dimanche 20 octobre 2024 09:11

Catherine Ashton veut-elle faire oublier l’inexistence de l’Europe depuis le début des révolutions arabes ? La «ministre des Affaires étrangères» de l’Union était hier à Tunis (photo) pour annoncer une aide européenne sonnante et trébuchante (17 millions d’euros immédiatement, 258 millions jusqu’en 2013), et elle sera mardi, au Caire, le premier responsable étranger à effectuer un voyage dans ce pays depuis la chute du raïs. Le Liban, Israël, les Territoires occupés, ou encore la Jordanie auront aussi droit à sa visite.

Un activisme tardif, l’Union s’étant jusque-là contentée de prendre acte de la chute des dictatures «amies», incapable de prendre la moindre initiative. Pourtant, l’Europe considère les pays du pourtour méditerranéen comme son arrière-cour, le lieu privilégié de l’exercice de sa toute nouvelle politique étrangère commune. C’est raté, pour l’instant. La baronne Ashton, qui dispose pourtant d’un service diplomatique enfin constitué, n’a pas osé agir seule, de peur de déplaire aux Etats membres. Par exemple, elle aurait pu désigner un envoyé spécial en Tunisie ou en Egypte afin de peser sur le cours des événements. Encore eût-il fallu que les Vingt-Sept soient d’accord sur ce qu’il convenait de faire. Or l’indécision d’Ashton est l’exact reflet des indécisions nationales, à l’image d’une Michèle Alliot-Marie perpétuellement à contretemps.

«Ashton a fait le choix d’être la secrétaire générale des Vingt-Sept, regrette Daniel Cohn-Bendit, le coprésident du groupe des Verts au Parlement européen, l’une des voix les plus critiques envers les ratés de l’Union. La politique étrangère européenne ne peut être la somme des diplomaties nationales, sinon c’est le plus petit dénominateur commun.» Mais les Etats, surtout les grands, ne veulent pas accorder la moindre autonomie à Lady Ashton, comme s’en est plaint, mardi, José Manuel Durão Barroso, le président de la Commission, devant les eurodéputés.

Le Parlement européen n’est pas plus brillant que les Etats membres : «Face à ce tsunami démocratique, équivalent à la chute du mur de Berlin, le Parlement est resté sans voix», souligne Cohn-Bendit. Ainsi, les socialistes européens ont joint leurs voix à celles de la droite du PPE pour bloquer, le 18 janvier, le vote d’une résolution sur la Tunisie en attendant que la situation se stabilise…

Seule la peur de la pression migratoire, incarnée par l’arrivée de 5 000 boat people tunisiens sur les côtes italiennes, semble sortir les Européens de leur apathie. Hier, Cecilia Malmström, commissaire aux Affaires intérieures, est venue expliquer aux députés réunis à Strasbourg que l’Union allait mobiliser ses moyens pour aider l’Italie afin d’empêcher les migrants d’arriver en masse en Europe. «En fait, l’absence d’enthousiasme de l’Union face aux révolutions arabes se comprend, car toute sa politique d’immigration s’appuie sur la collaboration des dictatures du sud de la Méditerranée», dénonce l’Allemande Franziska Brantner, eurodéputée verte. Si elles s’effondrent, ce sera une catastrophe pour l’Europe.» Ainsi, le Parlement européen a donné son feu vert, le mois dernier, à la négociation d’un accord d’association avec la Libye du colonel Kadhafi en échange de sa collaboration dans la lutte contre l’immigration clandestine. Un pays qui vient à son tour d’entrer en ébullition.

17/02/2011, JEAN QUATREMER

Source : Libération

Canada : Les conservateurs proposent un nouveau profil d'immigrants

Le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, propose d'adopter un nouveau système de pointage pour modifier les critères d'accueil des immigrants au Canada.

Le plan proposé prévoit cibler de nouveaux arrivants jeunes, parfois moins éduqués, mais qui maîtrisent mieux l'anglais et le français.

Le ministre souhaite réorganiser le système de points que le gouvernement utilise actuellement pour déterminer quels travailleurs qualifiés étrangers pourront entrer au pays en favorisant les immigrants qui ont le plus de chances de réussir financièrement.

Les nouveaux arrivants qui auront déjà reçu une offre d'emploi au Canada seraient favorisés en vertu de ce nouveau système.

Les immigrants plus jeunes auraient aussi de meilleures chances de dénicher un emploi en arrivant au pays. Un postulant âgé de moins de 35 ans obtiendrait 12 points, et un candidat de 49 ans n'en obtiendrait aucun.

Maîtrise des langues officielles

Selon la professeure en politique publiques de l'Université Queen's, Naomi Alboim, un système qui met de l'avant le critère de la langue est une bonne idée. « Je pense qu'il n'y a aucun doute à l'effet que la langue est le plus important facteur de succès. Le fait que le système de pointage prenne en compte cet aspect est positif. »

Le Canada accorde déjà depuis quelques années plus d'importance à la question de la langue, et cela a pour effet que certains pays sont d'avantage représentés que d'autres lors du processus de sélection, estime le professeur de l'Université de Waterloo, Mikal Skuterud, qui étudie les phénomènes migratoires. Ainsi, le nombre d'immigrant provenant de la Chine et du Pakistan a chuté alors que les représentants de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de la France sont plus nombreux.

Le gouvernement espère faire adopter son nouveau plan d'ici la fin de l'année et souhaite tenir des consultations publiques en mars pour discuter de ses nouvelles cibles.

17/2/2011

Source : Radio-Canada

Le Symposium national sur le bénévolat et la citoyenneté, qui s’est tenu le vendredi 11 février à Casablanca, a constitué un lieu de réflexion et d’échanges visant à améliorer l’action solidaire et bénévole pour la concrétisation du développement humain.

Casablanca a abrité, vendredi 11 février, le Symposium national sur «Le bénévolat et la citoyenneté : pour une nation solidaire». Initié par le Lions Club International District 416-Maroc, ce symposium a réuni des personnalités du monde politique, économique, culturel, de la presse ainsi que des acteurs associatifs et des droits de l’Homme. Étaient présents au rendez-vous Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité et Nizar Baraka, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Affaires économiques et générales. Cette rencontre a permis de mettre en exergue l’importance de l’action solidaire et bénévole pour la concrétisation du développement humain. Les travaux de ce symposium ont été organisés autour de quatre panels: «Transformation sociale et nouveaux droits des citoyens», «Actions de proximité et mobilisation sociale», «Structuration de l’espace public et expressions citoyennes» et «La société civile organisée, un atout décisif ou un acteur encombrant». La séance d’ouverture du symposium a été donnée par Khalil Hachimi Idrissi, gouverneur du Lions Clubs International District Maroc et la ministre Nouzha Skalli. M. Hachimi Idrissi a indiqué que le bénévolat marocain entend répondre au besoin d’une Nation solidaire, estimant qu’il s’agit de relever ce défi de manière structurée, constructive et efficace. «Quand le bénévolat rencontre une vraie ingénierie sociale, une transparence dans la gestion, une clarté dans les procédures et les objectifs, la rupture est rapidement faite entre une démarche caritative sans lendemain et une action sociale efficace et pérenne», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que «transformer la société, réduire les inégalités, lutter contre les exclusions, agir sur son cadre de vie, promouvoir les arts et la culture, accompagner la jeunesse, encadrer des activités sportives... toutes ces activités supposent une assimilation des valeurs de la citoyenneté, fondée sur la liberté insécable et sur la responsabilité assumée, mais également sur l’affirmation d’une volonté de vivre ensemble, au sein de la Nation, selon les règles de la démocratie telles qu’elles sont universellement admises». Pour sa part, Mme Skalli a souligné l’importance du partenariat avec les associations qui constitue un choix stratégique et une option pour la gestion des programmes de développement. La ministre a rappelé que la promotion du volontariat figure parmi les grandes préoccupations nationales qui sont reflétées dans l’ensemble des programmes gouvernementaux. Débattant de «La participation directe des citoyens : une culture de la transparence», Abdeslam Aboudrar, président de l’Instance centrale pour la prévention contre la corruption, a relevé que l’amélioration du niveau de vie des citoyens reste tributaire de la bonne gouvernance et que celle-ci constitue la meilleure parade contre la bureaucratie et la corruption. Sur un autre registre, Younès Moujahid, président du Syndicat national de la presse marocaine, a insisté sur la nécessité d’améliorer le produit journalistique lors de son intervention sur «La liberté d’expression entre droits fondamentaux et exigence déontologique». M. Moujahid a noté que ce challenge repose sur l’accès à l’information et l’amélioration des conditions de travail des journalistes. Sur la thématique de «L’expatriation, solidarité et expressions politiques», Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger ( CCME), a relevé que l’immigration n’est pas uniquement une source de devises mais un tremplin pour la qualification des ressources humaines. Tout en relevant les différentes mutations que connaît l’immigration tant sur le plan démographique et culturel qu’au niveau social, M. Yazami a mis en exergue la contribution de l’immigration dans la promotion des solidarités et du développement humain. Abordant la thématique du développement humain, la directrice adjointe de l’USAID-Maroc, Ramona El Hamzaoui, a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des associations pour qu’elles deviennent des forces de proposition. Sur la question de la citoyenneté, Ali Bouabid, enseignant universitaire et membre du bureau politique de l’USFP, a souligné que l’INDH est un laboratoire d’expérience très intéressant du processus d’évolution de la notion de citoyenneté et un catalyseur d’une nouvelle culture. M. Bouabid a également noté que la citoyenneté est un travail patient de construction qui interpelle chaque citoyen et que ce droit s’acquiert par l’école où l’on apprend au jeune le sentiment d’autonomie et l’esprit critique. Dans son allocution sur « La culture, vecteur d’une nouvelle projection identitaire», le directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), Noureddine Sail, a estimé que la culture est un lien social qui implique inévitablement la solidarité. Selon M. Sail, il ne peut y avoir de culture sans pluralité. Intervenant sur «Le volontariat, un accélérateur de la transformation sociale», Mohamed El Gahs, ancien ministre, a défini le volontariat comme «une action noble, un don, un partage d’argent, de temps, de savoir et de savoir-faire». M. Gahs a relevé que le bénévolat est un phénomène en plein essor partout dans le monde et qu’il connaît un développement particulier dans les sociétés à économie libérale. S’exprimant lors de la clôture du symposium, M. Baraka a plaidé pour un partenariat entre les décideurs politiques et les acteurs associatifs dans l’objectif d’asseoir une véritable société solidaire. Le ministre a appelé les acteurs associatifs à s’impliquer davantage dans les grands chantiers sociaux en vue de réussir ensemble le challenge d’un développement humain durable.

Le 15-02-2011,  Laila Zerrour ( avec Map)

Source : Aujourd’hui le Maroc

Le ministre chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, donnera une conférence s'articulant autour de l'axe central : "La migration et le développement régional : état des lieux et perspectives", le 18 février courant à la chambre de commerce et d'industrie à Agadir.

A l'occasion de la rencontre, M. Mohamed Ameur insistera, notamment sur le rôle des marocains du monde dans le développement durable du Maroc ainsi que la spécificité régionale de leur contribution au dynamisme économique et social de leur pays, précise un communiqué du ministère.

Le ministre jettera, également, un éclairage sur les principales évolutions et mutations de la migration dans le contexte de la mondialisation.

15/2/2011

Source : MAP

Les étrangers venant travailler au Royaume-Uni avec un salaire annuel de plus de 150.000 livres (près de 180.000 euros) seront exclus des nouveaux quotas migratoires afin de ne pas priver le pays des "meilleurs talents", a annoncé mercredi le gouvernement.
La mesure, qui répond à une demande pressante du monde économique, s'appliquera aux immigrants pouvant justifier d'un contrat de travail, a précisé le secrétaire d'Etat chargé de l'immigration Damian Green. Elle permettra aux avocats, banquiers ou chercheurs étrangers de haut niveau d'échapper aux règles mises en place à compter d'avril pour juguler l'immigration, à condition toutefois que leur casier judicaire dans leur pays d'origine soit vierge. La Grande-Bretagne doit attirer pour son économie "les meilleurs talents et les professionnels les plus brillants", a expliqué M. Green, tout en estimant que "cela ne doit pas se faire au détriment des travailleurs déjà présents".

Le Premier ministre conservateur britannique David Cameron a promis de faire chuter d'ici à 2015 le chiffre net d'immigrants hors Union européenne de 200.000 par an à "quelques dizaines de milliers". Pour tenir l'objectif, le gouvernement avait annoncé cet automne une baisse de 20% des visas accordés en 2011 aux travailleurs non originaires de l'UE. Il avait déjà tenu compte des réticences des milieux économiques en prévoyant certaines dérogations, en particulier pour les mutations en Grande-Bretagne au sein des multinationales. Celles-ci pourront ainsi faire venir librement, pendant cinq ans, leurs employés payés plus de 40.000 livres (47.000 euros) par an.

Le nouvel assouplissement annoncé mercredi a été salué par un dirigeant des Chambres de commerces britanniques (BCC), Adam Marshall, selon lequel "le gouvernement est en train de mieux prendre en compte les inquiétudes du monde économique". L'annonce a coïncidé avec un début de polémique lancée par un inspecteur de l'Agence britannique des frontières, John Vine, selon lequel le suivi administratif est insuffisant à l'égard des étrangers dont le visa de travail a expiré et qui restent en fait au Royaume-Uni.

M. Green a admis que le "système a besoin d'être amélioré" et promis de s'y atteler.

Source : AFP/Le Figaro

 

Le ministre de l'Energie, Eric Besson, estime qu'il ne faut pas toucher à la loi de 1905 sur la laïcité et qu'il y a d'autres façons de financer la construction de lieux de culte, par exemple en "encourageant des fondations".

Le ministre, interviewé sur Europe 1, est revenu sur le multicuturalisme et notamment sur la place de l'Islam en France : "Il faut dire très clairement qu'on peut être musulman en France, que l'Islam est la seconde religion de France, et que nous, républicains laïcs, nous devons tout faire pour faciliter l'exercice du culte de ceux qui le souhaitent".

"Un Islam de France, a-t-il poursuivi, ça veut dire un Islam qui respecte scrupuleusement les valeurs de la République, dont l'égalité hommes/femmes, dont la laïcité, ça veut dire que la religion appartient à la sphère privée. Concrètement, ça veut dire que l'on ne peut pas, qu'on ne doit pas prier dans les rues, et qu'en même temps une République fidèle à ses valeurs doit faciliter l'exercice du culte".

"Puisque il n'y a pas assez de mosquées en France pour prier, nous devons à la fois être intransigeants, pas de prière dans les rues, et en même temps être fidèles à nos valeurs, ceux qui croient doivent avoir le droit de croire et de pratiquer", a-t-il insisté avant d'affirmer son attachement à la loi de 1905 sur la laïcité au nom de laquelle les pouvoirs publics ne peuvent financer la construction de lieux de culte.

"Il ne faut pas toucher à la loi de 1905 qui est une loi sacrée (...) et en même temps il existe des moyens, des fondations qu'on peut encourager pour aller vers cet objectif", a déclaré Eric Besson, ancien ministre de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale.

16/2/2011

Source : AFP/LA Croix

Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), juge "louable" de se pencher sur l'exercice des cultes en France mais redoute que le débat ne "dérape" sur une mise en cause de l'islam, comme celui sur l'identité nationale, a-t-il dit jeudi à l'AFP.

Le président du CFCM réagissait à l'annonce par Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, d'un débat en avril sur l'exercice des cultes en France - notamment l'islam - et sa compatibilité avec les lois laïques de la République.

"Regarder la place des religions dans la République est un souhait louable, a dit M. Moussaoui, et il est vrai que l'islam a des spécificités, qu'il faut se pencher sur la construction de mosquées et la formation des imams". Nous, CFCM, nous sommes partisans d'un islam de France qui respecte les lois de la République, dont la liberté de culte, et pour cela nous avons besoin du soutien de l'Etat, a-t-il ajouté en substance.

"Mais au-delà de ces spécificités, nous ne voulons pas que le débat se focalise sur le port du voile intégral ou les menus halal dans les cantines, il faut avancer, particulièrement à propos des lieux de culte", a-t-il assuré.

Concernant la construction de mosquées, il estime qu'il faut "encourager le recours aux baux emphytéotiques" (de longue durée) accordés par les mairies aux associations cultuelles pour leur fournir le terrain nécessaire, mais "prévoir une possiblitié d'achat ultérieur du terrain par les associations". Il faut aussi "relancer" la Fondation des oeuvres de l'islam, un organisme qui devait justement s'occuper de la construction des lieux de culte mais qui est "toujours en sommeil".

Selon lui, on constate une émergence d'une classe moyenne musulmane en France qui progressivement sera en mesure de financer les lieux de culte, prenant le relais ou complétant les contributions que collecterait la Fondation auprès de l'Organisation de la conférence islamique (OCI).

Actuellement, rappelle-t-il, il y a en France 2.000 lieux de culte musulman dont 80 mosquées de plus de 1.000 m2. En revanche environ 800 lieux de culte font moins de 100 m2.

"Jean-François Copé m'avait informé de son projet de débat et je lui avais suggéré d'organiser un colloque et de réfléchir à son cadre et à son programme avec la CRCF (Conférence des responsables de culte en France), mais à ma connaissance il ne l'a pas fait", a révélé M. Moussaoui.

La Conférence des responsables de culte en France a été créée en novembre 2010 à l'initiative de ceux-ci, réunissant deux représentants par culte (catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman, bouddhiste).

L'islam est la deuxième religion en France où on compte entre 5 et 6 millions de musulmans , pratiquants ou non.

17/2/2011

Source : AFP/LA Croix

L'Australie s'est félicitée jeudi de son modèle de multiculturalisme, le "meilleur du monde", selon son ministre de l'Immigration, qui permet aux immigrants de s'intégrer au moment où la question fait largement débat en Europe.

Pour le ministre Chris Bowen, le principe australien d'assimilation de différentes cultures est "génial" car il encourage les immigrants à s'intégrer plutôt qu'à se comporter comme de simples "travailleurs hôtes".

"Pour moi, le multiculturalisme, c'est un peu comme le mariage. Il comporte ses difficultés et ses tensions", a déclaré M. Bowen mercrdi soir devant le Sydney Institute, un centre de réflexion.

"Nous devons nous rappeler de temps en temps les uns les autres que l'on gagne à vivre ensemble. Cela demande de l'attention, de la persévérance", a-t-il ajouté.

L'Australie, peuplée de colons britanniques, a ensuite accueilli plusieurs vagues d'immigration successives, des Chinois pendant la Ruée vers l'or au 19e siècle, mais aussi des Vietnamiens, Italiens, Grecs, Européens de l'Est et récemment de nombreux étudiants indiens.

Mais le sujet reste un point de friction entre les partis, alors que le pays voit régulièrement des immigrants clandestins tenter de rejoindre ses côtes à bord de bateaux de fortune.

Le pays a par ailleurs connu des incidents mettant en cause sa communauté musulmane. Des émeutes avaient éclaté en 2005 quand des Australiens d'origine libanaise avaient été pris pour cible à Sydney .

De plus, des dizaines de musulmans ont été emprisonnés dans le pays, en vertu de sévères lois antiterroristes.

Pour M. Bowen, il est "inévitable" que l'immigration de musulmans fasse débat "dans une période d'inquiétude face au terrorisme inspiré par l'extrémisme islamiste".

Les propos de M. Bowen interviennent alors que la question du multiculturalisme fait débat en Europe.

Le multiculturalisme est "un échec", a déclaré récemment le président français Nicolas Sarkozy, car, a-t-il dit, "on s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui accueillait".

Le chef de l'Etat était ainsi le troisième grand responsable politique européen à déclarer que le multiculturalisme était un échec, après la chancelière allemande, Angela Merkel, et plus récemment le Premier ministre britannique, David Cameron.

17/2/2011

Source : AFP/La Croix

Le chef du comité d'enquête russe, principal organe chargé des investigations criminelles, a réclamé jeudi l'instauration d'un fichier d'empreintes digitales et génétiques de tous les immigrés, sur fond de montée du racisme dans le pays.

"Il faut adopter un programme spécial du gouvernement pour établir un fichier complet des immigrés, incluant notamment une dactyloscopie et un enregistrement génétique", a déclaré ce responsable, Alexandre Bastrykine.

Selon lui, cette mesure vise à réduire le nombre de crimes commis par les étrangers, et par conséquence la montée des violences racistes dans le pays.

En 2010, environ 49.000 crimes et délits ont été commis par des ressortissants étrangers en Russie, a assuré M. Bastrykine. Selon le Comité d'enquête, à Moscou, 186.000 crimes et délits ont été recensés, dont 12.000 ont été commis par des étrangers.

M. Bastrykine juge que ces chiffres sont à l'origine de la montée des violences racistes.

"Disons le ouvertement : comme nous l'avons déjà dit à plusieurs reprises, dans la majorité des cas, un des facteurs jouant en faveur de +l'incitation à la haine raciale+ est la criminalité des immigrés", a-t-il affirmé.

Entre 2009 et 2010, les crimes et délits à caractère "extrémiste" ont augmenté de 20%, à 656 cas, et ceux-ci sont en majorité liés à la "haine raciale", a-t-il dit.

Le racisme gagne du terrain en Russie depuis la chute de l'URSS.

Le bureau pour les droits de l'Homme, une ONG russe, a recensé entre janvier et novembre 2010 un total de 293 agressions violentes à caractère raciste, qui ont fait 41 morts et 293 blessés.

Des centaines de milliers de personnes du Caucase russe et d'Asie centrale viennent travailler dans les villes russes pour échapper à la misère dans leur région d'origine.

Depuis un rassemblement et des violences racistes le 11 décembre près du Kremlin, les autorités ont alterné les mises en garde aux extrémistes xénophobes, et les déclarations sur le nécessaire respect des us et coutumes de la population russe.
17/2/2011,

Source : AFP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et l'université de l'Insubrie (Lombardie/Italie) ont signé, mercredi à Casablanca, une convention en matière de recherche.

En vertu de cette convention, signée dans le cadre du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), par le président du CCME, M. Driss El Yazami, et M. Alessandro Ferrari, de l'université, les deux parties décident de développer des rapports de coopération en matière de recherche dans des domaines d'intérêt commun.

Les deux institutions contribueront ainsi à la réalisation conjointe et coordonnée de programmes de coopération de recherche et s'engagent à encourager la réalisation de projets de recherche ou de programmes d'études conformes à leurs préoccupations et définis d'un commun accord.

Elles acceptent de soutenir l'organisation de séminaires scientifiques, d'ateliers de communication et d'information et de manifestations culturelles.

Les deux parties s'engagent également à échanger la documentation, les publications et les documents scientifiques.

Chaque projet fera l'objet d'un programme spécifique dans lequel seront précisés les activités à réaliser, le calendrier de travail, les implications financières pour chacune des deux parties, les méthodes d'évaluation et les documents nécessaires à la réalisation du projet.

La présente convention est conclue pour une durée de 3 ans renouvelable par tacite reconduction.

L'Italie est l'invitée d'honneur de la 17ème édition du SIEL qui se poursuivra jusqu'au 20 février.

16/2/2011

Source : MAP

Après avoir été atténué par les sénateurs, le projet gouvernemental passe aujourd’hui en commission à l’Assemblée nationale. Les mesures les plus dures ont été rétablies.

Jeudi, alors que les sénateurs examinaient le projet de loi sur l’immigration, Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, avait rappelé que la Constitution donne le dernier mot aux députés. C’était annoncer clairement la couleur. Les sénateurs avaient fait de la résistance en adoptant une version largement édulcorée de ce texte. Ce dernier va être soumis aujourd’hui à la commission des lois de l’Assemblée nationale. Et les amendements déposés par le rapporteur UMP - Claude Goasguen - et par le gouvernement rétablissent les mesures les plus sécuritaires du projet de loi.

Déchéance de la nationalité. Parmi les mesures phares soutenues par le gouvernement, mais retoquées par les sénateurs, l’extension de la déchéance de nationalité. Visées, les personnes qui, dans un délai de dix ans suivant leur accession à la nationalité, ont été condamnées pour meurtre ou violences contre une personne «dépositaire de l’autorité publique». Cette disposition est la traduction d’un vœu formulé cet été par Nicolas Sarkozy dans son discours sécuritaire de Grenoble. Introduite à l’automne par Hortefeux, elle a provoqué l’indignation de la gauche, qui lui reproche de créer deux catégories de Français. Après avoir été adoptée par l’Assemblée nationale, elle a été rejetée au Sénat par l’opposition de gauche et les centristes.

Le juge des libertés. Ce même bloc gauche-centre a retoqué une autre mesure phare du projet de loi : l’allongement du délai d’intervention du juge des libertés et de la détention (JLD). Gérard Longuet, chef de file des sénateurs UMP, la qualifie en effet de «cœur de la réforme». Actuellement, le JLD intervient dans les deux jours après le placement en rétention d’un sans-papiers. Il se prononce sur la prolongation de la rétention, mais aussi sur la légalité des conditions de l’interpellation de l’étranger. Le juge administratif intervient dans un deuxième temps pour statuer sur la mesure d’éloignement. Le texte prévoit de repousser l’intervention du JLD à cinq jours. Les sénateurs ont refusé cette réforme. Un amendement du gouvernement la rétablit.

Mariages «gris». Autre mesure rejetée par les sénateurs, la pénalisation des mariages «gris». Concernées : les unions «fondées sur une tromperie volontaire». En clair, les étrangers épousant un Français uniquement pour avoir des papiers. Le gouvernement souhaitait que ces unions soient davantage punies que les mariages blancs. Les sénateurs ont rejeté cette disposition. Hier, le gouvernement n’avait pas réintroduit d’amendement rétablissant la pénalisation des mariages «gris». Mais il peut le faire jusqu’au dernier moment.

Droit au séjour des malades. Concernant les étrangers atteints de pathologies graves, le gouvernement souhaitait restreindre le droit au séjour qui leur était garanti jusque-là (lire ci-contre). Il avait introduit un amendement en ce sens dans le projet de loi. Puis l’a retiré lors de l’examen au Sénat. Et l’a réintroduit sous forme d’un nouvel amendement.

Zones d’attente. A côté de ces modifications, le Sénat a confirmé des dispositions adoptées par les députés. Parmi elles : la création de zones d’attente temporaires pour faire face à l’arrivée d’un groupe d’au moins dix étrangers en dehors d’un point de passage frontalier. Cette mesure avait été imaginée par Eric Besson, alors ministre de l’Immigration, comme une réponse législative au désaveu des juges qui avaient libéré les 123 Kurdes arrivés le 22 janvier 2010 sur une plage corse. Avantage aux yeux du gouvernement, les zones d’attente étant considérées comme des zones d’extraterritorialité, les migrants y bénéficient d’un droit moins protecteur que ceux interpellés sur le territoire français.

Allongement de la rétention. Egalement adopté, l’allongement de la durée de rétention de trente-deux à quarante-cinq jours. Et la possibilité de maintenir jusqu’à dix-huit mois en rétention les étrangers condamnés pour faits de terrorisme et qui ont déjà purgé leur peine. Cette mesure est qualifiée de «Guantánamo à la française» par les associations de défense des sans-papiers.

16/2/2011,  CATHERINE COROLLER, AURÉLIE DARBOURET

Source : Libération

L'Assemblée a rétabli aujourd'hui, en commission des Lois, la réforme introduite par le gouvernement sur le régime de la rétention des sans-papiers, dans le cadre du projet de loi sur l'immigration, a-t-on appris de source parlementaire.

Les députés ont adopté un amendement défendu par Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, qui rétablit la réforme sur le contentieux de l'éloignement et prévoit de retarder l'intervention, en rétention, du juge des libertés et de la détention (JLD) à cinq jours (au lieu de deux actuellement).

Ce dispositif, très contesté par plusieurs associations, avait été approuvé en première lecture en octobre par les députés. Il avait été en revanche repoussé par un bloc gauche-centre au Sénat, lors de la première lecture au début du mois.

La réforme prévue par le gouvernement vise à une meilleure efficacité des procédures d'éloignement, puisqu'actuellement, moins de 30% des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières.

Selon le dispositif prévu par le gouvernement, il appartiendra donc d'abord au juge administratif de se prononcer sur la légalité d'une mesure d'éloignement. Il reviendra ensuite au JLD d'autoriser ou non, dans un délai de cinq jours, la prolongation de la mesure de rétention.

16/02/2011

Source : AFP/Le Figaro

La ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie propose d'externaliser les procédures de délivrance des visas et de poursuivre la mise en place de la biométrie pour lutter contre la fraude, sans perdre de vue l'objectif de "l'immigration choisie", selon un discours obtenu aujourd'hui.

"L'externalisation de la collecte de demandes de visas évite à nos agents des tâches de moindre valeur ajoutée. Elle leur permet de se concentrer sur les tâches régaliennes et d'assurer une meilleure surveillance", a argumenté la ministre lors d'une réunion lundi avec les consuls et les préfets, sous la direction du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

Cette procédure, selon elle, concerne aujourd'hui, la moitié des demandes de visas. La France compte 822 agents, dont 237 expatriés, qui ont délivré deux millions de visas en 2010.

Mme Alliot-Marie leur demande "d'examiner le profil des demandeurs de visas à la lumière des intérêts à long terme de la France dans tel pays ou telle zone géographique". "Notre politique d'influence nous conduit à identifier les compétences, les talents, les potentiels qui peuvent contribuer au rayonnement de la France", a-t-elle argumenté.

Après avoir rappelé que la moitié des visas délivrés sont biométriques, elle a indiqué que "des expérimentations d'externalisation de la prise d'empreintes biométriques seront lancées dès cette année".

La ministre propose aussi une "généralisation" de la biométrie à l'entrée de l'espace Schengen" et un "enregistrement des entrées et des sorties" dans cet espace. "Cela peut permettre d'avoir une idée précise du nombre de ressortissants de pays tiers qui utilisent des visas de court séjour afin de s'installer illégalement en Europe, d'identifier, grâce à la biométrie les migrants clandestins et faciliter leur réadmission dans leur pays d'origine", a-t-elle fait valoir.

Source : AFP/Le Figaro

Un hommage a été rendu, mardi à Casablanca, au géographe Gildas Simon, pour l'ensemble de son œuvre, dans le cadre des activités de la 17ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL).

Lors de cet hommage rendu, en présence du président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), Driss El Yazami, les intervenants, dont des professeurs et des chercheurs ayant des liens étroits avec Gildas Simon, ont mis l'accent sur l'importance de l'apport du professeur en matière de recherche sur l'immigration internationale.

Pour ce qui est de la dimension scientifique, Gildas Simon a contribué, selon eux, à la formation de plusieurs doctorants de divers horizons.
Les participants ont également souligné les qualités humaines du chercheur ainsi que ses visions humanistes, car, ont-ils rappelé, "l'immigré et l'immigration sont une cause qu'il a toujours défendue".

Ils ont tenu, à cet effet, à féliciter l'homme pour l'ensemble de ses travaux et ses éclairages pertinents qui ont contribué au développement de la recherche et à l'approfondissement de la réflexion en matière d'immigration internationale.

Intervenant, à cette occasion, Gildas Simon s'est dit à la fois "touché" et "fier" des témoignages apportés à son égard et que ce n'est pas à lui seul que revient tout le mérite, puisque "c'est l'ensemble qui fait du sens", exprimant sa joie de retrouver ses anciens doctorants dont il a dit être fier.

Il s'est également réjoui que cet hommage lui soit rendu à Casablanca qu'il a dit avoir déjà visitée par le passé et dont il en garde encore quelques vieux souvenirs, se félicitant de la bonne organisation des différentes activités du SIEL, un lieu merveilleux et magique pour lui qui est un fan des "bouquins".

Les travaux de recherche de Gildas Simon sont centrés sur le fonctionnement des espaces migratoires transnationaux, les effets des migrations sur les sociétés d'origine au Maghreb, l'entreprenariat ethnique en France, ainsi que la mondialisation des phénomènes migratoires.
Il a profondément renouvelé les outils conceptuels pour penser et décrire les migrations internationales, coordonné et collaboré à des programmes de recherches partenariaux avec des établissements publics et privés et contribue régulièrement à des revues internationales sur la migration.

Professeur émérite de géographie à l'Université de Poitiers où il a fondé en 1985 un pôle de recherches de niveau européen sur les migrations internationales, Gildas Simon est l'auteur de plusieurs publications, dont les principaux ouvrages théoriques sont "Géodynamique des migrations internationales dans le monde", "La planète migratoire dans la mondialisation" et "Migrants et migrations dans le monde".

15/2/2011

Source : MAP

Selon Le Figaro, Nicolas Sarkozy aurait décidé de lancer un débat sur le multiculturalisme, dont il a reconnu l'échec en France, jeudi dernier, sur TF1. En creux, il s'agirait de rappeler la place que doivent occuper les religions dans le pays. A commencer par celle de l'islam. Un sujet forcément explosif.

Bientôt un débat sur l'islam en France? Oui, à en croire Le Figaro, qui se fait l'écho d'une réunion tenue lundi soir à l'Elysée et au cours de laquelle Nicolas Sarkozy a donné son feu vert à une telle initiative qui devrait être pilotée par l'UMP de Jean-François Copé. Hyper-réactif, le chef de l'Etat tire à sa manière les conséquences de "l'échec" du multiculturalisme qu'il avait lui-même relevé jeudi dernier sur le plateau de TF1, lors de l'émission Paroles de Français . Pour la première fois, le locataire de l'Elysée emboîtait alors le pas à ses homologues britannique et allemand, David Cameron et Angela Merkel, qui avaient eux aussi établi le même constat dans leur pays respectif. Reste qu'un an après la tempête provoquée par le débat sur l'identité nationale, la nouvelle démarche élyséenne risque de faire couler beaucoup d'encre et d'agiter le landerneau politique hexagonal de longues semaines durant.

"Enfumage général", selon Le Pen

Interrogé sur le sujet par leJDD.fr, Dominique Paillé, qui se "réjouit d'une telle initiative", refuse, en l'état, de comparer les deux projets. "Ici, la recherche identitaire ne sera pas le premier objectif", affirme l'ex-porte-parole de l'UMP, aujourd'hui président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII). "L'objectif sera de dégager les principes républicains auxquels l'ensemble des gens vivant en France doivent adhérer", ajoute-t-il. "C'est la République qui fonde l'unité de la Nation et il est toujours bon, comme le fait Nicolas Sarkozy, d'en rappeler les principes à ceux qui les auraient oubliés". L'explication peut être valable, à la réserve près qu'à un an de l'élection présidentielle, il est difficile de ne pas créditer cette nouvelle "séquence" d'une visée électorale - électoraliste. En lançant un débat sur le multiculturalisme et la place de l'islam dans la société française, Nicolas Sarkozy poursuit en effet un double objectif: s'attaquer à l'un des thèmes de prédilection du Front national, tout en obligeant la gauche à le suivre sur un terrain glissant pour elle.

"L'UMP veut faire croire que la société multiculturelle française est en train de devenir 'multiculturaliste' et que notre modèle égalitaire serait mise en danger par un ennemi intérieur: la pratique de l'islam en France", décrypte pour leJDD.fr, l'historien Pascal Blanchard, expert des questions d'immigration et d'intégration au CNRS. Pour lui, et comme Angela Merkel ou David Cameron, Nicolas Sarkozy est "au tempo d'une opinion européenne qui a peur et qui cultive le sentiment de se sentir envahie, tant par les produits chinois que par les 'hordes' de clandestins venus d'Afrique", analyse-t-il crûment. Une offensive qui, pour l'heure, a pour effet de raidir les adversaires politiques du chef de l'Etat. "Relancer le débat du multiculturalime aujourd'hui, c'est agiter un chiffon rouge devant les Français pour leur faire oublier que les vrais problèmes n'ont pas été résolus", déclare au JDD.fr, le socialiste Jean-Christophe Cambadélis. Quant à Marine Le Pen, également contactée par leJDD.fr, elle prédit déjà "un enfumage général" du président de la République, incapable, selon elle, "d'endiguer une immigration trop massive" qui serait à l'origine de "l'islamisation rampante de la France".

Le rôle des intellectuels

Au soutien de Nicolas Sarkozy, Dominique Paillé estime, lui, que débattre de sujets aussi brûlants est "utile". "Rappeler que la France est un creuset républicain est fondamentalement bon", ajoute le conseiller spécial de Jean-Louis Borloo au Parti radical. Pour autant, relève Pascal Blanchard, le chef de l'Etat "joue gros" dans cette affaire, lui qui, à son arrivée au pouvoir en 2007, avait cherché à aménager "le modèle égalitaire de la société française", en se déclarant, notamment, favorable au principe de discrimination positive. "Il a changé de stratégie électorale", juge l'historien. "Il n'a pas de vision politique à long terme", tranche Jean-Christophe Cambadélis, tandis que Marine Le Pen s'en donne, elle, à cœur joie. "Il le fustige aujourd'hui, mais c'est Nicolas Sarkozy qui a importé en France ce modèle 'multiculturaliste' inspiré des pays anglo-saxons. C'est lui qui a organisé le communautarisme et a imposé le 'métissage d'Etat', en totale inadéquation de la culture et de la tradition française qui avait fait le choix de l'assimilation", rugit la présidente du FN.

Au regard de tant de violence verbale, Nicolas Sarkozy a-t-il ouvert la boîte de Pandore? "Je ne peux évidemment pas prédire comment tout cela va se terminer", évacue Pascal Blanchard. En revanche, pour l'expert, une chose est claire: ce débat servira à coup sûr de "préparation à l'élection présidentielle de 2012 dont le grand sujet sera l'identité". "Tous les éléments idéologiques sont en mouvement", certifie-t-il, ajoutant qu'entre "une gauche piégée" et "une droite qui joue sur les peurs et les fantasmes", il devient impératif pour les "intellectuels" de renforcer "leur travail de pédagogie".

15/2/2011

Source : Journal du dimanche

Le Maroc va mettre au point un projet visant la mobilisation de points de vente gérés ou possédés par des ressortissants marocains résidant à l'étranger (MRE) au service de la commercialisation de produits marocains sur les marchés étrangers

Une présentation préliminaire de ce projet ambitieux a été faite, jeudi à Paris, par le ministre du Commerce extérieur, Abdelatif Maâzouz, devant les représentants diplomatiques et bancaires marocains en France.

Au cours d'une rencontre à laquelle ont pris part notamment l'ambassadeur du Maroc en France, El Mostafa Sahel, l'ambassadeur chargé du consulat général du Royaume à Paris, Abderrazak Jaïdi, et le Directeur général de Maroc Export, Saad Benabdellah, le ministre a souligné que ce projet de mobilisation des commerçants MRE fait partie des 82 mesures prises pour faire de l'exportation un levier de la croissance au Maroc.

A partir du constat que les commerçants marocains établis à l'étranger représentent une niche qu'il faut développer, a-t-il expliqué, l'Etat s'est engagé à mobiliser les réseaux de distribution qu'ils gèrent ou possèdent, notamment dans des pays où la communauté marocaine est fortement présente, pour la commercialisation des produits marocains.

Il a précisé que la contribution de l'Etat consiste à identifier les réseaux, à contribuer à l'aménagement de rayons Maroc dans leurs espaces de vente et à les connecter avec les fournisseurs marocains des produits choisis, et à communiquer sur les produits.

Cette opération gagnant-gagnant a pour objectifs de recourir aux compétences expatriées et de contribuer à leur intégration dans le développement national du Royaume, a-t-il ajouté.

Elle vise également à promouvoir l'offre marocaine auprès des réseaux de distribution et des points de vente gérés par des marocains établis dans les marchés cibles, et à les alimenter régulièrement par des produits marocains de qualité contribuant ainsi à croître leurs chiffres d'affaires.

Le projet cible tous types de réseaux de distribution gérés par des MRE, à savoir les grossistes et semi-grossistes, les magasins commerciaux spécialisés, les supermarchés, les supérettes et les épiceries fines.

Quant aux produits ciblés, ils couvrent les filières «agro-industrielle et produits de terroir» (huiles d'olives et d'argan, conserves, couscous, pâtisseries marocaines), textile-cuir (marques marocaines), cosmétiques (ghassoul, henné, huiles essentielles) et artisanat (décoration, bijouterie, ameublement).

Le marché français a été désigné comme stratégique vu l'importance des réseaux de distributions marocains qui y opèrent, et en particulier la région Ile de France (Paris et sa banlieue), identifiée pour le lancement d'un projet pilote qui devrait être opérationnel d'ici les fêtes de fin d'année, a annoncé Maâzouz.

Pour atteindre cet objectif, trois étapes ont été prévues, dont la première, celle du cadrage, vient d'être franchie à travers la rencontre avec l'Ambassade, les consulats et les représentations des banques marocaines à Paris pour échanger et enrichir le projet.

Viendra ensuite la phase d'identification et de recensement des points de vente des MRE en Ile de France, de leurs besoins en produits marocains à commercialiser et de leurs fournisseurs marocains intéressés.

La troisième étape consiste en l'organisation de rencontres entre les pots de vente et leurs fournisseurs. Une rencontre avec les MRE identifiés pour discuter des modalités pratiques de mise en œuvre est prévue le 4 mars prochain.

Ensuite, des incoming missions seront organisées pour les commerçants MRE au Maroc pour rencontrer leurs fournisseurs potentiels.

Intervenant à cette occasion, Sahel s'est félicité de cette initiative en la qualifiant de «belle aventure qui va connaître le succès qu'elle mérite».
L'ambassadeur du Maroc en France a remercié le ministère du Commerce extérieur d'avoir pris cette démarche de dialogue et d'échange pour enrichir le projet, soulignant la disposition de l'ambassade et des Consulats à contribuer à définir et à faire évoluer le concept.
La même disposition à s'associer à ce projet a été relevée par les différents Consuls généraux du Maroc et les représentants des banques marocaines en région parisienne, qui ont salué la démarche structurante et le grand intérêt de cette opération d'envergure.

Ils ont proposé de tirer les conséquences des expériences individuelles et de s'appuyer sur les structures existantes en matière de grande distribution en mettant en place des mesures incitatives à leur égard, soulignant la grande importance des produits agro-alimentaires qui se taillent la part de lion dans les ventes de commerçants MRE.

Ils ont aussi proposé de diversifier en investissant d'autres espaces comme les marchés forains hebdomadaires qui existent dans chaque commune et les grandes surfaces dont les prix sont très attractifs.

Les commerçants MRE ne représentent qu'une seule parmi d'autres niches, a expliqué le ministre, soulignant que cette démarche ne devrait nullement favoriser le communautarisme ou la ghettoïsation, puisque ces points de vente s'adressent à tous les consommateurs.
Le projet de mobilisation des points de vente des MRE, piloté par Maroc Export, s'inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de développement et de Promotion des exportations et vise à l'horizon 2015 de développer les exportations de biens et services à plus de 115 milliards de DH, d'augmenter leur contribution à la croissance du PIB à plus de 45 mds de DH, et à la création de plus de 200.000 emplois.

Dans le cadre de cette stratégie, le ministre conduit vendredi à Paris une opération «Exectutive Marketing» qui consiste à rencontrer les décideurs des grands réseaux de distribution en France pour discuter avec eux des modalités de faire ou d'augmenter leurs achats du Maroc.

16/2/2011

Source : MAP/Le Matin

Laïcité, islam et immigration devraient être les prochains thèmes de l’UMP à l’horizon 2012.

Après le débat sur l’identité nationale, Nicolas Sarkozy pourrait relancer le "pacte républicain". L’Elysée a observé l’attention des téléspectateurs lors des dernières interventions télévisées du chef de l’Etat. Selon les analyses de Médiascopie, les sympathisants de droite et de gauche seraient particulièrement attentifs lors des questions sur l’islam, la laïcité ou encore l’immigration.

"Les questions de la bonne intégration de l'Islam en France et du respect de la laïcité se posent évidemment", a justifié mercredi matin Eric Besson sur Europe 1. "Ces questions passionnent les Français".

L'UMP doit se lancer dans le débat

Ce constat a donné une idée à Nicolas Sarkozy. Il a demandé à sa majorité de s’emparer de ce débat et aurait ainsi suggéré que les parlementaires présentent une "résolution" qui "réaffirmerait les principes de la République et la laïcité".

Mais ce débat divise au sein de l’UMP. Alain Juppé et Jean-Marie Bockel notamment, se montrent très prudents en raison de l'échec du débat sur l'identité nationale. Le député du Nord Marc-Philippe Daubresse estime qu’il faut réaliser un débat "équilibré". Sur Europe 1, il a expliqué qu’il faut le prendre "sous l’angle : peut-on continuer de garder sa culture et sa communauté face à la république laïque ? La réponse est non. Peut-on voir, dans la sphère privée, une pratique de religion qui soit respectée. La réponse est oui".

Une convention de l’UMP sera consacrée à la laïcité et la place de la religion après les cantonales, début avril.

Source : Eurpe1

Le ministère de la CMRE a repoussé au 10 mars la date limite pour déposer des demandes de bourses. Quatre conditions sine qua non pour l’obtenir : réaliser des études supérieures, être l’enfant de Marocains résidants à l’étranger, être en difficultés économiques est sociales et faire preuve d’un bon niveau scolaire. Début février, le ministère avait déjà reçu 600 dossiers de candidature.

Le délai de dépôt de dossier de candidature pour obtenir des bourses, au titre de l’année 2010-2011, a été prolongé jusqu’au 10 mars 2011. L’objectif n’est pas de recueillir plus de candidatures, selon Jaffar Debbarh, directeur du pôle social et éducatif du ministère, mais d’être équitable vis-à-vis de certains étudiants qui n’ont pu obtenir leur certificat d’inscription à temps. « L’attestation d’inscription est un document obligatoire pour espérer obtenir une bourse or une grève des professeurs universitaires a retardé les inscriptions dans les facultés algériennes », explique Jaffar Debbarh.

Début février, le pôle social et éducatif avait déjà reçu plus de 600 dossiers auxquels s’ajoute le renouvellement des bourses octroyées l’an dernier. En 2010, année de lancement du dispositif, le ministère de la CMRE avait reçu, au total, 530 demandes de bourse sur les 1000 potentiellement attribuables. « 30 ont été refusées car elles émanaient de jeunes Marocains partis faire leurs études à l’étranger et non d’enfants de Marocains résidant à l’étranger », explique Jaffar Debbarh.

Les bourses versées par le ministère de la CMRE sont prélevées sur le budget du ministère de l’éducation. Le montant est fixé à 10 120 DH pour des étudiants MRE en licence et 15 672DH en master et doctorat, pour toute l’année. Au total, en 2010, plus de 5 millions de DH ont été versés dans ce cadre, contre 7 millions disponibles pour 1000 bourses. Chaque année la somme disponible augmente de 7 millions de DH pour couvrir à la fois le renouvellement des bourses des étudiants qui poursuivent leurs études et les nouvelles demandes des étudiants qui débutent leur cursus universitaire.

A l’heure actuelle, les bourses sont attribuées pour 90% à des étudiants en licence, 6% en master et 2% en doctorat. Les bénéficiaires sont éparpillés dans le monde entier. Les demandes viennent, notamment, de Palestine, d’Allemagne, de Mauritanie, d’Ukraine et d’Arabie Saoudite.

Source : Yabiladi

Le département arabe de la RNW (Radio Netherlands Worldwide) propose depuis quelques jours des chroniques audio réunies
sous l’intitulé «I Driss» (Moi Driss). Qui racontent le vécu et l’expérience des MRE de la première génération aux Pays-Bas. Des  histoires uniques et impressionnantes jamais racontées. Nous avons rencontré l’écrivain et journaliste Hassan Bahara, co-auteur
de «I, Driss».

Libé : Comment est née l’idée de «I Driss» ?

Hassan Bahara : L’idée de « I Driss » est née suite à une collaboration avec un ami qui est co-auteur du même livre. Il y a quelques années de cela, mon ami et moi, nous nous sommes rendu compte qu’il est temps qu’on parle de la communauté marocaine qui a émigré aux Pays-Bas dans les années 70. Ils ont pas mal d’histoires qui, malheureusement, ne sont plus racontées. Et c’est quelque chose de très important, aussi bien pour nous,  dans le pays d’origine ou en terre d’accueil. C’est l’histoire de tout un peuple. Nous, en qualité d’auteurs, nous avons le privilège voire l’obligation d’écrire. Si ce n’est pas nous qui devons le faire, qui d’autre le fera ? Et c’est la raison pour laquelle nous avons entamé cette expérience.

Vous êtes au Maroc dans le cadre des activités de la Radio Netherlands Worldwide (RNW) au SIEL. Quelle idée avez-vous sur le Salon du livre ?

C’est la première fois que je participe au SIEL et je suis là avec la Radio néerlandaise,  qui a commencé à traduire en arabe, l’histoire de « I Driss » parue dans les journaux. Je crois que c’est une bonne opportunité pour ramener ces histoires dans notre pays d’origine et surtout au cours d’un événement aussi important que le SIEL. Je crois que c’est le moment  idoine et l’endroit idéal pour une telle activité.
Vous vivez depuis plusieurs années en Hollande. Quelles idées se font les Hollandais des Maghrébins et particulièrement des Marocains ?
La majorité des immigrés maghrébins vivant aux Pays-Bas sont des Marocains. Alors l’image que se font les Hollandais du Marocain n’est pas vraiment quelque chose d’intéressant surtout après la mort du metteur en scène hollandais tué par un Marocain. Certains journaux donnent des Marocains et des Maghrébins  une image faite de préjugés. Cette attitude a donné lieu à plus d’agressivité de leur part. Et surtout avec l’influence d’un parti de droite qui voue une haine pour les Marocains, inculquant aux Néerlandais l’idée que les Marocains sont inutiles pour la société hollandaise et qu’il va falloir se   débarrasser d’eux. C’est la situation que nous vivons à présent. Mais j’espère du fond de mon cœur que dans l’avenir les choses changeront. Parce que je pense que l’avenir des jeunes de la nouvelle génération se trouve dans ce pays-là. J’espère que nous vivrons en Hollane comme aux Etats-Unis où les communautés étrangères se sont intégrées et ont formé une société tout en gardant leur racine.

Vous animez actuellement une chronique bimensuelle dans le NRC Handelsblad, intitulée «Identité».  De quoi est-il question?

J’écris dans une colonne deux fois par mois. Ce n’est pas politique, c’est surtout académique. Ce sont mes idées à propos de l’identité.

Et cela ne touche pas seulement mon identité mais aussi la vie des gens : rencontres, discussions, relations…

Par exemple, il y a deux semaines, j’ai écrit sur la révolution en Tunisie. Quand on suit l’événement, on ne peut s’empêcher de se demander quel peut être son impact sur l’identité d’un Arabe, d’un musulman vivant en Europe. Aujourd’hui, les gens réclament leur droit, leur liberté ; cela a une grande influence sur les Maghrébins. Pour moi, c’est une manière de voir comment les gens se comportent, ce qui  peut m’impacter moi-même qui vis aux Pays-Bas.

Que diriez-vous aux Marocains au sujet des Hollandais ? Qu’est-ce que vous appréciez de plus chez eux ?

La société hollandaise est très ouverte comparativement aux autres sociétés européennes. Les Hollandais sont différents et protestants : ils disent ce qu’ils pensent. Cela  peut donner lieu à des frictions, des disputes entre les gens. Mais à la limite, c’est un moyen de penser, de dire ce que vous pensez, d’être honnête envers l’autre. Que vous l’aimiez ou  non, il vous le dira. Ce n’est pas quelque chose que l’on rencontre dans d’autres pays. Il y a des gens qui ne l’apprécient pas. Mais  j’apprécie cette franchise.

Vous vous êtes intéressé à la première génération de Marocains de Hollande. Avez-vous décelé un lien avec la deuxième génération ?

Le pont est jeté de manière à ce qu’il y ait un lien. Mais la deuxième génération ne sait pas exactement comme la précédente  s’est établie en Hollande. Ce que nous essayons de faire, c’est de révéler la vie des premières vagues d’immigrants notamment leur lutte pour survivre, leur courage d’affronter la société hollandaise. Vous êtes là, certes vous êtes un étranger, mais vous allez devoir avancer, vivre dans un autre continent… Ce n’est pas notre pays, vous passez de l’Afrique  en Europe. Mais la deuxième génération semble oublier les préoccupations des aînés.

Repères
Hassan Bahara a remporté le prix littéraire El Hizjra  pour les jeunes de moins de 25 ans, en 2000 et 2001. Son premier livre “Een uitverhaal de stad” (Une histoire urbaine) paraît en 2006. Nominé pour le Selexyzdebuutprijs 2007, ce livre séduit le metteur en scène Pollo de Pimentel qui a pris une option sur les droits du film.

Entre 2009 et 2010, Bahara a écrit une série hebdomadaire intitulée “Driss Tafersiti”.

16 Février 2011, Propos recueillis par ALAIN BOUITHY

Source : Libération

Au nord-est du Maroc, à la frontière algérienne, les clandestins africains sont abandonnés. Côté algérien, le même jeu cruel se déroule

Alors que les rafles de migrants clandestins venus d’Afrique subsaharienne semblaient s’être un peu calmées depuis deux ans, elles ont repris l’été dernier au Maroc. Une première vague en août et septembre 2010, puis une seconde en décembre et janvier ont frappé plusieurs centaines de personnes à Rabat, Tanger, Fès, Oujda et Casablanca, indiquent les associations de défense des migrants.

Sur l’avant de son bras gauche, une boursouflure d’environ huit centimètres, la marque d’un coup de couteau reçu à la frontière maroco-algérienne. Attablé à la terrasse ensoleillée d’un café, dans le quartier populaire de Takaddoum à Rabat, Aboubacar, migrant d’origine sénégalaise, polo rayé et fausse casquette Nike sur la tête, raconte : « La police m’a arrêté dans la rue, la quatrième fois en trois ans. Ils m’ont emmené au commissariat et m’ont mis le lendemain dans un bus avec cinquante autres Africains, dont cinq femmes. On a roulé une douzaine d’heures jusqu’à Oujda, ville frontière avec l’Algérie. Dans la nuit, vers 21 heures, ils nous ont fait descendre au milieu de nulle part et nous ont dit, voilà, l’Algérie c’est droit devant. »

Au nord-est du pays, entre les postes frontières marocains et algériens, s’étire un no man’s land, maquis de plusieurs kilomètres carrés et théâtre des expulsions brutales de migrants clandestins d’origine subsaharienne. Des hommes, femmes, enfants, que se renvoient les autorités des deux bords.

Un périple à haut risque

Cette fois encore, Aboubacar s’en est sorti. Il a mis six jours pour sortir du maquis et rentrer à Rabat. Fin 2009, expulsé à la frontière dans les mêmes conditions, il avait perdu son groupe, à cause de la fatigue et de l’affolement. Il s’était retrouvé seul, sans eau ni nourriture, à errer pendant trois jours. « J’ai eu très peur », confie-t-il.

Dans le quartier de Mesnana à Tanger, James et Christopher vivotent grâce à la mendicité et l’aide d’institutions chrétiennes : 35 dirhams chacun (3€), c’est la somme qu’il leur faut réunir tous les jours pour survivre.

Cela fait presque dix-sept ans que ces deux frères de 33 et 31 ans ont fui le Liberia. Après avoir travaillé sept ans dans la pêche en Mauritanie et économisé près de 8 000 €, ils sont passés au Maroc il y a dix mois pour tenter la traversée vers l’Espagne depuis le nord du pays.

Un périple à haut risque. La petite pirogue dans laquelle ils ont embarqué de nuit a rapidement été interceptée par les autorités marocaines. « De là, on nous a conduits à Oujda. La mafia qui fait la loi à la frontière a fini de nous prendre ce qui nous restait », indique Christopher. Aujourd’hui, les deux hommes ne savent plus quoi faire.

«Ces expulsions ne servent à rien»

Pays de transit vers l’Europe, le Maroc est devenu ces dernières années un pays de résidence pour les clandestins subsahariens. À défaut de pouvoir rejoindre le Vieux Continent, ces derniers se retrouvent coincés ou décident de rester au Maroc, pays dans lequel les conditions leur paraissent meilleures. Une vie difficile, à la merci de patrons peu scrupuleux pour ceux qui travaillent, où la peur de se faire arrêter côtoie les brimades et le racisme. On estime à 15 000 le nombre de migrants clandestins au Maroc. Rabat abritant la plus importante communauté, environ 7 500 personnes.

« Ces expulsions ne servent à rien, sinon à rajouter à l’humiliation. Les migrants reviennent », martèle Fabien Didier Yene, représentant de la communauté camerounaise des migrants au Maroc, qui relate son expérience dans un livre, Migrant au pied du mur, paru en 2010.

« Et puis c’est dangereux, ils se font attaquer, il y a des viols (…). En ce moment, il fait très froid. Quand ils ne peuvent pas revenir dans les villes, les gens restent là-bas, à vivre sous des plastiques. C’est indigne. Je n’ai pas de mots pour exprimer ça. »

Si le Maroc signe, l’UE promet plus de visas

Arrivé en 2003 par la frontière algérienne, Fabien Didier Yene a connu les événements de Ceuta et Melilla en 2005. Un drame. Les images de centaines de migrants subsahariens à l’assaut des grilles séparant les enclaves espagnoles du territoire marocain ont fait le tour du monde. Débordés, les militaires espagnols et la police marocaine avaient ouvert le feu, faisant au moins onze morts.

Depuis, l’Espagne a rehaussé ses clôtures métalliques. Et le Maroc continue de donner régulièrement des preuves de sa bonne volonté, en procédant à l’arrestation de ressortissants africains. En particulier lors de la visite d’officiels européens.

L’Union européenne essaie depuis plusieurs années de conclure avec le Maroc un accord qui comprendrait la réadmission des ressortissants marocains en situation irrégulière en Europe, ainsi que celle de tout étranger ayant transité par le Maroc avant de parvenir sur le sol européen. Mais Rabat fait de la résistance, déplorant le manque de moyens pour gérer la question des Subsahariens. Dont beaucoup arrivent par l’Algérie. Si le Maroc signe, l’UE promet plus de visas…

15/2/2011, Christelle MAROT

Source : La Croix

C’est aujourd’hui que le festival de cinéma immigration d’Agadir baissera le rideau dans la soirée. Tout au long de quatre jours, le public du Souss avait droit à des moments de grande intensité, avec une panoplie d’hommes et de femmes de cinémas marocain et étranger, venus nombreux agrémenter cet événement annuel d’envergure. Au-delà de la dimension purement artistique et culturelle qui accompagné cette période durant laquelle presque une centaine de projections toutes formes confondues, cette manifestation s’est illustrée  particulièrement, par cet aspect humain et relationnel entre les différents professionnels du 7ème art (cinéastes, réalisateurs, acteurs, producteurs, critiques…) et les citoyens avides et curieux d’approcher de visu leurs idoles. Ce côtoiement est d’autant plus émotif qu’il suscite une certaine symbiose et un certain contrat incitant tout ce beau monde du cinéma d’aller de l’avant et de produire des prestations de haut niveau. Il faut dire, à ce propos, que cet engagement se manifeste une fois encore par des airs de raffinement et de recherche au plan strictement technique et de valeur ajoutée en terme de décortication de la thématique de la migration, débattue en long et en large lors des tables rondes. Cette conciliation du festif et de l’intellectuel a, sans doute, imprimé au festival une assise diversifiée et attrayante, marquée également par le souci d’incruster dans cet éventail riche des notes de reconnaissance et de considération à l’égard des artistes pour leur persévérance et leur innovation. Toujours dans un esprit d’implication de toutes les compétences créatives et socioprofessionnelles, le festival n’a pas manqué  de les convier en nombre aux diverses soirées dîners pour permettre la poursuite des débats entre festivaliers et communauté locale et pour faire vivre la durée du festival à plein temps. Dans ce sens, les petits auront pareillement leur part du gâteau puisque, comme à l’accoutumée, les organisateurs tiennent à perpétuer cette rencontre entre les stars du cinéma et les élèves de l’institution Founty d’Agadir qui abrite avec égards cette initiative. C’est, encore, une occasion pour les petits et les grands de se voir et de se côtoyer, mais aussi de vulgariser l’art dans le milieu scolaire. Cet établissement scolaire, de par cet intérêt particulier dont il fait preuve et l’ouverture sur l’entourage qu’il ne cesse de mettre en valeur, donne l’exemple de beaucoup de civisme et de noblesse. Le festival du cinéma à Agadir, grâce à la persistance et la clairvoyance de l’association Initiative Culturelle, a donc réussi à asseoir un événement de masse dans une cité pleine de potentialités économiques, mais, malheureusement, avec peu de retombées culturelles de ce calibre. Et si cette jeune association défie avec ardeur et conviction toute cette léthargie, c’est que, d’une part, le thème adopté dès le départ, accroche et motive toutes les bonnes volontés de par sa profonde teneur sociale et civilisationnelle et, d’autre part, la ferveur que suscite cet art audiovisuel chez les citoyens, car, on a toujours à l’esprit les performances des expériences du ciné-club d’Agadir, en compagnie de ciné 2000 , Al Machehed…Il est donc judicieux et impératif dès lors de renforcer encore davantage cette tradition dont le témoin a été repris avec tous les honneurs par cette structure associative. Il va falloir aussi conjuguer les efforts et faire de l’imagination pour faire de cette manifestation un rendez-vous de haute notoriété internationale, d’autant plus que la station balnéaire se prête amplement à ces ambitions qui profitent aussi à cette destination touristique. Cependant, on ne peut prétendre à cette place de choix dans l’échiquier mondiale si on continue à se contenter des actuelles salles de cinéma d’une vétusté déplorable. L’état piteux des salles de Sahara et de Rialto ne fait que ternir et freiner cette aspiration vers le meilleur. C’est vraiment scandaleux de voir que jusqu’à maintenant, après huit manches du festival de cinéma de cette valeur qui vient consolider le répertoire cinématographique festivalier du pays, les décideurs n’aient pas toujours pensé à doter la ville d’une salle digne de ce nom. Et c’est bien dommage de constater que cette région, en dépit de son énorme potentiel économique, continue à ignorer et crucifier le côté culturel alors qu’on ne finit pas d’asséner à la cité toutes les formules abominables de la spéculation immobilière. Après les fiascos électoralistes dont furent victimes les complexes culturels qui peuvent servir à tout sauf au spectacle de qualité, la faillite vient également frapper les salles de cinéma. Tout d’abord, on abandonne le fabuleux patrimoine du cinéma Salam qui moisit aujourd’hui dans l’usure et la pitié, les salles Sahara et Rialto semblent connaître le même sort : Aucun aménagement ni rénovation ne leur est prévu, quoique le festival d’Agadir vienne interpeller et secouer vivement cette somnolence qui n’a fait que durer. Il est alors grand temps de mettre en place une structure d’accueil de ce genre dans une cité constamment ouverte aux grands événements planétaires, car le secteur touristique ne saurait avoir l’essor escompté si on continue à minimiser le rôle capital que jouent les infrastructures d’animation sous toutes ses formes. Il est bien évident que l’augmentation de la capacité d’accueil hôtelière est primordiale, ce que les investisseurs ne cessent d’entreprendre actuellement, il n’en demeure pas moins vrai que toutes les activités parallèles à cette dynamique, notamment le festival du cinéma immigration, s’avèrent d’une importance inestimable. Si Marrakech est en train de connaître maintenant une expansion des plus explosives, en matière de culture et d’art,  c’est parce qu’on est parvenu à se réunir massivement dans la synergie et à doter la ville des structures de haut niveau y compris son festival de cinéma dont des personnalités influentes assurent continuellement son rayonnement. Pourquoi pas Agadir dont le produit touristique balnéaire est des plus attractifs. Hommage à toute cette famille du cinéma immigration d’ici et d’ailleurs qui dote la ville de ce noble art d’échange et de partage.

Source : Al Bayane

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