Paris, 07/10/09- La culture amazighe marocaine sera à l'honneur, du 27 novembre au 5 décembre prochains au Musée du Quai Branly de Paris, avec "Izlan", un cycle de spectacles de chants, poésies et danses amazighes, ainsi qu'une série de conférences.
Cette manifestation, spécialement créée pour le Musée du Quai Branly, se veut un hommage au grand patrimoine poétique et musical amazigh marocain qui traduit la beauté brute de l'environnement montagneux et désertique qui l'abrite, indiquent les organisateurs.
Au programme, figurent huit représentations avec une palette d'artistes, tels Raysa Fatima Tabaâmrant, Rays Said Outajjijt (région du Souss), les Cheikhates du Moyen Atlas et Mint Aïchata (Oued Noun, Anti atlas).
"Izlan" signifie en tamazight "poèmes". Ces derniers, qu'ils soient chantés ou scandés, restent inséparables des rituels et danses.
Les organisateurs proposent, par ailleurs, une série de conférences sur les thèmes de la "langue et culture amazighes au Maroc", qui seront données par M. Ahmed Boukous, recteur de l'Institut Royal de la Culture Amazigh (IRCAM), "la poésie des Rwayes", par M. Lahsen Hira, universitaire, et les "arts chorégraphiques amazighs au Maroc", par Fatima Boukhris, chercheuse à l'IRCAM.
Une table-ronde autour de "la musique berbère issue de l'immigration", ainsi qu'une projection du film "Tihiyya" de Larbi Altit (1994) sont également au menu de cette manifestation culturelle.
Source : MAP
Plus de la moitié des Suisses se disent opposés à l'intiative anti-minarets lancée par la droite populiste et qui vise à interdire dans la Confédération la construction de minaret aux côtés des mosquées, selon un sondage paru jeudi dans la presse.
Quelque 51,3% des personnes interrogées ont déclaré qu'elles voteraient contre l'initiative si le vote populaire prévu le 29 novembre se déroulait dimanche. Le oui recueille quant à lui 34,9% tandis que 13,8% des personnes se disaient encore indécis, indique le sondage publié par le Tages Anzieger.
Lancée en 2008, la campagne "anti-minaret" est soutenue par un groupe d'élus du parti de la droite populiste Union démocratique du centre (UDC) considérant que les minarets n'ont pas un caractère religieux mais représentent "le symbole apparent d'une revendication politico-religieuse du pouvoir, qui remet en cause les droits fondamentaux".
La Suisse compte plus de 310.000 musulmans sur une population de 7,5 millions d'habitants, faisant de l'islam la deuxième religion du pays après le christianisme.
Le sondage, réalisé du 24 septembre au 3 octobre auprès d'un échantillon de 1.007 personnes par l'institut indépendant Isopublic, révèle par ailleurs que les opposants à l'initiative sont particulièrement nombreux dans les rangs du parti socialiste (72%).
Par région, le non est également plus marqué dans la partie alémanique de la Confédération (52,4%) qu'en Suisse romande (48,7%). Le sondage précise toutefois que les indécis sont encore proportionnellement nombreux dans cette dernière région francophone (17,4%).
La campagne sur cette initiative vient de démarrer en Suisse dans un parfum de scandale après la publication d'une affiche de l'UDC incitant à voter pour l'interdiction des minarets.
L'image représente une femme voilée devant le drapeau suisse couvert de minarets ressemblant à des ogives nucléaires, et a été interdite par plusieurs villes. Mercredi, la Commission fédérale contre le racisme (CFR), un organisme public consultatif a jugé qu'elle "attisait la haine".
Source: La Croix
Les transferts financiers postaux des Marocains résidant à l'étranger (MRE) vers leur pays d'origine ont atteint 5,7 milliards de dollars, en 2008, sur un total des transferts postaux effectués à travers le monde d'environ 300 milliards de dollars, selon l'Union postale universelle (UPU).
En termes d'envois postaux de fonds, le Maroc occupe ainsi la deuxième place dans la région arabe après l'Egypte (5,9 milliards de dollars), suivi du Liban, de la Jordanie, l'Algérie, de la Tunisie et du Yémen, a déclaré à la MAP, M. Najib Boulares, coordonnateur régional en charge du monde arabe au sein de l'UPU à l'occasion de la Journée mondiale de la Poste (9 octobre).
Il a précisé que le réseau postal international comprend pas moins de 660 mille bureaux de poste dans le monde avec environ 5 millions de personnes qui gèrent et distribuent annuellement 424 milliards de lettres, six milliards de courriers internationaux et plus de 4,5 milliards de colis,
Il a ajouté que le transfert sécurisé d'argent via les agences postales fait face à une grande compétitivité vu leurs prix raisonnables et leurs capacité de répondant aux besoins des travailleurs migrants et leurs pays, en leur sensibilisant de canaliser les envois de fonds et d'encourager l'épargne et l'investissement.
La compétitivité-prix des envois postaux permet aux familles à moyen et faible revenus exclus par les banques traditionnelles, l'accès aux services financiers et l'épargne, a-t-il estimé.
Selon le rapport de l'Union postale universelle, les institutions postales fournissent des services postaux à 96 pc de la population mondiale, répartis entre les services postaux (lettres ordinaires, courrier recommandé et Express et e-colis...) et les services financiers (transfert monétaire national et international, transferts d'argents instantanés et internationaux, comptes courants et d'épargne en devises...).
La poste reste parmi les plus gros employeurs de main-d'Âœuvre dans le monde et un moteur clé du développement, qui a contribué de manière significative à atténuer les répercussions de la crise économique mondiale.
Certaines entreprises postales ont enregistré même une croissance très forte à la lumière de la crise grâce à la réaction enthousiaste des investisseurs à ouvrir des comptes d'épargne et de dépôts postaux après la perte de confiance dans les autres institutions bancaires, comme lors de la crise économique mondiale de 1929.
Les colis et les services financiers postaux connaissent, pour leur part, une croissance envieuse. L'augmentation des volumes de colis serait attribuable au développement impressionnant du commerce électronique, même en période de crise.
La diversification des produits et services et l'innovation étaient essentielles pour faire face à la crise, selon l'UPU, basée à Berne en Suisse.
Organisation intergouvernementale créée le 9 octobre 1874, l'UPU constitue le principal forum de coopération entre gouvernements, postes et autres acteurs du secteur postal mondial. Elle assure le fonctionnement d'un réseau véritablement universel fournissant des produits et services modernes, fixe les règles concernant les échanges postaux internationaux entre ses 191 Pays membres et formule des recommandations visant à stimuler la croissance du volume des échanges postaux et à améliorer la qualité de service au profit des clients.
En 2007, 5,5 millions d'employés postaux traitent et distribuent 433 milliards d'envois de la poste aux lettres du régime intérieur, 5,5 milliards d'envois internationaux et plus de 6 milliards de colis ordinaires. Quelque 660.000 établissements postaux constituent le plus grand réseau de distribution physique au monde.
L'UPU a célébré en 2008 ses soixante ans en tant qu'institution spécialisée des Nations Unies.
Source: Casafree
M. Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, M. Abdellah Boussouf, secrétaire général, l'ensemble des membres et de l'équipe administrative du CCME, vous adressent leurs meilleurs vœux à l'occasion de Aïd El Fitr.
M. Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, M. Abdellah Boussouf, secrétaire général, l’ensemble des membres et de l’équipe administrative du CCME, vous adressent leurs meilleurs vœux à l’occasion du mois de Ramadan.
3-4 mars 2009, la déclaration de Rabat adoptée par les 17 pays présents
- Communiqué du 27 février 2009
- Allocution d'ouverture, Driss El Yazami, président du CCME
- Contributions
La participation électorale des émigrés dans leur pays d'origine : Etat des lieux et enjeux - M. J.M Lafleur - Institut européen de Florence
Vie politique, lois et institutions relatives aux Croates vivant à l'étranger - M. Branko Barbic - Croatie (version anglaise)
L'Assemblée des Français à l'Etranger (AFE) et l'expérience française en matière de participation politique - Mme M-P Avignon-Ferret - France
La politique de l'Italie pour les Italiens de l'extérieur - M. Andrea Amaro - Italie
- La participation de la diaspora dans le développement de leurs pays et communautés d'origine : l'exemple du Sénégal - Mme Siga Sarr Diouf - Sénégal
- Diaspora et construction nationale : l'expériene béninoise - M. J. B Alokpon - Bénin
- L'expérience tunisienne en matière d'encadrement de la communauté tunisienne vivant à l'étranger - M. Frej Souissi - Tunisie (version arabe)
- Contexte général des politiques lithuaniennes relatives à la diaspora - Mme Vida Bagonavicenne - Lituanie (version anglaise)
- Etablissement des liens avec la diaspora et politiques d'intégration dans le pays d'accueil - Mme E. Diaz Gras - Mexique
- Institutions et conseils de l'émigration de par le monde
Un colloque du CCME organisé avec le concours des principales associations de retraités marocains à l'étranger
- Communiqués de presse
- Expositions
- Philippe Brault - « Cela commence par...Vieillesses de travailleurs immigrés, France 1994-1997 »
- Leila Bousnina - « 125 fg du temple »
- Allocution d'ouverture de M. Jamal Rhmani, Ministre de l'emploi et de la formation (version arabe)
- Contributions
- Les immigrés marocains âgés en France, approche sociodémographique - M. Alain Rozenkier - CNAV - France
- Les droits des citoyens marocains dans le système de sécurité sociale espagnole
- Introduction et approche générale - M. Fernando Lopez Huerta - Institut National de la Sécurité Sociale (INSS) - Espagne
- Le cadre réglementaire de protection sociale : présentation détaillée des principales prestations - M. Antonio Vicente Combres - Institut National de la Sécurité Sociale (INSS) - Espagne
- Introduction et approche générale - M. Fernando Lopez Huerta - Institut National de la Sécurité Sociale (INSS) - Espagne
- La situation aux Pays-Bas : M. Abdellatif Maaroufi - Pays-Bas
- Le contexte socio-économique des retraités marocains en Allemagne - M. Rahim Hajji - Allemagne (version anglaise)
- Le système de sécurité sociale en Grande Bretagne - Mme Alice Tligui - Grande Bretagne (version anglaise)
- Vieillir au risque de l'immigration : le cas des Marocains résidents en France - M. Omar Samaoli - France
- Pratiques d'entraide et recours aux institutions : quel soutien pour les migrants âgés ? - Mme Sylvie Carbonnelle - Belgique
- La vieillesse des femmes marocaines et l'accès aux droits - M. Abdellatif Maaroufi - Pays-Bas
- Les retraités entre prise en charge sociale et résilience - M. Abdelkrim Belhaj - Maroc
- L'enquête nationale sur les personnes âgées - M. Said Azemmam - Haut Commisariat au Plan (HCP) - Maroc
- Vision prospective du régime des retraités au Maroc - M. Thami Yahyaoui - Maroc
- Femmes marocaines en France à l'âge de la retraite : état des lieux et perspectives de recherches - Mme Fatima Aït Ben Lmadani, CCME - Maroc
- La sécurité sociale des retraités marocains en Europe au regard des législations nationales et des conventions internationales - Mohamed Benhssaine - Maroc
- Le vieillissement des immigrées marocaines : quelles perspectives ? - Fatima Mesdali - Maroc
- Anciens combattants marocains, oubliés de l'histoire ou traitements indigènes et discriminations directes" - Ali El Baz - France
- Allocutions de clôture
- M. Mohamed Ameur, Ministre chargé de la communauté marocaine à l'étranger (version arabe)
- Mme Nouzha Skalli, Ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité
- Synthèse de l'atelier 1 : Solidarité et expériences innovantes : l'action des associations
Des dizaines de chercheurs, de dirigeants associatifs et politiques débattent du statut juridique de l'islam en Europe.
- Allocutions d'ouverture
- Driss El-Yazami, président du CCME
- Abdellah Boussouf, secrétaire général du CCME
- Contributions
- Action publique et gestion du culte musulman l'approche scolaire - Françoise Lorcerie - France
- Citizenship in the twenty-first century the French case - Catherine Wihtol de Wenden - France
- European Laws and Muslim Specifics A German Perspective - Mathias Rohe - Allemagne
- European Laws and specificities of Muslim Religion Example of UK - Muhammad Habibur Rahman - Royaume Uni
- Islam, Constitution, State and Religions in Italy - Francesco Zannini - Italie
- La liberté de culte en droit français - Laurent Touvet - France
- Laicità europea tolleranza, dialogo e identità - Marco Pieroni - Italie
- Las legislaciones europeas y las especificidades del culto musulmán El caso de España - Jaime Rossell Granados - Espagne
- Le fonti di ispirazione della legislazione europea - Massimo Vari - Italie
- Les législations européennes, la liberté de culte et l'islam l'unification - Stéphane Papi - France
- Les valeurs du religieux et la neutralité de l'Etat - Jacques Rifflet - Belgique
- L'expérience du Conseil Français du Culte Musulman - Mohammed Moussaoui - France
- L'organisation du culte musulman en droit français - David Senat - France
- Muslims in Europe Three Major Issues (the example of Netherlands) - Peter van Koeningsveld - Pays-Bas
- Organisation du culte musulman en Europe l'expérience belge - Salah Echallaoui - Belgique
- Pasado, presente y futuro de la representación del Islam en España - Iván Jiménez-aybar - Espagne
- The British View of Islam - Vaughan Jones - Royaume-Uni
- Gestion de l'islam en Belgique : une expérience pilote qui permet de voir les défis à venir - Felice Dassetto - Belgique
- Allocution de clôture, José-Maria Ferré de la Penã - Espagne (version espagnole)
- Communiqué du 16 mars 2009
- Liste des participants
- Revue de presse
Près de 450 femmes de plusieurs horizons, d'une même origine autour d'un objectif commun
- Argumentaire : Femmes et Migration: quelques points de repère
- Allocutions d'ouverture
Mohammed Ameur, Ministre de la communauté marocaine résidant à l'étranger
Latifa Akherbach, Secrétaire d'Etat auprès du Ministre des Affaires étrangères
Fadila Laanan, Ministre de la culture et de l'audiovisuel de la communauté française de Belgique
Saad Kettani, Président de l'association mille deux cent ans de Fès
Zineb Touimi Benjelloun, Directrice régionale des programmes de l'UNIFEM pour l'Afrique du nord
Amina Enneceiri, Présidente du groupe de travail "Approche genre"
- Conférences d'ouverture
Naima Chikhaoui
Abdeslam Marfouk
- Allocutions de clôture
Nouzha Skalli, Ministre de la famille, du développement social, de la solidarité
Jamal Rhmani, Ministre de l'emploi et de la formation professionnelle
Driss El Yazami, président du CCME
- Synthèses
- Les grands témoins
- Contributions
Fouzia El Bayed - Misère au féminin
A la demande du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'institut de sondage français, BVA, a réalisé une étude auprès de la communauté marocaine résidant dans les six grands pays d'émigration marocaine en Europe (France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas et Allemagne).
« DAKIRA, Présences marocaines aux Pays-Bas »
A l'occasion du 40ème anniversaire de la convention maroco-néerlandaise de recrutement et de placement de la main-d'œuvre, signée le 14 mai 1969 à la Haye, l'association Dakira (plateforme des associations marocaines en Hollande) et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, qui accorde une place essentielle à la question de l'histoire et de la mémoire de cette communauté dans toute sa diversité, organisent une série de manifestations visant à faire connaître l'histoire de l'immigration marocaine aux Pays-Bas.
"M. Berlusconi, il les renvoie bien, ses clandestins, pourquoi on ferait pas la même chose ?" Pour Haralambos Drakoulis, vendeur d'électroménager dans le centre populaire d'Athènes, trop c'est trop : la Grèce doit tarir l'afflux de migrants.
Dans son quartier d'Agion Pantéleïmon, des habitants appuyés par des militants d'extrême droite ont organisé la riposte. A coup de rondes musclées, et sans jamais être ennuyés par la police, ils ont fait fuir les Afghans qui depuis des mois campaient dans la rue ou chez des marchands de sommeil. La communauté, estimée à quelque 2 000 personnes, s'est repliée quelques rues plus loin.
"Nous rasons les murs. C'est si dur que des familles seraient prêtes à repartir pour l'Afghanistan. Mais même pour ça, on ne nous aide pas", se plaint Zahir Mahmadi, un ancien militaire demandeur d'asile, qui tente d'aider ses compatriotes. La Grèce, qui refuse toute régularisation à ceux arrivés après 2005, "ne nous donne pas de papiers. Même à 25 euros par jour il n'y a plus de travail sur les chantiers. Qu'ils nous laissent au moins continuer en Europe !" s'indigne-t-il. Le gouvernement appelle les partenaires du Nord à "partager le fardeau" migratoire que la géographie fait peser sur le Sud.
CAMPS DE "RÉCEPTION"
S'il se satisfait de voir son quartier "nettoyé", M. Drakoulis n'approuve pas la méthode. "Ce n'est pas mon genre. Et puis à force de tabasser les gens, ils vont riposter", s'inquiète-t-il. Dans l'immédiat, les militants anarchistes et d'extrême gauche ont trouvé là une nouvelle cause. Quelque 2 000 d'entre eux ont manifesté à la mi-juillet pour tenter de reprendre la place, mais se sont heurtés à un cordon de néonazis, puis de policiers, et le face-à-face a dégénéré en échauffourées.
Depuis des années, le laisser-aller tient lieu depuis de politique migratoire. La tension monte aussi dans le quartier touristique du marché, au pied de l'Acropole. A l'approche de l'été, après la mobilisation des usagers contre la "ghettoïsation" de la zone et un raid de têtes rasées contre un squat de sans-papiers, la police est intervenue.
Les indésirables sont partis plus loin. Certains réussiront peut-être à gagner Calais, d'autres se retrouvent entassés dans des postes de police. Selon un récent rapport du Conseil de l'Europe, le risque de mauvais traitements y est "considérable". Les autorités ne reconnaissent que des écarts isolés.
Aux élections européennes de juin, le petit parti d'extrême droite Laos a obtenu 7 % des voix. Le gouvernement conservateur a durci son arsenal. La durée de détention pour entrée clandestine est doublée à six mois, reconductibles jusqu'à un an. La peine maximale pour les passeurs est portée à 25 ans (cinq auparavant). Le ministère de l'intérieur a annoncé l'aménagement de camps dits "de réception" (immédiatement baptisés "de concentration" par les ONG de défense des immigrés), et l'organisation de renvois par avion.
"Il y a un malentendu sur la nature et l'ampleur du problème. L'image de hordes venues d'Asie pour prendre le pays d'assaut n'est pas juste", juge Anna Triantaphyllidou, chercheuse sur l'immigration à la Fondation grecque de politique étrangère Eliamep. Elle estime les dernières vagues d'arrivées clandestines depuis 2007 à 50 000 personnes, et les sans-papiers à quelque 300 000. Dans l'immédiat, les rares chiffres officiels attestent d'un tassement de l'immigration : 3 988 arrestations ont été recensées aux frontières maritimes pour le premier semestre, contre 15 315 en 2008 et 9 240 en 2007.
Source: Le Monde
"La Turquie refuse de devenir le plus grand camp de réfugiés du monde." Le ministre chargé des affaires européennes, Egemen Bagis, a vivement réagi aux pressions répétées de la Grèce et de l'Union européenne (UE), qui estiment que la Turquie ne lutte pas assez efficacement contre l'immigration clandestine.
La Grèce fait face à un afflux préoccupant de migrants, responsable, selon Athènes, de la poussée électorale de l'extrême droite et de la multiplication des actes racistes contre des étrangers. Le pays, devenu l'une des principales voies d'accès à l'espace Schengen pour les clandestins (150 000 ont été arrêtés en 2008 et la plupart ont transité par la Turquie), dénonce le laxisme de son voisin oriental. "La Turquie doit remplir ses obligations et comprendre qu'elle doit coopérer sur l'immigration illégale", a lancé la ministre grecque des affaires étrangères, Dora Bakoyannis, à son homologue turc.
Le principal grief grec concerne l'accord de réadmission signé avec Ankara en 2001, qu'elle estime trop rarement appliqué. Depuis, sur 65 000 demandes de renvoi de clandestins, la Turquie n'en aurait accepté que 2 270.
Mais cette statistique ne prend pas en considération les reconduites effectuées hors de toute procédure par les autorités grecques, une fois la nuit tombée, sur les côtes de la mer Egée ou du fleuve Evros. Bateaux coulés, passagers jetés à la mer ou expulsés sans pouvoir déposer de demande d'asile... Les témoignages sont nombreux sur ces bavures, dénoncées par des organisations humanitaires telles que Médecins sans frontières ou Human Rights Watch. En mars, un Iranien embarqué sur un Zodiac a échappé de peu à la noyade, sans pouvoir sauver sa femme et sa petite fille à bord du pneumatique, rapporte l'association d'aide aux migrants RLAP, à Istanbul.
"NOUVELLE ZONE D'ATTENTE"
La Turquie peine à faire face. Près de 27 000 illégaux et 1 200 trafiquants ont été arrêtés en 2007. Sa position géographique en fait un pays de transit naturel pour les voyageurs d'Afghanistan, d'Iran, d'Irak et du continent africain. Les camps de rétention ne désemplissent pas. Afghans et Pakistanais sont parfois rapatriés par avion. D'autres groupes sont expulsés de force aux frontières orientales. Fin 2008, 18 Iraniens ont ainsi été renvoyés vers l'Irak, contraints de traverser une rivière à la nage : quatre se sont noyés.
Rien n'arrête les puissants réseaux de passeurs. "Le poste d'Ipsala, sur la frontière avec la Grèce, est une véritable passoire à cause de la corruption", constate un officier de sécurité à Istanbul. Jacques Barrot, le commissaire européen à la justice et aux affaires intérieures, souhaite que des fonds de pré-accession soient attribués au plus vite à Ankara pour renforcer son dispositif de contrôle frontalier.
Pressée de réformer sa politique migratoire, la Turquie se trouve face à un dilemme, souligne Kemal Kirisçi, directeur du Centre d'études européennes de l'université du Bosphore. Elle attend plus de garanties de la part de ses partenaires européens sur l'issue de ces pourparlers. Elle craint de devenir une nouvelle zone d'attente à la lisière de l'UE. "En l'absence de perspectives sérieuses pour l'adhésion (...), les officiels turcs craignent qu'un tel accord ne transforme la Turquie en zone tampon pour les migrants illégaux de l'UE et les demandeurs d'asile déboutés", précise Kemal Kirisçi.
Mais le coût d'une réforme de fond semble trop lourd et la Turquie rechigne à modifier sa politique d'asile très restrictive : seuls les ressortissants européens peuvent se voir accorder l'asile politique. Elle serait également obligée de revoir totalement son système de visas, plutôt souple avec ses voisins, ce qui plongerait dans l'illégalité des milliers d'étrangers et aurait des conséquences économiques néfastes. "L'Europe voudrait nous faire payer les conséquences du durcissement de sa politique migratoire", proteste le directeur d'un centre de rétention à Istanbul.
Source: Le Monde
« Venez ! Là c'est la cuisine. » Le jeune garçon contourne la cahute. « Come ! » A l'arrière, un homme accroupi souffle sur des braises. La pâte, faite de farine, de sel et d'eau ,cuit sur un couvercle de bidon noirci par le feu. Celui qui pétrit arbore un sourire : « C'est mon business dans la jungle. » « Jaangle », prononcent-ils tous dans un anglais plus ou moins balbutiant.
Quai de la Moselle, la camionnette de l'association la Belle-Etoile s'arrête près de conteneurs à poubelles. Près de 200 migrants se lèvent. Les files se forment Africains et Afghans séparés pour la distribution des repas. Riz et haricots verts au menu. Dastajol, 17 ans, attrape une assiette. « C'est mon premier repas depuis 24 heures. » Le jeune Afghan porte un ample vêtement traditionnel de coton noir qu'il explique être heureux d'avoir pu conserver durant son périple à travers l'Iran, la Turquie et l'Europe. A ses pieds, de vieilles baskets. « Je les ai achetées en Grèce. Douze euros. Il m'en faudrait d'autres pour passer en Angleterre.» Son regard se pose, inquiet. Il questionne : « Est-il vrai que nous allons tous être renvoyés en Afghanistan ? »
Sur le terrain, la tension monte
« Attention à la police ! Il y a un charter vendredi. » Les rumeurs courent. L'opération de destruction de la jungle devait avoir lieu, affirme l'association Salam, le 21 juillet. Un « charter » d'Afghans « via Lille » le 24. Depuis l'accord franco-britannique visant à blinder cette frontière de la Manche, elles ne cessent. Sur le terrain, la tension monte. « Besson l'a annoncé, il le fera, s'accordent les responsables associatifs. Mais quand ? » « Sur le principe, on s'y oppose, précise l'un. D'autres migrants arriveront et ça ne changera rien. Mais on veut être présents pour que ça se passe le mieux possible. »
Lors des réunions avec les autorités, ils martèlent leur condition : « Des hébergements pour les demandeurs d'asile et pour les autres. » Côté mairie, on oppose un silence las. Côté préfecture, on affirme sans détour que « démembrement » ou « résorption » de la « jungle », désormais gérée par l'ethnie afghane pachtoune, et des autres squats, en majorité peuplés d'Erythréens, sont l'objectif. Il faut « alléger la pression migratoire qui pèse sur les habitants de Calais », insiste le préfet. « Vider la jungle », certes. Mais « en traitant au mieux la situation des individus », assure le représentant de l'Etat.
Echapper au fichier d'empreintes digitales
Trier migrants économiques et « vrais » persécutés pour convaincre ceux qui y sont éligibles de demander l'asile en France. Installée ici depuis mai, l'équipe du Haut-Commissariat pour les réfugiés, épaulée de France Terre d'asile, peine à la tâche. Difficile, après ces périples de milliers de kilomètres, de concurrencer le bourrage de crâne des passeurs qui vantent, encore et toujours, le mirage anglais. Difficile aussi de balayer ces proches que la plupart veulent rejoindre outre-Manche. Les contrôles policiers incessants incitent certains, qui craignent le renvoi vers l'Italie ou la Grèce, à s'abîmer les doigts à l'acide ou au métal chauffé. Ils espèrent ainsi échapper au fichier d'empreintes digitales Eurodac et au règlement dit de Dublin, qui autorise leur expulsion vers le premier pays de l'espace Schengen où ils ont été enregistrés. Abraham, un Erythréen de 23 ans, assure : « Si je retente le passage, je brûle mes mains. »
Les occupants prennent la fuite
A la distribution, Dastajol couve du regard son cousin Zardad, 10 ans, qui s'est refaufilé dans la queue. Ces jours-ci, les deux garçons ont trouvé une place dans l'une des cahutes de la « jungle ». « Sans payer », assure l'aîné. La rumeur d'évacuation a dispersé plusieurs centaines de ses occupants vers Paris, « l'Allemagne et la Belgique », rapporte-t-on. Les bagarres autour du point d'eau se sont un peu apaisées. Même si les Afghans de l'ethnie Hazara, confinés dans des broussailles près de l'autoroute, bataillent pour y accéder.
Après un passage devant la cabane-mosquée, Dastajol s'arrête devant une cahute couverte d'inscriptions. Il lit : « No depurte in Afghanistan OK ! » Bloqué depuis deux mois, le garçon n'a plus d'argent. Il n'a donc toujours pas pu appeler ses parents. Il sait encore moins comment payer son passage. Ces temps-ci, la tentative d'embarquement dans un camion sur l'une des aires d'autoroutes de la région coûte entre 300 et 600 €.
Source: Le Parisien
Rabat - La chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Rabat a condamné, lundi, cinq immigrés subsahariens à un mois de prison ferme chacun, pour attroupement armé devant la représentation du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) à Rabat.
Les mis en cause, arrêtés le 2 juillet, étaient poursuivis pour attroupement armé, refus d'obtempérer et violence contre un agent des forces de l'ordre.
Ils s'étaient livrés à des actes de vandalisme provoquant la destruction de matériels au siège du HCR et des blessures à un responsable des forces de l'ordre, grièvement atteint au pied.
Le tribunal les a également condamnés à payer chacun une amende de 500 dirhams au trésor public. Les cinq personnes ont été disculpées du chef d'accusation de "séjour illégal".
Source: MAP
Conduite dans six pays d'Europe, une étude révèle un remarquable ancrage des Marocains résidant à l'étranger. Leur regard sur le royaume chérifien reste pourtant positif.
Pour Hassan II, la nationalité ne se partageait pas et ne se conjuguait pas avec d'autres citoyennetés. L'identité marocaine ne saurait se dissoudre dans l'émigration et l'on ne peut être à la fois marocain et français, belge ou canadien.
Dix ans après la disparition du père de Mohammed VI, la réalité a balayé ces conceptions étriquées de l'appartenance nationale. Les Marocains résidant à l'étranger (MRE) s'intègrent parfaitement dans leurs pays d'accueil respectifs sans renier pour autant leurs racines. À l'instar de Jamel Debbouze, ils sont 100 % marocains et 100 % français ou hollandais.
Les MRE, au nombre de 4 millions, représentent 12 % de la population du royaume. Ils sont 2,7 millions à franchir ports et aéroports à l'occasion des « facances » (vacances). Leurs voitures immatriculées en Europe déferlent sur les autoroutes entre Tanger, Casablanca et Agadir. Leurs transferts de fonds, deuxième poste de recettes après le tourisme, s'élevaient à 5 milliards d'euros en 2008. On prévoit, crise oblige, une baisse de 15 % cette année.
Plus que jamais, les MRE ont droit, pendant leur séjour au pays, à des attentions redoublées. Diligentée par Mohammed Ameur, le ministre de tutelle, l'opération Marhaba (« Bienvenue ») prévoit des haltes sur les autoroutes avec antennes médicales, douches, restauration rapide et mosquées de campagne. Des guichets uniques sont organisés pour faciliter les démarches administratives ainsi que des universités d'été à Rabat, Agadir et Oujda.
École et mosquée
Une étude commandée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) qu'anime Driss El Yazami a été rendue publique à la mi-juillet. Réalisée par BVA dans six pays d'Europe (France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas et Allemagne), elle est la première du genre et permet d'avoir des idées précises et nuancées sur l'évolution des MRE.
On constate d'abord un remarquable ancrage de ces MRE : 78 % d'entre eux sont soit naturalisés dans les pays d'accueil (50 %) soit en voie de l'être (28 %). 64 % en parlent la langue à la maison, qui deviennent 73 % chez la deuxième génération. D'ailleurs, une majorité écrasante des parents estiment important (95 %) voire très important (80 %) que leurs enfants parlent la langue locale. Et c'est le cas dans les foyers arabophones aussi bien que berbérophones. Les parents veillent à 69 % à ce que leur progéniture ait des activités extrascolaires, lesquelles sont plus séculières, organisées par la mairie ou l'école (50 %), que religieuses, dépendant de la mosquée (24 %). La participation à ces activités est la plus forte en France (74 %) et la plus faible en Espagne (59 %) et en Allemagne (52 %).
Économiquement, il y a autant de MRE accédant à la propriété d'un bien immobilier en Europe qu'au Maroc (37 %). S'agissant des affaires de la cité, les MRE sont intéressés à 55 % par l'actualité politique du pays de résidence. L'intérêt augmente sensiblement avec ceux de la deuxième génération (70 %), qui se distinguent sur ce point de leurs parents. Ils sont 40 % à être inscrits sur les listes électorales, la proportion atteignant 76 % dans les nouvelles générations.
Qu'en est-il des relations avec le Maroc ? Les MRE fréquentent de préférence leurs compatriotes (94 %), mais également les autochtones (87 %) ainsi que d'autres étrangers (72 %). C'est surtout en France que ce mélange est le plus important, sans doute du fait de la forte immigration algérienne et tunisienne.
Les mariages se font avant tout au sein de la communauté (88 %). Dans la deuxième génération, on est plus nombreux (16 %) à se marier avec des « étrangers ». D'une génération à l'autre, le maintien des liens familiaux avec le pays d'origine est très important (respectivement 80 % et 75 %). De même, la fréquence des voyages au « bled » : Sept MRE sur dix s'y rendent au moins une fois par an. C'est seulement en Allemagne qu'on note un certain décrochage. La visite au pays n'est pourtant pas de tout repos. Les difficultés mentionnées dans l'enquête concernent l'attente (28 %), les papiers (24 %), la corruption tant de la gendarmerie (21 %) que de la douane (17 %).
Les MRE maintiennent également des liens financiers avec le royaume. Six sur dix apportent un soutien direct et individuel à leur famille. 37 % déclarent posséder un bien immobilier et 24 % des terres au Maroc. Ceux qui envisagent de passer leurs vieux jours au pays restent la majorité (52 %, contre 30 % qui se projettent en Europe). Plus de 40 % des enfants des MRE envisagent de s'installer au Maroc de manière provisoire (23 %) et même définitive (23 %).
Sentiment de rejet
Autre nouveauté : le regard des MRE sur leur pays d'origine est positif. Ils se disent globalement satisfaits de l'attitude du Maroc à leur égard (66 %), des droits des femmes (58 %), de l'économie (58 %) et des droits de l'homme (54 %).
Enfin, on note un hiatus entre la perception du Maroc en Europe et celle des Marocains. Si l'image du royaume s'est nettement améliorée, ses ressortissants n'en bénéficient guère. Alors que 78 % des MRE pensent que le Maroc est bien vu dans leur pays d'accueil, ils ne sont que un sur deux à penser la même chose des Marocains. Ceux de la deuxième génération partagent ce sentiment de rejet avec un écart de perception encore plus marqué entre l'image du Maroc (84 %) et celle des MRE (51 %). Aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne, le sentiment de rejet est majoritaire (respectivement 64 %, 61 % et 53 %). En revanche, la situation semble apaisée en Allemagne et en France (respectivement 66 % et 64 % de bonne image).
Au-delà des aléas de l'intégration, une donnée paraît irréversible : le royaume chérifien est définitivement un pays d'émigration. Pour son plus grand profit. Que ses enfants aillent voir ailleurs, découvrent d'autres modes de vie et accumulent expériences et identités constitue le meilleur retour sur investissement. Conjuguée au développement du tourisme, cette émigration choisie a des chances de favoriser le cosmopolitisme, qui renforce finalement l'appartenance nationale et qui paraît, par les temps qui courent, un atout dans la conquête de la modernité. Un Hassan II, question d'époque, avait du mal à l'admettre. Mais tous les Marocains, d'instinct, y adhérent aujourd'hui.
Source: Jeune Afrique
C'était il y a 150 ans. Venus tenter leur chance dans la « Ruée vers l'Or », 25 000 chinois émigrent vers la Californie dans les années 1840. Rapidement, ils vont fournir la main d'œuvre principale, et sous-payée, des immenses chantiers d'infrastructure qui ont modelé le Golden State.
En 1882, l'Etat Fédéral vote le Chinese Exclusion Act, qui interdit l'immigration chinoise. S'en suivront plusieurs lois discriminatoires concernant le droit à la propriété, l'interdiction de se marier avec des Blancs, de travailler pour le service public, ou encore de témoigner devant des « Cours blanches ». Certaines d'entre elles perdureront jusque dans les années 40.
Le 17 Juillet dernier, l'assemblée Californienne a exprimé « de profonds regrets concernant ces lois racistes ». Elle s'inscrit ainsi dans un mouvement plus global où l'Amérique revient sur ses erreurs passées. En 2008, la Maison-Blanche avait ainsi présenté ses excuses quant à la période esclavagiste.
Aucune compensation financière n'a été prévue par cette résolution, contrairement à la décision de Ronald Reagan d'indemniser les Japonais-Américains, à la fin des années 80. Mais les députés qui la soutiennent souhaitent désormais que le Congrès américain s'exprime sur le Chinese Exclusion Act, qui fut selon le magazine Time, la seule loi fédérale ayant refusé à un peuple d'émigrer pour des raisons purement ethniques. « Le racisme perdure aujourd'hui, souligne Paul Fong, élu californien soutenant le projet. En exprimant de réelles excuses, nous gardons l'espoir de clore ce triste chapitre de notre histoire. »
Source: France USA MEDIA
Installation informelle de JEFFSVILLE, Afrique du Sud, 20 juillet (HCR) - Des habitants de l'installation informelle et tentaculaire située non loin de Pretoria, la capitale de l'Afrique du Sud, ont répondu à un appel pour une action communautaire lors du Mandela Day, un appel visant à présenter de sincères excuses aux réfugiés et aux migrants victimes l'année dernière d'une vague d'attaques xénophobes.
L'occasion d'aborder ce problème de violences a été donnée par un appel lors de l'anniversaire de Nelson Mandela samedi dernier - le premier Mandela Day dans le pays - pour agir avec bienveillance durant 67 minutes pour symboliser les 67 années que Nelson Mandela a passées à lutter pour la démocratie. Les habitants ont publié une lettre ouverte invitant les réfugiés expulsés en mai 2008 à revenir dans la communauté.
Jeffsville fait partie de milliers d'installations en Afrique du Sud où survivent de nombreux sans-emploi et qui ont poussé comme des champignons depuis la fin de l'apartheid en 1994. Les habitants vivent dans des maisons en zinc et en bois à la périphérie des centres urbains, en nourrissant l'espoir de trouver un jour un emploi décent et d'avoir une vie meilleure.
Les réfugiés et les migrants récemment arrivés dans le pays n'ont d'autres choix que celui de s'installer dans des communautés démunies, toutefois leur capacité à subvenir à leurs besoins n'a pas baissé avec la crise économique. Il n'a pas fallu attendre longtemps avant qu'ils ne deviennent les victimes de la haine et de la frustration de la communauté sur sa propre impuissance et sur la pénurie de services essentiels comme le logement, l'eau potable et une installation d'assainissement appropriée.
Jeffsville est devenu célèbre car c'est la communauté où s'est déroulé le premier assaut organisé contre les réfugiés et les migrants, marquant ainsi le début de plusieurs semaines de frénétiques attaques xénophobes qui ont noirci l'image de l'Afrique du Sud.
Dans le cadre de sa stratégie 2009 pour la sensibilisation et la mobilisation communautaire, le HCR - conjointement avec la Refugee Care and Development Agency (RCDA), une organisation communautaire - a mené plusieurs initiatives de sensibilisation à Jeffsville et dans l'installation voisine d'Atteridgeville avant la Journée mondiale du réfugié le 20 juin. Au début, les deux organisations ont rencontré une résistance tenace.
« Nous ne pouvions accepter le fait que les réfugiés et les migrants n'étaient pas responsables de nos difficultés économiques », s'est rappelé Ernest Tshavhuyo, le secrétaire de la délégation de Jeffsville du Congrès national sud-africain, et chef respecté dans l'installation. Il a fait partie des détracteurs les premiers jours durant lesquels ces initiatives ont été menées.
« Après une heure d'une âpre discussion sur ces problèmes, j'ai commencé à ressentir un grand malaise dans mon coeur sur ce qui s'était passé ici. J'avais tort et les actions que nous avions menées au niveau de la communauté m'ont laissé un goût amer. »
Ernest Tshavhuyo descend de travailleurs migrants zimbabwéens qui, comme les migrants habitant dans sa communauté, sont venus en Afrique du Sud pour rechercher de meilleures opportunités économiques. Alors qu'il commençait à se poser des questions sur son propre rejet de personnes qui avaient fait la même chose que ses aïeux, le poids de la culpabilité et du malaise sur le comportement de sa communauté l'a poussé à agir.
Ernest Tshavhuyo a offert ses services et ceux de son parti au HCR, à l'organisation RCDA et à l'Association somalienne en Afrique du Sud (SASA). Grâce à cette participation active, le HCR et ses partenaires ont pu entrer en toute sécurité dans les communautés de Jeffsville et d'Atteridgeville pour y mener des activités de sensibilisation et promouvoir la tolérance parmi les habitants vis-à-vis de leurs voisins étrangers.
« Voici un homme qui éprouvait fortement le désir d'effacer de mauvaises actions commises dans la communauté », a indiqué Abdul Hassen, président de SASA. « Je suis heureux qu'il ait pu dire ce qu'il ressentait dans son cœur lors de la Journée mondiale du réfugié et à nouveau lors du Mandela Day. » Devant quelque 300 habitants, Ernest Tshavhuyo est monté sur le podium samedi et, au nom de sa communauté, il a imploré le pardon des réfugiés pour les actions qu'ils ont subies de leur part.
Selon Achmat Dangor, le directeur de la Fondation Nelson Mandela, l'ancien président avait demandé que la Fondation favorise le dialogue, particulièrement entre les gens dont les désaccords peuvent déstabiliser la société. Jeffsville a été le premier exemple d'un manque de cohésion sociale dans les communautés en Afrique du Sud.
Avec l'aide d'animateurs professionnels, les membres de communautés sont encouragés à aborder des problèmes affectant leur vie, dans leurs propres mots et dans leurs propres langues. De cette façon, le dialogue peut améliorer les relations entre les membres d'une communauté. Les habitants de Jeffsville ont commencé avec cette première étape.
« Travailler avec le HCR, NMF et SASA, c'est comme faire partie d'une grande famille composée de différentes nationalités », a indiqué Ernest Tshavhuyo. « Toutes les organisations étaient déterminées à aborder le problème de la xénophobie et je commençais à ressentir que je participais à quelque chose de bien et c'est que je veux continuer à faire. »
« Un voyage de mille kilomètres commence par une première étape et Ernest l'a effectuée », a indiqué Abdul Hassen, dont les compatriotes somaliens ont profondément souffert de la xénophobie et du crime en Afrique du Sud. « J'ai bien sûr accepté ses excuses. »
Source: UNHCR
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