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Belgique : l'immigration baisse, la protection des droits des étrangers aussi

Le nombre de migrants a baissé de 10% entre 2012 et 2011, a indiqué mercredi le centre fédéral Migration lors de la présentation du rapport annuel Migration 2013.

"Cette diminution s'observe au niveau des immigrations de citoyens originaires de pays tiers (hors UE)", précise Patrick Charlier, directeur adjoint du centre. "Mais les chiffres ne disent pas tout", souligne M. Charlier. "Cette diminution des chiffres va de pair avec une restriction des droits fondamentaux des étrangers."

Le nombre de migrants est passé de 138.071 en 2011 à 124.717 en 2012 en Belgique. Depuis les années 2000, l'accroissement a été particulièrement important jusqu'à atteindre 138.071 immigrations d'étrangers en 2011, contre 62.909 en 2000. L'année 2012 marque une rupture avec cette tendance. Il s'agit là de la première baisse avérée de l'immigration au cours des deux dernières décennies, indique le rapport.

"Rien ne permet aujourd'hui d'affirmer que cette amorce d'une tendance à la baisse se confirmera dans les années à venir", explique M. Charlier. "Même si plusieurs éléments vont malgré tout dans ce sens."

Le nombre de visas accordés par la Belgique à des ressortissants de pays tiers pour regroupement familial est également en baisse: ce nombre a chuté de 30% de 2011 à 2012, et encore diminué de 5% de 2012 à 2013.

Pendant cette période, la Belgique a également enregistré une baisse de 25% du nombre de demandeurs d'asile, et de 60% du nombre de personnes régularisées, selon le rapport.

"Les autorités ont également pris, dans le cadre de la crise économique, des mesures restreignant l'accès à différents services sociaux et menacent le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine. Nous pensons aussi ici à des initiatives locales, comme la contribution de 250 euros que la ville d'Anvers et d'autres communes souhaitaient prélever lors de l'inscription d'un étranger dans les registres communaux", poursuit M. Charlier.

Le centre fédéral dénonce le manque de débat autour des dernières mesures adoptées en matière de migration par le gouvernement. "Nous sommes pour une politique migratoire couplée à une analyse de l'impact qu'elle pourrait avoir sur les droits fondamentaux des étrangers", selon le directeur adjoint du centre.

"Contrairement aux idées reçues, c'est l'immigration de citoyens originaires de l'Union européenne qui continue à augmenter", explique Jozef De Witte du centre fédéral Migration. En 2012, leur part représentait 63 % des flux d'immigration en Belgique, selon le rapport.

M. De Witte insiste sur le lien complexe liant la politique de migration et la perception des étrangers. "Actuellement, de nombreuses personnes parlent du coût d'un migrant, mais pas de son apport au pays. Il faudrait investir davantage dans l'accès à l'enseignement ou à la formation pour ces personnes, par exemple."

25 juin 2014  

Source : lecho.be

 

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