lundi 28 octobre 2024 10:01

Des syndicats d'avocats et de magistrats ont dénoncé vendredi l'expulsion de deux étrangers en situation irrégulière en Gironde alors qu'ils étaient convoqués devant un juge pour examiner la légalité de leur garde à vue.

Les deux Soudanais concernés avaient été interpellés le 9 août en gare de Bordeaux pour séjour irrégulier.

Le juge des libertés et de la détention leur avait adressé le lendemain des convocations à l'audience du lendemain, à 14 heures.

"Mais, au petit matin du 11 août, la préfecture, sans avertir leur avocat, sans attendre l'audience, choisit de mobiliser et un véhicule et du personnel de police pour les reconduire à la frontière italienne", écrivent le Syndicat de la magistrature (SM) et le Syndicat des avocats de France (SAF).

Pour les organisations, la préfecture de Gironde "fait du chiffre" au mépris des règles de droit et des décisions de la Cour de Justice de l'Union européenne.

Lors d'un point de presse, le préfet Patrick Stéfanini a répondu que "les avocats de ces deux ressortissants, en choisissant de s'adresser au juge judiciaire pour se prononcer sur la légalité de la rétention, ont commis une erreur de procédure".

La nouvelle loi sur l'immigration réserve, pendant une période de cinq jours à compter du début de la rétention, au juge administratif la compétence pour se prononcer sur la légalité de la mesure d'éloignement, a-t-il affirmé.

Il a également rappelé que la Cour d'appel de Pau avait jugé récemment à trois reprises que des mesures de garde à vue prises dans un tel cas étaient conformes à la loi.

12/08/2011

Source : L’Express/ Reuters

Une élue municipale de Salt, dans la région de Gérone (nord-est de l'Espagne), a été contrainte de démissionner de son parti d'extrême-droite "Plataforma per Catalunya" (Plateforme pour la Catalogne) après avoir fait part de sa volonté d'épouser un immigré d'origine subsaharienne, rapportent les médias locaux.

Selon plusieurs journaux catalans, Juana Dolores Martinez a subi d'énormes pressions pour quitter son parti et renoncer à son poste de conseillère municipale après avoir manifesté sa détermination de mettre à exécution son projet de mariage avec cet immigré, de nationalité camerounaise.

Les responsables du parti catalan ont même demandé à l'élue de leur présenter les papiers de son futur époux pour savoir s'il était en situation légale ou non, d'après les mêmes sources.

Excédée par l'attitude de son parti, connu pour son discours raciste et xénophobe, la militante a présenté vendredi dernier sa démission faisant part de son intention de présenter une plainte contre le leader de cette formation Josep Anglada.

Le parquet de Barcelone avait ouvert en juin une enquête judiciaire préliminaire contre "Plataforma per Catalunya" suite à une plainte présentée par le gouvernement autonome de Catalogne l'accusant d'avoir procédé à la distribution, lors de la campagne électorale pour les municipales du 22 mai dernier, de tracts incitant à la xénophobie et à la haine raciale.

Cette formation a réalisé une percée significative lors des dernières élections municipales en remportant près de 70.000 voix et 67 sièges de conseillers.

Echaudé par ce succès, le chef du parti a indiqué qu'il envisage même de créer un "parti à dimension nationale" en perspective des élections générales prévues en Espagne en novembre prochain.

15/8/2011

Source : Aufait/MAP

Il existe aux Pays-Bas un journal (du genre « presse de caniveau ») dont les Marocains constituent la seule raison d'être : c'est le Telegraaf. Il ne se passe pas de jour sans que des pseudorévélations s'étalent en première page de ce torchon: les Marocains veulent s'emparer du pays ... Le Maroc espionne les Pays-Bas ... La burqa est l'arme préférée des criminels marocains ...Suite

De graves émeutes ont secoué Londres et plusieurs grandes villes du pays. La politique d'intégration britannique, dont on a longtemps vanté les vertus, vacille, notamment sous l'effet de la crise économique…Suite

Grand résultat historique ou petite opération de communication ? Dans un entretien à l’AFP, lundi dernier, Claude Guéant a affirmé pouvoir atteindre le chiffre de 30 000 expulsions en 2011. Il ’agirait, selon lui, du «meilleur résultat historiquement enregistré».

En s’appuyant sur l’augmentation de 4% des reconduites à la frontière sur les sept premiers mois de 2011 et sur les «instruments nouveaux» de la dernière loi immigration, le ministre de l’Intérieur a donc revu à la hausse l’objectif annuel que Brice Hortefeux, son prédécesseur, avait fixé à 28 000. Le triomphalisme de Claude Guéant et la réalité de ces chiffres sont néanmoins douteux…Suite

Dans le quartier de Winson Green, modeste banlieue de Birmingham, le multiculturalisme se vit au quotidien. Il suffit d'observer les frontons des boutiques pour le mesurer. Un barbier jamaïquain peut voisiner avec un kébab pakistanais ou un tabac polonais…Suite

C'est à bâtons rompus que le ministre chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, a confié au " Soir échos" ses impressions sur la mission qu'il a assumée depuis quatre années au sein du gouvernement…Suite

Le Collectif des Associations Démocratiques Marocaines en Europe pour une Citoyenneté Effective Ici et Là-bas tiendra, mercredi prochain à Rabat, une conférence de presse sur la participation des marocains du monde aux prochaines élections législatives.

Un communiqué du collectif indique, dimanche, que cette conférence de presse, qui aura lieu au siège du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), portera sur la présentation d'une initiative qui prend en compte les conditions permettant la mise en œuvre des dispositions des articles de la nouvelle constitution (notamment les arts 16,17,18,30 et 163), en vue de la concrétisation d'une citoyenneté entière et effective.

Il s'agit également d'expliquer l'initiative contenue dans la lettre ouverte adressée par le collectif à des responsables gouvernementaux, à des parlementaires et à des organisations politiques, ajoute-t-on de même source.

Le Collectif des Associations Démocratiques Marocaines en Europe pour une Citoyenneté Effective Ici et Là-bas regroupe des associations et des personnalités marocaines en Europe ayant participé à une rencontre sur feu Driss Benzekri à Amsterdam, le Réseau Marocain Transnational migration et développement, qui regroupe plusieurs associations et personnalités établies au Maroc et à l'étranger, et le Secrétariat du Centre Euro-méditerranéen de migration et de développement.

14/8/2011

Source : MAP

Divers artistes québécois et étrangers provenant de différentes disciplines se partageront la scène. Trois concerts sont offerts vendredi soir, dont celui d'un maître de la musique gnaoua, l'Américain d'origine marocaine Hassan Hakmoun.

Orientalys est principalement dédié à la rencontre des cultures arabe et occidentale. Le titre de cette édition plein air a d'ailleurs été choisi spécifiquement pour incarner cette fusion entre l'Orient et le lys du Québec.

Depuis 12 ans, notamment depuis les attentats du 11 septembre 2001, le FMA tente de consolider ses efforts en matière de rapprochement des cultures.

« Le festival essaye de projeter ce rapprochement du côté des arts et de la culture pour montrer un autre regard et une autre vision du monde arabe, qui sont culturels et artistiques. Un monde arabe très ouvert à l'autre et très tolérant », poursuit Emily-Jane Aouad.

Elle se dit déçue que la tolérance envers la culture arabe fasse souvent les frais de l'actualité politique. Lors du débat portant sur les accommodements raisonnables en 2007, « il y a eu une grosse chute du public québécois dans les salles du FMA », soutient-elle. « On est en lutte continuelle et en combat quotidien. »

Elle estime toutefois que l'achalandage de la 12e édition s'annonce bien étant donné les soulèvements « printemps arabe » qui se déroulent cette année au Moyen-Orient. « Il y a un réel enthousiasme du public », se réjouit Emily-Jane Aouad.

Le FMA d'automne

La 12e édition du programme régulier du FMA aura lieu quant à elle du 30 octobre au 13 novembre, et présentera créations multidisciplinaires, danses, concerts, projections, expositions et colloques.

Le FMA mettra en vedette des artistes du Maroc, de la Tunisie, de l'Égypte, du Liban, de l'Algérie, mais aussi des États-Unis et du Québec.

À surveiller, des prestations des virtuoses Omar Faruk Tekbilek et Simon Shaheen dans Manhattan au quart de ton, Baâziz et Bendir Man dans Parole de Baâziz, Imed Jemaa et Emel Mathlouthi dans La Tunisie veut ..., Naseer Shamma et Les Trois Magnifiques - Ashraf Harif Khan, Romero Iglesias et Hussain Shahbaz - dans une tournée canadienne.

La production musicale Les Trois Magnifiques sillonnera notamment six villes canadiennes, du 11 au 26 novembre 2011. Le spectacle sera présenté au Théâtre Maisonneuve le 11 novembre, dans le cadre de sa première tournée nord-américaine.

Le FMA de Montréal a annoncé le 9 août dernier l'annulation du spectacle de Cheb Mami, prévu le 26 novembre à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, en raison d'une controverse entourant son passé judiciaire. L'artiste algérien de 45 ans, condamné à cinq ans de prison en 2009 pour avoir tenté de faire avorter de force une ancienne amie intime, a été libéré en mars dernier.

12/8/2011

Source : Radio Canada

Des centaines de petits Marocains résidant à l’étranger apprendront bientôt l'amazighe. Ils sont les premiers à bénéficier de nouvelles mesures entreprises par leur pays d'origine. Ces mesures ? Un projet pilote lancé conjointement par l’Institut royale de la culture Amazigh (IRCAM) et le ministère chargé de la Communauté marocaine à l’étranger. Plus que quelques semaines, et ces petits écoliers pourront s'asseoir sur les bancs de l'école pour y apprendre la langue amazighe durant trois mois, à partir d’octobre prochain.

Des cours d’amazighe pour 300 enfants d'origine marocaine éparpillés dans plusieurs pays. C'est le projet auquel 22 associations dans le domaine éducatif ont candidaté. Aujourd'hui, seules six candidatures ont été retenues pour cette édition pilote. Ces associations, issues de l'Italie, de la Belgique et du Canada, dispenseront des cours de langue amazighe pendant trois mois, d’octobre à décembre 2011.

A chacun son rôle

Ce projet a débuté en janvier dernier, avec le lancement d’un appel à candidature. Les associations intéressées devaient justifier d’une solide expérience dans l’enseignement de la langue ainsi que d’un intérêt manifeste pour la culture amazighe. L’IRCAM se chargera de la formation pédagogique des futurs enseignants et de fournir les manuels et supports didactiques. Le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger s'occupera, pour sa part, du financement des cours à hauteur de 50 à 80%. Enfin, les associations devront elles aussi mettre la main à la pâte et apporter 20% à 50%.

La symbolique du geste

Ce projet pilote a une symbolique très forte. En juillet dernier, Ahmed Boukouss, recteur de l’IRCAM, assurait que « sur le plan psychologique, l’officialisation signifie la reconnaissance de jure (ndlr. définitive) de l’amazighité ; ceci génère un sentiment de fierté légitime, de dignité retrouvée, de réconciliation avec nous-mêmes et entre nous-mêmes, le sentiment, enfin, d’appartenir à part entière à la nation marocaine ».

Finalement l'officialisation de cette langue dans la nouvelle Constitution semble avoir donné un coup d'accélérateur à ce projet pilote qui était déjà en route. « Les conditions (pour) l’inclusion effective de la langue et de la culture amazighes dans les politiques publiques, en matière d’éducation, d’information, de culture » sont optimales, assurait Ahmed Boukouss sur Yabiladi, en juillet dernier. Reste à trouver les mécanismes adéquats pour étendre ce projet à d'autres pays, élargir le nombre de bénéficiaires et réussir là ou l’enseignement de l’amazighe dans les écoles publiques nationales patine.

12/8/2011, Rim Battal

Source : Yabiladi

Le gouvernement a listé quatorze familles de métiers «en tension» -ouverts à l'immigration choisie- où l'accès au territoire est facilité. C'est moitié moins qu'avant.

Les conditions d'accès au travail en France se durcissent pour les étrangers. Le gouvernement a publié vendredi, via un arrêté au Journal officiel , la nouvelle liste des métiers «en tension» ouverts aux étrangers. Cosignée par les ministères du Travail et de l'Intérieur, cette liste a été réduite à quatorze familles de métiers ­accessibles aux ressortissants non européens contre trente précédemment.

La liste, créée en janvier 2008, avait pour but d'ouvrir le marché du travail français aux étrangers afin de combler la pénurie de personnel dans certains secteurs. Aujourd'hui, plus de la moitié de ces métiers ne sont donc plus considérés comme «en tension». Autrement dit, il n'est plus aussi difficile de trouver des candidats à ces emplois sur le marché du travail hexagonal.

La nouvelle liste exclut principalement les métiers du bâtiment et des travaux publics (BTP) et de l'informatique. Disparaissent, ­entre autres, les chefs de chantiers et conducteurs de travaux ainsi que les informaticiens experts ou d'étude. L'arrêté mentionne cependant toujours le besoin de faire appel à la main-d'œuvre étrangère dans la fabrication de l'ameublement en bois ou la transformation du verre. Les métiers de la menuiserie vont en effet pouvoir profiter de cette opportunité en termes de recrutement, car la pénurie de main-d'œuvre qualifiée y est aujourd'hui encore très importante. Le téléconseil et la télévente, particulièrement boudés par les demandeurs d'emploi français, restent aussi tournés vers l'étranger. Même si la division par deux de cette liste a pour objectif de réduire l'immigration professionnelle, elle ne représente pas le seul moyen d'obtention d'un titre de travail en France. Des conventions existent avec les États extérieurs à l'Union européenne. Les États-Unis, le Canada, le Maroc, la Tunisie ou encore le Sénégal voient en effet leurs ressortissants autorisés à postuler à une centaine d'emplois en France.

Former les demandeurs d'emploi

Les syndicats et l'opposition ont vivement réagi à sa publication, vendredi. Ils gardent en mémoire les promesses faites en avril dernier par Xavier Bertrand, qui disait vouloir «former les demandeurs d'emploi pour occuper ces postes» afin d'apporter une réponse au niveau élevé du taux de chômage. Peu avant la publication de ­l'arrêté, le secrétaire national du PS chargé de l'emploi, Alain ­Vidalies, avait enfoncé le clou. Cette mesure «cible la goutte d'eau de l'immigration légale pour faire oublier l'océan du chômage de masse». Selon lui, «l'immi­gration légale ne représente aujourd'hui que 20.000 personnes par an, alors que la France compte 4 millions de personnes inscrites à Pôle emploi!» La CGT et la CFDT, quant à elles, déplorent de ne pas avoir été intégrées à l'élaboration de la liste et qu'un simple retour par courrier leur ait été demandé. Raymond Chauveau, coordinateur à la CGT, la trouve bien trop restrictive et estime qu'en l'état elle n'apportera pas de réponse efficace au chômage. «Malgré la crise, les offres d'emplois dans le BTP n'ont pas diminué», ajoute-t-il avant d'affirmer que cette immigration légale est nécessaire aussi bien sur le marché du travail que pour contenir l'immigration illégale. Bien qu'il ne soit pas contre le fait de former les demandeurs d'emploi pour occuper les postes vacants, il estime que «dans certains domaines, les conditions de travail sont trop dures et les salaires trop faibles pour que les Français s'y engagent.»

13/8/2011

Source : Le Figaro

Le bras de fer. Quelques jours après le « dysfonctionnement » qui avait amené la préfecture à ignorer une décision de justice en maintenant un Indien en rétention contre l'ordonnance d'un juge des libertés et de la détention (JLD), le nouveau préfet de Gironde Patrick Stefanini continue à susciter l'ire d'une partie du monde judiciaire.

L'affaire a débuté le 9 août. Deux ressortissants soudanais sont interpellés à Bordeaux par les services de la Paf (Police de l'air et des frontières) en situation irrégulière puis placés en garde à vue. Quelques heures plus tard, les deux Soudanais se voient signifier un placement en centre de rétention. Leur avocate Me Anne Couplant saisi alors un JLD afin qu'il se prononce sur la légalité de la garde à vue, et par suite sur celui du placement en rétention.

Reconduits à la frontière

L'audience est fixée au 11 août à 14 heures. Mais au petit matin sans attendre la décision du juge, les deux Soudanais sont reconduits à la frontière italienne. « Personne n'a été averti, c'est incroyable », tempête l'avocate. Au cœur du débat, la régularité des placements en garde à vue des sans-papiers. « Rien n'interdit à la préfecture de procéder à l'éloignement avant la présentation à un juge, mais ce qui est scandaleux c'est que le juge s'était saisi pour mettre fin à une illégalité : celle du placement en garde à vue pour simple séjour irrégulier », indique-t-on du côté du syndicat de la magistrature.

Car pour les syndicats de magistrats (SM et USM), une récente décision de la Cour européenne de justice confirmée par deux arrêts de la cour d'appel de Bordeaux rend illégale le placement en garde à vue pour seul défaut de papier. Une analyse jusqu'à présent partagée par des JLD bordelais qui ont remis plusieurs sans-papiers retenus en CRA après une garde à vue. Ce qui ne fait pas les affaires du préfet qui préférerait s'appuyer sur les dispositions de la loi sur l'immigration qui stipule qu'en matière de rétention administrative, le JLD ne peut se prononcer qu'à partir de cinq jours. « Si le juge est saisi d'une telle requête avant ce délai, il doit la déclarer irrecevable », tranche le préfet. Et de conseiller « à l'étranger en situation irrégulière » de plutôt « saisir le juge administratif ». Mais pour les syndicats de magistrats « en aucun cas le juge administratif n'est compétent pour juger une garde à vue qui relève du pouvoir judiciaire ». Pour l'avocate : « On crée donc simplement une période de non-droit pendant laquelle l'administration fait ce qu'elle veut. »

Faire appel

Le préfet, qui tenait hier une conférence de presse, promet désormais de faire appel de toute décision de JLD qui s'estimerait compétent pour trancher un tel litige et ajoute : « Je demanderai au parquet de faire appel également. Enfin… Il est souverain, il décidera… »

Si pour le haut fonctionnaire, la garde à vue des sans-papiers « est pratiquée par le parquet de Bordeaux », il sort néanmoins de sa manche une jurisprudence de la cour d'appel de Pau qui elle valide ce type de rétention. « Il y a des jurisprudences contradictoires, c'est un fait. Mais cette affaire relève aussi d'une peur des juges que l'on veut simplement éloigner des citoyens auxquels ils sont censés répondre », analyse un conseiller de la cour d'appel de Pau.

Particulièrement concerné par la question, Patrick Stefanini a longtemps officié au ministère de l'immigration dont il passe pour avoir été l'un des ordonnateurs. Arrivé à Bordeaux depuis quelques mois, il semble bien décidé à ne rien céder à une justice de plus en plus échaudée.

13/8/2011, Yann Saint-Sernin

Source : Sud Ouest

D'après l'IFOP, seuls 2,2 % des candidats en métropole aux dernières élections cantonales étaient issus de la diversité. Pourquoi un tel retard ?

ATLANTICO : Votre étude montre qu’à peine plus de 2,2 % des 9737 candidats se présentant en métropole aux élections cantonales seraient issus de la diversité

Jérôme Fourquet : Notre méthode de calcul est assez empirique car il s'agit d'une sélection sur les prénoms. Nos résultats sont peut être un peu minorés car des personnes issues de l'immigration peuvent avoir des prénoms d'origine française, qui sont donc passés à travers notre tamis. Mais quand on compare ce chiffre de 2,2 % avec le poids des personnes d'origine maghrébine, africaine ou turque, qui représentent plutôt de 8 à 10 % de la population française, on voit que leur représentation en politique est quatre à cinq fois sous-évaluée.

Comment interpréter ce constat ? La frilosité vient-elle des partis politiques ou de l’électorat ?

Il y a aussi une troisième hypothèse : le mode de sélection des candidats expliquerait que certaines catégories soient sous-représentées. Ce ne sont pas uniquement des états-majors qui refusent de choisir certains candidats qui auraient un visage, une couleur ou un prénom qui ne collent pas. C'est aussi qu'ils n'ont pas sous la main des candidats de ce type.

Le processus de sélection des candidats - s'inscrire dans un parti, être repéré, y consacrer du temps – exclut de facto de la compétition des catégories de la population. C'était le problème des femmes - maintenant il y a la parité - et c'est toujours celui des jeunes et des milieux populaires, qui se trouvent pour une partie être issus de la diversité. De plus, la proportion d'ouvriers ou d'employés parmi les candidats est bien inférieure à celle de la population française. D'autres mécanismes sont à l'oeuvre : l'intérêt pour la politique, le bagage culturel, le réseau, les relations. Or, le profil type de l'adhérent à des partis comme l'UMP ou le PS est celui d'un homme de plus de 50 ans d'un milieu plutôt favorisé. C'est de ce vivier que sont extraits les candidats.

L'étude montre que, en particulier au PS qui offrait le plus grand nombre de cas statistiquement, à profil identique, les candidats non sortants de l'immigration se présentant aux cantonales faisaient quasiment les même scores. Il n'y a que trois points d'écart, ce qui est assez faible. L'électorat de gauche n'est donc pas frileux.

Y a-t-il une frilosité de la part des partis politiques ? Peut-être en partie. Mais si l'on regarde les scores que faisaient les formations politiques dans ces cantons là aux précédentes élections cantonales, ils n'étaient pas forcément meilleurs. Le PS n'a pas réservé de cantons plus défavorables ou compliqués à ces candidats là, ce qui n'avait pas été le cas aux législatives de 2007. L'état major a plutôt joué le jeu.

Là où le PS a présenté environ 2,3 % de candidats issus de l’immigration, l’UMP n’en était qu’à 1,1 %. Comment expliquer cette défaillance ?

Le problème du PS est qu'ils avaient beaucoup de sortants, et il n'est pas évident de les remplacer par des candidats issus de la diversité : quand on a le canton, on le garde. Le PS a présenté plus de candidats que l'UMP, mais pas beaucoup plus.

Historiquement et sociologiquement, les populations issues de l'immigration sont plutôt tournées vers la gauche que vers la droite. Vous allez donc avoir plus de candidats potentiels intéressés par la gauche, et des états majors de gauche qui ont plus intérêt à promouvoir ces candidats là car ils ont un électorat plus facilement acquis.

Cyniquement, est-ce que les partis de droite ont intérêt à ne pas présenter de candidats issus de l’immigration ?

Il faudrait le leur demander ! Je signale quand même que l'on a repéré un certain nombre de cantons où la population immigrée est très représentée et où l'UMP a justement essayé de présenter des candidats issus de la diversité.

Cyniquement, ils peuvent penser que si cette partie de l'électorat ne leur est pas acquise, ils ne font pas d'effort. Une autre analyse consiste à penser qu'il n'y a pas de raison pour que cet électorat soit ad vitam aeternam destiné à voter à gauche, et qu'il faut donc le conquérir. Cela passe peut-être par un discours différent de celui que le gouvernement tient actuellement, et aussi peut-être par le fait de mettre davantage en avant des candidats de la diversité. Il est intéressant de noter que c'est Nicolas Sarkozy qui a nommé Rachida Dati, Fadela Amara et Rama Yade dans son gouvernement. Jamais un gouvernement de gauche n'avait accompli une telle chose.

Il est intéressant de voir que l'UMP, au plus haut niveau, a joué cette carte en début de quinquennat, et qu'aux cantonales, à la base, cela a très peu été le cas.

Doit-on s’attendre à plus de diversité aux prochaines élections législatives ?

Je n'ai pas d'éléments tangibles, mais cela devrait se renforcer au fil du temps. Reste la difficulté structurelle à trouver des candidats, et surtout le problème du nombre de députés UMP sortants. On peut penser que le PS essaiera d'en mettre davantage.

13/8/2011

Source : Atlantico


D'après l'IFOP, seuls 2,2 % des candidats en métropole aux dernières élections cantonales étaient issus de la diversité. Pourquoi un tel retard ?

ATLANTICO : Votre étude montre qu’à peine plus de 2,2 % des 9737 candidats se présentant en métropole aux élections cantonales seraient issus de la diversité

Jérôme Fourquet : Notre méthode de calcul est assez empirique car il s'agit d'une sélection sur les prénoms. Nos résultats sont peut être un peu minorés car des personnes issues de l'immigration peuvent avoir des prénoms d'origine française, qui sont donc passés à travers notre tamis. Mais quand on compare ce chiffre de 2,2 % avec le poids des personnes d'origine maghrébine, africaine ou turque, qui représentent plutôt de 8 à 10 % de la population française, on voit que leur représentation en politique est quatre à cinq fois sous-évaluée.

Comment interpréter ce constat ? La frilosité vient-elle des partis politiques ou de l’électorat ?

Il y a aussi une troisième hypothèse : le mode de sélection des candidats expliquerait que certaines catégories soient sous-représentées. Ce ne sont pas uniquement des états-majors qui refusent de choisir certains candidats qui auraient un visage, une couleur ou un prénom qui ne collent pas. C'est aussi qu'ils n'ont pas sous la main des candidats de ce type.

Le processus de sélection des candidats - s'inscrire dans un parti, être repéré, y consacrer du temps – exclut de facto de la compétition des catégories de la population. C'était le problème des femmes - maintenant il y a la parité - et c'est toujours celui des jeunes et des milieux populaires, qui se trouvent pour une partie être issus de la diversité. De plus, la proportion d'ouvriers ou d'employés parmi les candidats est bien inférieure à celle de la population française. D'autres mécanismes sont à l'oeuvre : l'intérêt pour la politique, le bagage culturel, le réseau, les relations. Or, le profil type de l'adhérent à des partis comme l'UMP ou le PS est celui d'un homme de plus de 50 ans d'un milieu plutôt favorisé. C'est de ce vivier que sont extraits les candidats.

L'étude montre que, en particulier au PS qui offrait le plus grand nombre de cas statistiquement, à profil identique, les candidats non sortants de l'immigration se présentant aux cantonales faisaient quasiment les même scores. Il n'y a que trois points d'écart, ce qui est assez faible. L'électorat de gauche n'est donc pas frileux.

Y a-t-il une frilosité de la part des partis politiques ? Peut-être en partie. Mais si l'on regarde les scores que faisaient les formations politiques dans ces cantons là aux précédentes élections cantonales, ils n'étaient pas forcément meilleurs. Le PS n'a pas réservé de cantons plus défavorables ou compliqués à ces candidats là, ce qui n'avait pas été le cas aux législatives de 2007. L'état major a plutôt joué le jeu.

Là où le PS a présenté environ 2,3 % de candidats issus de l’immigration, l’UMP n’en était qu’à 1,1 %. Comment expliquer cette défaillance ?

Le problème du PS est qu'ils avaient beaucoup de sortants, et il n'est pas évident de les remplacer par des candidats issus de la diversité : quand on a le canton, on le garde. Le PS a présenté plus de candidats que l'UMP, mais pas beaucoup plus.

Historiquement et sociologiquement, les populations issues de l'immigration sont plutôt tournées vers la gauche que vers la droite. Vous allez donc avoir plus de candidats potentiels intéressés par la gauche, et des états majors de gauche qui ont plus intérêt à promouvoir ces candidats là car ils ont un électorat plus facilement acquis.

Cyniquement, est-ce que les partis de droite ont intérêt à ne pas présenter de candidats issus de l’immigration ?

Il faudrait le leur demander ! Je signale quand même que l'on a repéré un certain nombre de cantons où la population immigrée est très représentée et où l'UMP a justement essayé de présenter des candidats issus de la diversité.

Cyniquement, ils peuvent penser que si cette partie de l'électorat ne leur est pas acquise, ils ne font pas d'effort. Une autre analyse consiste à penser qu'il n'y a pas de raison pour que cet électorat soit ad vitam aeternam destiné à voter à gauche, et qu'il faut donc le conquérir. Cela passe peut-être par un discours différent de celui que le gouvernement tient actuellement, et aussi peut-être par le fait de mettre davantage en avant des candidats de la diversité. Il est intéressant de noter que c'est Nicolas Sarkozy qui a nommé Rachida Dati, Fadela Amara et Rama Yade dans son gouvernement. Jamais un gouvernement de gauche n'avait accompli une telle chose.

Il est intéressant de voir que l'UMP, au plus haut niveau, a joué cette carte en début de quinquennat, et qu'aux cantonales, à la base, cela a très peu été le cas.

Doit-on s’attendre à plus de diversité aux prochaines élections législatives ?

Je n'ai pas d'éléments tangibles, mais cela devrait se renforcer au fil du temps. Reste la difficulté structurelle à trouver des candidats, et surtout le problème du nombre de députés UMP sortants. On peut penser que le PS essaiera d'en mettre davantage.

13/8/2011

Source : Atlantico

Le ministre de l’Intérieur a promis, lundi, 30 000 reconduites à la frontière pour 2011. Chiffres gonflés, calculs biaisés, l’objectif a tout de l’esbroufe.

Grand résultat historique ou petite opération de communication ? Dans un entretien à l’AFP, lundi dernier, Claude Guéant a affirmé pouvoir atteindre le chiffre de 30 000 expulsions en 2011. Il s’agirait, selon lui, du «meilleur résultat historiquement enregistré».

En s’appuyant sur l’augmentation de 4% des reconduites à la frontière sur les sept premiers mois de 2011 et sur les «instruments nouveaux» de la dernière loi immigration, le ministre de l’Intérieur a donc revu à la hausse l’objectif annuel que Brice Hortefeux, son prédécesseur, avait fixé à 28 000. Le triomphalisme de Claude Guéant et la réalité de ces chiffres sont néanmoins douteux.

Un objectif artificiel

Le ministre se glorifie d’un objectif revu à la hausse. Mais rien n’assure que les résultats définitifs seront conformes au but fixé. Et quand bien même le seraient-ils, cela n’aurait rien d’historique.

En effet, les 30 000 reconduites ne sont qu’une projection fondée sur les résultats des sept premiers mois de 2011. Avec 17 500 expulsions entre janvier et août, cela donne une moyenne de 2 500 par mois. Ramené à un an, on arriverait en effet à 30 000. Sauf que ce calcul est un peu hasardeux. Car il fait totalement fi du contexte particulier des premiers mois de 2011, marqués par l’arrivée de nombreux Tunisiens fuyant leur pays au moment de la révolution.

Depuis janvier, la France a ainsi expulsé près de 4 000 Tunisiens (3 200 en mai selon Guéant) qui ont, pour la plupart, quitté leur pays en janvier. En comparaison, en 2009, sur les six premiers mois de l’année, 906 Tunisiens avaient été renvoyés, selon le rapport remis en 2010 au Parlement par le Comité interministériel de contrôle de l’immigration (CICI). Il n’est donc pas du tout certain que la France puisse expulser au même «rythme» dans les prochains mois.

Mais, même en admettant que l’objectif des 30 000 soit atteint, il faudrait nuancer son caractère «historique» vanté par le ministre. En 2008 et 2009, il y a eu 29 796 et 29 288 personnes en situation irrégulière reconduites à la frontière. Petite baisse en 2010 avec quelque 28 000 expulsions. Les chiffres sont relativement stables, mais il y a, d’une année sur l’autre, de petites fluctuations qui dépendent de phénomènes conjoncturels. Deux conséquences : même avec 30 000 expulsions, les résultats de 2011 ne marqueraient pas une grande rupture avec les années précédentes ; surtout, rien ne garantit que le bilan pourra être le même en 2012.

Des chiffres gonflés par les reconduites de Roms

En observant le détail des reconduites à la frontière, on s’aperçoit que ces chiffres sont structurellement gonflés par le très grand nombre de Roms. Ces citoyens européens, souvent Roumains et Bulgares, peuvent être expulsés facilement, mais ont le droit de revenir en France en vertu de la libre circulation dans l’espace Schengen.

Selon le rapport annuel de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), 11 040 Roumains et Bulgares ont bénéficié de l’aide au retour humanitaire (ARH) en 2009, et 9 141 en 2010. A ces retours aidés, s’ajoutent les retours forcés (entre 15 et 30% des expulsions de Roms). Il y aurait donc entre 11 000 et 13 000 renvois de Roumains et Bulgares par an. Ce qui représente environ 40 % des expulsions totales !

D’ici deux ans, il sera bien plus difficile d’expulser des Roumains et des Bulgares, qui ne seront plus soumis à des restrictions à l’emploi dès janvier 2013. En toute logique, on peut donc plutôt s’attendre à une baisse réellement historique des reconduites à la frontière à cette date !

La hausse des expulsions ne doit rien à la nouvelle loi

Dernier point douteux : la corrélation entre l’augmentation des expulsions et la nouvelle loi immigration n’a rien d’évident. Au micro d’Europe 1, Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministre de l’Intérieur, a expliqué l’augmentation des chiffres par l’allongement de la durée maximale de placement en rétention administrative, qui passe de 32 à 45 jours. L’objectif est de laisser plus de temps à la France pour obtenir un laissez-passer consulaire requis pour une expulsion. Outre qu’il semble un chouïa tôt pour jauger l’efficacité d’une disposition dont le décret d’application date de mi-juillet, son effet restera très limité d’un point de vue comptable. En effet, les retards de laissez-passer ne sont absolument pas la raison principale pour laquelle les procédures d’expulsions n’aboutissent pas. Concrètement, en 2008, sur 14 012 laissez-passer demandés par la France, seuls 320 ont été envoyés hors délais, alors que 3 806 ont été refusés et 4 905 laissés sans réponse par les pays concernés, selon le rapport 2010 du CICI. Bref, pas de grands changements en perspective.

Malgré les lauriers qu’il se tresse, Claude Guéant n’est d’ailleurs pas pour grand-chose dans cette nouvelle mesure. Cet article de la loi Besson est une transposition d’une directive européenne de 2008, au sujet de laquelle Brice Hortefeux, alors ministre de l’Immigration, avait d’ailleurs déclaré : «Pour la France, je vous l’indique, il n’est pas question de modifier la durée maximum qui est de trente-deux jours.»

Hâtif et gonflé par le nombre de Roms, «le meilleur résultat historique» du ministre de l’Intérieur fait étrangement songer à une phrase concédée le mois dernier par un certain Claude Guéant, embourbé dans une autre polémique : «On fait dire aux tableaux statistiques tout ce que l’on veut !»

12/8/2011, MARWAN CHAHINE

Source : Libération

Comment optimiser l'action en faveur des Marocains du monde à l'ombre de la nouvelle Constitution ? Comment impliquer la communauté marocaine résidant à l'étranger dans les politiques publiques en sa direction ? Comment faire enfin pour que la loi suprême réponde à leurs attentes ?...Suite

Placés par les autorités, les demandeurs d'asile comptent sur la solidarité des particuliers. Quand on découvre l'hôtel, au détour des derniers virages, dans la nuit, on pense de suite à l'établissement Overlook, celui de Shining, le film de Stanley Kubrick avec Jack Nicholson…Suite

Pratiquer librement sa religion dans le monde devient de plus en plus difficile. Surtout lorsqu’on est musulman ou chrétien. Tel est le constat d’un rapport que vient de publier un think tank américain, le Pew Research Center. Les gouvernements du Moyen Orient et de l’Afrique du nord sont particulièrement épinglés dans cette étude, ainsi que la France. Le Maroc est classé dans la catégorie de pays où l’hostilité sociale contre la religion est « modérée ».

Les gouvernements du monde sont-ils devenus allergiques à tout ce qui touche à la religion ? En tout cas, le constat d’une étude menée dans 198 pays pousserait surtout à répondre par l’affirmative. En effet, selon ce rapport du Pew Research Center, en 2009, les dirigeants de 101 pays ont infligé des brimades à des groupes religieux, contre 91 pays, un an auparavant. Ces violences se sont traduites par des assassinats, de la maltraitance physique, des emprisonnements, ainsi que de destructions d’œuvres religieuses.

La plupart de ces tracasseries ont visé des musulmans ou des chrétiens. « Au cours de ces trois années étudiées [2006-2009, ndlr], des brimades contre les chrétiens venant de gouvernements ou de personnes ont été enregistrées dans 130 pays (66%) et dans 117 pays pour les musulmans (59%) », indique l’étude de cet institut de recherches privé basé à Washington. La Chine, l’Egypte ainsi que la France sont particulièrement pointés du doigt. Le gouvernement français fait les frais de la loi interdisant le port du voile intégral dans les lieux publics et des « pressions » contre l'Eglise de Scientologie.

Le Maroc, « modéré »

La région Mena (Moyen Orient-Afrique du Nord) est la zone du monde où la liberté de culte est la plus remise en cause selon cette étude. Les mesures de rétorsion y visent aussi bien des sectes prosélytes qu’une partie des musulmans. Si au Yémen les autorités ne sont pas toujours tendres avec les adeptes du Bahaïsma et les évangélistes, en Egypte par contre c’est surtout l’interdiction de longue date des Frères musulmans qui posait problème.

Le rapport ne s’attarde point sur le Maroc, qu’il classe dans le groupe des pays où l’hostilité sociale contre la religion est jugé « modéré ».

11/8/2011, Oumar Baldé

Source : Yabiladi

 

Berlin a critiqué mercredi le projet du Danemark de construire des postes de contrôle sur leur frontière commune, affirmant qu'il devrait plutôt attendre la décision de l'Union européenne avant d'agir.

Werner Hoyer, ministre allemand délégué aux Affaires étrangères, a déclaré dans un communiqué que ce projet de durcir les contrôles douaniers, décidé en mai par le Danemark de manière unilatérale, allait à l'encontre de la législation européenne sur l'ouverture des frontières et la libre circulation.

"Il n'y a pas la moindre raison de mettre aujourd'hui en place un nouveau système danois de contrôle des frontières. Ce projet soulève le problème de sa compatibilité avec le traité de Schengen, ainsi qu'avec la Commission européenne et le gouvernement allemand", a-t-il dit.

Le bureau exécutif de la Commission, qui a envoyé une équipe d'inspection sur place, estime que le Danemark n'a pas suffisamment justifié ses nouveaux contrôles frontaliers et que le renforcement actuel des contrôles nécessite une surveillance très stricte.

Les députés danois ont autorisé ces mesures le mois dernier, fruit d'un accord conclu en période pré-électorale entre la coalition au pouvoir et le Parti populaire danois. Ce dernier connu pour ses positions anti-immigration a appelé à se protéger contre la "violente criminalité", la contrebande et le trafic d'êtres humains.

Brian Rohan, Hélène Duvigneau pour le service français

10/8/2011

Source : L’Express/Reuters

Le gouvernement a fixé la nouvelle liste des métiers "en tension" ouverts aux étrangers non communautaires, en la réduisant de moitié, selon un arrêté publié vendredi au Journal officiel, une mesure qui a été vivement décriée par les syndicats et la gauche.

L'arrêté, signé par les ministères du Travail et de l'Intérieur, réduit à quatorze la liste des trente familles de métiers actuellement ouverts aux ressortissants non européens, qui a été créée en janvier 2008.

Sont considérés comme "en tension" les métiers pour lesquels il est difficile de trouver des candidats sur le marché classique du travail.

La nouvelle liste ne concerne pas les étrangers se trouvant déjà en France de manière régulière, ni les ressortissants des pays avec lesquels la France a signé des accords de gestion concertée des flux migratoires, comme la Tunisie ou le Sénégal.

Quelque 20.000 visas de travail sont délivrés chaque année, une bonne partie étant des changements de statut pour des personnes déjà présentes sur le territoire, comme les étudiants.

Dans la nouvelle liste, des métiers du BTP et de l'informatique disparaissent. Mais elle inclut toujours le dessin en BTP et les ingénieurs production et exploitation des systèmes d'information, ou encore des cadres de l'audit et du contrôle comptable.

Elle comprend aussi des postes dans la fabrication de l'ameublement en bois et la transformation du verre, la conception de produits mécaniques, électriques ou électroniques, le téléconseil et la télévente, ainsi que dans la production chimique, pharmaceutique et mécanique.

Pour le ministère de l'Intérieur, la révision de la liste des métiers qui donnent droit à des visas de travail constitue un "outil au service de l'objectif de réduction de l'immigration professionnelle".

Le ministre du Travail Xavier Bertrand avait annoncé dès le printemps son intention de revoir cette liste. "Vous ne pensez pas que ma responsabilité, c'est plutôt de former les demandeurs d'emploi pour occuper ces postes ?", s'était-il justifié en avril.

"Opération politicienne" menée "en catimini en plein coeur de l'été": le Parti socialiste avait vivement réagi, avant la publication de la liste. Elle "cible la goutte d'eau de l'immigration légale pour faire oublier l'océan du chômage de masse", selon le secrétaire national du PS chargé de l'emploi, Alain Vidalies.

"Faut-il rappeler que l'immigration légale ne représente aujourd'hui que 20.000 personnes par an alors que le France compte 4 millions de personnes inscrites à Pôle Emploi!", avait-il ajouté.

Les syndicats avaient aussi clamé leur hostilité à une telle mesure. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, y avait vu "une façon déguisée de faire du discours contre l'immigration".

De son côté, le patronat s'était montré réservé, considérant que la révision de cette liste ne constituait pas une priorité. "Je ne crois pas que ce soit le coeur du sujet", avait assuré Laurence Parisot, la présidente du Medef.

11/8/2011

Source : AFP

Google+ Google+