dimanche 22 décembre 2024 05:52
samedi, 07 décembre 2024 13:47

Hommage posthume à Azzedine Hedna, symbole de la reconstruction de Notre-Dame de Paris Spécial

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Cinq ans et demi après l’incendie qui l’a ravagé, la cathédrale Notre-Dame de Paris rouvre ce samedi 7 décembre en présence de nombreux invités. Le Président français Emmanuel Macron devrait s’exprimer sur le parvis en fin d’après-midi. Son discours sera suivi par une cérémonie liturgique et un concert. A cette occasion, un hommage posthume sera rendu à Azzedine Hedna, l’échafaudeur, d’origine marocaine, devenu symbole de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Azzedine Hedna, 64 ans, faisait partie de ces ouvriers de l’ombre sans lesquels le chantier n’aurait pas pu avancer. Avant même l’incendie, il avait contribué à la mise en place du premier échafaudage autour de Notre-Dame. Suite au drame, il œuvra sur le second, une structure monumentale, la plus grande d’Europe, qu’il connaissait dans ses moindres détails. Il était constamment présent et bienveillant, parcourant quotidiennement l’échafaudage au rythme de plusieurs kilomètres, toujours muni de son talkie-walkie. Son énergie et son sourire faisaient de lui le « rayon de soleil » du chantier.

« Quand je pense à l’aventure humaine de Notre-Dame, c’est lui qui la symbolise le mieux », confie l’anthropologue Camille Colonna. Azzedine connaissait tout le monde et appelait chacun par son prénom, de la femme de ménage aux plus hauts responsables comme le général Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public en charge de la reconstruction.

Originaire d’une famille marocaine, Azzedine était l’un des sept enfants de Belkacem Hedna, un soldat ayant combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment lors de la bataille de Monte Cassino, et de Ghita Bent Salah. Le couple s’était marié au Maroc avant de s’installer en France. Azzedine a grandi au sein d’une fratrie composée de Mohamed, Mustapha, Rachid, Abdallah, Nadia et Hakim. Après le divorce de leurs parents en 1980, c'est lui qui avait assumé le rôle de chef de famille.

Azzedine, qui avait commencé à travailler dès l’âge de 14 ans, exerça divers métiers avant de rejoindre le chantier de Notre-Dame. Avec son frère Hakim, il partageait le quotidien exigeant des ouvriers, logeant parfois sur place dans des installations temporaires.

Le 8 novembre, la mort brutale d’Azzedine a laissé un vide immense. Une cérémonie lui a été consacrée sur le chantier, où compagnons et responsables se sont réunis pour saluer sa mémoire. « Je bosse comme un fou, mais la vie, c’est trop court, il faut en profiter », avait-il confié quelques mois avant son décès.

Ce samedi, Emmanuel Macron rendra un hommage posthume à Azzedine Hedna lors de la réouverture de la cathédrale. Sous les voûtes restaurées, il sera salué comme l’un des « alchimistes du chantier », ceux qui ont transformé le charbon en art.

Lu 207 fois Dernière modification le samedi, 07 décembre 2024 13:52
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