais voici une exposition intelligente sur l'intimité du Maroc avec l'Europe…Suite

Lancé par le festival Envol & Macadam - le plus important festival et tremplin québécois de musiques alternatives en scène depuis 16 ans - Planet Rox est une compétition internationale destinée à découvrir les meilleurs groupes émergents de par le monde pour les présenter au public. Dans le cadre du partenariat liant le festival L’Boulevard et le festival Envol & Macadam, un jury de la compétition a fait le déplacement en mai dernier à Casablanca lors de la 13ème édition du Tremplin qui s’est tenue à la Fabrique Culturelle des Abattoirs…Suite

Les plaintes pour délits attribués à l'extrême droite, notamment xénophobes, racistes, islamophobes ou anti-sémites, ont connu en 2010 en Autriche une forte augmentation, de 28% par rapport à 2009, a annoncé hier soir le ministère autrichien de l'Intérieur, dans son rapport annuel.

Ainsi, en 2010, 580 délits liés à l'extrême droite ont fait l'objet d'enquêtes policières.

Dans le domaine de l'immigration clandestine, le ministère de l'Intérieur constate "une renaissance de la route des Balkans", particulièrement via la ville de Subotica, à la frontière entre la Serbie et la Hongrie. Les immigrés clandestins transportés par les réseaux de passeurs sont principalement originaires de l'Afghanistan, du Pakistan, de l'Irak, de l'Iran et du continent africain.

En revanche, le nombre des demandes d'asile est en net recul, en baisse de 30,4% par rapport à 2009 et seulement 2.977 ont été acceptées contre 13.290 refus.

Côté pornographie et tourisme sexuel à caractère pédophile, 1.046 cas concernant des ressortissants autrichiens ont été enregistrés. Enfin, dans le domaine de la lutte contre la corruption, le ministère de l'Intérieur a constaté en 2010 une hausse de 12% des enquêtes.

27/9/2011

Source : Le Figaro/AFP

Ils sont les héros du film d'Ismaël Ferroukhi, Les hommes libres, en salle mercredi, qui raconte comment, sous l'occupation, des Juifs ont été sauvés de la déportation par la Mosquée de Paris. 

Ils ne se sont pas revus depuis la fin du tournage des Hommes libres . Quand Tahar Rahim, chapeau melon, tee-shirt blanc et veste noire, pénètre dans les salons feutrés de chez Ladurée, il sourit immédiatement en voyant Michael Lonsdale déjà installé. Nul besoin d'être grand clerc pour sentir que ces deux-là s'entendent à merveille, et qu'ils se vouent une admiration mutuelle. «Parmi les comédiens de la nouvelle génération , souligne Lonsdale d'une voix bienveillante, il est l'un des plus instinctifs, l'un des plus naturels. Jouer avec lui a été très facile: un véritable plaisir. Je n'en dirais pas autant de tous les autres jeunes acteurs.»

Étaient-ils au courant que le fondateur et recteur de la Grande Mosquée de Paris avait été soupçonné de protéger des Juifs et des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale? « Justement non !, répond du tac au tac Tahar Rahim. Je n'en avais jamais entendu parler. Comme tout le monde. J'ai aimé le projet parce qu'il racontait quelque chose de formidable . Un épisode réel et oublié de la Seconde Guerre mondiale qui avait tout d'une histoire de cinéma. Et puis le personnage que l'on me proposait était très intéressant. Du coup, j'ai foncé!»

Sortant de sa réserve, Michael Lonsdale ajoute: «Tahar a parfaitement rendu le côté indécis de cet Algérien qui ne sait pas trop quoi faire… » Et le jeune acteur de rebondir sur les propos de son aîné. «Le jeune Younès cristallise les destins de plusieurs personnes en un seul rôle. Ismaël Ferroukhi a créé ce jeune immigré algérien comme un patchwork de plusieurs destins croisés. Younès n'a pas le tempérament d'un héros de la Résistance. Il collabore d'abord avec les Allemands en croyant qu'il y gagnera la liberté. Il veut survivre dans cet enfer. Younès n'est pas Che Guevara ! Mais c'est quelqu'un qui va se laisser porter peu à peu par la vérité. À un moment donné, il se rendra compte qu'il est en train de faire quelque chose de mal. On se rend toujours compte de ce genre de chose… » Tahar Rahim s'est totalement immergé dans son rôle en se plongeant dans une abondante iconographie des années 1940. Son but? Essayer de retrouver le style de cette période. « Je me suis beaucoup inspiré de photographies des gens de cette époque. J'ai fait en sorte que Younès adopte une démarche raide. Selon moi, un homme des années 1940 ne peut se déplacer avec la nonchalance des gens d'aujourd'hui. »

«Non, c'est toi que je veux» 

De son côté, Michael Lonsdale avait un bel atout dans son jeu. Facétieux, il le dévoile non sans malice. «J'avoue que Si Kaddour Benghabrit n'était pas totalement un inconnu pour moi, reconnaît-il. Quand Ismaël Ferroukhi est venu me proposer le rôle, nous avons d'abord pris un thé au café Le Vauban en bas de chez moi. Il m'a parlé du rôle et j'ai objecté qu'il faudrait un Arabe pour jouer le personnage. Catégorique, il m'a répondu: “Non, c'est toi que je veux !” Alors je lui ai révélé que Si Kaddour était un ami de ma famille, du côté de ma mère. Ismaël est alors tombé des nues. Bien sûr, moi je ne l'ai pas connu. J'avais 4 ans et on ne m'emmenait pas à la Mosquée. En revanche, mes tantes, qui étaient filles de colons, ont connu Benghabrit en Algérie étant jeunes. Puis il a été nommé interprète au Maroc. Il était très recherché à l'époque. Ma tante Anne-Marie avait l'habitude de le retrouver pour fumer le kif avec lui. Au Maroc, le kif s'achetait dans la rue. Ce n'était pas du tout interdit comme maintenant. J'ai d'ailleurs retrouvé une photo où on la voit aux côtés de Si Kaddour. Ce qui est plutôt rare car on n'invitait pas beaucoup les dames dans les cérémonies officielles. Pourtant elle était là parce que très appréciée et gentille.» Loin de vouloir incarner «un personnage religieux», Michael Lonsdale ajoute que le recteur de la Grande Mosquée a avant tout une responsabilité administrative. «Je ne suis pas un imam. Ou un moine comme frère Luc !  . Interpréter Si Kaddour Benghabrit a été un grand bonheur. J'ai enfilé son costume et sa djellaba comme si c'était celle d'un ami!»

Ce que Lonsdale ne dit pas, c'est qu'il a vécu et connu le Maroc de très près entre 8 ans et 18 ans, durant la guerre. «Dans le film comme dans la réalité, Si Kaddour Benghabrit a joué gros avec les Allemands , précise admiratif Lonsdale; il a réellement réussi à embobiner des colonels allemands en jouant sur le fil du rasoir.» Si tous deux regrettent que le tournage n'ait pas eu lieu à la Grande Mosquée de Paris, qui reste avant tout un lieu de prière, ils s'accordent pour dire que les lieux de tournage à Rabat dans un immense palais de style hispano-mauresque ont été enchanteurs. «Ce qui me plaît aussi dans le film , conclut Lonsdale, c'est que le sujet traité par Les Hommes libres, ce combat pour la liberté par-delà les différences, eh bien, il résonne d'étrange manière car il a été rattrapé par l'actualité brûlante liée au printemps arabe. J'y vois un espoir. C'est bien de montrer que des gens ont su respecter totalement une appartenance religieuse différente .»

LA CRITIQUE

Inspiré de faits réels, Les Hommes libres aborde un aspect largement méconnu de l'histoire de France. La grande mosquée de Paris a servi de lieu de résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Ismaël Ferroukhi signe une fresque historique d'une grande beauté classique, qui restitue parfaitement l'atmosphère dense et tendue du Paris sous l'Occupation. La mort rôde dans les jardins de la mosquée. Derrière les moucharabiehs s'orchestre un tragique balai d'espions et de résistants, sur une musique envoûtante où perce la belle voix d'un jeune juif qu'on croit arabe. Au centre de ce jeu de dupes, Michael Lonsdale est impérial dans la peau du recteur Si Kaddour Benghabrit. Malin comme un vieux renard, il joue les maestros, sachant que la moindre fausse note peut lui être fatale. Quant à Tahar Rahim, il compose avec une belle sobriété le personnage de Younès, un jeune immigré algérien ballotté par les aléas de la guerre mais qui saura devenir un héros malgré lui.

DÉCRYPTAGE - Derrière la fiction, une réalité oubliée

Des Juifs auraient été sauvés de la déportation par la Mosquée de Paris. C'est l'un des points forts traités dans le long-métrage d'Ismaël Ferroukhi. Les spectateurs qui ont pu assister aux avant-premières ou à la projection lors du Festival de Cannes avaient tous cette question à la bouche: quelle est la part de fiction, quelle est la part de réalité? Le rôle du jeune contrebandier tenu par Tahar Rahim est une création du réalisateur. Mais deux hommes ont bel et bien existé, et ont tenu une part importante dans cette histoire: le premier est Si Kaddour Benghabrit, fondateur de la Mosquée de Paris et premier recteur de cette institution créée en 1926. Son personnage est campé par Michaël Lonsdale. Le second est le chanteur Salim Halali, joué par Mahmoud Shalabi.

Salim Halali était d'origine juive (son vrai prénom était Simon), et, durant l'Occupation, il a échappé aux rafles grâce à la protection de Si Kaddour Benghabrit: tout le monde pensait que le chanteur était arabe et musulman. Il faut dire que, dans leur langue, leur musique et leur culture, les deux communautés, juive séfarade et nord-africaine, étaient très proches. Salim Halali, mort en 2005 dans l'anonymat d'une maison de retraite après une longue et riche carrière, a souvent affirmé qu'il devait la vie sauve au recteur de la mosquée de Paris, grand amateur de musique. Son cas était-il isolé? Il semble que non, et que des enfants juifs auraient passé deux ou trois jours dans les sous-sols de la Mosquée en attendant de fuir ailleurs, notamment au Maroc. D'ailleurs, dans le film, un officier allemand se plaint de l'existence d'un réseau d'aide aux Juifs. Ce passage n'est pas une fiction. La lettre lue par l'officier est bel et bien réelle. Le Figaro a pu se la procurer aux archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères. Elle était adressée au général Weygand et expédiée de Vichy, en date du 24 septembre 1940. Voici ce qui est écrit : « Les autorités d'occupation soupçonnent le personnel de la mosquée de Paris de délivrer frauduleusement à des individus de race juive des certificats attestant que les intéressés sont de confession musulmane. L'imam a été sommé, de façon comminatoire, d'avoir à rompre avec toute pratique de ce genre. Il semble, en effet, que nombre d'israélites recourent à des manœuvres de toute espèce pour dissimuler leur identité (…) »

Une centaine d'enfants sauvés

Ce n'est pas la première fois que cet épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale est évoqué. Dans un documentaire diffusé en 1991 sous le titre La Mosquée de Paris: une résistance oubliée, le cinéaste Derri Berkani apporte d'autres témoignages, et parle déjà de Salim Halali. Aziza Benghabrit, la fille de Si Kaddour Benghabrit, qui vivait au sein même des appartements privés de l'édifice religieux, se rappelle: « Quelques mois après la mort de mon père (en juin 1954, NDLR), on racontait qu'il avait sauvé des Juifs. Au moins, on est sûr d'une chose: Salim Halali était souvent à la mosquée, et il n'a jamais rencontré de problèmes, ni avec les Allemands ni avec la Gestapo.» 

Il est difficile de connaître précisément l'ampleur de ce réseau. Dans le documentaire de Derri Berkani, on parle d'une centaine d'enfants sauvés. Mais, après tout, le chiffre importe peu : une citation commune au Talmud et au Coran ne dit-elle pas à peu près ceci  «Qui sauve une vie sauve l'humanité entière »? (Mohammed Aïssaoui)

27/9/2011, Olivier Delcroix

Source : Le Figaro

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