dimanche 20 octobre 2024 06:32

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger sera présent pour la troisième année consécutive au Salon international de l’édition et du livre (SIEL) de Casablanca. Partenaire du Conseil consultatif des droits de l’Homme en 2009, il a rendu hommage en 2010 avec ses partenaires, le ministère de la Culture et le ministère délégué Chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger, aux écrivains marocains du monde, invités d’honneur de la seizième édition du SIEL.

La présence du CCME à l’édition 2011 du SIEL a été rendue possible grâce, notamment, au partenariat établi avec le Secrétariat d’Etat chargé de l’Artisanat. Cette collaboration se traduit par la conception et la réalisation d’un stand de 270 m², sur deux niveaux, grâce au savoir-faire millénaire et à l’excellence des artisans et des décorateurs marocains.

Grâce au partenariat noué avec les centres culturels étrangers au Maroc (le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France, l’Institut Cervantès de Casablanca, l’Institut Culturel Italien de Rabat et la délégation Wallonie-Bruxelles), une programmation hors SIEL est proposée au public à la Sqala en soirée. De même, une Nuit de l’immigration est organisée en partenariat avec la Villa des Arts de Casablanca.

Fidèle à ses orientations, le CCME publie une dizaine de livres, dont les actes des colloques qu’il a organisés et deux anthologies des écrivains méditerranéens et arabes de l’immigration.

Le public pourra encore cette année profiter de la grande bibliothèque de l’immigration avec plus de 1000 titres, d'un espace-revues et d'un espace-jeunes et enfants.

Cette grande manifestation culturelle vient encore une fois confirmer la volonté du CCME de donner à la culture une place centrale dans la problématique migratoire et démontre l’engagement intellectuel des migrants marocains dans leur pays de résidence et les liens forts qui les attachent à leur pays d’origine, le Maroc. Elle vise également la promotion et la consolidation du dialogue entre eux et confrères méditerranéens. Le SIEL se tiendra du vendredi 11 février au dimanche 20 février 2011, de 10 heures à 20 heures, à la Foire Internationale de Casablanca. La manifestation est organisée par la Direction du Livre du ministère de la Culture.

Consulter le programme

Les Échos quotidien: Quelles étaient les principales conclusions de la première conférence des journalistes marocains du monde organisée le week end dernier?

Driss El Yazami : Cette rencontre a constitué la dernière étape du processus de consultation publique du dialogue national «Médias et société». Elle a rassemblé près de 230 participants, en provenance de 18 pays et travaillant dans près de go médias ( ... ). Ces éléments quantitatifs fondent, à mes yeux, les deux premières conclusions: l'immigration a changé et il nous faut l'associer à tous les grands débats nationaux. Elle peut, sous certaines conditions, enrichir ces débats et constituer une plus-value certaine. Les autres conclusions importantes concernent la formation des journalistes traitant à partir du Maroc de l'émigration et la facilitation de leur accès aux sources d'information, le soutien aux divers médias communautaires, l'évaluation et l'amplification de l'offre médiatique publique en direction de l'émigration.

Selon vous, quelles sont les priorités dans ce chantier médiatique, en ce qui concerne la communauté marocaine à l'étranger?

Il nous faut d'abord finaliser les rapports des quatre ateliers thématiques et des deux séances plénières et voir avec l'Instance du dialogue, comment tout cela sera repris dans le Livre blanc ... Au delà de cet aspect, il faut approfondir la réflexion sur l'offre du pôle public marocain et maintenir les échanges entre les journalistes marocains, en partant de leur situation concrète et de la diversité de leurs interrogations et attentes. L'idée de réunions par régions a été en effet évoquée et elle est légitime : la situation des journalistes travaillant dans le Golfe n'est en effet pas la même que celle de ceux qui sont en Europe par exemple. Une autre priorité immédiate est celle de la formation.

Comment le CCME compte-il s'impliquer par la suite dans ces différents chantiers, auprès des médias nationaux?

Le principe d'une réunion dans les prochaines semaines avec le directeur de l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), a été arrêté, avec l'objectif d'examiner la question de la formation justement. Le CCME est disponible pour y contribuer de manière concrète. L'autre axe concret est de voir avec les directeurs des publications et les journalistes eux-mêmes, comment faciliter leur travail et il ya eu à ce niveau, de nombreuses idées concrètes qui ont été avancées: bourses de séjour dans les pays de résidence, stages dans des rédactions étrangères ou dans des médias communautaires, annuaire des chercheurs et des personnes ressources pour faciliter l'accès à l'information, etc. Il y a enfin la décision de rééditer l'événement. Nous avons en effet décidé de lancer «le forum d'El Jadida des journalistes marocains du monde» en l'élargissant, l'année prochaine, aux responsables des agences de communication et des maisons de production.

Dans quelle mesure est-il possible de constituer un réseau fort de journalistes marocains du monde, voir, même un véritable «Iobbying » comme en ont parlé certains lors des rencontres?

Je ne crois pas qu'il faille réfléchir dans ces termes. Notre première mission est d'offrir un espace pour que ces journalistes continuent à discuter ensemble avec leurs homologues du Maroc (c'est le but du  Forum d'El Jadida), de les informer de la manière la plus objective des dynamiques marocaines et des réformes en cours dans le pays, pour leur permettre de faire leur travail de la manière la plus professionnelle possible ( ... ). Je ne crois pas qu'il faille exiger d'eux de servir leur pays de résidence (dont ils sont de plus en plus des nationaux) ou leur pays d'origine, mais de veiller à les rapprocher.

Propos reccueillis par Sophia Akhmisse

Source : Les Echos

Amnesty international France (AI) a dénoncé les disparités dans l'octroi du droit d'asile dans la zone euro, regrettant une externalisation "aléatoire" de la procédure.

"Demander l'asile au sein de l'Union européenne s'apparente encore aujourd'hui, pour les demandeurs, à une loterie : leur protection dépend du lieu où leur demande sera examinée", a regretté l'Ong, lors d'une conférence de presse pour présenter son "Manifeste des droits humains û Constats et perspectives 2011-2012", lancé jeudi.

Dans ce manifeste, l'AIF demande aux futurs candidats à la présidentielle de 2012 en France de s'engager sur six objectifs politiques respectueux des droits humains, parmi lesquels la défense du droit d'asile et le droit des réfugiés, et la mise en place de politiques efficaces de lutte contre les discriminations.

Concernant le droit d'asile, l'Ong demande aux autorités françaises d'Âœuvrer au sein de l'UE pour réduire de "manière significative" les disparités dans l'octroi du statut de réfugié, quel que soit l'Etat membre où la demande est formulée.
Quelque 37 000 demandes d'asile ont été recensées en 2010 en France, selon AIF qui a rappelé qu'en 2007, (...) elle attendait du gouvernement qu'il s'engage à respecter le principe de non-refoulement en toute circonstance et que chaque demandeur d'asile ait droit à un examen "complet" et "attentif" de son dossier.

"En 2009, plus de 8 000 demandeurs d'asile se sont encore vu appliquer la procédure accélérée dite +prioritaire+ qui les prive d'un recours suspensif devant la Cour national du droit d'asile, les exposant à tout moment à être éloignés du territoire", a regretté l'Ong.

L'autre point jugé crucial sur lequel AIF interpelle les autorités françaises concerne la notion de pays d'origine "surs" dont l'existence même, estime l'Ong, demeure "inacceptable" et "contraire au principe de non discrimination" garanti par la Convention de Genève de 1951.

Est considéré comme pays "sur" celui qui "veille au respect des principes de liberté, de la démocratie et de l'état de droit, ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales".

10 février 2011

Source : APS

Le Sénat a maintenu, jeudi soir, lors de l'examen en première lecture du projet sur l'immigration, le dispositif actuel relatif au maintien en rétention administrative des sans-papiers en instance d'expulsion, allant ainsi à l'encontre des voeux du gouvernement et du vote de l'Assemblée.

Les sénateurs ont rejeté par 184 voix contre 153 un amendement de Gérard Longuet, le président du groupe UMP, qui visait à rétablir la réforme introduite par le gouvernement sur le régime de la rétention.

Cette réforme, approuvée en première lecture en octobre dernier par les députés, prévoit de retarder l'intervention, en rétention, du juge des libertés et de la détention (JLD) à cinq jours (au lieu de deux jours actuellement).

En commission, la semaine dernière, les sénateurs avaient déjà voté contre le dispositif proposé par le gouvernement, optant donc pour un maintien de la procédure d'expulsion actuelle des sans-papiers.

Gérard Longuet a longuement plaidé pour le rétablissement de la réforme qui, a-t-il dit, "constitue le coeur du texte" dans sa partie relative à l'éloignement des étrangers.

Il a fait valoir que cette réforme visait à une meilleure efficacité des procédures "actuellement enchevêtrées" devant les deux juridictions du JLD et du juge administratif.

Actuellement, moins de 30% des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières.

L'opposition socialiste comme l'union centriste ont soutenu que le dispositif proposé était "néfaste à la liberté et aux droits des étrangers".

9 février 2011

Source : AFP

La huitième édition du Festival Cinéma-Migrations d'Agadir, qui rend hommage cette année au cinéma africain, s'est ouverte mercredi soir, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.

Le festival offre un large éventail de choix entre œuvres  cinématographiques nationales et internationales, ayant toutes pour trame la  thématique de la migration. L'occasion est aussi idoine pour découvrir les  dernières productions des cinéastes marocains issus de l'immigration.

Le festival a été inauguré par l'acteur franco-camerounais, Eriq  Ebouaney, président de l'édition, qui a rendu hommage au Maroc "terre  d'accueil et de rencontres entre Africains du nord comme du sud".

"Cette manifestation est devenue un lieu incontournable et indispensable  d'échanges entre la diaspora du cinéma et les cinéastes africains", a dit le  comédien qui s'est illustré dans des films à succès comme "Lumumba" de Raoul  Peck ou "Disgrâce" de Steve Jacobs,  deux films que le public d'Agadir aura  l'occasion de suivre lors du Festival.

Selon Driss Moubarik, président de l'Association "l'Initiative  culturelle", à l'origine de cet évènement artistique, le Festival donne cette  année "la part belle au cinéma africain avec toujours comme devise de  rapprocher davantage le cinéma du grand public".

"Les spectacles, gratuits et ouverts, sont prévus dans différents  espaces afin de contribuer à une animation culturelle et artistique de valeur  et participer au rayonnement de la région", a-t-il poursuivi lors de cette  séance inaugurale marquée par la présence du wali de la région  Souss-Massa-Draa, Mohamed Boussaid.

Cette année, près d'une centaine de participants, cinéastes, acteurs,  producteurs, critiques et universitaires, marocains et étrangers, ont fait le  déplacement dans la capitale du Souss.

La séance d'ouverture a été marquée par la projection de deux films en  présence de leurs réalisateurs et plusieurs membres du casting. Il s'agit de  "Après l'océan" de Eliane de Latour et "Les oubliés de l'histoire " de Hassan  Benjelloun.
Le festival rendra hommage à deux figures marquantes du théâtre et du  cinéma maghrébins, en l'occurrence l'acteur marocain Abdelkader Moutaâ et  l'acteur et réalisateur algérien, Mahmoud Zemmouri.

Au total, une vingtaine de longs métrages et 15 courts métrages seront  projetés durant les quatre jours de cette messe cinématographique.

9/2/2011

Source : MAP

Une conférence des chefs de police de 68 pays d'Europe et d'Afrique s'est ouverte, mardi, à Naples (sud de l'Italie) pour débattre de questions ayant trait à l'immigration clandestine, à la traite des êtres humains, au trafic de drogue, à la criminalité organisée et au terrorisme.

La conférence, qui poursuivra ses travaux à huis clos en présence de quelque 300 délégués, devait se scinder ensuite en quatre groupes.
Consacré à l'immigration, le premier groupe se penchera sur les thèmes : "Continent africain, l'origine et le transit des flux migratoires vers l'Europe à travers la Méditerranée" et "Les phénomènes migratoires internes au continent africain, évaluation de la menace, initiatives bilatérales, multilatérales et les moyens d'y faire face".

Le deuxième groupe, dédié à l'examen de la question de la traite des êtres humains et de la criminalité organisée, se penchera, quant à lui, sur " les réseaux criminels impliqués dans le trafic d'émigrants : techniques d'investigations préventives et répressives, avec référence en particulier aux flux provenant de la Grèce et d'Afrique Centrale vers l'Europe".

Le groupe s'intéressant au trafic des stupéfiants planchera, pour sa part, sur le thème : "Continent africain : nouveau carrefour du narcotrafic vers l'Europe".

Le quatrième groupe, réservé au Terrorisme, examinera, enfin, le thème "Cyberspace, quelle nouvelle plate-forme pour la radicalisation ?".

Ont été également conviés, en tant qu'observateurs à cette conférence, des responsables du FBI, des agences américaines DEA (chargée de la lutte contre le trafic de drogue) et ICE (chargée des phénomènes criminels liés à l'immigration) ainsi que de pays des continents américain et asiatique.

9/2/2011

Source : Atlas info

 

Ne parlez pas d’intégration à Sam Touzani. L’acteur et dramaturge a séduit le public par ses spectacles comme "One human show" où il racontait son histoire de jeune belge d’origine marocaine désireux de se lancer dans le théâtre mais bridé par son père employé à la Stib et "Gembloux", où il mettait en scène avec Ben Hamidou une partie oubliée de notre histoire belge : le combat des Marocains aux côtés des Alliés à la bataille de Gembloux. Bientôt, il créera son nouveau spectacle, "A portée de crachat". " Le mot intégration a mal tourné", nous dit-il. "Je suis bien sûr pour l’intégration de tout, de tous, partout, tout le temps, dans le domaine politique, scolaire et culturel. Mais ce mot n’est utilisé aujourd’hui qu’à l’égard des gens issus de l’immigration et singulièrement marocaine. On ne l’utilise pas par rapport aux nombreux Français installés chez nous, ou pour les gens venus de l’Est. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas une intégration à faire, mais le débat est faussé quand un Belge d’origine marocaine, restera éternellement un Marocain immigré."

Fabienne Verstraeten est directrice des Halles de Schaerbeek. Elle mène un important travail vers les populations voisines (turques, marocaines, pays de l’Est) et elle poursuit une politique artistique ouverte aux cultures arabes qu’elle présente au public bruxellois (festival Masarat sur la Palestine, festival Beyrouth, Mondes arabes, festival Maroc en 2012). "On ne peut plus penser au terme intégration indépendamment de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde arabe et qui vient casser le fantasme né des attentats du 11 septembre qui assimilait tout arabe à un islamiste dangereux." Elle souligne que l’intégration est un processus lent. "On en est maintenant à la troisième génération installée en Belgique. " Sam Touzani parle de 50 ans déjà d’immigration, un tiers de l’histoire de la Belgique ! "Les jeunes issus de cela sont Belges", rappelle Fabienne Verstraeten, "et ils ont un rapport très décomplexé par rapport à leur histoire. Celle-ci devient largement belge". Et les choses bougent. Il aurait été inimaginable il y a quelques années encore d’avoir un ministre de la Culture française, Fadila Laanan, dont les parents sont des immigrés marocains. Quand on l’explique à des Français, ils écarquillent les yeux, ce serait impossible chez nos voisins.

Sam Touzani s’est beaucoup investi dans la création de l’Espace Magh, un lieu à Bruxelles qui permet de découvrir les cultures de la Méditerranée. Il souffre de ce regard qui reste discriminatoire et revendique le droit d’être interviewé sur la culture et sur sa pratique d’artiste et pas comme l’immigré de service. "Je ne veux pas", nous dit-il d’emblée, "être relégué dans la case immigration, éternel immigré à l’insu de mon plein gré. Dès qu’on voit un bronzé au théâtre, on y voit un côté exotique qui fait un peu peur. Il faut prendre le problème de l’intégration à la racine, pas à la race. Je revendique le droit, non pas à la différence, mais à l’indifférence. Foutez-nous la paix, évitez les préjugés."

Fabienne Verstraeten explique qu’il ne s’agit pas que les immigrés jouent nécessairement Molière pour être intégrés. C’est au Maroc, aujourd’hui, dit-elle, que des troupes théâtrales jouent Molière. Les artistes issus de l’immigration jouent souvent leur histoire en Belgique. Comme dans le film "Les Barons" qui ne parle pas de l’immigration mais de la vie d’aujourd’hui à Bruxelles, avec des Belges d’origines variées. Ben Hamidou raconte son enfance dans "Sainte Fatima de Molem" comme Sam Touzani l’a fait. A deux, ils ont montré dans "Gembloux" que l’histoire de l’immigration marocaine pendant la guerre est aussi notre histoire à tous les Belges. Jamila Drissi a raconté la vie de sa mère au pied d’un terril du Hainaut. "Ils inventent une écriture scénique, un genre artistique fait d’autofiction qui est intéressant et novateur", soutient Fabienne Verstraeten. "Il y a avec ces artistes un véritable apport à la production artistique et une création de textes qui devraient se retrouver dans nos écoles."

Jan Goossens, directeur depuis 10 ans, du KVS, le théâtre flamand de Bruxelles, a joué un rôle clé dans cette vision nouvelle : " Dès le début", dit-il, " mon analyse fut que les structures institutionnelles et culturelles de la ville ne reflétaient plus ses réalités. Une grande partie de la population bruxelloise était exclue des représentations politiques et culturelles. Nous avons pris ça comme point de départ pour notre projet artistique, tout en gardant le nom de théâtre flamand. Le KVS n’est plus une simple vitrine de la culture flamande mais veut devenir une plate-forme urbaine qui tisse des liens avec des artistes de plusieurs communautés ". Les initiatives furent spectaculaires : tout au KVS est en trois langues (français, néerlandais et anglais : surtitrages, programmes, sites Internet, etc.), le théâtre a multiplié les échanges avec les francophones via le Théâtre National, il s’est ouvert au slam, au hip-hop, aux musiques du monde (terrain fécond de l’intégration), il a invité des artistes d’autres communautés à créer des spectacles chez lui comme Sam Touzani et Ben Hamidou. Il a produit des spectacles franco-flamands comme "Stoemp" et a une politique proactive vers les communautés africaines de Bruxelles et, en particulier, les Congolais, poursuivant ce travail à Kinshasa même. Et il collabore avec les Palestiniens en Belgique et à Ramallah. "C’est une manière aussi de dire que la culture flamande peut être une culture ouverte qui intègre les artistes venus d’ailleurs. C’est une attitude "zinneke" pratiquée ici tous les jours. " Un exemple ? Le KVS vient de coproduire, avec le théâtre francophone des Tanneurs, "La rue du croissant", dont le texte est de l’auteur francophone d’origine iranienne Philippe Blasband et qui est joué par Mohamed Ouachen (qui fit "Djurassique Bled") et mis en scène par David Strosberg qui, après avoir travaillé au KVS, dirige les Tanneurs. Difficile de faire plus mélangé.

"Notre démarche", poursuit Jan Goossens, "est d’abord artistique et veut refléter la pluralité bruxelloise où 40 à 50 % des gens ont leurs racines ailleurs qu’en Belgique". Mais qu’en est-il du public ? Se mélange-t-il ? Celui de la Monnaie n’est pas celui du Parc, ni du KVS. Et la présence de Bruxellois d’origine marocaine se voit plus dans les soirées slam ou hip-hop que dans les théâtres. "Cela avance ", nuance Sam Touzani. " Mais pour continuer, il faut passer par l’école. Si on n’investit pas dans les questions scolaires et sociales, on créera un vide dans lequel s’engouffrera l’intégrisme. Il est très dangereux de constater que 50 % des jeunes issus de l’immigration n’obtiennent pas le diplôme secondaire. Or l’ascenseur social passe par un métier. L’intégration passe par l’école, le langage, les mots. La culture peut fortement aider. Elle peut travailler là où ça fait mal. Mais il faut pouvoir apprendre aux jeunes les codes culturels. J’ai eu la chance à 12 ans d’avoir un professeur qui m’a appris à lire Norge (pas Tahar Ben Jelloun !) et, tout jeune, j’ai eu un prix pour suivre pendant 15 jours le festival d’Avignon. Ce sont des possibilités comme ça qu’il faut stimuler."

Jan Goossens constate que la mixité des publics est un long combat. 25 à 30 % du public du KVS n’est pas néerlandophone. Un score qui varie selon les spectacles. "Gembloux" fut applaudi par des publics très mélangés. "Le plus important est d’avoir des lieux où on peut faire la connaissance de ce que les autres communautés considèrent comme leur héritage culturel." Et Bruxelles offre des possibilités particulièrement grandes, voire uniques en Europe, d’avoir ces champs d’exploration et d’hybridation artistique. "La culture, permet mieux que l’école ou l’urbanisme, créer des espaces libres où se rencontrer." "La culture est plus dans le rapport à l’autre que l’école", appuie Fabienne Verstraeten.

La directrice des Halles invite ses "voisins" dans des journées spéciales. "Quand on invite spécialement un groupe, ils viennent." Mais le processus est lent, comme il l’est à l’égard des classes sociales les plus pauvres. "Lors du festival Masarat sur la Palestine, on a pu réparer une certaine stigmatisation. J’ai vu des femmes de Molenbeek venir aux Halles écouter des poètes. Nous organisons un cycle autour de la littérature arabe contemporaine, car nous avons remarqué que, si dans les pays arabes, les écrivains occidentaux sont très connus, l’inverse n’est pas vrai et les Occidentaux ne connaissent pas la riche littérature arabe. On reste dans une situation post-coloniale à l’égard du monde arabe."

Mixité des artistes, mixité des publics. Mixité aussi des équipes. Aux Halles comme au Wiels, on veille à employer des personnes d’origine étrangère. Et au Théâtre National, le restaurant est marocain.

10/2/2011, Guy Duplat

Source : Lalibre.be

Le gouvernement danois a préparé un projet de loi visant à donner moins de salaires aux immigrés musulmans. Selon le projet de loi du ministre danois des Finances Claus Hjört Frederiksen, les immigrés musulmans travailleront à un salaire plus bas et devront accumuler des points pour profiter des droits sociaux.

Ce projet de loi prévoit également le réexamen des musulmans retraités invalides et la pression sur certains de ces gens pour les faire retourner au travail. Le projet de loi ne contient aucune modification concernant les conditions de travail des immigrés venus des pays occidentaux.

Critiqué par les experts pour ouvrir la voie à la discrimination, le projet de loi suscite également la colère de l’opposition danoise, le qualifiant de renversement de la politique d’intégration en vigueur depuis neuf ans.

Les membres du gouvernement critiquent aussi le projet de loi. Birthe Ronn Hornbech, le politicien le plus important du gouvernement concernant les immigrés, a qualifié ce projet de loi de “désagréable. “

10 février 2011

Source : fdesouche

Ils sont jeunes, africains, pauvres et fous de foot. Ils rêvent de devenir pros à l’étranger, et échouent en Asie dans des clubs de bourgade après avoir payé un pactole à un «passeur».

Drogba dribble, adresse un centre qui trompe le gardien et se glisse sous la transversale. Le joueur est fidèle à sa réputation de meilleur buteur de l’équipe de Cap Skirring, village de la Casamance, région du sud du Sénégal. En vérité, Drogba s’appelle Aliou, il a 17 ans, il est élève en 3e et ce sont ses copains de classe, admiratifs, qui lui ont donné le nom de l’attaquant du Chelsea FC, capitaine de l’équipe de Côte-d’Ivoire. Aliou habite à deux minutes du terrain de cailloux et de sable où il réalise ses exploits. Tous les jours, il croise les toubabs (les «Blancs») du Club Med où son père a travaillé pendant des décennies. «Il est décédé en mars, et depuis, c’est difficile», dit Aliou. Il n’aura jamais les moyens d’aller au lycée, le Clud Med n’a pas enrichi sa famille de sept enfants mais il a forgé dans la fratrie le mirage européen. Alors, il rêve que ses pieds d’or l’amènent au-delà des mers où il deviendrait footballeur professionnel et gagnerait des mille et des cents. «S’il faut trouver de l’argent pour aller faire un essai en Europe, je me débrouillerais», dit Aliou. Le grand frère acquiesce.

2 000 euros nécessaires au «transfert»

Dans son infortune, Aliou a de la chance. Cap Skirring est trop paumé pour figurer sur la carte des «négriers du foot». Dénoncés dans un livre publié en mai par Maryse Ewanjé-Epée (1), il s’agit de ces agents véreux qui jouent aux «passeurs» de jeunes espoirs, profitant de la libéralisation de l’industrie du football, de la réussite d’équipes africaines lors des compétitions internationales et de l’organisation de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Ils arpentent les clubs de formation et les championnats provinciaux du continent, font miroiter à des gamins d’illusoires carrières au sein des clubs prestigieux, empochent un pactole que les familles ne pourront jamais rembourser et disparaissent, laissant leurs jeunes poulains sans papiers et sans argent, livrés à eux-mêmes en terre étrangère. Le trafic est dénoncé en France par les associations Culture foot solidaire et Manifootball. Mais l’horizon de ces escrocs s’étend à présent vers l’Asie. Dévorée, elle aussi, par la passion du ballon rond, elle est devenue le nouveau mirage des fous de foot africains.

Christian Manga, qui vit depuis deux ans en Thaïlande, en sait quelque chose. Il s’est trouvé en 2006 sur le chemin d’un passeur, au Cameroun. Il avait alors 19 ans, il était plein d’espoir. Il avait fait ses classes au centre de formation du quartier de Mokolo, à Yaoundé, il jouait en deuxième division. Ses copains le surnommaient «Inzaghi», du nom de la star du foot italien, se souvient-il avec fierté. Quand un «agent» camerounais lui propose une place dans une équipe du championnat de Lituanie, il décide de tenter sa chance. Sa mère institutrice n’a pas de quoi payer les «frais» et la commission d’un million et demi de francs CFA (2 000 euros) nécessaires au «transfert». Mais l’avenir de son garçon, et peut-être même de la famille, est en jeu. A force d’emprunts, la somme est réunie et Christian Manga s’embarque pour Vilnius via l’Egypte.

«Deux sont devenus fous et ont dû être rapatriés»

Arrivé au Caire, son agent se volatilise avec tout son argent. «Je ne savais pas quoi faire. Ma mère a payé pour que je sorte. Et je ne savais pas comment j’allais rentrer comme ça, subitement. Ma mère avait dépensé toutes ses économies», raconte Christian Manga. Préférant rester dans la capitale égyptienne plutôt que rentrer bredouille au pays, il passe des tests dans un club égyptien. Un contrat de quatre ans lui est proposé : succès inespéré car le championnat égyptien est de bon niveau. Mais une fois de plus, l’appétit du gain qui hante le milieu du foot s’applique à broyer ses espoirs. Le directeur de son club au Cameroun réclame une somme extravagante pour lui fournir la «libération internationale», un document visé par la fédération camerounaise qui seul lui permettra de jouer légalement dans une équipe à l’étranger. Le montant est hors de portée. Faute de ce document, le contrat s’envole.

Christian Manga est au point zéro. Grâce à l’entremise d’un ami, lui aussi footballeur en Egypte, il finira par atterrir dans une équipe de seconde division dans le sud de la Thaïlande. Dans la charmante petite ville de Chumphon, à 400 kilomètres au sud de Bangkok, bien loin de la Vilnius promise aux confins de l’Union européenne, il s’entraîne sur un terrain détrempé par les pluies de mousson avec une trentaine de Thaïlandais. Le directeur du FC Chumphon, lui, est satisfait : «Les Africains sont forts et ils ne sont pas chers. On les paie 12 000 bahts par mois [300 euros], c’est bien mieux que ce qu’ils pourraient gagner chez eux.»

Des centaines d’Africains se retrouvent ainsi, par des chemins plus ou moins tortueux, à jouer sur les pelouses d’Asie. «La plupart ont été dupés. Pour eux, quand tu viens d’Europe, ça veut dire que tu as de l’argent. Si tu te fringues un peu et que tu joues au manager, tout le monde viendra derrière toi», assure Landri Féverin-Mbimingou, directeur de l’agence Black Tigers Football Agency, une société basée à Bangkok qui place des footballeurs dans des clubs en Asie. Certains «pigeons» débarquent directement en Thaïlande, comme ce Camerounais qui préfère conserver l’anonymat. «On m’avait raconté qu’un club m’attendait ici. Mais quand je suis arrivé, je n’avais même pas un endroit où dormir», dit-il. Quelques rares joueurs s’en sortent haut la main, intègrent des équipes de Ligue 1, et touchent environ 2 500 euros. Pour les autres, la survie est un enfer. Certains sombrent dans la drogue, la prostitution, le trafic de faux papiers. «Deux sont devenus fous et ont dû être rapatriés. D’autres, sans papiers, finissent à la prison de l’immigration», raconte Landri Féverin-Mbimingou.

Christian Manga, 24 ans aujourd’hui, veut encore y croire après deux ans en Thaïlande. «Je ne regrette pas. J’ai beaucoup mûri. Tout cela a changé ma façon de penser», dit-il. Même le «rêve européen» plane toujours : «Beaucoup d’Africains ont trouvé ici des connexions pour des pays qui paient mieux, comme la France ou le Portugal. Il y a plein d’opportunités à partir de la Thaïlande, vers le Japon aussi», insiste-t-il. Tout plutôt qu’un retour au pays sans l’auréole de la gloire.

Le problème, estiment beaucoup de ceux qui échouent en Thaïlande, doit être réglé à la source, en Afrique où les complicités locales et la permissivité des règlements des diverses instances du monde du ballon rond assurent la prospérité de cette traite des footballeurs. Mais rares sont ceux qui s’indignent.

Et encore plus rares ceux qui travaillent à redorer l’éthique de ce sport, comme les fondateurs du projet sénégalais Diambars («les Guerriers») - qui compte le joueur de Manchester City, Patrick Vieira. «Malheureusement, dans nos pays, l’industrie du foot est devenue concurrente de l’école. Notre philosophie est de faire de la passion foot un moteur pour l’éducation», dit Saer Seck, un des pionniers du centre ouvert en 2003. Basé à Saly, sur la «Petite Côte» au Sénégal, le centre accueille une centaine de fous de foot.Les jeunes, recrutés à 13 ans ou 14 ans sur leurs valeurs sportives, vont en cours avant d’aller courir sur l’un des deux terrains synthétiques de l’institut Diambars. «Nous formons des footballeurs, mais surtout des hommes», poursuit Saer Seck.

Un contrat de stagiaire au FC Sochaux

Parmi eux, Joseph Romaric Lopy, 19 ans. Il est né comme Aliou dans les faubourgs de la Casamance. Mais sa chance à lui, c’est d’avoir rencontré l’équipe des Diambars. Après cinq années au centre, il vient de signer un contrat de stagiaire au FC Sochaux, dernière marche avant le statut de pro, mais c’est son baccalauréat décroché en 2010 qui réjouit ses coachs.

Seul regret pour Saer Seck, l’absence de soutien des instances nationales et internationales du football. Pas un signe, pas un coup de pouce alors qu’il s’agirait de multiplier ce genre de programme. «Un pays comme le Sénégal ne se développera jamais par le football. Mais par l’éducation.»

Aliou, pour sa part, n’est riche que de ses illusions. Son seul espoir de gain réside dans le match du lendemain, un Get the money où chacun mise 1 000 francs CFA (1,5 euro), avec l’espoir de gagner le double en cas de victoire.

9/2/2011, ARNAUD DUBUS

Source : Libération.fr

Les sénateurs ont finalement dit non, mardi 8 février, au tour de vis imposé par les députés au droit de séjour des étrangers malades. Rejeté une première fois en commission, puis réintroduit par le sénateur Louis Nègre, l'article 17 ter du projet de loi "Immigration, intégration, nationalité" prévoyait que les étrangers malades puissent être renvoyés dans leur pays d'origine si un traitement y était "disponible". Une majorité des sénateurs a refusé de le voter.

De nombreuses associations et des médecins s'étaient mobilisés contre le texte, dénonçant un impact humain mais aussi économique intolérable. Humain, car un traitement peut être "disponible" sans être "accessible" à tous les malades, notamment du fait de son prix. Economique, car la grande majorité des étrangers soignés en France ne découvrent leur maladie qu'après leur arrivée. Retarder la prise en charge tardive se révèlerait plus coûteux pour la collectivité, explique François Bourdillon, président de la Société française de santé publique.

Un collectif de cinquante associations chrétiennes, dont le Secours catholique, la Cimade, l'Acat, le CCFD et la Fédération de l'entraide protestante, s'était aussi fermement engagé contre le texte. "Si ce projet reste inchangé, des étrangers malades ne seront plus soignés, affirment-elles. Un étranger dont le pronostic vital est engagé pourra être reconduit dans son pays si un traitement y est disponible, même s'il ne lui est pas de fait accessible."

Les sénateurs ont aussi rejeté d'autres articles du projet de loi "Immigration, intégration, nationalité", notamment le durcissement de la procédure d'expulsion des sans-papiers. Le groupe centriste a également voté à l'unanimité contre le retrait de la nationalité aux personnes ayant acquis la nationalité française depuis moins de dix ans et qui se sont rendues coupables de crimes à l'encontre de personnes détentrices de l'autorité publique. Le texte doit encore faire l'objet d'une seconde lecture à l'Assemblée, prévue dès la semaine prochaine, puis au Sénat.

C'est la deuxième fois que les sénateurs s'opposent aux députés et au gouvernement sur la question des étrangers malades. En décembre dernier, ils avaient voté contre la réforme de l'Aide médicale d'Etat, mais le projet de loi avait finalement été adopté en commission mixte paritaire.

8/2/2011

Source : La Vie.fr

Le comité consultatif de migration (MAC) a recommandé mardi au gouvernement britannique, d'interdire dans le cadre du système d'immigration à points du Royaume-Uni, 71 nouvelles professions aux migrants originaires de pays hors UE, à partir du mois d'avril prochain.

Les métiers de contrôleurs aériens, techniciens en génie et coiffeurs, seront désormais interdits aux migrants hors UE entrant au Royaume-Uni, dans le cadre de la nouvelle loi sur l'immigration qui prévoit une diminution de l'ordre de 10.000 travailleurs par rapport à 2010.

Il s'agit de la dernière mesure qui peut entrer en vigueur au mois d'avril 2011 dans le but de plafonner le nombre de travailleurs immigrés admis au Royaume-Uni.

Parmi les 121 professions qui seraient encore admissibles à l'entrée en niveau 2 du système à points, les infirmières, les professionnels de l'enseignement, les ingénieurs civils et de la finance et les analystes en placements. L'admissibilité est basée sur les salaires et les qualifications, mais ne tient pas compte de l'expérience.

David Metcalf, président de la MAC, a indiqué que "les travailleurs étrangers qualifiés apportent une contribution précieuse à l'économie britannique, mais, dans le cadre de limites sur la migration, il est essentiel que le système d'immigration soit conçu pour sélectionner les migrants dont nous avons le plus besoin. Nous faisons de sorte que nos recommandations permettent aux plus compétents de continuer à venir travailler ici".

Pour leur part, les groupes d'entreprises britanniques ont exhorté le gouvernement à maintenir un "système flexible".

Adam Marshall, directeur des politiques à la Chambre de commerce britannique (BCC), a souligné que "les entreprises ne voient pas d'inconvénients à des critères d'admissibilité plus stricts, mais redoutent que de nouvelles restrictions sur l'immigration compromettent la capacité des entreprises du Royaume-Uni à accéder à des compétences appropriées en cas de besoin. Un système rigide pourrait nuire à la croissance des entreprises", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Immigration, M. Damian Green qui examinera prochainement ces recommandations a indiqué que "nous élèverons le niveau de compétence minimum à partir duquel les gens peuvent venir travailler au Royaume-Uni".

8 fevrier  2011

Source: APS

Des ONG ont qualifié mardi de "Guantanamo à la française" un projet du gouvernement qui, s'il était voté, permettrait de maintenir en rétention pendant 18 mois au maximum des personnes condamnées pour des actes terroristes et ayant achevé de purger une peine de prison.

Le dispositif, contenu dans un amendement à un projet de loi sur l'immigration du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, vise les détenus qui, à l'issue de leur peine, font l'objet d'une mesure d'expulsion ou d'éloignement vers un pays étranger.

La durée de rétention administrative des étrangers en attente d'expulsion, actuellement de 32 jours, doit passer à 45 jours maximum dans le projet de loi sur l'immigration.

Mais un amendement proposé par Brice Hortefeux et adopté par la commission des lois du Sénat, prévoit de porter le délai à 18 mois dans les affaires de terrorisme, "lorsque, malgré les diligences de l'administration, l'éloignement ne peut être exécuté en raison, soit du manque de coopération de l'étranger, soit des retards subis pour obtenir du consulat dont il relève les documents de voyage nécessaires".

La Cimade, le Gisti, la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Syndicat des avocats de France (SAF) jugent que cet amendement "opère une confusion dangereuse entre rétention administrative et mode de surveillance des personnes, dans un contexte de criminalisation du statut des étrangers et créerait, si elle est adoptée, un +Guantanamo à la française+".

"Ces dispositions visent manifestement à rendre infernale la vie des quelques personnes, parfois d'anciens ressortissants français dénaturalisés, qui après avoir purgé une peine de prison ont fait l'objet d'une interdiction du territoire français ou d'un arrêté d'expulsion qui n'a jamais pu être exécuté car ils risquent la peine de mort ou de mauvais traitements en cas de renvoi vers leur pays d'origine", a estimé le juriste Serge Salma.

8/2/2011

Source : AFP

Le rideau se lève ce mercredi sur le festival Cinéma-Migrations d'Agadir, une 8ème édition qui se veut, selon les organisateurs, un hommage au cinéma africain et un espace de débats et de réflexion sur les défis que pose le phénomène de l'immigration pour le continent.

Symbole de cette volonté de mettre en valeur le dynamisme interculturel du 7ème Art africain, le festival est présidé cette année par l'acteur franco-camerounais, Eriq Ebouaney, l'une des figures d'origines africaines les plus en vue du cinéma mondial, avec de brillantes prestations dans nombre de productions américaines et françaises.

Le "Denzel Washington d'Afrique", qui a incarné les premiers rôles dans "Lumumba" de Raoul Peck ou "Disgrâce" de Steve Jacobs, aux côtés de John Malkovich, deux films auxquels le public d'Agadir aura l'occasion d'assister, décrit le festival d'Agadir comme "un lieu incontournable et indispensable d'échanges entre la diaspora du cinéma et les cinéastes africains".

Cette année, près d'une centaine de participants, cinéastes, acteurs, producteurs, critiques et universitaires, marocains et étrangers, ont fait le déplacement pour animer les quatre jours de ce rendez-vous artistique, placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.

Depuis sa première édition en 2003, le festival a réussi, grâce à la persévérance de l'Association "Initiative Culturelle", à l'origine de l'évènement, à se positionner comme une date incontournable sur le calendrier des cinéphiles au niveau régional et national.

Les mordus du 7ème Art d'Agadir, mais aussi les touristes étrangers, nombreux en cette période hivernale, ont un large éventail de choix entre Âœuvres cinématographiques nationales et internationales, ayant toutes pour trame la thématique de la migration. L'occasion est aussi idoine pour découvrir les dernières productions des cinéastes marocains issus de l'immigration.

A l'affiche, une série de longs métrages comme "Hors-la loi" de Rachid Bouchareb, "Amreeka" de la Palestinienne Cherien Dabis, "Disgrace" de l'Australien Steve Jacobs, "Lumumba" de Raoul Peck, "Larbi" de Driss Mrini, "Ahmed Gassiaux" de Ismaël Saidi, "Beur blanc rouge" de l'Algérien Mahmoud Zemmouri , "la grande villa" de Latif Lahlou, "Les oubliés de l'Histoire" de Hassan Benjelloun, "Neuilly sa mère " de Gabriel Julien-Laferrière, et "Les gars du bled" de Mohamed Ismail.

Dans la catégorie des courts métrages, le festivaliers auront l'opportunité de suivre des Âœuvres comme "Artiste " de Lahoucine Chkiri, "Au nom de mon père " de Abdelillah Zirat, "Abandon de poste" de Mohamed Bouhari, "Le cimetière rose" et "Dis-moi Maman" de Rachida Chbani, "Place Moscou" de Mohamed Bouhari, " Hada Aoudi wa ana moulah" de Abdelatif Fdil, et "Le dernier instant" de Bouchra Moutahakir.

Comme à l'accoutumée, et en dépit du manque de salles de cinéma, le festival tente de rayonner au-delà de la seule ville d'Agadir au grand bonheur d'un public des plus diversifié. Des projections sont prévues cette année dans un centre pénitencier d'Inezgane à Ait-Melloul et à Dar Talib à Biougra dans la province de Chtouka Ait-Baha.

A l'Université Ibn Zohr, les étudiants sont au rendez-vous avec deux rencontres-débats avec des réalisateurs: la première avec le cinéaste Mohamed Karrat suivra la projection de son film "Trouble", en présence des acteurs Rachid El Ouali et Hanane Brahimi. La seconde sera animée par l'artiste maroco-belge, Rachida Chbani, après la projection de deux de ses courts métrages: "Le cimetière rose" et " Dis-moi Maman".

Parallèlement aux longs et courts-métrages et documentaires, le festival sera l'occasion d'un débat sur la thématique de l'immigration auquel sont conviés responsables politiques, experts, intellectuels et acteurs associatifs nationaux et étrangers.

Parmi les axes qui sont débattus cette année figurent, "les populations migrantes noires et les afro-descendants", "les gueules +noires+ racontent le charbon: les mineurs du Souss entre mémoire et oubli" et la migration marocaine au féminin.

Au chapitre des hommages et coup de cÂœur, deux figures marquantes du théâtre et du cinéma maghrébins seront à l'honneur. Il s'agit de l'acteur marocain Abdelkader Moutaâ et de l'acteur et réalisateur algérien, Mahmoud Zemmouri.

En marge du festival, un projet visant l'émergence de jeunes cinéastes du sud de la Méditerranée sera présenté aux cinéphiles de la région.

Parmi les partenaires de cette action, qui sera lancée officiellement en mai prochain dans le cadre du Festival de Cannes, figurent l'Association "1000 visages", Canal France International, le Centre Cinématographique Marocain (CCM), et Ouarzazate Film Commission.

Baptisé "Atelier Cinéma Transméditerranéen", le projet consiste, selon ses initiateurs, à accompagner les jeunes cinéastes méditerranéens, dans le développement d'un projet de premier long métrage, porteur des valeurs interculturels.

9/2/2011, Omar ACHY-

Source : MAP

Trois mots d'ordre: "Diversité, qualité et équilibres" vont marquer la 20-ème édition des Semaines du Film européen, prévue du 21 au 28 février à Rabat et du 23 février au 02 mars à Casablanca, ont annoncé les organisateurs.

Organisées annuellement au Maroc depuis 1991 par la Délégation de l'Union européenne, les Semaines du Film européen constituent l'un des symboles culturels les plus tangibles du partenariat euro-méditerranéen au Maroc et ses recettes seront versées à une association caritative marocaine.

Au menu du programme, sera projeté le 21 février à Rabat et le 23 février à Casablanca, le film français "Potiche" de François Ozon. Les acteurs Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Gérard Depardieu, Karin Viard, Jérémie Rénier, Judith Godrèche y campent les rôles principaux dans cette comédie présentée au Festival de Venise 2010 à la compétition officielle.

Il s'agit dans ce film de l'histoire d'une épouse popote et soumise, Suzanne Pujol, à un riche industriel Robert Pujol qui dirige une usine de parapluies d'une main de fer et qui s'avère aussi désagréable et despote avec ses ouvriers qu'avec ses enfants et sa femme qu'il prend pour une potiche.

Le 22 février à Rabat et le 24 février à Casablanca, est programmé le film belge "Illégal" d'Olivier Masset - Depasse où les rôles sont interprétés par Anne Coessens, Esse Lawson et Alexandre Golntcharov.

Ce long métrage présenté au festival de Cannes 2010 (la quinzaine des réalisateurs), traite du phénomène de l'immigration clandestine et retrace le parcours douloureux d'une mère Tania et de son fils Ivan (14 ans), qui sont d'origine russe mais qui vivant clandestinement en Belgique depuis huit ans, vont se retrouvés séparés.

8/02/11

Source : MAP

Les participants au Forum social mondial ont adopté vendredi 4 février une charte réclamant la liberté de circulation et d’installation des migrants, et l’obtention de droits civiques

À Dakar, dimanche. Organisé pour la seconde fois en Afrique, ce 11e Forum social mondial est l’occasion pour les représentants des migrants du monde entier de mettre la question de la libre circulation au cœur des discussions. (AP Photo/Rebecca Blackwell)
Dans une joyeuse pagaille, des milliers d’altermondialistes venus d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie et d’Europe ont convergé vers la capitale sénégalaise avec pour mot d’ordre : « Un autre monde est possible. »

Cette année, le Forum social mondial (FSM) planche tout particulièrement sur les migrations internationales, au cœur des débats d’un grand nombre d’organisations comme le Secours catholique, Caritas ou le CCFD-Terre solidaire. Un thème qui concerne au premier chef les populations des pays africains.

La manifestation la plus spectaculaire de ce débat a été vendredi 4 février l’adoption, sur l’île de Gorée, lieu symbolique de la traite négrière, de la mouture finale de la Charte mondiale des migrants, qui réclame la liberté de circulation et d’installation des migrants, ainsi que l’obtention pour ces derniers de droits civiques.

La décision de sa rédaction avait été prise après la rébellion, en 2006, d’un sans-papiers à Marseille. Son originalité est que plusieurs milliers de migrants ont contribué à la rédiger dans des Forums organisés sur quatre continents.

L’émigration est un droit humain

Pour l’un de ses responsables, Jelloul Ben Hamida, si la libre circulation des marchandises et des capitaux est admise internationalement, il en va autrement de la libre circulation des hommes : « Les pays européens n’ont de cesse de nous refouler ou bien ils font jouer le rôle de gendarmes aux pays africains pour protéger leurs frontières. Il est temps que nous prenions nos destins en main. »

La quarantaine, Alpha est un député suisse originaire d’Afrique. « Mes enfants m’ont dit : “Au lieu d’essayer de faire passer des lois à Genève qui ne seront jamais promulguées, pourquoi ne vas-tu pas plutôt à Dakar pour rencontrer d’autres migrants afin de créer une chaîne de solidarité jusqu’en Chine ?” C’est ce que j’ai fait. »

À l’université Cheikh Anta Diop, épicentre du rassemblement altermondialiste, nombre d’anciens migrants « subsahariens », certains refoulés à plusieurs reprises des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc, répètent avec force que l’émigration est un droit humain.

« Je trouve utopique de vouloir donner des droits civiques aux migrants s’ils ne veulent pas adopter la nationalité du pays dans lequel ils résident. À notre grande honte, la simple liberté de circuler ou de s’installer n’est pas respectée en Afrique », souligne Sœur Marie Ndiaye, de la confrérie de l’Immaculée Conception à Dakar.

La solution à ce drame se trouve d’abord en Afrique

Pour Cheikh Diop, président de l’association Sideb (Solidarité et développement de base), la solution à ce drame se trouve d’abord en Afrique. « Nous travaillons avec les immigrés clandestins rapatriés, parce que ce sont eux qui ont le plus pâti des politiques restrictives d’immigration », commente-t-il.

À M’Bour (40 km au sud-est de Dakar) beaucoup de jeunes sont partis ou sont morts sur les pirogues en essayant d’atteindre l’Europe par l’Espagne.

« La plupart de ces candidats à la migration n’ont pas de qualification. Il faut les aider à développer des activités sur place ou à mieux se former avant de demander un visa. » Vice-président du GIE des migrants de M’Bour, Assane Mané affirme qu’il ne veut plus repartir en Europe sans visa « sauf pour les vacances ».

Avec l’aide du CCFD, il exploite depuis un an cinq pirogues motorisées permettant de faire travailler une soixantaine de jeunes pêcheurs.

8/2/2011

Source : La croix

Au départ, il y a un cliché : la façade du Sénat encombrée de toiles d'araignée et un sénateur cacochyme en fauteuil roulant, la goutte au nez et un plaid sur les genoux. La réalité contredit cette caricature paresseuse. A maintes reprises, le Sénat a fait preuve, notamment en matière de défense des libertés publiques, d'une vigilance sourcilleuse et d'une indépendance qui l'ont même amené à se mettre en travers des visées de l'exécutif ou des surenchères, parfois, des députés de la majorité. A tel point que ces institutions décriées que sont le Sénat et, dans une moindre mesure, le Conseil constitutionnel font figure, aujourd'hui, de gardiens des principes de droit dans une République prompte à les malmener.

Quelques épisodes marquants. C'est le Sénat qui, à l'automne 2007, détricota soigneusement le dispositif des tests ADN pour les candidats au regroupement familial introduit à l'Assemblée nationale dans le projet de loi sur l'immigration, le rendant de ce fait inapplicable jusqu'à ce que le gouvernement, deux ans plus tard, finisse par y renoncer.

Plus récemment, à l'occasion de la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Loppsi 2), qui doit être définitivement adoptée par le Parlement, mardi 8 février, le Sénat s'est, sur des articles importants, montré bien plus attaché au respect des libertés publiques que l'Assemblée nationale. Ainsi, tout au long de la "navette" entre les deux Chambres, l'expansion de la vidéosurveillance, la comparution immédiate des mineurs délinquants ou les mesures de couvre-feu qui pourraient leur être imposées, l'extension des peines planchers ou l'imprescriptibilité de certains crimes, notamment, ont fait l'objet de réécritures successives.

Dernier épisode en date, le refus du Sénat, jeudi 3 février, lors de l'examen du nouveau projet de loi sur l'immigration en discussion, d'élargir les motifs de déchéance de nationalité aux crimes commis contre des personnes dépositaires de l'autorité publique, comme le gouvernement l'avait introduit à l'Assemblée nationale, en première lecture, pour répondre au voeu de Nicolas Sarkozy. A une nette majorité, cette disposition a été rejetée et elle aura du mal, même si les députés de l'UMP la réintroduisent en deuxième lecture, à franchir le cap de la commission mixte paritaire.

Qu'est-ce qui explique ces positions "dissidentes" du Sénat ? Plusieurs facteurs se conjuguent. De par leur mode d'élection, les sénateurs sont moins dépendants de l'exécutif que les députés. Pour ces derniers, la présidentielle détermine pour une large part le résultat du scrutin législatif qui la suit. Ils sont tenus par une sorte de "contrat d'allégeance" à celui, ou celle, qui représente leur camp. Les sénateurs, dont l'élection procède d'un scrutin indirect et qui sont renouvelés par moitié tous les trois ans, ainsi déconnectés de la présidentielle, ne sont pas soumis à la même discipline.

En l'absence de majorité absolue, l'UMP est contrainte, au Sénat, de rechercher une majorité et, par conséquent, d'accepter des compromis. A l'inverse des clivages très politiques de l'Assemblée nationale, cette culture du compromis est solidement ancrée au Palais du Luxembourg où, à l'exception d'une brève parenthèse de 2002 à 2004, aucun groupe politique n'a jamais eu à lui seul la majorité absolue.

Enfin, nul n'ignore que la franc-maçonnerie a toujours eu une présence non négligeable au Palais du Luxembourg. Ce courant de pensée philosophique exerce traditionnellement une forte influence au sein de la commission des lois. Celle-ci s'est constitué un corps de doctrine empreint des valeurs de fraternité, de respect des libertés et de tolérance, qui transcende les frontières partisanes. Même sous des gouvernements de droite, la majorité sénatoriale, sous l'impulsion de la commission des lois, fait régulièrement entendre une voix plus tempérée et parvient à freiner certaines tentatives de l'exécutif dès lors qu'elle considère qu'elles portent atteinte à des libertés fondamentales.

Une jurisprudence battue en brèche. Néanmoins, sous les assauts répétés des textes sur la sécurité ou sur l'immigration, ces positions de principe ne cessent de s'effriter. Au fil des lectures successives de la Loppsi 2, par exemple, le Sénat a ainsi dû accepter des propositions qu'il jugeait au départ irrecevables. Certains principes "intangibles", comme l'individualisation des peines ou la protection des mineurs, le sont devenus un peu moins. "Tenir sur des principes est essentiel, mais il est aussi nécessaire d'adapter l'application de ces principes aux réalités", assure le président du Sénat, Gérard Larcher, qui se défend d'avoir "baissé la garde".

Reste à savoir si des principes modulables en fonction des circonstances demeurent des principes. En réalité, de loi en loi, ce sont autant de coups de boutoir qui ont été portés au socle de jurisprudence établi par le Sénat et sa commission des lois. Chaque recul consenti appelle le suivant, quoi qu'en dise le président du Sénat. Et quand les vagues, l'une après l'autre, s'attaquent à la falaise, le résultat est connu par avance : à la fin, cela se termine en éboulis.

9/2/2011, Patrick Roger

Source : Le Monde

Le onzième Forum social mondial de Dakar, au Sénégal, est le second a être organisé en Afrique. Aussi les organisateurs ont-ils décidé de mettre en avant la thématique des diasporas africaines, et notamment des enjeux liés aux politiques migratoires mondiales.

Les participants aux multiples tables rondes organisées sur la thématique des diasporas africaines et particulièrement, sur les enjeux liés aux politiques migratoires mondiales, finissent toujours par faire le même constat: certains ont le droit d'aller où ils veulent, d'autres ont une liberté de mouvement plus... limitée. Les politiques migratoires restrictives des pays du Nord sont mises en cause, ainsi que les pratiques d'expulsions abusives et les décisions arbitraires pour la délivrance de visas. Et cela au Nord comme au Sud.

Les pratiques d'expulsion abusives du Nord

Spitou Mendy est Sénégalais et vit à Almeria, en Espagne, depuis quatorze ans. Au cours d'une table ronde sur les politiques migratoires, il témoigne: “Je suis resté quatre années sans papier. En 2004, quand ma situation a été régularisée, j'ai voulu procéder au regroupement familial. En 2006, la préfecture a accepté, mais c'est au Sénégal qu'il y a eu un problème. Ma femme et une de mes filles ont eu un visa, mais pas mes deux autres filles...”

L'année dernière Spitou Mendy finit par venir chercher ses filles à Dakar pour les faire entrer sur le territoire espagnol... où il se fait arrêter par la police. Ses filles sont placées en détention. Après une procédure judiciaire, au bout de plusieurs mois, la justice espagnole finit par lui donner raison et permet à toute la famille de rester. Soulagé, Spitou Mendy n'en est pas moins amer.

“A aucun citoyen européen on aurait infligé cette souffrance-là, estime-t-il. Aujourd'hui je me défoule, et je dénonce ces politiques néfastes pour les êtres humains. Les gens devraient pouvoir respirer là où ils veulent, aller là où ils veulent !”

Spitou Mendy

Sans oublier les responsabilités du Sud

Au détour d'une allée de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui accueille le Forum, on croise une file de personnes vêtues d'un étrange gilet orange. C'est la Caravane des migrants. Parmi eux, Sissoko Anzoumane. Il est Malien et vit en France depuis dix-sept ans, dont quatorze passées en situation irrégulière. Porte parole d'une ONG française baptisée “Ministère de la régularisation de tous les sans-papiers”, il ne veut pas que les responsabilités des pays du Sud soient oubliées.

Sensibiliser les populations locales aux politiques migratoires n'est pas le seul objectif des militants qui participent au forum. Il s'agit aussi d'expliquer, de raconter son expérience, en prenant son temps. C'est pour cela qu'Evelyne Deugoué a fait le voyage. Camerounaise, elle vit à Paris en situation irrégulière. Sans permis de séjour, sans permis de travail. Douze ans que ça dure. Alors elle a envie de s'adresser aux jeunes candidats au départ,  pour leur dire que l'émigration n'est peut-être pas la meilleure solution.

Le forum est aussi le lieu d'initiatives plus étonnantes. Comme celle de José Douglazzi. Ce syndicaliste suisse, d'origine italienne, rappelle que la population suisse est à 23% composée de citoyens d'origine étrangère. Et c'est donc en immigré qu'il s'adresse aux sans-papiers africains au cours d'un atelier qu'il a lui-même organisé. “On partage les mêmes problèmes! La légalité de la migration, la régularisation des sans-papiers, l'accès à la sécurité sociale, les difficultés d'intégration... Mon but, en venant au Forum social mondial, c'est de créer un réseau syndical international des migrants.”

D'ici la fin du forum, les participants comptent élaborer une série de propositions destinées aux représentants politiques afin de trouver de nouvelles stratégies migratoires. Et jeudi, une grande marche traversera Dakar pour réclamer la liberté de circulation pour tous et partout.

Une Charte mondiale pour les migrants

En marge du Forum social, l'île de Gorée a accueilli du 2 au 4 février, la rencontre mondiale des migrants dont le but était de rédiger et proclamer une Charte mondiale garantissant la liberté de circulation et d’installation des êtres humains sur la planète. La charte des migrants est partie de l'initiative d’un migrant “sans papiers” lors d’une lutte engagée par 120 familles ainsi que leurs enfants en 2006 à Marseille en vue d’obtenir des titres de séjour en France. D'où son originalité puisque jusqu'ici, tous les textes sur les migrants ont été rédigés par les Nations unies. La charte comprend trois droits fondamentaux:
• La liberté de se déplacer sur la planète et de s’installer librement où on le souhaite au même titre que les droits qui sont accordés à la libre circulation des marchandises et des capitaux.

• L’égalité de droits dans tous les domaines de la vie entre migrants et nationaux dans les pays d’accueil.
• L’exercice par tous d’une pleine citoyenneté fondée sur la résidence et non la nationalité.

8/2/2011, David Baché

Source : Aufait

La Halde a lancé une série de débats sur la question du voile alors qu'une loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public entrera en vigueur le 12 avril, a-t-on appris lundi auprès de la Haute autorité contre les discriminations et pour l'égalité.

"Il n'est pas question de s'enfermer dans la question pour ou contre le voile", a précisé la Halde qui s'est retrouvée en première ligne dans l'affaire de la crèche Baby Loup, son ex-présidente Jeannette Bougrab ayant déjugé son collège des experts.

Pour la Halde, il s'agit toujours de dire "s'il y a ou non discrimination" lorsque l'institution est saisie.

Le premier débat sur le voile a été lancé avec des entreprises. Il sera suivi pendant environ un mois par d'autres avec les établissements de santé, les maisons de retraite et les crèches, des lieux où les publics "sont confrontés à la question du fait religieux".

"Il faut prendre de façon apaisée le traitement de la question tout en rappelant le cadre de la non-discrimination", a conseillé le Halde.

Son président Eric Molinié a estimé la semaine dernière dans La Croix qu'"entre la vie privée et les services publics, il existe une zone grise, tout un secteur d'activités où l'on sert l'intérêt général".

"Pour avancer sur la question du port du voile, il faut certes prendre en compte les éléments juridiques, mais aussi la mission d'intérêt général et les publics concernés", avait-il dit.

Dans l'affaire Baby Loup, une crèche située à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), la Halde avait soutenu une ancienne employée licenciée pour avoir refusé d'enlever son voile. Elle a été ensuite désavouée par Jeannette Bougrab qui a dirigé l'institution d'avril à mi-novembre, date de son entrée au gouvernement.

La Haute autorité doit rendre une nouvelle délibération le 28 février sur ce sujet.

Source : AFP/La Croix

La Fédération Sépharade Américaine (ASF) a revisité, dimanche à New York, les noces juives marocaines dans le cadre d'un tableau vivant intitulé "Berberisca ceremony" ou "soirée du Henné", un rituel ancestral commun aux cultures musulmane et juive au Maroc.

C'est un autre cérémonial de la vie juive marocaine, célébré dans l'intimité familiale, que "nous dévoilons aujourd'hui" à travers cette manifestation culturelle, explique Raquel Benatar, membre du Conseil d'administration d'ASF, lors de cette soirée, qui s'inscrit dans le cadre d'un voyage épique d'une année célébrant "2000 ans de vie juive au Maroc".

Conçu dans le cadre d'une rétrospective historique du judaïsme marocain, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le cérémonial a commencé par le lever de rideau sur une scène au décor typiquement marocain, sur fond de musique sépharade et judéo-arabe, pour accueillir la mariée vêtue de "El Keswa Lakbira" (Robe de grande cérémonie), en velours prune brodée de fils d'or et d'argent.

Ce costume traditionnel, composé de huit pièces, se décline en plusieurs coloris, le rouge pour la fertilité, le vert pour le bon augure, le noir et le bleu pour écarter le mauvais oeil, indique Yaelle Azagury, de l'université de Columbia.

L'origine de La Keswa remonte à l'Espagne du 15ème siècle, à l'époque de la splendeur andalouse, oùÂ la cohabitation entre Musulmans, Juifs et Chrétiens était exemplaire.

"Il y a eu un syncrétisme très fort dans bien des domaines, mais certains permettent de mieux mettre en lumière ses apports culturels et artistiques", souligne cette jeune femme native de Tanger.

Objet central du cérémonial, le vêtement se transmet de génération en génération, une tradition originaire du nord du Royaume, qui reste largement maintenue chez les communautés juives marocaines à travers le monde. C'est, en quelque sorte, une façon, de se "démarquer de la robe blanche", +typiquement occidentale+ et de perpétuer le riche legs de la culture judéo-arabo-berbère, selon Yaelle Azagury.

Ces traditions demeurent toujours vivaces et ajoutent une dimension historique, culturelle et symbolique à la fête, observe Florence Amzallag Tatistcheff, vice-présidente de ASF, qui relève aussi les similitudes liées au rituel de la célébration chez les communautés musulmane et juive au Maroc.

En effet, poursuit-elle, le rituel du henné est observé chez les deux communautés, tout comme certains vêtements, tel que le caftan, se portent aussi bien dans la communauté juive que musulmane.

Ce voyage épique qui a, d'ores et déjà, été ponctué par des conférences et un dîner de bienfaisance, comporte aussi un symposium, des conférences, des concerts, un festival du film ainsi qu'un voyage au profit de 50 personnes pour visiter les villes/sites héritages et rencontrer les notables de la communauté juive marocaine.

7/02/11

Source : MAP

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