La population de l'Espagne a continué à diminuer en 2013 : 200.000 habitants en moins sur un total de 46,5 millions, après une baisse de 90.000 en 2012.
Cette baisse est largement due à un solde migratoire négatif marqué par le retour dans leur pays d'origine de 470.000 immigrés. Pour « El País », ce dépeuplement est un véritable signal d'alarme, car il s'accompagne aussi du départ de près de 80.000 Espagnols vers des cieux plus cléments. Certes, reconnaît le quotidien, dans un pays en pleine crise de la dette, la baisse de la population peut contribuer à réduire la pression sur les services sociaux. Mais elle conduit aussi au vieillissement relatif de la population. Le départ d'une fraction de la population étrangère contribue à une diminution des personnes en âge de travailler - qui contribuent aux caisses de retraite -, mais aussi du nombre de femmes en âge de procréer. Un dernier phénomène qui a une incidence négative sur le taux de natalité. Surtout que, en majorité, les Espagnols qui quittent leur pays sont des jeunes.
Pour le journal, le changement de cycle démographique est inquiétant. De 2000 à 2005, la population espagnole a nettement progressé (près de 4 millions d'habitants en plus) grâce à l'immigration. Mais la décroissance semble tout aussi rapide. Le problème est néanmoins complexe car il s'agit de s'attaquer à l'effondrement de la base de la pyramide des âges. Ce qui oblige à la fois à prendre des mesures d'encouragement des naissances et à suivre des politiques migratoires intelligentes. Il reste que la seule façon de lutter contre ce phénomène est de parvenir à relancer la machine économique.
2 juillet 2014, Jacques Hubert-Rodier
Source : .lesechos