Flux migratoires, taux d'activité, travail, productivité, pays émergents... Neuf économistes de l'OCDE ont planché sur les grands défis de l'économie mondiale. L'analyse de Massimo Prandi.
L'exercice n'est pas des plus aisés. Il est pourtant indispensable. S'essayer à imaginer l'avenir économique de la planète à cinquante ans permet de dépasser la navigation à vue qui est trop souvent synonyme de manque de stratégie et d'idées fortes. Neuf économistes de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont tracé les grands défis de l'économie mondiale à l'horizon 2060. Parmi les déterminants de la croissance de long terme, cinq éléments méritent un intérêt particulier car, souvent, ils tranchent avec des croyances bien établies dans les milieux des décideurs.
1. Seuls des flux migratoires importants pourront compenser le vieillissement des populations
Les experts de l'institution internationale jugent qu'« à long terme, le solde migratoire net pourrait avoir un impact considérable sur l'accroissement démographique et la population en âge de travailler si les flux migratoires restent suffisamment importants et se maintiennent dans le temps ». D'ici à 2060, précisent-ils, le ratio de dépendance démographique (le rapport entre la population inactive et la population active) va s'envoler de 26 %. Si le solde migratoire vers les économies avancées se maintient dans les proportions actuelles, « la migration nette ne saurait compenser les conséquences négatives du vieillissement démographique sur la population active ». Conclusion : il faut renforcer considérablement les politiques d'immigration.
2. Il faut des nouvelles réformes structurelles pour éviter la poursuite de la chute du taux d'activité
Le maintien, voire l'amélioration, du rapport entre le nombre d'actifs (actifs occupés et chômeurs) et l'ensemble de la population correspondante est l'un des problèmes les plus délicats à traiter aujourd'hui et dans les décennies à venir. Les réformes des retraites entreprises dans un grand nombre de pays en témoignent. Mais on est encore loin du compte. « Dans l'hypothèse de politiques inchangées, les pays à haut revenu devraient voir baisser de 5 % en moyenne leur taux d'activité de la population âgée de plus de 15 ans au cours des cinquante prochaines années », alertent les économistes de l'OCDE. Quelles solutions ? D'abord, allonger « la durée de la scolarité fait baisser le taux d'entrée des cohortes de jeunes dans la population active ». Ensuite, faire en sorte que « l'âge légal de la retraite soit indexé sur la longévité de façon à ce que la part de vie active dans la vie totale pour chaque cohorte reste stable ». Ce sont les deux conditions pour faire en sorte que le taux d'activité reste « à peu près constant à son niveau actuel de 60 % au cours du prochain demi-siècle ».
3. La hausse de l'accumulation du capital humain sera de plus en plus la clef de la croissance
Le futur est au « general intellect », selon la formule bien connue de Karl Marx. La croissance dépendra de plus en plus de la qualité du travail et pas de sa quantité, assurent les rédacteurs de l'étude. « Si, dans l'ensemble, la quantité de travail consommée dans la production ne semble pas devoir être un élément clef de la croissance, les améliorations de la qualité du travail, en revanche, joueront un rôle déterminant. » Le débat public sur le temps de travail d'aujourd'hui devrait ainsi céder progressivement la place à celui sur l'efficacité et la qualité de l'activité créatrice de valeur. « On prévoit que le nombre d'années de scolarité de la population adulte augmentera de deux ans en moyenne au cours des cinquante prochaines années. » Fait significatif, les pays qui affichent le potentiel le plus important en matière de progression du niveau d'éducation sont l'Inde, la Chine, la Turquie, le Portugal et l'Afrique du Sud, établit l'OCDE. On note l'absence dans cette liste des pays de l'Occident développé...
4. Plus que la hausse de l'intensité capitalistique, ce sont les efforts de productivité qui seront le moteur de la croissance
L'industrie lourde a définitivement fait son temps. Définie par un taux élevé d'immobilisations corporelles (capital productif non résidentiel) par rapport aux effectifs ou à la valeur ajoutée, elle ne sera pas le levier de la croissance du demi-siècle, à venir en dépit des contre-exemples récents de la Chine et de l'Inde. « Dans la plupart des économies développées, mais pas toutes, le rapport du capital productif non résidentiel (à l'exclusion du logement) à la production tendancielle a été relativement stable et il est prévu qu'il le restera au cours des prochaines décennies », résume l'étude. En revanche, « les gains d'efficience seront le principal ressort de la croissance ». L'OCDE anticipe une hausse moyenne de 1,5 % à l'échelle mondiale de la productivité totale des facteurs de production. La progression de la productivité dépend de deux facteurs, rappelle l'organisation : « l'ouverture aux échanges et l'intensité de la concurrence sur le marché intérieur ». Sur ce point, l'OCDE fait preuve de confiance : « Sur un horizon de plusieurs décennies, il est probable que ces réglementations s'adapteront aux évolutions de la situation économique et que les pays où elles étaient au départ relativement restrictives en matière de concurrence convergeront peu à peu vers l'environnement plus ouvert et plus concurrentiel. »
5. Le soutien à la croissance mondiale des pays émergents faiblira
« Au cours du prochain demi-siècle, l'économie globale affichera un taux de croissance de l'ordre 3 % par an en moyenne, principalement attribuable comme dans le passé à l'amélioration de la productivité et à l'accumulation de capital humain », résume l'organisation. Les pays émergents, qui ont bénéficié d'une croissance moyenne de plus de 7 % par an pendant la dernière décennie, verront la hausse de leur PIB tomber autour de 5 % dans les années 2020 et se réduire encore de moitié environ dans les années 2050. La Chine sera dépassée par l'Inde et l'Indonésie au classement des pays à la croissance la plus rapide. Encore un bouleversement de taille dans un monde dont les économies seront de plus en plus intégrées.
13/11/2012,, MASSIMO PRANDI,
Source : Les Echos.fr
Le poids de l’immigration sur l’économie française : un sujet toujours très polémique. Quatre spécialistes répondent, chiffres à l'appui, sur quelques préjugés.
«La France accueille massivement des immigrés». Faux. répondent El Mouhoub Mouhoud et Jean-Christophe Dumont. La France se classe à la 4e place parmi les pays de l’OCDE les plus fermés en matière d’immigration, derrière le Japon, la Russie et l’Allemagne. L’accueil d’immigrés se situe entre 160.000 et 180.000 personnes par an.
«L’immigration se fait avant tout des pays du Sud vers le Nord».
Effectivement, près de la moitié des migrations internationales vont des pays du Sud vers les pays du Nord. Mais selon El Mouhoub Mouhond, «le reste se dirige vers d’autres pays du Sud, dont 80% se fait entre pays frontaliers».
«La France accueille la misère du monde».
En réalité, immigrer à l’international coûte cher. Les pays les plus pauvres affichent des taux d’immigration très faibles, ce qui rend le déplacement inabordable pour leurs ressortissants. Ce qui n’est pas le cas « des pays à revenus intermédiaires », qui eux, subissent le phénomène de « fuite des cerveaux ». Il y a plus de travailleurs qualifiés qui migrent que de travailleurs non qualifiés.
«Ce sont les hommes qui immigrent».
Cette tendance des trente dernières années est en train de s’inverser. En 1960, elles étaient 46,8% des migrants. En 2005, elles représentaient près de 50% des flux de migration, selon les données des Nations Unies. Ces dernières sont sur-représentées parmi les hautement qualifiés.
«Les immigrés envoient l’argent gagné dans le pays d’accueil vers leur pays d’origine».
La secrétaire générale du FORIM, Kadhy Sakho Niang, confirme que cela a longtemps été une réalité, mais « le migrant qui aide la famille au pays est une espèce en voie de disparition. » En Afrique Subsaharienne notamment, la société évolue. Aujourd’hui, les jeunes quittent volontairement leur pays, et n’hésitent pas à couper les liens avec leur famille. Ce qui va être problématique dans les années à venir pour certains pays très dépendants de ce système. Pour beaucoup, c’est devenu la première source d’entrée des capitaux. D’un côté, ces transferts ce fonds sont positifs car ils augmentent les revenus des ménages, améliorent le niveau de vie, de santé et d’éducation. De l’autre, les inégalités sociales se creusent, l’inflation et les prix de l’immobilier sont en hausse.
«Les étrangers s’accaparent le travail des Français».
Selon Jean-Christophe Dumont, «l’immigration de travail en France est très faible par rapport aux autres pays de l’OCDE ». Le nombre de permis de travail accordé est négligeable. La plupart des migrants entrent au titre du regroupement familial. « Ce sont les vagues successives d’immigrés qui sont en concurrence entre elles sur le marché du travail, et non avec les Français d’origine », explique Lionel Ragot.
« Les immigrés nous coûtent cher ».
En France, l’immigration est perçue comme un fardeau pour les finances publiques. L’immigré est considéré comme pauvre, au chômage et ayant beaucoup d’enfants. Il paie moins d’impôts et reçoit plus de prestations sociales que la majorité des Français. Cette image est vérifiée, mais « les 25-55 ans, qui représentent 55% des immigrés en France, rapportent 4 milliards d’euros à l’administration», affirme Lionel Ragot.
13/11/2012, Marie-Caroline Carrère et Elsa Ponchon
Source : Les Echs
Un sujet qui a de tout temps suscité l’intérêt des cinéastes, et ce en rapport avec son évolution dans le temps et l’espace. À ce propos, le réalisateur Saâd Chraibi a expliqué que la vision des cinéastes s’est transformée avec la transformation du phénomène de l’immigration lui-même, c’est-à-dire du nomadisme à une autre forme d’immigration transsaharienne. C’est ainsi que les visions ont changé et les images aussi.
La Commission mixte maroco-espagnole chargée de l'opération Transit a tenu, lundi à Madrid, une réunion de travail consacrée à l'évaluation de la dernière Opération de Transit qui s'est déroulée du 5 juin au 15 septembre.
Lors de cette réunion, co-présidée par le Wali, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, Khalid Zerouali, et le sous-secrétaire d'Etat espagnol à l'Intérieur, Luis Aguilera Ruiz, les deux parties ont dressé un bilan "très positif" de leur coopération, soulignant la normalité qui a caractérise cette opération et le bon fonctionnement des dispositifs mis en place par les deux pays pour assurer succès à cette phase.
Les délégations des deux pays ont mis en relief le rôle fondamental joué par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité lors de cette opération, qui a enregistré une constance dans le flux des Marocains à leur pays en cette période et ce, malgré les effets de la crise économique que connaît la zone euro et la coïncidence de cette opération avec le mois sacré du Ramadan.
Le dispositif mis en place par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité et les projets structurants initiés par SM le Roi Mohammed VI, notamment le port Tanger-Med, ont également permis d'assurer le déroulement de l'opération transit dans de meilleures conditions.
Les deux parties ont, d'autre part, examiné lors de cette réunion qui s'est déroulée en présence de représentants des départements concernés et de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, les mesures prises en matière de fluidité du trafic et de la sureté et la sécurité, ainsi que les actions de proximité, de suivi, d'accompagnement et de communication.
Elles se sont également félicitées de la bonne collaboration et des excellentes relations existant entre les différents services et départements concernés, ce qui a garanti la réussite de cette opération, saluant par la même occasion les contacts permanents entre les deux parties pour surmonter les difficultés qui surviennent lors de cette opération, notamment dans les périodes de pic.
Au cours de cette période de transit, plus de 2 millions de passagers sont rentrés au Maroc, dont 40 pc en provenance de France, 18 pc de l'Espagne, 12 pc de la Belgique, 11 pc des Pays-Bas, 8,5 pc de l'Italie et 4,1 pc de l'Allemagne.
De ce total, 41,7 pc des MRE ont choisi la voie aérienne pour regagner le Royaume, 40,3 pc ont opté pour le transport maritime et 17,9 pc ont préféré les moyens terrestres. Le nombre de véhicules enregistrés lors de cette phase a atteint un total de 303.730.
Ces chiffres reflètent le degré d'attachement des ressortissants marocains établis à l'étranger à leur pays d'origine malgré les difficultés et les longs trajets séparant le Maroc des pays d'accueil.
12 nov. 2012
Source : MAP
Dans un rapport publié ce mardi, Amnesty International dénonce «la dégradation de leur situation», conséquence du «climat de non-droit régnant dans le pays» après le conflit de 2011. Les sans-papiers d'origine subsaharienne sont d'autant plus menacés que les Libyens sont persuadés que des «mercenaires africains» ont été utilisés par l'ex-dictateur, Mouammar Kadhafi, afin d'écraser le soulèvement. De nombreux ressortissants d'Erythrée, d'Ethiopie, de Somalie, du Soudan ou du Tchad viennent malgré tout, fuyant les persécutions, ou cherchant de quoi vivre.
«Ils […] se sont mis à me frapper sur tout le corps, en particulier le dos, à coups de câble métallique. Cela a duré pendant quarante-cinq minutes environ. Je n'ai rien fait. Mon seul crime est d'être noir, ils ne veulent plus de nous dans ce pays.» Le témoignage de ce Nigérian de 48 ans, maintenu dans un centre de détention en Libye en août2012, est un exemple des «coups, tortures et autres mauvais traitements» perpétrés, en dehors de tout cadre, par des milices armées sur les étrangers en Libye…Suite
Avec 13 % de sa population nés à l'étranger, les États-Unis sont un pays d'immigration. Coup de projecteur avec notre infographie sur les immigrés.
Depuis les premiers colons européens arrivés au XVIe siècle, plus de 50 millions d'immigrants se sont installés aux États-Unis. Européens pour la plupart dans la première moitié du XXe siècle, puis Latino-Américains, ils sont désormais en majorité Asiatiques. En 2010, 13 % de la population américaine étaient nés à l'étranger, faisant des États-Unis, le premier pays d'accueil des migrants.
La directive fédérale n° 15 du 12 mai 1977 reconnaît officiellement quatre "minorités raciales et ethniques" aux États-Unis :
Les Amérindiens et les Indigènes d'Alaska : toute personne ayant des origines liées à l'un des peuples autochtones d'Amérique du Nord...
Les Asiatiques et les insulaires du Pacifique : toute personne ayant des origines liées à l'un des peuples de l'Extrême-Orient, de l'Asie du Sud-Est, du sous-continent indien ou des îles du Pacifique (Chine, Inde, Japon, Corée, Philippines...).
Les Noirs : toute personne ayant des origines liées à l'un des groupes de race noire d'Afrique
Les Hispaniques : toute personne non blanche originaire du Mexique, de Porto Rico, de Cuba, de l'Amérique centrale ou de l'Amérique du Sud ou de toute autre culture espagnole.
Pour Barack Obama, comme pour Bill Clinton avant lui, la diversité est un atout. Ainsi, au soir de sa victoire le 4 novembre 2008, il considérait que la devise des États-Unis, E pluribus unum (Un seul à partir de plusieurs), venait de se concrétiser.
Sans surprise, le candidat démocrate et le Républicain s'opposent sur la Dream Act - une loi défendue par Barack Obama qui permettrait de proposer un permis de travail de deux ans aux enfants arrivés illégalement avec leurs parents mais qui ont effectué leur scolarité aux États-Unis.
En juin 2012, alors que le Congrès a désapprouvé ce projet de loi, Barack Obama décide de suspendre l’expulsion des immigrés illégaux de moins de 16 ans. Une décision fustigée par le Républicain Mitt Romney qui reproche au candidat démocrate une décision purement électorale.
INFOGRAPHIE. L'immigration aux États-Unis…Suite
Un jeune Bangladais fouillait les poubelles à Athènes un après-midi à la recherche de morceaux de métal lorsque deux femmes et un homme se sont jetés sur lui avec un couteau. La cuisse entaillée, l'homme de 28 ans a été emmené à l'hô pital. La police grecque, qui a ouvert une enquête, est préoccupée par la mutiplication des agressions d'étrangers dans un pays qui s'enfonce dans la crise.
Si les détails varient d'une affaire à l'autre, la brutalité des attaques est toujours la même: des immigrés présumés, à la peau sombre, sont agressés par des voyous, blessés au couteau ou au tesson de bouteille, à la batte en bois ou à la matraque en fer.
Les associations de défense des droits ont donné l'alerte sur la hausse de la violence raciste cette dernière année. Celle-ci est encore plus aiguë depuis les élections de mai et juin qui ont vu le parti d'extrême droite Aube dorée récolter de très bons résultats, passant de moins de 0,5% en 2009 à près de 7% en juin. La gravité des attaques a également augmenté, soulignent-ils, expliquant que les passages à tabac sont aujourd'hui perpétrés avec des barres de métal, des battes et des couteaux. Les agresseurs, dernièrement, agissent avec des chiens féroces pour terroriser les victimes.
Violence sauvage
"La violence est de plus en plus sauvage et nous avons encore le même type d'attaques, commises par des groupes de personnes d'une façon assez organisée", a déclaré Kostis Papaioannou, ancien responsable du Comité national grec pour les droits de l'Homme.
Alors que la Grèce traverse une crise aiguë pour la troisième année et que son économie est en récession pour la sixième, les conditions de vie se détériorent. Un quart des actifs sont au chô mage et plus d'un jeune sur deux cherche du travail. Un nombre croissant de Grecs ne peut plus se payer de soins de santé, ni couvrir ses besoins de base. Les vols et les cambriolages sont monnaie courante. La Grèce étant une porte d'entrée pour les centaines de milliers de clandestins qui cherchent une vie meilleure en Europe, les étrangers sont devenus des boucs émissaires faciles.
Certaines victimes racontent des agressions proches du lynchage. "Chaque jour, nous voyons quelqu'un qui se plaint de violence raciste", déclare Nikitas Kanakis, président de la branche grecque de Médecins du monde, qui gère une clinique et une pharmacie dans le centre d'Athènes pour accueillir les personnes ne bénéficiant pas d'assurance santé.
Une centaine d'attaques
Les agressions racistes ne sont pas enregistrées en tant que telles, ce qui rend difficile la publication de statistiques précises. Pour sensibiliser la population, plusieurs organisations caritatives ou de défense des droits se sont réunies pour suivre le phénomène. Elles ont recensé 87 affaires d'attaques racistes entre janvier et septembre, mais estiment que le vrai chiffre dépasse la centaine.
"La plupart du temps, les victimes ne veulent pas parler de ça, elles ne se sentent pas en sécurité", explique Nikitas Kanakis. "La peur est présente, et c'est le principal problème."
Frances William, à la tête d'une petite communauté tanzanienne de 250 personnes environ, connaît bien ce sentiment. "Les gens sont très, très effrayés", déclare-t-il. Le centre culturel de la communauté a été attaqué il y a plusieurs semaines. Une vidéo amateur montre un groupe d'hommes musclés en T-shirt noir en train de détruire l'entrée. Selon Frances William, ce jour-là, un peu plus tô t, des enfants qui se trouvaient devant lors d'une fête d'anniversaire avaient été menacés par un homme brandissant un pistolet.
Aube dorée nie tout rôle
Le parti d'extrême droite Aube dorée, qui avait fait campagne sur la promesse de "nettoyer la puanteur" en Grèce, est clair quant au sort des immigrés: tous les clandestins doivent être expulsés, les frontières doivent être protégées par des mines antipersonnel et des patrouilles militaires, et tout Grec employant ou louant un lieu à des immigrés doit être puni.
Pour autant, Aube dorée nie avec force être impliqué dans des attaques racistes. "Les seules attaques racistes qui existent en Grèce ces dernières années sont les attaques des migrants illégaux contre les Grecs", déclare Ilias Panagiotaros, élu du parti nationaliste qui partage son temps entre le Parlement et son magasin d'articles de sport, et qui vend aussi du matériel militaire ou policier.
Les organisations de défense soulignent que ce qui a commencé comme des attaques xénophobes s'étend désormais à tous ceux qui pourraient s'opposer au point de vue de l'extrême droite. Pour Nikitas Kanakis, la société grecque doit comprendre que la question ne concerne pas que les immigrés. "Cela a à voir avec nous tous", prévient-il. "C'est un problème pour la démocratie de tous les jours."
12/11/2012
Source : AP
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis sur pied un site internet pour aider les membres des familles dispersées à se retrouver suite à une guerre, une catastrophe ou une migration, a-t-il annoncé lundi.
Le site Familylinks.icrc.org sera lancé officiellement le 13 novembre, indique le CICR dans un communiqué.
"Familylinks.icrc.org va changer la façon dont les personnes vont pouvoir reprendre contact avec les membres de leur famille dont elles ont été séparées", déclare ainsi le chef adjoint de la Division de l'Agence centrale de recherches et des activités protection du CICR, Olivier Dubois, cité dans le communiqué.
"En quelques clics, ils sont mis en contact avec des spécialistes qui vont effectuer un suivi personnel des recherches", explique-t-il.
En vertu du droit international, les familles ont le droit d'être informées du sort de leurs proches disparus. S'il y a lieu, toutes les démarches possibles doivent être entreprises pour savoir où sont ces personnes portées disparues, pour rétablir le contact avec elles et leur permettre de réintégrer leur famille.
Le premier site Web de ce genre a été créé par le CICR en 1996, à la suite du conflit en Bosnie. Depuis, l'institution a ouvert des sites Web ad hoc pour 23 crises au total, un exemple récent étant le tsunami de 2011 au Japon. Au fil des ans, ces efforts ont aidé un "nombre incalculable" de personnes à rétablir le contact avec des proches, indique l'organisation basée à Genève.
Le nouveau site aura la particularité d'être "en permanence opérationnel", a indiqué à l'AFP une porte-parole du CICR, Dorothea Krimitsas.
Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dispose d'un réseau de volontaires dans le monde entier, qui peuvent rechercher activement des personnes portées disparues. "Aucune organisation au monde ne peut fournir un tel service", pointe le CICR.
Toutefois, l'organisation n'entend pas répondre aux demandes lorsqu'il s'agit de crimes, de rapts, ou d'enfants enlevés par un des parents lors de divorces notamment, a précisé Mme Krimitsas.
12 nov. 2012
Source : AFP
Environ 200 migrants venus d'Afrique noire ont tenté lundi de s'approcher de la barrière grillagée séparant le Maroc de l'enclave espagnole de Melilla, selon la préfecture, dernière en date des nombreuses tentatives de passages en force depuis fin août.
"Alertée de ce mouvement d'immigrants en direction du grillage de Melilla, la Garde civile a établi, par précaution, une zone de sécurité renforcée autour de celui-ci", explique la préfecture de Melilla dans un communiqué.
"Le groupe d'immigrants subsahariens n'est cependant pas parvenu à atteindre le grillage grâce à la coopération des forces marocaines qui ont réussi à les contrô ler", ajoute-t-elle.
Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, toutes deux à la pointe septentrionale du Maroc, constituent les seules frontières terrestres entre l'Afrique et l'Europe.
Après une accalmie de la pression migratoire ces dernières années, l'Espagne avait dû renforcer fin août son dispositif de sécurité à Melilla, en rehaussant notamment son grillage-frontière, après le passage en force d'une soixantaine de clandestins.
Depuis, des centaines d'autres migrants, qui attendent massés du cô té marocain, ont tenté de forcer la frontière à plusieurs reprises.
Les tentatives d'arrivées par la mer vers les cô tes espagnoles, le plus souvent sur des canots de fortune, se sont également intensifiées ces dernières semaines, notamment parce que les passeurs veulent profiter des derniers beaux jours avant l'hiver, selon les autorités espagnoles.
Fin octobre, au moins 16 immigrants clandestins étaient morts en tentant de gagner les cô tes espagnoles depuis le Maroc.
12 nov. 2012
Source : AFP
Le scénariste Houssine Chani a remporté le grand prix de la 9ème édition de la rencontre internationale du film transsaharien de Zagora pour son scénario "Le jaune et le bleu".
Le scénario primé relate l'histoire d'un jeune qui a décidé de quitter son village pour s'installer à l'étranger en dépit du refus de son père qui lui a remis une bouteille remplie de sable et où est consigné "Ne reviens jamais". Par la suite, le père ressent un manque pour son fiston et commence à vendre des bouteilles remplies de sable portant cette fois ci l'expression "Retourne chez toi".
Le jury de cette édition, présidé par le critique Mustapha Mesnaoui, a décerné le deuxième prix au jeune scénariste Sahib Marouane pour son texte "Parfum de mer", tandis que Daoud Mohamed Faraj s'est adjugé la 3ème place pour son scénario "Angel".
La 9ème rencontre internationale du film transsaharien de Zagora a rendu hommage à l'acteur Mohamed Benbrahim et au scénariste Ali Asmai, en signe de reconnaissance pour leurs contributions indéniables au 7ème art marocain.
Cette édition (8-12 novembre) a accordé une place importance aux oeuvres cinématographiques traitant de l'immigration transsaharienne, en ce sens qu'elle a constitué l'occasion pour quelque 40 artistes venus du Maroc et d'ailleurs de jeter la lumière sur cette thématique.
Lors de la cérémonie d'ouverture, cette manifestation a rendu hommage à l'artiste Mohamed Hassan El Joundi, figure du cinéma, de la télévision et du théâtre marocain.
Outre des films marocains, ont été projetées également lors de la 9è édition de la rencontre internationale du film transsaharien de Zagora, des productions provenant de la France, de l'Algérie, de la Tunisie, du Tchad, de la Belgique, de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Mexique.
12 nov. 2012
Source : MAP
Des élus écologistes et de gauche ont lancé lundi un appel contre "les discriminations envers les migrants âgés", déplorant "un zèle administratif" proche du "harcèlement" qui les prive de leurs droits sociaux depuis quelques années.
"Nous appelons à l'arrêt du harcèlement et des contrô les discriminatoires contre les migrants âgés", écrivent des élus, ainsi que des militants associatifs et des syndicalistes.
Les signataires demandent également "la reconnaissance du droit fondamental d'aller et venir sans suspension des droits sociaux en France".
Près d'un million de retraités ou pré-retraites immigrés vivaient en France lors du recensement de 2006. Environ 350 000 ont aujourd'hui plus de 65 ans et sont originaires de pays hors Union européenne.
Une loi de 1998 a créé un titre de séjour "retraité" qui leur permet d'aller et venir en France et leur pays d'origine sans visa. Cependant, l'interprétation très restrictive des textes sur le séjour alterné des retraités migrants entre la France où ils conservent un logement en général très sommaire (7m² dans certains foyers) et leur pays d'origine, où se trouvent leurs dernières attaches familiales, aboutit à la confiscation de leur carte vitale (prestations de santé, NDLR) et à la suppression de leurs aides au logement (APL) voire d'autres prestations.
C'est avec un zèle administratif inhabituel que des caisses de retraite envoient des agents au domicile de ces personnes, pour contrô ler leur passeport, leurs relevés bancaires, ont dénoncé les signataires de l'appel.
"Ces tracasseries peuvent aller jusqu'au harcèlement, aboutissant à les priver de leurs droits élémentaires", ont-ils ajouté.
Autres difficultés, environ 45 0O0 d'entre-deux résident dans des foyers de travailleurs migrants (Adoma, ex-Sonacotra). Malgré quelques améliorations, ces foyers sont mal adaptés à une population vieillissante (sans ascenseurs etcà).
Une grande partie est d'origine maghrébine et a exercé des métiers difficiles dans le BTP, les mines ou l'industrie automobile ce qui a des conséquences sur leur santé actuelle.
"Il est temps d'agir", écrivent les pétionnaires qui réclament "une politique globale de solidarité" pour garantir les droits des vieux migrants.
12 nov. 2012
Source : APS
Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, en visite du 5 au 10 novembre dans la région parisienne, a appelé à la mobilisation des compétences associatives, politiques et économiques issues de l'immigration marocaine en France pour servir au mieux les intérêts des Marocains expatriés et leur pays d'origine.
Lors de trois rencontres séparées avec le tissu associatif, les élus français d'origine marocaine et les cadres économiques et porteurs de projets d'investissements, le ministre a mis en avant les réformes institutionnelles en cours au Maroc et les chantiers sectoriels visant le développement durable et le décollage économique du Royaume.
Il a rappelé l'importance que la nouvelle Constitution accorde aux MRE et la haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure cette catégorie telle que réitérée dans le discours du 20 août dernier.
Il a appelé ses interlocuteurs à s'organiser et se fédérer pour mieux agir, en se constituant en associations ou réseaux organisés, thématiques ou géographiques, afin de devenir des interlocuteurs forts et crédibles des pouvoirs publics et des autorités locales en France et au Maroc.
Le ministre a préconisé que les associations développent des actions solidaires avec la communauté, en soutenant les efforts d'intégration des plus jeunes, en défendant les droits et intérêts des groupes défavorisés, et en propageant les valeurs d'entraide sociale.
Dans une démarche de "responsabilisation", il a souligné que les associations se doivent d'adopter des modes de gestion "corrects", afin de pouvoir lever des fonds et bénéficier de l'accompagnement du ministère qui a développé un programme d'appui aux capacité du tissu associatif.
M. Mâzouz a par ailleurs tenu une réunion avec les élus français d'origine marocaine afin de les mobiliser au service de la communauté des MRE et du Royaume.
A l'issue de cette rencontre, il s'est félicité de retrouver des Marocains "bien intégrés, tous accrochés à leur pays d'origine et qui ont exprimé une forte disposition à contribuer à promouvoir le Maroc, politiquement économiquement et à défendre ses causes".
"Les germes d'un premier réseau ont pris lors de cette réunion et nous allons suivre ça de près, de manière à ce qu'elles poussent, se développement et aient des résultats", a-t-il ajouté à la MAP.
Sur le plan économique, et dans le cadre d'une démarche novatrice, le ministre a présidé une conférence-débat sous le thème de l'investissement MRE.
A cette occasion, les opportunités offertes par le Maroc ainsi que les mécanismes d'aide et d'accompagnement ont été présentés aux participants dans l'objectif de favoriser l'émergence d'une nouvelle génération d'entrepreneurs, de dirigeants et de décideurs ainsi que de relais économiques au service de leur pays d'origine.
S'adressant aux cadres et porteurs de projets, le ministre les a exhorté à orienter leur projet de vie vers les projets de développement en cours au Maroc "pour trouver une convergence entre les deux", et ceux d'entre eux qui ont des postes de responsabilité dans des entreprises françaises, à "mettre le Maroc dans le radar de leur décideurs".
Par ailleurs, M. Mâzouz s'est enquis de la situation de certaines catégories de MRE, dont les personnes âgées, en leur rendant visite sur leurs lieux de résidence et les a assuré de l'engagement du Maroc à oeuvrer avec les autorités françaises pour améliorer leurs conditions de vie en France et étudier la possibilité d'exploitabilité de leur allocation de solidarité pour ceux d'entre eux qui veulent rentrer au Maroc.
Lors de ces différentes rencontres, le ministre a souligné que le Maroc prend au sérieux les préoccupations des MRE, notamment en matière de l'enseignement de la langue arabe, une question qui jouit d'une attention particulière et d'un "regard différent".
Selon lui, le travail du ministère sur cette question se décline en deux axes: améliorer l'offre existante (l'ELCO et l'enseignement de langue par les associations), et faire en sorte que l'arabe soit enseignée comme langue officielle dans le cursus scolaire normal et non pas parallèle en Europe.
12 nov. 2012
Source : MAP
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a repris vendredi au sujet de l'immigration la phrase de Michel Rocard affirmant que la France ne pouvait pas "accueillir toute la misère du monde", car la gauche, a-t-il dit, "ce n'est pas que des frontières ouvertes".
"Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde, je reprends la phrase de Michel Rocard, même si la France prends sa part dans cet accueil", a déclaré le ministre sur France Info.
A la question de savoir s'il avait donné à ses services des objectifs chiffrés alors que le nombre des reconduites à la frontière doit battre un record en 2012, le ministre a répondu: "non, je n'ai pas donné d'objectif chiffré, la France est une terre d'accueil généreuse, nous avons besoin d'immigration sur le plan économique, démographique, mais en même temps nous vivons une crise économique et sociale".
9 novembre 2012
Source : Europe1.fr avec AFP
En partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et le ministère chargé de la Communauté marocaine à l’étranger, et grâce au concours des Conseils régionaux du Souss- Massa-Drâa, Guelmim et du Nord-Pas-de-Calais, de l’Association des chercheurs en migration et développement, de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), de l’Association immigration, développement et démocratie (IDD), et des municipalités des cinq villes abritant l’événement, l’Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais (AMMN-France) organise jusqu’au 8 décembre prochain, la Caravane des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais sur le thème : «La mémoire au service des droits de l’Homme».
Composée d’anciens mineurs, d’artistes, de chercheurs, d’étudiants et d’experts dans le domaine du développement, cette caravane s’est arrêtée à Ouarzazate, première étape du périple qui la mènera jusqu’à Agadir en passant par Tiznit, Taroudant et Guelmim, l’objectif étant la valorisation et la réhabilitation de la mémoire et de l’histoire des mineurs marocains installés dans le Nord Pas-de Calais en France et le rappeler de leurs droits.
Pendant cinq semaines, une exposition intitulée «Les mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais», des projections de films et des présentations de pièces de théâtre jetteront toute la lumière sur l’histoire et le vécu de ces milliers d’immigrés arrivés en France par vagues successives du Souss et du Sud du Maroc pendant les années 1960. De plus, des cafés-mémoires et des rencontres permettront d’écouter les témoignages vivants de mineurs marocains installés aujourd’hui au Maroc et de rappeler leurs droits. Enfin, les tables rondes et les séminaires organisés à cette occasion devraient aboutir à la mise en place d’actions de développement, de solidarité et d’accès aux droits au Maroc.
Cette manifestation, dont l’importance n’échappe à personne, est ouverte aux immigrés et à leurs familles, jeunes, scolaires, étudiants, institutionnels et grand public. Elle devra aboutir à l’élaboration d’un livre blanc destiné aux acteurs politiques et de développement en France et au Maroc.
A noter que la caravane, qui était à Ouarzazate, du 3 au 8 novembre, est arrivée à Tiznit aujourd’hui et y restera jusqu’au 17 novembre. Du 19 au 23 novembre, elle sera à Taroudant, puis à Guelmim, du 26 au 30 du même mois, et enfin à Agadir où s’achèvera sa tournée, du 03 au 08 décembre 2012.
12 Novembre 2012, M’BARK CHBANI
Source : Libération
Le Festival international du film transsaharien de Zagora ne pouvait éluder le problème de l’immigration subsaharienne. Thème et actualité obligent. Ce qui se passe depuis plus d’une année au Maroc, les refoulements collectifs, les abus et violations de la loi sur l’immigration, les descentes fréquentes de la police… autant de faits et d’actes illégaux qui ne manquent pas d’exiger un angle d’attaque plus sérieux. Une pléiade de chercheurs, associatifs, immigrés résidants au Maroc et spécialistes de la question d’immigration se sont ainsi donné rendez-vous à Zagora pour débattre des tenants et aboutissants de ce dossier épineux, tellement il fait l’actualité. Le choix n’est donc pas point fortuit. La tendance et les faits en soulignent l’acuité.
En fait, qui dit temporaire, dit généralement passager... Or, la conjoncture liée à ce phénomène a fait que le temporaire s’est vite transformé en permanent, à cause de la position stratégique de notre pays, à mi-chemin entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe, pense Moha El Ghattas, modérateur de cette conférence qui a réuni autour de la même table le chercheur et universitaire Mohamed Charef, membre du Conseil national des droits de l’Homme, Aziz Mquichri, membre du Forum social maghrébin et militant associatif à Bruxelles et Juan Sevrian, chercheur espagnol, spécialiste de l’immigration ...
Certes, la nouvelle Constitution comporte des clauses assurant la protection des immigrés, mais encore faut-il que le pays se dote d’une politique globale en la matière. « Jamais le problème de l’immigration n’a été aussi actuel et imposant, jamais les flux n’ont été aussi importants, même en adoptant une politique sécuritaire draconienne, la solution est à rechercher ailleurs», a souligné Aziz Mquichri.
Le circuit semble fermé et tous les relais nécessaires sont là pour le faire durer. L’on ne constate pas de réduction des migrants vers le Nord, de quelque façon que ce soit. De nouveaux, arrivants, parfois plus nombreux, affluent toujours du Sud. Le ballet des flux entre Nord et Sud de ce tombeau infernal nommé Méditerranée est interminable. La situation d’un Maroc, territoire de passage, n’est plus de mise. Plusieurs «desesperados» choisissent, consciemment ou non, de s’installer définitivement au Maroc. Mais que ce soit dans le cas des temporaires ou des permanents, un brassage culturel prend place sous forme d’un échange entre les nouveaux venus et les Marocains. Les immigrés subsahariens s’intègrent et vivent de belles expériences, mais portent aussi des stigmates qui vont les marquer à tout jamais.
Des échanges sont établis, des relations sont nouées, des conflits naissent, des sympathies s’instaurent, puis les uns partent et d’autres restent ; la tendance maintenant balance du côté de ceux qui s’installent, fondent une famille, entrent dans le circuit clandestin du travail et ne pensent plus à embarquer pour l’eldorado européen. Ceux-là, ils ont déjà trouvé leur terre d’accueil. L’ailleurs ne les tente plus.
12 Novembre 2012, MUSTAPHA ELOUIZI
Source : Libération
Les artistes africains sont de plus en plus nombreux à venir tenter leur chance au Maroc. Zoom sur les groupes musicaux qui ont réussi à percer…Suite
Une résidence artistique qui devrait donner lieu à une pièce de théâtre une rencontre à Bruxelles pour parler de Leftah, un recueil de mes à paraître, suivi d'un roman ... Zoom sur un écrivain hyperactif…Suite
Neuf jeunes âgés de 18 à 25 ans, de parents marocains ou issus de couples mixtes et deux accompagnateurs, participent à un séjour culturel au Maroc du 10 au 20 novembre 2012.
Ils sont étudiants, jeunes diplômés, demandeurs d'emploi avec ou sans qualification éprouvant des difficultés à trouver un emploi stable en lien avec leur projet professionnel. Certains parmi eux sont à la recherche d'une première expérience professionnelle dans un domaine en relation avec leur projet professionnel. D’autres souhaitent se réorienter et découvrir un nouveau métier en relation avec le pays d’origine de leur parent.
Le projet est porté par Le Conseil Général d'Ille et Vilaine, Le Ministère chargé des Marocains Résidant à l'Etranger, le Consulat du Royaume du Maroc à Rennes et les associations partenaires : ASL et BASMA.
11 Novembre 2012, El Amri Hassani Mohammed
Source : Site Basma
Ancien mineur de fond et fervent militant dans le combat des anciens mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais, Abdellah Samate a reçu en 2009, et avec mérite, la médaille française de la légion d’honneur. En tant que Président de l’Association des Mineurs Marocains du Nord-Pas-de Calais (AMMN), il continue à lutter sur différents fronts en faveur des centaines de marocains qui ont été engagés dans les houillères de France, victimes d’exploitation et de méconnaissance. Retour sur une époque riche en émotions que Mr Abdellah Samat a vécu corps et âme.
Tout a commencé au début des années soixante. La France avait un besoin urgent de mineurs de fond après le départ des polonais et le désintérêt des ouvriers français pour ce genre de travail semé de dangers. Un certain Félix M est entré en ligne auprès des autorités françaises et prétendait connaitre des gens, en l’occurrence les hommes du sud-est du Maroc, qui répondent parfaitement aux critères exigés par la France : patience, persévérance, soumission et illettrisme particulièrement en langue française. Il a ainsi été chargé alors par les autorités en question pour recruter ces personnes dans des conditions pour le moins inhumaines avant de les envoyer dans les houillères du Nord-Pas-de Calais.
Une brèche pour sortir de la misère
L’indigence nous a poussés à nous diriger vers l’inconnu qui était une brèche d’espoir pour sortir de la misère, nous qui avions en charge des familles très modestes. Nous avons alors quitté notre pays en quête d’une vie meilleure. Une fois arrivés en France, le rêve est devenu cauchemar. Nous avons vécu dans des conditions dures. Nous habitions dans des baraques sans chauffage et sans eau. Au début, 1963, nous travaillions avec un contrat renouvelable d’un an. En cas d’accidents de travail ou de maladie, surtout de silicose, nous étions menacés de licenciement.
Cette précarité sociale et cette défaillance juridique nous ont menés à sortir de notre docilité. Nous avons alors commencé à contacter les syndicats pour défendre nos droits. Un contrat de 18 mois a été mis en place. Ce contrat traduit encore une fois la mauvaise intention des responsables français à notre égard. Ils savaient bien que les mineurs marocains étaient fortement attachés à leurs familles et à leur pays. Chose qu’ils avaient bien exploitée. Un faux avantage dit visite de famille pour 3 mois a été intégré dans ce fameux contrat afin de persuader les mineurs de le signer. Environ 95% d’entre nous avaient signé ce contrat, moi j’ai refusé de le faire. C’était un stratagème de leur part pour se débarrasser sans difficulté des personnes inaptes notamment les malades de silicoses, les blessés, ceux qui souffrent de surdité et les membres qui font partie des syndicats. Dans ce cadre, de nombreux mineurs ont été licenciés.
Les mineurs de la Lorraine (autre département français avec des houillères NDLR), quant à eux, avaient entamé une grève d’un mois et nous avions manifesté notre solidarité avec eux. Nos revendications étaient claires : annuler le contrat de 18 mois et avoir le même statut de mineur que les autres nationalités. Durant ce bras de fer entre les responsables miniers et les mineurs, la France a contacté les autorités marocaines. Rabat a dépêché un émissaire en France pour faire avancer les négociations. De fausses promesses nous ont été transmises oralement. En 1985, un accord a été signé entre le Maroc et la France par l’ambassadeur du Maroc à Paris Mr Youssef B. Ils nous ont fait comprendre clairement qu’il faut accepter les principes de cet accord signé à notre insu. Je leur ai demandé de nous laisser au moins une chance de dialogue avec les autorités de notre pays.
Au début des années quatre vingt six, le drame du retour en masse des mineurs et leurs familles au Maroc a commencé. Nombreux sont ceux qui ont été obligés de rentrer au bled, surtout les mineurs issus de Ouarzazate. C’était une sorte d’expulsion sous menace qui a englouti les mineurs dans une situation plus précaire qu’avant : privés de la sécurité sociale, la scolarité de leurs enfants fut interrompue, de maigres pensions, des malades qui ne sont plus pris en charge ... En 1987 nous avons reçu des lettres de menace pour rentrer au Maroc parce que les mines allaient être définitivement fermées. L’option de la lutte était inévitable. Alors nous avons créé le collectif des mineurs marocains au sein de Confédération Générale du Travail (CGT). Nous avons bloqué les mines pendant deux mois pour obliger les responsables à passer aux négociations. Parralèlent à notre combat en France, nous avons également créé un comité composé de neuf personnes chargé de se concerter avec les instances marocaines en l’occurrence le parlement et le gouvernement. Mais les résultats étaient décevants. Dans ce climat de tension, nous avons occupé le siège de la direction des mines. Le directeur et deux ingénieurs ont été bloqués dans leurs bureaux toute la journée. Enfin les responsables français avaient accepté de négocier. Notre interlocuteur était le directeur général Mr Verlaine. Un accord a été signé. Il intègrait alors nos principales revendications : droit à la reconversion, retraite anticipée, retraite normale, congé charbonnier, droit à la création d’entreprise, droit de retour au Maroc ...
Or dans la réalité, les entreprises refusaient d’embaucher des mineurs illettrés et épuisés par les maladies spécifiques aux mines. De nombreux mineurs souffrent aujourd’hui en France. Leurs homologues rentrés au Maroc ne sont pas mieux lotis. Dernièrement, le Maroc et la France ont signé un accord relatif au dossier des anciens mineurs marocains du Nord-Pas-de Calais. Mais il n’est pas encore mis en œuvre.
Nous méritons une reconnaissance de la part des responsables marocains
La Maroc doit d’abord procéder à un recensement des mineurs marocains du Nord de France : leur nombre, leurs origines, leur état de santé, leur situation socioéconomique et familiale, la scolarité de leurs enfants ... Il est du devoir des responsables marocains de se pencher sérieusement sur ce dossier. Il faut être reconnaissant à ces ressortissants qui ont sacrifié leur vie pour leur pays auquel ils ont rapporté des devises. Il faut donc rendre droit et hommage à ces gens avant qu’il ne soit tard. Nous méritons une reconnaissance de la part des responsables marocains en récompense à notre dévouement voir notre attachement à notre pays.
Finalement j’appelle les anciens mineurs marocains du Nord- Pas-de Calais à se regrouper dans un cadre associatif ou syndical pour continuer à mieux défendre leurs droits légitimes. Dans le cadre de l’organisation de la caravane des mineurs marocains Nord-Pas-de-Calais, je tiens à remercier le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME), le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), la Province et le conseil municipal de Ouarzazate pour leur coopération.
11 novembre 2012
Source : Almaouja.com
Dans le cadre de la mise en œuvre du programme social initié par le Ministère chargé des Marocains Résidant à l'Etranger au titre de l'année 2012 au profit des personnes qui se trouvent dans une situation de précarité, et dans le cadre de la mise en œuvre de la convention de partenariat et de coopération signée le Jeudi 19 Mars 2010 entre le Ministère Chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'étranger et le Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique, et de la Formation des Cadres,1000 bourses d'études ont été réservées au titre de l'année universitaire 2012-2013 aux étudiants MRE résidant à l'étranger et qui se trouvent dans une situation précaire et qui poursuivent leurs études universitaires dans les pays de résidence dans les niveaux universitaires ci-indiqués (licence, master, doctorat).
A noter que ce programme de bourses comprend 400 nouvelles bourses, tandis que les 600 bourses restantes, elles seront consacrées au renouvellement des bourses de l'année dernière…Suite
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