mardi 19 novembre 2024 16:30

Les actes antimusulmans ont progressé de 42,2 % du 1er janvier au 30 octobre derniers et cette statistique concerne seulement les atteintes pour lesquelles il y a eu dépôt de plainte et main courante dans les commissariats et gendarmeries, a-t-on appris jeudi auprès du président l'Observatoire français contre l'islamophobie, Abdellah Zekri.
Déjà en 2011, les actes islamophobes et anti musulmans étaient en forte progression et ont connu une augmentation de 34 %. « L'année 2012 s'annonce encore plus inquiétante, car pour les 10 mois, du 1er janvier au 30 octobre 2012, nous enregistrons une augmentation de 42,2 % », a-t-il indiqué dans un communiqué remis à l'APS.
« Nous pensions que l'augmentation des actes islamophobes en 2011 s'expliquait par des faits conjoncturels, dus principalement aux différents débats dont certains étaient vraiment nauséabonds lors des campagnes électorales (présidentielle et législative) où on a désigné du doigt l'islam et les musulmans», a affirmé M.Zekri.
Pour lui, ces débats (Halal, minarets, burqua, laïcité, identité nationale, immigration, prières des rues), ont «libéré la parole des extrémistes» auxquels sont venues se greffer des déclarations d'hommes politiques « soucieux de se maintenir au pouvoir » en affirmant que « les musulmans étaient un problème pour la France ».
« A force de surfer sur les thèses du Front National, certains de ces politiques ont perdu leur âme» a regretté le président de l'Observatoire, qui scinde les actes anti musulmans en deux catégories : Les menaces, en forte progression, qui sont passées de 31 au 30 octobre 2011, à 49 à octobre dernier, soit une hausse de 58,1%.
Les actions, également en hausse, sont passées de 92 au 30 octobre 2011, à 126 à octobre derniers, soit 36,9% de plus. En additionnant les actions et les menaces, l'augmentation est de 42%, selon la même source, qui ajoute à cela les tracts et autres courriers islamophobes qui ont augmenté de 70,9 %, alors que les inscriptions l'ont été de 39,5 %.
M. Zekri rappelle que, durant la période considérée, plusieurs mosquées ont été taguées, au moment où d'autres ont fait l'objet de tentatives d'incendies. Il citera les mosquées de Condé sur l'Essonne, de Montauban, Agen, Libourne et Limoges. L'action la plus spectaculaire, selon lui, fut l'occupation en octobre dernier de la mosquée de Poitiers par le groupe « génération identitaire » qui appelle sur son site à la « guerre contre l'invasion islamique ».
Il reconnaît toutefois qu'il y a eu une « accalmie » après l'élection présidentielle de mai dernier, mais « malheureusement, la conjoncture et l'influence de certaines personnalités politiques ont remis la question de l'islam sur le chemin de la stigmatisation », a-t-il relevé, citant notamment le film anti islam "L'Innocence des musulmans" et les caricatures de Charlie hebdo offensant le sceau des prophètes (QSSSL).
L'Observatoire français contre l'islamophobie signale, toutefois, que ces chiffres concernent «uniquement» les actes pour lesquels il y a eu dépôt de plainte et main courante dans les commissariats et gendarmeries. « Malheureusement, ces chiffres sont en-dessous de la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte, considérant à tort ou à raison qu'il n'y aura pas d'aboutissement », a-t-il fait remarquer.
Pour M.Zekri, il serait « intéressant » de connaître, en plus de ces statistiques, le nombre d'affaires dont les coupables sont identifiés, arrêtés et traduits devant la justice et surtout d'avoir le résultat sur leurs condamnations.
«Si le CRIF (représentation des juifs en France) appelle à ne pas mélanger islamophobie et antisémitisme, il faut qu'il comprenne qu'il ne saurait y avoir de lecture à géométrie variable de l'indignation face à toutes les formes de racisme et d'intolérance », a-t-il dit, affirmant « maintenir » son appel au président Hollande pour « qu'il fasse une déclaration solennelle incluant la lutte contre l'islamophobie comme cause nationale».
16 nov. 2012
Source : APS

Le photographe belgo-marocain Charif Benhalima, monte actuellement aux Palais des Beaux-arts à Bruxelles, une exposition intitulée "Polaroids 1998û2012", qui dévoile son parcours artistique mais aussi personnel.
L'exposition retrace quatre séries sur lesquelles l'artiste a travaillé pendant de longues périodes : "Harlem on my Mind - I was, I am" (de 1999 à 2002), "Semites" (2003-2005), "Black-Out" (2005-2012) et "Roots" (2008-2012), et qu'il présente pour la première fois en Belgique.
Les Âœuvres autobiographiques de cet artiste, né à Bruxelles en 1967, et qui vit actuellement à Anvers, se déclinent essentiellement autour d'une quête identitaire, qui l'a menée à s'interroger sur les notions de culture, de nationalité et d'étranger.
Cette recherche identitaire se comprend aisément à la lumière du passé du photographe. Né de l'union d'un couple mixte, Charif Benhalima perd tout contact, à l'âge de trois ans, avec son père, immigré marocain installé à Bruxelles, lorsque celui-ci est expulsé du pays. Cinq ans plus tard, sa mère décède. L'absence de parents et le sentiment de déracinement qui en découle vont devenir le moteur de sa démarche artistique.
L'artiste s'est fait connaître par sa série "Welcome to Belgium (1990-1999)", une approche documentaire sur la vie des immigrés, réfugiés et illégaux de Belgique, mais qui est dans un certain sens, une recherche sur ses origines.
Charif Benhalima prolonge ce travail autobiographique à travers les photos présentées dans son exposition "Polaroids 1998û2012". Aux côtés de clichés classiques, sont exposés des polaroids grand format et flous, qui laissent beaucoup de place à l'imagination du spectateur.
Après Paris, Berlin, New York, et actuellement à Bruxelles, cette exposition sera présentée à Rio de Janeiro.
Parallèlement, Charif Benhalima participe jusqu'au 16 décembre à Charleroi, à une exposition collective regroupant deux autres artistes issus de l'immigration marocaine, Mohamed El Baz et Mounir Fatmi. Cette exposition intitulée "Intranquillités" s'inscrit dans le cadre de la saison artistique et citoyenne en Belgique "DABA Maroc", qui vise à créer un espace de dialogue et à favoriser les échanges et les productions communes entre artistes marocains et belges.
16 nov. 2012
Source : MAP

Un spectacle poético-musical réunissant la chanteuse Touria Hadraoui et le poète marocain Abdellah Zrika aura lieu samedi à Namur en Belgique, dans le cadre de la saison culturelle "Daba Maroc".
Les deux artistes partageront la scène avec le rappeur bruxellois Rival, pour "un voyage à travers tous les registres de la poésie marocaine", soulignent les organisateurs.
Au cours de ce spectacle poético-musical, Abdallah Zrika, Touria Hadraoui et Rival vont "se renvoyer mots et rythmes", dans "un mélange insolite de poésie vivante et orale fait de déclamations, chuchotements, chants et hurlements".
La saison artistique "Daba Maroc" qui se poursuivra en Belgique jusqu'au 03 février 2013, a pour objectif de présenter tant les dynamiques artistiques et culturelles contemporaines du Royaume que celles issues de l'immigration marocaine, de créer un espace de dialogue et de favoriser les échanges et les productions communes entre artistes marocains et belges.
Plusieurs jeunes créateurs et artistes émergents marocains, mais aussi d'autres artistes de renom et qui sont des figures emblématiques de la scène culturelle marocaine, ont été invités à cette occasion à se produire dans de multiples lieux de Bruxelles et de Wallonie, et aussi en Flandre.
16 nov. 2012
Source : MAP

Avec au moins 2 millions de personnes déplacées dans la région de l'Afrique de l'Est, il est de plus en plus nécessaire de répondre aux besoins et d'aider ceux qui sont touchés par l'aggravation de la crise humanitaire dans la région, souligne dimanche la Fédération internationale du Croix Rouge et du Croissant-Rouge lors d'une rencontre sur les défis actuels et les perspectives d'avenir organisée à Nairobi.
Les participants à cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs représentants de la Croix rouge des pays de l'Afrique de l'Est ont indiqué que les conflits, l'instabilité politique, la sécheresse, les changements climatiques et la pauvreté ne sont que certain facteurs parmi d'autres qui contraignent les gens à se déraciner et à fuir leur pays d'origine.
Pour les migrants, les réfugiés et autres personnes en situation de déplacement en Afrique de l'Est, l'accès aux soins de santé, la protection, l'éducation et les services de base restent souvent très limités et constituent un sujet de préoccupation croissante pour les organisations humanitaires, relèvent-ils.
Les participants font également constater que les gouvernements et les autres parties prenantes sont confrontés à de nouvelles réalités et obligations quand il s'agit de répondre aux mouvements de déplacement de la population à travers les frontières de leurs pays.
Le Kenya, à titre d'exemple, accueille plus de 650.000 réfugiés en majorité des Somaliens installés dans les camps de Dadaab, les plus grands au monde, situés dans le Nord-est du pays.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme des personnes déplacées, Chaloka Beyani, avait rappelé que le phénomène du déplacement de populations reste l'un des plus grand défis humanitaires du monde, en raison de la multiplication des violences, des conflits et des catastrophes naturelles. Plus de 26 millions de personnes étaient déplacés à la fin 2011 à cause de conflits armés, de la violence généralisée ou des violations des droits de l'homme, alors que 15 millions ont été déplacées cette même année par des catastrophes naturelles , a expliqué M. Beyani.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les personnes déplacées sont souvent confondus avec les réfugiés. Pourtant une personne n'est déplacée qu'à l'intérieur de son propre pays, par opposition au réfugié qui franchit des frontières internationales. En outre, même si les personnes déplacées et les réfugiés ont parfois dû fuir leur domicile pour les mêmes raisons, les mêmes règles ne s'appliquent pas à eux.
Les personnes déplacées restent sous la protection juridique de leur propre gouvernement, même si ce dernier est à l'origine du déplacement. En tant que citoyens, les personnes déplacées conservent l'ensemble de leurs droits au regard du droit humanitaire international.
18 nov. 2012
Source : MAP

L'ambassade des Etats-Unis en Grèce a mis en garde vendredi les ressortissants américains qui voyagent en Grèce contre un rebond des agressions racistes, que les ONG imputent au parti néonazi Aube dorée.
"Il y a une hausse des harcèlements injustifiés et des attaques violentes contre des personnes qui en raison de leur couleur sont perçues comme des migrants", a indiqué un communiqué qui a mis à jour la page "sécurité" destinée aux touristes américains en Grèce.
Les personnes "en danger" sont surtout les personnes ayant des origines africaines, asiatiques, hispaniques et moyen-orientales, poursuit le texte.
Le texte souligne que "les ressortissants américains doivent faire preuve d'un haut niveau de vigilance et prendre les mesures adéquates pour assurer leur propre sécurité (...) à Athènes et les autres principales villes du pays".
16 nov. 2012
Source : AFP

Les recettes des Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont atteint 47,69 milliards de dirhams (MMDH) à fin octobre 2012, contre 49,2 MMDH à la même période de 2011, soit une baisse de 3,1 pc, selon l'Office des changes.
Les transferts des MRE, qui constituent l'une des principales sources de devise pour le Maroc, se sont établies à 42,64 MMDH à fin septembre de l'année en cours, accusant un recul de 3,3 pc en rythme annuel.
Le nombre des Marocains du monde avoisine les 4 millions, selon des chiffres publiés en juin dernier par le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger.
Pour leur part, les recettes voyages se sont inscrites en régression de 2,5 pc durant les dix premiers mois de 2012, atteignant 48,94 MMDH, précise l'Office des changes qui vient de publier les indicateurs préliminaires des échanges extérieurs pour la période allant du janvier à octobre 2012.
En revanche, les dépenses voyages ont été à hauteur de 9,74 MMDH, soit une hausse de 4,1 pc, indique la même source.
Les recettes des investissements et prêts privés étrangers ont atteint, quant à elles, 24,73 MMDH, soit une augmentation de 3,8 pc en rythme annuel.
Les échanges commerciaux du Maroc avec l'étranger ont progressé de 5,4 pc, selon l'Office des changes.
15 nov. 2012
Source : MAP

L'ambassadeur du Maroc à Tunis, Najib Zerouali Ouariti s'est entretenu, mercredi, avec le ministre tunisien de l'Intérieur, Ali El-Arid, de la situation de la communauté marocaine résidant en Tunisie.
Les discussions ont notamment porté sur le suivi de la mise en oeuvre de ce qui a été convenu au sein de la Haute commission mixte marco-tunisienne, réunie le 15 juin dernier à Rabat, a indiqué M. Zerouali à la MAP.
Il s'agit, a-t-il précisé, de la régularisation de la situation de près de 8.000 Marocains remplissant les conditions de résidence dans ce pays, en application de l'accord signé dans le cadre de commission mixte.
Le diplomate marocain a affirmé avoir également évoqué avec M. El-Arid les préparatifs en vue du match devant opposer le Raja de Casablanca au Club athlétique Bizertin, le 25 novembre à Banzart (nord), pour le compte du premier tour aller de la coupe de l'Union arabe de football (UAFA).
15 nov. 2012
Source : MAP

Les 21 et 22 novembre prochains a lieu à l’île Maurice l’édition 2012 du Forum Mondial sur la Migration et le Développement (FMMD). Cette année, le thème central de la réunion intergouvernementale est « Améliorer le développement humain des migrants et leur contribution au développement des communautés et des pays ».
Pour s’inscrire dans cette problématique, le FMMD 2012 s’appuiera à la fois sur les réunions de travail préalables et sur les discussions et propositions avancées lors de l’édition 2011 du FMMD à Genève.
Trois tables rondes sont prévues au programme, l’une sur “La circulation du travail pour un développement inclusif”, une autre sur “La gestion de la migration dans la planification du développement” et enfin une dernière sur “La gestion de la migration et les perceptions de la migration pour les résultats du Développement”.
Depuis sa création en 2007, le FMMD encourage les gouvernements à explorer des formes viables de collaborations, entre eux et avec les partenaires non-étatiques, en vue d’adopter de meilleures pratiques en matière de migration et de développement.
Pour en savoir plus sur le FMMD 2012 : http://www.gfmd.org/en/ (en anglais).
Source : Observatoire du coût de transfert d’argent

Alors que paraît aujourd’hui 13 novembre un « Atlas des migrants en Europe » (1), La Croix a demandé à l’un de ses auteurs de commenter quelques unes des cartes les plus parlantes de l’ouvrage.
Réalisé par le réseau Migreurop, composé de chercheurs et de militants, ce travail se donne pour mission de sensibiliser le grand public aux réalités des phénomènes migratoires sur le vieux continent.
Claire Rodier, juriste spécialisée dans le droit international des migrations, nous explique à la fois comment les frontières sont surveillées à l’échelle européenne, et les drames humains que connaissent sur leur route de nombreux candidats à l’émigration…Suite

Maintenant que le vote latino est devenu si important, c’est une véritable course a l’échalote qui vient de s’engager entre démocrates et républicains pour relancer la reforme de l’immigration. Barack Obama a pris les devants mercredi lors de sa première conférence de presse depuis sa réélection, en annonçant qu’il espérait présenter un projet de loi au Congrès fin janvier.
Obama a demandé aux parlementaires de trouver un compromis "qui mettrait de côté la politique politicienne". Il a aussi rappelé que l’immigration était un sujet que “le président Bush et (le sénateur) John McCain” avaient essayé de résoudre dans le passé. “Nous devons maintenant profiter de l’occasion”.
Les républicains ont laissé entendre qu’ils seraient plus flexibles à ce sujet, depuis que les élections ont montré que les électeurs hispaniques avaient voté en masse (71%) pour les démocrates. Est-ce un début de consensus? Fin 2010 les conservateurs avaient fait échouer le Dream Act, le projet qui aurait régularisé les enfants arrivés tout jeunes aux Etats-Unis.
« Je m'attends à ce qu'un projet de loi soit introduit et que nous entamions le processus au Congrès, très vite après mon investiture » prévue le 20 janvier a précisé M. Obama en évoquant « certaines conversations qui commencent à prendre forme entre sénateurs, représentants au Congrès et mon équipe ».
La réforme devrait permettre aux 11 millions de clandestins « qui sont venus ici travailler et n’ont pas d’antécédents criminels » de légaliser leur situation. Ils devront aussi « payer leurs arriérés d’impôts » a précisé le président.
Deux sénateurs sont déjà à l’œuvre : Chuck Schumer, démocrate de New York, et Lindsey Graham, républicain de Caroline du Sud. «L’auto-expulsion n’est pas une solution», a déclaré ce dernier, en prenant ses distances vis-à-vis des mesures prônées durant la campagne par Mitt Romney. « Le parti républicain a compris que maintenir une position anti-immigrants n’est politiquement pas viable », à ajouté M. Schumer.
La réforme ne sera pas “une loi de 3.000 pages” a déclaré le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, John Boehner, mais une “approche graduelle visant à sécuriser nos frontières et réparer le système d’immigration ».
Selon un sondage du Washington Post, 57% des américains sont maintenant favorables à une reforme migratoire. La dernière date de 1986. Le président Ronald Reagan régularisa alors trois millions de sans papiers ; George Bush, essuya deux échecs, en 2004 et 2007, lorsqu’il proposa d’amnistier la plupart des clandestins.
16/11/2012, Isabelle Piquer
Source : Le Monde

Au cours d’une conférence de presse, tenue ce mercredi à la Maison Blanche, Barack Obama a présenté ses priorités pour le début de son second mandat. Parmi elles, se trouve en bonne place le projet de loi sur la régularisation des clandestins.
Barack Obama est attendu au tournant. Le 44e président des Etats-Unis, réélu le 6 novembre dernier, sait qu’il devra durant ce second mandat tenir toutes ses promesses. Le locataire de la Maison Blanche a promis, ce mercredi au cours d’une conférence de presse, de faire voter une réforme de l’immigration.
« L’autre priorité est la réforme de l’immigration, dans le sens d’une régularisation des quelque 12 millions de clandestins qui sont déjà ici aux Etats-Unis », indique BBCAfrique. Pour parvenir à ses fins, Barack Obama aura besoin du soutien des députés républicains, majoritaires à la Chambre des représentants. Le président réélu « révèle que des négociations ont déjà commencé avec les républicains sur ce dossier et qu’un texte pourrait voir le jour "très bientôt" » après son investiture, prévue le 21 janvier ».
Pas de naturalisation
Ce projet de loi sur l’immigration n’inclurait pas la naturalisation. Il s’agirait "simplement" d’octroyer un statut légal aux clandestins, qui pourraient ainsi vivre et travailler aux Etats-Unis en toute légalité. Les Africains sont largement concernés.
Au cours de cette conférence de presse tenue à la Maison Blanche, Barack Obama s’est également exprimé sur d’autres dossiers importants : notamment le scandale sur la démission du patron de la CIA David Petraeus ou encore sur la résolution de la crise budgétaire des Etats-Unis.
15 novembre 2012, Sébastien Badibanga
Source : Afrik.com

Le manque de soutien chez les minorités, et notamment chez les latinos, explique en partie l'échec du Parti républicain américain à la dernière élection présidentielle. Ce constat a trouvé un écho à l'intérieur même des instances du parti. A l'instar des conservateurs américains, les conservateurs européens ont-ils pris la mesure du poids des minorités dans l'électorat ?
Michèle Tribalat, démographe spécialiste de l'immigration
Atlantico : Le manque de soutien chez les minorités explique en partie l'échec du Parti républicain américain à la dernière élection présidentielle. L'évolution démographique des minorités américaines est elle comparable avec celle de la France ?
Michèle Tribalat : La France a une population d’origine étrangère en proportion moins élevée que les États-Unis. La polarisation du vote latino, et plus encore du vote noir sur les candidats démocrates est bien connue. Aux dernières élections présidentielles, les latinos ont voté à 71 % et les noirs à 93 % pour Barack Obama. Les concentrations de minorités dans certains États très disputés rend la question de la composition démographique de la population américaine décisive. En 2012, les latinos et les noirs ont représenté 23 % des votants. Le Pew Research Center annonce une proportion de 29 % en 2030.
En France, la question est plus confuse car on n’a pas l’habitude d’examiner les élections selon l’origine ethnique, puisqu’on n’utilise qu’exceptionnellement ces catégories. Aux États-Unis, la pratique de ces catégories est générale. Ils en savent donc un peu plus long que nous sur la manière dont votent les minorités et c’est une information décisive dans la conduite même des campagnes électorales et plus généralement dans la prise de décisions politiques. En 2011, Barack Obama a demandé à son administration de ne pas expulser les étrangers en situation irrégulière faisant des études, passant ainsi au-dessus du Congrès qui avait refusé de voter le Dream Act. Nul doute que cette mesure était à destination des latinos.
Si la situation de la France est plus confuse, on sait néanmoins que le think tank Terra Nova a défini la nouvelle cible du PS, qu’il appelle la France de demain, comme étant composée des minorités des quartiers populaires, des femmes, des jeunes et des diplômés. La stratégie électorale ainsi dessinée doit choyer ces segments d’électorats afin, notamment, de disposer d’un matelas de voix que la droite ne sera pas en mesure de disputer au PS.
Quel pourcentage de la population représentent aujourd'hui les personnes issues de l'immigration en France et qu'en sera-t-il en 2017 ?
La France ne dispose d’informations sur les personnes d’origine étrangère qu’exceptionnellement. Les dernières données datent de fin 2008. L’insee a estimé à 11,7 millions leur nombre, soit 19 % de la population de la France métropolitaine. En 2017, on devrait, si la croissance en nombres absolus observée entre 1999 et fin 2008 se maintient, il devrait y avoir une population d’origine étrangère de l’ordre de 13 millions, ce qui représenterait environ 21 % de la population.
La croissance de la population musulmane, favorisée par une bonne transmission, une forte endogamie, une plus grande jeunesse et une fécondité supérieure, devrait porter la population musulmane approximativement de 5 millions en cette fin d’année 2012 à 5,7 millions au moment de la prochaine élection présidentielle, soit près de 9 % de la population de la France métropolitaine. J’ai estimé à 1,7 millions le nombre de musulmans français en âge de voter en 2008. C’est plus que l’écart de voix entre MM. Hollande et Sarkozy en 2012. Si les musulmans de nationalité étrangère avaient eu le droit de vote, cela aurait conduit à un potentiel de votants de l’ordre de 2,3 millions en 2008 et à un nombre supérieur encore en 2012.
Le PS a donc tout intérêt à bichonner cet électoral. Nul doute que le droit de vote accordé aux étrangers, s’il passe, viendra sécuriser ce matelas de voix. Le vote musulman en France est presque aussi polarisé que celui des noirs aux Etats-Unis. Le PS devrait donc, comme l’a fait Barack Obama, dépenser beaucoup d’énergie pour entraîner les musulmans vers les bureaux de vote, les jours d’élections.
Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion publique à l’Ifop
Atlantico : Existe-t-il un vote communautaire en France ?
Jérôme Fourquet : Le vote des minorités est compliqué à mesurer. Il n'est pas courant et pas banal en France de mesurer ces derniers, c'est un sujet sensible. De plus, les minorités en France sont peu nombreuses par rapport à l'échantillon global.
80% des personnes ayant un parent ou grand-parent d'origine maghrébine (Algérie, Maroc ou Tunisie) ont voté pour François Hollande au deuxième tour en mai 2012. Chez ceux eux d'origine italienne ou espagnole, ce score s'élève à 60%, et ceux d'origine polonaise ont voté à 55% pour Hollande, soit un score proche des résultats nationaux.
Les personnes se disant de confession musulmane ont voté à 86% pour Hollande, soit 34 points au-dessus du score de Hollande au niveau national. C'est impressionnant, et très massif, il y a une véritable tendance à voter pour le PS. Bien qu'il n'y ait évidemment pas que des gens d'origine étrangère chez les musulmans et des musulmans chez les gens d'origine étrangère, cet électorat est certainement plus sensible au discours du PS du fait de l'histoire de la gauche, qui a combattu pour la décolonisation et qui a toujours été lié aux mouvements antiracistes. Ce vote peut être comparé à celui des Noirs aux Etats-Unis qui est polarisé sur le parti démocrate.
Dans les banlieues parisiennes, où les immigrés et les populations d'origine étrangères sont surreprésentées, les scores des candidats socialistes en 2007 et 2012 ont grimpé dans certaines communes très peuplées et représentatives. A Bobigny, dans le département de Seine-Saint-Denis, la candidate PS Ségolène Royal avait obtenu 67% des voix au deuxième tour en 2007, tandis que François Hollande en a remporté 77%.
Nous ne disposons pas de chiffres sur le vote des personnes originaires d'Afrique subsaharienne ou asiatique.
Y-a- t-il eu une évolution ces dernières années ?
Le vote des minorités massif à gauche a été renforcé par un sentiment "antisarkozyste", c'est un vote de sanction. L'électorat musulman est aussi plus jeune et plus modeste que la moyenne. Ces dernières années, la droite a opté pour une position plus dure vis-à-vis de l'islam dans l'espace public, et cela a renforcé la tendance de cet électorat.
Au premier tour, les personnes de confession musulmane ont voté à 20% pour Jean-Luc Mélenchon, ce qui est lié à son discours, qui s'adressait aux populations nord-africaines, à l'instar de celui sur les plages du Prado à Marseille en avril 2012. Le candidat du Front de gauche avait évoqué l'avantage du métissage en France, et la nécessité d'établir un pont, et non une frontière d'une rive à l'autre de la méditerranée. On l'avait surnommé "le candidat des Arabes".
Du temps de Jacques Chirac, le regard était différent sur les questions de politique intérieure, mais aussi sur la politique étrangère. Cette dernière à l'égard d'Israël et des pays arabes n'était pas la même que celle d'aujourd'hui. Nicolas Sarkozy, lui, s'est "droitisé" en 2012 par rapport à 2007 malgré plusieurs signaux positifs ont été envoyés, notamment avec la création du Conseil français du culte musulman lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.
En 2007, François Bayrou reprenait un peu l'héritage de Jacques Chirac, et son côté humaniste. Malgré la revendication de ses racines et de la spiritualité chrétienne, le candidat du Modem a remporté 25% des voix de l'électorat musulman. La laïcité "douce" qu'il revendiquait et la libre-entreprise ont séduit la frange plus traditionnelle de ce groupe religieux, qui se rapproche du cas des Hispaniques aux États-Unis. Le discours des républicains outre-Atlantique sur certaines valeurs comme le travail, la famille ou la libre-entreprise peuvent séduire cette communauté. Cependant la position du parti de Mitt Romney sur la lutte contre l'immigration clandestine a fermé le robinet d'accès à ce réservoir d'électeurs potentiels. Dans le cas français, la droite a beaucoup de mal à s'adresser aux immigrés. Le droit de vote aux élections locales pour les étrangers ne leur facilitera pas la tâche.
La gauche est très avantagée pour les élections présidentielles, mais cet électorat communautaire étant moins civique et moins politisé, c'est différent pour les autres élections comme pour les législatives, par exemple. Il n'y a qu'à regarder celles qui ont eu lieu en juin, où la participation a fondu comme neige au soleil.
Interview croisée de Maxime Tandonnet, Eric Fassin et Mehdi Thomas Allal
Atlantico : A l'instar des républicains américains qui ont perdu l'élection en partie à cause du manque de soutien des minorités et notamment des Latinos, les partis conservateurs Européens ont-ils pris conscience du poids grandissant du vote des minorités ?
Maxime Tandonnet : La prise de conscience de cette évolution est évidente, sauf à être dans une logique d’aveuglement, mais elle reste non-dite, implicite. Il est difficile d’admettre le chamboulement qui est en train de se produire dans une société française fondée sur la conception d’une République qui n’opère « aucune distinction d’origine de race et de religion », selon les termes de l’article 1er de la Constitution de 1958.
Eric Fassin : Effectivement, aux Etats-Unis, la politique républicaine, qui joue depuis les années 1970 sur les « hommes blancs en colère », semble avoir finalement perdu son efficacité. Sans doute les Latinos ont-ils été déçus par la politique d’Obama, qui a expulsé davantage d’immigrés que ses prédécesseurs (400 000 par an !). Mais ils ne risquaient pas de voter pour Romney : ce serait pire… Obama pouvait seulement craindre l’abstention des minorités – comme la gauche en France.
Reste que la droite française, comme les Républicains américains, devrait se poser des questions. Les mieux placés pour comprendre l’évolution du rapport de force sont justement ceux qui s’inquiètent d’une France ou d’une Amérique moins blanche – mais ce pourraient bien être les moins lucides !
En fait, en France comme aux Etats-Unis, démographiquement, la droite semble regarder vers le passé. La preuve ? Dans les deux pays, la différence entre les électorats est marquée par l’âge : les seniors votent à droite, les jeunes à gauche. L’avenir n’est donc pas souriant pour la politique de « l’homme blanc en colère »…
Mehdi Thomas Allal : Il est très difficile de parler d’un positionnement identique de tous les partis conservateurs sur ces questions en Europe. Ce qui est certain, c’est que ces partis sont désormais concurrencés par les formations néo-populistes sur les questions de l’immigration et de l’intégration. En tout état de cause, l’approche clientéliste traditionnelle ne suffit plus pour traiter de ces questions.
En France en particulier, le mouvement de balancier avait été d’abord impulsé par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, puis comme Président de la République, avant d’adopter une stratégie plus « droitière ». C’est quand même le premier homme politique à s’être prononcé en faveur de la « discrimination positive ». En vue de capter le vote des minorités, les partis conservateurs n’ont cependant réussi qu’à séduire les élites, tandis que les « quartiers » continuent de voter massivement pour la gauche. C’est particulièrement vrai pour le « vote musulman ».
On sait notamment que les personnes ayant au moins un grand-parent issu de l'immigration maghrébine (Tunisie, Algérie, Maroc) ont voté à 80% pour le candidat socialiste au deuxième tour en mai. Comment la droite peut-elle inverser la tendance ?
Maxime Tandonnet : En évitant la démagogie, la facilité, la complaisance, la soumission à l’air du temps. Elle doit s’adresser à des Français, et non à des minorités, en restant ferme sur les valeurs de la République qui sont ainsi remises en cause. Croit-on que les Français d’origine maghrébine, par exemple, aient envie d’être renvoyés à leurs origines ? Elle doit être à la fois crédible et audacieuse sur ses projets en matière de réforme des institutions, de redressement de l’économie française, de lutte contre le chômage. Elle ne doit surtout pas entrer d’un discours s’adressant à des communautés ethniques ou religieuses car elle perdrait alors sur tous les tableaux.
Eric Fassin : Déjà en 2007, un sondage pour Jeune Afrique avait montré que le vote des Français d’origine africaine était clairement à gauche ; quant aux musulmans, ils n’auraient accordé au premier tour, d’après un sondage pour La Croix, qu’1% de leurs voix à Nicolas Sarkozy ! Bref, la tendance ne fait que se confirmer en 2012.
Ce n’est pas que les socialistes se montrent si généreux avec les minorités (on le voit dans la profession politique), ni en matière d’immigration (sans même parler des Roms, il faut rappeler que les expulsions continuent d’aller bon train sous François Hollande !). Mais la droite joue tellement du clivage racial (des débats sur l’identité nationale et sur l’islam et la laïcité aux petites phrases de Brice Hortefeux, Claude Guéant ou Jean-François Copé) que la gauche n’a guère d’efforts à faire pour retenir ces voix…
Comment la droite pourra-t-elle changer le vote des minorités ? En cessant de jouer la carte raciale. Mais l’affichage à la Sarkozy de l’exception qui confirme la règle, avec des nominations « symboliques » (comme on parle d’un euro symbolique), ne trompe plus grand-monde aujourd’hui.
Mehdi Thomas Allal : Il est paradoxal que l’approche relativement conciliante de la laïcité vis-à-vis des religions se soit cantonnée à la foi catholique, voire chrétienne. La droite française n’a pas considéré que la radicalisation de certaines franges de la minorité musulmane pouvait s’expliquer notamment pour des raisons économiques et sociales, notamment à cause des discriminations dont souffrent les personnes issues de l’immigration maghrébine. Tout comme à gauche, la réflexion doit être poursuivie sur la question de la conciliation de l’islam avec les valeurs et les grands principes de notre démocratie. Non pour stigmatiser un peu plus les citoyens de confession musulmane, mais pour leur permettre de bénéficier pleinement des droits et des devoirs républicains. Il est en particulier urgent de déminer les violences intercommunautaires et d’encourager la coexistence pacifique avec la minorité juive. Il existe malheureusement une réalité du sentiment antisémite parmi la minorité musulmane, tout comme on constate également des positions rétrogrades sur le droit des femmes ou l’orientation sexuelle.
Peut-on être ferme sur l'immigration et dans le même temps draguer le vote des minorités ?
Maxime Tandonnet : Je ne crois pas. Si l’on commence à draguer le vote des minorités, comme vous dites, on est forcément tenté d’ouvrir grand les vannes de l’immigration pour ne pas déplaire à ces dernières, tout au moins celles qui en sont issues. Un responsable politique doit raisonner en fonction de l’intérêt national, ne doit jamais s’adresser à des minorités mais à des citoyens.
Eric Fassin : En 2007, quand les gens partageaient cette illusion (y compris à gauche !), j’avais écrit une tribune : « le loup de la xénophobie et l’agneau de la diversité. » Le loup finit toujours par manger l’agneau.
Pour le comprendre, un exemple suffit : si la police doit arrêter des sans-papiers, comment éviter les contrôles au faciès ? On vise des gens qui « ont l’air » de sans-papiers, le plus souvent des étrangers en situation régulière ou des Français qui « ont l’air » d’origine étrangère. Autrement dit, « avoir l’air » Français, ce serait être blanc. La xénophobie politique nourrit les discriminations raciales ordinaires !
Mehdi Thomas Allal : Le crédo hostile à l’immigration et favorable à l’intégration ne date pas d’hier. C’est le Haut conseil de l’intégration (HCI), avec le président Marceau Long, qui avait pour la première fois énoncé cette approche à la fin des années 80. Personnellement, je crois qu’il est cependant difficile de distinguer les deux approches, de diviser les membres d’une même famille, voire d’une même fratrie, selon que les uns ou les autres disposent de la nationalité française. Bien sûr les droits et les devoirs sont différents, par exemple en termes de vote. Mais du point de vue sociologique, mieux vaut considérer que l’on a affaire à des minorités plus ou moins homogènes, traversées certes par des contradictions, mais soucieuses dans leur grande majorité de bien s’adapter à leurs sociétés d’accueil.
Les discriminations au faciès, les crimes racistes, les réglementations attentatoires aux libertés publiques concernent aussi bien les étrangers que les personnes d’origine étrangère ; il arrive même bien souvent que les personnes arrivées récemment soient davantage qualifiées et maîtrisent mieux la langue française que certains fils ou filles d’immigrés de la seconde génération. Pour être ferme sur l’immigration, il faut être lucide sur les besoins de notre marché du travail en termes de compétences et de talents. Ce n’est pas seulement un « levier » pour « draguer » le vote des minorités.
Une étude du think-tank Terra Nova de mai 2011 affirme qu' "il n’est pas possible aujourd’hui pour la gauche de chercher à restaurer sa coalition historique de classe : la classe ouvrière n’est plus le cœur du vote de gauche, elle n’est plus en phase avec l’ensemble de ses valeurs, elle ne peut plus être comme elle l’a été le moteur entraînant la constitution de la majorité électorale de la gauche". Cependant, en adoptant cette stratégie, la gauche ne risque-t-elle pas de voir les classes populaires qui lui étaient acquises se tourner définitivement vers les extrêmes ?
Maxime Tandonnet : Une gauche qui renie la classe ouvrière et le peuple n’a plus rien à voir avec la gauche et n’utilise ce mot que par snobisme ou réflexe de Pavlov. Les milieux populaires ne sont pas attirés naturellement vers les extrêmes, ils voteront pour ceux qui sauront leur apporter des réponses crédibles au désastre du chômage de masse, à l’insécurité, aux problèmes de logement, d’éducation, et leur rendre la fierté d’être Français.
Eric Fassin : Les minorités plutôt que les ouvriers, selon le vœu de Terra Nova : c’est aussi absurde que l’inverse, préconisé par la Gauche populaire… Le problème n’est pas seulement politique (comment la gauche pourrait-elle renoncer aux classes populaires ?), mais d’abord et surtout sociologique : les minorités appartiennent pour une bonne part aux classes populaires ! L’opposition serait-elle donc au sein des classes populaires, entre Blancs et non-Blancs ?
Le Front national a intérêt à ce jeu ; pour la droite, c’est dangereux ; mais pour la gauche, ce serait suicidaire. Il lui faut au contraire trouver des langages politiques qui permettent de réconcilier les deux fractions du « peuple » (blanche et non-blanche), au lieu des les opposer, pour tenter ensuite une alliance des classes populaires et moyennes.
Mehdi Thomas Allal : Il faut impérativement replacer cette analyse dans son contexte : le constat énoncé par le Think Tank Terra Nova visait avant tout à faire remarquer que la classe ouvrière n’avait pas disparu, mais s’était recomposée, notamment dans un contexte urbain. Après tout, pourquoi dénoncer la précarité, sans prendre en compte ceux qui en souffrent le plus, à savoir les femmes à temps partiel, les personnes discriminées à l’embauche en raison de leurs origines ou les jeunes non diplômés. Les catégories populaires ont été érigées en machine à exclure, aussi bien parmi les cercles de droite que dans les cercles de gauche. Ce chantage à la démocratie, sous prétexte qu’elles risqueraient de rejoindre les extrêmes, du fait notamment d’un racisme « anti-blanc », est intolérable.
Dans les quartiers Politique de la ville, les solidarités de classe sont bien plus vivaces qu’on veut le laisser croire. Le vote populiste doit être combattu sur le plan économique et social, mais également sur le plan des valeurs. Il faut sans cesse rappeler que les mouvements d’extrême-droite en France et ailleurs n’ont pas rompu avec les dérives fascistes et xénophobes lorsqu’ils étaient au pouvoir.
L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson affirme que la stratégie payante pour la droite serait de se tourner vers la "France des invisibles, celle des espaces ruraux et périurbains". Est-ce la direction que la droite doit adopter ?
Maxime Tandonnet : Je ne comprends pas cette image. Nous sommes tous ou presque des « invisibles ». Et puis pourquoi opposer les milieux ruraux et péri-urbains aux populations des villes ? Non, un responsable politique doit forcément s’adresser à tous les Français et non à des catégories particulières.
Eric Fassin : C’est aussi ce que certains, comme le géographe Christophe Guilluy, tentaient de vendre à la gauche… Mais encore une fois, n’est-ce pas une manière euphémisée d’appeler à choisir les « Petits Blancs » contre les minorités visibles ? Or sur ce terrain, la droite se retrouve en concurrence directe avec le Front national. La seule solution, ce serait alors l’alliance avec lui.
Pour l’éviter, la droite pourrait jouer, elle aussi, d’une politique de classe : tenter l’alliance entre classes supérieures et classe moyenne. A moins que sa politique économique ne rende impossible une telle alliance sans en passer par le jeu racial ?
Mehdi Thomas Allal : Les espaces péri-urbains et ruraux ont été analysés par les spécialistes comme des territoires particulièrement propices au vote en faveur du Front national. Dont acte. Mais cette « France des invisibles » est-elle si éloignée de nos banlieues, comme on semble vouloir les opposer. D’ailleurs, sur le plan politique et administratif, ces territoires sont actuellement appréhendés sous l’égide d’un seul Ministère, à égalité de traitement. Comme il est dangereux de diviser les Français selon leurs origines ethniques ou sociales, il est dangereux de distinguer les Français selon leurs origines géographiques.
Les collectivités territoriales disposent de leviers formidables pour intégrer les minorités et lutter dans le même temps contre l’exclusion. Or, elles ont été négligées par les partis conservateurs dans leur quête du pouvoir au niveau national. Les conditions de la cohésion nationale et sociale ne se décrètent pas, elles se construisent au quotidien, dans un esprit de respect des différences, mais également d’encouragement des valeurs patriotiques.
18 novembre 2012,,  Jean-Benoît Raynaud et Ann-Laure Bourgeois
Source : Atlantico

En janvier 2013, Rachid Benzine publie aux éditions Seuil son troisième livre : Le Coran expliqué aux jeunes. Un livre qui tente de « découvrir comment le Coran est devenu, en surgissant dans l’histoire, une source d’inspiration spirituelle et de transformation sociale ». En retraçant l’histoire de la révélation du Coran, en la replaçant dans son contexte, il tente d’expliquer le passage d’une prédication orale à un livre sacré adopté par le monde musulman. Le tout en tentant de relever les points communs avec la bible et en énumérant les principaux enseignements du livre sacré qu’il est.

Un livre destiné aux jeunes confrontés à des interrogations multiples, portées principalement par les occidentaux, mais aussi par les musulmans. Un public pour lequel le livre représente une tentative, claire, didactique et méthodique de lever le voile sur le Coran.

 Chercheur et enseignant à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, Rachid Benzine se focalise sur l’herméneutique coranique contemporaine. Ses recherches portent aussi sur les textes fondateurs des grandes religions.

15/11/2012

Source : CCME

Dans le cadre de la saison culturelle France-Maroc 2012, l’Institut français de Tanger organise jusqu’au 29 novembre, le mois du film documentaire à la Cinémathèque de Tanger.

Trois documentaires seront projetés dans le cadre de cette manifestation cinématographique. Il s’agit de «Tinghir-Jérusalem : les Echos du Mellah » de Kamal Hachkar, «My Land» de Nabil Ayouch et «Pour une nouvelle Séville» de Kathy Wazana. Des films qui mèneront le public à la croisée des cultures, au cœur de la mémoire de peuples aux histoires et destins mêlés.

A cette même occasion, «nous vous ferons découvrir une série de courts-métrages documentaires réalisés par les étudiants de l’Ecole supérieur des arts visuels de Marrakech portant sur la femme et la féminité et qui ont bénéficié du soutien de l’Institut français du Maroc», soulignent les organisateurs.

Après la projection le week-end dernier du film «Tinghir-Jérusalem : les Echos du Mellah de Kamal Hachkar» (2012 – 80’), la Cinémathèque de Tanger projettera, jeudi 15 et 22 à 19h30, respectivement «My Land» de Nabil Ayouch (2011 – 80’) et  «Pour une nouvelle Séville» de Kathy Wazana (2011 – 70’).

A travers le film “My land”, le cinéaste marocain donne la parole à de vieux réfugiés palestiniens qui ont fui en 1948 sans jamais retourner sur leur terre, et qui vivent dans des camps au Liban depuis plus de 60 ans. « Cette parole est entendue par de jeunes Israéliens de 20 ans qui construisent leur pays, se sentent viscéralement attachés à leur terre. Entre ces deux mémoires, il y a une réalité. La réalité de deux peuples qui se battent pour la même terre. Il en ressort un dialogue à distance qui met en perspective ce conflit sous un angle avant tout humain », suggère le synopsis.
L’exode contemporain et  l’impact qu’il a eu sur ceux qui sont partis est le sujet repris par le second long métrage programmé  « Pour une nouvelle Séville », film réalisé par Kathy Wazana,  est l’histoire d’un exode et l’influence sur ceux qui sont restés et la terre ancestrale qu’ils ont abandonnée. Ce long-métrage documentaire est en même temps une enquête historique et un film d’essai portant sur l’identité de Juif-Arabe, cette double identité qui dérange tant la notion, fort problématique, de l’ennemi».

Par la même occasion, la Cinémathèque de Tanger abritera un atelier documentaire, ouvert aux élèves de l’Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech. «Cet atelier leur permettra de réaliser des courts-métrages documentaires sur le thème des femmes et de la féminité», précise-t-on.

Il convient de noter que tous ces longs métrages seront projetés tout au long du mois dans l’ensemble des Instituts français du Royaume en présence des cinéastes Nabil Ayouch et Kamal Hachkar.

15 Novembre 2012, Amine Raad

Source : Libération

La plupart des hommes des partis que j'ai rencontrés, du PPS, du RNI, du PAM,du MP ou du PI, ont suscité mon étonnement car iI y a avait dans les yeux des différents interlocuteurs que j'avais rencontrés un intérêt, un étonnement et quelque part un certain soulagement. Je crois qu'ils se rendent compte que le Maroc a une image erronée de sa diaspora qui correspond plutôt à celle de la première génération, alors que j'étais venu leur présenter les 2ème et 3ème générations de cette diaspora…Suite

 

Un parti suédois opposé à l'immigration et de plus en plus populaire a subi un revers mercredi lorsque l'un de ses plus hauts responsables a démissionné après la diffusion d'une vidéo où il tient des propos choquants à l'égard des immigrés.
Le film, qui date de 2010, a été diffusé sur le site internet du journal Expressen et montre Erik Almqvist, membre du parti des Démocrates suédois (SD), employer des termes insultants pour désigner les immigrés venant d'Afrique, de Turquie et du Moyen-Orient.

Le chef du parti SD, Jimme Akesson, qui s'est battu pour rendre le parti politiquement acceptable aux yeux des électeurs, a indiqué qu'Erik Almqvist avait quitté ses responsabilités au sein du parti et qu'on lui avait également demandé de songer à démissionner de son siège au Parlement.

14 novembre 2012

Source : Reuters

Le nombre d'électeurs d'origine hispanique va doubler d'ici 2030 aux Etats-Unis pour atteindre 40 millions confortant ainsi le poids de cette minorité dans les futures élections américaines, selon une étude de l'institut Pew Hispanic divulguée mercredi.

Plus de la moitié des 24 millions d'Hispaniques - un record - ont voté lors de la dernière présidentielle du 6 novembre. Ils représentaient 10% des bulletins de vote déposés dans les urnes, selon ce rapport basé sur un sondage réalisé à la sortie des isoloirs.

A ce jour, environ 17% de la population des Etats-Unis est d'origine hispanique, ce qui représente 52 millions de personnes.
"Cette portion de l'électorat augmente rapidement pour diverses raisons, la principale étant que les Hispaniques sont le groupe ethnique le plus jeune de la nation", affirme le rapport.

Environ 17,6 millions d'Hispaniques sont âgés de moins de 18 ans et 93% d'entre eux sont nés dans le pays: ils auront donc le droit de voter lorsqu'ils auront atteint l'âge légal.

En outre, 5,4 millions d'Hispaniques résident légalement aux Etats-Unis mais ne peuvent pas voter car ils n'ont pas acquis la nationalité américaine, en plus des millions d'immigrés clandestins. La situation de ces gens pourrait évoluer si une réforme des lois sur l'immigration se confirmait, ajoute aussi le rapport.

L'institut Pew Hispanic estime ainsi que d'ici 2030 il y aura 40 millions d'électeurs hispaniques, soit environ 16% d'un corps électoral de 256 millions de personnes.

"Si la participation des Hispaniques, relativement basse, augmente au même niveau que celle des autres groupes ethniques et que le nombre de nationalisations s'accroît, le nombre d'électeurs hispaniques devrait doubler d'ici 20 ans", conclut Pew Hispanic.

Les Etats-Unis ont régularisé la situation de plus de 15,5 millions d'immigrants en 2011, mais les Hispaniques ont, en proportion, moins obtenu la nationalité américaine que d'autres groupes ethniques, comme les Asiatiques.

14 nov. 2012

Source : AFP

Le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid a considéré qu'une meilleure protection des droits de l'enfant marocain exige de ne pas accorder la Kafala d'enfants abandonnés aux demandeurs étrangers s'ils ne résident pas régulièrement sur le territoire marocain.

S'exprimant mercredi devant la Commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme, lors de la discussion du budget sectoriel du ministère au titre de l'exercice 2013, M. Ramid a évoqué à ce propos les conditions requises pour toute demande de Kafala telles qu'énoncées dans l'article 9 de la loi 15.01 relatif à la prise en charge des enfants abandonnés, particulièrement en matière de capacité morale et sociale du demandeur.

D'autres considérations sont tenues en compte, dont la capacité du juge des tutelles à suivre la situation de l'enfant et s'assurer que le Kafil honore bien les engagements qui lui incombent, a ajouté le ministre, relevant qu'un tel suivi est quasiment impossible lorsque celui-ci réside en dehors du territoire national.

Dans ce même ordre d'idée, le juge est habilité aux termes de la loi à annuler le droit de kafala en cas de manquement aux obligations ou de désistement, ou bien si l'intérêt supérieur de l'enfant l'exige, a-t-il ajouté.

La désignation de la personne en charge des affaires de l'enfant makfoul n'exonère pas le premier du contrôle permanent exercé par le juge tel que stipulé dans le Code de la famille, mesure qui s'avère inapplicable en cas de résidence du kafil à l'étranger. A cet égard, il a cité l'article 30 de la loi 15.01 selon lequel les dispositions du code pénal relatives à la protection de l'enfant pris en charge sont appliquées en cas d'acte délictuel ou criminel à son encontre.
Dans ce cadre, M. Ramid a rappelé qu'une note a été rendue publique le 19 septembre dernier exhortant les procureurs généraux du Roi près les cours d'appel et les procureurs du Roi près les tribunaux de première instance, à s'assurer, par le biais de l'investigation, que l'étranger demandeur de kafala réside régulièrement sur le territoire national et à présenter aux juges des tutelles des requêtes les invitant à ne pas l'accorder aux étrangers ne résidant pas de manière régulière dans le Royaume.

14 nov. 2012

Source : MAP

La 4éme édition du programme de formation professionnelle et artisanale au Maroc au profit des jeunes marocains résident à l'étranger en situation difficile pour l'année 2012-2013 a été lancée, mercredi à Rabat, en vertu de la convention tripartite signée entre le ministère des Marocains Résidents à l'Etranger, le ministère de l'Artisanat et l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPTT).

Cette formation va de pair avec les orientations royales énoncées dans le discours de SM le Roi Mohammed VI du 20 août 2012, a souligné le ministre délégué auprès du Chef de gouvernement chargé des Marocains Résidant à l'étranger, Abdellatif Mâzouz. "Elle repose sur trois piliers à savoir : la solidarité puisque les jeunes sont totalement pris en charge par le gouvernement marocain, l'insertion professionnelle dans leurs pays d'accueil et la préservation de leur identité marocaine puisque la durée de formation varie entre 6 et 18 mois", a expliqué M. Mâzouz dans une déclaration à la MAP.

L'édition de cette année bénéficiera à 54 jeunes issus de cinq pays d'accueil différents : Algérie, Tunisie, Libye, Sénégal et Gabon.

Les domaines de formation choisis sont l'électronique, les métiers de l'hôtellerie, les métiers de la construction et du bâtiment, le froid et la climatisation, la plomberie et l'électricité, la couture, la broderie et la décoration sur plâtre.

Les bénéficiaires poursuivront leur formation dans les centres de formation professionnelle d'Agadir, de Marrakech, d'Oujda et de Ben Ahmed, ainsi qu'au complexe intégré de formation et de commercialisation des produits de l'artisanat local et de l'orientation touristique de Marrakech.

"Cette formation est très demandée et nous sommes en train d'étudier les moyens permettant d'augmenter le nombre des bénéficiaires et d'élargir cette expérience à d'autres jeunes résidents dans d'autres pays d'accueil, notamment des pays européens", a ajouté le ministre.

Des bourses mensuelles sont allouées aux jeunes bénéficiaires et des diplômes leur seront délivrés à la fin de la formation.

14 nov. 2012

Source : MAP

La publication mardi de la prochaine une de "L’Express", sur le coût de l’immigration, a suscité un flot de réactions sur Internet, y compris au sein de la rédaction du magazine.

Mardi, comme à son habitude, le directeur de la rédaction de L’Express Christophe Barbier a posté sur son compte twitter la une de l’hebdomadaire à paraître jeudi.

En titre principal, on lit Le vrai coût de l’immigration, avec en arrière-plan, une photo d’une femme voilée entrant dans une Caisse d’allocations familiales. Sur son tweet, Christophe Barbier précise la conclusion principale du dossier : "Les immigrés sont un atout économique et ne creusent pas les déficits sociaux".

Pourtant, immédiatement, les réactions pleuvent. Ainsi, Alexandre Léchenet, journaliste au Monde.fr s'interroge sur Twitter : "Mais pourquoi faire une Une qui dit l’inverse ?" Sened, internaute, renchérit: "Pourquoi, alors, titrer "le vrai coût" et pas "Les bénéfices" ou "ce que rapporte" ?", etc.

Réunion interne jeudi sur "la politique de une"

Le malaise n’est pas simplement sur la toile. Dans la rédaction, "les gens ont été surpris au minimum", explique à BFMTV.com Eric Mettout, directeur adjoint de la rédaction. "Certains ont été plus ou moins affectés car la une peut être perçue de manière assez différente du contenu du dossier".

Dans son édito quotidien, Christophe Barbier a justifié sa position. Mais à la demande de l’association de la Société des journalistes de L’Express, une réunion interne doit se tenir jeudi matin "pour que le débat puisse s’engager au sein de la rédaction entre les journalistes et Christophe Barbier sur sa politique de une", confie également Philippe Bidalon, président de la SDJ.

"Barbier ne s'est pas caché pour faire cette une"

Alors Christophe Barbier a-t-il pris seul la décision de faire une telle une ? Sur Twitter, plusieurs internautes ont été déconcertés par le message posté par Eric Mettout, sur son compte personnel. Il indiquait avoir "découvert la une en même temps" que tout le monde. "C’est de l’ironie", tweetait mardi soir le chroniqueur web du Grand Journal,

Vincent Glad.

Pourtant, le directeur adjoint l'a bien découvert après sa validation, "comme c’est très souvent le cas", nous explique-t-il. "La une est le travail de Christophe Barbier, c’est lui qui en a la responsabilité et assure le "final cut". Il ne s’est pas du tout caché pour faire cette une, tout s'est déroulé comme d'habitude. Moi, mon travail se fait essentiellement sur le web…", explique Eric Mettout.

Ce dernier reconnaît que cette couverture peut prêter à confusion. "Il y a une ambiguïté. Le dossier parle du rapport de l’immigration aux prestations sociales. Là, où je suis très fier, c’est que notre enquête apporte une réponse claire, qui va à contre-courant de la pensée générale : non, l’immigration ne creuse pas les déficits sociaux."

Selon lui, "une couverture est un outil marketing. Elle pose des questions mais n’y répond pas. C’est le contenu du magazine qui apporte les réponses. Quand je lis sur Twitter des dérapages incroyables de certains internautes comparant L’Express à Minute (hebdo d’extrême droite, ndlr), je suis outré. Minute n’aurait pas titré sur Le vrai coût de l’immigration, mais aurait mis quelque chose comme Les immigrés nous coûtent du pognon, dehors !

14/11/2012, Alexandra Gonzalez

Source : BFMTV

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