C'est un beau souvenir d'avoir travaillé à l'Assemblée nationale", lâche Ousmane, 35 ans, travailleur sans papiers malien qui a précieusement gardé le badge que les services de sécurité du Palais Bourbon lui avaient établi pour pouvoir accéder au chantier du 101, rue de l'Université à Paris (7e arrondissement). Ousmane a travaillé un an, sous un nom d'emprunt de la fin 2006 à fin 2007 sur ce chantier de rénovation. Sous les ors de la République bien que sans papiers.
Ousmane et deux autres de ses collègues, tous employés comme intérimaires par la même entreprise de BTP, devaient témoigner, mercredi 13 janvier, lors d'une conférence de presse organisée par les 11 syndicats et associations soutenant l'actuel mouvement des travailleurs sans-papiers.
Ils devaient être entourés de six députés de gauche, dont Noël Mamère (Verts), Sandrine Mazetier (PS), Patrick Braouzec (PCF) ainsi que d'une députée UMP, Françoise Hostalier. Le MoDem, bien qu'absent, s'associe à la démarche.
"POURQUOI PAS ENVISAGER UNE MISSION D'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE"
Mme Hostalier avoue que son groupe parlementaire n'était "pas chaud" pour qu'elle soit présente. Mais la députée UMP du Nord était décidée à y participer "sans a priori", elle dont le mari, qui travaille dans le BTP, a déjà été confronté à de tels "problèmes". "Cela mérite d'entendre des témoins, de comprendre, et voir ce que nous, législateurs, pourrions faire, relève-t-elle. Pourquoi pas envisager une mission d'enquête parlementaire pour entendre les administrations, les secteurs et les personnes concernées?"
Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, se dit lui "scandalisé par l'amalgame" qui serait fait à cette occasion entre l'Hémicycle et l'emploi de sans-papiers. "Comme toute institution publique, l'Assemblée nationale vérifie tous les marchés qu'elle passe !, s'insurge-t-il. Si après les sociétés utilisent des sous-traitants, nous n'avons pas les moyens de tout vérifier."
Ousmane raconte que fin 2006 il travaillait sous son vrai nom avec une fausse carte de séjour. Fausse carte que les services de l'Assemblée ont tout de suite détectée. "Mais le chef de chantier m'a dit : “On a besoin de toi. Essaye de trouver la carte de quelqu'un d'autre”", explique-t-il. Ousmane est ainsi revenu avec la carte d'un autre et comme salarié d'une autre société d'intérim.
"Il ne s'agit en aucune façon de mettre en cause l'Assemblée nationale, ni même de demander une régularisation générale de tous les sans-papiers", relève la députée PS Sandrine Mazetier. Par sa présence, le PS entendait avant tout apporter son soutien aux 6 000 sans-papiers actuellement en grève, "qui travaillent depuis des années en France et ne demandent qu'à recouvrir leurs droits".
Et Mme Mazetier de dénoncer "l'hypocrisie de la société française". "Aujourd'hui, il n'y a pas un grand chantier du BTP où il n'y ait pas de sans-papiers !" souligne-t-elle.
Source : Le Monde
La proposition du PS sur le droit de vote des étrangers aux élections locales provoque des remous dans les rangs de la majorité. Alors que Besson se dit favorable à long terme, Chatel et Lemaire insistent sur le lien entre le vote et la citoyenneté.
Le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Education, Luc Chatel, a annoncé mercredi 13 janvier qu'il n'était "pas question" d'accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales.
"Il n'est pas question de mettre en place le vote des étrangers aux élections locales", a déclaré Luc Chatel sur RFI, au lendemain de l'annonce par le Parti socialiste du dépôt d'une proposition de loi dans ce sens à l'Assemblée nationale.
"Nous considérons que ce droit de vote est étroitement liée à la citoyenneté", a justifié le porte-parole du gouvernement.
Pas un engagement de campagne
Proche de Nicolas Sarkozy, Luc Chatel a rappelé que le chef de l'Etat, qui s'était également déclaré en faveur du droit de vote des étrangers avant la présidentielle, n'avait finalement pas retenu cette option dans ses engagements de campagne.
"Nicolas Sarkozy avait évoqué dans un ouvrage, il y a plusieurs années avant la campagne présidentielle, son opinion, son avis personnel sur ce sujet, mais il avait bien expliqué en 2007 qu'il ne souhaitait pas voir figurer cette proposition dans son programme présidentiel car il estimait que le temps n'était pas venu et que ce n'était pas d'actualité", a déclaré le porte-parole du gouvernement. Le ministre de l'Immigration Eric Besson s'est lui aussi déclaré favorable à ce droit mais "à long terme".
Lien entre citoyenneté et droit de vote
Le ministre de l'Agriculture Bruno Lemaire, s'est lui aussi déclaré opposé à ce droit. Il a jugé ce débat "pas responsable", estimant nécessaire de garder "le lien avec la citoyenneté".
"Je crois que c'est très important et que c'est la sagesse que s'en tenir au lien entre citoyenneté et droit de vote", a déclaré Bruno Lemaire sur France 2.
Estimant que "le droit de vote est quelque chose d'essentiel dans la vie démocratique" et "qu'il ne faut pas le banaliser", le ministre estime que ce lien est "le critère le plus solide".
"Ont droit de vote en France tous ceux, pour les élections nationales, qui ont la citoyenneté française, et pour les élections locales, tous ceux qui ont la citoyenneté européenne, ce qui est déjà à mon avis une avancée majeure et significative", a-t-il poursuivi.
Débat sorti du chapeau du PS
Le ministre s'est également étonné que le "Parti socialiste sorte ce débat de son chapeau à quelques mois des régionales".
La patronne du PS, Martine Aubry, a annoncé mardi le dépôt d'une proposition de loi en faveur du droit de vote des étrangers, hors Union européenne, aux élections locales.
"Personnellement, je ne trouve pas cela responsable de sortir cela au moment où nous débattons de toute sorte d'autres choses", a observé Bruno Lemaire.
"La population française n'y est pas favorable"
A l'instar du président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, le ministre du Budget Eric Woerth s'est prononcé contre l'octroi de ce droit, affirmant "que la population française n'y est pas favorable".
"Moi je ne suis pas favorable à cela parce que la population française n'y est pas favorable", a déclaré sur LCI Eric Woerth.
"Il peut y avoir débat, il y a toujours débat et c'est bien naturel", a poursuivi le ministre qui est également trésorier du parti présidentiel. "Je ne suis pas favorable à cela, l'UMP n'est pas favorable à cela non plus", a-t-il insisté.
"La liberté d'écrire ce qu'on souhaite"
Il n'a toutefois pas condamné le fait que le ministre chargé de l'Immigration Eric Besson, un transfuge socialiste devenu secrétaire général adjoint de l'UMP, se soit déclaré en faveur de ce droit dans un livre.
"On n'a jamais tort d'écrire quoi que ce soit, il y a quand même la liberté d'écrire ce qu'on souhaite", a assuré Eric Woerth, soulignant que son collègue avait exprimé "une opinion à long terme", a-t-il souligné.
Transfuge du PS devenu secrétaire général adjoint de l'UMP, Eric Besson, a estimé dimanche qu'il fallait "aller à terme" vers le vote des étrangers, fixant comme horizon les "dix ans à venir".
Mardi, il a confirmé sa position "à titre personnel", tout en estimant "contreproductif" d'"agiter (...) ce débat" en "période de tension".
Source : Le Nouvel Observateur
Un tribunal d'Amsterdam a rejeté mercredi une requête du député d'extrême droite néerlandais Geert Wilders, réalisateur du film anti-islam "Fitna", contre l'acte d'accusation du parquet qui le poursuit notamment pour incitation à la haine raciale.
La requête de M. Wilders, qui conteste les poursuites dont il fait l'objet, est "non recevable", a indiqué le tribunal dans un communiqué publié mercredi soir.
M. Wilders, 46 ans, est accusé d'avoir insulté les musulmans et d'avoir incité à la haine et à la discrimination à leur égard pour avoir comparé le Coran au "Mein Kampf" d'Adolf Hitler, selon l'acte d'accusation dont l'AFP a obtenu une copie.
Il est également poursuivi pour incitation à la haine et à la discrimination envers les personnes d'origine étrangère, notamment marocaine, pour des propos tenus dans la presse et sur internet.
Le fondateur et chef du Parti de la liberté (PVV, 9 députés sur 150) comparaîtra le 20 janvier à Amsterdam pour une audience de procédure préalable à son procès, dont la date n'est pas encore fixée. Il encourt jusqu'à un an de prison ferme ou 7.600 euros d'amende.
M. Wilders avait mis en ligne, en mars 2008, un film de 17 minutes intitulé "Fitna" ("Discorde" en arabe), destiné à montrer ce qu'il considère comme le caractère "fasciste" du Coran.
Le 21 janvier 2009, la cour d'appel d'Amsterdam avait ordonné au parquet d'engager des poursuites contre M. Wilders, qui dénonce un "procès politique".
Des dizaines de plaintes avaient été déposées contre le député, mais le parquet national des Pays-Bas avait estimé en juin 2008 que son film, comme ses déclarations à la presse, ne justifiaient pas des poursuites. Selon lui, ils s'inscrivaient "dans le cadre du débat public".
Des plaignants avaient alors fait appel.
Source : AFP/La Croix
Le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur a eu, mercredi à Algésiras (Sud de l'Espagne), une intense activité axée sur différents aspects concernant les marocains établis dans cette ville et sa région.
Ainsi, M. Ameur a tenu une réunion de travail avec des représentants des autorités locales, notamment le maire d'Algésiras, M. Tomas Herrera, le sous-délégué du gouvernement andalou dans cette ville, Rafael Pelayo, le président de l'Autorité portuaire de la baie d'Algésiras, M. Manuel Moron Ledro et le coordonateur de l'Administration générale de l'Etat, M. José Andrés Hoyo Del Moral.
M. Ameur a qualifié d"'importante" cette réunion, ajoutant qu'elle a été marquée par une convergence de vues sur l'ensemble des questions abordées.
"Nous avons convenu de la mise en oeuvre de plusieurs actions en faveur des Marocains résidant à l'étranger (MRE) aussi bien en Espagne que dans le Royaume", en partenariat également avec les différentes institutions et ONG chargées des sujets ayant trait à l'immigration, a-t-il souligné dans une déclaration à la MAP à l'issue de cette réunion.
M. Ameur a fait savoir, par ailleurs, que le représentant du gouvernement central à Algésiras a confirmé, lors de cette réunion, l'orientation des autorités espagnoles vers un traitement de souplesse avec les demandes de renouvellement des titres de séjours des Marocains qui se sont retrouvés au chômage à cause de la crise économique et la prise en considération de leur situation.
Le maire d'Algésiras, M. Tomas Herrera, a qualifié cette réunion de "positive", soulignant que la communauté marocaine établie dans cette ville et sa région fait preuve d'une parfaite intégration et entretient d'excellentes relations avec la société d'accueil.
Il s'est félicité de la coopération existant dans les domaines économique, culturel, social et de formation, entre des institutions à Algésiras et des partenaires aux Maroc, plaidant pour le développement et la redynamisation de cette coopération.
M. Herrera a fait part, dans ce sens, de la volonté de la ville d'Algésiras d'établir un jumelage avec l'une des villes marocaines.
Le président de l'Autorité portuaire de la baie d'Algésiras, M. Manuel Moron Ledro, a mis l'accent, pour sa part, sur la grande collaboration entre les autorités espagnoles et marocaines pour la réussite de l'Opération Transit des MRE.
Le ministre marocain s'est réuni également avec des acteurs sociaux à Algésiras actifs notamment dans les domaines de l'immigration, de la femme et de l'enfance.
Lors de cette réunion, M. Ameur a fait part de la volonté et de la disposition de son département de mettre en place un plan d'action avec les fondations et institutions actives dans ces champs d'action, qui pourra déboucher sur des accords de partenariats.
Il a mis en exergue, à ce propos, la possibilité de l'organisation d'événements visant à expliquer aux MRE les dispositions du code de la famille et la création de bibliothèques destinées aux enfants marocains issus de l'immigration qui disposeront d'ouvrages et de revues à même de contribuer au renforcement de leurs liens avec le Maroc.
Les représentants des associations et institutions ayant pris part à cette rencontre ont présenté au ministre marocain un aperçu sur les différentes actions entreprises en faveur des MRE, notamment des enfants et des femmes, et des projets de coopération avec des partenaires marocains notamment dans le nord du Royaume.
M. Ameur a effectué, par la même occasion, une visite au port d'Algésiras, une infrastructure par où transite la plus grande partie de la communauté marocaine à l'étranger pour passer leurs vacances au Royaume.
Il a visité également le siège de la Fondation des deux rives qui réalise plusieurs projets de coopération dans le domaine culturel avec des partenaires marocains.
Ces activités se sont déroulées en présence du consul général du Royaume à Algésiras, M. Sellam Berrada.
M. Ameur effectue du 10 au 17 janvier une visite de travail en Andalousie, à Valence et en Catalogne, qui s'inscrit dans le cadre des rencontres institutionnelles de communication avec les MRE, menées pour s'enquérir de leurs conditions et les informer des actions entreprises en leur faveur, ainsi que des derniers développements de la cause nationale.
Source : MAP
Mercredi, Frédéric Lefebvre (UMP) affirmait que les Français ne veulent pas en entendre parler aujourd'hui, après que le PS eut proposé mardi une loi du PS en ce sens.
55% des Français sont favorables au vote des étrangers (hors UE) aux élections locales, tandis que 42% y sont opposés, selon un sondage CSA pour le Parisien-Aujourd'hui en France publié jeudi.
23% sont très favorables et 32% assez favorables à l'extension du droit de vote pour les élections locales, c'est-à-dire municipales, cantonales et régionales. 20% y sont assez opposées et 22% très opposées.
77% des personnes favorables sont des sympathisants de gauche contre 28% de sympathisants de droite.
Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, avait affirmé mercredi que la majorité entendait «respecter» la position des Français qui ne veulent pas «entendre parler aujourd'hui» de l'octroi du droit de vote aux étrangers.
La première secrétaire du PS Martine Aubry a annoncé le dépôt à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi sur la question du vote, prenant au mot le ministre de l'Immigration Eric Besson, qui s'y est récemment déclaré favorable à long terme.
La patronne du PS a aussi interpellé Nicolas Sarkozy, qui s'était également prononcé en faveur du droit de vote des étrangers lors de la campagne présidentielle en 2007, sans toutefois retenir cette option dans son programme.
L'idée d'accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales ne date pas d'hier, puisqu'elle faisait déjà partie des 110 propositions de François Mitterrand pour la présidentielle de 1981. Une fois au pouvoir, le président socialiste avait jugé que le pays n'était pas prêt à cette réforme.
Le député UMP Thierry Mariani a reproché mardi à la gauche de «raviver les tensions» à des fins électoralistes, accusant le PS de ressortir «les vieilles ficelles qui ont fait le succès de Mitterrand».
Source : AFP/Libération
Le film marocain "Marock", de la réalisatrice Laila Marrakchi, sera projeté dans le cadre du cycle du cinéma "l'amour dans le cinéma arabe", organisé dans les villes d'Almeria et Grenade (sud de l'Espagne) du 8 janvier au 22 février prochain.
Cette manifestation, initiée par la Casa Arabe (la Maison Arabe) en collaboration avec la Filmothèque d'Andalousie, sera marquée par la projection d'autres films comme "Dunia" de Jocelyne Saab (Liban), "Rouge Oriental" de Raja Amari (Tunisie), "Insomnie" de Salah Abou Seyf (Egypte) et "Un verre et une cigarette" de Niazi Mustapha (Egypte).
Créée en 2006, la Maison Arabe vise à promouvoir le dialogue et le débat entre le monde arabe et l'Espagne tout en améliorant les échanges culturels entre les deux civilisations.
Elle vise également à renforcer les liens hispano-arabes à travers des activités académiques, politiques, économiques, culturelles et éducatives.
Source : MAP
Après avoir jalonné l'actualité politique durant pratiquement toute l'année 2009, le thème de l'immigration se trouve projeté, dès le début de cette année 2010, au devant de la scène en Italie où les événements de Rosarno, en Calabre (Sud), viennent rappeler que le dossier est loin d'être clos et qu'il est promis, en cette année d'élections régionales, à nourrir encore les débats entre protagonistes politiques.
Entre une gauche se voulant plus humaniste dans le traitement de la question de l'immigration et une certaine droite qui en fait un cheval de bataille dans sa quête de plus d'audience, l'Italie, pays lui-même de tradition migratoire, vient en effet de vivre à Rosarno un épisode douloureux qui n'a pris fin qu'au prix de "l'exil forcé" -comme certains l'ont qualifié- de centaines d'immigrés convoyés, sous bonne escorte, vers divers centres d'hébergement de la Péninsule.
A fleur de peau devant un phénomène qui à l'évidence dérange, une partie de la population de cette petite ville de 15.000 habitants n'est pas allée de main morte pour punir cette frange d'immigrés, originaires principalement d'Afrique sub-saharienne, qui a osé, de manière il est vrai non dépourvue de violence, marquer sa colère après avoir été la cible, jeudi dernier, de tirs de fusils à air comprimé.
L'acharnement manifesté deux jours durant à l'endroit des immigrés, dont 31 ont été blessés (deux l'ont été grièvement par des coups de barres de fer), a été tel qu'ils n'avaient d'autre solution que de quitter la région.
Pourtant et malgré leur statut officiel de clandestins passibles, depuis l'été dernier, d'une amende pouvant aller jusqu'à 10.000 euros assortie d'une expulsion immédiate, ces immigrés, qui vivaient dans des conditions inhumaines, étaient d'un grand bénéfice pour les plantations agricoles de la région où ils étaient employés essentiellement dans la collecte d'agrumes moyennant un salaire de misère (25 euros la journée). Les premiers à devoir pâtir de leur départ sont les propriétaires de ces plantations dont certains ont déjà menacé de laisser leurs cultures à l'abandon.
Selon les observateurs, l'exploitation des immigrés faisait tenir debout un secteur déjà en crise, car les marges des cultivateurs ont fondu comme dans d'autres régions du sud de l'Italie.
A présent, beaucoup d'habitants de Rosarno pensent que le départ des immigrés marque la fin de la production d'agrumes dans la région.
Quoiqu'il en soit, ces incidents, dans lesquels 19 des policiers et 17 des habitants italiens de Rosarno ont été également blessés, ont ravivé le débat sur l'immigration en Italie alors que les forces politiques affutent leurs armes en prévision des élections régionales de mars prochain.
Pendant que l'opposition crie au racisme et à la xénophobie, le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, qui appartient au parti anti-immigrés, la Ligue du Nord, s'est félicité que les autorités aient "brillamment résolu le problème d'ordre public" qui s'était posé à Rosarno.
Ne retenant que la dimension emploi, Roberto Calderoli, un ministre issu également de la Ligue du Nord, a considéré, pour sa part, que "le travail doit revenir aux Italiens, pas aux immigrés" dans ce Sud de l'Italie où le taux de chômage tourne autour de 18 pc.
Des spécialistes des questions d'immigration tirent à cet égard la sonnette d'alarme sur la banalisation d'un "racisme institutionnel" de la part d'hommes politiques, en particulier de la Ligue du Nord.
Réagissant aussi aux événements de Rosarno, le pape Jean Paul II a lancé un appel à la tolérance envers les immigrés.
"Un immigré est un être humain, différent par son origine, sa culture et sa tradition, mais il est une personne qui jouit de droits et devoirs et qui doit être respectée", a-t-il notamment souligné.
Quelque 4.000 immigrants clandestins sont employés en Calabre, la plupart en tant que journaliers pour collecter les récoltes de fruits et légumes. Beaucoup vivent sans eau ni électricité dans des usines ou entrepôts désaffectés.
Estimant à 50.000 le nombre de travailleurs immigrés vivant en Italie dans des logements insalubres similaires à ceux de Rosarno, le principal syndicat du pays, la Cgil a dénoncé, en outre, l'emprise de la mafia, surtout dans le sud du pays, sur ces immigrés massivement employés dans l'agriculture.
"La mafia qui contrôle le territoire, exploite les immigrés avec cynisme et une détermination impitoyable. Les cerveaux criminels savent que les immigrés clandestins ne peuvent même pas tenter de se rebeller car ils sont privés de documents d'identité et donc de la protection de l'Etat", a déclaré à ce sujet don Luigi Ciotti, le fondateur de l'association antimafia Libera au quotidien "La Stampa".
Le feuilleton immigration continue donc en Italie en ce début de 2010. L'un de ses derniers épisodes remonte à vendredi dernier lorsque le gouvernement italien a annoncé sa décision de limiter à 30 pc au maximum le nombre d'élèves étrangers toléré dans les classes des écoles primaires et secondaires de la Péninsule à compter de la rentrée 2010-2011.
Les autorités italiennes expliquent officiellement cette mesure par la nécessité de mieux intégrer les enfants d'immigrés dans la société italienne et d'éviter qu'ils ne se retrouvent dans des classes ghettos, uniquement composées d'étrangers.
C'est dire que le début de cette année augure d'autres épisodes dans un feuilleton aux péripéties incertaines et dont l'une des étapes marquantes en 2009 s'était traduite par les refoulements sans ménagement en pleine mer d'embarcations chargées de clandestins interceptées au large des côtes italiennes sans considération de la présence ou non à leur bord de demandeurs d'asile potentiels.
Source : MAP
Un centre d'information et de conseils à l'emploi au profit des immigrés marocains résidant en Espagne, a été inauguré, mardi à Madrid.
Créé à l'initiative de l'Association des travailleurs immigrés marocains en Espagne (ATIME), la Fondation Esplai et Microsoft en collaboration avec le ministère espagnol du travail et de l'immigration, le centre, se propose d'offrir aux immigrés, principalement Marocains, ayant perdu leur travail en raison de la crise économique qui frappe de plein fouet l'Espagne, des formations et des conseils pour trouver un nouvel emploi.
A travers les technologies de l'Information et de la communication, le centre "Conecta" aidera les immigrés à réduire leur méconnaissance de l'outil informatique, en les assistant et en leur assurant une formation dans ce domaine.
Un premier groupe de 315 immigrés qui risquent l'expulsion va profiter des services du nouveau centre. Ces personnes vont apprendre à rédiger un CV, utiliser les principaux programmes informatiques et chercher du travail sur le net à travers les bourses d'emploi "on-line" ou encore créer un profil emploi sur les réseaux sociaux d'Internet.
Au total, plus de 4.500 immigrés dans leur majorité Marocains, mais aussi d'autres nationalités comme les Equatoriens et les Colombiens, vont bénéficier du nouveau centre " Conecta".
Selon Olvido Nicolas, responsable à Microsoft Ibérica, l'accès aux Technologies de l'Information est devenu actuellement une nécessité pour toute personne qui souhaite accéder à une formation de qualité ou se perfectionner.
Source : MAP
La communauté marocaine résidant à Los Palacios (Andalousie-Sud de l'Espagne) constitue un exemple d'une intégration réussie des immigrés au sein de la société d'accueil, a souligné le maire de cette ville, M. Antonio Maestre Acosta.
Les Marocains établis à Los Palacios mènent leur vie en parfaite harmonie avec la société d'accueil et participent pleinement à son développement, a-t-il ajouté mardi lors d'un point de presse dans cette ville andalouse au terme d'une réunion avec le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur.
M. Acosta a relevé que le respect de l'autre et la tolérance, aussi bien du côté des Marocains que des Espagnols, constituent les principales clés de la réussite de cette intégration et de cette cohabitation harmonieuse.
Il a, par ailleurs, présenté un aperçu sur les principales actions conduites par la mairie de Los Palcios pour l'assistance aux immigrés et la promotion de leur intégration et qui portent notamment sur des campagnes de sensibilisation, des journées axées sur l'interaction culturelle, des cours de langue espagnole, des formations d'aide à l'insertion dans le marché de l'emploi et des activités sportives.
M. Acosta a qualifié de "très significative" la visite de M. Ameur à la ville de Los Palacios, se félicitant de pouvoir compter sur la collaboration des autorités marocaines pour aller de l'avant dans cet effort pour le bien des Marocains résidant dans cette région d'Espagne.
Pour sa part, M. Ameur a exprimé la forte détermination de son département de jeter les bases d'une collaboration avec la Mairie de Los Palacios, à travers des actions concrètes surtout dans le domaine culturel visant à d'aider les Marocains résidant dans cette ville à mieux s'intégrer et à renforcer leurs liens avec la mère-patrie.
Il a indiqué, à ce propos, qu'une attention particulière sera accordée aux échanges culturels dans le but de promouvoir une meilleure compréhension mutuelle et consacrer le caractère singulier des relations entre le Maroc et l'Andalousie, une région qui partage avec le Royaume un héritage culturel et historique important.
Des jumelages entre des villes marocaines et celle de Los Palcios seront envisagés dans le futur, outre des actions visant le rapprochement entre les sociétés marocaine et andalouse, a fait savoir M. Ameur dans ce contexte.
Les deux responsables ont abordé lors de cette réunion, qui s'est déroulée en présence du consul général du Royaume à Séville, M. Mohamed Said Douelfakar, des questions relatives à l'immigration, à la coopération internationale et à l'agriculture, des thèmes d'un grand intérêt pour les deux parties.
La prochaine édition du "Festival de Flamenco de la Mistela", organisé annuellement à Los Palacios durant le mois de juin, sera marquée par la participation d'une troupe artistique marocaine, ont convenu les deux parties.
M. Ameur effectue, du 10 au 17 janvier, une visite de travail en Andalousie, à Valence et en Catalogne, qui s'inscrit dans le cadre des rencontres institutionnelles de communication avec les MRE menées pour s'enquérir de leurs conditions et les informer des actions entreprises en leur faveur.
Source : MAP
Le nombre de demandes de visas rejetées a atteint 3.773, soit une augmentation de 42 pc
Le Consulat Général d'Italie à Casablanca a délivré 28.160 visas d'entrée en faveur de ressortissants marocains en 2009, dont 12.905 pour regroupement familial et 9.307 visas pour travail subordonné, indique un communiqué de la représentation consulaire.
Le nombre total des visas délivrés en 2009 a diminué de 32 pc par rapport à celui de 2008 (41.548), à cause notamment de la réduction des visas délivrés pour regroupement familial et travail subordonné, précise-t-on de même source.
Par ailleurs, plus de 5.000 visas de court séjour ont été délivrés, parmi lesquels 3.268 visas pour tourisme (+ 3 pc) et 1.128 visas pour affaires (+ 25 pc), indique le consulat, ajoutant que la part des visas de courte durée sur le total des visas délivrés est passé de 11 à 17 pc.
Le nombre de demandes de visas rejetées a, quant à lui, atteint 3.773, soit une augmentation de 42 pc par rapport à 2008.
D'autre part, la représentation consulaire a fait savoir qu'il a été procédé, courant 2009, à la légalisation d'environ 130.000 documents et a fait état des efforts déployés pour l'amélioration de la qualité des services rendus ou encore pour la réduction des temps d'attente. Selon la même source, le nombre d'immigrés marocains séjournant régulièrement en Italie (janvier 2009) atteignait le chiffre de 497.000 personnes, soit 10 pc du total des 4,8 millions d'immigrés en situation régulière dans ce pays.
La communauté marocaine se classe actuellement au deuxième rang parmi l'immigration hors-UE, derrière les Albanais au nombre de 538.000 personnes séjournant de manière régulière en Italie.
Source : La Vie eco/MAP
Le Parti socialiste va déposer, mardi 12 janvier à l'Assemblée nationale, une proposition de loi pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, a annoncé sa première secrétaire, Martine Aubry. "Dès aujourd'hui, le groupe socialiste de l'Assemblée nationale déposera une proposition de loi sur le droit de vote aux élections locales", a déclaré Mme Aubry, à l'occasion de ses vœux à la presse.
"Le président de la République a dit qu'il y était favorable, eh bien qu'il la fasse voter (...) ! Nous dirons que c'est une loi portée par l'ensemble de la République française, nous ne sommes pas chatouilleux sur cela", a-t-elle ajouté. Lors de la campagne présidentielle, en 2007, Nicolas Sarkozy s'était également déclaré en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales, mais n'avait pas retenu cette option dans son programme.
Selon la patronne du PS, "ce serait un beau signe à donner" après ces "mois calamiteux où on a essayé de nous expliquer que les immigrés étaient la cause de tous nos maux". "Sortons des discours sur l'intégration des étrangers, c'est un peu comme les discriminations. Maintenant ça suffit, il faut agir", a ajouté Mme Aubry, en faisant notamment allusion au débat sur l'identité nationale, lancé par le gouvernement.
Le ministre de l'immigration, Eric Besson, qui a animé ce débat très controversé au sein de la classe politique, s'est déclaré favorable, dimanche, dans les "dix ans à venir", au vote des étrangers, hors Union européenne, aux élections locales en France.
Source : Le Monde
Une exposition dénommée « Le Maroc en Lumière » aura lieu à l’Institut du monde Arabe (IMA) à Paris, du 9 février au 31 mars 2010
Organisée par Philippe Ploquin et Françoise Peuriot avec le soutien de l’IMA, de l’ambassade du Maroc et de l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT), l’exposition est le fruit artistique de la fascination qu’exerce le Maroc sur des artistes français. Les 51 jours de l’exposition rendront aussi hommage au peintre Serge Pena et à sa collection de tableaux réalisée pour ses ouvrages « Maroc toiles de lumière » et « Fès Ville de lumière ». En outre, des textes du poète professeur de lettres, Claude Crusca, accompagneront les tableaux.
L’événement se veut un carrefour privilégié de deux peuples en vue de favoriser des valeurs partagées. Il sera l’occasion de présenter pour la première fois aux visiteurs, des œuvres sculptées en fer et en bois, des meubles en marqueterie, des céramiques, des pièces d’orfèvrerie…
L’entrée à cette exposition est libre tous les jours sauf les lundis, de 10h30 à 18h30.
Source : Yabiladi
Dans son lit au premier étage de l'hôpital de Gioia Tauro, près de Rosarno (15 000 habitants) en Calabre, Ayiva Saibou ne peut cacher sa terreur : "C'est du racisme, nous, on n'est pas des criminels", dit-il, la voix cassée. C'est l'agression subie, jeudi soir 7 janvier, par ce travailleur immigré togolais et ses compagnons qui a déchaîné l'enfer à Rosarno.
Sur le chemin du retour, après une journée passée dans les champs, ils ont vu une voiture faire demi-tour après les avoir dépassés. Ils ont vite compris que quelque chose n'allait pas. Le passager a baissé la vitre et tiré sur eux avec une carabine à air comprimé. Assez pour les blesser, dit Ayiva Saibou en montrant son jean ensanglanté. Assez aussi pour faire exploser la colère des immigrés.
Ce n'est pas la première fois que des journaliers venus ici, dans la plaine de Gioia Tauro, pour la récolte des mandarines, sont agressés. L'an dernier déjà, on leur avait tiré dessus et les abris de fortune dans lesquels ils vivaient avaient été incendiés. Alors, jeudi soir, plus d'une centaine d'entre eux, exaspérés, ont brisé les vitrines, incendiant voitures et poubelles.
Le lendemain, les habitants de Rosarno ont répliqué par une véritable "chasse à l'immigré" qui aurait pu se terminer tragiquement. Toute la journée et tard dans la nuit, vendredi, ils ont dressé des barrages et roué de coups les immigrés qui passaient par là. On parle même de bidons d'essence prêts à être utilisés pour "débusquer" ceux qui se cachaient. Des fusils de chasse ont fait leur apparition entre les mains de la population. On comptera une quarantaine de blessés, dont 30 immigrés. Certains n'ont eu la vie sauve que grâce à l'intervention de la police.
Lundi matin, la ville a retrouvé son calme et, à part les blessés, il ne reste plus un seul immigré à Rosarno. Plus d'un millier ont été transférés en autobus vers des centres d'hébergement. D'autres sont partis de leur propre initiative.
Pour mieux dire, ils se sont enfuis. La preuve : les casseroles encore pleines de pâtes, les chaussures, les vêtements, les valises qui jonchent les taudis où ils vivaient. Et puis les dizaines de vélos restés devant l'une des deux usines désaffectées transformées en logements précaires. Depuis dimanche, des bulldozers sont entrés en action pour les démolir emportant avec eux les dernières traces de vie qui témoignent qu'ici ont tenté de vivre des travailleurs immigrés : comme ce jeu de dames fait de bouchons ou encore ce manuel édité par le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies qui, de toute évidence, n'a pu conjurer la colère des habitants de Rosarno.
Quelques-uns sont d'ailleurs là, comme pour s'assurer que le travail de "nettoyage" a été fait jusqu'au bout. "Ils ont eu ce qu'ils méritaient, lâchent-ils. On a dû défendre femmes et enfants. Nous les avons accueillis, nourris, et voilà comment ils nous ont remerciés, en incendiant notre ville."
La Calabre s'interroge sur les raisons profondes de ce qui s'est passé. Le parquet a ouvert une enquête sur le rôle qu'a pu jouer dans cette "chasse au Noir" la Ndrangheta, mafia locale qui contrôle aussi le marché du travail. Pourquoi, après des années de "cohabitation", a-t-on voulu se débarrasser de journaliers sans droits, payés 1 euro le cageot de fruits récoltés et soumis à une taxe mafieuse de 5 euros "pour frais de transport" aux champs ?
A l'hôpital, des associations caritatives ont apporté linge et bonbons "pour adoucir la situation" et répéter que "la vraie Calabre n'est pas raciste". Mais Ayiva et les autres ne demandent qu'à guérir et partir. Pour eux, Rosarno est une page définitivement tournée.
Source : Le Monde
Pour Alain Morice, anthropologue, chercheur au CNRS et membre du laboratoire URMIS (Unité de recherches "Migrations et société", université Paris-Diderot), on peut se demander "si la mafia locale n'est pas derrière les premières exactions, qui ont déclenché une "chasse à l'immigré" dans le sud de l'Italie, faisant soixante-sept blessés entre jeudi et samedi
Le recours à la main-d'œuvre étrangère saisonnière est-il un phénomène ancien en Europe ?
Oui, dans certains pays d'immigration ancienne, comme la France. On se souvient notamment des Belges recrutés pour la récolte des betteraves dans le nord de la France, ou des Italiens dans la région marseillaise pour le maraîchage, ou encore des Espagnols pour les vendanges. Le phénomène s'est développé avec l'industrialisation de certains secteurs agricoles, qui a été accélérée dans les années 1970 quand Jacques Chirac était ministre de l'agriculture et qui s'est traduite par une importante demande de main-d'œuvre pour des récoltes plus massives et plus ponctuelles. Il a fait tache d'huile dans les années 1980 en Espagne, puis en Italie, qui étaient auparavant des pays d'émigration, quand à leur tour ils ont développé la culture intensive de fruits et légumes.
Mais il s'agit toujours de variantes du "modèle californien", qui s'est imposé il y a un siècle dans l'ouest des Etats-Unis : on recourt à une main-d'œuvre immigrée moins chère, fragile puisqu'on peut lui confisquer ses papiers ou empêcher leur renouvellement, et facilement corvéable car l'objectif de ces travailleurs, venus de pays démunis, est de gagner le maximum d'argent en un minimum de temps. L'idée est toujours que ces étrangers ne doivent pas s'installer durablement car, disent les exploitants, s'ils séjournent à l'année, alors ils deviendront des "bras cassés" sans ardeur à la tâche et surtout soucieux de toucher les aides sociales. Le racisme est ici un levier de l'exploitation de ces saisonniers migrants.
L'origine et les conditions de travail de ces saisonniers varient-elles selon les pays ?
On a plusieurs modèles de mobilisation de la force de travail dans l'agriculture, qui cependant convergent tous vers le souci de s'assurer de sa flexibilité et de sa précarité. En France, il y a eu surtout, après l'intégration des travailleurs espagnols et portugais dans l'Union européenne, des Marocains et, en moins grand nombre, des Tunisiens, leurs pays ayant signé avec la France, dès 1963, des accords de main-d'œuvre. Ce furent les fameux "contrats OMI", du nom de l'Office des migrations internationales, d'une durée de six mois (extensible jusqu'à huit mois). Récemment, les Polonais sont devenus majoritaires, surtout dans les vendanges, mais, à présent, ils sont à leur tour bénéficiaires de la libre circulation comme travailleurs européens. Ces contrats, mesurés au compte-gouttes chaque année par les autorités préfectorales, sont à la fois précieux pour les employeurs et pour les saisonniers. Ce système est supposé garantir la paix sociale.
L'Andalousie, située dans le sud de l'Espagne, a d'abord surtout employé des Marocains, notamment irréguliers. Mais quand ceux-ci ont montré quelque résistance et tenté de faire valoir leurs droits à être régularisés, il y a eu une tentative de diversification. On a ainsi fait venir des Latino-Américains (surtout des Equatoriens), présumés plus proches par la religion et par la langue. Les pays de l'Europe de l'Est sont maintenant aussi représentés. Les femmes ayant de jeunes enfants sont désormais privilégiées pour les contrats en origen ("en origine"), négociés par exemple, comme en Andalousie, entre la province et une agence marocaine, avec la participation des syndicats de travailleurs : un contingent annuel de saisonniers est ainsi mis à la disposition des exploitants.
En Italie du Sud, le recrutement se fait surtout de façon informelle, sous le contrôle des mafias locales (par exemple la 'Ndranghetta, en Calabre), qui ont la haute main sur le système administratif, ce qui garantit une certaine impunité aux employeurs. Recrutés sur des mensonges ou, parce que sans papiers, par peur d'être arrêtés, des Africains et des ressortissants des pays de l'Est sont surexploités et pratiquement emprisonnés, sous la surveillance de capos ("chefs"). Les révoltes actuelles en Calabre témoignent de la gravité de cette situation, qui est pourtant bien connue depuis qu'un journaliste, Fabrizzio Gatti, lui a consacré un article retentissant en septembre 2006. En Grèce de même, il s'agit surtout de travail au noir, et les saisonniers sont très mal acceptés par la population locale : donc, ils filent doux.
Y a-t-il eu des précédents à l'explosion de violence qui vient de viser des saisonniers en Calabre ?
En 2000, dans la région d'Almeria, en Andalousie, après le meurtre d'une Espagnole par un Marocain déséquilibré, les habitants se sont livrés à une véritable chasse à l'homme contre ces travailleurs largement clandestins. Ceux-ci avaient traversé le détroit de Gibraltar dans des conditions difficiles et avaient vocation à rester à l'année. Des hôtels meublés, de petits commerces et des locutorios ("boutiques téléphoniques") s'étaient développés en ville. La violence raciste a explosé parce que les saisonniers laissaient craindre aux habitants qu'ils se fixeraient, rompant ainsi le pacte d'invisibilité qui, tacitement, permettait de tolérer leur présence.
Ce qui est en train de se passer en Italie du Sud est différent. Ces clandestins n'étaient là que pour quelques mois, et maintenus en situation très précaire. On ne sait pas bien encore, mais la flambée de violence raciste a peut-être surgi à point nommé : les ouvriers ont été chassés alors qu'on n'avait plus besoin d'eux, puisque les cours des agrumes sont tellement mauvais que la cueillette n'est plus rentable. On peut se demander si la mafia locale n'est pas derrière les premières exactions, qui ont déclenché leurs protestations puis une "chasse à l'immigré".
Source : Le Monde
La journée du 1er mars 2010 pourrait être exceptionnelle en France. Et pour cause : un collectif compte mobiliser la population immigrée en Hexagone pour un boycott durant 24 heures.
L'objectif est de montrer que sans l'immigration et les immigrés, l'économie française aurait du mal à tourner. Ne rien acheter, ne rien vendre, et ne pas aller au travail pour ceux qui le pourront, voilà en gros ce que tous les immigrés devraient faire le 1er mars prochain. C'est tout au moins ce que les membres du collectif espèrent. Derrière cette initiative, une journaliste franco-marocaine. Nadia Lamarkbi voulait, pendant longtemps, réagir face aux clichés concernant les immigrés en France. «Notre message est clair et basique: la France a besoin de son immigration pour avancer. L'immigration est une richesse qu'il faut savoir estimer à sa juste valeur. Enfin, nous voulons pour chacun, quelle que soient ses origines, le respect et la dignité. Il est triste qu'après tant d'années, tant de vagues de migrations différentes, il faut encore rappeler ces évidences», déclare Nadia Lamarkbi pour qui, les propos largement controversés du ministre français de l'Intérieur, Brice Hortefeux lors de l'Université d'été de l'UMP (Union pour un mouvement populaire, parti au pouvoir actuellement en France), ont été la goutte qui a fait déborder le vase.
En effet, dans une vidéo qui a fait le buzz pendant plusieurs jours sur Internet, le ministre français apparaît en lançant à l'égard d'un jeune homme d'origine arabe : «Il en faut toujours un.
Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes». Hortefeux avait déclaré par la suite que ses propos avaient été déviés de leur vrai sens. Mais c'était trop tard. La polémique avait déjà fait des émules sur la scène politique à gauche comme à droite en France.
Mais pas uniquement, des citoyens ordinaires issus notamment de l'immigration, qui n'ont pas forcément une appartenance politique, ont également décidé d'agir en appelant à «une journée sans immigrés». Une idée originale qui a déjà fait ses preuves sous d'autres cieux. Une expérience similaire avait en effet eu lieu outre-atlantique lorsque les populations d'origine hispanique ont lancé un mouvement de boycott économique le 1er mai 2006 aux Etats-Unis. Résultat : près de deux millions de personnes ont manifesté à Los Angeles, la capitale de la Californie.
Reproduire la même expérience en France, est donc l'objectif du collectif.
Ces derniers affirment que les préparatifs vont bon train. Aujourd'hui, le mouvement est présent dans une trentaine de grandes villes françaises. Des opérations de tractages ont également été organisées à destination des immigrés mais également à tous les autres ressortissants français.
Car même si la population immigrée demeure le cœur de cible, le message du collectif s'adresse également à toutes les personnes sensibles à l'importance de l'immigration. «On ne porte pas de revendications explicites.
Nous ne réclamons rien. Nous sommes citoyens français, membre de la société civile», a affirmé Peggy Derder, membre du collectif dans une conférence de presse à l'Assemblée nationale en novembre dernier.
L'idée du boycott n'en finit toujours pas de séduire de nombreuses personnes. Le groupe du collectif sur Facebook, compte déjà plus de 54.000 membres depuis sa création.
Un blog et un site web sont également disponibles sur la toile pour informer sur les activités et les objectifs du collectif à quelques semaines seulement de la date fatidique.
Une date qui n'est d'ailleurs pas anodine puisqu'elle marque le cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA), qui introduit le concept de l'immigration «choisie».
Pour l'heure, les responsables français n'ont pas eu de réactions officielles à part Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale qui a répondu à une question sur cette journée au Talk Orange-Le Figaro, en disant : «Ne créons pas des épouvantails qui n'existent pas. Ce n'est pas la peine d'inventer une stigmatisation».
Questions à: Nadia Lamarkbi, fondatrice du collectif
«24 heures sans nous»
• On est à moins de deux mois du jour J, comment se déroulent les préparatifs pour la journée du 1er mars ?
Les préparatifs avancent et vont s'accélérer dans les semaines qui suivent. Nous avons su créer des liens avec différentes associations de manière à diffuser l'information et ainsi à toucher le plus grand nombre. Nous avons également commencé à rallier de nombreuses associations et syndicats. D'un autre côté, nous avons lancé des séances de tractages sur les marchés dans différentes villes de France puisque aujourd'hui, nous sommes présents dans plus d'une trentaine de grandes villes. Nous allons également commencer à développer notre visibilité par une grande campagne d'affichage.
• Comment avez-vous eu cette idée ? Et quel a été l'événement ou le facteur déclencheur ?
Le collectif est né à la suite des propos prononcés en septembre dernier par Brice Hortefeux lors de la journée des jeunes UMP à Seignosse. Ces propos et la pathétique tentative de justification ont cristallisé notre engagement, alors même que pour la majorité nous n'avons pas d'expérience du militantisme politique ou associatif. Ces propos,qui n'ont été que la suite tristement logique de nombreux précédents, sont révélateurs d'un climat ambiant.
• Pourquoi avez-vous choisi la date du 1er mars ?
Le 1er mars 2010, en référence à l'entrée en vigueur de la loi CESEDA : ce «Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile» réduit l'immigré à un objet économique. Symboliquement, nous ne pouvions trouver de meilleur jour pour agir et démontrer que notre présence est bénéfique économiquement et contribue à la croissance. Nous sommes des salariés et des entrepreneurs comme les autres.
• Est-ce que vous vous attendez à une forte participation de la part des immigrés ?
Si la mobilisation est à la hauteur de l'écho et des réactions que nous avons reçues, en effet, il y aura une très forte mobilisation. De plus, notre mouvement s'attache à agir sur le levier économique. Il ne s'agit plus seulement de manifester en lançant des slogans mais bien d'agir chacun à son propre niveau tout d'abord en ne consommant pas et en évitant de travailler, si c'est possible.
Cette nouvelle forme d'action séduit notamment ceux qui ne sont pas coutumiers du militantisme.
Source : Le MatinLe ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur, s'est réuni, lundi à Séville (Sud de l'Espagne), avec la directrice de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée, Mme Elvira Saint-Gerons Herrera.
Cette rencontre a été axée notamment sur les moyens à même de promouvoir la participation de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée dans le rayonnement culturel du Maroc en Andalousie et en Espagne.
Lors de cette réunion, M. Ameur a affirmé la volonté et la disposition de son département à coopérer avec la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée pour développer des actions culturelles qui tendent à rapporter la réalité du Maroc moderne et à aider les Marocains expatriés à préserver leur identité et leur attachement aux valeurs d'ouverture et de tolérance, condition d'une meilleure intégration dans la société d'accueil.
Les axes de cette coopération peuvent concerner la femme, la jeunesse, les questions sociales, les Universités d'été pour les MRE, l'organisation de semaines culturelles, de soirées artistiques et d'expositions artisanales ou culinaires, a-t-il expliqué.
L'objectif de ce partenariat est la recentration de la Fondation des Trois Cultures sur le Maroc, de manière à ce que les différents aspects de la riche culture et civilisation marocaines soient présents avec force dans le programme 2010 de cette institution, a précisé M. Ameur.
Mme. Herrera a souligné, pour sa part, que la culture marocaine sera à l'honneur grâce à ce partenariat pour lequel la Fondation oeuvrera en 2010 et durant l'année suivante, ajoutant qu'une attention particulière sera accordée, dans ce cadre, à l'image du Maroc en Espagne et à celle de l'Andalousie dans le Royaume.
"Nous allons impliquer les chercheurs, universitaires, économistes, intellectuels et spécialistes de l'éducation" à cet effort, a-t-elle relevé, ajoutant qu'une telle action contribuera, sans nul doute, à une meilleure connaissance mutuelle entre les deux parties, qui constitue l'un des objectifs fondamentaux de la Fondation des Trois Cultures.
Il s'agit d'un objectif très important, d'autant plus qu'une importante communauté marocaine est établie en Andalousie et en Espagne, de façon générale, a insisté Mme Herrera.
Cette rencontre s'est déroulée en présence du Consul général du Royaume à Séville, M. Mohamed Said Douelfakar.
M. Ameur, qui effectue du 10 au 17 janvier une visite de travail en Andalousie, à Valence et en Catalogne, s'est réuni lundi également avec le président du gouvernement autonome d'Andalousie, M. José Antonio Grinan et le vice-secrétaire général de l'UGT d'Andalousie, M. Dionisio Valverde.
Cette visite s'inscrit dans le cadre des rencontres institutionnelles de communication avec les MRE menées pour s'enquérir de leurs conditions et les informer des actions entreprises en leur faveur.
Source : MAP
Le projet de mise en place d'un partenariat avec l'Union générale des travailleurs (UGT) d'Andalousie pour le soutien des Marocains en difficultés, notamment en matière d'assistance juridique, a été au centre d'une réunion lundi à Séville (Sud de l'Espagne) entre le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur, et le vice-secrétaire général de cette centrale syndicale, M. Dionisio Valverde.
M. Ameur a souligné que ce cadre de partenariat, une fois scellé, permettra aux Marocains résidant en Andalousie de bénéficier d'une orientation et d'un soutien juridiques en cas de besoin, ainsi que des services offerts par le réseau des bureaux de l'UGT chargé de cette mission qui sont répartis sur l'ensemble du territoire de la région andalouse.
Il s'agit d'une initiative à travers laquelle l'UGT d'Andalousie pourra apporter, en partenariat avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, son appui en matière juridique aux Marocains se trouvant en difficultés par le biais de ses moyens et ses instances d'assistance, a-t-il jouté dans une déclaration à la MAP.
M. Ameur a ajouté, par ailleurs, que l'objectif également de cette rencontre était de s'enquérir de la situation des travailleurs marocains résidant dans la région autonome d'Andalousie, notamment ceux qui se sont retrouvés en situation de chômage dans cette conjoncture de crise économique mondiale.
L'accent a été mis, a-t-il dit à ce sujet, sur le rôle que peut jouer cette centrale syndicale pour la sauvegarde des droits et intérêts des travailleurs marocains dans cette conjoncture difficile.
Pour sa part, M. Valverde a exprimé la volonté de l'UGT d'Andalousie de collaborer pleinement avec le ministère marocain chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger pour la concrétisation de ce projet, ainsi que pour d'autres initiatives pouvant être au service des travailleurs marocains en Andalousie.
Il a fait savoir, dans le même contexte, que l'UGT d'Andalousie a réalisé des projets de coopération avec des partenaires syndicaux marocains dans le nord du Royaume, et ce notamment dans les domaines de l'éducation et de la situation de la femme.
M. Valverde a mis en exergue, par ailleurs, l'activisme syndicale des travailleurs marocains en Andalousie affiliés à l'UGT, dont plusieurs sont des délégués syndicaux dans les entreprises où ils sont actifs.
Cette rencontre s'est déroulée en présence du consul général du Royaume à Séville, M. Mohamed Said Douelfakar.
M. Ameur effectue, du 10 au 17 janvier, une visite de travail en Andalousie, à Valence et en Catalogne qui s'inscrit dans le cadre des rencontres institutionnelles de communication avec les MRE menées pour s'enquérir de leurs conditions et les informer des actions entreprises en leur faveur.
La visite de ces régions espagnoles requiert une importance capitale en raison de la conjoncture délicate à laquelle est confronté l'Espagne où le nombre de ressortissants marocains s'élève à 800.000, dont une grande partie souffre du taux élevé de chômage à cause de la crise économique internationale.
Source : MAP
Dans l'usine désaffectée, des matelas à même le sol entre piles de chaussures et vêtements sales. Quelques plaques électriques raccordées à des installations précaires. La majorité des immigrés de Rosarno, victimes ces derniers jours d'une chasse à l'homme, vivent là.
L'usine est située en dehors de Rosarno, une petite ville de 15.000 habitants en Calabre (sud de l'Italie). Ceux qui ont trouvé refuge dans un des anciens bâtiments, entre tuyaux, machines et réservoirs sur lesquels ils étendent leur linge, ont de la chance. Ils disposent de huit toilettes chimiques et trois douches pour environ 1.000 personnes.
Les autres ont pris possession d'un entrepôt dans lequel ils ont installé des petites tentes pour tenter de se protéger du froid, les températures atteignant 0°C en hiver.
Les plus mal lotis à Rosarno s'entassent dans d'anciens silos, "jusqu'à 13 personnes, dans le noir et sans chauffage", raconte Alessandra Tramontane de Médecins sans frontières (MSF) en Italie. D'autres encore sont dispersés dans de vieilles maisons de campagne dans les alentours.
A l'image des immigrés de Rosarno, ils sont des milliers, essentiellement africains, à travailler dans des conditions misérables, au rythme des saisons, comme ouvriers agricoles dans le sud de l'Italie.
"Nous dénonçons l'extrême précarité de ces travailleurs agricoles depuis plusieurs années", souligne Mme Tramontane. MSF apporte depuis 2003 son soutien aux immigrés à Rosarno, en distribuant des produits sanitaires, des draps, des couvertures et du savon.
"Nous ne rencontrons que la brutalité", affirme Francis, un Ghanéen de 25 ans. "La situation est mauvaise et elle se dégrade de plus en plus", ajoute-t-il. Après les violents affrontements entre les habitants de Rosarno, les immigrés et la police ces derniers jours au cours desquels 67 personnes ont été blessées dont 31 immigrés, Francis a décidé de partir pour Naples.
Pourtant, rien ne l'y attend. Pas de travail, pas de logement en vue. "J'y serai toujours mieux qu'ici", dit-il.
"Beaucoup d'entre eux sont atteints de problèmes respiratoires et ostéo-musculaires à cause de leurs conditions de vie insalubres et des nombreuses heures de travail", souligne la représentante de MSF.
"Comme il fait froid, ils font du feu à l'intérieur. Des maladies sont transmises par l'eau et la nourriture et le contact permanent avec les désherbants chimiques entraîne des affections de la peau", poursuit-elle.
Le rythme saisonnier de ces ouvriers agricoles qui passent d'une région à l'autre selon les besoins, sans domicile fixe ni contrats de travail, les épuise également.
Pourtant certains ont fait le choix de rester à Rosarno même s'ils craignent pour leur vie après les émeutes.
"Ils ont peur. A Rosarno, ils ne se sentent plus en sécurité mais ils sont nombreux à ne pas avoir reçu leur paie. Or, cet argent, ils en ont un besoin désespéré", explique Laura Boldrini, porte-parole du Haut commissariat pour les réfugiés en Italie.
La crise économique qui n'a pas épargné la Calabre, une des régions les plus pauvres d'Italie, a davantage fragilisé ces travailleurs migrants. Du fait de la baisse des prix des agrumes, nombre de propriétaires ont décidé qu'il n'était plus rentable de les faire récolter, même pour 20 à 25 euros par journée de travail, le salaire standard d'un immigré africain.
Selon l'organisation humanitaire Caritas, les travailleurs immigrés en situation régulière en Italie sont environ deux millions et représentent quelque 10% du PIB.
Source : Libération.fr/AFP
Nicolas Sarkozy a réaffirmé lundi à Gif-sur-Yvette sa détermination à imposer plus de diversité à des grandes écoles circonspectes et a agité le spectre de mesures contraignantes, écartant toutefois l'idée de quotas "autoritaires" de boursiers.
En présentant ses voeux au monde de l'enseignement et de la recherche dans le cadre de l'école Supelec sur le plateau de Saclay, le chef de l'Etat a jugé "invraisemblables" et "parfaitement déplacées" les réticences exprimées par les grandes écoles à accueillir 30% d'élèves boursiers, ainsi que le leur a demandé récemment le gouvernement.
"Les grandes écoles, ce n'est pas réservé à quelques initiés, ni à quelques enfants de la grande bourgeoisie. Les grandes écoles, c'est pour tout le monde, pourvu que l'on travaille, pourvu que l'on ait du talent", a-t-il plaidé.
Le chef de l'Etat a donc demandé à ses ministres de l'Enseignement supérieur et de l'Education, Valérie Pécresse et Luc Chatel, et au commissaire à la diversité Yazid Sabeg "de conduire dans les semaines qui viennent un dialogue fructueux avec l'ensemble des parties concernées".
"J'attends des résultats concrets et rapides. Si on les a, le dialogue suffira. Si on ne les a pas, il faudra utiliser un autre moyen. Mais l'objectif de la diversité sociale de nos élites, cet objectif-là, je ne peux pas y renoncer", a-t-il menacé.
Le président s'est toutefois refusé à "l'instauration autoritaire de quotas de boursiers à l'entrée de chaque institution". "Je n'accepterai jamais un système où certains candidats seraient reçus à un concours pour la seule raison qu'ils sont boursiers", a-t-il assuré.
A la place, il a proposé "que l'on diversifie les modes d'accès aux grandes écoles", préconisant notamment "d'augmenter les places pour les bacheliers technologiques dans les écoles d'ingénieurs" ou de "développer de façon significative les admissions parallèles" pour les étudiants qui ne suivent pas de classes préparatoires.
Lors d'un discours devant la prestigieuse école polytechnique de Palaiseau fin 2008, Nicolas Sarkozy avait fixé un objectif de 30% d'élèves boursiers dans les classes préparatoires aux grandes écoles.
"L'étape suivante est de parvenir à ce même taux de 30% dans chaque grande école, je dis bien dans chaque grande école", a-t-il insisté lundi.
Réagissant la semaine dernière à ces objectifs réitérés par Mme Pécresse, la la Conférence des grandes écoles (CGE) avait refusé, par la voix de son délégué général Pierre Aliphat, que chaque école ait 30% d'étudiants boursiers mais accepte d'en faire un objectif moyen pour l'ensemble de ces établissements.
Les grandes écoles, qui forment l'élite des entreprises et de la fonction publique, les plus prestigieuses, comme Polytechnique ou HEC, ne comptent encore qu'entre 10 et 14% de boursiers.
Source : Les Echos/AFP
Soraya Gari, l’humoriste Franco-Marocaine sera de retour sur la scène du théâtre privé du Petit Gymnase dans la capitale française, le 21 février 2010 à 16h00.
Après le succès de « 100% Tata Khadija » le 22 novembre dernier, et suite aux nombreuses demandes de ses fans, la native de Nador reviendra le mois prochain avec le même spectacle, au Petit Gymnase, 38, boulevard Bonne Nouvelle à Paris.
Dans cette présentation, à travers Khadija, une mère rageuse, méchante, ... une mère qui ne veut que le bonheur de ses enfants, Soraya Gari évoque les Français issus de l’immigration, leur culture, leur différence et leur regard vis à vis de la Mère patrie.
Les tickets de « 100% Tata Khadija », vendus à 13 euros sont disponibles au théâtre du Gymnase, dans les magasins FNAC, Auchan, Carrefour, ainsi que chez Virgin et Ticketnet, réseau français de vente de billets de spectacles.
L’humoriste Gari a fait des études en Suisse et a découvert dès son jeune âge, une passion pour le spectacle. Elle a suivi plus tard, une formation de comédienne avant de monter pour la première fois sur scène en octobre 2007. Cette même année, Soraya Gari fit son premier one woman show. Depuis lors, elle a mené des tournées en Europe (Belgique, Espagne, Suisse...) et au Maroc, et participé à plusieurs festivals.
Source : Yabiladi
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