Le président du Conseil de la communauté marocaine a l'étranger M. Driss El Yazami accueille le Premier ministre M. Abbas El Fassi et le ministre de la culture M. Bensalem Himmich et d'autre personnalités au stand du CCME et l'Artisanat du Maroc dans le cadre de l'ouverture du 17ème édition du Salon international de édition et du livre (SIEL 2011)...Suite
Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) en partenariat avec L’Artisanat du Maroc prennent part à la 17ème édition su Salon international du livre et de l’édition qui aura lieu jusqu’ au 20 février.
La thématique de cette année porte sur « Littératures, migrations, méditerranée ».
Il s’agit de la troisième participation du CCME au salon international du livre et de l’édition. Présent depuis 2009, le stand du CCME a toujours connu une affluence importante des visiteurs du salon. Il représente aussi l’occasion de jeter un clin d’œil sur la littérature de la diaspora et de créer des ponts d’échange entre les Marocains d’ici et d’ailleurs. Sur une superficie de 270m2 et sur deux niveaux, le CCME et l’Artisanat du Maroc proposent un menu riche et divers. Cette année, plus de 150 invités toutes disciplines confondues. Romanciers, poètes, chercheurs, philosophes sont attendus. D’origines diverses, ils sont de l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, Liban, La Palestine, la Grèce, la Turquie, l’Italie, la France, l’Espagne, l’Iraq et autres.
Le stand offre, à la liesse des pèlerins, plus de 1200 titres d’ouvrages incluant plusieurs genres littéraires entre romans, essais, études, revues, et des livres consacrés à l’édition jeunesse. Dialogues, signatures, tables rondes et conférences sont à l’affiche. Les professionnels débattront d’une une panoplie de thématiques : « Littératures méditerranéennes et horizons migratoires », « la situation actuelle du roman de la langue français au Maroc », « Penser la Méditerranée », « de l’hospitalité : accueillir l’autre », « Langues et cultures d’origine en immigration : quel apprentissage pour quel modèle ? », « Ecritures siciliennes sur l’autre », « L’Islam en Europe », « Femme et éditrice en Méditerranée », « Sportifs marocains du monde »,etc. Ces débats seront animés par des auteurs et écrivains de tous horizons. Parmi les invités, Salim Jay, Mohamed Larbi Messari, Antoni Segura i Mas de l’Espagne, Kacem Basfao, Mohamed Hmoudane, Mostapha Kebir Ammi, Mohamed Nedali, André Azoulay, Abdellatif Laâbi, Siham Bouhlal, Hassan Najmi, Marco Nereo Rotelli de l’Italie, Abdelwahab Medden de la Tunisie et autres seront de la fête. Le CCME et l’Artisanat du Maroc rend hommage cette année à quatre figures de renommée de la scène culturelle. Il s’agit de la directrice de la Casa arabe en Espagne, Gema Martine Munoz. Sociologue, elle a occupé le poste de professeur de sociologie arabe et islamique à l’Université autonome de Madrid.
L’on ne manquera pas de rendre un hommage posthume à Edmond Amran El Maleh, décédé cette année et à Gildas Simon, géographe et chercheur spécialiste en immigration. Le cinéaste tunisien Mustapha Hasnaoui sera également honoré à cette occasion. Le salon c’est aussi un moment de détente et de découverte. Une nuit consacrée à la thématique de l’immigration aura lieu à la Villa des arts avec le concours du service du Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France, l’Institut Cervantès de Casablanca, l’Institut Culturel Italien de Rabat et la délégation Wallonie-Bruxelles.
Le public jeune n’est pas en reste. Tout un programme lui est spécialement concocté. Il comprend des animations jeunesse, des ateliers de contes, de musique et de lectures ainsi qu’un atelier sur le processus de fabrication du livre.
12/2/2011, Soumia Yahia
Source : Al Bayane
Les autorités tunisiennes ont arrêté ces derniers jours plus de 1.000 candidats à l'émigration clandestine vers l'Europe alors que des milliers d'entre eux ont débarqué sur la petite île de Lampedusa, a rapporté dimanche le quotidien Effabah citant des sources sécuritaires.
Au moins un Tunisien est mort lors de la traversée, sans doute six, selon les bilans recueillis par Effabah (Le Matin) et l'agence officielle TAP.
Un jeune Tunisien s'est noyé et un autre était porté disparu après le naufrage samedi d'une barque transportant 12 immigrants clandestins au large de Zarzis (sud-est), avait rapporté TAP samedi.
Ces derniers jours, la garde nationale a arrêté 1.000 à 1.500 personnes qui tentaient de rejoindre l'Europe, ont indiqué des sources sécuritaires à Effabah.
Sur l'île de Djerba (sud), notamment, elle a bloqué quatre tentatives d'émigration et arrêté 200 clandestins venant de Tataouine (centre), Gafsa (centre-ouest), Ben Guerdane (sud-est) et Medénine (est).
La garde nationale a aussi retrouvé cette semaine quatre cadavres à bord d'un zodiac au large de Sfax (sud), ont indiqué les mêmes sources selon qui il pourrait s'agir de clandestins qui se seraient perdus lors de leur traversée et seraient morts de faim et de soif.
Au total, quelque 5.000 clandestins, pour la plupart tunisiens, ont débarqué en cinq jours sur la petite île italienne de Lampedusa, située à 138 km des côtes tunisiennes, selon des sources concordantes en Italie.
L'Italie, qui craint une crise humanitaire, a demandé à l'Union européenne de prendre rapidement une décision définitive, d'ici une dizaine de jours, sur le déploiement d'une mission Frontex pour patrouiller au large de la Tunisie.
13/2/2011
Source : AFP/Le Monde
Le plan de retour volontaire des immigrés chômeurs, lancé en grande pompe en 2008 par le gouvernement espagnol, est un "échec" en Catalogne où seuls 200 étrangers y ont adhéré en 2010, selon le Centre d'information pour les Travailleurs étrangers.
"Le nombre d'immigrés qui acceptent l'aide au retour ne cesse de baisser passant de 1.300 en 2009 à quelque 200 en 2010", a précisé le centre catalan dans un rapport présenté à Barcelone, ajoutant qu'en dépit de la crise économique qui prévaut en Espagne, la plupart des immigrés préfèrent de rester dans ce pays pour "assurer un avenir meilleur à leurs enfants".
Au niveau de l'Espagne, 1.500 immigrés ont présenté, en 2010, des demandes afin de bénéficier de l'aide au retour contre 6.000 une année auparavant, a indiqué la même source, précisant qu'un amendement prévoyant le droit de retour en Espagne après un délai de trois ans sera introduit dans la loi d'immigration en vue d'encourager les étrangers à adhérer à ce programme.
En septembre 2008, l'Espagne avait annoncé la mise en place d'un plan de retour volontaire d'immigrés chômeurs en contrepartie d'une compensation financière équivalente à 40 pc de leur indemnité chômage, le reste leur sera versé un mois plus tard, une fois arrivés dans leur pays d'origine.
Cette mesure concerne les ressortissants de 19 pays ayant signé une convention avec la sécurité sociale espagnole, soit environ 87.000 personnes.
Les immigrés qui acceptent ce retour volontaire, doivent renoncer à leur carte de séjour et attendre trois ans avant d'être autorisés à revenir pour vivre et travailler en Espagne.
Source : MAP/Aufait
Un tiers déclarent avoir choisi l’étranger parce qu’ils ne pouvaient mener les études de leur choix en Tunisie, un autre tiers sont partis parce qu’ils considèrent
Ce rapport qui n'a pas été publié est la conclusion d'une enquête sur les étudiants tunisiens en France menée conjointement entre février et avril 2007 par l’Observatoire National de la Jeunesse (ONJ) et l’Observatoire français de la Vie Etudiante (OVE).
A la rentrée de l'année universitaire 2007-2008, plus de 12.000 étudiants tunisiens étrangers étaient inscrits dans l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur français dont 78% dans les universités (soit 9.750 personnes). Les Tunisiens constituent plus de 5% de la population étrangère des établissements supérieurs en France. Depuis 2000, le nombre des Tunisiens dans l’enseignement supérieur a progressé de 55%, le même phénomène observé dans le cas de l’ensemble des étudiants étrangers en France. La France constitue le premier pays d’accueil des étudiants tunisiens poursuivant leurs études en dehors de leur pays.
L’enquête par questionnaire a été préparée à la fois par l’OVE et l’ONJ. Elle avait comme ambition de comprendre le parcours et l’expérience de l’étudiant, à travers le processus qui intègre l’ensemble des dimensions constitutives du projet d’étudier en dehors de son pays — avec ses différentes temporalités — et la dynamique engendrée par une expérience étrangère. Quel qu'en soit le contexte, la mobilité géographique des étudiants au-delà des frontières de leur pays suscite un éventail de questions portant sur le choix du pays d’études, l’orientation et le parcours scolaire, l’adaptation institutionnelle et sociale, l’expérience interculturelle, les conditions matérielles de vie, ainsi que le maintien des relations avec le pays d’origine. Le questionnaire conçu conjointement par l’OVE comprend environ 150 questions relatives aux thèmes suivants : reconstitution précise du cursus depuis l’obtention du baccalauréat, conditions de travail scolaire ou universitaire, emploi du temps, ressources et niveau de vie, logement et transport, alimentation et santé, activités culturelles, rapport avec le pays d’origine, projet d’avenir et caractéristiques socio-démographiques. Le champ de l’étude s’est étendu à la plus grande partie de la population tunisienne poursuivant des études dans l’enseignement post baccalauréat en France, soit: les étudiants d’Université, en prenant en compte toutes leurs composantes (les trois cycles, l’ensemble des filières disciplinaires, les IUT et autres instituts ou écoles rattachés, les centres et antennes délocalisés).
L’enquête s’est faite par envoi postal à 1/5e des étudiants tunisiens de chaque université entre février et avril 2007, les enquêtés étant sélectionnés par tirage au sort à partir des fichiers de scolarité (soit approximativement 2.000 questionnaires postés). Les 426 questionnaires validés ont été saisis avant codification sur la totalité des questions y compris les questions ouvertes : c’est-à-dire la saisie des verbatim dans leur intégralité. L’échantillon de 426 étudiants tunisiens inscrits en 2006-2007 dans les universités françaises est représentatif selon les quotas de 4% de la population de référence. Les analyses présentées dans ce rapport s’appuient sur une sélection des données issues de ce questionnaire. La grande majorité des questions posées aux étudiants étaient fermées, mais plusieurs autres modalités, plus ouvertes, nous ont permis d’enrichir ensuite les données chiffrées.
Les résultats de l'enquête révèlent de nombreuses pistes de réflexion et de recherche qu'il serait intéressant de suivre si l'on souhaite confirmer certaines des tendances observées, notamment l’intégration à l’environnement universitaire, les conditions de vie, les contacts avec la société française ou avec leur pays d’origine. Cette investigation, qui interroge la tendance actuelle à la mobilité internationale des étudiants, constitue un champ de connaissances émergent des mouvements migratoires et la place de l’université dans le développement de l’immigration internationale. (Voir notamment la troisième consultation de la jeunesse (2005), la violence verbale chez les jeunes (2004), les pratiques culturelles et de loisirs chez les jeunes (2005), les nouveaux phénomènes comportementaux chez les jeunes (2006), le rapport national sur la situation de la jeunesse (2008).)
L'enquête sur les étudiants tunisiens en France a permis de mieux appréhender la façon dont ils s’impliquent dans le processus de l’affiliation au sein d’un nouveau système universitaire et d’une nouvelle société. Ces résultats sont, en effet, à mettre en rapport, d'une part, avec leurs projets initiaux, motivations, attentes et la préparation de leur «voyage éducatif», et, d'autre part, avec leur expérience française et le projet d'avenir qu'ils élaborent à l'issue de leurs études. Les réponses ouvertes et fermées fournies par ces jeunes ont permis de dresser les profils des divers types d'étudiants tunisiens inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur français en 2007.
Une augmentation régulière et importante
Outre les étudiants bénéficiant des programmes officiels de bourse à l’étranger et qui ne constituent dans l’échantillon de l’enquête que 17% et ceux qui sont là-bas pour raison familiale (19% environ), il est notoire de voir que l’écrasante majorité de ceux qui choisissent de partir à l’étranger l’ont fait par «insatisfaction». Un tiers déclarent avoir choisi l’étranger parce qu’ils ne pouvaient mener les études de leur choix en Tunisie, un autre tiers sont partis parce qu’ils considèrent les études «meilleures » à l’étranger. La première raison renvoie sans doute à l’éternel problème du système d’accès à l’enseignent supérieur en Tunisie, et la seconde à une autre question récurrente : la qualité du système français d’enseignement supérieur.
Cette insatisfaction s’est probablement approfondie avec le temps. L’examen du taux de ceux qui sont partis pour la France sans avoir achevé un cycle d’études entamé en Tunisie selon la date de la première inscription en Tunisie, montre une augmentation régulière et importante. Ce taux qui n’était que de 7,5% en 1995 est passé à 25,8% après 2000.
Les résultats de l’enquête révèlent que les étudiants tunisiens réussissent relativement bien leur parcours universitaire. Comme tous les étudiants étrangers, les Tunisiens tendent à vivre une expérience difficile de la rupture et de l'apprentissage de nouvelles normes. Beaucoup de choses changent dans ce passage à une université étrangère : les relations interpersonnelles à l’université, l’organisation pédagogique des cours, les normes et codes des activités universitaires, les relations avec les enseignants, leurs exigences et disponibilité, les examens et les devoirs. De même, les connaissances et le savoir-faire disciplinaires ne sont pas toujours identiques d’un système universitaire à un autre. On peut donc repérer plusieurs types de ruptures liées non plus à l'installation en pays étranger, mais à la réussite de ses études dans un pays étranger. Ces ruptures menacent par définition les étudiants étrangers plus que tous les autres. Malgré ces difficultés «pédagogiques», les Tunisiens semblent se débrouiller relativement bien. On peut même parler d’un processus d'adaptation relativement réussi des étudiants tunisiens si on compare les résultats de cette enquête avec ceux des autres enquêtes de l’OVE sur les étudiants étrangers. Il s’agit de construire une nouvelle identité tout en devenant membre de la communauté universitaire. Dans l'ensemble, les jeunes interrogés se sentent relativement intégrés, et réussissent assez bien leur «passage» : le sentiment d'isolement n'est exprimé que par une minorité. Effectivement, les étudiants français et autres étrangers les accueillent et les soutiennent plutôt activement.
En matière de sociabilité, la moitié des étudiants interrogés déclarent ne pas avoir de difficultés dans leurs relations avec les autres étudiants. Ceci témoigne, d’une part, des capacités d’adaptation des étudiants tunisiens dans des contextes socioculturels différents, et, d’autre part, de l’ouverture des étudiants en France sur l’autre. En effet, l’université française serait, dans une large mesure, un lieu de métissage culturel. Toutefois, une minorité des interrogés avouent avoir des difficultés dans leurs relations avec les autres étudiants.
Le faible taux de boursiers (24%) d’une part et la faible demande de bourse d’autre part, font que les étudiants sont souvent obligés de multiplier le recours à diverses sources pour financer leurs études, des divers aides possibles en France aux ressources tirées d’activités rémunérées en passant par l’aide des parents ou de la famille. Sur ce dernier plan, environ la moitié des enquêtés déclarent recevoir de l’aide de leur famille. Cette aide est régulière pour la moitié d’entre eux et occasionnelle pour le reste de ceux qui bénéficient de l’appui de leur famille. Cette aide concerne de manière égale les deux sexes. Ce soutien est le pendant de l’importance que les familles tunisiennes accordent à l’investissement dans l’éducation observée dans le pays.
En mettant en relation les réponses des étudiants tunisiens sur les personnes (amis et/ou camarades et/ou collègues) qu’ils rencontrent en dehors des cours et les indications concernant leurs pays d’origine, nous observons une opposition assez nette entre d’une part les «amis» collègue du milieu professionnel (amis appartenant au milieu professionnel) ou amis universitaires en grande majorité français, et d’autre part les amis pour les loisirs qui sont en majorité tunisiens.
Carence en matière de communication vers les étudiants
L’un des points saillants des résultats de cette enquête est la grande satisfaction des enquêtés (80,0%) d’être perçus comme Tunisiens. Ceci témoigne de la fierté des interrogés d’être Tunisiens et d’être perçus en tant que tels à l’étranger. En effet, l’émigration pour les enquêtés semble ne pas avoir affaibli leur patriotisme, probablement le contraire est-il plus vrai. Il s’agirait là de la projection sur soi de l’image positive de la Tunisie.
La lecture régulière de la presse quotidienne et des hebdomadaires d’actualité se porte très bien parmi les étudiants tunisiens en comparaison avec les taux observés dans les autres enquêtes de l’OVE en France. Mais la proportion d’étudiants tunisiens lisant régulièrement les journaux français est plus élevée que celle de la presse tunisienne et internationale. Dans l’ensemble, la presse arabe, quel que soit son origine (tunisienne et internationale) est peu lue. La lecture de périodiques et de romans, les sorties culturelles et de loisirs, le rapport aux médias et les activités extrascolaires sont autant de pratiques servant de rites d'initiation, qui permettent à la fois une meilleure maîtrise du français et une meilleure compréhension des normes et codes en vigueur dans son pays d'accueil. Il est regrettable, dans ces conditions, de constater la rareté ou l'absence d'activités et d'espaces conviviaux mis en place au sein des établissements d'enseignement supérieur : d'autres entités alternatives, comme les amis français ou compatriotes, jouent alors ce rôle de manière informelle.
Cette carence touche de manière plus nette la télévision. En effet, si près de 97% des étudiants de l’enquête regardent la télévision, 9 étudiants sur 10 regardent des chaînes françaises, et seulement un sur cinq des chaînes tunisiennes et un sur cinq une autre chaîne arabe (réponses multiples).
En revanche, 42,1% déclarent utiliser l’internet pour s’informer sur l’actualité en Tunisie, et 66,6% des enquêtés déclarent l’utiliser pour contacter la famille et les amis. Internet constituera probablement l’axe principal de toute stratégie de communication orientée vers cette population.
La vie en France continue comme pour leurs aînés à marquer sur le plan culturel les jeunes étudiants en France. Parmi les Tunisiens, le sentiment d’insatisfaction ou de mécontentement est moins important (14%) que parmi l’ensemble des étudiants étrangers (2006), ils sont donc 86 % à dire qu’ils sont très satisfaits ou assez satisfaits de leurs études en France alors qu’ils sont 79 % parmi tous les étudiants étrangers.
Après les études, que faire ?
Qu’envisagent-ils au terme de leurs études? Dans les réponses sur les projets d’avenir, (après les études, que faire ?) nous retrouvons des résultats assez similaires à ceux obtenus dans d’autres enquêtes menées en France. En gros, un tiers des étudiants envisage de rentrer en Tunisie, un tiers ne pense pas rentrer et le troisième tiers est encore au moment de l’enquête dans une position d’incertitude (ils ne savent pas).
Il est important de noter que ceux qui envisagent de rester en France, ou d’aller dans un autre pays, ne le font pas seulement en fonction de leur légitime intérêt personnel, mais sont plus convaincus que les autres que cela est meilleur pour leur pays. En effet, 61% de ceux qui envisagent de rester en France, pensent que cela est mieux pour leur pays contre seulement 23% pour l’ensemble de l’échantillon. De même, 39% de ceux qui envisagent de partir dans un autre pays pensent que cela est mieux pour leur pays contre seulement 7% pour l’ensemble de l’échantillon.
Les étudiants les plus enclins à rentrer au terme de leurs études sont ceux qui envisagent d’effectuer des études assez avancées (doctorat et autres). Cela est compréhensible par les perspectives meilleures qu’ils ont par rapport à leurs collègues des cycles inférieurs. La catégorie Bac+5, comprenant probablement les étudiants en grandes écoles, est celle qui affiche le plus d’incertitude sur la question du retour. Pour ces derniers, les perspectives intéressantes existent, mais la tentation de l’étranger reste forte.
La question du retour des étudiants semble ainsi conditionnée essentiellement par les perspectives que leur offre leur pays.
La proportion élevée des ceux qui envisagent de rester en France a, également, été constatée dans l’enquête de l’OVE sur les étudiants étrangers. Il s’agit d’une dynamique migratoire qui semble se développer de plus en plus parmi les étudiants étrangers à partir de plusieurs logiques économique, professionnelle, scientifique (recherche), sociale, familiale. Cette dynamique ne se nourrit pas forcément de l'attraction mécanique d'un «centre», ni d'un comportement rationnel et calculateur. Voyager à l’étranger place l’étudiant dans une situation de transition, génératrice de transformations identitaires pouvant entraîner des remises en cause parfois radicales des projets initiaux. En effet, dans la mise en place de sa stratégie migratoire, l'étudiant étranger n'est pas l’unique acteur, bénéficiant d’une large autonomie décisionnelle, exclusive : il reste, dans tous les cas, partiellement tributaire des orientations des politiques mises en place par le pays d’accueil. En réalité, dans une logique réflexive, un jeu permanent d’interactions entre ces deux acteurs se développe.
Source : Presse.tn
Constat commun: l’a priori négatif vis-à-vis des immigrés, des musulmans surtout, est un fait. La peur se cristallise sur la perte de contrôle.
Dans l’imaginaire collectif, on fait un lien automatique entre immigration et insécurité, entre délinquance et origine ethnique. Comment l’expliquer ? Quelle est la réalité ?
ANDREA REA : C’est clair que la question de l’immigration est toujours liée à celle de l’insécurité, et plutôt à la peur. Il y a une image de suspicion qui est toujours accolée à l’étranger. Je suis fils de deuxième génération de l’immigration italienne. J’ai grandi en me faisant traiter de sale macaroni pendant toute ma jeunesse. Il n’y a pas si longtemps, des ministres m’appelaient André parce que Andrea, ça faisait trop immigré. Au cours des 20 dernières années, il y a eu prolifération des discours sur l’insécurité, au-delà de la question de la réalité de cette insécurité : le sentiment d’insécurité est beaucoup plus grand que la réalité de l’insécurité - je ne dis pas par là qu’il n’y a pas de délits commis. Ce thème de l’insécurité devient le prisme à partir duquel on interprète la transformation de nos sociétés. Alors que sur la même période, un élément qu’on peut chiffrer et démontrer a vraiment augmenté : l’inégalité entre les groupes sociaux. Aujourd’hui, des tas de sujets sont complètement occultés et on éclaire ce qui est en dessous du lampadaire, dont on parle et reparle sans cesse. De temps en temps, il faut aussi déplacer la focale : il est important d’avoir un discours sur l’origine de la suspicion vis-à-vis de l’étranger, mais il faut en même temps se demander comment se construit l’inégalité et pourquoi ce sont les groupes les plus fragilisés qui font toujours l’objet d’un discours d’insécurité.
CHEMSI CHEREF-KHAN : Quand je suis arrivé en Belgique en 1961, c’était le début de l’immigration musulmane, qui était régulière et organisée. Il y avait un bon millier de Marocains et plus ou moins 300 Turcs, tous venus avec un contrat en bonne et due forme. Ils étaient parfois parqués provisoirement dans des conditions un peu difficiles, mais ils arrivaient ici avec un sentiment de servir à quelque chose et d’être accueillis et respectés. Cet aspect me paraît fondamental par rapport à la situation actuelle, où on a l’impression que l’immigration échappe à tout contrôle. Déjà là, c’est une source d’insécurité ou en tout cas de sentiment d’insécurité. Sans compter que par ailleurs, il y a des raisons tout à fait objectives de lier l’insécurité à l’immigration : chacun connaît dans son entourage des gens qui ont été agressés par des jeunes délinquants d’origine plus ou moins immigrée C’est devenu tellement difficile de parler de ces questions avec les mots de tous les jours parce que chaque mot est chargé de connotations émotionnelles. On est vite traité d’islamophobe, de raciste Il existe à ma connaissance par ci par là des statistiques policières pour lier effectivement certains phénomènes d’insécurité, comme la petite délinquance, à l’immigration, mais on entend dire qu’on ne peut pas publier ces chiffres, qu’il y a une chape de plomb des politiques pour empêcher de divulguer ce genre de données. Vrai ou pas, dès que ce genre de données circulent, cela ajoute au sentiment d’insécurité. En outre, l’idée générale qu’on a dans nos pays de l’islam, autant celui présent ici que celui d’ailleurs, c’est une association à la violence - alors qu’il faudrait vraiment nuancer les choses. Une présence musulmane suscite tout de suite des questions, des méfiances... en attendant éventuellement de se rassurer ensuite. L’a priori négatif est un fait qu’il faut constater.
Source : Lalibre.be
Société Générale Maroc et la Banque italienne Extrabanca viennent de signer une alliance commerciale en faveur de la bancarisation des MRE, en Italie chez Extrabanca et au Maroc à la Société Générale. Cet accord, qui prend effet à partir du deuxième semestre 2011, prévoit notamment un service de transfert d’argent ainsi que l’orientation des demandes de crédits immobiliers par Extrabanca à Société Générale Maroc.
Société Générale Maroc et la Banque italienne Extrabanca, « unique » banque européenne entièrement dédiée à la clientèle des immigrés, ont scellé une alliance commerciale qui permettra de renforcer l'offre commerciale destinée aux marocains résidants dans ce pays ayant des intérêts dans l’un des deux pays ou désireux d’étendre leurs opportunités d’affaires.
« Aux termes de cet accord qui prend effet à partir du deuxième semestre 2011, les deux banques vont pleinement coopérer en faveur de la bancarisation des MRE, en Italie chez Extrabanca et au Maroc à la Société Générale », explique le management de la banque marocaine. Celui-ci précise que l'accord prévoit également un service de transfert d’argent, à la tarification particulièrement avantageuse ainsi que l’orientation des demandes de crédits immobiliers par Extrabanca à Société Générale Maroc.
« L'alliance commerciale, signée par le président d’Extrabanca, Andréa Orlandini et le président du directoire de Société Générale Maroc, Albert Le Dirac'h, entre dans le cadre de l'intérêt porté par Extrabanca à la rive sud de la Méditerranée. Cette union concrétise la perception du Maroc comme un marché émergent doté d'un potentiel économique prometteur », estime les responsables de la 4è banque au Maroc en terme de bilan et de réseau. La filiale du Groupe Société Générale revendique qu’elle est l'un des groupes bancaires les plus importants de la zone euro, est présente dans le royaume depuis près d'un siècle et se positionne comme une banque de référence pour le développement de l'économie marocaine.
La banque compte un réseau de près de 350 agences et 13 filiales spécialisées dans des métiers diversifiés. Elle compte également 3800 collaborateurs et opère sur un modèle de banque universelle. « Ce nouvel accord illustre notamment sa volonté de renforcer sa présence auprès des marocains résidant à l’étranger », souligne SGMA.
De son côté, lancée par des investisseurs locaux dont Generali, Extrabanca se veut être le premier modèle de banque en Europe conçu spécifiquement pour les immigrés. Extrabanca propose plusieurs services et produits notamment emprunts pour les entreprises, livrets d’épargne, crédit à la consommation. La structure, qui compte des employés provenant de onze pays différents et parlant treize langues, s’appuie sur l’outsourcing et des partenariats, Extrabanca compte atteindre d’ici à 2015, 130.000 clients et porter son réseau à plus 40 agences dans les villes abritant de fortes communautés d’immigrés.
11 Février 2011
Source : Maroceco
Agrégé de lettres et titulaire d'un doctorat en littérature et culture maghrébine francophones et comparées et actuellement professeur à l'Université Mohammed V de Rabat-Agdal, Abdellah Baida vient de publier «Au fil des livres», chroniques de littérature marocaine de langue française, Ed. La Croisée des chemins, qui présente quelques auteurs maghrébins de langue française du XXIe siècle.
LE MATIN: Quels rapports avez-vous avec la lecture ?
ABDELLAH BAIDA: J'avais pensé intituler ce livre «En lisant, en écrivant » car ce sont là deux actions simultanées qui étaient à l'origine de mon essai et qui disent tout mon rapport avec la lecture mais j'ai fini par le nommer « Au fil des livres »; le premier titre étant déjà hélas pris par Julien Gracq. Ce livre est pour moi une belle expérience de lecture car je ne me suis imposé aucune contrainte académique, c'est donc l'expression d'un rapport passionnel avec la lecture au-delà de tout utilitarisme. Et c'est justement cette passion que je souhaite partager avec le lecteur.
Quels sont les livres que vous évoquez dans votre ouvrage ?
J'ai d'abord commencé par un préambule où je donne un aperçu global sur la littérature marocaine de langue française, depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui, en insistant sur les grands moments et en mentionnant les grandes figures qui ont marqué cette évolution. Ceci permettra au lecteur de mieux situer les livres que j'ai abordés et qui sont tous assez récents : c'est une littérature du XXIe siècle. Ce sont des publications datant des cinq dernières années, essentiellement des récits (romans) mais aussi quelques essais, une pièce de théâtre et un recueil de poèmes… Certains écrivains choisis sont déjà très connus et confirmés, d'autres sont au commencement de leur chemin mais ils me paraissent prometteurs.
Quelles sont les œuvres qui vous ont procuré du plaisir ?
Tous les livres auxquels j'ai consacré des chroniques m'ont procuré du plaisir… J'évite de travailler sur des œuvres qui ne plaisent pas car je ne suis pas masochiste ! Mais, bien sûr, mon degré de satisfaction est variable d'un texte à un autre. Par exemple, j'aime beaucoup les récits qui bousculent les normes et qui innovent aussi bien au niveau esthétique que sur le plan des thématiques abordées. Pour donner quelques exemples, je dirais que la lecture de « Hawa » de Mohamed Leftah est un moment de bonheur, comme l'est aussi le dernier roman de Laroui « Une année chez les Français » ou bien « Les enfants de Sidi Moumen » de Mahi Binebine… L'écriture de Kilito est une invitation au voyage à travers les livres; j'ai parlé de son essai « Les Arabes et l'art du récit » mais je l'ai lu comme un roman ! Des écrivains jeunes ont également écrit des œuvres qui méritent toute l'attention… Je ne peux les citer toutes ici.
Quelles sont celles qui vous ont enchanté ?
C'est un vrai enchantement que j'ai senti en lisant trois œuvres que j'ai baptisées « Les écrits de la maturité » ! Il s'agit des derniers livres d'El Maleh (« Lettres à moi-même ») et de Khatibi (« Le Scribe et son ombre ») auquel j'ajouterai « Le livre imprévu » de Laâbi (de qui on attend encore d'autres chefs-d'œuvres !). Dans ces trois œuvres, on sent la maîtrise du genre mêlée à une certaine nonchalance jouissive… Aucun de ces livres ne s'inscrit dans un des genres canoniques, mais surtout ce qui est intéressant – sans entrer dans les détails ici – c'est que ces grands auteurs arrivent à communiquer avec le lecteur; ils ont un style – chacun à sa manière - qui vous chuchote à l'oreille !
Ceux que vous avez voulu partager avec les lecteurs ?
J'ai parlé d'une trentaine de livres sans compter ceux auxquels j'ai seulement fait allusion à tel ou tel endroit et si je publie aujourd'hui cet essai, c'est justement pour le ''partager'' avec le lecteur. C'est un florilège. J'aime bien ce mot car il cache dans son corps le terme « fleur » et transforme mon livre en bouquet, une sorte d'offrande…
N'est-ce pas prétentieux de parler des livres qui ont marqué le XXIe siècle, tant ces livres sont nombreux ?
Non, ce n'est pas prétentieux, c'est subjectif ! Et je l'assume. Précisons d'abord que je parle du paysage littéraire marocain et j'ai sélectionné des livres qui me paraissent « intéressants ». En plus des trois doyens de cette littérature que j'ai cités plus haut, la qualité des livres que j'évoque dans mon essai me paraît bonne et ce sont ces textes qui vont constituer la littérature marocaine.
Plus de la moitié des récits sur lesquels j'ai travaillé ont été publiés les deux dernières années et c'est assez difficile de prévoir ce qu'il adviendra de leur sort dans quelques années, mais moi, j'ai parié sur mon florilège !
Il faut s'intéresser à la littérature contemporaine, même s'il est plus confortable de s'appuyer sur des classiques. Cette littérature est plus proche de nous et on y décèle les préoccupations d'aujourd'hui. Le poids de la réalité est un phénomène assez frappant dans notre littérature.
Pourquoi doit-on continuer à lire malgré la ''dictature'' d'Internet ?
Pour toutes les raisons que j'ai évoquées et pour bien d'autres. Les dictatures finissent toujours par tomber comme en témoigne l'actualité. L'Internet est aussi un outil qui peut être mis au service de la lecture ! Le livre a encore de beaux jours devant lui mais, bien sûr, il faut l'aider un peu. Il faut une politique qui encourage la lecture en créant des espaces et des activités, en aidant à la publication et à la diffusion des livres, en inscrivant la lecture dans le quotidien et non uniquement dans l'''accidentel''… Ce sujet nous ramène à l'épineuse question de la culture. Celle-ci doit être déplacée de la marge où elle est reléguée actuellement vers ''le centre'' car c'est l'affaire de tout le monde.
Mon essai « Au fil des livres» est une modeste tentative qui va dans ce sens ; j'ai essayé de jouer le rôle de passeur en parlant des livres que j'ai aimés.
Qui êtes-vous M. Baïda ?
Je suis d'abord un lecteur et, de temps en temps, j'écris aussi bien des essais que de la fiction.
Mon itinéraire jusqu'ici ? Le voici de manière plus classique Je suis chercheur en littératures et critique littéraire, agrégé de lettres et titulaire d'un doctorat en littérature et culture maghrébine francophones et comparées, et actuellement professeur à l'Université Mohammed V de Rabat-Agdal. Je suis membre du bureau de la CCLMC (Coordination des chercheurs sur les littératures maghrébines et comparées) et président de la CMA (Commission du monde arabe) au sein de la FIPF (Fédération internationale des professeurs de Français). J'ai publié plusieurs travaux portant sur divers aspects des littératures de langue française, notamment ''Les Voix'' de Khaïr-Eddine (éd. Bouregreg, 2007) comme j'ai ''dirigé'' l'ouvrage ''Mohamed Leftah ou le bonheur des mots'' (éd. Tarik, 2009), « Au fil des livres », chroniques de littérature marocaine de langue française, Ed. La Croisée des chemins (Casa) & Seguier (Paris), Coll. « CCME », février 2011. J'ai également publié plusieurs autres travaux et quelques textes de création littéraire publiés à l'échelle nationale et internationale. J' anime régulièrement des rencontres avec des écrivains francophones et publie dans la presse des chroniques portant sur les nouveautés littéraires.
11/2/2011, Entretien réalisé par Farida Moha
Source : Le Matin
Le projet de loi sur l’immigration a été adopté par les sénateurs jeudi 10 février. Ce texte vise à transposer trois directives européennes dont la directive Retour et les principales dispositions ont été adoptées malgré la résistance de l’opposition et de certains sénateurs de la majorité : interdiction de retour sur le territoire français, allongement de la durée de rétention, création de zones d’attente spéciales etc.
Cependant les sénateurs sont revenus sur certaines mesures emblématiques du projet qui avaient été adoptées par les députés en première lecture. Ils ont ainsi refusé de restreindre le droit au séjour des étrangers malades comme de reculer l’intervention du juge à cinq jours au lieu de deux actuellement. Ils ont aussi supprimé l’article étendant la déchéance de la nationalité, mesure polémique annoncée par Nicolas Sarkozy lors du discours de Grenoble de cet été. Sans compter que les sénateurs ont adopté quelques amendements proposés par l’opposition qui n’avaient pas été discutés lors de la première lecture à l’Assemblée (droit au séjour de plein droit pour les conjoint(e)s de Français(e) ayant perdu leur époux(se) ou encore création d’un recours suspensif en cas d’arrêté de réadmission ( Dublin). Mais ils ne se sont pas opposés pour autant à l’amendement du gouvernement qui pourrait créer un « Guantanamo à la française » s’il était définitivement adopté.
Si les sénateurs, et notamment le groupe centriste, ont marqué par ces votes leur défiance vis-à-vis de la politique gouvernementale d’immigration, ils n’en ont pas moins validé les principaux principes. Or, comme nous le dénonçons depuis sa présentation en Conseil des ministres, ce texte, certes aujourd’hui un peu amendé, entraîne une profonde rupture avec la manière dont la législation en France traite jusqu’à présent les migrants. Rappelons encore une fois, qu’en créant un régime d’exception pour les migrants, ce texte menace le socle de nos droits fondamentaux.
L’examen du texte en deuxième lecture à l’Assemblée nationale est prévu pour le 8 mars.
11/2/2011
Source : Site de la Cimade
Les participants à une rencontre-débat sur "le bénévolat et la citoyenneté : pour une nation solidaire'', organisée vendredi à Casablanca, ont souligné la contribution de l'immigration dans la promotion des solidarités et du développement humain.
Intervenant lors de ce débat organisé par "Lions Club International'' District Maroc, M. Driss El Yazami, Président du conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), a indiqué que l'immigration n'est pas seulement une source de devises mais elle est aussi un tremplin pour la qualification des ressources humaines.
Des potentialités humaines qui participent réellement dans la relance du développement humain dans leur pays d'origine, a-t-il dit avant de relever les mutations démographiques, culturelles et sociales en matière d'immigration.
Mais il n'en demeure pas moins que les résidants marocains à l'étranger restent profondément et viscéralement attachés à la mère-patrie tout en ayant réussi à s'intégrer dans les pays d'accueil.
Sur tout un autre registre, M. Younès Moujahid, Président du Syndicat National de la Presse Marocaine, a noté la corrélation entre la liberté de la presse et la déontologie, insistant sur la nécessité d'améliorer le produit journalistique.
Un challenge qui repose sur l'accès à l'information et l'amélioration des conditions de travail des journalistes, a-t-il indiqué avant d'attirer l'intention sur les défis posés devant la presse classique, surtout au vu de l'essor actuel d'internet.
M. Abdeslam Aboudrar, Président de l'instance centre pour la prévention contre la corruption, a, de son côté, mis en avant les réalisations considérables sur le chemin du développement humain, estimant que l'amélioration du niveau de vie des citoyens reste tributaire de la bonne gouvernance.
Tout en relevant que la bonne gouvernance est la meilleure parade contre la bureaucratie et la corruption, il a souligné les contributions de la société civile dans la réalisation du développement humain.
11/02/11
Source : MAP
Le journaliste et sociologue marocain Mohamed Boundi et le philologue et président de l'Association de Solidarité pour l'Intégration sociale de l'Immigré (SISI), Hassan Arabi, viennent de publier une étude sociologique sur la situation de la femme marocaine dans la communauté de Madrid. Cette enquête, réalisée entre mai et octobre 2010, décrit les profils de la gent féminine marocaine résidant dans la capitale espagnole.
Le journaliste et sociologue marocain Mohamed Boundi et le philologue et président de l'Association de Solidarité pour l'Intégration sociale de l'Immigré (SISI), Hassan Arabi, viennent de publier une étude sociologique sur la situation de la femme marocaine dans la communauté de Madrid. Cette enquête, réalisée entre mai et octobre 2010, décrit les profils de la gent féminine marocaine résidant dans la capitale espagnole.
« La femme marocaine dans la communauté autonome de Madrid : convivialité et participation sociale » est le nom de l’ouvrage publié par la maison d’édition « Diwan ». Selon les auteurs de l’étude, plus de la majorité des femmes interviewées préfère renoncer au mariage. En effet, 58% d’entre elles souhaite vivre indépendamment pour ne pas trop dépendre des hommes. Solution, selon elles, pour être plus à l’aise dans la recherche du travail et dans le soutien de la famille laissée au Maroc. Ce constat est illustré par la prédominance de femmes célibataires dans ce milieu. Ainsi, 29% sont célibataires, 22% divorcées ou séparées et 7% sont veuves.
Chômage et précarité
A Madrid, le chômage frappe de plein fouet la gent féminine marocaine. 59% de ces femmes ont affirmé, au cours de cette enquête, ne pas exercer une activité économique. Ce pourcentage dépasse de loin le taux actuel du chômage en Espagne qui s’élevait à 20,8%, en septembre 2010, selon l'Institut National de la Statistique (INE).
Les femmes qui réussissent malgré tout à décrocher un emploi vivent souvent difficilement. Selon les conclusions de cette étude, environ 83% de femmes occupent des emplois précaires, des postes souvent délaissés par la main d’œuvre locale. 55 % disent exercer le métier de domestique, 14% doivent garder des enfants, pendant que 13% d’entre elles s’occupent des personnes du troisième âge. Par ailleurs, 14% travaillent dans le secteur hôtelier ou dans le milieu administratif tandis qu'une infime partie se consacre à l'agriculture.
Désir d’intégration
Ces Marocaines affichent en général leur satisfaction à résider dans la capitale espagnole. Elles n’hésitent pas à apprendre l’espagnol et à participer à des activités ayant trait à leur localité. Plus d’un tiers ne voit aucun inconvénient à vivre en Espagne alors qu’un quart d’entre elles pense le contraire.
La majorité des immigrées marocaines à Madrid estime ne pas faire l’objet de mauvais comportements aussi bien chez leurs employeurs que dans la rue, même si 20,5 % disent rencontrer des difficultés. Ces obstacles ont pour nom : insultes, l’harcèlement sexuel, discrimination en fonction de l’origine, la façon de se vêtir ou la nationalité.
Il faut rappeler aussi que, le 28 janvier dernier, une étude portant sur le thème « La migration circulaire féminine, vecteur de développement » a été présentée à Rabat. Ce travail s’était intéressé aux conditions de vie des saisonnières marocaines en Espagne avait déjà levé un coin du voile sur les profils de ces dernières. Il s’agissait de femmes issues des milieux défavorisés qui percevaient des salaires dix fois supérieurs à ceux en vigueur au Maroc, pour la même activité.
Source : Yabiladi
Un hommage a été rendu, vendredi soir à Casablanca, à la directrice de la Casa Arabe de Madrid, Gema Martin Munoz, dans le cadre de la 17ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL).
Les intervenants lors de cette cérémonie, dont Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, et Mohamed Larbi Messari, écrivain et journaliste, ont souligné la qualité des recherches du professeur Gema en matière de sociologie du monde arabe et islamique, précisant qu'elle a largement contribué à une meilleure connaissance de l'Autre dans l'espace méditerranéen.
Le conflit israélo-palestinien et la problématique de l'édification de l'Etat moderne dans le monde arabe ont particulièrement bénéficié d'un large intérêt de la part de cette sociologue, dont la rigueur scientifique a été mise en relief par les intervenants lors de cette rencontre.
Elle a également contribué, selon les témoignages apportés par les participants, à faire connaître la littérature arabe moderne et à une plus large diffusion des écrits de penseurs arabes.
Gema Martin Munoz a écrit de nombreux articles et essais spécialisés sur le monde arabe et sur l'Islam. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels "Irak, un fracaso de Occidente", "El Estado Arabe", "Crisis de legitimidad y contestacion islamita", "Islam, Modernism and the West" et "Femmes musulmanes en Espagne. Le cas de l'immigration féminine marocaine".
12/02/11
Source : MAP
Le département arabe de la station radio internationale des Pays-Bas Radio Netherlands Worldwide (RNW), a lancé, récemment, l'édition maghrébine du site "Huna Amsterdam".
Cette édition arabophone vise à informer, débattre et analyser l'actualité maghrébine, qui cible de jeunes arabes à la recherche d'une information indépendante, ont annoncé les promoteurs de cette initiative, lors d'une conférence, vendredi soir à Casablanca.
Ces programmes ciblent une audience composée d'auditeurs voulant améliorer leur quotidien. Tous les mercredis, l'édition maghrébine de "Huna Amsterdam" traitera de thèmes importants aussi bien pour le Maghreb que pour les Pays-Bas, comme le dialogue entre les cultures, l'immigration et les droits humains.
Les initiateurs ont expliqué que cette édition, qui disposera d'un site (www.hunaamsterdam.nl), comprendra des programmes radiophoniques destinés à une jeune audience à la recherche d'informations libres et indépendantes.
Ils ont noté que cette émission sera étoffée de programmes hebdomadaires à l'instar de Huna Amsterdam (édition maghrébine), Huna Amsterdam (édition du Moyen Orient), un Best-of (programme des partenaires) et un " programme discussion" en collaboration avec des partenaires média.
L'émission, qui ambitionne de contribuer à la réduction du fossé entre le monde arabe et l'Occident, diffuse également un programme musical nommé Kalima wa Oughniya, qui donne la parole aux artistes néerlandais d'origine marocaine.
Radio Netherlands Worldwide, la station internationale des Pays-Bas, diffuse des analyses et des reportages à travers le monde entier en dix langues sur la radio, la télévision, l'internet et même le téléphone portable.
Elle travaille également en collaboration avec plusieurs grands groupes de presse, qui diffusent les contenus de la radio et vice versa.
L'équipe de Huna Amsterdam a présenté, lors d'une conférence de presse organisée vendredi à Casablanca, les chroniques intitulées "Moi, Driss" sur le vécu des immigrants marocains de la première génération aux Pays-Bas, à travers des histoires compilées et écrites par la deuxième génération, sur la base de l'expérience de leurs parents.
Intervenant à cette occasion, Mohamed Amezian, journaliste et rédacteur de Huna Amsterdam, a indiqué que les chroniques, publiées d'abord dans un journal néerlandais, ont connu un grand succès aux Pays-Bas.
RNW a traduit dans onze langues ces chroniques et les présente aujourd'hui en arabe en format "chroniques audio", dans lesquelles les histoires de Driss sont racontées, accompagnées par le son et la musique.
Avec ces chroniques, Huna Amsterdam aspire à donner à ses auditeurs non seulement des histoires uniques et impressionnantes racontées pour la première fois, mais aussi une expérience littéraire innovante.
12/02/11
Source : MAP
La 17ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL) enregistre une forte participation de la France avec un Pavillon agrandi et réaménagé pour l'occasion permettant d'accueillir des signatures mais également des ateliers pour enfants ainsi que des conférences en vue de faciliter les échanges entre les auteurs invités et le public.
Le Pavillon France a ainsi choisi de placer cette édition sous le thème de "la Rencontre" en l'occurrence des rencontres tout d'abord avec les écrivains qui font l'actualité éditoriale tels Salim Bachi, Georges Olivier Châteaureynaud, Eric Fottorino, Mohamed Hmoudane, Maylis de Kérangal (prix Médicis 2010), Katherine Pancol, Daniel Picouly, Gonzague Saint Bris, Romain Simenel, et Elizabeth Tchoungui.
Cet espace propose également des rencontres avec le jeune public grâce à la participation d'auteurs spécialisés dans la jeunesse comme Marguerite Abouet, Corine Baret-Idatte et Roland Fuentès et des débats d'idées autour des enjeux d'Internet animés par Dominique Wolton.
Des échanges entre professionnels du livre seront aussi l'occasion de partager des expériences pour mieux servir le livre.
En partenariat avec le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME), des tables rondes particulièrement prometteuses sont également prévues et devront aborder des thématiques telles que "la situation actuelle du roman de langue française au Maroc", "Ecritures algériennes et immigration", et enfin "Construire la Méditerranée des cultures". Cette dernière se déroulera sous la forme inédite d'une agora d'auteurs.
Des actions communes sont également prévues avec l'Italie, invité d'honneur à cette 17ème édition, autour de l'anthologie "Les poètes de la Méditerranée" co-éditée par Gallimard et Cultures France, en présence de Vénus Khoury-Ghata, d'Adellatif Laâbi, d'Hassan Najmi, de Marco Nereo Rotelli et de Maria Attanasio.
Le Salon se poursuivra le soir à travers une série de rencontres, lectures et signatures à La Sqala, organisées en partenariat avec le CCME, le Centre culturel italien, l'Institut Cervantès de Casablanca et la Délégation Wallonie-Bruxelles. Ce concept nouveau, intitulé "la Sqala du SIEL, le café des lettres et du monde", permettra au public de rencontrer de façon conviviale les nombreux auteurs présents durant le Salon.
Le Pavillon France se fera aussi l'écho de l'importante exposition "Abysses" se tenant en face du Salon, dans l'ancien aquarium de Casablanca, notamment à travers des animations en direction des écoles marocaines. La réouverture le temps de l'exposition de cet aquarium fermé depuis plus de vingt ans constitue en elle-même un évènement. Une exposition du peintre et géographe français Théophile-Jean Delaye sera quant à elle inaugurée le 18 février à la Bibliothèque Nationale.
Enfin, la participation française à cette édition se veut ouverte et tournée vers l'avenir. Ainsi une communauté de jeunes "twitteurs" marocains, désireux de partager leur passion de l'écrit, suivra l'actualité du Pavillon France sur la toile.
12/02/11
Source : MAP
Le gouvernement italien a proclamé samedi l'état d'urgence humanitaire face aux milliers d'immigrants clandestins tunisiens qui arrivent sur les côtes du pays, une procédure permettant d'accélérer l'adoption des mesures pour lutter contre ce phénomène.
"Le Conseil des ministres (...) a proclamé l'état d'urgence humanitaire à la suite de l'afflux de nombreux citoyens nord-africains dans le sud du territoire. Cette décision permettra l'adoption immédiate de la part de la Protection civile des mesures nécessaires pour contrôler ce phénomène et prêter assistance aux citoyens en fuite des pays d'Afrique du Nord", indique un bref communiqué.
La protection civile a mis sur pied une cellule de crise destinée à s'occuper spécifiquement de ce problème.
Près de 3.000 immigrants clandestins, essentiellement des Tunisiens, sont arrivés depuis mercredi sur les côtes italiennes, selon des sources concordantes, dont plus de 250 dans la seule nuit de vendredi à samedi.
Les autorités italiennes ont mis en place un pont aérien et utilisé également des ferries pour désengorger la petite île de Lampedusa, submergée par les clandestins. Les candidats à l'immigration ont ainsi été transportés vers des centres d'identification et d'expulsion en Sicile ou dans le sud de la péninsule.
Mais sur les 3.000 personnes arrivées depuis mercredi soir encore un millier environ restaient sur l'île samedi en milieu de journée, même si les autorités se sont engagées à ce qu'elles aient toutes quitté Lampedusa dans la soirée.
L'Italie a demandé vendredi l'aide de l'Union européenne pour affronter cette vague d'immigrants clandestins, mettant déjà en garde contre le risque d'une "crise humanitaire".
Les ministres de l'Intérieur, Roberto Maroni, et des Affaires étrangères, Franco Frattini, ont réclamé dans un communiqué commun "la convocation urgente d'une réunion au niveau politique du Conseil de justice et des affaires intérieures de l'UE".
L'Italie "demande le déploiement immédiat d'une mission Frontex de patrouille au large des côtes de Tunisie pour le contrôle des flux", ont-ils également poursuivi.
La proclamation de l'état d'urgence permet d'éviter certaines formalités légales et autorise des responsables locaux, comme les préfets par exemple, à prendre des mesures opérationnelles immédiates. Elle permet également l'utilisation rapide de ressources financières spéciales.
12/02/2011
Source : L’Express.fr/ AFP
En inventant des systèmes au profit des handicapés moteurs et en créant PMR Conformité, le Marocain Saâd Lemnouar est l'exemple pertinent d'une success story digne des nouvel les générations de Marocain résidant à l’étranger…Suite
La migration estudiantine du Maroc vers les pays dévelopés était surtout centrée sur l'acquisition de compétences en sciences et technologie, entre autres, à des niveaux universitaires élevés. Nous sommes conscients que pour que le Maroc assure sa compétitivité, il est essentiel qu'on rapatrie et surtout retienne la matière grise expatriée.
C'est une condition primordiale à la réussite de notre développement universitaire…Suite
A partir d'aujourd'hui, vendredi 11 février, et ce jusqu'au 20 février prochain, l'Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC) accueille la 17ème édition du Salon du livre et de l'édition de Casablanca organisée par la Direction du livre du ministère de la Culture. Il mettra cette année l'Italie à l'honneur et proposera au public, stands de maisons d'éditions, conférences, débats et rencontres. Tour d'horizon.
Après les Marocains du monde l'an passé en collaboration avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, le Salon du livre et de l'édition de Casablanca (SIEL) met cette année à l'honneur la Botte -dont le centre culturel fête en 2011 les quarante ans de présence au Maroc- sous le signe “Voyage et migration des personnes et de la culture d'une rive à l'autre de la Méditerranée”.
Les particularités du SIEL 2011
270 éditeurs, soit la même moyenne que lors des précédentes éditions. Côté budget également, selon le ministère, ce sera le même que l'an passé soit quelque 8 millions de dirhams.
Comme à l'accoutumée, trois salles de conférences seront aménagées à l’intérieur du salon et porteront le nom de trois intellectuels maghrébins décédés en 2010. Il s’agit de Abed El Jabri, Mohamed Arkoun et Edmond Amran El Maleh auxquels des hommages seront d'ailleurs rendus.
Quels sont donc les grands changements de cette année? Tout d'abord, la suppression des spectacles, pièces de théâtre et concerts qui animaient l'an passé le salon le soir car, selon les organisateurs, “trop peu de gens se déplaçaient”.
Mais aussi, la création d'un tout nouveau rendez-vous, la “Sqala du SIEL”. Le célèbre restaurant casablancais La Sqala accueillera ainsi chaque soir durant tout le Festival -en partenariat avec le CCME, le Centre culturel italien, l’Institut Cervantès de Casablanca et la Délégation Wallonie Bruxelles- une série de rencontres, lectures et signatures “permettant au public de rencontrer de façon conviviale les nombreux auteurs présents sur le Salon”, explique le communiqué de presse de l'Ambassade de France présente au SIEL via le stand France.
La migration et l'immigration au coeur du Salon
S'ils ne sont plus à l'honneur cette année, les Marocains du monde, autrement appelés MRE ont néanmoins, via le thème de cette année 2011, une place de choix au sein du salon qui s'intéresse particulièrement à la migration.
Entre autres par la participation de la “Huna Amsterdam”, département arabe de la station radio internationale des Pays-Bas (Radio Netherlands Worldwide), qui présentera des “chroniques sur le vécu et l'expérience de la première génération de Marocains aux Pays-Bas, ainsi que le lancement de l'édition maghrébine du site Huna Amsterdam”, explique le communiqué de la station.
Intitulées “Moi, Driss”, ces chroniques sont nées des histoires compilées et écrites par la deuxième génération, sur la base de l’expérience de leurs parents. Des histoires uniques qui seront racontées pour la première fois pour une expérience littéraire novatrice. Elles seront présentées au public le 12 février à 18h à la salle Mohamed Aabid Jabiri lors d’un débat animé par Mohamed Amezian, présentateur de Huna Amsterdam. Avec un expert en littérature marocaine, il débattra de l'influence de la culture sur la littérature. Ils seront rejoints par trois écrivains marocains (Yassin Adnan, Latifa Baqa et Abdellatif Laâbi).
Mais aussi grâce au Conseil de la communauté marocaine à l'étranger qui sera également présent sur le salon en partenariat avec le Secrétariat d'état chargé de l'artisanat, et qui a choisi pour thème “Littératures, migrations, Méditerranée”.
“La thématique de l'immigration en Méditerranée a inspiré des auteurs et des intellectuels de tous les pays riverains. La programmation du CCME donne à voir et à entendre une large palette de ce foisonnement littéraire, poétique et philosophique.” Le CCME.
Ainsi, ce sont quelque 150 invités marocains et étrangers, originaires ou résidant dans plus de 20 pays, célèbres ou jeunes talents qui viendront du 11 au 20 février faire découvrir leurs écrits et réflexions.
Comme l'an passé, le CCME publie également à cette occasion une dizaine d'ouvrages d'écrivains méditerranéens et arabes de l'immigration et met à disposition du public sa “grande bibliothèque de l'immigration” avec plus de 1.000 titres, espace revues et espace enfants.
Rencontres érudites en perspective
Aux côtés de tous ces ouvrages adultes et jeunesse, le SIEL, c'est aussi de nombreux débats et conférences qui offrent des occasions, rares, de rencontres érudites.
Du côté du pays à l'honneur, l'Italie, des spécialistes aborderont “l'impact de l'architecture arabe sur l'Italie du Sud” et le thème de l'immigration marocaine en Italie fera l'objet d'une table ronde. Des médiévistes italiens animeront quant à eux une conférence sur “Léon L'Africain”. Enfin, entre autres, une table ronde sera organisée sur “L'Union pour la Méditerranée”, avec la participation de l'historien et essayiste italien Franco Cardini.
Le public pourra également rencontrer au Stand France (qui place “la rencontre” au cœur de cette édition 2011): Salim Bachi, Georges Olivier Châteaureynaud, Eric Fottorino, Mohamed Hmoudane, Maylis de Kérangal (prix Médicis 2010), Katherine Pancol, Daniel Picouly, Gonzague Saint Bris, Romain Simenel, Elizabeth Tchoungui, Dominique Wolton. Et pour le jeune public avec Marguerite Abouet, Corine Baret-Idatte ou encore Roland Fuentès. Certains de ces auteurs se rendront également à des rencontres littéraires organisées au Carrefour des livres, en partenariat avec l'Ambassade de France (cf.programme de la librairie).
Un rendez-vous qui promet donc de nombreux moments de littérature, de discussion et d'érudition, tout en faisant la part belle à la rencontre, l'intérêt pour l'autre et aux liens littéraires qui unissent le Maroc aux autres pays présents. A visiter impérativement.
Source : Aufait
A l'école primaire, par l'intermédiaire du dispositif ELCO (enseignement des langues et cultures d'origine), l'enseignement de la langue arabe aux enfants issus de l'immigration est laissé à la discrétion d'Etats autoritaires du Maghreb (Algérie, Maroc) ou en passe de ne plus l'être (du moins on l'espère) : la Tunisie. Ces enfants français d'origine maghrébine sont ainsi maintenus en situation de tutelle culturelle par rapport aux pays dont sont originaires leurs parents alors qu'ils n'y sont eux, très souvent, même pas nés !
Au secondaire, c'est un champ de ruines. Depuis de nombreuses années, la langue arabe est cantonnée soit dans les établissements de l'élite des centres-villes (Lycée Henri IV…) soit dans les collèges des villes les plus en difficulté où la République a ghettoïsé les populations issues de l'immigration et de ses anciennes colonies. Les professeurs d'arabe y enseignent comme leurs collègues avec des moyens dérisoires et dans des conditions très difficiles.
La spécificité de l'arabe tient à ce que souvent les professeurs certifiés ou agrégés d'arabe ne se voient pas confier d'affectation complète voire se retrouvent sans affectation ou bien sont amenés à enseigner d'autres matières que celle pour laquelle ils se sont formés. Il n'est pas rare qu'ils soient aussi encouragés à devenir le VRP de leur matière : faire le tour des établissements et des salons pour inciter les élèves et leurs parents à choisir l'arabe. C'est en feignant de constater cette situation issue de ses propres orientations que les gouvernements de droite prétextent depuis 2002 l'absence de demande en arabe pour organiser méthodiquement la baisse régulière, chaque année, du nombre de postes mis aux concours de recrutement des professeurs jusqu'à la fermeture pure et simple du Capes d'arabe en 2011 !
Rappelons que cette politique s'inscrit dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et que l'arabe est loin d'être la seule matière à en payer le prix : le russe (pas de Capes de russe non plus cette année), les langues anciennes, l'Education physique et sportive (EPS) et d'autres matières comme l'histoire-géographie jugées accessoires par le ministère font les frais des économies de grande échelle imposées à l'éducation nationale en France au nom du dogme de la rigueur budgétaire alors que le gouvernement s'apprête à alléger l'impôt sur la fortune (ISF) au bénéfice des plus riches.
GHETTOÏSATION ET ÉLITISME
Dans le supérieur, on a coutume d'affirmer (comme pour le primaire) que la situation de la langue arabe est plus enviable. Il n'en est rien. L'arabe dispose certes de diplômes labélisés LLCE (lettres, langues et civilisations étrangères) ou LEA (Langues étrangères appliquées) dans plusieurs universités de région parisienne et de province ainsi que d'une vitrine à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), diplômes animés par des professeurs renommés, reconnus et méritants mais cela ne permet pas de sortir cette langue de ses ghettos académiques : ghetto de pauvres issus de l'immigration à la recherche légitime de leurs racines ou ghetto de riches issus des classes intellectuelles les plus favorisées.
A l'occasion du salon Expolangues (du 3 au 5 février) mettant à l'honneur la langue arabe, nos politiques en profitent pour ressortir leurs beaux discours éculés sur l'enseignement de l'arabe en France "qui ne doit pas être laissée aux associations culturelles et qui a toute sa place dans l'école de la République". Et le ministre d'affirmer jeudi 3 février que "la France est le seul pays de l'espace européen à proposer un enseignement laïc de l'arabe, du collège à l'université". Mensonge par omission car la langue arabe au primaire est plus que jamais majoritairement enseignée par des associations dites "culturelles" dans les quartiers populaires, hors de l'école publique.
Tout ce que le ministre a à proposer, ce sont des dispositifs de classes européennes, "pôles linguistiques d'excellence", où les langues arabes et orientales auraient toute leur place. On ne sort pas d'une logique de ghettoïsation et d'élitisme. N'oublions pas que ce sont les mêmes qui étalent leur mépris de cette langue depuis tant d'années, mépris de l'éducation et de la culture en général ! Rien n'est fait pour combattre les préjugés contre la langue arabe et ses locuteurs !
Il me parait fondamental de réserver à l'enseignement de la langue arabe une place aussi importante que des langues comme l'espagnol ou l'allemand en permettant, aux élèves issus des classes moyennes d'accéder à son apprentissage, en lançant des campagnes nationales de promotion de cette langue et de la civilisation arabo-musulmane et enfin en rouvrant les concours avec un nombre de postes décent. N'en déplaise à M. Sarkozy, la France a une dette envers les populations issues de ses ex-colonies dont celles d'Afrique du Nord. Qu'elle l'honore dignement !
11/2/2011, Julien Leers
Source : Le Monde
Les Etats-Unis n'ont cessé de renforcer leur frontière au sud du pays, mais c'est la récession qui a fait chuter l'immigration illégale. Reportage à San Diego, l'un des hauts lieux du passage clandestin entre le Mexique et la Californie.
C'est une zone de collines arides, faites de caillasse et de sable, parsemée de courts arbustes, et où les scorpions et les serpents sont légion. D'un côté la Californie, de l'autre le Mexique. Entre les deux, un mur de métal marque la frontière. La route n'est pas très loin : à quelques centaines de mètres se trouve le village de Jacumba, réputé pour ses sources d'eau chaude, à 70 kilomètres de San Diego. Le vent refroidit la tiède journée d'hiver. Enrique Morones, avec l'aide d'un jeune lycéen, Angel, dispose des bidons d'eau dans les rares endroits ombragés. Ils sont destinés aux clandestins qui, la nuit venue, vont sauter le mur. Seul signe tangible de leur passage, les étoffes de laine dont ces derniers entourent leurs chaussures pour éviter de laisser des empreintes dans le sable et qu'Isolde, la patronne suisse d'un café du village, a récupérées et suspendues à un arbre dans sa cour.
Une voiture de la patrouille des frontières apparaît, mais laisse faire. Enrique Morones leur est connu. Il est le fondateur de « Border Angels », une association qui cherche à apporter de l'aide à ceux qui traversent la ligne de démarcation serpentant dans ces montagnes désertiques.
Plus de 20.000 agents patrouilleurs
Pendant des années, près de 45 % des immigrants venus du Sud sont passés par San Diego, une ville aujourd'hui cossue, qui fait face à Tijuana la dangereuse, au Mexique. Mais depuis la signature de l'accord de libre-échange nord-américain, en 1994, les Etats-Unis ont entrepris de sceller une partie de la frontière avec le Mexique. En récupérant des plaques de métal sur lesquelles se posaient des hélicoptères pendant la guerre du Vietnam puis lors de l'opération « Desert Storm » (première guerre en Iraq), un premier mur a été construit. Pas très élevé, franchi en quelques secondes à l'aide d'une échelle à corde, il est plus symbolique qu'efficace sur les 65 kilomètres où il a été édifié. L'administration de George W. Bush a entrepris de consolider la frontière en faisant ériger à quelques mètres du premier mur une seconde barrière métallique, plus moderne et plus élevée, parfois couronnée de fils électriques et qui s'étend sur 20 kilomètres. Ca ne l'empêche pas d'être régulièrement cisaillée -des rectangles juste assez larges pour faire passer quelqu'un... Pour être aussitôt raccommodée par une équipe spécialisée de la patrouille des frontières. « Ils nous surveillent en permanence, ils ont des éclaireurs, ils se guident à l'aide de points lumineux », constate Jerry Conlin, un agent de la « Border Patrol ». Il faut aussi compter avec les tunnels, creusés sous les deux murs et le plus souvent financés par les narcotrafiquants qui cherchent à écouler discrètement cannabis et cocaïne. Depuis 1990, une quarantaine de tunnels ont été repérés, dont deux en novembre dernier.
Les moyens des patrouilles des frontières ont pourtant été considérablement renforcés - y compris sous l'administration Obama -avec 20.500 agents (contre 10.000 en 2004) et un budget annuel d'environ 11 milliards de dollars. Dans la région de San Diego, ils étaient 1.500 patrouilleurs en 2005 et sont 2.600 aujourd'hui, qui se déplacent en 4 x 4, en quad, à cheval, en hélicoptère ou même à vélo. « Notre objectif l'an dernier était d'avoir un contrôle opérationnel de la frontière sur 82 kilomètres, cette année nous voulons maîtriser l'environnement maritime », explique Jerry Conlin.
On compte environ 33 millions d'immigrés aux Etats-Unis, dont 12 millions seraient sans papiers. Près d'un million auraient quitté le pays entre 2008 et 2009, sous l'effet de la crise économique et du durcissement des contrôles, ce qui ramène leur nombre à 10,8 millions en 2010, selon un récent rapport du Homeland Security.
Sur la totalité de la population immigrée, une personne sur quatre vient du Mexique et une sur deux d'Amérique latine. L'instabilité économique dans leur pays, la volonté de mieux subvenir aux besoins de leurs proches (25 milliards de dollars sont envoyés au Mexique chaque année) ou le désir de se rapprocher de leur famille déjà exilée sont autant de raisons de franchir le pas. Environ 60 % des immigrants illégaux sont arrivés aux Etats-Unis avec un visa qui a ensuite expiré. Les autres ont le plus souvent tenté le passage de la frontière avec un « coyote », un passeur qui leur prend au minimum 4.000 dollars pour trois tentatives. « Les murs ont eu pour effet de rediriger les flux de clandestins vers la partie la plus à l'est du comté de San Diego et vers l'Arizona », constate David Shirk, professeur de sciences politiques à l'université de San Diego. Les immigrants ont dû prendre des risques plus importants dans ces régions désertiques, et le nombre de décès sur la frontière Sud a augmenté pour atteindre 400 personnes par an depuis cinq ans, principalement en raison de leur exposition au climat (déshydratation, hypothermie), ou parce qu'ils meurent étouffés dans des compartiments à bestiaux, ou sont renversés sur la route par des voitures... D'où les actions d'associations comme « Border Angels » qui créent des postes de ravitaillement, ou comme celle qui vient ramasser et incinérer les corps de ceux qui sont décédés.
Le tournant de 2010
2010 a toutefois marqué un changement. Pour la première fois l'an dernier, plus de Mexicains sont retournés au Mexique qu'ils ne l'ont quitté. Davantage un effet de la récession économique aux Etats-Unis que du meilleur contrôle des frontières. Car les travailleurs illégaux sont un formidable réservoir de main-d'oeuvre à bas coût pour les entreprises du cru, qui les exploitent sans vergogne. En particulier dans les services (restauration, hôtellerie), l'agriculture, mais surtout dans le bâtiment. La crise du marché de l'immobilier a d'ailleurs eu un effet dramatique sur les travailleurs immigrés (clandestins ou pas), qui ne trouvent plus d'emploi. Depuis la récession, beaucoup sont condamnés à chercher de l'ouvrage au jour le jour. Dans la banlieue de San Diego, un groupe d'hommes fait le pied de grue tous les jours à l'entrée du parking d'un grand magasin de bricolage. « On peut gagner 100 dollars par jour, ça ira jusqu'à 250 si c'est du travail de spécialiste », explique Manuel. Ils espèrent qu'on les embauchera pour la journée - travaux de terrassement, carrelage, peinture... tout est bon. Parfois des « minute men » (une sorte de milice qui s'oppose à l'immigration clandestine) viennent les harceler et prendre en photo ceux qui chercheraient à les employer.
« La plupart ne veulent pas devenir citoyens, raconte Enrique Morones, ils veulent juste des papiers pour pouvoir légalement travailler. » Pour Miguel, un ouvrier du bâtiment qui vit avec sa femme et ses deux petits enfants en Californie, « il n'y a tout simplement pas de travail au Mexique, trop de crimes, trop d'inégalités et un gouvernement et une police corrompus ». Dans chaque famille d'immigrés établie aux Etats-Unis, on trouve autant de statuts que d'individus. Des citoyens, des personnes avec des documents de travail ou des visas, des sans-papiers. Ils cohabitent dans un pays où la carte d'identité n'existe pas. Pedro Navarro, le patron d'une entreprise d'entretien de jardins à San Diego, estime que l'Etat impose injustement à l'employeur de faire son travail en l'obligeant à vérifier le statut du salarié. Plutôt que de voir renforcer la frontière, il préfèrerait que les travailleurs immigrés puissent être légalisés car il a besoin de cette main-d'oeuvre dure à la tâche et peu chère.
« L'immigration clandestine est devenue une sorte de subvention directe pour les entreprises tandis que les contribuables paient pour l'éducation, le système judiciaire et la santé », se scandalise Ira Mehlman, le porte-parole de la Federation for American Immigration Reform (FAIR), une association résolue à fermer les frontières, et qui ne tolère qu'une immigration très sélective. Elle veut s'en prendre directement aux employeurs peu scrupuleux, éliminer les services non essentiels, obliger les gouvernements locaux à coopérer davantage avec les services d'immigration.
Un enjeu politique énorme
Le débat, dans le pays, est extrêmement tendu, d'autant que l'immigration clandestine progresse hors du sud-ouest des Etats-Unis vers des Etats comme l'Idaho, la Pennsylvanie ou le Kansas. Entre ceux qui pensent « qu'il faut créer une voie vers la citoyenneté pour ceux qui vivent aux Etats-Unis », comme Jon Rodney, porte-parole du California Immigrant Policy Center (CIPC), et ceux qui, comme FAIR, sont hostiles à toute idée d'amnistie et militent ouvertement pour le rapatriement des sans-papiers, le fossé est immense. La dernière tentative au Congrès faite avant Noël - le passage d'un texte dénommé « Dream Act » qui aurait donné aux enfants entrés illégalement aux Etats-Unis la possibilité d'étudier à l'université ou de s'enrôler dans l'armée et d'accéder à la citoyenneté -a avorté. Mais pour Barack Obama, la question de l'immigration illégale reste une priorité. Le 26 janvier dernier, à l'occasion de son discours annuel sur l'Etat de l'Union, il a affirmé être « préparé à travailler avec les républicains et les démocrates pour protéger nos frontières, appliquer nos lois et attaquer la question des millions de travailleurs sans papiers qui vivent aujourd'hui dans l'ombre ». Les plus optimistes veulent bien y croire pour son éventuel deuxième mandat, mais les démocrates n'ont tout simplement pas les voix pour y parvenir avant 2012. « Le sujet est trop polémique pour qu'Obama puisse engager une réforme maintenant », observe David Shirk.
L'enjeu politique est énorme et explique en partie la paralysie du Congrès. « Les démocrates désirent fortement ajouter les nouveaux immigrés à leur base, mais les républicains voient d'un très mauvais oeil 12 millions d'immigrés obtenir la citoyenneté et voter pour le clan opposé ! » résume le professeur. Du coup, les républicains préfèrent focaliser leur discours sur la protection de la frontière. « Ils ont tort. Les "latinos" sont catholiques, socialement conservateurs, et il y a toutes les chances pour que leurs votes se partagent équitablement entre les deux partis », estime-t-il.
L'incapacité à gérer cette question au niveau fédéral a poussé certains Etats à essayer d'agir à leur niveau. L'Arizona est chef de file dans cette démarche car, après San Diego, la seconde porte d'entrée pour l'immigration illégale se trouve dans la région de Tucson. L'Etat du Grand Canyon a suscité un tollé l'an passé quand son assemblée a voté une loi demandant à la police de contrôler le statut de tout individu qui suscitait une « suspicion raisonnable ». Il vient de faire plus fort en introduisant, fin janvier, un texte qui veut interdire d'accorder la citoyenneté américaine à un enfant né en Arizona de parents sans papiers. C'est une remise en cause directe du 14 e amendement de la Constitution, écrit spécialement en 1868 pour que les esclaves nés en Amérique obtiennent la citoyenneté américaine.
L'Arizona pourrait faire des émules. D'autres Etats, comme le Nebraska, le Texas, le Missouri, l'Idaho et la Pennsylvannie ont adopté des législations qui punissent les employeurs, les loueurs d'habitations résidentielles ou encore les écoles qui acceptent des travailleurs illégaux ou leurs enfants. Finalement, plus que l'activisme d'associations des droits de l'homme, ce genre d'initiatives - qui sont combattues par les associations et parfois même le Département de la Justice -finiront peut-être par contraindre, par ricochet, le Congrès à agir... car les tribunaux ne manqueront pas de rappeler que l'immigration est d'abord une affaire fédérale.
11/02 /2011, Virginie Robert
Source : Les Echos.fr
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