Un mémorandum d’entente signé vendredi dernier porte sur 58 millions de DH. Objectif : mobiliser les Marocains résidant à l’étranger pour participer au développement de leur pays le programme appuie également l’insertion des migrants régularisés au Maroc.
Pour Rupert Joy, chef de la délégation européenne à Rabat, Anis Birou, ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger, «ce programme permettra d’optimiser les effets bénéfiques que la migration apporte tant au Maroc qu’à l’Union européenne. Surtout qu’elle est devenue un phénomène global et irréversible, qui peut être un véritable moteur du développement social».
Après deux ans de négociations intenses sur l’accord de mobilité, comme l’a souligné Rupert Joy, ambassadeur chef de la Délégation européenne au Maroc, l’UE met la main à la poche pour soutenir différents axes de ce partenariat. Un mémorandum d’entente a été signé, vendredi dernier, entre l’ambassadeur de l’Union européenne, le ministre marocain chargé des Marocains résidant à l’étranger et le directeur général de France expertise internationale. Ce projet d’appui au partenariat pour la mobilité s’étale sur trois ans. Il est doté de plus de 5,2 millions d’euros (plus de 58 millions de DH), cofinancé par l’UE (5 millions d’euros) et certains Etats membres comme la France (146.000 euros) et les Pays-Bas (125.000 euros). Rupert Joy a souligné que «même s’il ne s’agit pas du premier projet de soutien à la politique de mobilité, ce programme marque une nouvelle étape, notamment grâce à sa démarche innovante». En effet, il s’agit d’un appui technique aux politiques marocaines via une coopération renforcée entre les administrations publiques des deux parties. Ce projet adopte une méthodologie basée sur l’échange entre pairs, pour renforcer les synergies entre les politiques publiques marocaines et européennes. Ce qui permettra de «capitaliser sur les efforts déjà entrepris dans le domaine migratoire et de renforcer les capacités institutionnelles pour la gestion de ce dossier», a noté, pour sa part, Mimoun Bentaleb, secrétaire général du ministère de l’Emploi. L’idée est d’optimiser les effets bénéfiques que la migration apporte tant au Maroc qu’à l’Union européenne. Surtout «qu’elle est devenue un phénomène global et irréversible, qui peut être un véritable moteur du développement social», a estimé Joy.
Un constat partagé par Anis Birou, ministre en charge des Marocains résidant à l’étranger, qui a avancé que «l’immigration a toujours présenté des opportunités, même si certains Etats la considèrent comme un danger». Néanmoins, «ce programme ne doit pas être une fin en soi, mais plutôt un instrument pour la réalisation des objectifs fixés dans le domaine migratoire», a affirmé Karima Kabbaj, responsable de la Direction Union européenne au ministère des Affaires étrangères. Globalement, ce projet «permettra de mobiliser la diaspora marocaine pour une plus grande implication dans le développement du Maroc, de soutenir les immigrés qui veulent revenir s’installer au Maroc, et d’encourager la mobilité du travail», a-t-il expliqué. De son côté, Birou a noté qu’il est important «d’identifier les compétences marocaines à l’étranger et de les mobiliser au profit du développement du pays». D’ailleurs, ce programme prévoit de mettre en place une cartographie détaillée des MRE dans 8 pays européens. L’idée est aussi d’«accompagner ceux qui veulent s’installer au Maroc, notamment pour développer des investissements, ou pour fuir certaines crises», a-t-il ajouté.
Globalement, l’objectif de ce programme d’appui est de «répertorier et d’analyser les projets mis en œuvre ces dix dernières années. L’idée est de renforcer l’impact de la migration sur le développement, et de redéployer les meilleures pratiques en accord avec les politiques publiques mises en place». Il s’agit aussi de développer les perspectives de migration de travail vers l’UE, à travers le renforcement des synergies entre les agences pour l’emploi. Cet appui sera également orienté vers l’insertion des immigrés régularisés au Maroc, via l’Anapec.
Double défi
Ce programme d’appui à la politique de mobilité tombe à point nommé. Car il permet de répondre à un double défi, en agissant sur des thématiques clés comme la mobilisation des MRE pour contribuer au développement du Maroc, ou encore l’accompagnement de la politique d’insertion des migrants régularisés par le Royaume. Pour chacun des axes, ce programme devra dresser l’état des lieux, avant d’apporter un soutien ciblé au gouvernement, à travers la mise en place de réseaux de collaboration institutionnelle et la réalisation d’actions pilotes.
30/6/2014, M. A. M.
Source : l’economiste