Le vieillissement de la population au Canada aura de grands impacts sur les perspectives économiques et de croissance du pays, a indiqué le ministère fédéral des Finances.
Selon un document réalisé récemment par le ministère, il en ressort que les perspectives économiques et fiscales à long terme au Canada seront grandement influencées par le vieillissement de la population, rappelant que l'augmentation de la main d'oeuvre a été à l'origine de la bonne tenue de l'économie canadienne comparativement aux autres pays du G7 au cours des dernières années.
Mais, a fait observer le rapport, cet avantage s'estompera au fur et à mesure que la moyenne d'âge de la population canadienne augmentera et que le renouvellement de la main d'oeuvre stagnera.
"A long terme, les effets du vieillissement de la population commenceront à se faire sentir, ce qui veut dire que la croissance de l'économie, et la croissance des revenus disponibles des Canadiens, vont ralentir", a expliqué la même source.
"Le vieillissement de la population entraînera une croissance économique plus lente et par conséquent une croissance des revenus moins élevée pour le gouvernement au moment même où des pressions sur les dépenses de l'Etat seront à la hausse, notamment pour ce qui est des programmes de santé et d'autres avantages consentis aux personnes âgées", a-t-elle ajouté.
Ces inquiétudes expliquent pourquoi le gouvernement de Stephen Harper a adopté une série de mesures pour contrôler les dépenses de l'Etat et est déterminé à venir à bout du déficit fédéral d'ici 2015, a-t-on précisé.
D'après les auteurs du rapport, il faut augmenter le taux de participation dans le monde du travail des personnes âgées, des immigrants nouvellement arrivés au pays, des autochtones et des personnes handicapées et s'assurer de contrôler rigoureusement les dépenses du gouvernement, et adopter des politiques qui favoriseront la productivité et l'innovation.
Des investissements dans la formation de la main d'oeuvre sont aussi incontournables pour favoriser l'acquisition de compétences dans le cas des travailleurs moins éduqués.
"Cela dit, il n'existera pas beaucoup de marge de manoeuvre fiscale au-delà de 2017-2018 au niveau fédéral. Plusieurs gouvernements provinciaux pourraient être confrontés à une détérioration de leur situation fiscale s'ils ne prennent pas les moyens pour contrôler la hausse de leurs dépenses", ont mis en garde les responsables du ministère des Finances, faisant allusion aux provinces de l'Ontario et du Québec, qui éprouvent de la difficulté à juguler leurs déficits respectifs.
26 juin 2014
Source : MAP