mercredi 20 novembre 2024 17:23

Le réseau associatif Migreurop et Alternatives européennes ont organisé une campagne de visite des lieux d'enfermement des migrants. Du 26 mars au 26 avril, ils ont ainsi démarché les autorités de différents pays afin d'accéder à ces lieux habituellement soustraits aux regards indiscrets. Le résultat n'est pas brillant.
La campagne Open Access, menée conjointement par les associations Migreurop et Alternatives Européennes, voulait permettre l’accès aux centres de détention des migrants dans les pays européens et frontaliers à la société civile et aux journalistes.
Du 26 mars au 26 avril, des visites de ces lieux ont ainsi été demandées aux autorités compétentes par des parlementaires, des journalistes et membres d’associations. Cette démarche n’est pas nouvelle, la campagne Droit de regard de Migreurop proposait déjà depuis 2009 aux parlementaires (européens et nationaux) de se rendre dans les centres de rétention et de recueillir des informations sur l’accès des migrants aux soins et à l’assistance juridique. L’organisation Alternatives Européennes a de son côté organisé des consultations citoyennes dans différents pays sur la question de l’enfermement des migrants. Celle-ci s’est révélée très mobilisatrice en Italie où l’opération Lasciate entrare (« Laissez entrer » en français) a amené des journalistes à se mobiliser contre la circulaire du 1er avril 2011, qui interdisait l’accès des centres aux médias et à la société civile. Suite à cette mobilisation, la circulaire a été revue fin 2011, laissant cette fois la liberté aux autorités compétentes d’accorder ou non le droit de visite, en posant de nombreuses conditions aux journalistes. La démarche européenne s’appuie par ailleurs sur l’article 11 de la Charte des Droits Fondamentaux qui légitime la liberté d’accéder aux informations et de les diffuser au sein de l’Union Européenne sans ingérence des autorités publiques.
Rencontre avec Laure Bondel, coordinatrice de la campagne Open Access pour Migreurop, Ségolène Pruvot, coordinatrice pour Alternatives Européennes, et Lydie Arbogast, stagiaire à Migreurop.
Briser l’opacité des centres de rétention
Ségolène Pruvot résume le but de la campagne participative Open Access : « Il faut faire sortir les informations concernant l’enfermement en Europe et au-delà, tester les droits d’entrée de la société civile et des journalistes afin de les revendiquer si besoin ». Au-delà de cette volonté d’établir un bilan des droits, la campagne affiche une détermination évidente : « Nous pensons que de tels lieux ne devraient tout simplement pas exister, mais en attendant leur arrêt, nous pouvons au moins les ouvrir un peu au regard civil », renchérit Lydie Arbogast.
Pour arriver au but, il a fallu s’organiser. Laure Blondel explique : « Il existe différents lieux d’enfermement de migrants. Par exemple en France nous avons des centres de rétention (CRA) et des zones d’attente internationales, en Italie c’est un centre commun, et en Espagne ça peut être des prisons. Il a donc fallu préparer un press-pack pour catégoriser les lieux selon les pays et l’envoyer aux parlementaires, journalistes et membres de la société civile qui nous en avaient fait la demande ». Une fois tout ce petit monde informé, une tâche particulière leur était confiée : « Les journalistes devaient faire des demandes indépendantes de visite, tandis que les parlementaires, qui ont un droit inconditionnel d’accès aux informations et aux lieux concernés, établissaient une demande en leur nom en y ajoutant des membres d’associations ou de collectifs. Après, cela dépend de chaque pays : en Espagne et en Italie, les journalistes ont dû s’allier directement aux parlementaires », développe la coordinatrice. Quand les visites étaient acceptées, les représentants de la campagne Open Access devaient tenter de relever plusieurs informations, dont le nombre de personnes maintenues en détention depuis 2009, le nombre de personnes expulsées et de quelle manière, la durée maximale d’enfermement, la façon dont se passent les visites familiales (quand elles sont autorisées), l’aide juridique proposée, les soins médicaux et les mesures d’hygiène auxquels les migrants ont accès. Si possible, ils avaient pour mission d’interroger le responsable du lieu, le médecin s’il y en avait un, et des détenus sur leurs conditions de vie.
Un bilan de la campagne négatif
Les commentaires, observations et textes des personnes mobilisées dans la campagne, ainsi que les réactions des autorités concernées aux demandes de visite, révèlent un bilan contrasté mais peu encourageant. En effet, seuls seize lieux d’enfermement ont pu être visités en Bulgarie, en Croatie, en France, en Italie, en Mauritanie, en Serbie et en Espagne. En Belgique et en Pologne, toute tentative de visite a été tuée dans l’œuf, par volonté de protection des détenus de la « curiosité du public » en Belgique et sans aucune justification ni réponse en Pologne. En Espagne, une conférence de presse a été organisée au centre de rétention de Barcelone suite à la campagne, mais aucun journaliste n’a pu s’entretenir avec un détenu. Un « contre-coup médiatique » selon les coordinatrices, qui a aussi eu lieu en Belgique avec l’inauguration d’un nouveau centre de rétention où n’étaient invités que des journalistes triés sur le volet par le gouvernement.
« Dans la plupart des pays, beaucoup de formalités ont été nécessaires », raconte Ségolène Pruvot. « Une volonté très claire d’empêcher l’accès aux lieux d’enfermement est visible. Même lors des visites, les visiteurs ont eu beaucoup de mal à obtenir les informations voulues, voire à accéder aux lieux en toute liberté de mouvement ». A l’exemple de la Serbie où la société civile n’a eu accès qu’aux locaux administratifs.
La Croatie est le seul pays où la demande de la délégation a été acceptée dès le lendemain et où la visite s’est bien déroulée. Ainsi, l’association du Center of Peaces Studies qui s’occupe déjà de contrôler les conditions de vie des détenus du centre de détention administrative de Jezevo, et H Alter, un journal web indépendant, ont pu établir un bilan assez complet de la situation des migrants sur place. Au Royaume-Uni, l’accès est autorisé facilement par la loi. Mais les conditions de détention n’en sont pas moins dures, les demandeurs d’asile pouvant rester enfermés parfois jusqu’à quatre années. Dans d’autres pays, c’est la mobilisation civile et médiatique qui a permis de débloquer les situations de refus d’accès, comme en Italie à la suite de plusieurs mois de campagne contre le gouvernement. C’est aussi le cas en Roumanie, où les journalistes ont vivement protesté contre les justifications avancées par leur gouvernement pour les empêcher d’entrer. Finalement, ils ont été autorisés à visiter le camp d’Arad mais y ont été étroitement surveillés.
Dans tous les cas, les journalistes n’étaient clairement pas les bienvenus. Même si certains ont réussi à entrer dans des lieux d’enfermement après des semaines de blocage, beaucoup en ont été pour leurs frais. En France plus particulièrement, sur neuf centres sélectionnés, seuls six ont été accessibles, uniquement aux parlementaires et aux membres d’associations qui s’étaient signalés en tant qu’accompagnateurs. La raison avancée par l’administration pour refuser l’entrée des centres aux journalistes a été le « devoir de réserve » des fonctionnaires en période électorale, ce qui fait sourire Laure Blondel : « Le but de la visite n’était pas d’interroger les fonctionnaires sur les élections ! ». A Toulouse, où une trentaine de journalistes sur les 48 engagés nationalement dans la campagne se sont mobilisés pour l’accès au CRA, le refus a été motivé par la crainte de l’administration de manquer de respect aux détenus.
Quelles conditions de détention pour les migrants ?
Selon Laure Blondel, les conditions de vie des détenus varient d’un lieu à l’autre : « Comme aucun pays n’applique les principes de la RAEC (voir encadré, ndlr), l’accueil diffère beaucoup selon les pays et le type de centre, mais en général les conditions sont très limites »[1]. Au centre de Bologne en Italie, les détenus n’ont pas le droit aux lits, ni à l’eau chaude, tandis que, dans la zone d’attente de l’aéroport de Fiumicino, les migrants sont parqués le jour dans une salle ne comportant que des bancs et des toilettes, et la nuit dans une pièce sans fenêtre. En Serbie, les migrants sont traités comme des prisonniers, enfermés dans une cellule toute la journée.
Selon les observations faites sur place, les conditions d’hygiène sont souvent très insuffisantes, et l’accès à l’assistance juridique peu développé. Comme en Bulgarie, où les migrants n’y ont droit qu’une fois par mois, et en Italie où ce droit n’est même pas garanti par la législation nationale.
Le temps de détention varie également selon les zones, il peut aller jusqu’à 18 mois en France et dans certains autres pays. « 18 mois, c’est long pour un étranger déraciné, qui ne comprend pas ce qui lui arrive ! », plaide Laure Blondel. « Dans ces conditions physiques de détention, sans assistance psychologique ni médicale, les choses se dégradent très rapidement, et la santé du migrant avec ». Selon les coordinatrices de la campagne, ces situations mènent à des violences de la part des migrants emprisonnés, que ce soit sur eux-mêmes ou envers l’administration pénitentiaire. Quand elles arrivent, ces révoltes sont durement réprimées, à l’exemple du camp d’Arad[2]. « Mais le problème, ce n’est pas seulement les conditions de d’enfermement, c’est que ces personnes soient enfermées ! », rappelle la coordinatrice de Migreurop.
Open Access, la suite
La campagne menée cette année n’est que le début d’une mobilisation que les réseaux Migreurop et Alternatives Européennes veulent pérenniser sur plusieurs années. « Open Access a mobilisé de nombreux élus, associations et médias, c’est très encourageant, et nous avons pu tester avec efficacité le système européen concernant les migrants. Du côté des journalistes, il y a vraiment une dynamique à saisir car leur travail peut influencer les politiques », constate Ségolène Pruvot. « Il faut absolument continuer », ajoute Laure Blondel. « Il faut obliger la Commission Européenne à revoir la directive retour (voir encadré, ndlr), et au-delà organiser des visites régulières de ces lieux pour garder une information en continu, l’étendre à d’autres pays comme l’Egypte ou la Tunisie ». A terme, l’objectif est clair : la fin de l’enfermement et de la criminalisation des migrants.
La campagne a eu un écho politique en France, où le passage à gauche a pesé dans la balance. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur français, est intervenu récemment sur la question pour annoncer les mesures phares de la nouvelle politique migratoire française. Tout d’abord, l’interdiction de l’enfermement des familles migrantes, qui seront désormais plutôt assignées à résidence, sauf si elles ne se présentent pas ou refusent l’embarquement. Un nouveau titre de séjour de trois ans va ensuite être instauré pour les migrants travaillant en France, et le processus de naturalisation amélioré par une circulaire qui sera publiée cet été. La question de l’enfermement des étrangers mineurs avait été abordée par François Hollande durant sa campagne, mais cette pratique reste d’actualité malgré sa dénonciation constante par la société civile. Le ministre n’a pas non plus abordé la question des répercussions du droit communautaire sur les conditions d’accueil des migrants dans le droit français.
RAEC, la politique commune européenne en échec (encadré sur le site)
RAEC, c’est le Régime d’Asile Européen Commun consacré juridiquement par le règlement numéro 439 adopté par le Parlement européen, et par la décision du Conseil du 19 mai 2010 de créer un Bureau européen d’appui sur les questions d’asile. Concrètement, le but de cette mesure était d’harmoniser les politiques nationales de chaque pays membre en matière d’accueil des migrants. Une politique qui n’a jamais été transposée dans les droits nationaux : « En réalité, il y a d’énormes disparités entre les pays, et parfois même à l’intérieur d’un pays entre différents lieux d’enfermement : le problème c’est qu’en l’absence d’institution commune de contrôle, chaque pays fait ce qu’il veut », estime Lydie Arbogast.
Ce régime comprend quatre directives : d’accueil, de procédure, de protection temporaire et de retour, qui fixent des bases claires pour chaque étape concernant la vie du migrant dans un pays de l’Union Européenne. « La directive retour est de notre point de vue tout à fait condamnable », précise Laure Blondel. « Elle systémise l’enfermement des migrants arrivés illégalement sur le territoire, et implique les pays frontaliers avec l’Union Européen, les poussant à créer des lieux d’enfermement transitoires pour les migrants, avant leur extradition dans leur pays d’origine », explique-t-elle. « Il existe une sorte de chantage des pays européens envers leurs voisins désireux de s’intégrer à la communauté européenne, ce qui force l’ouverture de centres de rétention sur le même modèle ».
04 Juillet 2012,  Florence Massena
Source : Médiapart

La Suisse doit continuer à accueillir différemment les étrangers venus de l'UE et les autres. A la demande du Parlement, le Conseil fédéral a adopté mercredi un rapport sur la libre circulation et l'immigration qui confirme le système binaire d'admission.
L'immigration de ces dernières années a des effets largement positifs sur l'évolution économique de la Suisse et lui permet de préserver sa prospérité, conclut le gouvernement dans l'analyse. Le système binaire d'admission offre les meilleures conditions pour faire face aux défis futurs, estime-t-il.
Une gestion de l'immigration au moyen d'instruments bureaucratiques serait au contraire inefficace et peu pratique. L'introduction de quotas pour tous les étrangers nécessiterait vraisemblablement la dénonciation de la première série d'accords bilatéraux conclus avec l'Union européenne (UE).
Réformes internes
En accroissant la population, l'immigration pose toutefois un certain nombre de problèmes d'intégration, de logement, de planification des infrastructures et d'aménagement du territoire, reconnaît le Conseil fédéral. La forte immigration renforce encore la pression interne pour des réformes dans ces domaines.
Le Conseil fédéral s'engage à les faire avancer. Les intérêts en jeu doivent être minutieusement mis en balance. Les entreprises doivent trouver la main-d'oeuvre dont elles ont besoin, ce qui peut partiellement être résolu grâce à l'élimination d'obstacles à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle ou la mise sur pied d'un système de garde d'enfants fiable.
 04.07.2012
Source : Romandie/ats

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, prépare une "circulaire" aux préfets qui précisera les critères à prendre en compte pour régulariser des étrangers en situation irrégulière.
"Nous allons préciser dans une circulaire les critères de ces régularisations", a annoncé le ministre mercredi sur Europe 1. Il doit rencontrer les préfets "cette semaine pour leur préciser cette politique parmi d'autres", a-t-il annoncé.
Interrogé pour savoir combien d'étrangers en situation irrégulière avaient été expulsés depuis qu'il est ministre de l'Intérieur, M. Valls a répondu: "sans doute plusieurs dizaines, je n'ai pas le chiffre précis".
Il a ajouté qu'il y en aurait d'autres, expliquant qu'"à partir du moment où il y a des régularisations, sur la base de critères, il y a aussi des reconduites à la frontière".
M. Valls a dit vouloir "une politique d'immigration qui elle aussi soit concernée par (la) volonté d'apaisement et de responsabilité", soulignant: "c'est un sujet extrêmement sensible qui est souvent utilisé dans le débat politique, mais moi je veux mettre là aussi à la fois de la fermeté, de la règle, de la justice, sortir de l'arbitraire".
Tout cela "pour que la politique d'immigration sorte du débat et de la confrontation politiques, et soit comprise à la fois par les immigrés mais aussi et surtout par nos compatriotes", a expliqué le ministre de l'Intérieur.
"Ma mission, c'est ce que m'ont demandé le président de la République et le Premier ministre, c'est de réconcilier pleinement la gauche avec cette idée de l'autorité et de l'ordre républicain", a conclu Manuel Valls.
4/7/2012
Source : AFP

Au Portugal, la crise s'accentue. Le premier ministre, Pedro Passos Coelho, en est venu à appeler ses compatriotes à chercher du travail ailleurs. L'an dernier, plus 120.000 Portugais auraient choisi le chemin de l'émigration.
La crise au Portugal s'accentue à tel point que le premier ministre, Pedro Passos Coelho, en est venu à appeler ses compatriotes à émigrer! Ils devraient «faire preuve de plus d'effort», «laisser leur zone de confort» en cherchant du travail ailleurs, a-t-il déclaré. Les enseignants incapables de trouver du travail au pays devraient ainsi songer à émigrer en Angola ou au Brésil, les anciennes colonies.
Partir? Carlos, 48 ans, enseignant vacataire à temps partiel depuis plus de vingt ans, y songe tous les jours. «Si vous me trouvez un travail, en France ou en Angola, je pars demain», dit-il dans son excellent français. Carlos a donné rendez-vous dans un café de la plage de Baleal, à côté de Peniche, un port de pêche situé à 100 km au nord de Lisbonne.
Sur les longues plages de sable fin de Peniche, les estivants arrivent en nombre. Ici, dans la capitale portugaise du surf, qui dispute le titre européen à Biarritz-Hossegor, le recul de plus de 3% du PIB annoncé pour cette année semble irréel. «Ici, c'est un petit paradis, concède Carlos en buvant un cafezinho face aux rouleaux. C'est moins sinistré que dans les régions agricoles et industrielles au centre du pays ou au sud de Lisbonne.»
Et pourtant. À entendre le maire, Antonio Correia, le chômage local, à 14 %, n'est pas loin des 15,2 % nationaux. À Peniche, à la crise de la pêche s'est ajouté l'assèchement du crédit bancaire. L'immobilier est aux premières loges des secteurs affectés. Les chantiers sont gelés. Les affiches «à vendre» et «à louer» fleurissent dans la petite cité balnéaire.
Plus d'un jeune sur trois au chômage
Les mesures draconiennes d'assainissement des finances publiques - baisse des salaires, des pensions et des allocations - affectent toute la société. Dans une ruelle du vieux bourg, le propriétaire de la petite boutique Baixa Mar (marée basse) d'articles de pêche a fini par craquer. Il a affiché en vitrine le nom de tous les clients qui lui doivent de l'argent. En pure perte.
Carlos, qui complète son salaire d'enseignant comme correspondant du journal local Gazeta das Caldas, a publié le mois dernier une double page illustrée de photos en petit format de devantures de boutiques fermées. Il en a compté plus de 300 dans la ville de Caldas da Rainha. Crise oblige, son salaire de journaliste a été brutalement coupé, de 800 à 600 euros mensuels.
Carlos, comme Fernando, chauffeur de taxi qui songe sérieusement à rejoindre l'un de ses fils exilé à Londres, ressent comme une impression de retour en arrière. Un retour à la génération de leurs parents partis en masse en France.
L'an dernier, plus 120.000 Portugais auraient choisi le chemin de l'émigration, notamment vers les ex-colonies à la croissance dopée par les hydrocarbures. Dans ce pays de la Vieille Europe de 10 millions d'habitants, plus d'un jeune sur trois est au chômage. À 16 ans, le fils de Carlos ne se voit pas d'avenir au pays et n'a pas attendu, lui non plus, l'exhortation désespérée du premier ministre pour rêver d'ailleurs.
4/7/2012, Fabrice Nodé-Langlois
Source : Le Figaro

Lorsqu’à la faveur de l’exercice rituel de la photo de groupe, les compétences médicales marocaines du monde entonnent l’hymne national sur la plateforme extérieure de la faculté de médecine de Casablanca, l’émotion est très forte.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a fourni, avec le soutien du Croissant-Rouge libyen, une assistance de première nécessité pour quelque 1.100 migrants retenus dans des centres à Qatroun et Mourzouq, à proximité de la frontière avec le Niger, dans le sud-ouest du pays.
Selon un communiqué du CICR, le nombre de personnes vivant dans ces centres fluctue de jour en jour, soulignant qu'en dépit des secours mis à leur disposition par les communautés locales et l'agence humanitaire libyenne LibAid, les migrants se trouvaient confrontés à des besoins toujours plus importants.
Ces gens, arrivés dernièrement des pays voisins, sont hébergés dans des conditions très précaires et manquent de vivres , a indiqué Kemal Kimyongur, délégué du CICR responsable des distributions.
"Du fait que nous vivons dans une ville frontière, nous sommes constamment sous pression", déplore Mohamed Ahmed Saleh, chef de l'administration locale de Qatroun.
Ces derniers mois, "nous avons observé une augmentation du nombre de migrants qui pénètrent en Libye. Nous sommes préoccupés par leurs conditions de vie. En plus de vivres et d'articles d'hygiène, ils doivent aussi pouvoir accéder à des soins de santé primaires et s'approvisionner en eau potable. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de faire face à cette situation, raison pour laquelle nous avons demandé de l'aide", a-t-il dit.
Le CICR et le Croissant-Rouge libyen ont distribué du sel, du sucre, du riz, des pâtes, du concentré de tomate, de l'huile et d'autres produits alimentaires, ainsi des articles ménagers essentiels tels que seaux, jerrycans, matelas, bâches et assortiments d'ustensiles de cuisine.
Des réserves de ces secours ont été constituées dans les locaux de la section de Sabha du Croissant-Rouge libyen, au cas où d'autres distributions seraient nécessaires dans la région, a indiqué le CICR.Bas du formulaire
4/7/2012
Source : MAP

Le chef du gouvernement français, Jean-Marc Ayrault, a annoncé mardi une série de mesures visant à encourager l'immigration régulière et l'intégration des étrangers qui devront pour la première fois en France bénéficier du droit au vote aux élections municipales, tout en prô nant "la fermeté" dans la lutte contre l'immigration irrégulière.
"Le gouvernement proposera l'ouverture du droit de vote pour les élections municipales aux étrangers résidant en situation régulière depuis au moins 5 ans sur notre territoire", a-t-il déclaré lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale.
Ce projet était l'une des promesses électorales du nouveau président socialiste François Hollande lors de sa campagne pour l'Elysée.
"La République française est une terre d'immigration et d'intégration", a souligné M. Ayrault qui promet d'autres mesures pour faciliter l'intégration des étrangers en situation régulière, notamment en termes de sécurisation des titres de séjour ou d'accès à la nationalité française.
"Les étrangers qui aspirent à vivre durablement dans notre pays doivent accepter les droits et les devoirs qui lui sont associés. Ils doivent prendre leur part de l'effort d'intégration. Mais ils doivent aussi pouvoir accéder à la nationalité française lorsque, après plusieurs années sur notre territoire, ils manifestent solennellement leur désir d'être français, qu'ils respectent scrupuleusement nos valeurs et notamment celle de la laïcité", a-t-il soutenu.
La procédure de naturalisation, ainsi que des règles claires, seront redéfinies, selon lui, pour rendre cet accès possible.
S'agissant du cas des étudiants étrangers, il a assuré qu'"ils pourront s'engager dans une première expérience professionnelle, en France, après la fin de leurs études", comme en témoigne, dit-il, la circulaire adoptée dans ce sens le 31 mai dernier.
Cette circulaire venait abroger un texte controversé qui limitait les chances d'accès des diplô més étrangers au marché du travail, une année après son adoption sous le mandat de l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Il s'agit également de l'une des promesses de l'actuel locataire de l'Elysée lors de sa campagne électorale, marquant ainsi une rupture avec son prédécesseur qui faisait de la rigueur et de la maîtrise des flux migratoires son cheval de bataille.
En revanche, sur le registre de la lutte contre l'immigration irrégulière et les filières du travail clandestin, M. Ayrault a, aussi, plaidé pour une politique de "fermeté".
"Le droit s'appliquera pour les reconduites à la frontière", a affirmé le chef du gouvernement français qui rassure, toutefois, que "des régularisations pourront être autorisées après un examen individuel, en fonction de critères précis, objectifs et qui seront appliqués uniformément sur l'ensemble du territoire".
"Aucun enfant, aucune famille ne seront placés dans un centre de rétention", a-t-il dit.
De même, il a souligné que "le droit d'asile est un droit sacré, même s'il ne doit pas être détourné", assurant que "les demandeurs d'asile recevront une réponse dans des délais qui seront raccourcis".Haut du formulaire.
3/7/2012
Source : MAP

La 2ème caravane nationale de sensibilisation dans le domaine de la sécurité routière au profit des Marocains résidant à l'étranger (MRE) est arrivée, mardi au port de Tanger Med, afin de sensibiliser les MRE qui regagnent le pays aux dangers de la route et au contenu du nouveau code de la route.
La caravane, qui s'installera dans le complexe portuaire jusqu'à samedi prochain, est organisée par le Syndicat marocain des professionnels du transport (SMPT) en partenariat avec le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), sous le thème "les Marocains du monde, partenaires de la sécurité routière".
Cette initiative a pour but de communiquer avec les ressortissants marocains vivant à l'étranger et de les informer de tous ce qui concerne la circulation routière au Maroc, notamment par la distribution de dépliants contenant des informations utiles et des messages de sensibilisation sur la sécurité routière et le nouveau code de la route.
Cette deuxième édition, initiée sous l'égide du ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger, porte sur trois principaux axes, à savoir "la fatigue au volant", "la surcharge" et "l'excès de vitesse".
3/7/2012
Source : MAP

Le nombre d'immigrés en Allemagne a atteint un nouveau record : près de 960 000 personnes sont en effet venus s'installer en Allemagne en 2011, soit une augmentation de 20% par rapport à l'année précédente…Suite

Le gouvernement wallon s'est accordé mardi sur la mise en place d'un parcours d'intégration, a annoncé la ministre de l'Action sociale, Eliane Tillieux, en Commission du parlement. La première étape de ce dispositif, dite d'accueil, sera obligatoire.
Dans un délai de 3 mois qui suit son inscription dans une commune, la personne primo-arrivante devra se présenter dans un bureau d'accueil, en l'occurrence un Centre Régional d'Intégration (CRI), où lui sera dispensée une information sur les droits et devoirs de chaque personne résidant en Belgique. Un bilan social sera également réalisé qui portera sur les connaissances de la personne (langue française, formation professionnelle, diplômes) et une aide lui sera fournie pour l'accomplissement des démarches administratives.
Ce bilan réalisé, une convention personnalisée d'une durée de deux ans sera proposée si la nécessité d'une formation apparaît, en termes de connaissance du français, de citoyenneté ou d'insertion socio-professionnelle. Au terme de cette convention, le CRI délivrera une attestation de suivi.
Seule la première étape sera oligatoire. Une attestation sera remis à la personne qui a suivi le module d'accueil, obligatoire. Elle doit être transmise à la commune. Si ce n'est pas le cas, celle-ci enverra un premier rappel avant une sanction administrative.
3/7/2012
Source : 7sur7

Dans cet ouvrage paru sous forme d’entretiens, Marie Rose Moro, pédopsychiatre, chef de file de l’ethnopsychanalyse et de la psychiatrie transculturelle en France, propose de changer de regard et de considérer la diversité au sein des salles de classe comme un atout ...
Dans cet ouvrage paru sous forme d’entretiens, Marie Rose Moro, pédopsychiatre, chef de file de l’ethnopsychanalyse et de la psychiatrie transculturelle en France, propose de changer de regard et de considérer la diversité au sein des salles de classe comme un atout : "si on cessait de voir comme un problème la présence au sein de l’école française d’un nombre croissant d’enfants de l’immigration, qu’ils aient eux-mêmes migré, parfois seuls, ou bien qu’ils soient nés ici, chez eux, de parents venus d’ailleurs ?".
En dix chapitres, Marie Rose Moro examine successivement la place des différents acteurs de l’école d’aujourd’hui et leur rapport à la diversité : professeurs, directeurs, personnels non enseignants, parents et bien sûr élèves, les enfants migrants ou de parents immigrés demeurant au cœur de la réflexion.
De manière assez inattendue dans ce type d’ouvrage, la psychanalyste part de son propre vécu. Elle nous livre avec émotion ses souvenirs de fille d’immigrants espagnols, arrivée dans les Ardennes à l’âge de neuf mois, au début des années 1960. Ses parents fuyant le franquisme à la recherche de meilleures conditions de vie ne maîtrisent pas la langue française mais valorisent l’école et les chances de réussite et d’ascension sociale qu’elle représente. Ces pages permettent de mieux comprendre le parcours de l’auteure et au-delà de nombreuses générations d’enfants migrants, résumé par la formule "le savoir engage ceux qui y accèdent".
Un regard dans le rétroviseur de l’institution scolaire revient quelques décennies en arrière, lorsqu’aucun débat scientifique ni dispositif ne portait sur les enfants issus de l’immigration, malgré l’implication de quelques enseignants qui "avaient conscience du rôle social que pouvait jouer l’école comme lieu de savoir et de construction des liens, un lieu où s’élaborait le rapport à la société. Ils avaient aussi compris que cette dernière était en train de changer et que la migration faisait partie de ses évolutions majeures. (…) Ces instituteurs ne considéraient pas que l’on se déshabille de ses appartenances en entrant à l’école ni que l’on peut, du coup, faire classe à tous les groupes de la même manière" (p.18-19).
Pour la psychanalyste, au regard de son expérience professionnelle à l’hôpital Avicenne de Bobigny ou à la Maison de Solenn à Paris, exiger avec les meilleures intentions, au nom de l’égalité ou par crainte de stigmatisation, que les élèves oublient à la porte de l’école, toute référence à leurs appartenances identitaires, culturelles ou linguistiques est une gageure et peut même être vécu par les enfants migrants comme un renoncement voire une trahison. Ce serait oublier que l’identité de chacun est multiple, mouvante et représente une chance pour l’école. Il s’agit donc pour tous les élèves, quel que soit leur parcours, de "reconnaître que la diversité linguistique et culturelle est un atout et un facteur de créativité, (…) chercher à en tirer profit, individuellement comme collectivement" (p.68).
C’est aussi dans cette perspective que l’auteure déconstruit un certain nombre d’idées toutes faites. Elle revient sur la réussite des élèves issus de l’immigration, portés par le fort désir de réussite scolaire de leurs parents. Elle dresse un bilan pour le moins mitigé des dispositifs ZEP ou de la réforme de la formation des enseignants et défend les expérimentations de discrimination positive.
L’idée-force de l’ouvrage constitue un véritable plaidoyer pour une éducation à la diversité. Sans remettre en cause le modèle républicain scolaire français, son histoire et ses mérites, l’auteure avance plusieurs mesures concrètes. Parmi elles, l’enseignement à tous niveaux du fait migratoire : "Il faut apprendre aux élèves que la migration est un fait universel, qui a toujours existé, partout, même si certains peuples ‘bougent’ plus que d’autres, même si notre époque se caractérise par une accélération des flux migratoires" (p.87). La diversité linguistique est également défendue ardemment avec plusieurs pistes de mises en œuvre pédagogiques. C’est l’occasion de revenir sur un préjugé quant aux supposés effets néfastes du bilinguisme : avoir une autre langue maternelle que la langue française ne freine pas l’acquisition de cette dernière, au contraire : "c’est parce qu’on est à l’aise avec sa langue première qu’on s’investit sereinement dans la seconde" (p.117). Ainsi, "le bilinguisme, en ce sens, est un facteur protecteur de la langue française" (p.118).
C’est ainsi que l’école accomplira mieux ses missions : permettre à tous les élèves d’accéder aux savoirs, mettre en place des processus d’apprentissage dans un climat serein, pour acquérir plus de libertés.
3/7/2012, Peggy Derder
Source : Cité nationale de l’histoire de l'Immigration

L'Ined a mené une vaste étude statistique sur le sentiment de discrimination parmi les agents de la ville de Paris. Les salariés originaires d'Afrique et de l'outre-mer sont les plus touchés.
Quelle est l’ampleur du sentiment de discrimination au travail ? C’est à cette question que l’Institut national d'études démographiques (Ined) a tenté de répondre dans une enquête menée en collaboration avec la Ville de Paris. «C’est une étude assez inédite, car seules quelques entreprises, comme Axa, avaient travaillé en interne sur ces questions», explique Patrick Simon, qui a piloté l’enquête de l’Ined réalisée par Mireille Eberhard. «On a beaucoup parlé de diversité dans les entreprises privées comme publiques depuis 2004, détaille-t-il. Mais on manquait de données pour analyser l'évolution des carrières ou les expériences de discrimination en fonction de l’origine des salariés.»
Des questionnaires ont donc été envoyés à un échantillon représentatif de 10 000 agents, dont 4 700 ont répondu. Principale observation, selon l’Ined: «Les groupes exposés aux discriminations ressortent clairement des résultats: les femmes, les jeunes (35 ans et moins) et les agents originaires de l’outre-mer et d’Afrique (sur deux générations) déclarent plus d’expérience de discrimination que les autres agents.» Le détail.
Les agents d’origine africaine et d’outre-mer surreprésentés dans les emplois de catégorie C
Cette catégorie hiérarchique, la moins élevée dans la grille de la fonction publique, concerne environ 90% des originaires des départements d’outre-mer (DOM) et leurs descendants, et 80% des immigrés d’Afrique (72% de leurs descendants), contre 58% pour la population majoritaire. Un phénomène qui s’explique en partie par un moindre niveau de qualification au sein de ces populations. Mais pas uniquement, comme le note Patrick Simon. «Les descendants des originaires des DOM [les personnes nées en France mais dont au moins un des parents est né en outre-mer, ndlr] ont souvent un niveau de diplôme plus élevé que leurs parents. Pourtant, ils restent concentrés en catégorie C.»
Comment l’expliquer ? En partie par le fait que ces jeunes sont de plus en plus touchés par la surqualification. Ainsi, 71% des agents de moins de 35 ans occupent un poste inférieur à ce que leur niveau de diplôme pouvait laisser espérer. Autre souci, ces descendants des DOM ou d’immigrés connaissent un rattrapage après embauche moins rapide que les autres catégories de population. «Il est aussi probable que ces personnes exercent dans des métiers où la mobilité est plus faible, comme par exemple la propreté», souligne Patrick Simon.
Des évolutions de carrière inégalitaires
La population majoritaire «est proportionnellement plus nombreuse que les autres groupes à connaître une trajectoire catégorielle ascendante (18%)», écrit l’Ined. Cette possibilité d’ascenseur social concerne moins les descendants d’origine africaine (9%) ou d’outre-mer (5%). Les femmes, de manière générale, sont également défavorisées dans ce domaine.
Dans la fonction publique, les concours internes permettent une évolution. «On se rend compte qu’un nombre plus élevé d’originaires des DOM se présentent, mais qu’ils ont aussi un taux d'échec supérieur à la moyenne», précise Patrick Simon. Ainsi, seuls 41% des natifs d’outre-mer ayant présenté un concours ont été admis, quand le taux de succès pour l’ensemble des agents de la ville est de 54%.
La perception des discriminations
Trois types de questions ont été soumises aux agents interrogés: 1/ Pensez-vous que des discriminations peuvent survenir dans les services de la Ville de Paris ? 2/ Avez-vous été témoin de discriminations ? 3/ Avez-vous été victime de discrimination ?
Première observation, les agents interrogés sont plus nombreux à penser que des discriminations en raison de l’origine ou la couleur de peau peuvent survenir en France (77%) qu’au sein des services de la mairie (44%). «C’est l’idée que les discriminations existent, mais pas dans son entreprise», estime Patrick Simon. A noter toutefois que 38% des enquêtés n’ont pas souhaité s’exprimer sur cette question. «Il peut y avoir une certaine gêne. On s’imagine que c’est possible, mais on ne s’autorise pas à le dire.»
Passons aux expériences plus directes de discriminations. 29% des agents interrogés (soit 1 300 personnes) rapportent avoir vécu personnellement au moins une discrimination. «Avec un niveau d’environ 40% d’expérience de discrimination, les répondants issus des minorités visibles font des déclarations nettement supérieures aux autres groupes, qui se situent un peu en-dessous de 30%», juge l’Ined. Les motifs avancés sont, dans l’ordre : l'âge, l’origine et la couleur de peau, et enfin le sexe. Un quart des agents déclarent par exemple avoir vécu des insultes ou attitudes hostiles. Dans 51% des cas, leurs auteurs sont des collègues de travail.
Prenant connaissance de ces résultats, la ville de Paris a annoncé qu’elle allait «renforcer son plan d’action de lutte contre les discriminations». Elle compte aussi réviser certains concours «dont les épreuves peuvent être encore trop académiques», mieux représenter la diversité dans les postes de direction, et informer davantage sur les voies de recours pour les victimes de discrimination.
3/7/2012, Par SYLVAIN MOUILLARD
Source : Libération

Pour approuver le droit de vote des étrangers aux élections locales, il faut modifier la constitution, et donc convaincre les trois cinquièmes du Sénat et de l'Assemblée réunis en Congrès, ou organiser un référendum.
Jean-Marc Ayrault a confirmé sa volonté d'instituer le droit de vote des étrangers en situation régulière pour les élections municipales. Mais le gouvernement n'est pas certain de faire aboutir la réforme.
Accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales exige de réviser l'article 3 de la Constitution, qui dispose que seuls sont électeurs «tous les nationaux français majeurs des deux sexes». Une telle réforme suppose d'abord que l'Assemblée nationale et le Sénat adoptent, dans les mêmes termes, le projet de loi constitutionnelle que va déposer le gouvernement. À cette première étape de la procédure, la majorité absolue suffit, dans chacune des Assemblées, pour approuver le texte. Ayrault devrait donc franchir ce premier obstacle sans difficulté, puisque la gauche dispose d'une telle majorité absolue au Palais Bourbon et au Sénat.
Les choses sont plus incertaines ensuite. Une fois le projet de loi constitutionnelle adopté par les deux Assemblées, il doit être entériné par les députés et les sénateurs réunis en Congrès à Versailles à la majorité qualifiée des trois cinquièmes. Ou par référendum.
Or, la gauche ne dispose pas d'une telle majorité qualifiée aujourd'hui. Ayrault espère réussir à obtenir le soutien d'un certain nombre de parlementaires du centre, voire de droite. Si «le compte y est», François Hollande pourra convoquer le Parlement en Congrès à Versailles et faire adopter cette réforme. Dans le cas contraire, le président devra soit renoncer soit soumettre le projet de loi constitutionnelle aux Français par référendum. Le 2 mai, lors du débat télévisé de l'entre-deux-tours, Hollande avait annoncé qu'il organiserait un référendum sur ce sujet s'il ne pouvait pas réunir une majorité des trois cinquièmes à Versailles.
03/07/2012,  Guillaume Perrault
Source : Le Figaro

Le ministre de l'Intérieur a rappelé mercredi sur Europe 1 que les reconduites à la frontière se poursuivaient mais sur la base de "critères".
"A partir du moment où il y a des régularisations et nous allons préciser dans une circulaire les critères de ces régularisation, il y a aussi des refus. S'il y a des régularisation sur la base de critères, il y a aussi des reconduites à la frontière. Je veux une politique d’immigration concernée par cette volonté d’apaisement et de responsabilité", a souligné Manuel Valls.
"C'est un sujet extrêmement sensible qui a été et est souvent utilisé dans le débat politique. Je veux mettre moi aussi à la fois de la fermeté, de la règle, sortir de l'arbitraire et de l'injustice. La politique d'immigration doit sortir de débat et de la confrontation politique. Il faut qu'elle soit comprise à la fois par les immigrés mais aussi par nos compatriotes", a insisté Manuel Valls.
4/7/2012
Source : Europe1

A l'heure où le G20 tente de gérer la crise qui frappe l'Europe, la communauté marocaine de l'étranger lance un SOS aux autorités du Royaume. De tout le Vieux Continent, c'est surtout en Espagne que le chômage de masse gagne les MRE. L'enjeu économique est de taille pour le Maroc, qui compte sur leurs transferts de devises. Quel rôle doit-il jouer pour prévenir un éventuel retour…Suite

Ce week-end, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) organise à Salé une série de projections cinématographiques destinées au grand' public. Le Soir échos a donné la parole à Marc Fawe, chargé des relations extérieures au UNHCR…Suite

Les immigrés au Maroc ne veulent plus accepter de travailler dans des conditions précaires et être exploités par leur employeur. Le 1er mai dernier, ils ont exprimé cette revendication durant les défilés des syndicats. Pour se doter d'un cadre réglementaire, ils ont décidé de réclamer leurs droits sous la bannière de l'Organisation Démocratique du Travail (ODT)…Suite

Placée annuellement sous la Présidence effective de S.M. le Roi Mohammed VI, l'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger ~Marhaba 2012- a débuté mardi 5 juin 2012. La fin du mois de juin et le début de juillet constituent le pic des arrivées des MRE. Récit d'une journée à l'aéroport de Casablanca en compagnie des assistantes sociales de la Fondation Mohammed V pour la solidarité…Suite

L’amnistie concerne les étrangers qui séjournent illégalement depuis au moins le 20 décembre 2007, ainsi que ceux qui se sont vu refuser le statut de réfugié avant le 1er janvier 2010.
Quelque 8 500 immigrés clandestins ont demandé la légalisation de leur séjour en Pologne dans le cadre d’une amnistie proposée pendant six mois jusqu’au 1er juillet, a annoncé lundi le ministère de l’Intérieur.
2 300 personnes, dont 944 Ukrainiens, 611 Vietnamiens et 338 Arméniens, ont déjà obtenu des décisions positives, a précisé le ministère.
«Des personnes qui depuis 4 ans vivaient illégalement en Pologne auront enfin la possibilité de travailler légalement, d’envoyer leurs enfants à l'école, d’avoir un domicile fixe et de ne plus être victimes de divers abus», a déclaré dans une interview radiodiffusée le préfet de Varsovie, Jacek Kozlowski.
«Selon nos estimations, près de 25% des demandes sont toutefois refusées. Il s’agit en particulier d’immigrés clandestins vivant dans d’autres pays de l’UE et venus exprès en Pologne pour y obtenir la légalisation de leur séjour, souvent par groupes organisés», a-t-il ajouté.
Le nombre total d’immigrés illégaux en Pologne est officiellement estimé à entre 50 000 et 70 000.
Lancée le 1er janvier, l’amnistie concerne les étrangers qui séjournent illégalement en Pologne depuis au moins le 20 décembre 2007, ainsi que ceux des immigrés illégaux qui se sont vu refuser le statut de réfugié avant le 1er janvier 2010 mais sont restés sur le territoire polonais.
Le nombre de demandeurs dans le cadre de cette amnistie est nettement supérieur aux chiffres réunis des candidats aux deux amnisties précédentes, de 2003 et de 2007-2008, a souligné Kozlowski.
Les bénéficiaires de l’amnistie auront droit à un permis de séjour pour deux ans, pendant lesquels ils seront autorisés à travailler.
Selon les statistiques officielles, la Pologne, pays membre de l’Union européenne depuis 2004, compte par ailleurs près de 100 000 résidents étrangers légaux.
2/6/2012
Source : Libération/AFP

L'Association nationale des directeurs des ressources humaines propose de rendre trois jours fériés chrétiens «volants» afin de permettre aux salariés d'autres confessions de fêter leurs événements religieux. Une idée qui rencontre un certain scepticisme.
 Qu’est-ce qui est proposé ?
L’idée de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) est de banaliser trois jours fériés d’origine chrétienne - la Pentecôte, l’Ascension et l’Assomption (le 15 août). «Nous visons à mettre en débat cette question, car il est évident que ce type de mesure ne peut se faire sans concertation, explique Pascal Bernard, vice-président de l’ANDRH et président de la commission «Egalité professionnelle et diversité». Nous souhaitons favoriser la liberté de conscience et de conviction, tout en garantissant la neutralité de l’entreprise et la laïcité.»
«Il ne s’agit pas de savoir qui, dans une entreprise, est de quelle religion, mais il est important que chacun se sente respecté», indique-t-il. Selon lui, une telle mesure garantirait «une meilleure cohésion sociale», et un «équilibre entre vie privée et vie de l’entreprise, qui est fondamental pour que les salariés se sentent bien». Et, donc, qu’ils soient productifs.
Les fêtes de Noël, le lundi de Pâques et la Toussaint ne seraient pas concernés, en raison de «leur forte dimension sociétale».
 Quelle mise en œuvre ?
«Il faut, sur ce sujet, une concertation, une discussion très large ; nous voulons prendre le temps de faire les choses correctement», précise d’emblée Pascal Bernard.
L’ANDRH propose une négociation par branche professionnelle, et la prise en compte des régions où les demandes sont les plus importantes, comme l’Ile-de-France. Les nouvelles dates possibles pour prendre ces jours fériés seraient discutées au mois de janvier de chaque année.
Outre la question religieuse, cette proposition permettrait, d’après l’ANRDH, de mieux gérer les absences et d’éviter les départs massifs en week-end, en particulier au mois de mai. «Certains secteurs se prêtent bien à la régulation d’activité, et d’autres, pas. Par exemple, certains services publics, ou certaines usines, fonctionnent en continu», relève Pascal Bernard. L’ANDRH préconise la menée d’une expérimentation.
Est-ce que le débat est nouveau ?
Non. Eva Joly, alors candidate à l’élection présidentielle, avait déjà proposé de rendre fériées deux journées supplémentaires, pour permettre aux musulmans et aux juifs de fêter l’Aïd et Yom Kippour. L’idée avait provoqué un tollé.
La candidate d'Europe Ecologie-les Verts reprenait une idée, librement adaptée, de 2003, proposée par le chercheur Patrick Weil et adoptée par la commission Stasi. «Nous souhaitions introduire ce que nous appelions des "journées alternatives", c'est à dire laisser au choix des salariés la date d'un jour férié : la Pentecôte, une fête d'une autre religion, ou, pour les athées, la possibilité de prendre un long week-end en septembre plutôt qu'en mai par exemple», explique Patrick Weil.
Avec un double avantage, selon le chercheur du CNRS : d'abord, «en accord avec le caractère privé de la religion, dont je rappelle qu’il est inscrit dans la loi, les croyants n'auraient pas à se déclarer comme tels - ce que seuls les chrétiens n'ont pas à faire aujourd'hui pour pratiquer leur religion». Ensuite, les entreprises gagneraient en productivité, puisque tous les salariés ne seraient pas absents en même temps.
Qu’en est-il des fêtes religieuses au travail aujourd’hui ?
Onze jours fériés sont définis par le Code du travail. Six sont d’héritage chrétien : le lundi de Pâques, l’Ascension, le lundi de Pentecôte, l’Assomption (15 août), la Toussaint, et Noël.
Il n’existe pas de disposition, dans le Code du travail, spécifique aux absences liées à la pratique religieuse. Mais dans le secteur public, les chefs de service sont invités (par une circulaire datant de 1967) à autoriser une absence pour ce motif, dans la mesure où elle «demeure compatible avec le fonctionnement normal du service». Tous les ans, une nouvelle circulaire vient préciser la liste et les dates des fêtes concernées. Dans le secteur privé, les conventions collectives et accords d’entreprise sont variables.
En outre, un salarié dispose en moyenne de vingt-cinq jours de congés payés, et d’une dizaine de jours de RTT chaque année.
Quelles difficultés cela peut-il poser ?
Si les jours possiblement fériés sont décidés en début d’année, cela risque de poser problème pour les musulmans, car le jour exact de la fin du Ramadan n’est connu que quelques jours à l’avance. Dans un communiqué, le Conseil français du culte musulman (CFCM) préconise «la mise en place d’un calendrier lunaire basé sur le calcul scientifique (qui) permettrait aux administrations et aux entreprises de mieux prendre en compte les demandes d’absence».
La mise en place d'une telle mesure pourrait également se révéler inégale entre grosses entreprises et PME.
Quelles sont les réactions dans le monde religieux ?
Tous les responsables religieux ou communautaires se réjouissent que l’ANDRH se soucie du respect des convictions religieuses de chacun. Mais les applaudissements s’arrêtent là, pour faire place à un certain scepticisme.
Le CFCM s’est déclaré, dans un communiqué, plus favorable à une «meilleure utilisation du dispositif actuel, qui donne aux fonctionnaires et aux salariés l’autorisation de s’absenter lors des jours de fêtes religieuses non fériées» qu’à la proposition de l’ANDRH.
Pour Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le système de jours fériés actuel «n’est pas plus logique qu’un autre, mais il repose sur un héritage historique auquel il faut s’adapter». Il se dit également satisfait de l’attention portée «à la vie des gens», mais prévient : «Cela serait ennuyeux que ça devienne une revendication systématique, ou une exigence qui divise les salariés. Il ne faut pas non plus que cela soit considéré comme une obligation : tout ce qui peut favoriser le communautarisme est à bannir absolument.»
La Conférence des évêques de France explique, via son service de presse, qu’elle «reste attachée aux valeurs chrétiennes et ne souhaite faire aucune concession sur les jours fériés. Mais [qu’elle] n’est pas responsable du calendrier».
La Fédération protestante de France n’a pas encore pris position.
2/7/2012, Par KIM HULLOT-GUIOT
Source : Libération.fr

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