lundi 8 juillet 2024 00:24

Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, réagit à la polémique suscitée par la publication, le 31 mai, d'une circulaire des ministères de l'intérieur et du travail qui restreint les possibilités pour les diplômés étrangers de rester en France …Suite

Du 8 septembre au 7 octobre 2011, les prestigieux salons de l'Hôtel de Ville de Paris se sont constitués en une vitrine des relations entre le Maroc et l'Europe, à travers l'exposition "Le Maroc et l'Europe: six siècles dans le regard de l'autre"…Suite

Charles Michel a sévèrement critiqué la sortie de Bart De Wever au sujet de la scission de BHV judiciaire en la qualifiant de « lamentable et raciste ».

Mercredi, le nationaliste flamand avait ironisé sur le fait que des magistrats francophones seront détachés à Hal-Vilvorde « Et pourquoi pas des magistrats turcs à Gand et marocains à Borgerhout », avait déclaré Bart De Wever. Des déclarations « lamentables et racistes », a réagi le président du MR, Charles Michel, dans l’émission Matin Première sur la RTBF En Flandre aussi, la sortie de De Wever n’est pas passée inaperçue.

L’élue socialiste du parlement flamand Yamila Idrissi estime qu’il est allé trop loin. « C’est assez triste de constater la façon dont De Wever essaie d’avoir raison en se servant des Flamands d’origine étrangère. Il se montre mauvais perdant sur ce dossier. La vraie nature de son parti remonte à la surface » a-t-elle affirmé à l’agence Belga.

La critique et le vocabulaire de la N-VA commencent à éreinter un certain nombre de gens au sein dans la majorité flamande (CD & V, sp.a et N-VA). Mercredi, Eric Van Rompuy (CD & V) a confirmé cet agacement en estimant que les arguments de la N-VA était de plus en plus démagogique et basé de moins en moins sur du contenu. Le bourgmestre CD&V de Gooik Michel Doomst est quant à lui d’avis que le discours de la N-VA se rapproche de celui du Vlaams Belang. Pour Michel Doomst, la N-VA a peu de raisons de critiquer l’accord concernant BHV. L’accord sur la scission est, dit-il, inespéré et même en cartel avec la N-VA, le CD&V n’aurait pu obtenir plus.

6/10/2011, PIERRE-YVES WARNOTTE

Source : Le Soir.be

Les problèmes d'immigration de Bulgares, Roumains et Polonais refont surface aux Pays-Bas. La Haye pourrait encore retarder de deux ans l'ouverture totale de ses frontières. La décision de repousser cette échéance à 2014, date butoir fixée par Bruxelles, au lieu de 2012, sera prise dans les semaines à venir.

« Il existe un courant migratoire structurel », conclut un rapport d'une commission parlementaire. Si ces travailleurs viennent a priori pour une durée déterminée aux Pays-Bas, le phénomène, lui, a pris un caractère permanent. Alors que le royaume comptait sur l'arrivée de quelque 15.000 ressortissants de ces pays par an, voici cinq ans, le chiffreest rapidement monté à plus de 75.000. Le Bureau central des statistiques (CBS) avait ainsi recensé une communauté d'Européens de l'Est de 140.000 personnes en 2007.

Aujourd'hui, le royaume en compterait entre 200.000 et 300.000. Des chiffres approximatifs car la moitié d'entre eux ne se fait jamais connaître auprès des autorités. Main-d'oeuvre bon marché, le gros de ces troupes est directement employé via des agences de placement et d'intérim véreuses.

Frileux depuis le début à ouvrir ses frontières à l'Est, La Haye a mis en place dès 2006 un système d'accès progressif à ces « nouveaux » travailleurs européens. Quelque 24 secteurs de l'économie batave ont ainsi été protégés des dangers du dernier élargissement de l'UE sur un marché du travail où le taux de chômage atteint 5,3 %.

7/10/2011, Didier Burg

Source :  Les Echos

La question de l'émigration préoccupe bien les cinéastes africains. Après « Paris mon paradis » d'Elénore Yaméogo, les écrans du Festival international du film francophone de Namur (Fiff) ont accueilli « Le sacrifice (Yoolé ») du cinéaste sénégalais Moussa Sène Absa, un documentaire qui évoque le rêve des jeunes Africains prêts à tout pour rejoindre l'Occident.

NAMUR (Belgique) - Il fait beau sur les îles de la Barbade en cette journée du 29 avril 2006. Pourtant, à quelques mètres de la plage, une découverte macabre faite par des pêcheurs va bouleverser le quotidien des habitants de ces paisibles îles caribéennes. Onze cadavres de jeunes hommes en décomposition gisent au fond d'une embarcation partie des côtes sénégalaises, il y a plusieurs mois. Morts de faim, de soif et d'épuisement, ces candidats à l'émigration espéraient rejoindre les Iles Canaries, en Espagne, mais leur pirogue a dérivé et fini sa course tragique sur ces côtes de la Barbade. Ils reposent pour toujours au cimetière de Westbury, très loin des leurs. Certains parmi eux, dont Diao Souncar Diémé, ont pu être identifiés grâce à une lettre écrite en pleine mer. Le jeune Diémé disait à celui qui retrouverait la missive de la transmettre à un son oncle, un certain Omar Badié. Dans son documentaire "Le sacrifice (Yoolé") qui date de 2010, le réalisateur sénégalais Moussa Sène Absa (qui vit aux Barbades depuis quelques années et qui n'est pas présent à Namur) part de cette histoire pour essayer de comprendre la cause de la ruée des ces milliers d'Africains vers l'Occident. En interrogeant des jeunes, un psychologue, des parents de victimes, des artistes et en utilisant des images d'archives, il se livre à un travail d'investigation qui se veut aussi un état des lieux d'une société sénégalaise en prise à ses contradictions. Tout en évitant de donner son point de vue ou de vouloir juger qui que ce soit, il donne la parole à des personnes qui expriment leur désespoir et leur mal-vivre. Dans leur quartier de pêcheurs de Tableau Ferraille en proche banlieue dakaroise (d'où le cinéaste est originaire), Omar, Ibrahima, Abdoul, Thierno et Fallou égrènent un chapelet de griefs contre ceux qui dirigent leur pays et « qui sont incapables de (leur) donner du travail ». En choisissant l'option suicidaire de « Barsa ou Barsakh » (voir Barcelone ou mourir) qui consiste à s'entasser dans de frêles embarcations à destination des îles espagnoles des Canaries, ils espèrent réaliser leur rêve : rejoindre l'Eldorado où ils pourraient gagner dignement leur vie. Même s'ils savent que la mort peut être au rendez-vous, ils tentent quand même l'aventure, préférant cette odyssée plutôt que de passer leur temps à « écouter de la musique et boire du thé ».
Le documentaire de Moussa Sène Absa est construit sous une forme narrative, avec une voix « off » (celle du réalisateur) qui, dans un wolof pur et très académique, raconte les déboires d'un fils qui s'adresse à sa mère. Il lui raconte le calvaire que lui et ses compagnons d'infortune sont en train de vivre sur le long chemin vers l'exil. « J'ai peur de mourir dans ma douce jeunesse », dit le fils à sa mère. Rythmées par une belle musique de Wasis Diop et d'El Hadj Ndiaye, des images du grand bleu et de quartiers de Dakar défilent sous nos yeux.

Derniers instants vécus avec un époux

On y voit un sociologue (Serigne Mor Mbaye) qui évoque la part de responsabilité des autorités dans cette tragédie, un chef de village (Ngala Sy) qui dénonce le pillage des côtes sénégalaises par les gros chalutiers chinois et européens, un cinéaste (feu Samba Félix Ndiaye) qui appelle à un retour aux valeurs positives ou une veuve (Mame Diarra) entourée de ses enfants en bas-âge et qui se souvient des derniers instants vécus avec un époux qu'elle ne verra plus jamais...

Entre ces témoignages, le réalisateur glisse des images d'archives montrant le président sénégalais Abdoulaye Wade entouré de militants, de proches collaborateurs et s'exprimant sur ses réalisations et projets : Case des touts petits, Université du futur, Monument de la Renaissance, infrastructures, politique d'habitat avec les 3000 logements du Plan Jaxaay... Une manière, pour le cinéaste, de donner la parole aux autorités et de leur permettre de répondre à ceux qui affirment qu'elles n'ont pas fait assez pour améliorer la vie des Sénégalais ? Toujours est-il que d'aucuns, comme le sociologue Serigne Mor Mbaye, pensent que ce n'est pas avec « cette élite politique que les jeunes (qui constituent la majorité de la population) vont tourner le dos à l'océan ».

L'océan, les belles plages de Dakar, les ruelles des quartiers populaires constituent le décor du documentaire de Moussa Sène Absa tourné au Sénégal, en Barbade et au Portugal où des migrants sénégalais interrogés dans la rue regrettent d'avoir quitté leur pays. Sur fond de bruits de vagues, la voix « off » du candidat au voyage, au fond de sa pirogue ballotée par les eaux en furie, lance cet ultime appel à sa mère : « J'entame ma longue nuit sur le seuil de la mort ». Le film ne veut pas être très noir. Il ouvre une fenêtre d'espoir avec cette joie de vivre perceptible à travers le sourire des femmes exécutant des pas de danse lors d'une cérémonie familiale; ou l'espoir innocent de ces jeunes élèves de Popenguine qui rêvent de devenir infirmière, femme d'affaires, footballeur, gendarme, ministre... et qui aimeraient bien que leur pays, le Sénégal, se développe par le travail.

6/10/2011, Modou Mamoune FAYE

Source : Le Soleil

La maire de Lille, candidate à la primaire, a répondu au « questionnaire » adressé à tous les candidats par France Terre d'Asile. Régularisation, droit d'asile ou privation de liberté, voici ses réponses.

Privation de liberté : « Qu'allez vous faire de la rétention ? »

FTA, qui note que « le projet socialiste élude la question de l'enfermement des étrangers en situation irrégulière », a demandé à Martine Aubry quelle était sa position sur la durée de rétention et la place du juge des libertés dans le dispositif.

La maire de Lille, qui estime que « le sens initial de la rétention administrative a été dévoyé » et que « d'une exception, elle est devenue l'instrument banal de procédure », affirme « souhaiter que les alternatives (à l'enfermement, ndlr) soient privilégiées ». Sur le fond, elle reste cependant pour le moins prudente, affirmant son intention d'ouvrir « une discussion avec l'ensemble des acteurs concernés ».

Seule proposition ferme concernant les conditions de rétention, Martine Aubry affirme vouloir « interdire la rétention pour les enfants ». Elle affirme également que « l'intervention du juge judiciaire, garant du respect des droits et des libertés, doit être possible sans délai ».

Régularisation : « Quels critères ? »

L'association de défense du droit des étrangers a demandé à la maire de Lille quelles étaient les « catégories d'étrangers (qui) doivent pouvoir bénéficier d'une régularisation, et sur quelle base ? ».

La candidate socialiste affirme « qu'après dix ans de politique restrictive ( ) nous aurons à mettre en œuvre un processus de régularisation dès notre arrivée au pouvoir ». Une régularisation qui se ferait, selon Martine Aubry, sur des critères portant sur « la durée de présence, la situation de travail ( ), la situation de famille », dont elle ne livre cependant pas le détail. Elle promet la mise en place d'une « commission spéciale » chargée de définir ces critères de régularisation, « dès juin 2012 ».

En plus de cette promesse de régularisation exceptionnelle, Martine Aubry affiche sa volonté de pratiquer « une politique de régularisation au fil de l'eau ».

Interrogée très spécifiquement sur la notion de « casier judiciaire vierge », que le projet socialiste présente comme un critère nécessaire à la régularisation, Martine Aubry prend un peu de distance. « cette condition visait essentiellement les condamnations graves », note la maire de Lille, qui insiste sur le fait qu' « il n'est pas question ici des personnes condamnées pour s'être soustraites à une procédure d'éloignement ou condamnées pour séjours irréguliers ».

Droit d'asile : « Comment sortir de l'impasse des négociations sur le régime d'asile européen ? »

FTA, prenant acte de la volonté affichée du PS, dans son programme, « d'agir pour la conclusion du régime d'asile européen commun », interroge la candidate sur la manière dont elle « entend sortir de l'impasse les négociations européennes et aboutir à un accord sur les normes de protection élevées dans un continent rongé par la montée des populismes ». Un constat visiblement partagé par Martine Aubry qui juge que « l'Europe n'est plus aujourd'hui un terre d'asile ». Pour dénouer les négociations bloquées au niveau européen, elle affirme vouloir « dissocier » la question du droit d'asile de celle de la « problématique migratoire ».

Sur le fond, elle affirme vouloir « porter ( ) la refonte du règlement de Dublin II », qui comporte notamment la notion de « réadmission » des migrants dans les pays où ils ont été contrôlés pour la première fois, et « fait peser la charge de l'accueil des réfugiés sur certains pays comme la Grèce ». La candidate à la primaire propose également de raccroché la question du droit d'asile au ministère des Affaires étrangères, là où il est actuellement sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Là encore, Martine Aubry se propose de mener « une large concertation » afin de « refonder et améliorer l'accueil des réfugiés ».

Politique d'asile : « Quelle gouvernance, pour quelle cohérence ? »

La dernière question de l'association aux candidats porte sur le mode de gouvernance de la politique d'asile en France. Prenant acte de la volonté affichée du PS de « remettre le Parlement au centre » de la définition de ces orientations, FTA s'interroge sur les modalités de pilotage de cette politique de l'asile.

Attaquant la politique menée depuis 2007, Martine Aubry juge sur ce point que « Nicolas Sarkozy a fait honte à la France en mêlant immigration et identité nationale » et estime que la concentration de la politique d'immigration et d'asile dans les seules mains du ministère de l'Intérieur est « un non sens » qui relève d'une vision de « limiter les questions d'asile et d'immigration au contrôle des flux ».

Elle promet « une politique cohérente et juste », réitérant sa volonté de dissociation de la politique d'asile, qui sera « confiée au ministère des Affaires étrangères », de la politique migratoire, qui sera « retirée au ministère de l'Intérieur et confiée à « une structure (ministérielle ou interministérielle) qui serait chargée des migrations et de la coopération ». Elle réaffirme également l'opposition du PS aux principes des quotas, qu'elle qualifie d' « inefficaces et injustes ».

6/10/2011

 

Source : Nord Eclair

 

La maire de Lille, candidate à la primaire, a répondu au « questionnaire » adressé à tous les candidats par France Terre d'Asile. Régularisation, droit d'asile ou privation de liberté, voici ses réponses.

Privation de liberté : « Qu'allez vous faire de la rétention ? »

FTA, qui note que « le projet socialiste élude la question de l'enfermement des étrangers en situation irrégulière », a demandé à Martine Aubry quelle était sa position sur la durée de rétention et la place du juge des libertés dans le dispositif.

La maire de Lille, qui estime que « le sens initial de la rétention administrative a été dévoyé » et que « d'une exception, elle est devenue l'instrument banal de procédure », affirme « souhaiter que les alternatives (à l'enfermement, ndlr) soient privilégiées ». Sur le fond, elle reste cependant pour le moins prudente, affirmant son intention d'ouvrir « une discussion avec l'ensemble des acteurs concernés ».

Seule proposition ferme concernant les conditions de rétention, Martine Aubry affirme vouloir « interdire la rétention pour les enfants ». Elle affirme également que « l'intervention du juge judiciaire, garant du respect des droits et des libertés, doit être possible sans délai ».

Régularisation : « Quels critères ? »

L'association de défense du droit des étrangers a demandé à la maire de Lille quelles étaient les « catégories d'étrangers (qui) doivent pouvoir bénéficier d'une régularisation, et sur quelle base ? ».

La candidate socialiste affirme « qu'après dix ans de politique restrictive ( ) nous aurons à mettre en œuvre un processus de régularisation dès notre arrivée au pouvoir ». Une régularisation qui se ferait, selon Martine Aubry, sur des critères portant sur « la durée de présence, la situation de travail ( ), la situation de famille », dont elle ne livre cependant pas le détail. Elle promet la mise en place d'une « commission spéciale » chargée de définir ces critères de régularisation, « dès juin 2012 ».

En plus de cette promesse de régularisation exceptionnelle, Martine Aubry affiche sa volonté de pratiquer « une politique de régularisation au fil de l'eau ».

Interrogée très spécifiquement sur la notion de « casier judiciaire vierge », que le projet socialiste présente comme un critère nécessaire à la régularisation, Martine Aubry prend un peu de distance. « cette condition visait essentiellement les condamnations graves », note la maire de Lille, qui insiste sur le fait qu' « il n'est pas question ici des personnes condamnées pour s'être soustraites à une procédure d'éloignement ou condamnées pour séjours irréguliers ».

Droit d'asile : « Comment sortir de l'impasse des négociations sur le régime d'asile européen ? »

FTA, prenant acte de la volonté affichée du PS, dans son programme, « d'agir pour la conclusion du régime d'asile européen commun », interroge la candidate sur la manière dont elle « entend sortir de l'impasse les négociations européennes et aboutir à un accord sur les normes de protection élevées dans un continent rongé par la montée des populismes ». Un constat visiblement partagé par Martine Aubry qui juge que « l'Europe n'est plus aujourd'hui un terre d'asile ». Pour dénouer les négociations bloquées au niveau européen, elle affirme vouloir « dissocier » la question du droit d'asile de celle de la « problématique migratoire ».

Sur le fond, elle affirme vouloir « porter ( ) la refonte du règlement de Dublin II », qui comporte notamment la notion de « réadmission » des migrants dans les pays où ils ont été contrôlés pour la première fois, et « fait peser la charge de l'accueil des réfugiés sur certains pays comme la Grèce ». La candidate à la primaire propose également de raccroché la question du droit d'asile au ministère des Affaires étrangères, là où il est actuellement sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Là encore, Martine Aubry se propose de mener « une large concertation » afin de « refonder et améliorer l'accueil des réfugiés ».

Politique d'asile : « Quelle gouvernance, pour quelle cohérence ? »

La dernière question de l'association aux candidats porte sur le mode de gouvernance de la politique d'asile en France. Prenant acte de la volonté affichée du PS de « remettre le Parlement au centre » de la définition de ces orientations, FTA s'interroge sur les modalités de pilotage de cette politique de l'asile.

Attaquant la politique menée depuis 2007, Martine Aubry juge sur ce point que « Nicolas Sarkozy a fait honte à la France en mêlant immigration et identité nationale » et estime que la concentration de la politique d'immigration et d'asile dans les seules mains du ministère de l'Intérieur est « un non sens » qui relève d'une vision de « limiter les questions d'asile et d'immigration au contrôle des flux ».

Elle promet « une politique cohérente et juste », réitérant sa volonté de dissociation de la politique d'asile, qui sera « confiée au ministère des Affaires étrangères », de la politique migratoire, qui sera « retirée au ministère de l'Intérieur et confiée à « une structure (ministérielle ou interministérielle) qui serait chargée des migrations et de la coopération ». Elle réaffirme également l'opposition du PS aux principes des quotas, qu'elle qualifie d' « inefficaces et injustes ».

6/10/2011

 

Source : Nord Eclair

 

L’émergence de l’immigration comme enjeu du débat public a contribué à ennoblir cet objet de recherche, longtemps considéré comme illégitime. Les succès électoraux du Front National, les réformes successives de la législation sur l’entrée et le séjour et l’inflation des discours médiatiques et politiques sur l’intégration, puis sur les discriminations, ont placé l’immigration au cœur de controverses scientifiques et politiques.

L’objectif de ce séminaire, ouvert à tous (et particulièrement aux étudiants de master et de doctorat), est de restituer la genèse sociale des concepts et des enjeux mobilisés dans ces débats, grâce à la présentation de travaux scientifiques récents.
Le renouvellement du regard porté par les sciences sociales sur l’immigration sera appréhendé autour de trois grands axes thématiques. Tout d’abord, la genèse des politiques publiques d’immigration sera étudiée en redonnant toute sa place à l’action de l’État et à l’origine sociale des acteurs. Par ailleurs, de nombreux travaux français et anglo-saxons s’intéressent désormais au poids de l’histoire coloniale dans la généalogie des discours, des enjeux et des pratiques relatifs à l’immigration. Les intervenants du séminaire tenterons de mettre en débat ce regard croisé entre histoire migratoire et histoire coloniale. Enfin, troisième thématique, si la prise en compte des différentes institutions étatiques constitue un apport incontestable de l’historiographie récente, l’histoire de l’immigration ne saurait se réduire à l’exercice unilatéral du pouvoir de l’État sur les étrangers : elle se décline également selon les trajectoires des migrants et selon les stratégies qu’ils déploient tout au long de leur séjour dans la société d’accueil.

Source : Cité nationale de l’histoire de l’immigration

L’association « Migrations & Développement » qui intervient pour le développement de la Province de Taroudannt  en associant les migrants de cette région vivant en France et les acteurs locaux, annonce la tenue de la 5ème édition du Festival… Suite

La communauté marocaine à l'étranger, de plus en plus formée et qualifiée, représente un atout considérable pour le développement du pays. Comment faire participer ce potentiel au développement national ? C'était l'objet du programme de la mobilisation des compétences lancé en 2009. Premier bilan.

MATIN EMPLOI : Le programme de mobilisation des compétences MRE a été l'un des programmes phares initiés par le ministère des MRE suite à une étude globale portant sur les besoins en capital humain nécessaire au développement du Maroc. Qui sont ces compétences installées à l'étranger ?

RITA ZOUGARI : Les compétences, le talent, le savoir-faire sont pour le Maroc une valeur ajoutée primordiale pour son développement durable. La communauté marocaine à l'étranger, de plus en plus formée et qualifiée, représente un potentiel de compétences de savoir-faire et un atout considérable pour le développement du pays : 17% des MRE actifs occupent des professions scientifiques intellectuelles et managériales qualifiées, 54% s'activent dans les secteurs de l'enseignement, la santé, la communication, la gestion et le commerce. Ayant conscience de l'importance du rôle de la communauté marocaine à l'étranger, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (MCMRE) a choisi de faire de la mobilisation de ces compétences l'un des axes prioritaires de son plan quinquennal 2008-2012.

Qui fait quoi dans ce programme ?

Ce programme consiste à faire appel aux potentialités de nos concitoyens établis à l'étranger possédant de l'expertise, de l'expérience, du savoir-faire… et qui sont prêts à les mettre à contribution en faveur du développement du Maroc de manière ponctuelle ou pérenne.

L'intérêt pour ce programme se justifie par un contexte extrêmement favorable qui est le résultat conjugué de plusieurs facteurs qui sont, d'une part, l'existence de profils hautement qualifiés de plus en plus nombreux parmi la communauté MRE et leur forte volonté à apporter leur contribution au développement de leur pays d'origine, d'autre part les nombreux plans sectoriels engagés au Maroc et la volonté affichée des pouvoirs publics pour favoriser ce type de participation.

C'est sur la base de ces constats que le ministère a fondé les objectifs de son programme, à savoir : d'abord offrir un cadre à ces compétences pour les informer sur les opportunités de leur implication, leur permettre de développer des partenariats avec les acteurs publics et privés marocains, ensuite inscrire ces partenariats dans le cadre de la coopération et accompagner les porteurs de projets.

En un mot comment résumer l'approche qui a été adoptée ?

L'approche adoptée se compose de quatre principaux axes qui consistent à identifier et à segmenter la demande marocaine en matière de recherche, de formation, d'expertise voire d'investissement, ceci pour chacun des plans sectoriels, à accompagner la structuration de réseaux thématiques ou géographiques, à inscrire les projets dans le cadre de la coopération et enfin, à mobiliser les moyens humains et financiers pour leur mise en œuvre.

Le département a travaillé dans un premier temps sur la création de réseaux géographiques ?

Pouvez-vous expliquer cette démarche ?

Cette approche a été mise en œuvre dès l'achèvement de l'étude précitée en 2009 par la constitution de réseaux géographiques en Allemagne, en Belgique et au Canada, un quatrième est en cours de constitution en France.

Ces Réseaux regroupent des hommes et femmes, d'origine marocaine, nés ou installés dans ces pays. Ils appartiennent à différentes branches d'activités professionnelles (TIC et de la communication, industrie automobile, recherche, enseignement, éducation, professions libérales, etc).

L'objectif de ces réseaux est de canaliser les énergies en faveur d'un développement durable au Maroc et de soutenir l'intégration des citoyens d'origine marocaine dans les pays d'accueil.

Ces Réseaux travaillent en étroite et intense coopération avec les institutions des pays d'accueil impliquées dans les programmes d'aide au développement. Au-delà de l'élargissement et de l'intensification de la coopération entre le Maroc et leurs pays d'accueil, ils ont créé un cadre consultatif en vue de l'élaboration, de la mise au point et de l'application de stratégies spécifiques. C'est dans cette perspective qu'ils répartissent leurs activités au sein de groupes de travail avec chacun une thématique centrale. Les sujets se rapportent aussi bien aux énergies renouvelables, à l'environnement, à la médecine, à la recherche et à l'enseignement, qu'au domaine de la jeunesse, aux aspects sociaux et culturels ainsi qu'au domaine artistique.

Depuis leur création ces réseaux ont mené plusieurs actions au Maroc et dans les pays d'accueil. Au Maroc, cela s'est traduit concrètement par l'organisation de formations sous forme de cours, séminaires, caravanes, et offres de stages ou visites d'échanges culturels et également don de matériel et outils de travail dans les domaines de l'éducation, de la santé, des nouvelles technologies… Dans les pays d'accueil, conseil et orientation pour les Marocains sur place tant dans le domaine social, juridique ou économique. Cours de soutien aux élèves en difficulté, organisation d'activités culturelles…

L'autre angle privilégié a été la constitution des réseaux thématiques ?

Outre ces réseaux géographiques, des réseaux thématiques sont en cours de création, il s'agit d'un réseau des médecins marocains du Monde, celui des juristes et celui des élus.

Ces réseaux sont un regroupement d'associations des professionnels d'un domaine d'activité donné, régies par la loi organisant les ONGs de chacun des pays d'accueil qui se fédèrent pour former le réseau. Ils sont formés à l'initiative des professionnels marocains des domaines concernés établis à l'étranger dans un triple objectif; offrir leurs services à leurs compatriotes résidant dans le même pays qu'eux, échanger les informations et expériences entre professionnels de différents pays et établir des partenariats avec leurs homologues au Maroc en matière de recherche, formation, assistance technique, expertise.

Parallèlement et de manière régulière les membres de ces deux types de réseaux participent à des manifestations organisées au Maroc ; c'est ainsi qu'une soixantaine de Compétences provenant d'une dizaine de pays d'Europe et d'Amérique ont été appelées à participer au débat sur la charte de l'environnement en mars 2010, de même que cinq cent jeunes de soixante pays ont pris part à Ifrane au Forum des jeunes marocains du monde en juillet 2010 pour débattre de sujets tels que l'entrepreneuriat, la création ou l'engagement politique. Au terme de ces rencontres des groupes de discussion ont été mis en place pour prolonger les débats et permettre des échanges réguliers et permanents entre leurs membres. D'autres manifestations de ce genre ont été organisées ou le seront prochainement sur la participation des membres de ces réseaux aux débats en cours sur la constitution, la régionalisation et autres réformes engagées par le pays.

Le ministère a organisé une série de rencontres au Canada, en Belgique , en Allemagne , en France …Contacts directs mais aussi renforcement du lien par le biais des technologies de l'information par le biais du portail internet.

Parallèlement à la mise en œuvre de cette approche, une refonte de l'ancien portail FINCOME (Forum International des Compétences marocaines à l'Etranger) a été engagée pour mieux répondre aux principes de base de la démarche. Dès son achèvement, prévue fin septembre 2011, les réseaux mis en place disposeront d'un outil commun permettant la centralisation de l'information concernant les plans sectoriels de développement au Maroc, les opportunités d'emplois, les démarches et dispositifs relatifs aux opportunités d'affaires et d'investissement, le programme de mobilisation de compétences mis en œuvre par le MCMRE en partenariat avec les différents acteurs nationaux, les pays d'accueil et les réseaux de compétences .

Ce site permettra également l'accès facile aux guides pratiques et aux annuaires thématiques ou géographiques élaborés par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et ses partenaires. Les principaux objectifs sont de permettre un travail collaboratif entre les Marocains du monde (MDM) et les acteurs marocains au Maroc sur les thématiques prioritaires d'échanges et de travail grâce notamment à la centralisation et le partage de l'information dans un même espace et la mise en synergie de l'offre et de la demande de compétences MRE.

Quelles sont les étapes franchies depuis le lancement du programme ?

La dynamique de la mobilisation des MDM qualifiés a été amorcée depuis les 21 et 20 novembre 2009 avec la tenue de la première Université d'Automne organisée avec le réseau des compétences germano-marocaines, la première rencontre des compétences Belgo-Marocaines à Bruxelles les 11 et 12 décembre 2010, l'organisation du Forum économique et de coopération des compétences maroco-canadiennes les 23-24 mai 2011, le lancement du réseau MMM (Compétences Médicales Marocaines du Monde) à Paris le 25 juin 2011. La deuxième rencontre des compétences belgo-marocaines est organisée conjointement par le MCMRE, l'Ambassade du Maroc à Bruxelles en collaboration avec le Forum des compétences belgo-marocaines et le réseau des compétences belgo-marocaines : marocains.be. Cette rencontre fait suite à celle tenue en décembre à Bruxelles.Cette manifestation s'inscrit dans le cadre du renforcement des expériences du MCMRE, en matière de mobilisation des compétences MRE. Elle a pour objectif de faire le point sur l'état d'avancement des travaux des différentes commissions du réseau marocain, de faire une pré-identification des projets en cours ou en préparation et enfin de préparer la rencontre programmée au Maroc en 2012.

L'un des réseaux qui fonctionne déjà avec des projets concrets c'est le réseau DMK, le réseau de Compétences germano-marocain» (DMK) créé le 7 mars 2009. Comment qualifier ce réseau ?

Les réseaux ont bien fonctionné chacun à leur rythme et les résultats sont là avec les réseaux canadiens , belges et allemands .Le Réseau DMK que vous citez ,regroupe près de 280 experts, hommes et femmes, d'origine marocaine, nés ou installés en Allemagne de longue date. Ils appartiennent à différentes branches d'activités professionnelles (technologies de l'information et de la communication, industrie automobile, recherche, enseignement, éducation, professions libérales, etc.). L'objectif fixé était de canaliser les énergies en faveur d'un développement durable au Maroc et de soutenir l'intégration des citoyens d'origine marocaine en Allemagne. Le Réseau travaille en étroite coopération avec les institutions allemandes impliquées dans les programmes d'aide au développement, telles que la GTZ, le CIM (Centre pour la migration internationale et le développement) et le WUS (World University Service).

Il envisage, au-delà de l'élargissement et de l'intensification de la coopération entre le Maroc et l'Allemagne, de créer un cadre consultatif en vue de l'élaboration, de la mise au point et de l'application de stratégies spécifiques.

C'est dans cette perspective que l'association a réparti ses activités au sein de douze groupes de travail avec chacun une thématique centrale. Les sujets se rapportent aussi bien aux énergies renouvelables, à l'environnement, la médecine, la recherche et l'enseignement, qu'au domaine de la jeunesse, aux aspects sociaux et culturels ainsi qu'à la musique et à l'art

6/10/2011, Farida Moha

Source : Le Matin

Le gouvernement fédéral invite les autorités tunisiennes à repenser leurs procédures électorales afin de permettre aux 15 à 20 000 Tunisiens résidents au Canada de s'exprimer lors de l’élection de l’Assemblée constituante de la Tunisie du 20 au 22 octobre.

«Nous sommes en discussion avec les autorités tunisiennes, a-t-on fait savoir mercredi soir au ministère des Affaires étrangères lors d’un point presse. […] Il se pourrait que les autorités tunisiennes aient à revoir ou à penser à des procédures qui pourraient accommoder la politique sur l’extraterritorialité au Canada, mais nous sommes convaincus qu’on devrait pouvoir arriver à une solution qui va répondre à cet exercice démocratique très important.»

Le Canada n’autorise pas les pays étrangers à tenir des élections extraterritoriales sur son sol justifiant que cela porterait atteinte à sa souveraineté en vertu d’une politique de 2008 qui n’a jamais été communiquée publiquement avant 2011. Ce qui irrite Ottawa, c’est «qu’un état étranger décide unilatéralement d’inclure le Canada dans une circonscription électorale aux fins de ses propres élections.»

Ottawa a la responsabilité «de veiller à ce qu’il n’y ait pas une influence étrangère indue dans nos affaires domestiques, d’avoir une certaine cohésion sociale et de bâtir une identité canadienne assez forte», a expliqué une cadre des Affaires étrangères. Dans cette optique, le Canada «n’autorise pas les gouvernements étrangers à tenir des campagnes électorales sur son territoire, ni à créer des partis ou des mouvements politiques. C’est un aspect de la souveraineté canadienne.»

Le gouvernement fédéral favorise plutôt le recours à un bulletin de vote spécial pour électeurs absents, un processus qui pourrait très bien être organisé par l’ambassade tunisienne, a-t-on fait valoir.

Le Canada est l’un des seuls, voire le seul pays industrialisé, à ne pas permettre à ses citoyens d’origine tunisienne de participer à l’élection de cette assemblée constituante.

Pour l’Association des Tunisiens du Québec qui tient à participer «à ces premières élections libres et transparentes qu’on va avoir depuis 50 ans», c’est une «gifle», a dit un porte-parole, Hakim Merdassi.

«Est-ce que c’est encore une fois un message que les conservateurs veulent envoyer à la communauté tunisienne parce que la Tunisie a été l’un des pays arabes qui a voté contre la présence du Canada au Conseil de sécurité (de l'ONU), s’interroge-t-il? Est-ce une punition un peu mesquine qu’ils veulent mettre en place? En tout cas, toutes les questions sont sur la table.»

Selon lui, c’est aussi le «flou» du côté de l’ambassade tunisienne au Canada qui dispose tout de même «d’un plan B» pour permettre aux électeurs tunisiens qui se trouvent sur le sol canadien de voter.

«On voit très mal que le gouvernement conservateur dépêche la GRC ou la police pour empêcher les Tunisiens d’entrer dans le consulat ou l’ambassade», a prévenu Hakim Merdassi.

6 Octobre 2011

Source : Atlas info

Dans un entretien avec le quotidien marocain, Aujourd’hui le Maroc, elle déclare que l'immigration est aujourd'hui le bouc émissaire des échecs de la droite sur le plan social et en matière de sécurité. Avec moi, les immigrés ne seront plus instrumentés pour se dresser les uns contre les autres. Je défends une politique d'immigration ferme mais humaine, dans l'intérêt bien compris des pays d'origine et des pays d'accueil…Suite

Malgré le tollé provoqué par la difficulté des diplômés étrangers de se faire recruter en France  le ministère de l'Intérieur ne compte pas revenir sur la circulaire du 31 mai. Un endurcissement ...Suite

Ce n’est pas trop tôt. Des avocats des droits civils à New York se sont réveillés et ont finalement décidé de s’emparer de l’affaire des Musulmans traqués par la police new yorkaise. Depuis les attentats de Casablanca en 2003, les Marocains sont les premiers à être sur la ligne de mire de la NYPD. Ils sont traqués, espionnés et sans cesse soupçonnés d’être des terroristes. Les traques ont été jusqu’à les suivre dans les salles de prière, les restaurants ou encore les salons de coiffure qu’ils fréquentent régulièrement. Un espionnage intensif qui n’est aujourd’hui dénoncé ni par les autorités américaines ni par les autorités marocaines.

Ils ne sont que cinq. Cinq avocats new yorkais seulement ont eu le courage de se lever pour dénoncer haut et fort les différentes opérations illégales d’espionnage pilotées par la puissante NYPD, rapporte the Associated Press. Pourtant la loi américaine est claire à ce sujet : la police n’est pas autorisée à collecter et archiver des informations sur des gens d’une même communauté ou d’une même religion sans motif valable. D’ailleurs le Premier Amendement de la Constitution le dit : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement ».

C’est sur ce Premier Amendement que les cinq avocats se sont basés pour exiger auprès de la police new yorkaise qu’elle remette à la justice tous les dossiers sur les programmes de surveillance menés secrètement ces 10 dernières années. Ils demandent également un contrôle rigoureux sur les prochaines actions menées par la police.

Silence radio

Ce que regrettent les journalistes de l’AP, c’est surtout le silence des politiciens et surtout celui du Président américain. A ce jour, on ne sait pas si Barack Obama appuie ces programmes ou s’il les rejette complètement Pourtant on se souvient tous de son discours historique au Caire, il y a presque un an. « En tant que président des Etats-Unis, je considère qu’il est de ma responsabilité de lutter contre les stéréotypes sur l’Islam, où qu’ils apparaissent. (… ) l’Islam est une partie de l’Amérique. Nous tous partageons les mêmes aspirations : vivre en paix et en sécurité, bénéficier d’une éducation et travailler dans la dignité; aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu. », disait-il. Il n’a pas manqué de rappeler dans ce même discours que le Maroc a été le premier pays au monde à reconnaître les Etats-Unis comme une nation libre et indépendante en 1776. Pourtant, ironie de l’histoire, 235 ans plus tard, ce sont les 9000 Marocains installés à New York qui souffrent le plus aujourd’hui des abus de pouvoir des policiers. A un an des élections présidentielles américaines, les plus intéressés par ce dossier semblent être les Républicains. Non pas pour dénoncer les injustices subies par les musulmans de New York mais pour mieux s’en prendre à l’administration d’Obama. Ils ne vont pas hésiter à lui reprocher d’avoir mené des programmes inefficaces et illégaux en matière de lutte contre le terrorisme.

Le Président Obama ne prend pas position. Mais ce n’est pas le seul. Que font à ce jour les autorités marocaines aux Etats-Unis ? Pourquoi n’ont-elles pas à ce jour réagi ? Sont-elles au moins au courant de ce qu’endurent les Marocains installés à New York ? De leur côté, les autorités brillent par un long silence radio.

5/10/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

L'absence de politiques familiales audacieuses en Italie fait craindre un effondrement, à l'horizon 2050, de la population en âge de travailler, met en garde un rapport élaboré par des démographes dont des extraits ont été publiés, mercredi, par le quotidien italien "Corriere Della Sera".

L'Italie est l'un des pays de l'OCDE qui consacre le plus faible pourcentage de son PIB aux politiques familiales, fait observer le rapport qui cite le bas taux de fécondité que connait le pays (1,4 enfant par femme en 2011) parmi les conséquences palpables de cet état de fait.

Le document invoque également comme facteur contribuant à ce phénomène, une loi sur les retraites qui date de 1995.

Cette loi a entrainé, selon les auteurs du rapport, un transfert entre 1995 et 2010 de 120 milliards d'euros du budget alloués aux politiques familiales (allocations, crèches, logement social) vers le financement du système de retraites.

Le document, qui insiste sur la relation étroite existant entre économie et démographie, aborde par ailleurs l'immigration en tant que "réponse du marché" au manque de main d'oeuvre.

Le rapport conclut à ce propos que la solution migratoire ne saurait résoudre de manière structurelle le déficit démographique puisque les immigrés, une fois intégrés, "adoptent le comportement démographique de leur pays" d'accueil.

6/10/2011

Source : TAP

La 16ème édition du Festival culturel international "Madrid Sur", prévue du 7 au 30 octobre dans quatre localités au sud de la capitale espagnole, sera marquée par la participation d'artistes et d'intellectuels représentant plusieurs pays, dont le Maroc, apprend-on auprès des organisateurs.

Ce festival organisé par la Fondation de l'Institut International du Théâtre Méditerranéen (IITM), dont l'édition 2011 a fait l'objet d'une présentation mercredi à Madrid, offre une belle palette de pièces de théâtre, de spectacles de danse, de musique et de rencontres artistiques présentés par des artistes espagnols et étrangers.

Le Maroc sera représenté au Festival "Madrid Sud", organisé cette année en collaboration avec le Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME), par le danseur et chorégraphe Taoufiq Izeddiou, fondateur de la compagnie "Anania", et le chanteur populaire Said Senhaji, qui se produiront les 14 et 16 octobre respectivement à Fuenlabrada et à Parla.

Chorégraphe marocain formé en Europe, Taoufiq Izeddi, qui a acquis au fil du temps une notoriété sur le plan international grâce à un style unique de danse contemporaine, présentera au public du festival son spectacle intitulé "Danse nord".

Le chanteur et compositeur marocain Said Senhaji, connu pour sa musique et son style appréciés par les Marocains aussi bien dans le Royaume qu'à l'étranger, aura l'occasion de se produire pour la première fois en Espagne.

Au programme de la 16ème édition du Festival international "Madrid Sur", figure aussi une séries de tables rondes sur le thème "crise économique, sociétés plurielles et nouvelles citoyenneté" qui seront organisées, le 25 octobre à Getafe, en collaboration avec le CCME et l'Université Juan Carlos III de Madrid.

Le Maroc a toujours été présent avec force lors du Festival international "Madrid Sur", grâce à la participation d'artistes de renommée comme Touria Jebrane, Tayeb Seddiki, Faouzi Bensaidi et Ilham Loulidi, ainsi que des troupes artistiques comme Darga, Hoba Hoba Spirit, 2Kfar et Darga.

Organisé avec l'appui notamment du ministère espagnol de la Culture, de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) et de la région autonome de Madrid, le festival "Madrid Sur" présentera cette année 39 spectacles de théâtre, de musique et de danse, ainsi que des expositions, des ateliers et des séminaires, axés sur la thématique centrale "révolte du langage scénique".

Il est organisé aussi dans le cadre du programme de coopération culturel hispano-marocain "Al Mouâtamid" lancé dans la fin des années 1990 et qui a pour objectifs notamment de consolider la connaissance réciproque, le dialogue interculturel, le respect de la diversité et des valeurs démocratiques, à travers un ensemble d'actions de coopération dans les domaines de l'éducation et de la culture.

05/10/2011 20:12:00

Source :  MAPF

Six ans après les émeutes de Clichy-Montfermeil, le politologue Gilles Kepel et cinq chercheurs de l'Institut Montaigne se sont immergés de ces cités. Les co-auteurs de l'étude ont répondu à vos questions.

Zdf : Pourquoi l'islam est plus fort en banlieue qu'ailleurs? C'est la première religion là-bas? C'est bizarre qu'ils [ndlr : les habitants] se définissent par une religion et non par une origine, non?

Leyla Arslan et Sarah Zouheir, chercheuse et co-auteur de Banlieue de la République et Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne: Les différentes vagues d'immigration en France sont originaires de pays où l'islam est majoritaire (pays du Maghreb, notamment). Ces populations ont été concentrées dans des quartiers périphériques qui forment aujourd'hui ce qu'on appelle les "banlieues". Ces populations connaissent des problèmes sociaux-économiques très importants (chômage, isolement) et peuvent se replier sur leur religion comme "refuge" identitaire. Le discours public a tendance depuis plusieurs décennies à faire référence à la religion de ces populations ou à l'origine ethnique au lieu de les considérer comme des classes populaires.

Moi : Comment les gens peuvent s'en sortir? Quand on est mal entouré, c'est difficile d'entrevoir un avenir...

L'éducation doit jouer un rôle majeur dans l'accès à l'emploi. C'est ce qui est pointé par les habitants que nous avons rencontrés. C'est aussi vers là que doivent s'orienter les politiques publiques. On a observé que la situation était difficile mais pas désespérée. On peut citer, par exemple, le cas de nombreux entrepreneurs qui montent des projets innovants. Malheureusement, ceux-ci manquent de moyens et ont des difficultés à se faire accompagner par des structures adaptées.

zdf: Est ce que les habitants de banlieues sont attachés à leur cité ou vivent-ils là-bas parce qu'ils n'ont pas le choix? Il y a beaucoup de chanteurs, d'écrivains qui vantent les vertus de leur cité.

Les paroles des habitants rencontrés montrent un certain attachement au quartier où les habitants ont des attaches personnelles fortes (familiales, amicales, associatives, sportives). Les habitants, en majorité, ne souhaitent pas déménager mais attendent une amélioration de leur cadre de vie dans les quartiers. Ceux qui souhaitent partir, le plus souvent, désirent vivre dans des communes environnantes pour garder un lien avec leurs quartiers.

Mama : Est ce que les politiques s'intéressent vraiment à la banlieue (pas que pour les statistiques électorales). Et l'inverse?

Malheureusement, la question des banlieues peine à entrer dans l'agenda politique. Elle n'est abordée que par un biais religieux ou sécuritaire sans poser les choses de façon globale en termes de logement, d'éducation, d'emploi et de transports.

Toto: Cela fait des années que des subventions massives sont versées par le contribuable, comment expliquez-vous qu'il en faille encore plus?

La dépense publique en faveur des quartiers ne doit pas être forcément supplémentaire mais elle doit être mieux orientée. Concrètement, il faut faire évoluer les politiques publiques vers plus d'efficience et de prise en compte des réalités locales.

Julie : Est ce qu'on peut s'inspirer de ce qui se fait à l'étranger? En Allemagne, par exemple, on ne parle jamais des problèmes de banlieue.

Tout dépend de ce qu'on entend par "banlieue"...Si on fait référence aux quartiers populaires, on observe aussi des phénomènes de ghettoïsation et d'enclavement bien que ces quartiers ne soient pas périurbains mais proches des centres-villes. A Berlin, le quartier de Kreuzberg concentre un grand nombre de difficultés sociales liées à la précarité des habitants.

Clovis: Quid de l'emploi, de l'éducation et de l'accès à la culture?

La rénovation urbaine a joué un grand rôle dans l'amélioration du cadre de vie des habitants et il ne faut pas négliger cette évolution majeure. Les programmes de rénovation urbaine comprennent aussi des clauses d'insertion qui permettent aux habitants des quartiers de travailler sur les chantiers. Les premiers résultats sont encourageants mais l'effort doit continuer. Au niveau de l'éducation, les écoles des quartiers disposent de moyens supplémentaires mais ils ne sont pas à la hauteur des attentes. En somme, tout ce qui touche à l'humain doit être remis au coeur des politiques publiques.

Raton: Comment expliquez-vous l'extension de la notion "halal"?

L'autorité est souvent invoquée comme remède possible aux problèmes

Banlieue de la République revient sur l'extension de la notion du halal, de la consommation à plus largement une façon de vivre sa vie conformément à l'islam. Au niveau de la consommation, le halal ne recouvre plus uniquement les boucheries artisanales de quartier. Un nouveau marché s'est développé: foie gras halal, pizza halal, bref toute la nourriture de la mondialisation peut être retrouvée avec le label halal. Le halal est aussi une forme d'éthique de vie. Cependant, il n'y a pas seulement du religieux ou du spirituel qui transparaît dans l'explosion du halal en France mais aussi une certaine volonté d'affirmer son identité.

Clovis: Les premières victimes de la délinquance sont les personnes vivant en banlieue. Elles sont soumises au silence par peur de représailles. Mais les médias ne s'en font jamais l'écho.

Bien évidemment, ce sont les habitants des quartiers qui sont concernés par les difficultés liées à leur cadre de vie. Ces difficultés sont réelles, notamment en termes de sécurité. Cependant, cette dernière thématique a été souvent présentée de façon monolithique par les médias. Une des constats surprenants de "Banlieue de la République": les habitants interrogés ont affirmé être plutôt attachés à leur quartier parce qu'ils y ont leurs amis et leurs proches.

Duriau: Dans les banlieues, les jeunes sont souvent tard dans la rue. Ne pensez-vous pas que les familles monoparentales et le manque d'autorité parentale puissent être une des causes de la délinquance des jeunes dans les citées?

Bien sûr, la question des familles monoparentales est un problème. Aussi bien d'ailleurs au centre des villes, que dans les quartiers en difficulté. L'autorité est souvent invoquée comme remède possible aux problèmes que connaissent les quartiers sensibles... Mais elle ne se décrète pas. En revanche, l'échec massif à l'école, dès le plus jeune âge, de toute une partie, la plus fragile, de notre population est un enjeu qui devrait concentrer l'attention de l'ensemble des dirigeants politiques de ce pays. On ne peut pas vivre éternellement avec un 20% des élèves qui ignorent la lecture et l'écriture à l'âge de 10 ans.

Azise b: La crise identitaire est lié à la stigmatisation des arabes et des africains. Ne pensez-vous pas qu'il s'agit plus de la non-acceptation de l'autre? Et de ce fait, les communautés n'ont pas le choix que de se regrouper pour faire face a l'exclusion?

Ce que nous apprend Banlieue de la République, c'est que le phénomène de repli identitaire vécu dans certains quartiers est avant tout la conséquence d'une marginalisation. Par exemple, les expressions aiguës de l'appartenance religieuse sont souvent liés à des parcours scolaires ou professionnels fragiles et compliqués.

Plouf: Pourquoi la banlieue est-elle toujours vue de manière négative? Il y a plein de bonnes initiatives, notamment de la part des associations.

Rappelons qu'il y a cent ans, certains faubourgs de Paris étaient réputés infréquentables. Reprenez Zola ou Eugène Sue! Délinquance, faim, épidémies, enfants abandonnés... ont marqué cette littérature naturaliste du XIXe siècle. Le Paris que nous connaissons aujourd'hui a bien changé. Il n'y a donc pas de fatalité, c'est au politique que de fixer une ambition, des objectifs et de tenter de les mettre en œuvre.

Vous avez raison de souligner que de nombreuses associations - mais aussi les élus locaux, les entrepreneurs, les services publics - font un travail important qui contribue à ce que ces quartiers ne sombrent pas. Banlieue de la République est un appel pour que ces quartiers ne soient pas les oubliés de la campagne présidentielle qui s'annonce.

Duriau: Les citées sont des ghettos, où on a concentré toutes les familles qui ont des problèmes. Immigration, chômage, famille monoparentale, les HLM sont majoritairement dans ces cités. La solution ne passe-t-elle pas par le redéploiement des logements sociaux?

On a laissé se consolider des taux de concentration de familles populaires et d'origine immigré trop importants. C'est clair à Clichy. Paradoxalement, les HLM vont plutôt mieux aujourd'hui que certaines cités en copropriété comme le "Chêne pointu" (où s'est déclenchée une épidémie de tuberculose) ou aux "Bosquets". La rénovation urbaine est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre sur ces copropriétés que sur du logement social.

En même temps, pour éviter des concentrations trop fortes, il ne faut pas redéployer dans l'habitat rénové exactement la même population. Comment attirer des classes moyennes? Grâce à l'éducation, la santé, l'emploi, les transports, la sécurité... La rénovation urbaine doit donc être une politique globale. C'est comme cela qu'elle doit être pensée et conduite.

Pintou: cela fait plus de 50 ans que je vis dans le 93 et je vois la dégradation des conditions de sécurité et l'incivisme qui s'installent. Comment voyez-vous les années à venir si rien n'est fait?

La politique de rénovation urbaine a pu commencer à apporter des réponses dans plusieurs villes et dans plusieurs quartiers. Au terme du premier Plan National de Rénovation urbaine (PNRU), un deuxième plan, d'ampleur comparable, est actuellement en discussion.

Nous apprenons de ces expériences, puisque désormais tous les acteurs nationaux et territoriaux sont d'accord pour demander que ces plans soient pris de façon globale et intègrent éducation, emploi, transport, santé... Seules ces réponses globales sont à même d'inverser dans la durée la situation difficile dans laquelle se trouvent ces quartiers.

Nana: Comment faire pour arrêter la violence grandissante dans nos banlieues, incivisme, les dégradations, le sectarisme... Le phénomène s'accroît et s'étend même en centre ville. Que proposez-vous?

Il nous paraît important que la loi de la République s'applique sur l'ensemble du territoire. Dans l'enquête Banlieue de la République, que nous venons de conduire à Clichy et Montfermeil, les habitants interrogés se montrent très favorables à la construction très récente du commissariat. L'immense majorité d'entre eux sont demandeurs de davantage de tranquillité et de sécurité publiques. Leur modèle idéal de sécurité est celui de l'ilotier patrouillant à pied. Il y a une vraie demande de proximité. Ne soyons pas irénique néanmoins, en effet, la situation de certains quartiers est tellement difficile aujourd'hui qu'elle nécessite une réponse forte et volontaire des pouvoirs publics.

Les questions éducatives sont à la racine de tous nos problèmes

Je me permets de rajouter que là encore, les questions éducatives sont à la racine de tous nos problèmes. Dans les quartiers difficiles, les taux d'échec scolaire à 10 ans peuvent atteindre 30%, même après huit années de scolarité. C'est là qu'il faut mettre le paquet pour sortir de cette spirale dont les effets sont ensuite très difficiles à gérer.

Dragon29100: Pensez-vous que la rénovation, voir la démolition et la reconstruction d'un quartier plus humain - par exemple des immeubles à 3 étages - ramènerait une vie plus calme?

L'enquête Banlieue de la République que vient de publier l'Institut Montaigne montre clairement les effets positifs de la politique de Rénovation Urbaine. Par exemple, à Clichy et Montfermeil, ce sont 600 millions d'euros qui ont été consacrés à l'amélioration de l'habitat et du cadre de vie en quelques années à peine.

Un effort particulier a été fait sur la délimitation entre espace public et espaces privés. Les nouveaux logements ont été "présidentialisés": interphone, grille, espaces verts, etc. Tout cela ne suffit pas. Il faut globalement poser la question de l'articulation entre cette ambitieuse politique et la santé, l'emploi, l'éducation, la sécurité.

Azise b : La rénovation urbaine c'est une bonne chose. Mais pour que la banlieue vive, il faut donner le droit de vote aux immigrés, pour que la responsabilité collective opère?

L'Institut Montaigne s'est engagé depuis 2009 en faveur du droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales pour assurer une meilleure représentativité en politique. Par ailleurs, un immigré n'est pas forcément un étranger: il est né à l'étranger. Il peut-être soit de nationalité étrangère soit avoir acquis la nationalité française. Enfin, les étrangers communautaires ont déjà le droit de vote aux élections locales. Ils peuvent même être élus.

6/10/2011

Source : L’Express

À l’inquiétude qu’exprime le journaliste américain Christopher Caldwell dans son essai, Malek Chebel oppose sa confiance en un islam européen sécularisé.

Anthropologue des religions et philosophe, né en 1953 à Skikda en Algérie, Malek Chebel est l’inventeur du concept d’“islam des Lumières”. Traducteur du Coran (édition disponible en Livre de poche, couplée avec un dictionnaire encyclopédique), il a lu pour nous Une révolution sous nos yeux.

Qu’avez-vous pensé du livre de Christopher Caldwell ? J’ai été agréablement surpris. L’auteur me semble de bonne foi et se veut objectif, même s’il est un peu pique-assiette dans sa manière de présenter sa thèse, en puisant ses exemples un peu partout et à toutes les époques. En tout cas, son objectif est clair : il va alimenter la phobie de ceux qui considèrent que l’islam va envahir l’Europe et le monde. Il ne cherche pas à convaincre les gens, comme moi, qui veulent équilibrer les choses et rétablir un minimum de vérité, mais les gens qui sont déjà pratiquement convaincus et anticipent même son discours. Sur le fond, la principale faiblesse du livre est d’en rester à l’écume des choses : les références sont souvent journalistiques, elles se fondent sur des éléments d’appréciation liés à une opinion plutôt que sur des études de sociologie ou de politique lourdes. Enfin, nous avons affaire au point de vue d’une personne étrangère qui ne sait pas comment fonctionne l’islam en France et se base sur des éléments pas toujours vérifiés ni vérifiables.

Par exemple ? Il parle de salles de prière dans les bureaux, mais je n’en ai jamais vu, nulle part. Que certains puissent faire leur prière dans tel ou tel bureau privatif, c’est possible, mais le phénomène est très marginal. Les musulmans ont, doctrinalement, la possibilité de regrouper leurs prières en fin de journée ; ceux qui sont de bonne foi pratiquent ainsi et ne prient pas dans leur bureau. Même chose dans les usines et les grands magasins : tout cela fait peur au paysan du Texas, mais n’est pas la réalité sociologique.

La thèse principale du livre est que l’immigration musulmane va changer le visage de la France. Caldwell mé­lange tous les chiffres de l’immigration. Il considère que la première, la deu­xième et la troisième générations ont la même valeur, ce qui conduit à déna­turer l’âme européenne, l’âme chrétienne, l’âme française. On ne peut plus parler d’immigration pour la troisième génération, mais d’un reliquat d’immigration. Le destin démographique de la France est français.

Il n’y a pas de problème d’intégration ? L’immense majorité des musulmans adorent la France et ne changeraient pour aucun autre pays. Ils adorent son mode de vie, sa laïcité, son sens du débat et de la justice, son histoire, sa cuisine, ses vêtements, son climat. Vous ne pourrez pas mettre dans la tête de leurs enfants qu’ils ne sont pas français, qu’ils vi­vront ailleurs qu’en France. C’est là qu’ils ont leurs racines, leurs amis, leur école, leur maîtresse, etc. Les 4,5 millions de musulmans veulent s’intégrer, sinon la France serait déjà repeinte en vert.

Vous êtes bien optimiste. Quand on parle d’intégration, on surinterprète des pratiques minoritaires qui gênent d’abord les musulmans eux-mêmes. Jamais un musulman de bonne foi ne soutiendra l’intégrisme ou la violence aveugle, la polygamie ou l’excision. Quand il y a eu l’affaire du voile à l’école, j’ai dit et répété qu’entre l’école et le voile, c’était l’école qui primait, celle de Jules Ferry, qui pousse les filles vers le haut. J’ai été heureux de voir voter la loi contre la burqa, car ni la burqa ni, à un moindre degré, le voile ne font partie de l’islam. Mais j’admets et je regrette que nous ne soyons pas plus nombreux à rejeter à haute voix l’intégrisme et la violence qui perturbent notre rendez-vous avec l’histoire européenne.

Pourquoi le port du voile se développe-t-il dans certains quartiers chez les jeunes filles ? Il y a un repli identitaire que là aussi je regrette. Les filles instruites, qui vont à la fac ou travaillent en entreprise et qui ont envie de trouver un ancrage social ne mettent pas le voile. Ne le portent que celles qui sont dans une position économique ne leur permettant pas d’entrer en compétition avec autrui. Ces filles se voilent car elles veulent se marier et on leur a mis dans la tête que, sans voile, elles n’épouseraient pas un musulman. Mon rêve est que les musulmanes puissent profiter des mêmes droits (et des mêmes devoirs), impliquant le choix individuel du mari, du travail et du pays où travailler : c’est l’objectif à terme de l“islam des Lumières”.

La peur de l’islam est irraisonnée, selon vous ? Il y a des peurs des deux côtés. On a peur des intégristes et des femmes “emburquisées”, mais les mu­sulmans aussi ont peur et ont le droit d’avoir peur : on ne leur explique pas suffisamment que le modèle français est un modèle intégrateur et fraternel. Ils ne voient que les interdits et les imprécations de quelques-uns, de po­litiques par exemple. Mon travail est d’huiler les rapports entre les communautés et de dire aux uns que l’islam n’est pas aussi violent qu’ils le pensent (ils sont dans des généralités) et aux musulmans qu’ils ne vivent pas dans l’impureté.
Caldwell parle de l’influence croissante de l’islam sur les jeunes générations. Il cite une étude de 2007 indiquant que 28 % des musulmans anglais de plus de 55 ans étaient pour le port du voile, contre 74 % des 18-24 ans. Ces chiffres ne sont pas inventés. Il est possible qu’ils soient bons, je n’en disconviens pas, mais il faut les contextualiser en les resituant dans le temps et dans l’espace, l’islam anglais n’étant pas identique dans sa composition même à l’islam français. Il faudrait un système de prise d’opinion régulière sur dix ans. Rien ne dit que ce sondage n’a pas été fait après des attentats ou un crime crapuleux ou dans un contexte de crise économique… En un mot, je ne conteste pas les chiffres du livre mais je ne suis pas d’accord pour les établir comme vérité pérenne.

Caldwell pointe également des in­jonctions du Coran contraires aux valeurs européennes. Certains versets du Coran étaient valables au VIIe siècle mais ne le sont plus maintenant : tous ceux liés aux relations entre les personnes sont contextualisables. Par exemple, un verset dit : « Vous pouvez épouser quatre femmes. » Les polygames s’arrêtent là mais ceux qui veulent être monogames lisent le verset jusqu’au bout : « Mais il est préférable aux yeux de Dieu de n’avoir qu’une femme », dans la me­sure où l’homme est incapable d’établir une équité totale entre ses quatre femmes : « Si vous n’êtes pas capable, soyez monogame. » Aujourd’hui, il est impensable, même en étant le musulman le plus sincère possible, d’être polygame. Autre exemple : « La femme doit hériter la moitié de ce qu’hérite son frère », parce qu’à la naissance elle est née fille et lui mâle. Je remets en question cette règle : aujourd’hui, compte tenu que la femme est devenue sujet politique et économique, elle est en mesure de bénéficier des mêmes privilèges que l’homme.

Quand j’ai écrit mon Manifeste pour un islam des Lumières en 2004, j’ai montré qu’il y avait vingt-sept chantiers majeurs sur lesquels l’islam devait se pencher, le premier étant l’exigence indispensable de la démocratie. Si on n’interprète pas correctement le Coran, on va vers la catastrophe : il faudrait tuer les juifs, les chrétiens, enfermer les femmes chez elles, alors que tous ces versets sont liés aux conditions historiques dans lesquelles ils ont été énoncés : guerres intertribales, misogynie coutumière, etc.

Vous annoncez donc l’émergence d’un islam moderne, sécularisé, un “islam des Lumières”. Un islam qui ne serait pas sécularisé sera toujours sus­pect de contenir en son sein les germes de la violence et de la supériorité d’une race par rapport à une autre, d’une parole par rapport à une autre. Si l’islam accepte de faire de l’homme, de la république, de la laïcité, de la nation, des éléments importants de sa vision du monde, il sera meilleur, plus spirituel et plus sensible, et il fera moins peur aux Occidentaux et au reste du monde. J’ai écrit trente livres, traduits en quinze langues, dont le chinois et le coréen, et je suis énormément sollicité pour des interventions publiques tant en Europe que dans le monde arabe. Je vois émerger cet islam moderne, qui promeut l’égalité des sexes, le respect de l’autre et des religions, qui ne prêche pas la violence religieuse, qui ne pousse pas les jeunes à s’écraser sur les tours, qui dit que l’islam est une religion de Dieu, donc de lumière et de paix, et que la foi de chacun ne doit pas être le carcan de tous. Donc la nécessité d’une conscien­ce individuelle assumée par chaque mu­sulman. C’est avec cet islam-là que nous allons vivre en France.

6/10/2011,  Guillaume Roquette, avec Claire Pérez

Source : valeursactuelles.com

À l’inquiétude qu’exprime le journaliste américain Christopher Caldwell dans son essai, Malek Chebel oppose sa confiance en un islam européen sécularisé.

Anthropologue des religions et philosophe, né en 1953 à Skikda en Algérie, Malek Chebel est l’inventeur du concept d’“islam des Lumières”. Traducteur du Coran (édition disponible en Livre de poche, couplée avec un dictionnaire encyclopédique), il a lu pour nous Une révolution sous nos yeux.

Qu’avez-vous pensé du livre de Christopher Caldwell ? J’ai été agréablement surpris. L’auteur me semble de bonne foi et se veut objectif, même s’il est un peu pique-assiette dans sa manière de présenter sa thèse, en puisant ses exemples un peu partout et à toutes les époques. En tout cas, son objectif est clair : il va alimenter la phobie de ceux qui considèrent que l’islam va envahir l’Europe et le monde. Il ne cherche pas à convaincre les gens, comme moi, qui veulent équilibrer les choses et rétablir un minimum de vérité, mais les gens qui sont déjà pratiquement convaincus et anticipent même son discours. Sur le fond, la principale faiblesse du livre est d’en rester à l’écume des choses : les références sont souvent journalistiques, elles se fondent sur des éléments d’appréciation liés à une opinion plutôt que sur des études de sociologie ou de politique lourdes. Enfin, nous avons affaire au point de vue d’une personne étrangère qui ne sait pas comment fonctionne l’islam en France et se base sur des éléments pas toujours vérifiés ni vérifiables.

Par exemple ? Il parle de salles de prière dans les bureaux, mais je n’en ai jamais vu, nulle part. Que certains puissent faire leur prière dans tel ou tel bureau privatif, c’est possible, mais le phénomène est très marginal. Les musulmans ont, doctrinalement, la possibilité de regrouper leurs prières en fin de journée ; ceux qui sont de bonne foi pratiquent ainsi et ne prient pas dans leur bureau. Même chose dans les usines et les grands magasins : tout cela fait peur au paysan du Texas, mais n’est pas la réalité sociologique.

La thèse principale du livre est que l’immigration musulmane va changer le visage de la France. Caldwell mé­lange tous les chiffres de l’immigration. Il considère que la première, la deu­xième et la troisième générations ont la même valeur, ce qui conduit à déna­turer l’âme européenne, l’âme chrétienne, l’âme française. On ne peut plus parler d’immigration pour la troisième génération, mais d’un reliquat d’immigration. Le destin démographique de la France est français.

Il n’y a pas de problème d’intégration ? L’immense majorité des musulmans adorent la France et ne changeraient pour aucun autre pays. Ils adorent son mode de vie, sa laïcité, son sens du débat et de la justice, son histoire, sa cuisine, ses vêtements, son climat. Vous ne pourrez pas mettre dans la tête de leurs enfants qu’ils ne sont pas français, qu’ils vi­vront ailleurs qu’en France. C’est là qu’ils ont leurs racines, leurs amis, leur école, leur maîtresse, etc. Les 4,5 millions de musulmans veulent s’intégrer, sinon la France serait déjà repeinte en vert.

Vous êtes bien optimiste. Quand on parle d’intégration, on surinterprète des pratiques minoritaires qui gênent d’abord les musulmans eux-mêmes. Jamais un musulman de bonne foi ne soutiendra l’intégrisme ou la violence aveugle, la polygamie ou l’excision. Quand il y a eu l’affaire du voile à l’école, j’ai dit et répété qu’entre l’école et le voile, c’était l’école qui primait, celle de Jules Ferry, qui pousse les filles vers le haut. J’ai été heureux de voir voter la loi contre la burqa, car ni la burqa ni, à un moindre degré, le voile ne font partie de l’islam. Mais j’admets et je regrette que nous ne soyons pas plus nombreux à rejeter à haute voix l’intégrisme et la violence qui perturbent notre rendez-vous avec l’histoire européenne.

Pourquoi le port du voile se développe-t-il dans certains quartiers chez les jeunes filles ? Il y a un repli identitaire que là aussi je regrette. Les filles instruites, qui vont à la fac ou travaillent en entreprise et qui ont envie de trouver un ancrage social ne mettent pas le voile. Ne le portent que celles qui sont dans une position économique ne leur permettant pas d’entrer en compétition avec autrui. Ces filles se voilent car elles veulent se marier et on leur a mis dans la tête que, sans voile, elles n’épouseraient pas un musulman. Mon rêve est que les musulmanes puissent profiter des mêmes droits (et des mêmes devoirs), impliquant le choix individuel du mari, du travail et du pays où travailler : c’est l’objectif à terme de l“islam des Lumières”.

La peur de l’islam est irraisonnée, selon vous ? Il y a des peurs des deux côtés. On a peur des intégristes et des femmes “emburquisées”, mais les mu­sulmans aussi ont peur et ont le droit d’avoir peur : on ne leur explique pas suffisamment que le modèle français est un modèle intégrateur et fraternel. Ils ne voient que les interdits et les imprécations de quelques-uns, de po­litiques par exemple. Mon travail est d’huiler les rapports entre les communautés et de dire aux uns que l’islam n’est pas aussi violent qu’ils le pensent (ils sont dans des généralités) et aux musulmans qu’ils ne vivent pas dans l’impureté.
Caldwell parle de l’influence croissante de l’islam sur les jeunes générations. Il cite une étude de 2007 indiquant que 28 % des musulmans anglais de plus de 55 ans étaient pour le port du voile, contre 74 % des 18-24 ans. Ces chiffres ne sont pas inventés. Il est possible qu’ils soient bons, je n’en disconviens pas, mais il faut les contextualiser en les resituant dans le temps et dans l’espace, l’islam anglais n’étant pas identique dans sa composition même à l’islam français. Il faudrait un système de prise d’opinion régulière sur dix ans. Rien ne dit que ce sondage n’a pas été fait après des attentats ou un crime crapuleux ou dans un contexte de crise économique… En un mot, je ne conteste pas les chiffres du livre mais je ne suis pas d’accord pour les établir comme vérité pérenne.

Caldwell pointe également des in­jonctions du Coran contraires aux valeurs européennes. Certains versets du Coran étaient valables au VIIe siècle mais ne le sont plus maintenant : tous ceux liés aux relations entre les personnes sont contextualisables. Par exemple, un verset dit : « Vous pouvez épouser quatre femmes. » Les polygames s’arrêtent là mais ceux qui veulent être monogames lisent le verset jusqu’au bout : « Mais il est préférable aux yeux de Dieu de n’avoir qu’une femme », dans la me­sure où l’homme est incapable d’établir une équité totale entre ses quatre femmes : « Si vous n’êtes pas capable, soyez monogame. » Aujourd’hui, il est impensable, même en étant le musulman le plus sincère possible, d’être polygame. Autre exemple : « La femme doit hériter la moitié de ce qu’hérite son frère », parce qu’à la naissance elle est née fille et lui mâle. Je remets en question cette règle : aujourd’hui, compte tenu que la femme est devenue sujet politique et économique, elle est en mesure de bénéficier des mêmes privilèges que l’homme.

Quand j’ai écrit mon Manifeste pour un islam des Lumières en 2004, j’ai montré qu’il y avait vingt-sept chantiers majeurs sur lesquels l’islam devait se pencher, le premier étant l’exigence indispensable de la démocratie. Si on n’interprète pas correctement le Coran, on va vers la catastrophe : il faudrait tuer les juifs, les chrétiens, enfermer les femmes chez elles, alors que tous ces versets sont liés aux conditions historiques dans lesquelles ils ont été énoncés : guerres intertribales, misogynie coutumière, etc.

Vous annoncez donc l’émergence d’un islam moderne, sécularisé, un “islam des Lumières”. Un islam qui ne serait pas sécularisé sera toujours sus­pect de contenir en son sein les germes de la violence et de la supériorité d’une race par rapport à une autre, d’une parole par rapport à une autre. Si l’islam accepte de faire de l’homme, de la république, de la laïcité, de la nation, des éléments importants de sa vision du monde, il sera meilleur, plus spirituel et plus sensible, et il fera moins peur aux Occidentaux et au reste du monde. J’ai écrit trente livres, traduits en quinze langues, dont le chinois et le coréen, et je suis énormément sollicité pour des interventions publiques tant en Europe que dans le monde arabe. Je vois émerger cet islam moderne, qui promeut l’égalité des sexes, le respect de l’autre et des religions, qui ne prêche pas la violence religieuse, qui ne pousse pas les jeunes à s’écraser sur les tours, qui dit que l’islam est une religion de Dieu, donc de lumière et de paix, et que la foi de chacun ne doit pas être le carcan de tous. Donc la nécessité d’une conscien­ce individuelle assumée par chaque mu­sulman. C’est avec cet islam-là que nous allons vivre en France.

6/10/2011,  Guillaume Roquette, avec Claire Pérez

Source : valeursactuelles.com

Le pays des droits de l’Homme est prêt à tout pour expulser de son territoire les étrangers sans-papiers. Après la période Hortefeux, les autorités ont décidé de rémunérer de 50 euros toutes personnes qui pourraient dénoncer un sans papiers.

 « Monsieur, sommes-nous encore en France ? Il nous arrive d'en douter, quand nous circulons dans les rues de Pau. C'est un scandale, beaucoup en ont assez de voir ces profiteurs se gaver pendant que d'autres restent le ventre creux ».

Cet extrait de lettre ne date pas des années 2000 mais du 5 janvier 1943. Elle a été écrite par un Français qui dénonce aux autorités françaises de l’époque la forte présence de juifs à Pau. Il ne lésine pas sur les mots et invite le secrétariat des questions juives à prendre des mesures pour diminuer le nombre de juifs dans sa ville.

Un quart de siècle plus tard, les étrangers sans papier ont pris la place des Juifs et sont devenus la bête noire des autorités françaises. Elles sont prêtes à tout pour mettre dehors ces personnes considérées comme des brebis galeuses. Les images les plus violentes des expulsions des sans-papiers restent certainement celles d’août 1996. Cet été, 300 sans-papiers africains s’étaient réfugiés dans l’Eglise Saint Bernard à Paris pour obtenir la régularisation de leur situation. Pour les déloger, les policiers mobilisés n’avaient pas hésité à ouvrir la porte de l’établissement religieux avec des haches et expulser les sans-papiers en les bousculant sauvagement et en faisant usage de gaz lacrymogènes. Ces expulsions avait fait notamment de l’actrice Emmanuelle Béart, l’une des figures emblématiques et médiatiques de la lutte pour la régularisation des sans-papiers. Ni la gauche, ni Emmanuelle Béart n’ont empêché les premières expulsions quelques jours après l’assaut de l’église.

Le chasseur de sans-papiers

Les expulsions de sans-papiers ont augmenté lorsque Nicolas Sarkozy est devenu Président de la République. Fils d’un immigré hongrois arrivé en France sans-papiers et sans chaussures, Nicolas Sarkozy a fait de la chasse de l’étranger sans-papiers son principal cheval de bataille. En revanche, le politicien qui a le mieux incarné cette haine de l’étranger, c’est son ami et bras droit, Brice Hortefeux, l’ancien ministre de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale. En 2007, il s’était fixé comme objectif d’expulser 25 000 clandestins du territoire français. Si cet objectif n’était pas atteint par les préfectures, il allait jusqu’à convoquer certains préfets pour leur demander de renvoyer plus d’étrangers. Une politique du chiffre qui a très vite donnée lieu à de véritables rafles sadiques de sans-papiers dans les rues, les métros, les écoles, les universités et parfois même dans les Restos du Cœur. Sans oublier les innombrables personnes françaises ou en règle qui ont été victimes d’arrestation au faciès.

Cette chasse aux sorcières a encouragé, d’autre part, la dénonciation gratuite des clandestins par des patrons d’entreprises, des agences d’intérim, des assistantes sociales et à l’époque, même l’ANPE et les Assedics collaboraient à cette politique puisqu’ils n’hésitaient pas à transmettre à la préfecture une photocopie de la carte de séjour d’un travailleur étranger, même s’il était en règle et sans l’en informer.

Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Je suis balance freelance

Aujourd’hui Brice Hortefeux n’est plus ministre. Mais cette politique de la chasse aux clandestins persiste de manière plus discrète. Le moyen utilisé par les autorités est désormais la dénonciation payante. C’est ce que relate le journaliste du Figaro Christophe Cornevin dans son livre « Les Indics », sorti aujourd’hui. Il révèle qu’il existe un service confidentiel et encore méconnu du public : le Service Interministériel d’Assistance Technique, un service appartenant au Ministère de l’intérieur et situé dans les Hauts de Seine. Objectif : non pas réparer les ordinateurs mais plutôt recruter des taupes et des informateurs, des balances qui vont être les yeux et les oreilles de la police nationale. A ce jour, selon l’auteur du livre, la base de données de ce service confidentiel compterait 1700 indics. Mais être une balance n’est pas un travail à temps complet. C’est plutôt de l’ordre du freelance. Les tarifs sont fixés très clairement et dépendront de qui vous pourrez dénoncer. Ainsi, dénoncer un clandestin vaut 50 euros, refiler l’adresse d’un couturier chinois, pas trop bavard mais beaucoup trop productif, cela rapporte 300 euros. Le jackpot peut être décroché au cas où une taupe donne des informations sur une affaire d’envergure internationale.

L’arroseur… finalement arrosé

Si aujourd’hui dénoncer un clandestin vaut 50 euros, la réelle question qu’il faut se poser est de savoir si, au final, ce n’est pas la France qui en prend pour son grade à trop vouloir expulser les étrangers. En 2008, la Cimade, l’Association d’Aide aux Migrants avait estimé que les expulsions d’étrangers vers leur pays d’origine coûtaient à la France, 533 millions d’euros. Une expulsion revient à 27 000 euros, ce qui équivaut à près de 20 mois de salaire pour un smicard. Dans ces chiffres, plusieurs dépenses sont prises en compte : le coût de garde et d’escorte, les frais de restauration et de blanchisserie des migrants, sans oublier les prix des billets d’avion, de bateau ou de train.

5/10/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

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